microsystème présente LE REVE D UN HOMME RIDICULE Texte Fédor Dostoïevski Traduction André Markowicz photo : Microsystème Mise en scène : Victor Gauthier-Martin Conseil à la dramaturgie : Youness Anzane Images : Quentin Descourtis Musique originale : Dayan Korolic Lumières : Pierre Leblanc Interprétation : Régis Royer, Dayan Korolic Mentions de production : Spectacle créé en décembre 2004 à la Comédie de Reims dans le cadre du festival Scène Ouverte Production : microsystème Contact : Juliette Roels 19 rue de la Révolution, 94 200 Ivry sur Seine T : 06 76 78 41 90 Mail : juliette@microsysteme.info
Sommaire A Propos du Rêve page 3 Equipe artistique - parcours page 5
A propos du Rêve Paru en 1876, Le rêve d un homme ridicule est l un des derniers contes de Dostoïevski. Il exprime la quintessence de la culpabilité, des contradictions de la responsabilité individuelle et de l envie de vivre. Est-ce l énergie du désespoir qui pousse un auteur à écrire «aimez-vous les uns les autres»? Derrière cette idée rebattue, naïve, ringarde, se cache une pensée rebelle et ambitieuse, à contre-courant d un monde où l indifférence, l individualisme et l injustice règnent en toute impunité. Comment prêcher dans un monde sourd? Le rêve d un homme ridicule nous plonge dans l univers d un homme extra-lucide. Sa vie lui étant devenue insupportable, ne valant plus la peine d être vécue, il décide de se tirer une balle dans la tête. Au moment de passer à l acte, il s endort dans son fauteuil et fait un rêve. «Au plus profond de son rêve, ce que l homme rencontre, c est sa mort» (Binswanger.) A son réveil, il se voit transformé par une révélation, investi d une mission : prêcher la renaissance et la vie par-delà l ironie du destin des hommes. Sur la scène, cet homme qui vient nous faire le récit exemplaire de cette expérience qu il a vécue dans un rêve, est accompagné d un bassiste cynique, au regard décalé, dérangeant, torve, être sans dieux ni maîtres et, ironie suprême, les servant tous. Chien d aveugle cherchant un humain, «Est-il un homme en ce bas-monde? Hélas je ne vois que des chiens» lance-t-il en écho à Diogène. Le silence du musicien précède ainsi le dire de l acteur, comme pour lui désapprendre la séduction des maîtres. Je ne veux pas traiter le rêve de cet homme ridicule dans sa seule dimension «onirique», fabuleuse, mais l aborder comme une vérité oubliée. Une utopie politique, comme celle de Martin Luther King. Vision lucide et non pas (un) songe. Des images vidéo font partie de la mise en scène de cet orateur, et nous montrent un réel fait de ville, de foule, de travailleurs, d embouteillages dans lequel il apparaît ridicule de vouloir être subversif. «On se plaint beaucoup de mes excentricités. Mais comme on ne sait pas où est mon centre on aura de la peine à savoir où et quand j ai été excentrique jusqu à présent.»(nietzsche) Tout doit accompagner ce rêve plein d espoir et d utopie. Au mépris des avatars et des faux fervents, ce missionnaire doublé de politique, cet auto-psychanalisé, ou ce fou délirant excentrique, veut traverser les frontières, les époques pour raconter son histoire, et faire partager ses convictions. Comment aujourd hui transmettre ses expériences, ses utopies, ses rêves? Le prêcheur de Dostoïevski, devenu hacker, choisit d'utiliser tous les canaux de la communication, les ressorts de la société du spectacle, sature les autoroutes de l information pour combattre, avec ses propres armes, un empire qui organise, standardise, pré-pense, formate, digère tout ce que nous sommes.
