OGM : mensonges et complot

Documents pareils
Résistance populaire au pouvoir de l industrie agroalimentaire à l heure de l économie verte et du changement climatique

PLAN BIO MIDI-PYRENEES , UN PLAN SANS AMBITION

Annexe 1. Glossaire Annexe 2. Éléments de gestion de la PFQ de produit GM dans le grain... 22

JEUNE CONSEIL DE MONTRÉAL

ACTIONS ET POLITIQUES SUR L'INVESTISSEMENT DANS L'AGRICULTURE

Adaptation Aux changements climatiques. Agriculture et sécurité alimentaire: Cas du Burkina Faso

AVIS D APPEL A CANDIDATURE POUR LE RECRUTEMENT DES MEMBRES DU COMITE SCIENTIFIQUE DE L AGENCE BENINOISE DE SECURITE SANITAIRE DES ALIMENTS (ABSSA)

Treize mesures pour une agriculture écologique. Document de position des Verts suisses

Trading our health away. Prêts à échanger votre santé?

Jeu de l ingénierie écologique. mémo du joueur

Thème sélection génétique des plantes hybridation et génie génétique

Les débouchés des diplômés de L LMD Sciences de la Nature et de la Vie

D où viennent nos semences. Visite virtuelle d un site de production de semences de maïs Monsanto

G. II. 1 La mondialisation en fonctionnement (10h)

«L énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu on ne consomme pas»

L étude du professeur Séralini sur le maïs OGM va être évaluée

QUESTIONS D ORGANISATION. Ordre du jour provisoire annoté INTRODUCTION

AVIS adopté par le Conseil économique et social au cours de sa séance du 7 juillet I - 1

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

1st International Workshop on Harmonization of GMO Detection and Analysis in the Middle East and North Africa (MENA) Region

Toxicité à long-terme d un herbicide Roundup et d un maïs modifié génétiquement pour tolérer le Roundup

LIVRET DE PRESENTATION

Environnement, économie, société : le maïs sur tous les fronts

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

PRODUITS MORTELS LES PESTICIDES DANS LE COTON

Nos savoir-faire & solutions business

Une planète. Six engagements.

Un expérience pluridisciplinaire de l intensification écologique en Agriculture Familiale

Analyse de «l intensification durable» de l agriculture

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR ÉPREUVE DE MANAGEMENT DES ENTREPRISES BOITIER PHARMA

Agricultures paysannes, mondialisation et développement agricole durable

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Devenez point de chute d une ferme du réseau québécois d agriculture soutenue par la communauté (ASC)

Cadre stratégique pour l agriculture du Canada Programmes d intendance environnementale

Conférence technique internationale de la FAO

I- Echanges ou ventes pour une «exploitation non commerciale» :

Quelles sont les conditions sociales favorisant les stratégies d'intensification écologique? Petit tour d'horizon international...

Les OGM. 5 décembre Nicole Mounier

LE PROGRAMME D AUTO ASSISTANCE DE L AMBASSADE DOSSIER DE DEMANDE

APRES LA SECONDE. Choisir une série de Baccalauréat

Décrets, arrêtés, circulaires

ATELIER DE RESTITUTION DU 27 NOVEMBRE 2014 ETUDE SECTEUR AGROALIMENTAIRE PROGRAMME EDEC

La Bio pour quoi faire? Une vision du monde de la Bio et quelques perspectives

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

Bien vivre, dans les limites de notre planète

GUIDE D UTILISATION DES PRODUITS DE MAÏS

Résultats et impacts

Bayer : améliorer la qualité de vie grâce à l innovation

Association nationale de la meunerie française

TAFTA: Une attaque camouflée sur la démocratie et les normes de règlementation

Liste des matières enseignées

4. Résultats et discussion

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

MYRIAD. l ADN isolé n est à présent plus brevetable!

