EVOLUTION DU PEUPLEMENT DES PAPILLONS DE JOUR

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Pression N 2.3 EVOLUTION DU PEUPLEMENT DES PAPILLONS DE JOUR En tant qu auxiliaire de la nature, le rôle des papillons est essentiel. A l instar d autres insectes comme les abeilles ou les bourdons, ils assurent un rôle de pollinisation déterminant. En transportant le pollen d une fleur à l autre, ils contribuent directement à la survie des plantes. Leur pouvoir pollinisateur sur les espèces et les variétés végétales confère donc aux papillons un rôle prépondérant dans le maintien de la biodiversité végétale, non seulement dans les milieux naturels, mais aussi dans certains agro-systèmes. D autre part, ces insectes sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires. Les chenilles et les papillons adultes sont une source alimentaire pour beaucoup d espèces d oiseaux, de chauves-souris et d autres insectes prédateurs ou parasites. Préserver les papillons, c est contribuer au maintien d un ensemble bien plus vaste d espèces et donc à la préservation d un écosystème «vivant». Les laisser disparaitre, c est prendre le risque de déséquilibrer toute la chaîne alimentaire et mettre en péril l ensemble de l écosystème. De plus, les papillons de jour sont de bons bioindicateurs de la qualité et de la diversité des habitats naturels ouverts au regard de leurs caractéristiques biologiques. La courte durée de vie de la plupart des espèces au stade imago (de l ordre d une dizaine de jours, sauf pour les espèces qui hivernent à l état adulte), leur faible capacité de déplacement, de l ordre d un ou deux kilomètres en moyenne et le régime alimentaire spécifique des chenilles inféodées à quelques plantes hôtes, sont un ensemble de facteurs qui caractérisent la forte sensibilité des papillons aux modifications des habitats naturels. Dans ces conditions, on comprendra que des perturbations intervenant sur les milieux naturels peuvent rapidement conduire à une réduction, voire une disparition de ces populations témoignant d une dégradation générale du patrimoine naturel et, par extension, d une diminution de la qualité du cadre de vie haut-normand. La mise en œuvre sur le long terme d un suivi des papillons de jour de Haute-Normandie permettra d évaluer le taux de disparition des espèces dans notre région, mais également de voir si certaines espèces progressent à la faveur des modifications climatiques en cours. Une bonne connaissance du peuplement améliorera l identification des menaces qui pèsent sur les papillons et une meilleure prise en compte de leurs besoins pour assurer leur préservation. TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES INDICES DE SUIVIS Il semble que l année 215 ait été globalement favorable aux papillons de jour. L ensemble des relevés a été effectué par des conditions météorologiques dans la moyenne des années précédentes, mais l hiver 214/215 relativement doux et le printemps 215 sec et ensoleillé ont sans doute réduit la mortalité larvaire. Ainsi, même RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS CHIFFRE CLÉS 215 6 espèces observées en 215 66 espèces cumulées depuis le début du suivi (212) 1 8 spécimens comptabilisés en 215 si 21 transects n ont tout de même hébergé aucun papillon, la plupart des indicateurs généraux sont en progression. 