Eh bien! rends-moi ces temps de mon adolescence Où je n étais moi-même encor qu en espérance ; Cet âge si fécond en chants mélodieux, Tant qu un monde pervers n effraya point mes yeux ; Tant que, loin des honneurs, mon cœur ne fut avide Que des fleurs, doux trésors d une vallée humide! Dans mon songe doré, je m en allais chantant ; Je ne possédais rien, j étais heureux pourtant! Rends-moi donc ces désirs qui fatiguaient ma vie, Ces chagrins déchirants, mais qu à présent j envie, Ma jeunesse! En un mot, sache en moi ranimer La force de haïr et le pouvoir d aimer! Le poète, extrait du Prologue du Faust de Goethe, trad. G. de Nerval
Equipe artistique - Parcours Victor Gauthier-Martin / metteur en scène Après deux ans en Angleterre où il intègre le Everyman Theater à Cheltenham, Victor Gauthier-Martin revient en France. Il suit pendant deux ans les ateliers du soir au Théâtre National de Chaillot et passe une année l'erac (Ecole Régionale d'acteurs de Cannes), où il met en scène avec sa promotion «Les amis font le philosophe» de Jacob Lenz. Victor Gauthier-Martin est ensuite reçu au CNSAD (Conservatoire National Supérieur d'art Dramatique) et met en scène «Ambulance» de Grégory Motton en salle Jouvet au conservatoire et au Théâtre des Ateliers à Aix-en-Provence. En deuxième année, il monte "La cuisine" d'arnold Wesker au Théâtre du Conservatoire et au Théâtre du Soleil, invité par Ariane Mnouchkine. L'année suivante, il repart un an en Angleterre à LAMDA (London Academy of Music and Dramatic Art) avec une bourse Lavoisière. A son retour, il présente «Ailleurs tout près» de Françoise Mesnier dans le cadre du Jeune Théâtre National et travaille en collaboration avec la compagnie du Vis-à-Vis pour monter «Les petites choses» et «Un baiser dans la tête» de Sonia Willi au Théâtre Universitaire de Nantes. Il a travaillé à Berlin avec Manfred Karge et avec Krystian Lupa à Cracovie dans le cadre de l'unité Nomade de Formation à la Mise en Scène. A ses débuts en tant que metteur en scène, il est également comédien dans les spectacles de Sébastien Bournac, Benoît Bradel, Pascal Rambert, Alain Françon et Jean Liermier. Depuis 2003, Victor Gauthier-Martin développe tous ses projets de mise en scène au sein de microsystème (anciennement Théâtre du Troisième Œil). Issus du répertoire ou contemporains, Victor Gauthier-Martin choisit les textes qu il met en scène pour la manière dont ceux-ci raisonnent avec l actualité. Depuis, la création de microsystème, Victor Gauthier-Martin a mis en scène : «Le rêve d un homme ridicule» de Fédor Dostoïevski, en 2004 à la Comédie de Reims dans le cadre du Festival A Scène Ouverte, «La Vie de Timon» d après Timon d Athènes de William Shakespeare en février 2005 à la Comédie de Reims «Gênes 01» de Fausto Paravidino en octobre 2007 à la Comédie de Reims «Genoa / Us» d après Gênes 01 en avril 2008 au Watermill Center, centre de création de Robert Wilson situé dans les Hamptons en banlieue de New York «109» création collective de la compagnie en novembre 2008 au Forum de Blanc Mesnil «Le Laveur de visages» de Fabrice Melquiot en février 2009 au Forum de Blanc Mesnil Tout d abord en tant qu artiste associé à la Comédie de Reims de 2004 à 2007 puis dans le cadre de la résidence de microsystème au Forum de Blanc Mesnil depuis janvier 2008, Victor Gauthier-Martin a pris l habitude d associer à son activité de création, une activité de sensibilisation qui repositionne le théâtre au cœur de la cité. A ce titre, il accorde aux stages qu il mène et aux ateliers de création en direction des amateurs qu il développe une place très importante.
