REVUE INTERNATIONALE FRANCOPHONE D ÉDUCATION MÉDICALE



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Transcription:

La formation au professionnalisme des futurs médecins. Recommandations du Conseil Pédagogique de la CIDMEF Jacques Henri BARRIER 1, Lucie BRAZEAU-LAMONTAGNE 2, Raymond COLIN 3, André QUINTON 4, Guy LLORCA 5, Francis Somian EHUA 6 et le Conseil pédagogique de la Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Médecine d Expression Française 7 Résumé Co n t exte et but : La plupart des Facultés de médecine francophones n ont pas de pro g ramme de formation explicite au professionnalisme (incluant l acquisition de compétences à la relation médecin-patient et à l éthique médicale). Hy p o t h è s e : Des recommandations explicites apparaissent pouvoir aider les responsables des facultés à planifier cette activité. Matériel/méthode : A partir des tra vaux des 15 e JUFPM de Nancy (avril 2003), une synthèse a permis de définir des re c o m- mandations dans le cadre de «rondes De l p h i» auprès des membres et experts du Conseil Pédagogique de la CIDMEF. R é s u l t a t s: On ze recommandations sont re s s o rties : définir et afficher les objectifs de l a p p rentissage de l éthique dans le cadre d une démarche globale et intégra t i ve qui est celle du professionnalisme ; élaborer un pro g ramme de formation explicite au professionnalisme avec une stratégie de mise en application ; créer une stru c t u re dédiée à l'éthique et/ou la professionnalisation des futurs médecins ; répondre à des exigences d efficacité dans le choix des personnes re s s o u rce dans la faculté ; s ouvrir sur le monde extérieur pour atteindre les objectifs d a p p rentissage à l i n t e rdisciplinarité professionnelle ; planifier à bon escient les connaissances théoriques nécessaires ; viser l acquisition de réelles compétences éthiques dans l é l a b o ration des objectifs d a p p rentissage de ce prog ramme ; privilégier l a p p rentissage de la communication et de la relation médecin-patient dans le pro g ramme de formation au p rofessionnalisme ; développer des méthodes pédagogiques adaptées aux compétences à constru i re ; décliner cette formation tout au long du curriculum ; évaluer la formation au professionnalisme. Discussion : A ces recommandations sont assortis des conseils s t ratégiques pour faciliter l implantation de cette formation explicite au professionnalisme dans les établissements. Conclusion : Il revient aux responsables des facultés de médecine confrontées à ces nécessités de pre n d re rapidement les mesures adaptées, ave c une stratégie de changement réfléchie. Mots clés p rofessionnalisme ; éthique ; compétences ; formation médicale. Ab s t ract Co n t ext and Purpose: Most of francophone Medical Colleges do not have formal curriculum to teach pro f e s- sionalism per se (that is including physician-patient relationship and medical ethics). Hypothesis : Explicit re c o m m e n d a t i o n s might effectively help medical colleges gove rnance to implement formal curriculum for professionalism. Material and Me t h o d s : In s p i red by the 15th JUFPM (Na n c y, April 2003) proceedings, Delphi round table technique allowed members and expert s f rom Education Council of CIDMEF to come up with an ove rall point of view, phrased in practical recommendations. Re s u l t s : El e ven recommendations came up : to define and to show learning objectives in ethics in terms of global and integra t i ve appro a- ch, which is the one of professionalism; to design an explicite learning pro g ram for professionalism with strategic implementation; to dedicate a formal stru c t u re to future gra d u a t e sprofessionalism; to meet the efficiency standards in selecting the official persons in charge for the medical school curriculum; to open to the outside world in order to get interd i s c i p l i n a y rpro f e s s i o n a l t raining; to cautiously plan the theorical cursus; to aim real and genuine training when outbreaking the pro g ram in learn i n g o b j e c t i ves; to promote communication and patient-physician relationship learning within the curriculum for professionalism; to d e velop learning methods adapted to professional competences to be built; to intertwine professional training along the entire curriculum; to evaluate the professionalism training. Conclusion: It comes up to the medical schools managers to rapidly make the m ove, to implement thoughtful strategies to tra n s f o rm the institution s culture, according to its education social responsabilities. Key words p rofessionalism; ethics; skills; medical training. 