6 espèces ont par exemple été observées cette année contre 56 en moyenne les années précédentes (graphique N 1). Indicateurs généraux Nature de l indicateur Absence Nombre annuel de passages sans observation 21 258 165 21 Richesse spécifique Occurrence Abondance Indice météorologique Richesse spécifique cumulée 57 61 66 66 Richesse spécifique globale annuelle 57 55 56 6 Richesse spécifique moyenne annuelle par transect 6,57 7,55 7,36 7,23 Nombre d observations réalisées annuellement 3366 3523 3652 3998 Nombre moyen d observations réalisées annuellement par transect 1,52 11,1 11,41 12,53 Abondance totale annuelle 925 1445 125 18 Abondance annuelle en rhopalocères par transect 28,77 32,64 31,89 33,75 Coefficient moyen annuel, estimé à partir de la température, du vent et de la couverture nuageuse en place lors de chaque relevé 8,32 8,7 8,3 8,38 La cellule permanente de l OBHN est cofinancée par l UE L Europe s engage en Haute-Normandie 1

TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES INDICES DE SUIVIS (SUITE) Les indices dont la progression est la plus importante concernent le nombre annuel moyen d observations par transects (voir graphique N 3 ci-dessous) qui atteint aujourd hui 12,53 contre 1,52 en 212, soit deux observations de plus en moyenne par rapport au début du suivi. De même, après un léger déclin en 214, l abondance moyenne (voir graphique N 4) repart à la hausse, atteignant aujourd hui 33,8 individus contre 28,8 en 212 (soit une progression de +5 individus par transect en moyenne). A l inverse, seule la richesse spécifique moyenne (voir graphique N 2) décline très légèrement depuis 213, mais reste supérieure à l année 212. Cela signifie plus concrètement que si un peu plus d observations de papillons ont été réalisées et un peu plus d effectifs comptabilisés sur chaque transect, cela a concerné un nombre un peu plus faible d espèces par rapport aux années précédentes. Richesse spécifique annuelle Richesse spécifique moyenne par transect 7 8 6 5 6 4 3 4 2 1 2 N 1 N 2 Nombre d'observations moyen par transect Abondance annuelle moyenne par transect 14 12 1 8 6 4 35 3 25 2 15 1 2 5 N 3 N 4 Le nombre cumulé d espèces observées sur les transects depuis les débuts du suivi en 212 plafonne à 66 espèces pour la seconde année consécutive, soit 84,5% des espèces actuellement connues dans la région. Ce pourcentage montre que l emplacement des transects de suivis est pertinent pour suivre la population régionale de rhopalocères et que seules quelques espèces très rares ou localisées à une ou deux stations échappent à ce suivi. Néanmoins, ces dernières peuvent faire l objet de suivis spécifiques par d autres acteurs de la conservation (Heteropterus morpheus (Le miroir) sur le territoire du PNRBSN, Hipparchia semele (L agreste) sur un site géré par le CenHN). 2