Youness Anzane / Conseil à la dramaturgie Youness Anzane vit et travaille à Paris et Marseille. Il est dramaturge et conseiller artistique pour le théâtre et la danse et concepteur d'installations mêlant performance et arts plastiques. Il porte également des récits à la scène, tel «W ou le souvenir d enfance» d après Georges Perec, lauréat du jury professionnel du festival de théâtre universitaire du CDN de Nanterre-Amandiers, et œuvre actuellement à la mise à l'écran de «Perturbation» d après Thomas Bernhardt. Il travaille avec les metteurs en scène Jean Jourdheuil pour «Michel Foucault choses dites choses vues» / Théâtre de la Bastille Festival d Automne à Paris puis tournée en France et à l étranger, Victor Gauthier-Martin, pour «La vie de Timon» de William Shakespeare / CDN de Reims, de Caen, Théâtre de l Aquarium, «Gênes 01» / Fausto Paravidino / CDN de Reims, Théâtre National de la Colline et «Genoa / Us» / Watermill Center (USA), Thomas Ferrand dans «Projet Libéral» / CDN de Caen - Basse-Normandie. Il est également conseiller aux projets de l auteur et metteur en scène Alexis Fichet du collectif rennais Lumière d'août. Il collabore actuellement avec la danseuse Claudia Flammin à un double projet, artistique et pédagogique, autour de la figure de l enfant sauvage. Il s intéresse aux pratiques culturelles organisation d événements, production, relations publiques, mise en réseaux et fonde avec laurent le bourhis en 1996 naxos bobine, lieu d'échanges et de recherche artistiques à Paris. Il est, dans ce cadre, à l initiative de la plate-forme d échanges artistiques Il faut brûler pour briller, avec Jérôme Pique et le danseur Jonah Bokaer de la Compagnie Merce Cunningham à New York. Quentin Descourtis / Vidéaste Quentin Descourtis s initie dès l enfance au théâtre en faisant partie de la troupe d enfants conteurs, les «Montre-Petits». Successivement électricien, régisseur plateau, régisseur lumière, il se consacre actuellement à la vidéo. Ses recherches sur la création d une interface entre les nouvelles technologies et l art vivant ont pour objectif d ouvrir aux créateurs de spectacles de nouvelles perspectives. Il fait appel aux nouvelles technologies pour inventer des outils et faire des propositions artistiques permettant le renouvellement et l enrichissement des modes d expression du théâtre ou de la danse. Son ambition est de réhabiliter la stéréoscopie, une technique très en vogue dans les années 50 mais imparfaite, au moyen des outils d aujourd hui que sont l informatique et la vidéo numérique. Entre 1999 et aujourd hui, il a collaboré avec des metteurs en scène et chorégraphes aussi variés que, notamment, Stéphane Braunschweig, Jean Lambert-Wild, Jean-François Peyret, Nasser Martin-Gousset, Emmanuel Demarcy-Mota, Georges Gagneré, Victor Gauthier-Martin, la Cie José Montalvo / Hervieux Il est consultant en vidéo au Théâtre de la Ville à Paris, depuis sa collaboration dans "Peplum", une chorégraphie de Nasser Martin-Gousset. Dayan Korolic / Musicien Compositeur, bassiste, contrebassiste, membre de la SACEM, Dayan Korolic a composé et/ou arrangé et joué sur scène les musiques des spectacles de : Sylvain Maurice : «Berlin fin du monde» de L. Trolle en 1997-98, «Plume» de H. Michaux en 2002-2006, «Les aventures de Peer Gynt» d H. Ibsen en 2002-2005, «Don Juan revient de guerre» de O. V. Horvat en 2004-2005, «Un mot pour un autre» de J. Tardieu en 2004-2006, «Les Sorcières» de R. Dahl et «Le Marchand de sable» de E.T. A. Hoffmann en
