PYRALE DU MAÏS DANS LE MAÏS SUCRÉ : BIOLOGIE, SURVEILLANCE, DÉPISTAGE ET STRATÉGIES D INTERVENTION

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Maïs sucré Bulletin d information No 05 7 juin 2013 Pyrale du maïs dans le maïs sucré : biologie, surveillance, dépistage et stratégies d intervention. Cycle vital. Identification. Dommages à la culture. Surveillance du territoire et avertissements phytosanitaires. Méthode de dépistage au champ : l échantillonnage séquentiel. Stratégies d intervention contre la pyrale du maïs. Références. PYRALE DU MAÏS DANS LE MAÏS SUCRÉ : BIOLOGIE, SURVEILLANCE, DÉPISTAGE ET STRATÉGIES D INTERVENTION La pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) est le principal ravageur dans la culture du maïs sucré au Québec. Elle nécessite un bon suivi des champs et des interventions (insecticides et/ou autres moyens) pour minimiser les pertes de rendement, qui peuvent être importantes. Au Québec, deux races de pyrale du maïs sont présentes : la race univoltine et la race bivoltine (voir figure 1). L univoltine produit une seule génération par année et elle est présente dans toutes les régions productrices de maïs sucré alors que la bivoltine produit deux générations par année. Sa distribution est plus restreinte : elle est présente dans le sud-ouest du Québec et elle s étend vers l est environ jusqu à Montmagny. La pyrale du maïs s attaque à quelque 200 espèces de plantes, incluant plusieurs cultures (ex. : maïs sucré, poivron, pomme de terre) et des mauvaises herbes. Toutefois, ce bulletin traitera principalement du maïs sucré. Coordonnées du RAP : 200, chemin Sainte-Foy, 10 e étage, Québec (Québec) G1R 4X6 Téléphone : 418 380-2100, poste 3581 ou 3551 rap@mapaq.gouv.qc.ca www.agrireseau.qc.ca/rap

Figure 1. Calendrier des stades de la pyrale du maïs pouvant être observés au Québec pour chaque race (univoltine et bivoltine). Source : Boisclair et Jean, 2009. Cycle vital La figure 2 illustre le cycle vital de la pyrale du maïs. Ce ravageur passe l hiver au Québec au stade de larve (chenille) à l intérieur des tiges de maïs et d autres résidus de culture laissés à la surface du sol l année précédente. Au printemps, lorsque les journées rallongent et que la température moyenne atteint 10 ºC et plus, les larves commencent à se transformer en chrysalides (cocons) à l intérieur des galeries qu elles ont creusées dans les résidus de culture. Les adultes (papillons) émergent quelques semaines plus tard. L accouplement des adultes se fait dans des zones herbacées, comme les bordures de champs, les fossés, etc. Les papillons peuvent voler jusqu à 500 m pour s accoupler ou trouver un endroit pour pondre. Les œufs sont pondus en masses sur la face inférieure des feuilles du maïs. Selon la température, ils prendront de 4 à 9 jours pour éclore et les larves, qui passent par cinq stades larvaires, se nourrissent de différentes parties aériennes des plants de maïs. Elles s alimentent pendant 20 à 30 jours (selon la température) avant de former des chrysalides ou de se préparer à hiverner au stade de larve. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 2

Figure 2. Cycle vital de la pyrale du maïs. Source : Boisclair et Jean, 2009. Identification Œufs. Ils sont blanchâtres et pondus en masses d une vingtaine d œufs disposés comme des écailles de poisson. Une masse d œufs a un diamètre de 3 à 6 mm. On les retrouve souvent sur la face inférieure des feuilles de maïs, près de la nervure centrale. Peu de temps avant l éclosion, chaque œuf présente une tache noire; il s agit de la tête des larves qui sont presque prêtes à sortir des œufs (on appelle ce stade de la pyrale «têtes noires»). Figure 3. Gauche : masse d œufs de pyrale du maïs fraîchement pondus. Droite : masse d œufs peu avant l éclosion, stade «têtes noires». (Photos tirées de l affiche «La pyrale du maïs : un ravageur à deux races».) Larve. À l éclosion, les jeunes larves mesurent de 2 à 3 mm. Elles sont blanchâtres (peu tachetées) avec une tête foncée et légèrement aplatie. Les larves matures mesurent jusqu à 25 mm (1 pouce) de longueur. Leur couleur varie du blanc crème, au gris rosé, au brun clair. Sur le dessus de la larve mature, on retrouve des rangées de tubercules ou «verrues» rondes, brunes et entourées d un halo pâle. La tête est globuleuse et brun foncé ou noire. La présence d excréments ressemblant à de la sciure de bois est un élément à repérer pour détecter les signes d activité de larves de pyrale du maïs. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 3

