Besoins Nutritionnel. Besoins. ANC / Besoin. 3 niveaux : Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes



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Besoins Nutritionnel N 110 - Besoins nutritionnels et apports alimentaires de l adulte. Évaluation de l état nutritionnel. Dénutrition. Exposer les besoins nutritionnels de l adulte, de la personne âgée, de la femme enceinte. Évaluer l état nutritionnel d un adulte sain et d un adulte malade. Mener une enquête alimentaire et prescrire un régime diététique (n 179). Argumenter la prise en charge d une dénutrition Quantité nécessaire pour maintenir des fonctions physiologiques et un état de santé normaux et faire face à certaines périodes de la vie telles que la croissance, la gestation, la lactation. 3 niveaux : Besoins énergétiques : protéines, lipides, glucides Besoins non énergétiques : vitamines, minéraux Besoins liquidiens : eau Besoins Les besoins sont fonction des dépenses : Apports alimentaires = dépenses poids stable Les besoins varient en fonction de : - l âge, le sexe - l activité physique - l état physiologique : croissance, grossesse, maladie... ANC / Besoin Besoin nutritionnel Individus Objectif médical ANC Population = ensemble d individus en bonne santé Santé publique

N ANC / Besoins ANC Besoin -2ET -1ET Besoin moyen +1ET +2ET 2,5 16 50 84 97,5 97,5 84 50 16 2,5 Q Apports > besoins Apports < besoins Nutriments indispensable Nutriments conditionnellement indispensables Besoin moyen : résulte de valeurs acquises sur un groupe expérimental constitué d un nombre limité d individus Besoins minimum : permettent de maintenir certaines fonctions prioritaires, éventuellement aux dépends d autres fonctions ou des réserves Apports Journalier Recommandés (AJR) Valeurs utilisées pour l étiquetage de certains produits. Valeurs uniques pour chaque nutriment, qui ne prennent pas en compte les différences liées à l âge ou au sexe. Harmonisés au niveau européen et ont valeur réglementaire. Un individu dont les apports sont équivalents aux AJR a peu de risque de ne pas couvrir son besoin. Les recommandations nutritionnelles ne doivent pas être prises comme des normes à imposer individuellement. Ce sont plutôt des références pour atteindre un bon état de nutrition qui limiterait les carences, les déséquilibres ou les surcharges au sein d une population donnée. La référence à la journée doit être nuancée et l équilibre sur une période aussi courte n est pas strictement nécessaire et peut être établi sur plusieurs jours voire plusieurs semaines

Facteurs législatifs 2 e cycle MIA Nutrition - Besoins nutritionnels et apports alimentaires de l adulte. Évaluation de l état nutritionnel. Dénutrition. Année Universitaire 2009-2010 Balance Energétique Apports = Dépenses BESOINS ENERGETIQUES Lipides Activité Phys. Glucides Protides DEB (60%) Facteurs génétiques Masse Maigre / Génétique G / Susceptibilité Individuelle Balance Energétique Parents, famille Facteurs politiques Génétiques Biologiques Facteurs psychologiques Amis, éducateurs Age Sexe Facteurs sociétaux

Déséquilibre Energétique Prédiction de la DET Lipides Glucides Besoin 2200 1% = 22 kcal/j Protides 8030 kcal par an + 1 kg /an Yaourt maigre nature = 50 kcal Activité Phys. DEB (60%) DET = DER x NAP DET : Calorimétrie, formules NAP Activité faible : 1,4 (sédentarité totale, personne ne se déplaçant pas, non autonome) Activité moyenne : 1,6 (personne est autonome pour s habiller, se déplacer, aller chercher son alimentation) Activité forte : 1,8 (travailleur physique, activité de loisir ou sportive régulière, quotidienne) Activité très forte : 2,0 (travailleur de force, sport de compétition) Mesure des Apports Enquêtes Alimentaires Apport Energie = Dépense Energie Enquête des 24 heures Enquête sur 3 jours Semainier Questionnaires de fréquence Enquêtes simplifiées Chez l adulte sain à l état stable

Quelques Repères sur les BE Quelques Repères sur les BE 1 an : besoin moyen de 1100 kcal / jour + 100 kcal / j par année jusque adolescence 11 ans : 2100 Peu de différence garçons / fille jusque adolescence Sujet âgé (>60 ans) : 36 kcal/kg de poids Apports Energétiques Répartition conseillée de la contribution des macronutriments à l AET 11-15% pour les protéines 50-55% pour les glucides 30-35% pour les lipides