RICHESSE SPÉCIFIQUE Une richesse spécifique globale plus élevée en 215. 6 espèces ont été observées en 215 contre 56 en moyenne lors des trois précédentes années de suivi. Aucune nouvelle espèce n a cependant été observée et le nombre total de rhopalocères rencontrés depuis le début du suivi reste de 66. Alors que le nombre d espèces «peu communes» (PC) observées avait tendance à baisser depuis le début du suivi en 212, l année 215 montre une augmentation des espèces appartenant à cette catégorie. Quatre taxons appartenant à cette catégorie «PC» ont été trouvés en plus en 215 par rapport à 214 Les autres catégories de rareté, qu il s agisse des plus fréquentes comme des plus rares, restent stables par rapport à 214. Ainsi, les 34 espèces de papillons les plus fréquentes (six taxons considérés comme «Très Communs», 17 comme «Communs» et 11 comme «Assez Communs») continuent de constituer le socle du peuplement de papillons de jour de Haute-Normandie. L organisation du peuplement par catégorie de rareté apparait globalement stable au cours de ces quatre premières années de suivis, même si l on constate quelques fluctuations d une année à l autre au niveau des catégories de rareté intermédiaires. RÉPARTITION ANNUELLE DU NOMBRE D ESPÈCES OBSERVÉES PAR STATUTS DE RARETÉ 7 6 5 4 3 2 1 2 2 1 1 11 2 3 5 4 5 16 14 13 17 11 11 11 11 17 17 17 17 6 6 6 6 E RR R AR PC AC C CC NOMBRES D OBSERVATIONS Le tableau suivant présente le nombre de données récoltées par espèce et par an. Les espèces sont classées par ordre d observations cumulées sur l ensemble des années de suivis (colonne «total général»). 3

Rang Communauté écologique Nom latin Nom commun rareté régionale Total général % des observations 212 213 214 Moyenne 212-214 1 I Pieris rapae (Linnaeus, 1758) La Piéride de la Rave CC 1897 14,54% 53 351 439 431 64 4% 2 IV Maniola jurtina (Linnaeus, 1758) Le Myrtil CC 1329 1,18% 343 31 38 32,3 368 15% 3 II Pararge aegeria (Linnaeus, 1758) Le Tircis C 135 7,93% 223 254 279 252 279 11% 4 I Pieris napi (Linnaeus, 1758) La Piéride du Navet CC 897 6,87% 179 158 255 197,3 35 55% 5 VI Aglais urticae (Linnaeus, 1758) La Petite tortue C 838 6,42% 56 283 344 227,7 155-32% 6 I Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758) Le Vulcain CC 791 6,6% 215 162 231 22,7 183-1% 7 I Pyronia tithonus (Linnaeus, 1771) L Amaryllis CC 789 6,5% 24 154 218 192 213 11% 8 IV Coenonympha pamphilus (Linnaeus, 1758) Le Fadet C 622 4,77% 156 156 149 153,7 161 5% 9 I Pieris brassicae (Linnaeus, 1758) La Piéride du Chou C 582 4,46% 149 88 153 13 192 48% 1 I Aglais io (Linnaeus, 1758) Le Paon du jour CC 561 4,3% 2 221 73 164,7 67-59% 11 VI Colias crocea (Fourcroy, 1785) Le Souci C 384 2,94% 5 21 78 97,7 91-7% 12 IV Polyommatus icarus (Rottemburg, 1775) L Argus bleu commun C 35 2,34% 71 74 76 73,7 84 14% 13 V Melanargia galathea (Linnaeus, 1758) Le Demi-deuil C 298 2,28% 98 74 51 74,3 75 1% 14 I Anthocharis cardamines (Linnaeus, 1758) L Aurore C 271 2,8% 63 66 62 63,7 8 26% 15 IV Lasiommata megera (Linnaeus, 1767) La Mégère C 22 1,69% 26 69 64 53 61 15% 16 I Celastrina argiolus (Linnaeus, 1758) L Azuré des Nerpruns C 214 1,64% 39 53 68 53,3 54 1% 17 I Gonepteryx rhamni (Linnaeus, 1758) Le Citron C 214 1,64% 29 54 7 51 61 2% 18 VI Vanessa cardui (Linnaeus, 1758) La Belle-Dame C 214 1,64% 16 89 11 38,7 98 153% 19 II Polygonia