Principaux bio-agresseurs émergents en cultures légumières sous abri. Yannie Trottin-Caudal / Ctifl Catherine Chabrière / APREL



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Transcription:

Ctifl Principaux bio-agresseurs émergents en cultures légumières sous abri Yannie Trottin-Caudal / Ctifl Catherine Chabrière / APREL Rencontres du végétal, 10 et 11 janvier 2011

Plan Caractérisation des cultures légumières sous abri Contexte de la situation phytosanitaire Abris chauffés Abris non chauffés Bioagresseurs émergents Bioagresseurs «ré-émergents» Conclusion et perspectives

Caractérisation des cultures légumières Diversité des espèces cultivées sous abri Tomate, concombre, melon, poivron, aubergine, fraise, salade Modes de production Sous abris chauffés (verre et plastique) Tomate, concombre, fraise Sous abris non chauffés Tomate, concombre, poivron, melon, courgette, fraise

Contexte de la situation phytosanitaire en cultures sous abri Protection biologique et protection intégrée - Largement développées sous abris chauffés - En cours de développement sous abris froids Réduction globale des insecticides Produits phytosanitaires à action plus spécifique Réapparition de ravageurs autrefois «maîtrisés» Augmentation des échanges commerciaux (plants, fruits, semences ) Augmentation du risque d introduction de nouveaux ravageurs (ou maladies) Réduction du nombre de substances actives Augmentation du risque de résistance et plus grande difficulté de protection, notamment vis-à-vis des problèmes sanitaires du sol

Abris chauffés Tomate et concombre : Démarche de protection intégrée mais système de plus en plus complexe Tomate Concombre INRA Introduction d auxiliaires sur aleurodes, pucerons, thrips, acariens mais - Présence de B. tabaci (Sud-est) et risque virus (TYLCV, CYSDV...) - Arrivée du papillon Tuta absoluta sur tomate (détection fin 2008) - Présence de punaises : Nesidiocoris tenuis, Nezara viridula, Lygus... - Recrudescence de l acariose bronzée (tomate) - Difficultés de protection vis-à-vis de Botrytis cinerea, oïdium - Problèmes ponctuellement importants : acariens tétranyques, cochenille, bactéries

Abris chauffés Fraise : Protection intégrée en cours de développement Introduction d auxiliaires sur thrips, pucerons, acariens mais - Présence de punaises (Lygus spp..) - Recrudescence des tarsonèmes et des pyrales - Arrivée de Drosophila suzukii (Sud France, identification en 2010) - Difficultés de protection vis-à-vis de l oïdium

Abris non chauffés Poivron, tomate, concombre, aubergine, fraise : Protection intégrée en cours de développement Mêmes bioagresseurs qu en abris chauffés Introduction d auxiliaires sur les ravageurs aériens (aleurodes, pucerons, thrips, acariens) mais - Abris plus ouverts : entrée de bioagresseurs et d auxiliaires naturels - Augmentation des problèmes sanitaires liés au sol (nématodes, taupins, champignons )

Tuta absoluta Bioagresseurs émergents Adulte : 7-8 mm de long Contexte de la situation phytosanitaire - Présence en Corse, PACA, Languedoc-Roussillon, Rhône- Alpes : captures élevées, dégâts sur feuilles et parfois sur fruits (tomate, très ponctuellement aubergine) - Captures d adultes en Aquitaine, Pays de Loire, Bretagne, Ile de France mais pas de dégâts ou dégâts ponctuels (tomate) Dégâts économiques pouvant être importants

Rappel de biologie - Forte capacité de vol et de dissémination - Forte capacité d adaptation - Forte capacité de ponte, accouplements multiples - Détection possible d une plante isolée - Durée de développement de l œuf à l adulte : environ 4 semaines à 22 C, 42 j à 20 C, 67 j à 15 C - Localisation sur la plante : œufs peu visibles à la partie supérieure, mines et larves plutôt à la partie inférieure (audessous des 7 feuilles sous l apex) - Forte mobilité des larves, nombreuses mines vides mais indicateur de l activité du ravageur

Stratégies de protection : des acquis - Observations / Surveillance - Techniques culturales / Mesures préventives - Piégeage massif - Protection biologique INRA Macrolophus melanotoma Dicyphus errans - Protection chimique raisonnée Combinaison de méthodes impérative Des recherches à poursuivre pour fiabiliser les stratégies

Drosophila suzukii Adulte mâle (2-3 mm longueur) Contexte de la situation phytosanitaire - Origine : Asie (1931) - Extension récente : depuis 2008 M. Hauser - Dissémination rapide : présence aux USA, Canada, Espagne, Italie, France (Provence Alpes Côte d Azur dont 06, 83, 84 sur fraise, Languedoc-Roussillon, Aquitaine ) - Très polyphage : cerisier, abricotier, pêcher, prunier (Prunus sp), petits fruits rouges (dont fraisier), myrtille, figuier, kiwi Dégâts économiques pouvant être importants - Attaques de fruits sains proches de la maturité (ou fruits déjà abimés) - Transport possible de fruits infestés non détectés