BESOINS HYDRIQUES BESOINS EN PROTEINES ANC Protéines Adulte en bonne santé : 0,8 g/kg/j pour des protéines de bonne qualité (œuf, lait, viande, poisson) Enfant 2-10 ans : 0,9g/kg/jour Adolescents : 0,8-0,9 g/kg/jour Femmes enceintes : 0,9 g/kg/jour Femmes allaitantes : 1,4 g/kg/jour Sportifs d endurance : g/kg/jour 1,5 1,7 Sportifs de force : 1 1,2 g/kg/jour (jusque 2 3 g/kg/jour pour des périodes n excédant pas 6 semaine dans le but de développer la masse musculaire) Personnes âgées : 1g/kg/jour CLASSIFICATION DES ACIDES AMINES COMPOSANT LES PROTEINES ALIMENTAIRES Les acides aminés des protéines alimentaires peuvent être classés en 3 catégories : Indispensables : ne peuvent être synthétisés en quantité suffisante par l organisme Non indispensables : peuvent être synthétisés par l organisme Conditionnellement indispensables : peuvent devenir indispensables dans certaines conditions

Sources - Animales Protéines Viande Poisson Oeufs Produits laitiers - Végétales Urée urinaire: un reflet des apports alimentaires 30 grammes d urée urinaire (500 mmol) correspondent à 90 grammes de protéines ingérées, soit 360 calories d origine protéiques (90 x 4 = 360). Les calories protéiques représentant de façon à peu près constante et chez la majorité des individus 1/6ème des apports caloriques totaux, on peut en déduire une estimation de la consommation énergétique sur les 24 heures ex : 30 g d urée urinaire sur 24h, soit 90 g de protéines ingérées, soit 360 x 6 = 2160 kcal/24h). Céréales Légumineuses Lipides Rôles - Réserve énergétique (9 kcal / 1g) - Apport de vitamines liposolubles : A, D, E, K - Apport d'acides gras essentiels : oméga 3 et 6 [indispensables au bon fonctionnement cardio-vasculaire, pour la constitution des membranes de la rétine (vision), du cerveau] Sources - Animales Lipides Viande Poisson Oeufs Beurre Produits laitiers - Végétales Huile Coprah Palme

ANC en Lipides 30-35 % des AET. Manque de données convaincantes sur le sujet. Apports spontanés en France : 38-40 % des AET. Observer un rapport entre 18 :2 n-6 et 18 :3 n-3 autour de 5 (10 dans la consommation courante). AG et Pathologie AG et maladies cardiovasculaires (MCV) Lien entre consommation en AGS et MCV (limiter leur apport) AGPI n-3 ont un rôle préventif sur les MCV (diminution de l agrégation plaquettaire, des TG et du risque de mort subite) AGMI ont un rôle neutre sur les MCV AG trans augmentent le LDL-cholestérol AG et cancers Alimentation riche en lipide s accompagne d un développement plus rapide de tumeurs. Les AGPI n-3 semblent protecteurs vis-à-vis des cancers Les AGPI n-6 ont plutôt un effet promoteur Glucides Rôles - Rôle énergétique (4kcal / 1g): activité musculaire - Protection des protéines tissulaires Sources Index Glycémique Céréales Légumineuses Fruits et légumes Sucre Adapted from Good Carbs Bad Carbs Reprinted courtesy of Marlowe & Company.

Composition Glucidique des Aliments 0% de glucides : Viande, poisson, œuf, fromage 5% de glucides : Lait, legumes à feuille (légumes verts), quelques fruits (fraises) 10% de glucides : Légumes racines (carottes, betteraves, céleri ), agrumes (oranges ) 15% de glucides : Majorité des fruits frais (cerises, pommes, poires, pêche ) 20% de glucides : Légumes secs cuits, féculents (pommes de terre cuites, riz cuit, pâtes cuites), banane 50% de glucides : Pain 100% de glucides : sucre (1 sucre = 5 grammes) Les Fibres Glucides partiellement digérés Solubles/insolubles Rôle: satiétogènes augmentation de la production de selles, diminution de la cholestérolémie à jeun, diminution de la glycémie, stimulation de la fermentation colique, avec production importante de butyrate, qui jouerait un rôle préventif dans le cancer du côlon. ANC des fibres : au moins 25 g/j et si possible 30 g/j dont 10 à 15 g de fibres solubles Nutriments non énergétiques Deux groupes de nutriments non énergétiques, qui sont des micronutriments Vitamines Minéraux Ils n apportent pas de calories mais sont indispensables au bon fonctionnement de l organisme. Ils sont faiblement stockés : apports quotidiens nécessaires Vitamines Au nombre de 13 : 4 liposolubles : A, D, E, K 9 hydrosolubles : C, B1, B2, B5, B6, B8, B9, B12, PP Vitamines les plus à risque de carence : Vitamine A (rétinol) Vitamine D (calciférol) Vitamine C (acide ascorbique)