c-album (Linnaeus, 1758) Le Robert-le-Diable C 199 1,53% 49 54 45 49,3 51 3% 2 IV Aricia agestis (D. & S., 1775) Le Collier de corail AC 165 1,26% 35 45 35 38,3 5 3% 21 IV Ochlodes sylvanus (Esper, 1777) le Faune C 164 1,26% 42 49 36 42,3 37-13% 22 I Araschnia levana (Linnaeus, 1758) La Carte géographique C 152 1,16% 31 38 43 37,3 4 7% 23 II Aphantopus hyperantus (Linnaeus, 1758) Le Tristan C 131 1,% 47 38 11 32 35 9% 24 IV Lycaena phlaeas (Linnaeus, 1761) Le Cuivré commun C 117,9% 42 19 12 24,3 44 81% 25 V Polyommatus coridon (Poda, 1761) L Azuré bleu nacré PC 62,48% 14 19 16 16,3 13-2% 26 V Coenonympha arcania (Linnaeus, 1761) Le Céphale AC 55,42% 8 13 19 13,3 15 13% 27 IV Leptidea sinapis (Linnaeus, 1758) La Piéride de la Moutarde AC 47,36% 11 12 12 11,7 12 3% 28 II Limenitis camilla (Linnaeus, 1764) Le Petit Sylvain AC 43,33% 5 1 9 8 19 138% 29 V Boloria dia (Linnaeus, 1767) La Petite Violette PC 41,31% 16 15 5 12 5-58% 3 IV Thymelicus sylvestris (Poda, 1761) L Hespérie de la Houlque AC 39,3% 1 6 19 8,7 13 5% 31 V Erynnis tages (Linnaeus, 1758) Le Point de Hongrie AC 35,27% 11 4 12 9 8-11% 32 II Argynnis paphia (Linnaeus, 1758) Le Tabac d Espagne PC 31,24% 4 11 7 7,3 9 23% 33 V Colias alfacariensis Ribbe, 195 Le Fluoré AC 26,2% 5 13 3 7 5-29% 34 V Thymelicus lineola (Ochsenheimer, 188) L Hespérie du Dactyle PC 24,18% 2 9 1 4 12 2% 35 V Polyommatus bellargus (Rottemburg, 1775) L Azuré bleu céleste AC 23,18% 2 12 8 7,3 1-86% 36 V Carcharodus alceae (Esper, 178) La Grisette PC 23,18% 2 5 4 3,7 12 227% 37 V Callophrys rubi (Linnaeus, 1758) L Argus vert AC 22,17% 6 4 3 4,3 9 18% 38 V Papilio machaon Linnaeus, 1758 Le Machaon AC 16,12% 5 5 5 5 1-8% 39 V Cupido minimus (Fuessly, 1775) L Argus frêle PC 16,12% 1 6 5 4 4 % 4 IV Melitaea parthenoides Keferstein, 1851 La Mélitée des Scabieuses AR 14,11% 5 6 2 4,3 1-77% 41 VI Issoria lathonia (Linnaeus, 1758) Le Petit Nacré AC 13,1% 6 2 1 3 4 33% 42 V Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) Le Damier de la Succise PC 12,9% 4 2 3 3 3 % 43 V Maculinea arion Linnaeus, 1758 L Azuré du Serpolet RR 11,8% 4 2 4 3,3 1-7% 44 V Melitaea cinxia (Linnaeus, 1758) La Mélitée du Plantain AR 8,6% 7 2,3 1 45 V Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758) L Hespérie de la Mauve PC 8,6% 2 4 2 2 46 V Spialia sertorius (Hoffmannsegg, 181) L Hespérie de la Sangisorbe PC 8,6% 1 1 4 2 2 47 V Thymelicus acteon (Rottemburg, 1775) L Hespérie du Chiendent PC 8,6% 1 5 2 2 48 V Hamearis lucina (Linnaeus, 1758) La Lucine PC 8,6% 2 1 2 1,7 3 49 II Thecla betulae (Linnaeus, 1758) Le Thécla du Bouleau PC 8,6% 2 1 1 5 5 V Arethusana arethusa (D. & S., 1775) Le Mercure AR 7,5% 3 3 1 2,3 51 II Apatura ilia (Denis & Schiffermuller, 1775) Le Petit Mars changeant PC 5,4% 4 1,3 1 52 V Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758) Le Flambé PC 5,4% 1 2 1 2 53 VI Lampides boeticus (Linnaeus, 1767) L Azuré porte-queue AR 5,4% 2,7 3 62 II Melitaea athalia (Rottemburg, 1775) La Mélitée du Mélampyre R 2,2% 1 1,75 63 V Hesperia comma (Linnaeus, 1758) Le Comma AR 2,2% 1,25 1 64 V Melitaea aurelia Nickerl, 185 La Mélitées des Digitales R 2,2% 1,25 1 65 V Satyrium w-album (Knoch, 1782) Le Thécla de l Orme R 2,2% 1,25 1 66 V Limenitis reducta Staudinger, 191 Le Sylvain azuré RR 1,1% 1,25 215 Variation 215 Total rang espèces 1349 1,% 2953 3247 328 316, 3569 12,94% Pieris sp (napi/rapae) Piérides indéterminées 1435 9,68% 395 261 362 339,3 417 54 III Lycaena tityrus (Poda, 1761) Le Cuivré fuligineux RR 5,4% 1,3 4 55 II Nymphalis polychloros (Linnaeus, 1758) La Grande Tortue PC 4,3% 4 1,3 56 II Apatura iris (Linnaeus, 1758) Le Grand Mars changeant PC 4,3% 1 2 1 1 57 III Cyaniris semiargus (Rottemburg, 1775) Le Demi-Argus PC 4,3% 1 1 1 1 1 58 II Quercusia quercus (Linnaeus, 1758) Le Thécla du Chêne AR 4,3% 2,7 2 59 V Lasiommata maera (Linnaeus, 1758) Le Némusien PC 3,2% 1,3 2 6 V Brenthis daphne (Bergstrasser, 178) La Nacré de la Ronce E 2,2% 1 1,75 61 V Glaucopsyche alexis (Poda, 1761) L Azuré des Cytises AR 2,2% 1 1,75 Colias sp (alfacariensis/hyale) Fluoré/soufré 39,31% 15 13 5 11 6 Satyrium sp (pruni/illicis/w-album) Thécla 1,1% 1,3 Thymelicus sp (sylvestris/lineolus) Hespérie Houlque/Dactyle 12,7% 2 2 3 2,3 5 Polyommatus sp (coridon/bellargus/icarus) Azurés bleus 6,5% 1 2 2 1,7 1 Total tous rangs 14541 3365 3525 3653 3514,3 3998 13,76% Lepidoptera (= données d absence) 834 2 259 165 28 21,96% 4

NOMBRES D OBSERVATIONS (SUITE) Avec 3998 observations réalisées en 215, le nombre de données récoltées poursuit sa progression par rapport aux années précédentes. Cela représente un indice moyen de 12,53 observations réalisées par transect soit environ une observation de plus que l année précédente et deux observations de plus qu en 212 (1,52). Cette nouvelle année de suivi renforce le classement établi les années précédentes : les espèces les plus fréquemment observées entre 212 et 214 restent les mêmes en 215. Ainsi, Pieris rapae (la piéride de la rave), Maniola jurtina (le myrtil) et Pararge aegeria (le tircis) constituent le trio de tête des espèces les plus contactées et représentent à elles trois, près du tiers des données récoltées. L année 215 semble avoir été particulièrement favorable pour 13 espèces qui présentent une fréquence d occurrence de plus de 25% supérieure à la moyenne des années précédentes. Parmi ces espèces plus fréquentes en 215, on retrouve principalement des espèces généralistes et tolérantes (les trois espèces de piérides notamment) mais aussi trois espèces prairiales (Lycaena phlaeas (le cuivré commun), Aricia agestis (le collier de corail), Thymelicus sylvestris (l hespérie de la houlque)). Enfin, trois espèces des milieux chauds et secs présentent une occurrence nettement plus élevée que les années précédentes. A l inverse, 8 espèces se sont révélées nettement moins abondantes cette année. Il s agit principalement d espèces liées aux milieux chauds et secs (5 espèces), ou dans une moindre mesure d espèces au caractère migrateur et dont les effectifs fluctuent logiquement d une année à l autre (Aglais urticae (la petite tortue)) D un point de vue écologique, les espèces les plus fréquentes appartiennent en majorité aux espèces qualifiées de «généralistes». Il s agit d espèces banales, dites «ordinaires» ou migratrices, que l on rencontre potentiellement dans tous les habitats. A l inverse, dans le bas du classement, on retrouve les espèces «spécialistes», liées à des habitats particuliers et moins répandus dans la région (coteaux calcaires, zones humides, pelouses sableuses ). 