2004 ; 5. : 75-81 1. Département de FMC et de Développement Pédagogique de la Faculté de Médecine de Nantes (France)- 2. Faculté de Médecine de Sherbrooke (Canada) - 3. Faculté de Médecine de Rouen (France), - 4. Faculté de Médecine de Bordeaux (France), 5. Faculté de Médecine de Lyon (France), - 6. Faculté de Médecine d' Abidjan (Côte d'ivoire) - 7. Liste des membres et experts collaborateurs en fin d article - Correspondance : Jacques Henri Barrier - Tél. 02 40 08 33 48 ou 02 40 08 33 52 - Fax 02 40 08 33 79 - mailto:jacques.barrier@sante.univ-nantes.fr 75

In t ro d u c t i o n L idée de pro m o u voir la responsabilité sociale des facultés de médecine est maintenant validée et soutenue par d i verses institutions dont l Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Conférence internationale des doye n s des facultés de médecine d e x p ression française ( C I D M E F ) 1, 2. Lors de la rédaction de ses objectifs généraux, la faculté de médecine doit exprimer clairement cette responsabilité sociale et en conséquence se référer à l éthique dans toutes ses dimensions. Ces objectifs généraux doivent témoigner de la nécessité d un pro g r a m m e de professionnalisation des futurs médecins 3, 4. Ce programme fait référence au cadre conceptuel du pro f e s s i o n- n a l i s m e 5, 6 et de l e x p e rtise pro f e s s i o n n e l le 7. Le pro f e s s i o n- nalisme d un médecin étant l ensemble de valeurs, de connaissances, d attitudes que ce praticien met en œuvre dans l accomplissement de son travail, il s agit véritablement d une démarche éthique. L e x p e rt professionnel est celui capable de résoudre des problèmes complexes où des conflits de valeurs peuvent être en jeu. Ainsi, parallèlement à l acquisition des compétences biomédicales, la formation au professionnalisme nécessite aussi la planification de toute une série d activités spécifiques qui comp rennent impérativement l a p p rentissage de la communication, de la relation médecin patient et de l é t h i q u e médicale, à côté d enseignements classiques parmi lesquels on peut citer ceux de la déontologie, du droit médical ainsi que les modalités pratiques de l e xe rcice pro f e s s i o n- nel et de la formation continue. Dans ce programme spécifique, l a p p rentissage de l éthique médicale nous apparaît prioritaire 2. Il revient aux responsables des facultés de médecine confrontées à ces exigences de pre n d re les m e s u res adaptées. Cependant, les nouvelles dispositions à p re n d re pour planifier cette formation au pro f e s s i o n n a l i s- me et l absence de standards ou de référentiel pédagogique sont à l origine de difficultés dans les prises de décisions institutionnelles. Ce constat a motivé une démarc h e r é f l e x i ve du Conseil pédagogique de la CIDMEF dont le présent article fait état. Les recommandations qui en sont issues visent à favoriser une prise de conscience des enseignants et des responsables des facultés, tout en leur proposant des pistes d actions et des mesures concrètes. Matériel et méthode Le Conseil pédagogique de la CIDMEF a cherché un consensus concernant les principes devant régir la formation au professionnalisme des futurs médecins, avant de p roposer les recommandations pratiques présentées ici. Comme matériel initial, il a utilisé la synthèse issue des t r a vaux des 15 e Journées unive r s i t a i res francophones de pédagogie médicale, qui se sont tenues à Nancy du 22 au 25 avril 2003, et dont l un des deux thèmes principaux était «Ethique et faculté». Le processus d élaboration du consensus a été conduit sous la forme de «rondes De l p h i» e n t re mai et octobre 2003, en impliquant ses membres et les experts collaborateurs du Conseil pédagogique de la C I D M E F. Les 48 personnes impliquées dans cette réflexion sont des enseignants de médecine ou des personnels de soutien des facultés exerçant dans divers pays d Eu rope, d Amérique du No rd, du Ma g h reb ou d Afrique sub-saharienne. R é s u l t a t s Les journées de Nancy (avril 2003) : Deux activités ont été proposées aux