Rappel de biologie - Forte capacité de multiplication - Cycle : œuf, larves (3 stades), pupe et adulte durée : 7 j à 28 C, 19 j à 18 C Température optimale : environ 20 C, réduction de l activité du ravageur au-dessus de 30 C, hivernation probable dans le sol - Ponte à l intérieur de fruits (sous l épiderme) et dégâts provoqués par les larves Stratégies de protection - Piégeage : détection et suivi des vols Piège attractif avec solution de vinaigre de cidre - Protection chimique : études à conduire - Protection biologique : parasitoïdes potentiels? Jeune larve V. Walton Pupe D. Dalton

Bemisia tabaci Contexte de la situation phytosanitaire - Installation en Corse, PACA, Languedoc- Roussillon en présence de T. vaporariorum - Effectifs moins importants qu en 2003, ponctuellement élevés (poivron, tomate) - Ravageur polyphage : tomate, poivron, aubergine - Dégâts directs (fumagine, TIR) et transmission de virus (TYLCV, CYSDV ) INRA Stratégies de protection Tomato Irregular Ripening - Efficacité des auxiliaires commercialisés - Démarche globale de protection intégrée (prophylaxie, observations régulières, protection chimique raisonnée ) - Vigilance vis-à-vis des virus transmis par aleurodes

Bioagresseurs «ré-émergents» Tarsonèmes Steneotarsonemus pallidus Contexte de la situation phytosanitaire - Dégâts variables mais pouvant être graves (fraise mais aussi cultures ornementales) - Présence en culture assez généralisée dans les différentes régions de production Rappel de biologie - Petit acarien (< 0,3 mm) non visible à l'œil nu (loupe de poche) - Se nourrit de jeunes feuilles, notamment au cœur des plantes : hygrométrie 80-90%, à l abri de la lumière, optimum de 20 C (15 C-27 C), hivernation possible - Cycle : œufs souvent groupés, larves (et pupe), adulte Durée du cycle de l œuf à l adulte : 6 à 18 j - Dégâts : feuilles crispées, petites, plantes bloquées, fruits petits - Dissémination/dispersion facile du ravageur (plants, stolons )

Stratégies de protection - Prophylaxie, mesures sanitaires en pépinière (dissémination par le vent, les courants d air, les opérations culturales ) - Protection chimique : efficacité insuffisante, fort mouillage pour action de contact au cœur des plantes. Etudes en cours - Protection biologique : efficacité des acariens prédateurs (Neoseiulus cucumeris, N. californicus), à confirmer - Perspectives : traitements des plants (trempage, atmosphère contrôlée par température / CO 2 ) Autre espèce : Polyphagotarsonemus latus (Exemple sur aubergine) - Dégâts sur feuilles : filiformisme - Dégâts sur fruits : subérification - Biologie assez proche de celle de S. pallidus - Protection chimique délicate

Acariose bronzée (Aculops lycopersici) Contexte de la situation phytosanitaire - Présence en augmentation sur tomate dans les bassins de production, à partir de février - Difficulté de repérage précoce Rappel de biologie - Petit acarien non visible à l œil nu (< 0,2 mm) - Cycle : œuf, larves, adulte Durée de l œuf à l adulte : 7 j à 22 C et 70% HR - Développement vers les parties hautes des plantes - Dégâts : jaunissement des feuilles de la base, coloration bronzée des tiges et feuilles, fruits subérifiés si attaque sévère - Dissémination facile par le vent, les opérations culturales

Stratégies de protection - Prophylaxie : repérage précoce, suppression des adventices, déchets végétaux infestés - Protection chimique plus ou moins efficace. Sur foyers et / ou traitement généralisé. Perturbation de l installation et du développement des auxiliaires - Protection biologique : étude avec acariens prédateurs efficacité insuffisante sur tomate Nécessité d une combinaison de méthodes pour retarder les infestations et limiter la dissémination du ravageur

Punaises Lygus spp., Nezara viridula Contexte de la situation phytosanitaire - Présence en augmentation - Ravageurs polyphages : espèces cultivées et adventices. Lygus spp. et L. rugulipennis : aubergine, fraise, tomate, luzerne, autres légumineuses. N. viridula : concombre, aubergine, tomate, poivron, courgette, fraise Datura, Brassicacées - Dégâts : dessèchement, chute de fleurs, piqûres, déformations de fruits voire chute si fruits jeunes, piqûres sur apex CETA Eyragues Dégâts économiques pouvant être importants Problèmes par rapport à la protection intégrée S. Fischer