Au Québec, les superficies en culture

Les plastiques en débat 2014

L OAN aussi diversifié que le canton de Berne

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

INNOVATION ET COMPORTEMENT

Les cultures génétiquement modifiées: anges ou démons? Réflexions sur l extraordinaire fragilité du droit

SELLE Masse d'eau AR51

réglementation bio Partie générale bio, reconnaissable et contrôlé

S engager pour la survie de l enfant: Une promesse renouvelée

Comment concevoir son lit biologique

Les principaux thèmes liés à cette cause sont :

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Capture et stockage du CO2 (CCS)

PROCESSUS DE CERTIFICATION Agriculture Biologique

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

12. À chacun son point de vue

ACCORD TYPE DE TRANSFERT DE MATÉRIEL

L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

16. Si j étais agriculteur : histoire dont vous êtes le héros

Titre du projet : Contribution à la réhabilitation et à la sauvegarde de

CONFÉRENCE. Grande culture biologique et semis direct. Les essais Rodale. Conférence présentée au cégep de Victoriaville, le 28 février 2013

résumé un développement riche en emplois

Savoirs traditionnels et indications géographiques

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

«Suivi d un projet Livelihoods» Medan, Indonésie 7 au 11 octobre 2013

Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

Modalités de Contrôle des Connaissances A partir de septembre 2014

DOSSIER DE PRESSE. Organisateur. Contact. Carolina Cardoso life.eu Chargée de communication + 32 (0)

DUXTON ASSET MANAGEMENT

Stratégie du Développement du Gouvernorat de Béja

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Conseil général de l agriculture, de l alimentation et des espaces ruraux RAPPORT. La Gestion des Risques en Agriculture Biologique.

Projet PNUE-FEM «Développement d un Cadre National de Biosécurité» Cadre National de Biosécurité en République Démocratique du Congo

L EAU POTABLE : COMMENT LA PRÉSERVER Bien que l eau soit une ressource renouvelable, il ne faut pas pour autant la gaspiller. Les Québécois sont les

CIO 8, Quai Boissier de Sauvages ALES Tel: Fax:

Utilisation de produits sains et sûrs Mise en oeuvre de procédures strictes et rigoureuses

Domaine : Sciences, Technologies et Santé Mention : Nutrition, Sciences des aliments, Agroalimentaire

LIVRET DE L ACTIONNAIRE

TPE. En quoi l'agriculture biologique est-elle éco-responsable?

2.0 Interprétation des cotes d évaluation des risques relatifs aux produits

Transcription:

OGM : mensonges et complot Derrière la volonté d imposer les OGM se cache un véritable complot des multinationales pour s approprier l ensemble du vivant et prendre le contrôle intégral des ressources alimentaires. Le but ultime des multinationales est d obtenir le contrôle total de tous les secteurs vitaux : énergie, santé et alimentation. Ces secteurs seront une fantastique source de profit pour les multinationales, dès lors qu elles auront obtenu une situation de monopole pour pouvoir imposer leurs conditions, après avoir éliminé toute concurrence intempestive de la part des états, des petites entreprises, et producteurs indépendants. La récente augmentation des produits est déjà le résultat des concentrations monopolistiques dans la distribution et le secteur agro-alimentaire. Dans le domaine des semences agricole, une part du marché échappe aux multinationales tant que la nature fournit encore une grande partie des semences, et la totalité des gènes. L objectif est qu à l avenir, les semences et les gènes soient la propriété brevetée des multinationales, et qu elles puissent imposer leurs conditions de prix. Lorsque les multinationales contrôleront totalement le secteur de l alimentation, cela entraînera une fantastique hausse des prix pour le consommateur, et des coûts pour l agriculteur. Dès lors, seule l agriculture industrielle pourra suivre. La fin des exploitations agricoles indépendantes permettra de parachever la prise de contrôle des terres cultivables par les multinationales. Le piège des brevets sur les OGM La loi américaine permet de breveter les gènes qui constituent un OGM, ce qui semble à première vue normal pour permettre aux entreprises de biotechnologies de bénéficier du résultat de leurs recherches. Le piège est que chaque gène de l OGM étant breveté, il suffit qu une autre plante commercialisée contienne l un de ces gènes pour que le producteur de la plante puisse être attaqué en justice. Or la dissémination d OGM vers les espèces naturelles fait que bientôt, les espèces naturelles contiendront des gènes modifiés et tomberont sous le coup du brevet. C est pourquoi la dissémination d OGM est voulue, afin de permettre aux multinationales d étendre leur propriété industrielle aux espèces naturelles. Apprentis sorciers On modifie le code génétique des espèces vivantes sans avoir compris l ADN dans sa globalité, et sans rien savoir de certaines de ses fonctions essentielles. Ainsi, on ne sait rien de la fonction des 90% de l ADN qui ne semble jouer aucun rôle biologique et que les scientifiques nomment «l ADN non-codant».