participants. Il s a g i s- sait d une session plénière sur «Ethique et faculté de m é d e c i n e» et d un atelier sur «Implanter un pro g r a m m e de formation axé sur la professionnalisation des futurs médecins (de l a p p rentissage de la relation médecinpatient à celui de l éthique), un objectif de la CIDMEF». Au cours de la session plénière, les résultats d une enquête p r é l i m i n a i re menée par G. Llorca 8 sur l a p p rentissage de l éthique dans le facultés de médecine francophones ont été exposés et discutés ; il a été montré que cet appre n t i s- sage n était pas formalisé de façon explicite dans de nomb reuses facultés et qu il s agissait alors pour l essentiel d u n corpus de connaissances déclaratives plus que d une formation visant à acquérir des connaissances d action (et finalement des compétences spécifiques). Au cours de la même session, différentes approches et expériences innovantes en formation initiale à Amiens, Angers, Bord e a u x, Brest, Dijon, Lille, Limoges, Louvain, Mo n a s t i r, Mo n t r é a l, Na n c y, Nantes, Rouen, Strasbourg, ont été l objet d u n d é b at 9. L atelier a permis de dégager un consensus sur la nécessité de formaliser l a p p rentissage du pro f e s s i o n n a l i s m e et d é voquer des pistes de solutions pratiques. Les re c o m m a n d a t i o n s Pour des raisons de clarté, chaque énoncé de re c o m m a n- dation est suivi de son argumentaire. En conséquence, le c h a p i t re «Di s c u s s i o n» ne traitera que des perspective s stratégiques d implantation d un tel pro g r a m m e. 76 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Mai 2004 - Volume 5 - Numéro 2

La formation au professionnalisme des futurs médecins Pre m i è re recommandation : Définir et re n d re publics les objectifs de l a p p re n t i s s a g e de l éthique dans le cadre d une démarche globale et i n t é g r a t i ve qui est celle du professionnalisme La mise en route d'un programme formalisé de l'app rentissage de l'éthique dans les facultés de médecine est considérée comme indispensable et urgente : les raisons sont multiples et maintenant bien connues. Nous pre n- d rons l e xemple de l une d e n t re elles que nous considérons comme inquiétante : il s agit du constat d une baisse de la sensibilité morale des étudiants en médecine au cours des études 1 0, 1 1. Il y a une diminution (appare n t e?) au cours des études médicales de la capacité des étudiants à identifier des problèmes pratiques avec dilemme éthique rencontrés «dans la vraie vie» des stages cliniques. Malgré les re c h e rches de consensus sur l utilisation du mot «éthique» dans la pratique médicale, le concept de l'éthique reste imprécis et/ou restrictif pour nombre d'enseignants et d'étudiants. Les interprétations dive r g e n t e s constituent un handicap pour la conception et la mise en œ u v re de projets concrets de formation. Le terme de «p rofessionnalisation des futurs médecins» aurait l a va n- tage de mettre l accent sur toutes les dimensions du p rofessionnalisme, ce qui est le but poursuivi par un p rogramme d éthique médicale : il s agit d envisager l ensemble des applications pertinentes par rapport à tous les rôles que tiennent les médecins dans les domaines variés de la profession. Chaque faculté devrait donc sélectionner judicieusement les objectifs d a p p rentissage q u elle souhaite inclure dans un tel programme. A titre d e xemples touchant à l éthique, nous pouvons citer : les dimensions éthiques de la communication médicale (en incluant prioritairement la relation médecin-patient/ f a m i l l e / a u t res professionnels de santé) ; les compétences de discernement des informations recueillies (par exemple, l utilisation des référentiels de pratique, la re c h e rche de l information et son analyse critique, l é valuation et l amélioration de la qualité des actes professionnels) ; les compétences d interprétation des données nouve l l e s et/ou non encore éprouvées (l éthique de la re c h e rche fondamentale et appliquée, la bio-éthique) ; les compétences liées à la collaboration interd i s c i p l i n a i re et à l application à la médecine des sciences humaines et sociales telles que la psychologie, la philosophie, la sociologie, etc., permettant d é c l a i rer le droit médical, la déontologie, les droits de l'homme... Cette liste n est pas