215, un taux d observations en moyenne plus élevée. Le nombre moyen d observation par transect progresse pour la quatrième année consécutive, mais toutes les communautés écologiques ne suivent pas la même dynamique : - Les espèces «ubiquistes» liées aux milieux ordinaires de friches et jardins présentent une augmentation relativement forte de leur fréquence d observation, responsable en grande partie de l augmentation générale observée. - Les espèces de «campagnes» et celles des «boisements» présentent leur plus grande fréquence d observation depuis le début du suivi. - Le nombre moyen d observations des espèces de milieux chauds et secs fluctue très peu d une année à l autre (+,5 ente 214 et 215). - Les espèces migratrices, sont les seules à présenter un taux moyen d observations plus faible par rapport à l année précédente. L analyse des coefficients de variation confirme les très importantes fluctuations annuelles des espèces migratrices par rapport aux autres communautés (CV=58). A l inverse, avec un coefficient de variation de 5,84, la communauté des espèces liées aux milieux chauds et secs est celle qui présente le moins de fluctuations interannuelles. Pression Code Communauté écologique Coefficient de Variation MOYENNE ANNUELLE D OBSERVATIONS DES COMMUNAUTÉS ÉCOLOGIQUES PAR TRANSECT I II III IV Espèces ordinaires des friches et jardins (= ubiquistes) Espèces des boisements et lisières Espèces des zones humides Espèces des «campagnes» 1599 1348 168 1799 11,73 333 376 351 42 8,21 1 1 2 5-745 724 717 831 6,9 14, 12, 1, 8, 6,,26 6,23 1,82 5,3 1,36 6,16 1,1 6,95 Espèces migratrices Espèces ordinaires des friches et jardins Espèces des boisements et lisières V Espèces des milieux chauds et secs 191 19 168 181 5,84 VI Espèces migratrices 83 581 434 351 58 4, 2,, 1,4 1,18 1,1 1,26 2,33 2,26 2,24 2,61,64,63,54,59 Espèces des «campagnes» Espèces des milieux chauds et secs 5

ABONDANCE RÉGIONALE Les espèces les plus fréquemment observées sont aussi de manière générale les plus abondantes et les classements entre nombre d observations et effectifs sont globalement proches. On notera cependant un certain nombre d exceptions. Par exemple, Melanargia galathea (le demi-deuil), qui n occupe que la 13ème position en terme de fréquence d observation et qui ne représente que 2,28% des données récoltées, occupe la quatrième place en terme d abondance et cumule 8,36% des effectifs comptabilisés. Les trois taxons qui cumulent le plus d effectifs : Maniola jurtina (le myrtil), Pieris rapae (la piéride de la rave) et Pyronia tithonus (l amaryllis), sont tous considérés comme très communs (CC) en Haute-Normandie et représentent plus de 4% des effectifs totaux Rang espèces sont en limite septentrionale d aire de répartition en Haute- Communauté écologique Nom latin Nom commun rareté régionale (statuts 214) recensés depuis le début du suivi. On remarque que les espèces ordinaires des friches et jardins, considérées