LA QUESTION DE L ADEQUATION FORMATION / EMPLOI

Documents pareils
COOPÉRATION EN ÉDUCATION

D après le décret n 93/086 du 29 janvier 1993 n 1 p ortant organisation administrative et académique de l Université de Yaoundé I,

Termes de référence pour le recrutement d un consultant en communication

LA REFORME LMD EN COTE D IVOIRE :

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

CONVENTION DE STAGE OBLIGATOIRE

Master Management international

IPRO : UNE APPLICATION POUR L EMPLOI

ETUDE AFRIQUE AUPRES DU RESEAU BPIFRANCE EXCELLENCE

SEMINAIRE REGIONAL AFRICAIN SUR LA GOUVERNANCE LOCALE Octobre 2008 a Saly Portudal - Senegal L initiative d Apprentissage Mutuel entre Pairs

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

Centre Régional Africain d Administration du Travail (CRADAT) BP 1055 Yaoundé Tél Fax : cradat@ilo.

SECRETARIAT : ORGANISATION, TECHNIQUES ET METHODES DE TRAVAIL

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Séminaires / ateliers internationaux Année 2015

L INNOVATION AU CŒUR DE VOTRE PROJET

DEUXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS CHARGÉS DE L ENREGISTREMENT DES FAITS D ÉTAT CIVIL

BILAN DES ACTIVITES DE L AMPI Yamoussoukro, Côte d Ivoire 24 juillet The African Mobile Phone Financials Services Policy Inititive

CURRICULUM VITAE. 26 mai 1963 à Diourbel (Sénégal) Directeur Général de GMC

Rapport d évaluation du master

Pour une coopération parlementaire régionale accrue avec les organes de traités relatifs aux droits de l homme

TERMES DE REFERENCE POUR LE RECRUTEMENT d un(e) ASSISTANT ADMINISTRATIF CONTRATS-FINANCES-MARCHES (AACFM) auprès du RAF ECOFAC V du RAPAC

Arrêtent : Article 2 : La sélection des candidats s effectue selon les critères ci-après :

Rapport final IGF-AC, edition 2013, Kinshasa

L EMPLOYABILITE DES JEUNES AU MAROC

LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT DU MARCHE DES SERVICES MOBILES A VALEUR AJOUTEE EN AFRIQUE. Par Dr.-Ing. Pierre-François KAMANOU

business assistance un service pour saisir les meilleures opportunités du marché Nous accompagnons votre développement...

Conférence des Ministres 2014 du PQIP/DCTP

Capitale touristique, cité médiévale, ville impériale et emblème du Maroc à l étranger,

Commission pour la consolidation de la paix Configuration pays République centrafricaine

MODULES DE FORMATION

Intergovernmental Working Group of Experts on International Standards of Accounting and Reporting (ISAR)

Nouvelle stratégie européenne d action pour la jeunesse «Investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser»

Formations et diplômes. Rapport d'évaluation. Master Droit privé. Université Bordeaux. Campagne d évaluation (Vague A)

son offre Executive Education

STATUTS DE L ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES

MUTUELLES ET COOPÉRATIVES D ÉPARGNE ET DE CRÉDIT EN AFRIQUE FRANCOPHONE : EXAMEN COMPARATIF DE DEUX MODÈLES : COOPEC ET CVECA PAR

S.A.E.I.F - Bureau d Études

Effectifs et taux de réponse par discipline

STAGE DE FORMATION ET DE RECYCLAGE SUR LES TECHNIQUES DOCUMENTAIRES ET LA GESTION ELECTRONIQUE DES DOCUMENTS. Organisé par

DÉMARCHE QUALITÉ À L UNIVERSITÉ DU BURUNDI: ENJEUX ET DÉFIS

Dakar, Sénégal : du 17au 28 Juillet 2006

PROPOSITION DE TERMES DE REFERENCE SEMINAIRE DE FORMATION A L ATTENTION DES DIRECTEURS GENERAUX DES CENTRALES D ACHATS MEMBRES DE L ACAME

Banque Africaine de Développement

DROIT, ÉCONOMIE & GESTION MASTER GESTION DE PRODUCTION, LOGISTIQUE, ACHATS LOGISTIQUE ET TRANSPORT.

