Accroche : L entrée du camp d extermination d Auschwitz-Birkenau (blog)

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Transcription:

Troisième Prépa-Pro Histoire Séquence III : La Seconde Guerre mondiale, une guerre d anéantissement http://lhgcostebelle.canalblog.com/ Fiche Prof Séance 2 : La Seconde Guerre mondiale, une guerre d'anéantissement (1939-1945) Objectifs : - Être capable de dégager ce qui est la conséquence inévitable de l état de guerre, de ce qui est atteinte aux droits de l Homme. - Acquérir les notions de solution finale, de génocide, de crime de guerre, de crime contre l humanité. Accroche : L entrée du camp d extermination d Auschwitz-Birkenau (blog) 1) Décrire la photographie. Problématique : - En quoi la Seconde Guerre mondiale se distingue-t-elle par ses atteintes aux droits de l Homme des autres conflits? I - Les crimes de guerre : - Documents : Le Blitz sur Londres : septembre 1940. - le bombardement de Dresde. (Blog) 1) Par qui ces deux villes ont-elles été attaquées? Londres : par les Allemands. Dresde : par les Alliés. 2) Quels rapprochements peut-on établir entre ces deux photographies? Destruction massive d habitations (immeubles en ruine+ monuments historiques) population civile = première victime de ces bombardements. - Document 2 : Le chemin de fer entre Thaïlande et Birmanie. «La question de la mise au travail des prisonniers de guerre - considérée comme normale pour les simples soldats par la convention de Genève, dès lors que l emploi qui leur est assigné ne sert pas directement la production de guerre ennemie - a joué un rôle déterminant dans la situation des soldats captifs. Le cas le mieux connu est celui des 62 000 soldats faits prisonniers lors de la capitulation de Singapour, en février 1942 (dont moitié environ d Anglais, 13 000 Australiens, 18 000 Hollandais et 650 Américains). Leur transport en wagons fermés jusqu en Thaïlande, à travers toute la longue presqu île de Malaisie, rappelle les transferts de captifs français vers le Reich avec, en plus, les effets aggravants du climat. Le terme du pénible voyage était à Ban Pong, terminus de la voie ferrée venue buter là sur les hautes montagnes séparant Thaïlande et Birmanie. L objectif économique visait à relier, par le col des Pagodes, cette ligne thaïlandaise à la ligne birmane dont le terminus était sur la côte, de l autre côté de la montagne, à Thanbyuzayat. Les 62 000 prisonniers y furent soumis à un travail épuisant de 16 heures par jour, avec une nourriture fruste à base de riz bouilli. Les maladies (dysenterie, malaria, choléra même) s ajoutant à l épuisement par le travail et la malnutrition, 16000 des 62000 vont périr. D autres prisonniers et 250 000 civils asiatiques les avaient rejoints. Parmi les premiers, un groupe d officiers anglais capturés avec des régiments indiens, arrivés fin 1942, et affectés à la construction du fameux pont dit de la rivière Kwaï, rendu célèbre par un roman de Pierre Boule et un film. Ces officiers furent contraints au travail sous la menace d exécution en cas de refus. L inauguration de la ligne a lieu le 17 octobre 1943. À cette date, elle est déjà soumise à des bombardements, meurtriers aussi pour certains prisonniers. Les survivants, la ligne achevée, furent transférés par bateau vers le Japon et plusieurs encore périrent au cours de torpillages opérés par les sous-marins américains.» Y. Durand, Histoire de la Seconde Guerre mondiale, Complexe, 1997. 3) Quelle main-d œuvre est employée à la construction des voies ferrées en Asie? Population civile birmane et les soldats anglais prisonniers sont placés de force au service de l armée japonaise. 4) Quel sort réservent-ils aux prisonniers de guerre? Les prisonniers sont victimes de travaux épuisants (+ 16h/jour), manque de nourriture + climat et maladies tropicales.