limitative : de nombreux autre s domaines de formation inclus dans le pro f e s s i o n n a l i s m e ne sont pas indiqués ici. Citons par exemple ceux qui sont en rapport avec les modalités pratiques de l e xe rcice médical (capacités à la re c h e rche documentaire, à la formation permanente, au travail en réseau, à la gestion, etc.) Deuxième recommandation : El a b o rer un programme explicite de formation au p rofessionnalisme avec une stratégie de mise en applic a t i o n. De nombreux enseignants de médecine sont conva i n c u s que la formation au professionnalisme, donc à l é t h i q u e médicale, pourrait se faire «toute seule» grâce à la va l e u r de l e xemple des maîtres ; cette formation implicite est insuffisante car elle néglige toute une série de facteurs pouvant influencer les futures performances pro f e s s i o n n e l l e s des étudiants ; de plus, étant implicite, elle n est pas évaluée. La constatation de l absence de prise en compte de ces facteurs a été à l origine du concept de «curriculum c a c h é» 1 2. FW. Ha f f e rty et R. Francks font valoir que la p l u p a rt des déterminants de l identité médicale ne se transmettent pas par l enseignement du c u r r i c u l u mf o r- mel, mais plutôt par l influence plus subtile, moins re c o n- nue, d un «curriculum c a c h é». Le processus de formation médicale est présenté comme une formation morale dans laquelle la formation formelle ne représente qu un apport m i n o r i t a i re. L expérience montre par ailleurs que la bonne vo l o n t é spontanée des responsables des facultés et des enseignants de médecine ne suffit pas pour implanter ce type de programme de formation. La mise en place d une réforme aussi innovante suscite souvent des résistances. Nous argum e n t e rons dans la discussion la nécessité qu une véritable stratégie de changement soit réfléchie par les décideurs de la faculté avec l aide un groupe d enseignants motivés. Troisième recommandation : Créer une stru c t u re dédiée à l'éthique et/ou la p rofessionnalisation des futurs médecins. C est une des conditions organisationnelles que la faculté doit réunir pour que les étudiants réussissent les appre n- tissages concernés. Etape initiale à la fois importante et s y m b o l i q ue 4, 9, elle est le gage de l efficacité de la démarc h e visant à formaliser cette formation à la pro f e s s i o n n a l i s a- 77

tion des futurs médecins. Une telle stru c t u re devrait impliquer impérativement la faculté et les milieux de formation (cliniques, cabinets, laboratoires). Elle peut être spécifique (simple comité ou commission, département d é t h i q u e médicale) ou accueillie dans un département pro f e s s i o n- nel médical plus large (sciences humaines et sociales, pédagogie, etc.). Elle serait le lieu de développement de la mise en place et de l é valuation d un programme de formation. Quatrième recommandation : R é p o n d re à des exigences d efficacité dans le choix des personnes re s s o u rces dans la faculté. Sachant que tout le corps enseignant, aussi bien en clinique qu en re c h e rche fondamentale, doit être impliqué à des titres variés dans cette formation, l une des missions essentielles du (ou des) responsable(s) de la stru c- t u re dédiée est de créer une véritable dynamique d a d h é- sion de l ensemble du corps enseignant à ce pro g r a m m e, puisque les compétences éthiques traversent toutes les compétences du médecin. En pratique, la mise en place d un nouveau programme de formation se fait souve n t par étapes selon le degré d'appropriation des autre s enseignants. Pour des raisons de crédibilité, il faut désigner les responsables de la faculté pour le cursus de formation parmi les enseignants de médecine qui sont part i c u l i è rement sensibilisés et déjà considérés comme modèles que l on souhaite voir imiter par les futurs médecins. Cinquième recommandation : Solliciter des re s s o u rces extérieures à la faculté de médecine pour atteindre les objectifs d a p p rentissage à l i n t e rdisciplinarité professionnelle, sans s e xo n é rer de ses pro p res re s p o n s a b i l i t é s. Cette ouve rt u re est indispensable car de nombre u s e s personnes re s s o u rces extérieures à la faculté sont précieuses pour leurs expertises dans les différe n t s domaines des sciences humaines et sociales (philosophie, psychologie, sociologie, sciences juridiques par e xemple). Ces expertises extérieures ne doivent pas résumer à elles seules les interventions : il est import a n t de résister à la tentation d abdiquer en déléguant à un ou plusieurs spécialiste(s) de l éthique non médecin(s) la responsabilité et la réalisation de cette formation au p rofessionnalisme. Une telle attitude entraînerait le risque de contre d i re le discours de la faculté sur l i m- p o rtance du programme de l éthique pour les futurs m é d e c i n s. Sixième recommandation : Planifier à bon escient les connaissances théoriques n é c e s s a i res. Comme dans tout domaine de la médecine, les connaissances théoriques (déclaratives) sont indispensables en éthique médicale. G. Llorca 8 a fait un inve n t a i re des programmes dans son enquête sur l a p p rentissage de l é t h i q u e dans les facultés de médecine francophones. Une autre enquête serait nécessaire pour répertorier les contenus des a u t res champs de l e xe rcice professionnel et du pro f e s s i o n- nalisme. Néanmoins, ces premiers résultats peuvent inspirer les re s- ponsables de faculté. Les connaissances théoriques font s o u vent l'objet d'un enseignement spécifique séparé dont la méthodologie est classique (modules, séminaires) et parfois d'un apprentissage autonome (documents et référe n- tiels nécessaires mis à disposition des étudiants). Cependant, lors de la programmation, il faudra élabore r des objectifs d a p p rentissage en tenant compte de l e n- semble des contenus d enseignement et de l o r g a n i s a t i o n du curriculum. C est dire qu il faudra renoncer à juxtaposer des contenus nouveaux, mais plutôt veiller à l a rt i c u l a- tion stratégique des enseignements théoriques et p r a t i q u e s. Septième recommandation : Viser l acquisition de réelles compétences éthiques dans l élaboration des objectifs d a p p rentissage de ce p ro g r a m m e 1 1. Les connaissances pratiques (d'action) doivent être l'objet d'un apprentissage individuel en situation. L acquisition de compétences éthiques ne peut pas c o n d u i re à la performance sans une implication personnelle des étudiants vis à vis des patients, des collègues, de l institution et de la collectivité. Cette implication personnelle ne porte fruit qu en situation authentique de résolution de problèmes avec instauration d une dynamique dial o g i q ue 1 3. Les stages intra et/ou extra-hospitaliers sont ici irre m p l a- çables. L a p p rentissage est ainsi contextualisé, soit dans le cadre de situations réellement vécues par l étudiant, soit en construisant des situations sur dossier partagées par les autres étudiants et les enseignants. 78 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Mai 2004 - Volume 5 - Numéro 2

La formation au professionnalisme des futurs médecins Huitième recommandation : Privilégier l a p p rentissage de la communication et de la relation médecin- patient dans le cadre du p rogramme de la formation au professionnalisme. L'apprentissage de la communication et de la re l a t i o n médecin-patient est central mais n'est qu'une partie, il est vrai très importante, de l a p p rentissage de l'éthique médicale clinique, elle même composante essentielle de la compétence professionnelle du médecin. L a p p rentissage de la relation médecin-patient prend tout son sens s il est véritablement intégré à la formation au pro f e s s i o n n a l i s me 1 4. Neuvième recommandation : D é velopper des méthodes pédagogiques adaptées (y compris innovantes) aux compétences à constru i re. L éthique médicale est fondamentalement liée à la pratique. Cela est évident pour des praticiens confirmés mais l est moins pour les étudiants qui sont en phase de montage de compétences. Il est donc nécessaire de choisir des méthodes pédagogiques adaptées. Les outils possibles sont le carnet de stage avec portfolio ou portefeuille de re c u e i l de tâches authentiques constitué par les étudiants 1 1, les séances d Ap p rentissage du Raisonnement Ethique ou A R E 1 5, 1 6, inspirées des séances d'ap p rentissage au Raisonnement Clinique ou ARC 1 7, l utilisation de v i g n e t t e s 1 4. Dixième recommandation : Décliner cette formation tout au long du curriculum. Ces tâches permettent l a p p rentissage de la résolution éthique et fournissent des occasions d é valuation