CONVENTION DE STAGE OBLIGATOIRE Licence Professionnelle «Assistant de Gestion Administrative»

Fonds. Soutien aux Entreprises en Afrique

DECRET N fixant les attributions du Ministre de la Défense Nationale ainsi que l organisation générale de son Ministère.

Termes de référence pour le recrutement d un comptable, d un assistant administratif et un chauffeur

The right stage to success KING. Notre expertise pour vos projets STAGE. Recruitment & Consulting. Recruitment & Consulting

Rapport d évaluation du master

DROIT, ÉCONOMIE & GESTION MASTER DROIT DES AFFAIRES. Droit européen des affaires.

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

Programme statistique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO

CATALOGUE 2015 FORMATION RECRUTEMENT/PLACEMENT CONSULTING INFORMATIQUE

Les activités du Ministère

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues

Secrétariat d Etat auprès du Premier Ministre chargé des Technologies Nouvelles

CONTRAT DE MOBILITE POUR LES MOBILITES D ETUDES DU PROGRAMME ERASMUS+ dans les pays participant au programme (mobilités européennes)

Master professionnel Conception de projets multimédia et de dispositifs numériques Médiation, médiatisation des savoirs

DROIT, ÉCONOMIE & GESTION MASTER DROIT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES. Collectivités littorales.

Licence professionnelle Gestion du patrimoine immobilier

CONVENTION DE STAGE A L ETRANGER

Faculté de droit de l Université Jean Moulin Lyon 3. Année universitaire DOSSIER PEDAGOGIQUE DU MASTER 2 «DROIT ET INGENIERIE FINANCIERE»

LICENCE PROFESSIONNELLE MANAGEMENT DES ORGANISATIONS. Spécialité. Direction et Gestion de PME PRESENTATION DE LA FORMATION

Post-alphabétisation des jeunes agriculteurs / éleveurs (JA/JE) déscolarisés

CURRICULUM VITAE. Assez bien. Langues Lu Parlé Ecrit Français Anglais 3 4 4

UNIVERSITE DE TOULON UFR FACULTE DE DROIT REGLEMENT D EXAMEN ANNEE 2012/2017 LICENCE DROIT MENTION DROIT GENERAL

Attijariwafa bank : un Groupe au service d une Afrique qui avance

CADRE 1 : IDENTIFICATION DU PORTEUR DE PROJET N (RESERVE A EDENRED )

Master 2 professionnel Soin, éthique et santé Mention Philosophie

Présenté par Jean Claude Ngbwa, Secrétaire Général de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

Deuxième problématique. Projet de code des assurances : Comment simplifier et clarifier les textes régissant l assurance automobile?

Le nouveau programme Investir dans l éducation, la formation et la jeunesse en Europe.

Rapport d évaluation de la licence

BELGIQUE. Septième session de la Conférence des Etats Parties à la Convention relative aux Droits des Personnes handicapées

Compétences visées dans la formation

MASTER ARTS APPLIQUÉS : COULEUR, IMAGE, DESIGN

Rapport d évaluation de la licence

Public. Débouchés. Les atouts du Master PIC. Statistiques des débouchés 22 % 16 % 10 % 14 % 38 % Entreprise Start-up Thèse.

Investir l excellence et la solidarité

Secrétariat du Grand Conseil PL 8601-A

SCIENCES DU MANAGEMENT INGENIERIE DU MANAGEMENT METIERS DU MARKETING

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Place de Wallonie, 1 à 5100 Jambes Secrétariat : 081/ Accompagnement.recherche@spw.wallonie.be. Guide pratique pour les études de faisabilité

TABLEAU COMPARATIF

Plan d action de l ISO pour les pays en développement

Harmonisation comptable et mondialisation Alain B urlaud, Professeur au Conservatoire national des arts et metiers

La protection des savoirs traditionnels: rôle des Indications géographiques

Choisissez la filière de l excellence. Vers les métiers de l expertise comptable du conseil et de l audit

Enquête d'insertion. Master 2 - Gestion d'actifs Asset Management 222

NOTE DE POSITION DE LA SOCIETE CIVILE CENTRAFRICAINE

CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT)

ACTIVITES PROFESSIONNELLES DE FORMATION : BACHELIER EN MARKETING

Transcription:

THEME: RENFORCEMENT DES CAPACITES LA QUESTION DE L ADEQUATION FORMATION / EMPLOI Page 1

FORUM SUR LA PROMOTION DU SECTEUR PRIVE EN CENTRAFRIQUE RENFORCEMENT DES CAPACITES LA QUESTION DE L ADEQUATION FORMATION / EMPLOI Par : Monsieur Jean-Pierre DOUZIMA Directeur Général de l ACFPE

Expose No 1: RENFORCEMENT DES CAPACITES LA QUESTION DE L ADEQUATION FORMATION / EMPLOI Par : Monsieur Jean-Pierre DOUZIMA Directeur Général de l ACFPE

INTRODUCTION Les Services Publics d Emploi sont régulièrement confrontés au paradoxe suivant : Des offres d emploi non satisfaites et de l autre côté des milliers de personnes qui sont à la recherche d un emploi Sur les 8 à 10000 demandeurs d emploi que l ACFPE enregistre chaque année, la plupart n a pas un profil correspondant aux besoins du marché du travail.

Sur les centaines de demandes de stage sous contrat (CIPE) que l ACFPE reçoit chaque année, plus de 95% ne concernent que des profils comme: Assurance- Banque, Banque Finance, Comptabilité, Secrétariat, etc Plusieurs offres d emploi domiciliés à nos guichets, concernant des emplois comme ingénieurs, ou encore des emplois dans le secteur de la santé ne sont pas satisfaites. Cependant, ce problème n est pas spécifique à la République Centrafricaine. Il constitue une préoccupation pour tous les pays.

C est ainsi que plusieurs sommets et conférences ont été consacrés à cette problématique. Nous pouvons citer quelques uns: - La 17 e session de la conférence des chef des Etat et de Gouvernement de l Union Africaine qui s est tenue à Malabo en Guinée Equatoriale, les 30 Juin et 1 er Juillet 2011 a adopté la Déclaration de Malabo qui réitérait dans son 4 e engagement la volonté des chefs d Etat Africains d améliorer et d accroitre l adéquation des systèmes d éducation et de formation vis-à-vis des besoins actuels et à venir du marché du travail

- La 101 e session de la Conférence Internationale du Travail qui s est tenue à GENEVE du 30 mai au 14 Juin 2012 a reconnu l importance de l éducation, de la formation et des qualifications pour améliorer l employabilité et faciliter la transition vers un emploi décent. - La Conférence organisée par l Association Mondiale des Services Publics d Emploi qui s est tenue à Abidjan en Côte d Ivoire du 26 au 28 Septembre 2013 et qui a eu pour thème: «Adéquation Formation-Emploi: Les missions et tâches d un service Publics d Emploi»

- Le Forum sur le travail décent organisé par le Gouvernement du 07 au 10 Décembre 2011 à Bangui a fait plusieurs recommandation sur la question de l Adéquation formation-emploi Nous allons maintenant examiner les causes, les conséquences et enfin les mesures à prendre pour assurer une meilleure adéquation formation-emploi

I - LES CAUSES DU PROBLEME De manière générale, les systèmes d enseignement et de formation en Afrique et plus particulièrement en Centrafrique ne contribuent pas efficacement à l atteinte des objectifs du développement. Par ailleurs l offre de formation privilégie le plus souvent l enseignement général au détriment de l enseignement technique et professionnel qui pourtant présente plus de débouchés en termes d emploi. Plus spécifiquement les causes du problème de l inadéquation des formations aux emplois sont les suivants (liste non exhaustives):

- Absence d analyse du marché du travail dans le processus de mise en œuvre du dispositif de formation; - Absence de relations véritables entre les centres de formation et les entreprises; - Méconnaissance des besoins de qualification; - Insuffisance d offres de formation; - Vétusté des locaux et l obsolescence des équipements techniques et pédagogiques - Absence de projets d établissement

II- LES CONSEQUENCES DE L INADEQUATION DES FORMATIONS AUX EMPLOIS Je me contenterai ici de ne citer que quelques conséquences de ce phénomène parmi les plus importantes :