Figure 4. Larve de pyrale du maïs (photo : Brigitte Duval, MAPAQ) Chrysalide (cocon). La chrysalide de la pyrale du maïs est lisse et brun foncé. Au printemps, celle-ci se retrouve dans les chaumes de maïs. En été, la première génération de la race bivoltine produit une chrysalide dans les tiges des plants de maïs sucré hâtif, généralement à un niveau supérieur à l épi. Figure 5. Chrysalide de pyrale du maïs (photos : Laboratoire de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ [gauche] et Pierre Filion, MAPAQ [droite]) Adulte (papillon). Les adultes sont des papillons d environ 25 mm d envergure, les mâles étant plus petits que les femelles. Les femelles ont des ailes antérieures jaune-beige clair alors que celles des mâles sont brunâtres. Tant chez le mâle que chez la femelle, il y a une bande jaunâtre en zigzag vers l extrémité des ailes (1). Un triangle pâle avec un point foncé en son centre est aussi observable au milieu des ailes antérieures (2). RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 4

2 1 2 Figure 5. Adulte mâle de pyrale du maïs (photos : Laboratoire de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ) Pour des informations plus détaillées sur l identification de la pyrale du maïs, voir le guide Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître ou la présentation Identification des principaux lépidoptères ravageurs du maïs sucré. Ces documents donnent aussi des informations permettant de distinguer les papillons de pyrale du maïs d autres espèces semblables comme la tisseuse de la betterave et certaines tordeuses. Dommages à la culture Les larves de la pyrale du maïs s attaquent à toutes les parties aériennes du plant de maïs (feuilles, tiges, panicules, épis). Les jeunes larves s alimentent sur les feuilles, causant de petits trous souvent appelés «criblures». Plus tard, elles se déplacent dans le cornet du plant pour se nourrir de la panicule en émergence. Les panicules endommagées s observent assez facilement, car elles sont cassées à la base. Les jeunes larves peuvent aussi se nourrir des grains de maïs en formation, sur le bout des épis. Les larves plus matures creusent souvent des galeries dans la tige du plant de maïs, à la base de l épi ou sur le côté de l épi. Elles s alimentent aussi sur les grains de maïs, rendant les épis non commercialisables. Les épis ainsi endommagés attirent des oiseaux et des ravageurs secondaires comme les nitidules. En s attaquant à la tige du plant de maïs, les larves rendent cette dernière sujette à la verse. Les plants de maïs sont vulnérables de la fin du stade 6 feuilles jusqu à la récolte. Si des œufs de pyrale sont pondus sur du maïs de moins de 6 feuilles, les larves ne pourront se développer à cause de la présence de DIMBOA, une substance toxique pour la pyrale et présente naturellement dans les tissus des jeunes plants de maïs. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 5