La nature n a pas l habitude de créer des choses inutiles. Dans un organisme, tout a une fonction bien précise. L ADN non-codant joue un rôle que nous ignorons, et ce rôle est peut être crucial pour la viabilité d un organisme. D où sans doute les problèmes inexpliqués déjà constatés avec certains organismes modifiés : vieillissement ou mort prématurée d animaux aux gènes clonés ou manipulés, et plantes modifiés provoquant la mort d animaux qui les ont consommé. L homme joue également aux apprentis-sorcier tant qu il ne maîtrise pas le problème de la dissémination. L expérience montre que les gênes des plantes modifiées se transmettent rapidement aux plantes naturelles environnantes. Utilisés à grande échelle, les OGM représentent un danger de dégradation de l information génétique de la biosphère. Pour respecter le «principe de précaution», les OGM devraient être cultivés uniquement en milieu clos. Mais parce que le coût de production est alors plus élevé, les OGM sont le plus souvent cultivés en plein champ. Carte géographique de la répartition des plantations de maïs de type transgénique en France (telle que celle publiée par Greenpeace) est une chose assez intéressante à regarder. Seulement 20000 parcelles (quand même très peu), mais curieusement très concentrées dans quelques régions seulement et le Sud-ouest est nettement favorisé. Les mensonges du lobby pro-ogm «Les OGM vont permettre de mieux nourrir les millions de personnes dans le monde qui souffrent la malnutrition» FAUX : la famine et la malnutrition dans le tiers-monde ne sont pas causés par une production agricole insuffisante, mais par la misère et la mauvaise répartition des richesses. «Les OGM sont plus écologiques car ils permettent de réduire l utilisation des pesticides» FAUX : le but de la plupart des OGM déjà commercialisés est de rendre la plante plus résistante aux herbicides et pesticides, afin de pouvoir en utiliser davantage. De plus, les semences OGM et les produits chimiques sont commercialisés par les mêmes multinationales,

qui ont donc tout intérêt à utiliser les OGM pour faire augmenter leurs ventes de produits chimiques, et non pour les diminuer. «Les OGM vont permettre d offrir des produits moins chers au consommateurs, grâce à une augmentation des rendements qui permet de réduire les coûts de production de l agriculteur» FAUX : dans le meilleur des cas, la baisse des coûts ne serait que de 20% pour l agriculteur, et à condition que cette baisse des coûts de production ne soit pas annulée par la hausse du prix des semences et l obligation contractuelle d acheter des doses supérieurs de produits chimiques. Or, cette baisse de 20% serait diluée dans les autres coûts qui déterminent le prix de vente pour le consommateur final (emballage, transport, distribution, etc). Au final, la baisse des prix pour le consommateur a été évaluée à moins de 4%. Une baisse peu perceptible et qui serait en fait immédiatement empochée par les distributeurs. En réalité, les OGM ne représentent aucun avantage pour le consommateur, mais seulement des profits supplémentaires pour une poignée de personnes, un risque inconsidéré pour la santé humaine, et une pollution irréversible de l environnement. Comment sont produit les OGM? Dix ans, 100 millions d'hectares : c'est le bilan des cultures commerciales d'organismes génétiquement modifiés(ogm) qui ont fêté, en 2006, leur première décennie d'existence. Le compte a été annoncé, jeudi 18 janvier, par l'isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications), une association qui publie, chaque année, un rapport sur la situation des cultures transgéniques. Elle est financée à 40 % par des firmes privées (parmi lesquelles Monsanto et Syngenta) et s'affiche comme très favorable aux OGM, mais son recensement est le seul qui existe et