Sources Vitamine A Sources Vitamine D Carence Pathologie visuelle jusqu à la cécité Carence Rachitisme (enfants) Ostéomalacie (adulte) Affections osseuses Vitamine C Prévention Spina-Bifida Sources Carence Scorbut 1. Insister auprès des femmes en âge de procréer sur la nécessité de consommer des aliments riches en folates : légumes verts à feuilles, légumes secs, agrumes. 2. Réaliser, pour les femmes à risque élevé, une supplémentation en acide folique à la dose de 5 mg/ jour, dès qu elles envisagent une grossesse (antécédent de grossesse avec anomalie de fermeture du tube neural, traitement par certains médicaments anti-épileptiques). 3. Pour les femmes sans antécédent particulier et qui désirent concevoir, une supplémentation systématique est préconisée, mais à une dose moindre de 0,4 mg/jour.

Vitamine B12 Exclusivement animale Minéraux Minéraux à risque : Iode : Hormones thyroïdiennes Fer : anémie Sources Iode Sources Fer Carence Carence Anémie Goitre Myxoedeme Pâleur Fatigue Etourdissement Sensibilité aux infections

ANC en Calcium Sodium Adulte jeune : 900 mg/j Femme enceinte : 1000 mg/j Adolescent : 1200 mg/j Femmes de plus de 55 ans et homme de plus de 65 ans : 1200 mg/j Allaitement : 1300 mg/jour 300 mg de calcium : un bol de lait de 250 ml, 2 yaourts de 125 g, 300 g de fromage blanc, 5 petits suisses de 60 g, 80 g de camembert, 50 g de fromage fondu, 45 g de roquefort, 30 g de gruyère, 650 ml de Contrex, 550 ml d Hépar Consommation moyenne 8 g/j de NaCl/j. Pression artérielle Apports en sels et natriurèse des 24 heures : 17 mmol de Na+ = à 1 g de sel ingéré Na 24 h /17 = qté de sel ingéré sur 24h

POURQUOI EVALUER L ETAT NUTRITIONNEL? Evaluation de l'état nutritionnel Toute altération de l état nutritionnel augmente la morbidité, la mortalité et le coût des affections médico-chirurgicales et constitue un facteur pronostic indépendant DÉNUTRITION Fréquente Diagnostic difficile Conséquences difficiles à évaluer Souvent non considérée comme une priorité par les médecins Même reconnue, elle est rarement l objet d une prise en charge Aggravation fréquente à l hôpital Définition : Dénutrition protéinoénergétique La dénutrition protéino-énergétique résulte d un déséquilibre entre les apports et les besoins protéino-énergétiques de l organisme. Ce déséquilibre entraîne des pertes tissulaires ayant des conséquences fonctionnelles délétères. Il s agit d une perte tissulaire involontaire. L amaigrissement se différencie de la dénutrition par le caractère non délétère de la perte pondérale. Il peut être volontaire ou non.

Poids corporel (%) 100 Anémie Défaut de cicatrisation 80 Bronchopneumopathies Ne marche plus Anorexie (cytokines) Agression, Maladie Dépenses E. Pertes azotées 70 Infections urinaires Dénutrition 60 50 Grabataire Décès 1 2 3 4 5 6 Mois Défenses immunitaires Reconstruction Infections ÉVALUATION NUTRITIONNELLE médecin, diététicien, infirmière, aide -soignante Patient dénutri ou à risque Nutrition diététique, entérale Nutrition parentérale Patient hospitalisé Ambulatoire à domicile Patient non dénutri Alimentation Grossesse Lactation Sujets âgés Dyslipidémies HTA Diabète Cancer Circonstances d'installation d'une dénutrition Carences d'apport : adaptation de l'organisme avec épargne protéique Augmentation des besoins par : augmentation des pertes (digestives, cutanées, rénales...) augmentation des dépenses (inflammation) pas d'adaptation possible et donc conséquences plus désastreuses.