Quels champs sont menacés? Race bivoltine La première génération est généralement peu préoccupante dû à la faible survie hivernale (plusieurs larves de la 2 e génération de l année précédente n ont pas eu le temps de se développer suffisamment pour survivre à l hiver). Par conséquent, cette génération provoque habituellement peu de dégâts. Dans la plupart des cas, elle ne devrait pas justifier plus d un traitement insecticide. Par contre, chez certains producteurs, elle peut être abondante et nécessiter plus d un traitement. La décision quant au nombre d interventions à effectuer contre la première génération de la pyrale bivoltine doit prendre en compte les expériences antérieures de dommages déjà observés dans les cultures de maïs hâtif et tardif. Ainsi, les producteurs cultivant avec des techniques de plasticulture et ceux qui ne désirent prendre aucun risque à cause de dégâts subis les années précédentes peuvent choisir de faire plus d un traitement insecticide contre la première génération de la pyrale bivoltine. Les champs qui sont particulièrement à surveiller, et à protéger s il y a lieu contre la première génération de la pyrale bivoltine sont : Le maïs cultivé avec paillis de plastique et/ou sous bâche n offre pas une protection parfaite contre la ponte de la pyrale. Des papillons de pyrale peuvent provenir de résidus de maïs dans la parcelle même. Il est aussi possible que des papillons s introduisent sous la bâche par des trous dans celle-ci). Les champs semés tôt. Les champs hâtifs semés sur un retour ou près d un retour de maïs sucré tardif infesté par la deuxième génération de la pyrale bivoltine l année précédente. La deuxième génération de la race bivoltine est plus abondante et elle se développe au cours du mois d août. Elle peut causer des dégâts significatifs au maïs sucré tardif et nécessite souvent des interventions pour la contrôler. Race univoltine Les champs qui sont particulièrement à surveiller, et à protéger s il y a lieu contre la race univoltine, sont les champs de maïs qui auront atteint ou dépassé le stade 6 feuilles durant la ponte de la pyrale univoltine. Normalement, les larves sont menaçantes pour une période de trois semaines dans les champs de maïs sucré. Cette période survient à des périodes différentes selon les régions de la province. Elle peut survenir au cours des trois premières semaines de juillet pour les régions plus hâtives (régions dites «chaudes»), alors qu elle peut arriver début août pour les régions les plus tardives (régions dites «froides»). Surveillance du territoire et avertissements phytosanitaires Le RAP utilise une combinaison de deux méthodes pour effectuer une surveillance du territoire et préparer les recommandations d interventions régionales contre la pyrale du maïs. Premièrement, des pièges à phéromone (figure 6) sont installés sur quelque 35 sites dans différentes régions du Québec pour détecter l arrivée des papillons. Deuxièmement, les données météo de chaque région sont analysées chaque semaine, car le développement de la pyrale dépend de l accumulation des degrés-jours*. L accumulation des degrés-jours permet de prévoir les dates approximatives de certains stades de développement de l insecte. * Le degré-jour est l écart entre la température moyenne d une journée et la température de base établie selon l insecte. La température de base pour le développement de la pyrale du maïs est de 10 ºC. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 6

Figure 7. Exemple de pics de captures des papillons de pyrale du maïs (races bivoltine et univoltine) à l aide de pièges à phéromone. Source : Jean et Boisclair, 2009a. Figure 6. Piège à phéromone de type Héliothis (photo : MAPAQ) Les dates de traitements recommandées par le RAP sont à l échelle régionale. Par exemple, lorsqu une région a atteint le nombre de degrés-jours requis pour l arrivée des premiers papillons et que des pièges dans cette région (ou dans une région comparable) capturent des papillons, un avertissement sera émis pour ce groupe de régions comparables. La détermination des dates de traitements recommandées est basée sur le fait que la première ponte de la pyrale du maïs a lieu environ 10 jours après la première capture. Ensuite, les œufs éclosent environ 5 jours après la ponte. Ces informations sont utilisées pour émettre les recommandations de traitements en fonction de la stratégie que le producteur désire utiliser, soit la stratégie à un, deux ou trois traitements. Le choix de la stratégie repose sur différents éléments : tolérance à la présence de larves de pyrales dans les épis, recours à un service de dépistage, historique d infestations de pyrales, etc. Veuillez consulter le tableau 1 pour des informations détaillées sur chaque stratégie de traitements. Tableau 1. Description des trois stratégies de traitements insecticides contre la pyrale du maïs dans le maïs sucré. Stratégie du producteur Date du traitement Remarques 3 traitements 2 traitements 1 traitement Pour les producteurs n ayant pas recours au dépistage et/ou n ayant presqu aucune tolérance à la présence de larves dans les épis Pour les producteurs pouvant tolérer une certaine présence de larves dans les épis, ayant recours au dépistage et/ou n ayant pas eu de grosses infestations de pyrales par le passé Pour les producteurs pouvant tolérer une certaine présence de larves dans les épis, ayant recours au dépistage et/ou n ayant pas eu de grosses infestations de pyrales par le passé 1 er traitement 5 jours après le début de la ponte (15 jours après les premières captures) 2 e traitement 7 jours plus tard 3 e traitement 7 jours plus tard 1 er traitement 11 jours après le début de la ponte (21 jours après les premières captures) 2 e traitement 7 jours plus tard 16 jours après le début de la ponte (26 jours après les premières captures) Au moment des premières éclosions 6 jours après les premières éclosions 11 jours après les premières éclosions RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 7