comme ubiquistes, figurent toutes parmi les 25 espèces les plus comptabilisées. Ces espèces très tolérantes peuvent potentiellement se rencontrer dans tous les habitats et il est logique qu elles apparaissent parmi les plus nombreuses. A l inverse, parmi les espèces les moins abondantes, on retrouve surtout des papillons typiques des milieux les plus chauds et secs, comme les coteaux calcaires ou terrasses alluviales. Beaucoup de ces Normandie et sont donc très rares et souvent présentes en effectifs peu élevés. Total général % des espèces les plus abondantes 212 213 214 moyenne 212-214 215 Variation 215 1 IV Maniola jurtina (Linnaeus, 1758) Le Myrtil CC 6394 16,99% 1329 131 137 1333,33 2394 8% 2 I Pieris rapae (Linnaeus, 1758) La Piéride de la Rave CC 5269 14,% 1314 1 158 1124, 1897 69% 3 I Pyronia tithonus (Linnaeus, 1771) L Amaryllis CC 423 1,69% 843 86 1288 979, 186 11% 4 V Melanargia galathea (Linnaeus, 1758) Le Demi-deuil C 3146 8,36% 176 114 584 921,33 382-59% 5 VI Aglais urticae (Linnaeus, 1758) La Petite tortue C 2829 7,52% 91 976 1459 842, 33-64% 6 II Pararge aegeria (Linnaeus, 1758) Le Tircis C 262 5,48% 435 555 562 517,33 51-1% 7 I Pieris napi (Linnaeus, 1758) La Piéride du Navet CC 1698 4,51% 342 36 447 383, 549 43% 8 IV Coenonympha pamphilus (Linnaeus, 1758) Le Fadet C 1612 4,28% 418 462 338 46, 394-3% 9 I Aglais io (Linnaeus, 1758) Le Paon du jour CC 1161 3,9% 58 35 215 357,67 88-75% 1 I Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758) Le Vulcain CC 191 2,9% 296 23 329 285, 236-17% 11 I Pieris brassicae (Linnaeus, 1758) La Piéride du Chou C 97 2,58% 241 136 247 28, 346 66% 12 V Polyommatus coridon (Poda, 1761) L Azuré bleu nacré PC 94 2,5% 225 428 195 282,67 92-67% 13 VI Colias crocea (Fourcroy, 1785) Le Souci C 81 2,15% 6 562 19 225,67 133-41% 14 IV Polyommatus icarus (Rottemburg, 1775) L Argus bleu commun C 83 2,13% 151 242 181 191,33 229 2% 15 I Anthocharis cardamines (Linnaeus, 1758) L Aurore C 43 1,14% 11 99 94 11, 127 26% 16 VI Vanessa cardui (Linnaeus, 1758) La Belle-Dame C 359,95% 17 136 17 56,67 189 234% 17 IV Aricia agestis (D. & S., 1775) Le Collier de corail AC 358,95% 64 15 64 77,67 125 61% 18 I Gonepteryx rhamni (Linnaeus, 1758) Le Citron C 346,92% 39 83 112 78, 112 44% 19 IV Lasiommata megera (Linnaeus, 1767) La Mégère C 345,92% 46 95 17 82,67 97 17% 2 II Aphantopus hyperantus (Linnaeus, 1758) Le Tristan C 314,83% 127 84 23 78, 8 3% 21 IV Ochlodes sylvanus (Esper, 1777) le Faune C 38,82% 77 89 72 79,33 7-12% 22 V Coenonympha arcania (Linnaeus, 1761) Le Céphale AC 255,68% 28 52 83 54,33 92 69% 23 I Celastrina argiolus (Linnaeus, 1758) L Azuré des Nerpruns C 247,66% 28 83 79 63,33 57-1% 24 II Polygonia c-album (Linnaeus, 1758) Le Robert-le-Diable C 242,64% 56 63 62 6,33 61 1% 25 I Araschnia levana (Linnaeus, 1758) La Carte géographique C 23,61% 43 71 62 58,67 54-8% 26 IV Lycaena phlaeas (Linnaeus, 1761) Le Cuivré commun C 171,45% 56 26 16 32,67 73 123% 27 V Boloria dia (Linnaeus, 1767) La Petite Violette PC 117,31% 51 49 11 37, 6-84% 28 V Erynnis tages (Linnaeus, 1758) Le Point de Hongrie AC 11,29% 31 6 49 28,67 24-16% 29 V Polyommatus bellargus (Rottemburg, 1775) L