- Document 3 : Crime de guerre et crime contre l humanité. Définition Actes relevant de la notion Textes fondateurs Délai de poursuite Crime de guerre -Tout crime ou délit commis dans une intention coupable en violation des lois et coutumes de la guerre. -Il est en rapport avec les hostilités et commis en temps de guerre. -Assassinat, mauvais traitements, déportation (notamment pour travaux forcés) de populations civiles dans les territoires occupés. -Assassinat ou mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre. -Exécution d otages. -Pillage de biens publics ou privés. -Destruction systématique de villes et villages. -Conventions de La Haye de 1899 et 1907. -Convention de Genève de 1929. -Article 6b du statut de Nuremberg (8 août 1945) Prescriptible. Crime contre l humanité -Tout assassinat, homicide ou acte de nature à entraîner la mort, commis en application d une idéologie, à l égard d individus ou de groupes humains, en raison de leur race, de leur nationalité, de leur religion ou de leurs opinions. -Il peut être commis en temps de guerre comme en temps de paix. -Persécution pour motifs politiques, raciaux ou religieux. -Assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation, acte inhumain commis à l encontre de populations civiles. -Article 6c du statut de Nuremberg. -Loi sur l imprescriptibilité des crimes contre l humanité de 1964. -Arrêt de la Cour de cassation de 1985. Imprescriptible. 5) En quoi les faits présents dans ces documents relèvent-ils du Crime de guerre? Destruction systématique de villes et villages. ex : Dresde Assassinat ou mauvais traitements aux prisonniers et aux civils. À retenir sur les crimes de guerre : La destruction des villes fait désormais partie de la stratégie militaire. Commencée avec le Blitz sur Londres, elle se poursuit avec la destruction des grands centres industriels allemands par les Alliés. Cette tactique aboutit en 1945 avec les bombardements atomiques des villes d Hiroshima et de Nagasaki au Japon avec pour victime principale : la population civile. Les prisonniers militaires ont été également victimes d exécutions ou de mauvais traitements par les Allemands, les Japonais, mais également par les Soviétiques (officiers polonais exécutés). La barbarie a sévi dans tous les camps. Néanmoins seuls les nazis en ont fait un système d extermination. II - Les crimes contre l humanité : 1) Doc. 1 : Comment les Einsatzgruppen procèdent-ils à l assassinat des juifs? Comment le commissaire W. Mattner justifie-t-il ses actes? (Voir blog) Les Einsatzgruppen (unités mobiles d extermination) étaient des escadrons de SS et de la police allemande qui suivaient l avancée de la Wehrmacht lors de l invasion de l URSS en juin 1941. Leur mission était d exterminer tous ceux qui étaient perçus comme des ennemis politiques ou raciaux trouvés derrière les lignes de front en Union Soviétique occupée. Parmi leurs victimes, il y eut des Juifs (hommes, femmes et enfants), des Tziganes et des fonctionnaires de l État soviétique et du Parti communiste. De nombreux chercheurs pensent que le massacre systématique des Juifs d Union Soviétique occupée par les bataillons des Einsatzgruppen constitue la première étape du programme nazi d extermination de tous les Juifs européens. «J'ai donc participé à la grande opération de mise à mort d'avant-hier. Aux premiers véhicules chargés de gens, mes mains ont quelque peu tremblé au moment de tirer, mais l'on s'y habitue. À la dixième voiture, je visai calmement et tirai de façon sûre sur les femmes, les enfants et les nourrissons nombreux, en pensant que j'avais moi-même deux nourrissons à la maison, avec lesquels ces hordes agiraient de même, voire peut-être dix fois pire. [...] Mogilev est maintenant moins peuplée d'un nombre à trois zéros. Je me réjouis vraiment, et beaucoup disent ici que quand nous rentrerons dans la patrie, ce sera le tour de nos juifs locaux.» Lettre du commissaire W. Mattner à sa femme, 5 octobre 1941, Mogilev (Biélorussie). Cité par Christian Gerlach, Meurtre calculé, 1999.