1. Personnes et/ou les situations à risque? COMMENT EVALUER L ETAT NUTRITIONNEL? 1. Cancers ; 2. Défaillances d organes chroniques et sévères cardiaque, respiratoire, rénale ou hépatique ; 3. Pathologies digestives avec maldigestion / malabsorption ; 4. Alcoolisme chronique ; 5. Pathologies infectieuses ou inflammatoires chroniques ; 6. Toutes situations susceptibles d entraîner diminution des apports, augmentation des besoins, malabsorption, les trois associées. Anthropométrie Biologie Clinique Interrogatoire Examen clinique Diététique Evaluation de la prise alimentaire Index multivariés Anthropométrie Poids, taille et IMC Estimation de la taille (>70 ans) chez la femme : taille (cm) = 84,88 0,24 x âge (années) + 1,83 x taille de la jambe (cm) ; chez l homme : taille (cm) = 64,19 0,04 x âge (années) + 2,03 x taille de la jambe (cm). Poids usuel / Perte de poids exprimée en % Perte de poids Amplitude 10% : augmentation de la morbi-mortalité Rapidité d installation 2% en 1 semaine 5% en 1 mois 10% en 6 mois

Limites de la perte de poids Index de masse corporelle Poids maigreurs constitutionnelles sous-estime la perte de masse musculaire par augmentation de l'eau intra et extracellulaire Au cours de la renutrition, la variation de poids peut être liée à des variations des secteurs hydriques < 10 10-12.9 13-15.9 16-16.9 17-18.4 18.5-24.9 Dénutrition grade V Dénutrition grade IV Dénutrition grade III Dénutrition grade II Dénutrition grade I Normal Cirrhoses, Insuffisance cardiaque, insuffisance rénale Chez les sujets >70 ans, un IMC <20 kg/m² témoigne d un risque nutritionnel Clinique: L interrogatoire... Signes Cliniques de Dénutrition Milieu socio-économique défavorisé Perte d autonomie/isolement Etat dépressif grave Polymédication Résection digestive Néo/maladie chronique anorexie/vomissements/diarrhées fatigue

L évaluation de la prise alimentaire... Complément de l examen clinique Exercice long et difficile Evaluation semi-quantitative Nombre de repas, quantités ingérées, dégoût Dentition, déglutition, sécheresse de la bouche Marqueurs Biologiques Interpréter en fonction du niveau de CRP (protéine de l inflammation), et de l éventuelle présence d autres causes d hypoalbuminémie (insuffisance hépatique, syndrome néphrotique, pertes digestives). Association de marqueurs bioch. PINI = CRP (mg/l) X Orosomucoïde (mg/l) Albumine (g/l) X Transthyrétine (mg/l) PINI : < 1 non infecté, non dénutri PINI : 1-10 Faible risque PINI : 11-20 Risque modéré PINI : 21-30 Risque élevé PINI : >30 Risque vital L index de risque nutritionnel (Buzby)... IRN = [1,519 X albumine (g/l)] + [0,417 x P/Pth x 100] IRN > 97,5 RAS IRN = 97,5-83,5 dénutrition modérée IRN < 83,5 dénutrition avérée

EVALUATION SUBJECTIVE (Detsky) Mini-nutritionnal assessment Symptômes digestifs : anorexie, vomissements, diarrhée Changement de l'aliment. : Nl, SubNl, diminution nette, jeûne Perte de poids des 6 derniers mois < 5 % ; 6-10 %, > 10 % Évolution pondérale des 2 semaines précédentes -, =, + Capacité fonctionnelle : Nl, SubNl, repos diurne, alit., +/- tiers Fonte des masses musculaires : Quadriceps, fessiers, deltoïdes Perte du tissu adipeux sous-cutané : Quadricipital, tricipital, préthoracique Syndrome œdémateux (± ascite) : Prétibial, chevilles, genoux, cuisses, lombes Existence d'une situation d'agression : Degré d'agression Prise en Charge Surveillance des ingestats Adaptation des plateaux repas Compléments nutritionnels oraux Nutrition entérale Nutrition parentérale les malabsorptions sévères anatomiques ou fonctionnelles les occlusions intestinales aigues ou chroniques l échec d une nutrition entérale bien conduite (vomissements incohercibles, apports insuffisants ou en complément d une nutrition entérale) Modalités Nutrition Entérale Sonde nasogastrique si elle est transitoire ; sonde de gastrostomie (endoscopique, radiologique, voire chirurgicale) si prévue pour une durée > 1 mois Administrée en position semi-assise Isocalorique/isoosmolaire initialement, débutée progressivement (250 à 500 ml à J1, 1000 ml à J2) à un débit variable selon la tolérance digestive (souvent entre 75 à 100 ml/h) Chez les patients capables de se mobiliser seuls, instillation cyclique.

Conclusions L évaluation de l état nutritionnel des patients doit être réalisée.. et répétée La correction/prévention de la dénutrition doit faire partie du projet de soins...