Mentionnons qu il y a environ 5 (parfois jusqu à 7) jours entre l éclosion des œufs et l entrée des larves dans les plants de maïs. Une fois les larves entrées dans le plant, elles sont beaucoup moins vulnérables aux traitements insecticides. C est pourquoi la stratégie à 3 traitements débute 5 jours après le début de la ponte prévue selon le piégeage des papillons (donc au moment des toutes premières éclosions dans la région). Cette stratégie est donc conservatrice. Si un producteur désire utiliser la stratégie à 1 ou 2 traitements, il doit porter une attention encore plus particulière au développement de la pyrale dans ses propres champs pour qu il s assure de traiter au bon moment, c est-à-dire lorsque les éclosions sont faites dans ses champs et que les larves sont actives. Certains producteurs n utilisent pas le dépistage mais adoptent tout de même la stratégie à 1 ou 2 traitements car ils acceptent un certain degré d infestation par la pyrale et ils ont eu du succès par le passé avec ces stratégies. Méthode de dépistage au champ : l échantillonnage séquentiel (Mise à jour du bulletin rédigé par Guy Breton,9 juin 2005) Bien que le RAP émette des recommandations de traitements à l échelle régionale, le dépistage champ par champ devrait être privilégié car il permet de mieux cibler les dates de traitements et même parfois de réduire le nombre de traitements. Il permet d évaluer l état d'infestation d'un champ en particulier et de déterminer si un traitement insecticide contre la pyrale du maïs est justifié. Le dépistage au champ permet aussi de déterminer si la méthode de contrôle choisie a bien fonctionné. Par exemple, l observation de masses d œufs permet de suivre et de mesurer le taux de parasitisme par les trichogrammes, s il y a lieu. Les masses d œufs complètement noircis sont parasitées par les trichogrammes (figure 8). Principes de base du dépistage La méthode de dépistage appelée «échantillonnage séquentiel» est basée sur un seuil d intervention de 5 % des plants infestés par la pyrale du maïs. Elle comprend un nombre variable de plants à examiner, permettant souvent une prise de décision rapide. Il est important de rappeler que l échantillonnage séquentiel n est qu un outil pour aider à la prise de décision. L'expérience et le jugement de l'utilisateur serviront toujours à prendre la décision finale sur la nécessité ou non d un traitement insecticide. Les champs qui sont particulièrement à surveiller, et à protéger s il y a lieu, sont les champs de maïs qui auront atteint ou dépassé le stade 6 feuilles durant la ponte de la pyrale. Le dépistage devrait donc débuter à partir d environ une semaine avant la date du premier traitement insecticide prévu par le RAP (vers la date de prévision de ponte émise par le RAP). Par la suite, la méthode peut être utilisée une à deux fois par semaine au besoin jusqu'à la fin de la période critique pour les traitements. Figure 8. Masse d œufs parasités par des trichogrammes (photo tirée de l affiche «La pyrale du maïs : un ravageur à deux races») RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 8