formative de cet appre n t i s s a g e 1 3. Onzième recommandation : Evaluer la formation au professionnalisme. On connaît déjà la nécessité et les difficultés de l é va l u a- tion du niveau de professionnalisme et en particulier des compétences éthiques des futurs médecins 15, 16. Cela est n é c e s s a i re mais non suffisant. En effet, l é valuation de l enseignement et des enseignants, tout aussi indispensable et difficile, apparaît devoir être mise en œuvre systématiquement dans toutes les facultés dans ce domaine précis. N est-ce pas la responsabilité, on pourrait dire le «pro f e s- s i o n n a l i s m e», de l institution elle-même? Il s agit d u n e véritable démarche qualité de l enseignement et de la seule méthode permettant d orienter concrètement l action des facultés et des enseignants impliqués 2, 1 8, 1 9. D i s c u s s i o n Nous abord e rons la stratégie de ce changement import a n t p u i s q u il s agit d une réforme globale du cursus. Les conditions de succès de l implantation d une réforme globale des études et de la pédagogie associée ont été identifiées par R. Colin et J.-E. Des Ma rc h a is 20, 21. Par prudence, les risques d échec immédiat de la mise en place d un tel programme de formation doivent être envisagés a priori afin de les prévenir au mieux. Le professionnalisme est l a xe central, le sens de la formation médicale autour duquel se construisent les connaissances biomédicales dont le caractère est plus scientifique au sens classique du terme. L'éthique médicale étant une composante de la compétence du médecin 1 3, son intégration doit logiquement porter sur l'ensemble du cursus avec un re n f o rcement spécifique lors des stages où q u ils soient. La pro g ression pédagogique doit être assurée par la complexité croissante des tâches confiées au futur médecin selon son niveau de formation. Toute tâche médicale authentique comporte une démarche éthique p u i s q u elle implique nécessairement autrui. Cert a i n e s d e n t re elles font surgir un réel dilemme éthique pour l étudiant même au tout début de la formation. Le curriculum doit prévoir la réalisation de celles-ci, pro p o rt i o n- nées au niveau d a p p rentissage déjà atteint par l é t u d i a n t. Ainsi, il faut anticiper le rejet éventuel par une partie du corps enseignant du cadre conceptuel, qu il s agisse de celui du professionnalisme et de l e x p e rtise pro f e s s i o n n e l- le, vo i re celui de l éthique, d autant qu il s agit de sujets sensibles Les arguments classiques ne sont-ils pas : «ne faisons pas d i n t e l l e c t u a l i s m e», «évitons le jargon», etc.? Par ailleurs, le caractère indispensable et urgent de cette planification sera réfuté d autant plus facilement par les enseignants qu il y aura d a u t res efforts à mener en parallèle, en particulier dans les domaines des soins et de la re c h e rche. Le pire des scénarii est l entrée en scène d a u t re s réformes nécessaires concurrentes mobilisant les énergies. Il faudra donc au préalable identifier s il y a dans la faculté une perception d'un besoin réel de changement (minor i t a i re? majoritaire?). Un groupe de réflexion peut re c h e r- cher les facteurs potentiels que l'on veut présenter à 79

l'ensemble de la collectivité et qui militent pour envisager une évolution dans le domaine du professionnalisme. La nécessité d une réflexion inter et transdisciplinaire est toujours difficile à organiser car les enseignants sont habitués à vivre dans leur «tour d i vo i re». Il faudra élaborer par une méthode part i c i p a t i ve la plus large possible les objectifs institutionnels et généraux de la formation car ces objectifs sont une étape fondamentale. Il s'agit d'utiliser la stratégie recommandée pour l'élaboration des consensus. Les recommandations de la CIDMEF peuvent ici jouer un rôle important à condition d éviter de les présenter comme «LE» référentiel obligatoire, qui pourrait être vécu comme une contrainte externe démotivante. Les objectifs généraux doivent in fine ê t re présentés en commission plénière des enseignants, approuvés par un vo t e solennel puis diffusés. Il y aura donc une stratégie de communication pour permettre aux enseignants de s a p p roprier la réforme. La deuxième étape est celle du développement du programme. La rédaction d'objectifs d a p p rentissage en commun nécessite