Les Einsatzgruppen pratiquent l assassinat des Juifs lors de grandes opérations de mitraillage des populations de l URSS occupée. On parle de «Shoah par balles», expression aujourd hui réfutée par de nombreux historiens. Le commissaire Walter Mattner justifie ses actes en arguant du risque encouru par les populations allemandes en cas d invasion de leur pays par les Soviétiques et de la nécessité de se «débarrasser» définitivement des Juifs. Document 2 : La conférence de Wannsee. Le 20 janvier 1942, à Wannsee, près de Berlin, de hauts dignitaires nazis sont réunis et décident de planifier officiellement l extermination. «La solution finale du problème juif en Europe devra être appliquée à environ 11 millions de personnes (...). Dans le cadre de la solution finale du problème, les Juifs doivent être transférés sous bonne escorte à l est et y être affectés au service de travail. Formés en colonnes de travail, les Juifs valides, hommes d un côté, femmes de l autre, seront amenés dans ces territoires pour construire des routes : il va sans dire qu une grande partie d entre eux s éliminera tout naturellement par son état de déficience physique. Le résidu qui subsisterait en fin de compte, et qu il faut considérer comme la partie la plus résistante devra être traité en conséquence.» R. Heydrich, responsable de la sécurité et des questions juives pour le Reich. Compte-rendu de la conférence de Wannsee, 20 janvier 1942 2) Relevez, dans le document 2, le but de la "solution finale". "La «solution finale" est destinée aux Juifs d Europe. Ils doivent être déportés en masse vers l est de l Europe, pour l essentiel en Pologne. Il s agit de les utiliser comme force de travail et surtout de les éliminer systématiquement, soit au cours du transfert, soit en raison de la dureté des conditions de travail. Ceux qui survivraient à ces traitements (le «résidu), selon Heydrich) sont destinés à être exterminés c est le sens de la phrase : «le résidu... devra être traité en conséquence». Document 3 : Arrivée de Juifs hongrois (voir blog) 3) En quoi consiste la «sélection»? Pourquoi parle-t-on de «camp d'extermination» ou de «centre de mise à mort»? (voir blog) L Album d Auschwitz rassemble près de 200 photos, prises par des SS en mai et juin 1944, lors de la déportation massive des Juifs de Hongrie à Birkenau. Découvert en 1945 par une rescapée du camp, Lili Jacob, il constitue un document de référence car il s agit des seules photos existantes témoignant du processus d extermination des Juifs au camp d Auschwitz-Birkenau. Ces images permettent de se représenter ce que fut, pour plus d un million de personnes, en grande majorité des Juifs originaires de presque toute l Europe, l arrivée dans cet immense centre de mise à mort où la plupart furent anéantis dans les heures qui suivirent. La «sélection» consistait, dès l arrivée d un convoi de déportés juifs à Auschwitz- Birkenau, à déterminer qui, parmi eux, étaient inaptes au travail forcé. Les médecins SS chargés de cette opération envoyaient directement les victimes dans les chambres à gaz.

4) Doc. 4 : Les chambres à gaz «En juin 1941, je reçus l'ordre d'organiser l'extermination à Auschwitz. [...] Mon choix se porta sur le zyklon B, acide prussique cristallisé, que nous laissions tomber dans la chambre de mort par une petite ouverture. Selon les conditions atmosphériques, il fallait compter de trois à quinze minutes pour que le gaz fît son effet. Nous savions que les gens étaient morts lorsqu'ils cessaient de crier. Nous construisîmes des chambres à gaz pouvant contenir 2 000 personnes à la fois, alors qu à Treblinka, leurs dix chambres à gaz n en contenaient chacune que 200. [.,.] Deux médecins SS étaient chargés d examiner chaque nouvel arrivage de prisonniers. Les enfants en bas âge étaient invariablement exterminés, puisqu ils étaient inaptes au travail.» Rudolf Hoess, commandant du camp d'auschwitz, in Le commandant d'auschwitz parle, La Découverte, 1979 4) Quels objectifs le commandant du camp d'auschwitz poursuit-il? Document 3 : Auschwitz, à environ 60 km à l ouest de Cracovie, près de la frontière germano -polonaise, fut le plus grand camp de concentration créé par les Nazis. Il s agissait en fait d un immense complexe concentrationnaire avec deux, puis trois camps principaux et de multiples «annexes». De plus, un camp d extermination fut installé au sein du deuxième camp principal. À sa tête, Rudolf Hoess, ancien prisonnier de droit commun, qui témoigna de son action lors de son procès en 1946. Le camp d Auschwitz-Birkenau joua un rôle central dans le plan allemand d extermination des Juifs d Europe. En septembre 1941, à Auschwitz 1, les SS testèrent pour la première fois le gaz zyklon B comme instrument de meurtre de masse. Le «succès» de ces essais conduisit à l adoption du zyklon B pour tous les gazages menés à Auschwitz. Dans un premier temps, les SS gazèrent des prisonniers dans deux fermes qui avaient été converties en chambres à gaz. Puis, quatre fours crématoires de grandes dimensions furent construits par des firmes allemandes entre mars et juin 1943. Chacun possédait trois parties : une zone de déshabillage, une grande chambre à gaz, et les fours crématoires proprement dits. Les SS poursuivirent les opérations de gazage à Auschwitz-Birkenau jusqu en novembre 1944. Le commandant du camp d Auschwitz poursuit des objectifs d efficacité maximale dans son œuvre de mise à mort des Juifs. Doc 5 : Les chiffres de l extermination des Juifs d Europe 5) Comment peut-on qualifier l'extermination des juifs d'europe par les nazis? Expliquez l'expression nazie la «solution finale»? L extermination des Juifs d Europe, point culminant d une décennie de politique nazie impulsée par Adolf Hitler, fut le plus grand crime commis contre l humanité. La «solution finale» consista exclusivement à exterminer les Juifs d Europe par gazage, par fusillades et par d autres moyens. Six millions de Juifs furent ainsi assassinés, soit les deux tiers des Juifs vivant en Europe en 1939.