2007, et "Peer Gynt" en cours de création. Eric Garmirian : «A toujours Monsieur Boris Vian» en 1995-1996, «Embrassons nous Folleville» d E. Labiche en 1997, «Traille» de C. Delbo en 2000 Tatiana Stepanchenko : «La Cuisine» d A. Wesker Victor Gauthier-Martin : «Ailleurs tout près de F. Mesnier en 1998, «Le Rêve d un homme ridicule» de F. Dostoîevski en 2004-2006, «La Vie de Timon» de W. Shakespeare en 2005, «Gênes 01» en 2007. Damien Caille-Perret : "Ravel" en cours de création. Par ailleurs, Dayan Korolic a composé les musiques de plusieurs courts-métrages : «Impressions» de Chrystel Del Pino, «Papillon de nuit» d Alexandre Fréty, «Les vœux du président» de David El Kaïm Il joue également dans différents groupes et intervient sur les albums ou concerts de différents artistes, dernièrement Rob, Darkel, Assassin. Pierre Leblanc / Créateur Lumières Le parcours professionnel de Pierre Leblanc commence avec la photographie, suivie d un court passage à la S.F.P. comme reporter d'images. Il découvre le théâtre en tant que régisseur général, puis directeur technique de l'ecole Régionale d'acteurs de Cannes. Profondément lié à la photographie, son travail sur la lumière se forge sur la rencontre de metteurs en scène d univers aussi différents que celui de Catherine Marnas, Christian Rist, François Barbin & Béatrice Houplain, Alain Maratrat, Phillipe Chemin, Robert Cantarella, Xavier Durringer, Xavier Marchand, François Martouret, Jean-Pierre Vincent, Georges Lavaudant, Youri Pogrebnitchko, Stephano Scribani, Alain Françon, Isabelle Nanty,, Simone Amouyal, Anne Alvaro & David Lescot et Maryse Gautier avec Claude Régy Certaines de ces rencontres se sont fidélisées tel que celle avec pascal rambert / compagnie «side one posthume theatre», Clémentine Baert / compagnie «Antilop & Pistil», la compagnie «Arketal», Victor Gauthier-Martin / compagnie «microsystème». Pierre Leblanc rencontre Victor Gauthier-Martin à l'erac alors que ce dernier met en scène "Les amis font le philosophe". Une collaboration régulière s'instaure alors puisqu'ils se retrouvent sur "Ambulance", "La Cuisine", "Ailleurs tout près", "Un Baiser dans la tête", «le Rêve d un homme ridicule», «La Vie de Timon», «Gênes 01» et «Le Laveur de Visages».. Régis Royer / Comédien Formé au Conservatoire National Supérieur d'art Dramatique entre 1993 et 1996, Régis Royer a pour professeur Dominique Valadié, Catherine Hiegel et Jacques Lassalle. Il partage depuis sa carrière de comédien entre le théâtre et le cinéma. Il est mis en scène par Gérard Maro dans "Poil de carotte", par Roger Planchon dans "Le Vieil hiver", "No man's land", "Le Radeau de la méduse", "Le Triomphe de l'amour", "La Dame de chez maxim's", «Les Démons» et "Un Lourd destin", par Georges Lavaudant dans "Ulysse's matériaux" et "Impression d'afrique", par Jérôme Robart dans "TES" et Jean Boillot dans "Le Balcon". En 2003, il est mis en scène par Lionel Spycher dans "La suspension du plongeur". En 2004, il est dirigé par Jacques Lassalle dans «La Madonne des poubelles». Il a travaillé avec Victor Gauthier-Martin en 2004 pour «le Rêve d un homme ridicule», en 2005 pour «La Vie de Timon». La même année, il est mis en scène
par Alain Françon dans «Platonov». Il retrouve en 2007 Victor Gauthier-Martin pour la création de «Gênes 01» de Fausto Paravidino. On le retrouve sur grand écran dans "La Lectrice" réalisé par Michel Deville, dans "Louis, Enfant Roi" ainsi que "Toulouse Lautrec", réalisés par Roger Planchon.