la mobilisation du plus grand nombre possible de collègues qui perçoivent à travers la méthode p a rt i c i p a t i ve que les innovations qu'on proposera ne leur s e ront pas imposées, mais basées sur des perspectives identifiées et des cibles communes. En d'autres termes, il s'agit toujours de favoriser l'appropriation du projet. Il faut aussi s a voir que l intégration d un nouvel enseignement présente un risque d échec s il consiste simplement à rajouter des h e u res. Le rôle d un comité des études (dénommé souve n t comité des programmes) réellement décisionnel et impartial est ici important. La répartition des enseignements consiste aussi en la désignation des intervenants, c e s t - à - d i re l identification de personnes re s s o u rces internes et externes avec les enjeux de pouvoir que cela entraîne ; cette phase est d autant plus délicate qu une stru c t u re spécifique dotée de moyens est mise en place. Il est nécessaire d envisager que les responsables, compte tenu de leur tâche future, acquièrent au besoin les compétences pédagogiques et didactiques dans le domaine du pro f e s s i o n n a- lisme et dans celui du changement organisationnel. Il s d o i vent être connus de la communauté enseignante et a voir un mandat clairement établi, émanant des instances dirigeantes, et en particulier le doyen, pour conduire le changement. Ceci est important pour leur crédibilité. Il est peu souhaitable que le doyen soit la personnalité chargée spécifiquement de la réforme. L'ampleur de cette tâche peut être incompatible avec celles déjà très lourd e s du doyen. Des experts extérieurs indépendants ayant accès aux informations et pouvant re n c o n t rer les différe n t s acteurs de la faculté peuvent être appelés à l aide en cas de b l o c a g e. Avant de décider d é valuer la formation au pro f e s s i o n n a- lisme, il apparaît logique de mettre en place un système global d é valuation de l enseignement si cela n existe pas. Cette décision est par elle-même lourde et très contraignante, sauf si l é valuation de ce nouvel enseignement devient l occasion d expérimenter (et donc d i n t ro d u i re ) dans la faculté un système d é valuation de l e n s e i g n e m e n t. Globalement, le changement imposé ou à marche forc é e est souvent voué à l'échec. Ceci signifie qu il faut souve n t du temps (des années) pour franchir les différentes étapes : conception, planification, mise en œuvre, déve l o p p e m e n t et évaluation. Tous les acteurs de la faculté doivent se sentir assez co-responsables et co-pro p r i é t a i res du changement pour entraîner toute la communauté enseignante dans ce changement culturel. Ils doivent compre n d re qu'il y aura un bénéfice pour eux-mêmes, pour les étudiants, pour l'institution, pour la société. La réussite est conditionnée fortement par la confiance dans les responsables et le soin qu ils mettent à la mériter, par le respect mutuel de chacun, par la confiance dans l'intérêt du pro j e t. L é valuation du changement doit débuter précocement. Elle a pour but de vérifier et de piloter l atteinte des objectifs et notamment de re n d re compte de la réalité de changement auprès des enseignants et des étudiants. L ' é valuation des résultats est difficile, mais elle préoccupe toujours les acteurs du changement (hélas encore plus les d é t r a c t e u r s ). Remerciements : Au Conseil Pédagogique de la CIDMEF : Président : J.H. Barrier (Nantes), membres : N. Ba c h i r - B o u i a d j ra (Oran), A. Belmahi, Président de la CIDMEF ( Rabat), J.-M. Boles (Brest), B. Charlin (Montréal), J.-L. De b ru (Grenoble), J.-F. Denef (Louvain), P. Fa ra h ( Be y routh), Ph Isidori (Bordeaux), E. Lemarié (Tours), R. Mechmeche (Tunis), D. Moulin (Louvain), N. Pa d o n o u (Cotonou), P. Potvin (Québec), P. Rakatobe (An t a n a n a r i vo ), J. Roland (Nancy), M.-A. Sosso (Yaoundé), M. Tra o r é ( Bamako), A. Zahaf (Sfax), N. Ze rouali (Ca s a b l a n c a ). Ex p e rts : O. Arm s t rong (Nantes), C. Belkahia (Tunis), J.-L. Be rn a rd (Marseille), Ch. Binet (Tours), F. Bonnaud 80 PÉDAGOGIE MÉDICALE - Mai 2004 - Volume 5 - Numéro 2

