BILAN CLIMATIQUE DE LA PHASE D INSTALLATION DES CULTURES

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degrés-jours (base 13 C) Bulletin du 5 juin 2015 BILAN CLIMATIQUE DE LA PHASE D INSTALLATION DES CULTURES Le début de la campagne rizicole a été marqué par : - des épisodes pluvieux répétés durant la deuxième quinzaine d avril, dont le dernier très important (87 mm les 26 et 27 avril au Mas d Adrien, plus de 100 mm dans certains secteurs), - des températures globalement supérieures aux normales, sur l ensemble de la période, avec un cumul des températures moyennes sur la période d installation parmi les plus élevées des 25 dernières années (voir graphique ci-dessous), - un épisode de mistral marqué durant une dizaine de jours quasi-consécutifs à partir de la mi-mai. Sommes de températures durant la phase d installation 21 avril-31 mai (degrés-jour en base 13 C) 250 200 150 1991 à 2010 2011 2012 2013 2014 2015 100 50 0 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 1/5

19-mai 26-mai 02-juin 09-juin 16-juin 23-juin 30-juin 07-juil. 14-juil. 21-juil. 28-juil. 04-août 11-août 18-août 25-août 01-sept. pyrales/piège/jour ETAT ET STADE DES CULTURES Si, comme à l habitude les premiers semis ont pu être réalisés dans la dernière décade d avril, ils ont ensuite été très échelonnés du fait : - des cumuls pluviométriques de la fin avril ayant provoqué une longue interruption dans les préparations de sols, - du Mistral ayant perturbé la réalisation des derniers semis, après le 15 mai. La qualité de l implantation des cultures semées précocement est apparue satisfaisante, voire très satisfaisante ; dans ces situations, les riz les plus avancés sont actuellement au stade plein tallage. Dans les parcelles de référence, sur lesquelles sont localisés les essais variétaux, les semis se sont échelonnés du 4 mai au 18 mai. La croissance des plantules a été très ralentie durant la période de Mistral, mais les densités de plantes sont satisfaisantes et les riz les plus avancés ont à ce jour atteint le stade début tallage. CHIRONOMES Les conditions globalement favorables ont limité l impact des chironomes. De très forts dégâts ont néanmoins été observés sur une des 7 parcelles du suivi variétal. PYRALES Le réseau de piégeage a été mis en place le 19 mai (20 pièges à phéromones répartis sur 10 sites). 4,0 3,0 Les premières captures sont intervenues après le 22 mai, et ont depuis nettement augmenté. 2,0 1,0 Il s agit ici des adultes de la première génération, laquelle a un impact négligeable sur les cultures (compensation par le tallage) 0,0 1ère génération 2ème génération Courbe des piégeages sur le réseau CFR REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 2/5

CHARANCON AQUATIQUE DU RIZ Suite aux premières observations de la présence de ce charançon dans les rizières camarguaises durant l été 2014, un réseau de piégeage a été mis en place sur 8 parcelles (4 pièges par parcelle) dans le but de recueillir des éléments sur leur dynamique d apparition dans les rizières. Les pièges, constitués d un entonnoir et d un réservoir, ont été positionnés à quelques mètres à l intérieur des rizières. Ils permettent la capture de charançons adultes lors de leurs déplacements des zones de bordures vers les rizières mises en eau. Piège à charançon (photo : Barnabé Viala CFR) Ces pièges ont fait l objet d un suivi régulier (2 à 3 relevés hebdomadaires de leur mise en place jusqu à la fin mai) ayant montré : - l apparition d adultes de charançons dans les rizières très rapidement après la mise en eau, y compris lorsque celle-ci était précoce (les premières captures ont été faites le 22 avril, sur une rizière mise en eau la veille), - leur présence dans la plupart des parcelles du réseau (6 parcelles sur 8), - une présence quasi-continue, à l exception des périodes d assecs des parcelles et des périodes fortement ventées. Les dégâts sur feuilles ont été visibles très rapidement après que les riz aient émergé à la surface de l eau. Ils sont plus importants sur les 10 à 15 premiers mètres en bordure des parcelles, néanmoins sur une des parcelles du réseau, très fortement impactée, des symptômes sont visibles jusqu à plus de 100 mètres de toute bordure. Strie longitudinale sur jeune feuille (photo : Cyrille Thomas CFR) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 3/5

LE CHARANÇON AQUATIQUE DU RIZ (Lissorhoptrus oryzophilus) Insecte (Ordre des Coléoptères) originaire d Amérique du Nord, Présent dans de nombreuses zones rizicoles du monde dans lesquelles il est considéré comme un ravageur majeur: Asie, Amérique Latine et Europe (Italie, depuis 2004) Présence avérée en Camargue depuis l été 2014 (observations d adultes) Dernier stade larvaire (jusqu à 8 mm de longueur) Adulte (3-4 mm de longueur) Cycle de développement HIVER PRINTEMPS ETE AUTOMNE Diapause dans plantes hôtes (graminées principalement) des zones proches des rizières (Cypéracées, graminées ) Déplacement des adultes vers les rizières Dégâts visibles sur feuilles (stries) Pontes Eclosion Développement des larves Dégâts sur système racinaire du riz Emergence des adultes Présence sur feuillage Dégâts visibles sur feuilles (stries) Migration des adultes vers les bordures de rizières REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 4/5

Charançon sur jeune feuille de riz (photo : Barnabé Viala CFR) La situation apparait donc à ce jour préoccupante, l essentiel des dégâts étant lié à l impact des larves sur le système racinaire, dans la période encore à venir. LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS, QUI CONSTITUENT LE COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN :Sonia ER-RAHMOUNI, Gérard FEOUGIER, Cyrille THOMAS, Barnabé VIALA (Centre Français du Riz), Laurent BENEZET (PERRET SA), RELECTURE DE CE BULLETIN : Eric OUDARD (SRAL PACA), N.B. Ce Bulletin est produit à partir d observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d Agriculture et l ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques. Action pilotée par le ministère chargé de l agriculture, avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 5/5