Doc 6 : Gazage du peintre David Olère (Histoire des Arts) (voir blog) 6) Expliquez le rapport entre l'œuvre exécutée par l'artiste et la réalité dont il s'inspire. En 1943, David Olère est arrêté à son domicile lors d une rafle. Il est déporté vers Auschwitz où il fait partie du Sonderkommando, le «commando spécial», dont le rôle principal est de sortir les corps des chambres à gaz et de récupérer sur leurs cadavres tout objet de valeur avant de les enfourner dans les fours crématoires. Les membres des Sonderkommandos, bien que relativement mieux traités que les autres prisonniers du camp à cette époque, étaient régulièrement gazés eux-mêmes dans l espoir d éviter toute possibilité de transmission d informations sur la nature de l extermination. David Olère retient de nombreux lieux, moments et expériences du camp, confirmés par les divers témoignages qui seront trouvés par la suite (photos de SS, manuscrits enterrés d autres membres de Sonderkommando, témoignages de survivants). Lors de l évacuation de Birkenau et Auschwitz en janvier 1945, il réussit, comme d autres membres du dernier groupe de Sonderkommando, à se mêler aux autres prisonniers du camp. À son retour en France, il nourrit son art (dessins, peintures et sculptures) dans une perspective de témoignage. Ses œuvres sont considérées comme de première importance. Il meurt en 1985, épouvanté par la naissance des thèses négationnistes, qui n hésitent pas à mettre son propre témoignage en doute. David Olère a été particulièrement marqué par son expérience au sein du Sonderkommando d Auschwitz - Birkenau dont les membres devaient sortir les corps des chambres à gaz et récupérer sur leurs cadavres tout objet de valeur avant de les faire disparaître dans les fours crématoires. À la libération des camps, sa peinture et ses dessins auront été, jusqu à la fin de sa vie, une manière de porter son témoignage autant qu un moyen de survivre. Document 3 : Crime de guerre et crime contre l humanité. 7) Pourquoi ces crimes ont-ils été qualifiés de Crimes contre l Humanité au procès de Nuremberg en 1945? Assassinats d individus ou de groupes humains en raison de leur race, de leur nationalité, de leur religion ou de leurs opinions. À retenir sur les crimes contre l humanité : - L asservissement des peuples : Dès 1939, les nazis commettent les premiers crimes contre les Polonais et les prisonniers russes. Les prisonniers, opposants et résistants de toute l Europe sont déportés vers les camps de concentration. Les Allemands les exploitent comme main d œuvre dans l industrie et le terrassement. La mortalité y est très élevée. - La pratique de la terreur : En Allemagne et dans les pays occupés la répression contre les résistants est terrible. La terreur est une arme utilisée par les Allemands mais également par les Japonais contre les civils. - Le génocide : À partie de 1942, la Solution Finale prévoit l organisation industrielle de la mise à mort des Juifs et des Tziganes d Europe dans les camps de la mort. Au total ce génocide a fait plus de 6 millions de victimes. D octobre 1945 à 1946, les criminels nazis seront jugés par une Cour internationale de justice militaire lors du procès de Nuremberg. Mots-clés : Solution finale : nom de code donné par les Allemands à l extermination systématique des Juifs (1941).Ce Génocide a fait plus de six millions de victimes. Camps de concentration : camps où, dès 1933, sont déportés les opposants, considérés asociaux, pour être «rééduqués». Camp d extermination : Pratiquent la mort immédiate et massive. Génocide : destruction méthodique de tout un peuple. Jalons pour l'histoire. Les camps de la mort : Dachau (voir blog)

Bibliographie : Témoignages : - Primo Lévi - Si c est un homme. Pocket. - Joseph Joffo - Un sac de billes. J.C Lattés, 1973. Ouvrages historiques : -Grynberg Anne - La Shoah. Gallimard, Découvertes, 1995. -R. Hilberg, La Destruction des Juifs d Europe, Gallimard, 2006. Filmographie : - Louis Malle- Au revoir les enfants (1987). -Steven Spielberg, La liste de Schindler (1993) - Roberto Bénigni La vie est belle (1999) Documentaire : - Alain Resnais Nuit et Brouillard (1956) - Einsatzgruppen : les commandos de la mort, M. Prazan, DVD, France 2, 2009. - Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, CRDP Bretagne, DVD, 2011.