s'est imposé comme une référence. Ainsi, dix ans après que l'on a commencé à cultiver à grande échelle les plantes transgéniques en Amérique du Nord (1,7 million d'hectares), elles couvrent 102 millions d'hectares dans le monde en 2006, un chiffre en progression de 13 % par rapport à 2005. Les OGM sont limités à quatre plantes (soja, maïs, coton et colza) et sont concentrés à 88 % dans quatre pays (Etats-Unis, Argentine, Brésil et Canada). Clive James, le président de l'isaaa, relève par ailleurs que les OGM ont progressé, en 2006, plus rapidement dans les pays en développement. C'est surtout l'adoption du coton transgénique par l'inde qui explique cette poussée. Cependant, la Chine et l'inde restent prudentes et n'autorisent que le coton transgénique (...). PRINCIPAUX PAYS PRODUCTEURS En 2005, quelque 8,5 millions de producteurs, répartis dans 21 pays dont environ 90 % vivent dans des pays en voie de développement, ont cultivé des OGM. Cependant, 97 % de la superficie mondiale cultivée en OGM se retrouve dans seulement sept pays : les États-Unis, 55 % de la superficie; l'argentine, 19 % de la superficie; le Brésil, 10 % de la superficie; le Canada, 6 % de la superficie; la Chine, 4 % de la superficie; le Paraguay, 2 % de la superficie. l'inde, 1 % de la superficie. LA SUPERFICIE COUVERTE EN OGM est de 102 millions d'hectares. Elle a crû de 13 % en 2006, après des augmentations de 11 % en 2005, 20 % en 2004, 15 % en 2003 et 12 % en 2002. QUATRE PLANTES représentent la totalité des OGM cultivés : le soja (57 %), le maïs (25 %), le coton (13 %) et le colza (5 %). Les cultures GM sont peu présentes dans les pays de l'union européenne (UE), car les producteurs ne les ont pas adoptées.

LA FRANCE a cultivé 4 500 hectares de maïs transgénique en 2006, selon le ministère de l'agriculture. L'Espagne en a planté de son côté 60 000 hectares. L OGM au niveau européen Dès sa réélection, le Président de la Commission européenne, M. Barroso, avait dévoilé son ambition de relancer le développement des Organismes génétiquement modifiés (OGM) en Europe. La mise en œuvre n a pas tardé : le 2 mars 2010, la pomme de terre transgénique Amflora commercialisée par l entreprise allemande BASF était autorisée à la culture. Cette date marque un tournant dans les politiques communautaires sur les biotechnologies pour deux raisons. D une part, il s agit de la première autorisation accordée à la culture d une variété de plante transgénique depuis le maïs Monsanto MON 810 en 1998. Un moratoire de fait vient donc d être levé après douze ans. D autre part, la décision sur la pomme de terre concerne cette fois une entreprise européenne et non plus américaine. L argument de la compétitivité internationale pourra jouer à plein pour justifier cette manœuvre pro-ogm. Mais il y a encore plus grave. Si le contexte politique le permet, la Commission pourrait réviser la procédure d autorisation des OGM en court-circuitant les États et en se basant seulement sur les avis pseudo-scientifiques de l Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA). Ceci constituerait un nouveau déni de démocratie dans une Union européenne où les peuples refusent très majoritairement les produits transgéniques.

Par la voix de la secrétaire d Etat française à l écologie, Chantal Jouanneau, le gouvernement Fillon a manifesté son opposition à la décision communautaire sur la pomme de terre Amflora. Mais ne nous y trompons pas. Avec l abandon de la scandaleuse taxe carbone et le recul global sur les questions écologiques, la posture gouvernementale sur le dossier des OGM est plus que jamais le fil ténu par lequel tient encore le Grenelle de l environnement. Aucune conviction anti-ogm chez Nicolas Sarkozy et ses ministres, mais plutôt une stratégie politique de circonstances