Un plant est considéré comme étant «infesté» par la pyrale du maïs s il y a présence de masses d œufs (sous les feuilles), de larves vivantes, de dommages frais (criblures, croix brisée, perforation de la tige, etc.) et/ou d excréments frais (humides et jaunâtres, semblables à de la sciure de bois). Criblures fraîches sur une feuille de maïs Croix fraîchement cassée Tige nouvellement perforée Masse d œufs Jeunes larves Larve de pyrale du maïs et excréments frais (photo : Brigitte Duval, MAPAQ) Figure 9. Exemples de signes d infestation d un plant de maïs sucré par la pyrale du maïs. (Les cinq premières photos sont tirées de l affiche «La pyrale du maïs : un ravageur à deux races».) Le dépistage de la pyrale du maïs doit être adapté selon le stade de la culture : Stade d émergence de la croix et stade croix : inspecter tout le plant, mais porter une attention particulière à la croix car des larves de différents stades peuvent s y loger. Les dommages de larves se présentent sous forme d excréments, de perforations sur les tiges et de criblures sur les feuilles. Stade soie jusqu à la récolte : inspecter les épis, rechercher la présence d excréments, de larves et de dommages. Scruter minutieusement les soies afin d y trouver la présence de larves. Regarder attentivement dans l espace entre la tige et les feuilles («aisselle»). Pour que le dépistage soit représentatif du champ, les conditions suivantes doivent être respectées : superficie maximale de 4 hectares (10 acres); pas plus de 3 variétés de maïs; maximum de 7 jours entre le premier et le dernier semis. Si un champ ne satisfait pas à toutes ces conditions, il est possible de le diviser en parties plus petites. Il existe plusieurs patrons valables pour effectuer le dépistage au champ : en «V» ou en «W» ou en zigzaguant. Par contre, le patron le plus simple consiste à traverser d abord le champ en diagonale en partant d'un coin et en se rendant à l'autre extrémité du champ (figure 10). Quel que soit le patron utilisé, il y a quelques règles à respecter : RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 9

Les stations d observation doivent être choisies au hasard. Elles doivent toujours être à au moins 10 rangs du bord du champ et au moins 15 pas du début d'un rang. Les 5 premières stations doivent être assez distancées pour couvrir environ la moitié de la longueur du champ et les 10 premières devront couvrir toute la longueur du champ. Une fois les 10 premières stations observées et donc une première longueur de champ couverte, si nécessaire, les observations se poursuivent selon le même patron en revenant vers le point de départ. Le but est de s assurer que le dépisteur couvre une portion représentative du champ dans l'éventualité où seulement 5 stations soient nécessaires pour arriver à une décision. 23 10 7 19 12 au moins 15 pas du bord au moins 10 rangs du bord 3 15 Figure 10. Démarche proposée pour le patron en diagonale (utiliser la grille ci-après pour noter les résultats du dépistage) : 1. Vers le coin du champ, choisir une première station d observation. À cette station, observer 5 plants consécutifs sur le rang. (Si un plant a tallé, il est considéré comme un plant et il faut donc inspecter chaque talle.) Rechercher des signes d'infestation par la pyrale du maïs. Dès qu un signe d'infestation est trouvé sur un plant, noter le plant comme infesté et passer au plant suivant. Noter le nombre de plants avec masses d œufs, avec larves et avec dommages frais. Noter le nombre total de plants infestés (maximum 5 pour une station). 2. Marcher en direction de l'autre coin du champ et arrêtez-vous au hasard à une deuxième station d observation. Observer à nouveau 5 plants consécutifs à la recherche de signes d'infestation par la pyrale. Recommencer pour au moins trois autres stations. 3. Après l'observation de la 5 e station, calculer le nombre cumulatif de plants infestés et vérifier (à l aide du tableau) s'il faut recommander un traitement (zone noire) ou poursuivre les observations (zone grise). 4. S il faut poursuivre les observations, après chaque nouvelle station, recalculer le nombre cumulatif de plants infestés et vérifier quelle recommandation s applique. Le nombre maximum de stations à observer est de 23. Après la 23 e station, la décision est forcée (traiter ou ne pas traiter). Il y a poursuite des observations : Tant que l'on n'a pas observé au moins 5 stations. Tant que le nombre cumulatif de plants infestés tombe dans la zone grise du tableau (exemple : 4 plants infestés après 8 stations). Il y a arrêt des observations : Lorsque le nombre de plants infestés est suffisant pour tomber dans la zone noire du tableau (exemple : 4 plants infestés après 5 stations). Lorsque le nombre de plants infestés est assez faible pour tomber dans la zone blanche du tableau (exemples : aucun plant infesté après 11 stations; 2 plants infestés après 19 stations). Dans le pire des cas, après 23 stations. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 10

Échantillonnage séquentiel : grille d interprétation du dépistage de la pyrale du maïs Méthode USA La méthode USA (Hoffmann et al., 1996) est similaire à l échantillonnage séquentiel, mais contrairement à l échantillonnage séquentiel, elle exclut la recherche des masses d œufs. Bien que la méthode USA ne soit pas validée au Québec, certains dépisteurs l utilisent en complémentarité avec l échantillonnage séquentiel pour effectuer un dépistage encore plus rapide des champs. Cliquez ici pour plus d information sur la méthode USA. Grille d interprétation du dépistage de la pyrale du maïs, inspirée de la méthode USA RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 11