La formation au professionnalisme des futurs médecins ( Limoges), L. Bra zeau-lamontagne (Sh e r b rooke), J.-M. Chabot (Paris), R. Colin (Rouen), L. Côté (Québec), R. Darboux (Cotonou), G. Edan (Rennes), F.S. Ehua ( Abidjan), A.S. Essoussi (Sousse), M. Fiche (Lausanne), Y. Hyjazi (Conakry), J. Jouquan (Brest), A.K. Ko u m a r é ( Bamako), H. Loueslati (Tunis), Y. Maugars (Nantes), P. Mi rcea (Cluj-Napoca), M.-E. Moise (Po rt - Au - Prince), E. Références 1. Boelen C, Meck JE. Définir et mesurer la re s p o n s a b i l i t é sociale des Facultés de Médecine Ge n è ve : OMS. ed. 2000. 2. Barrier JH. Enjeux et risques de la formation médicale initiale dans les années futures. Ann Med In t e rne 2001 ; 1 5 2 : 491-493. 3. Gu i raud-chaumeil B et Didier JP. Groupe de tra vail de la Conférence des doyens :«Fo rmation initiale au re g a rd de l e xe rcice et de la place du médecin dans la société. persp e c t i ve 2010» 1991. 4. C o rdier A. Ethique et professions de santé, Ra p p o rt au Mi n i s t re de la Santé, de la Famille et des Pe r s o n n e s Handicapées. Ma i 2 0 0 3. 5. Project of the ABIM Foundation, AC P - A S I M Foundation, and Eu ropean Fe d e ration of In t e rn a l Medicine. Medical professionalism in the new millenium: a physician chart e r. Ann In t e rn Med 2002 ; 163: 2 4 3-2 4 6. 6. Projet pour le professionnalisme médical (Me d i c a l Professionalism Project) développé par l American Board of In t e rnal Medicine (ABIM) Foundation, l Am e r i c a n College of Ph y s i c i a n s - American Society of In t e rn a l Medicine (ACP-ASIM) Foundation et l Eu ro p e a n Fe d e ration of In t e rnal Medicine (EFIM). Le pro f e s s i o n- nalisme médical pour le nouveau millénaire : une chart e pour les praticiens. 2004 ; 5 : 4 3-4 5. 7. Regher G, No rman GR. Issues in cognitive p s yc h o l o gy :implications for professional education. Ac a d Med 1996 ;71 : 988-1001. 8. Ll o rca G. L enseignement de l éthique dans les facultés de médecine francophones. Ra p p o rt d une enquête conduite au sein des membres de la Conférence In t e rnationale des Doyens des Facultés de Médecine d Ex p ression Fra n ç a i s e (CIDMEF), 15 e Jo u rnées Un i ve r s i t a i res Fra n c o p h o n e s de Nancy avril 2 0 0 3. 9. Vinay P, Roland J. 15 e Jo u rnées Un i ve r s i t a i re s Francophones de Nancy 22-25 avril 2003 volume des communications in http://www. c i d- m e f. u - b o rd e a u x 2. f r N g o u - Milama (Li b reville), S. No rmand (Montréal), Ch. Nu Viet Vu (Ge n è ve), R.M. Ouiminga (Ou a g a d o u g o u ), N. Ra n d r i a n j a f i s a m i n d ra k o oka t r (Mahajanga), M. To u r é ( Dakar) J. Weber (Ro u e n ). A Madame Gyslhaine Blanchet de Nantes qui a mis en form e le manuscrit. 10. H é b e rt PC, Meslin EM, E V Dunn. Measuring the ethical sensitivity of medical students : a study at the Un i versity of To ro n t o. J Med Ethics 1992 ;18 : 142-147. 11. Barrier JH, Bra zeau-lamontagne L, Pottier P, Boutoille D. Les étudiants en médecine sont-ils capables d ' a b o rder des problèmes d éthique médicale durant leur stage hospitalier en Médecine In t e rn e? Rev Me d In t e rne, à para î t re. 12. Ha f f e rty FW et Francks R. The hidden curriculum, Acad Med 1 994 ; 69 : 861-871. 13. Patenaude J, Lambert C, Dionne M, Ma rcoux H, Je l i u G. Bra zeau-lamontagne L. L éthique comme compétence clinique : modélisation d une approche dialogique. Pédagogie médicale 2001 ; 2 : 71-79. 14. Bonnaud A, Barrier JH, Dabouis G et Mo u z a rd A. Evaluation de la capacité des étudiants en 2e année de médecine à re p é rer cinq dimensions de l a p p roche centrée sur le patient à partir d une vignette clinique papier. 2003 ; 4 : 154-162. 15. Bra zeau-lamontagne L. L é valuation de l é t h i q u e médicale des résidents. Pédagogie médicale 2002 ; 3 : 152-158. 16. Patenaude J. Enseignement et évaluation en éthique médicale : pourquoi s en préoccuper? Pédagogie Médicale 2002 ; 3 : 133-134. 17. C h a m b e rland M. Les séances d'apprentissage du ra i s o n- nement clinique (ARC) : un exemple d'activité pédagogique contextualisée adaptée aux stages cliniques en médecine. Ann. Med. In t e rne 1998 ;149 : 479-484. 18. Ma rcoux H, Patenaude J. L éthique dans la form a t i o n médicale. Où en sommes-nous? Où allons nous? 2000 ; 1: 23-30. 19. Ll o rca G. Ethique et formation médicale. Révision des concepts. 2003 ; 3 : 169-179. 20. Colin R, Des Ma rchais JE. Succesful strategies in re f o r- ming Medical Education. Education for Health 1996 ; 9 : 319-329. 21. En t retien avec Raymond Colin. 2003 ; 4 : 127-128. 81