Rappel de biologie - Lygus spp.: adulte de 6 à 7 mm de long vert à brun sombre, plusieurs stades larvaires, larves très mobiles et difficiles à repérer - N. viridula : œufs en ooplaque, 5 stades larvaires, adulte, durée du cycle : 58 j à 20 C, 34 j à 25 C et 23 j à 30 C Adultes hivernants (maintien dans les structures d abris) Stratégies de protection - Prophylaxie : repérage précoce, retrait des premiers individus (Nezara), filets (Nezara), suppression des adventices, nettoyage des structures - Protection chimique plus ou moins efficace. Sur foyers et / ou généralisé. Perturbation de l installation et du développement des auxiliaires - Des études réalisées : protection biologique (champignons, parasitoïdes), filets, piégeage

Punaises Mirides : Nesidiocoris tenuis Dicyphus errans Contexte de la situation phytosanitaire - Présence sur tomate sous abri dans le Sud-est - D. errans : Prédateur, éventuellement ravageur - N. tenuis : Ravageur bien que prédateur également Dégâts : piqûres sur tiges, pétioles, pédoncules floraux et formation d anneaux chlorotiques, desséchement et chute de fleurs, piqûres sur apex (salive toxique) CETA Eyragues Dégâts économiques pouvant être importants Problèmes par rapport à la protection intégrée

Rappel de biologie - Adultes d env. 5 mm de long, 5 stades larvaires, œufs insérés dans le végétal (confusion possible de N. tenuis avec M. melanotoma) - Cycle de l œuf à l adulte : 26 j à 23 C (N. tenuis) - Présence plutôt dans le 1/3 supérieur des plantes sur les organes en croissance (N. tenuis) Stratégies de protection (N. tenuis) - Prophylaxie : repérage précoce, interventions en fin de culture - L introduction de M. melanotoma peut retarder son installation - Protection chimique plus ou moins efficace. Intervention localisée. Perturbation de l installation et du développement des auxiliaires - Des études réalisées pour limiter les populations de N. tenuis : suppression et mise en sacs des axillaires infestés

Duponchelia fovealis et pyrale du maïs Contexte de la situation phytosanitaire - Présence sur fraise dans plusieurs régions (ex Sud-ouest), Pyrale du maïs proche de parcelles de maïs - Piégeages pouvant être importants mais assez peu de dégâts (quelques morsures de feuilles, perforations de fruits, morsures sur jeunes plants ) - Surveillance nécessaire (avril-octobre) Rappel de biologie - Papillon de 10-12 mm de long, vols nocturnes, à la base des plantes, près du sol/substrat (préfère des conditions humides) - Cycle : œuf, chenilles (jusqu à 20-30 mm), cocon, adulte ; durée : 6 à 8 semaines selon température ; 2 générations Stratégies de protection - Piégeage (phéromones) - Solutions biologiques à base de nématodes Dr. Gerben Messenlink

Autres ravageurs Cochenille (Pseudococcus viburni) Contexte de la situation phytosanitaire - Présence dans les régions de production de tomate (hors sol) et fraise (06) - Insecte polyphage : pommier, cultures ornementales - Dégâts variables mais difficultés de protection car maintien dans les structures, goutteurs - Dissémination facile (opérations culturales ) Stratégies de protection - Prophylaxie difficile - Protection chimique (interventions localisées) - Protection biologique : à ce jour, efficacité insuffisante Autres : acariens Tetranychus urticae (différentes cultures), T. evansi (tomate), Anthonomus rubi (fraise) Vigilance nécessaire

Bilan de la situation Assez bonne maîtrise des aleurodes, thrips et pucerons en cultures sous abris Nombreux auxiliaires commercialisés Stratégies d utilisation en général satisfaisantes Prise en compte nécessaire des bioagresseurs émergents et «ré-émergents» dans la démarche globale de protection Des difficultés avec quelques ravageurs sur certaines cultures : problème d efficacité de la protection, remise en question des stratégies de protection intégrée Vigilance nécessaire vis à vis des maladies aériennes : champignons (Botrytis cinerea, oïdium ), bactéries, virus (ex transmis par aleurodes ) Augmentation des problèmes liés au sol (nématodes, taupins, otiorhynques, champignons )

Conclusion Évolution favorable de la protection des cultures légumières sous abri ces 20 dernières années Mais situation toujours "fragile", avec des difficultés croissantes et une situation de plus en plus complexe Problèmes sanitaires émergents ou «ré-émergents» Evolution de la réglementation : plan Ecophyto/Grenelle de l environnement Nécessité de combiner les méthodes de protection Poursuite nécessaire des recherches et expérimentations Etudes spécifiques : nouveaux auxiliaires, nouvelles spécialités commerciales Avec mise en commun des compétences de l ensemble des partenaires Mise au point de nouvelles stratégies et intégration dans une démarche globale de protection

Remerciements - Anne Terrentroy de la Chambre d Agriculture des Bouches du Rhône - Véronique Baffert, Alain Bardet, Jean-Philippe Bosc, Marie-Lisa Brachet, Eric Brajeul, Patricia Erard, Jean- Michel Leyre, Serge Le Quillec, Michel Letard, Raphaël Tisiot du Ctifl