Stratégies d intervention contre la pyrale du maïs Le contrôle de la pyrale du maïs dans les champs de maïs sucré peut se faire par différents moyens : insecticides de synthèse, bio-insecticides, parasitoïdes appelés trichogrammes, etc. Ces deux derniers moyens peuvent être utilisés par les producteurs biologiques, bien que certains producteurs conventionnels fassent aussi le choix de les utiliser. Également, il existe des moyens de prévenir, à un certain degré, les infestations de pyrale du maïs par des méthodes culturales et la protection des ennemis naturels de la pyrale. Prévention Les larves de pyrale du maïs terminent leur développement à l intérieur des tiges de maïs. Il est donc fortement recommandé de déchiqueter et d enfouir les résidus de maïs sucré rapidement après la récolte. Dans le maïs sucré hâtif, cela minimise les risques d infestations par la 2 e génération de la race bivoltine. Dans les autres cas, cela diminue le nombre de larves qui réussiront à survivre à l hiver. Ennemis naturels Il existe des insectes présents naturellement dans les champs de maïs sucré qui contribuent au contrôle de la pyrale du maïs, dont quelques parasitoïdes et plusieurs prédateurs comme les larves de chrysopes et d hémérobes, les coccinelles, des punaises, etc. Généralement, ces insectes utiles sont très sensibles aux insecticides. Pour protéger ces alliés, il est important d utiliser des insecticides seulement lorsque c est justifié. Et lorsqu un insecticide est utilisé, le choix de celui-ci devrait tenir compte de sa toxicité pour les insectes bénéfiques. Pour plus d information sur les insectes utiles dans le maïs sucré, voir le guide Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître. Traitements insecticides (de synthèse ou bio-insecticides) Le contrôle de la pyrale du maïs au moyen d insecticides peut se faire selon différentes approches. D une part, un producteur peut décider de s en tenir aux recommandations régionales émises par le RAP. D autre part, il peut utiliser un service de dépistage au champ et se baser principalement sur les résultats de ce dépistage. Il s agit de la méthode la plus précise. Entre ces deux façons de faire, un producteur peut utiliser les recommandations du RAP, tout en les ajustant selon sa situation précise à l aide du dépistage au champ. Cela peut lui permettre d éviter certains traitements insecticides. Voici un exemple fictif : Un producteur vise habituellement la stratégie à trois traitements selon la recommandation du RAP pour sa région. Il fait appel à un dépisteur qui fait un échantillonnage séquentiel vers le début de la ponte de la pyrale. L échantillonnage séquentiel révèle qu aucune pyrale ni masse d œufs n est présente dans le champ, donc le premier des trois traitements insecticides peut être évité. Le producteur applique donc son premier traitement à la deuxième date recommandée pour sa région, évitant ainsi un traitement sur trois. Si désiré, des dépistages supplémentaires aux 7 jours pourraient possiblement permettre d éviter d autres traitements insecticides. Lorsqu un traitement insecticide est effectué, il est important de cibler les jeunes larves de pyrale au moment où elles se nourrissent sur le feuillage du maïs. Lorsqu elles sont plus développées, les larves pénètrent à l intérieur des plants et sont ainsi beaucoup moins vulnérables aux insecticides. Lorsqu un traitement insecticide ne fonctionne pas, c est souvent attribuable au fait que la pulvérisation n a pas été effectuée au bon moment ou que le recouvrement des plants de maïs (feuillage, panicules, épis) n était pas adéquat. Dans le Nord-Est américain, les premières interventions contre la pyrale débutent au stade d émergence de la panicule. L IRDA a mené un essai (Boisclair et al., 2006) pour comparer différentes stratégies de début RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 12