- Des formés qui manquent de compétences; - De nombreux diplômés sont au chômage pendant que des offres d emploi sont insatisfaites dans les mêmes secteurs; - De nombreux diplômés n ayant que peu de chance de trouver un emploi, leur profil ne correspondant pas aux besoins du marché du travail; - Des coûts importants pour le pays et pour les entreprises

III. QUELLES MESURES POUR ASSURER UNE MEILLEURE ADEQUATION FORMATION-EMPLOI D abord ce qu il faut savoir, c est que l adéquation Formation-Emploi ne se décrète pas. Elle se construit d autant plus efficacement que les projets professionnels des demandeur d emploi sont consolidés et en lien avec les besoins des entreprises En tout les cas, les réponses durables à la problématique de l adéquation de la formation aux emplois ne peuvent se trouver, nous en sommes convaincus,que dans les réformes des systèmes de formation professionnelle et technique.

A ce propos, et comme je l avais déjà mentionné, le Forum sur le Travail décent qui avait été organisé à Bangui du 07 au 10 décembre 2011 avait fait de très pertinentes recommandation dans le sens de profonde s réformes de notre système de formation professionnelle et technique. Il est donc urgent que des moyens soient mobilisés afin de les mettre en œuvre. S agissant des mesures qui peuvent être mises en œuvre pour assurer une meilleure adéquation Formation-Emploi, elles peuvent être appréhendées sous deux niveaux : préventif et curatif

MESURES PREVENTIVES - Il faut réaliser périodiquement des études prospectives pour avoir une veille sur le marché de l emploi et développer des programmes d appui à l orientation professionnelle - Il faut planifier les formations en fonction des besoins des entreprises et mettre en place un dispositif de formation basé sur un partenariat entre le milieu professionnel et les structures de formation

MESURES CURATIVES Il s agira de corriger les défaillances relevées ci-haut et qui concourent à l inadéquation, comme par exemple le recyclage régulier des enseignants en lien avec les nouveaux curricula et les nouveaux outils et équipements introduits sur le marché. Il faut ensuite établir un mécanisme de suiviévaluation des programmes de formation afin de s assurer de leurs efficacités, notamment en terme d insertion professionnelle.

MESURES CURATIVES MISES EN ŒUVRE PAR LES SERVICES PUBLICS D EMPLOI Ces mesures sont de 2 ordres (mise en stage et formation ) : - Mise en stage en vue d acquérir une expérience. Elles sont destinées aux diplômés primo-demandeurs d emploi, - Formations complémentaires visant à renforcer les capacités des Demandeurs d emploi, - Formations additionnelles en fonction de l évolution du marché du travail,

- Reconversion professionnelle des demandeurs d emploi diplômés en vue de réadapter les profil de ceux-ci - Recyclage des diplômés en chômage de longue durée - Formation par alternance avec une forte implication du secteur privé

QUE FAIT L ACFPE? A titre de rappel: L ACFPE est un office public, créé sur les cendres de l ONMO et de l ONIFOP par la loi N 99.008 du 19/05/1999. Il a pour objet l exécution de toutes les opérations relatives la promotion de l emploi, à la formation professionnelle et au développement de la libre entreprise génératrice d emplois productifs sur toute l étendue du territoire Centrafricain

MESURES CURATIVES MISES EN ŒUVRE PAR L ACFPE / A L INADEQUATION DE LA FORMATION AUX EMPLOIS - Lancement du contrat d insertion professionnelle en entreprises (CIPE), - Formations complémentaires à l attention des demandeurs d emploi ; - Formation additionnelle en fonction de l évolution du marché du travail; - Dans le cadre de projet PNEDU, financé par l AFD, l ACFPE assure la formation des ouvriers et cadres intervenant sur les chantiers THIMO.

-Formation par apprentissage suivant la méthode «dual» des déscolarisés à différents métiers. Cette formation prévue en 2016 sera précédée par une enquête auprès des entreprises pour connaître leurs besoins. MAIS AUSSI - Accueil et orientation des demandeurs d emploi ainsi que des étudiants en quête d information - Sensibilisation des élèves de classes terminales sur les filières porteurs et les métiers d avenir

- Séminaires sur les emplois et métiers dans l arrière pays - Renforcement de capacité des formateurs des centres de formation professionnelle et technique

MERCI POUR VOTRE ATTENTION