des traitements insecticides en fonction du stade du maïs sucré. Les résultats indiquent qu il est envisageable de débuter les traitements au stade d apparition des panicules dans le maïs sucré de misaison sans augmenter les dommages aux épis. Le succès de cette stratégie dépend d un suivi serré au champ et d une intervention sans délai au moment prescrit. Dans le cas du maïs sucré tardif, les résultats sont moins concluants : le taux d épis endommagés était de 4 % pour le début des pulvérisations au stade d émergence des panicules comparativement à 0,8 % pour le début des interventions au stade 8 à 10 feuilles. Vous pouvez consulter la fiche technique résumant le projet. La fin des traitements insecticides contre la pyrale du maïs dépend de la température, car celle-ci influence la vitesse de développement de l insecte. Ainsi, en juillet le dernier traitement assure la protection des champs qui seront récoltés à l intérieur d une période d une à deux semaines après la pulvérisation. En août, il s agit d une période d environ deux semaines et en septembre, deux à trois semaines. Introduction de trichogrammes Les trichogrammes sont de petites guêpes parasitoïdes, c est-à-dire qu elles pondent leurs œufs dans les œufs de pyrale. Les œufs de trichogrammes éclosent à l intérieur des œufs de pyrales et y poursuivent leur développement larvaire tout en empêchant l éclosion des œufs de pyrale. Il est possible pour les producteurs de maïs sucré d acheter des «trichocartes» (cartes contenant des œufs de trichogrammes) et de les introduire dans leurs champs à des moments opportuns. L introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. En effet, les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves de la pyrale. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Il est important de préciser que la réussite du contrôle de la pyrale avec les trichogrammes dépend beaucoup du moment d introduction de ceux-ci. Pour plus de détails sur les trichogrammes, voir la brochure Les trichogrammes dans le maïs sucré : lutte contre la pyrale du maïs. Une vidéo peut également être visionnée. Références Boisclair, J. et C. Jean. 2009. Affiche «La pyrale du maïs : un ravageur à deux races». URL : www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/affiche_pyrale2009.pdf. Boisclair, J., F. Fournier et al. 2006. Pyrale dans le maïs sucré : intervenir au stade optimal. IRDA. URL : www.agrireseau.qc.ca/legumeschamp/documents/pyralemais.pdf. Breton, G. 2005. Une méthode rapide pour dépister la pyrale du maïs : l échantillonnage séquentiel. Bulletin d information du RAP Maïs sucré no 4. URL : www.agrireseau.qc.ca/rap/documents/b04mai05.pdf. Hoffmann, M.P., J.P. Nyrop, J.J. Kirkwyland, D.M. Riggs, D.O. Gilrein & D.D. Moyer. 1996. Sequential sampling plan for scheduling control of lepidopteran pests of fresh market sweet corn. J. Econ. Entomol. 89(2): 386-395. Jean, C. et J. Boisclair. 2009. Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître. IRDA. URL : www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/guide_complet_p.pdf. MAAARO. 2009. Pyrale du maïs. URL : www.omafra.gov.on.ca/ipm/french/sweet-corn/insects/europeancorn-borer.html#advanced. University of Massachusetts. Using IPM in the field: sweet corn insect management field scouting guide. URL: www.northeastipm.org/nrcs/practices/sweet_corn_ipm_fieldguide.pdf. RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 13

Texte rédigé par : Brigitte Duval et Pierrot Ferland (MAPAQ), Josée Boisclair (IRDA) et Christine Jean (consultante) Collaborateurs : Daniel Poulin (IRDA), François Meloche (entomologiste consultant) et Jean-Philippe Légaré (MAPAQ) LE GROUPE D'EXPERTS EN PROTECTION DES LÉGUMES Brigitte Duval, agronome Avertisseure Direction régionale du Centre-du-Québec, MAPAQ Téléphone : 819 293-8255, poste 4432 Courriel : brigitte.duval@mapaq.gouv.qc.ca Pierrot Ferland, agronome Avertisseur Direction régionale de la Mauricie, MAPAQ Téléphone : 819 371-6761, poste 4612 Courriel : pierrot.ferland@mapaq.gouv.qc.ca Édition et mise en page : Bruno Gosselin et Marie-France Asselin, RAP Reproduction intégrale autorisée en mentionnant toujours la source du document : Réseau d avertissements phytosanitaires Bulletin d information No 05 Maïs sucré 7 juin 2013 RAP Maïs sucré 2013 Bulletin d information No 05, page 14