Azuré bleu céleste AC 82,22% 5 66 1 27, 1-96% 3 V Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) Le Damier de la Succise PC 77,2% 36 7 16 19,67 18-8% 31 IV Thymelicus sylvestris (Poda, 1761) L Hespérie de la Houlque AC 75,2% 1 12 33 15,33 29 89% 32 IV Melitaea parthenoides Keferstein, 1851 La Mélitée des Scabieuses AR 71,19% 36 25 9 23,33 1-96% 33 V Colias alfacariensis Ribbe, 195 Le Fluoré AC 64,17% 9 29 1 16, 16 % 34 IV Leptidea sinapis (Linnaeus, 1758) La Piéride de la Moutarde AC 63,17% 14 15 18 15,67 16 2% 35 II Limenitis camilla (Linnaeus, 1764) Le Petit Sylvain AC 59,16% 6 16 13 11,67 24 16% 36 V Melitaea cinxia (Linnaeus, 1758) La Mélitée du Plantain AR 57,15% 56 18,67 1-95% 37 V Arethusana arethusa (D. & S., 1775) Le Mercure AR 53,14% 15 37 1 17,67-1% 38 V Thymelicus lineola (Ochsenheimer, 188) L Hespérie du Dactyle PC 47,12% 2 16 1 6,33 28 342% 39 II Argynnis paphia (Linnaeus, 1758) Le Tabac d Espagne PC 42,11% 6 12 13 1,33 11 6% 4 V Cupido minimus (Fuessly, 1775) L Argus frêle PC 33,88% 1 18 1 9,67 4-59% 41 V Maculinea arion Linnaeus, 1758 L Azuré du Serpolet RR 32,85% 5 9 16 1, 2-8% 42 V Carcharodus alceae (Esper, 178) La Grisette PC 31,82% 2 9 4 5, 16 22% 43 V Callophrys rubi (Linnaeus, 1758) L Argus vert AC 3,8% 1 4 3 5,67 13 129% 44 V Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758) L Hespérie de la Mauve PC 19,5% 5 11 5,33 3-44% 45 V Papilio machaon Linnaeus, 1758 Le Machaon AC 16,43% 5 5 5 5, 1-8% 46 VI Issoria lathonia (Linnaeus, 1758) Le Petit Nacré AC 14,37% 7 2 1 3,33 4 2% 47 II Melitaea athalia (Rottemburg, 1775) La Mélitée du Mélampyre R 12,32% 1 2 4, -1% 48 V Thymelicus acteon (Rottemburg, 1775) L Hespérie du Chiendent PC 12,32% 2 8 3,33 2-4% 49 V Hamearis lucina (Linnaeus, 1758) La Lucine PC 12,32% 3 1 4 2,67 4 5% 5 V Spialia sertorius (Hoffmannsegg, 181) L Hespérie de la Sangisorbe PC 9,24% 1 1 5 2,33 2 51 II Thecla betulae (Linnaeus, 1758) Le Thécla du Bouleau PC 9,24% 2 1 1, 6 52 III Cyaniris semiargus (Rottemburg, 1775) Le Demi-Argus PC 7,19% 2 3 1 2, 1 53 II Quercusia quercus (Linnaeus, 1758) Le Thécla du Chêne AR 7,19% 4 1,33 3 54 III Lycaena tityrus (Poda, 1761) Le Cuivré fuligineux RR 7,19% 1,33 6 55 II Apatura ilia (D. & S., 1775) Le Petit Mars changeant PC 6,16% 5 1,67 1 56 II Apatura iris (Linnaeus, 1758) Le Grand Mars changeant PC 6,16% 1 4 1,67 1 Pression 6

57 V Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758) Le Flambé PC 5,13% 1 2 1, 2 58 VI Lampides boeticus (Linnaeus, 1767) L Azuré porte-queue AR 5,13% 2,67 3 59 V Lasiommata maera (Linnaeus, 1758) Le Némusien PC 5,13% 1,33 4 6 II Nymphalis polychloros (Linnaeus, 1758) La Grande Tortue PC 4,11% 4 1,33 61 V Brenthis daphne (Bergstrasser, 178) La Nacré de la Ronce E 3,8% 1 2 1, 62 V Melitaea aurelia Nickerl, 185 La Mélitées des Digitales R 3,8% 2,67 1 63 V Hesperia comma (Linnaeus, 1758) Le Comma AR 3,8% 1,33 2 64 V Glaucopsyche alexis (Poda, 1761) L Azuré des Cytises AR 2,5% 1 1,67 65 V Satyrium w-album (Knoch, 1782) Le Thécla de l Orme R 2,5% 1,33 1 66 V Limenitis reducta Staudinger, 191 Le Sylvain azuré RR 1,3% 1,33 Total rang espèces 37625 1,% 8242 9861 9489 9197,33 133 67 Pieris sp (napi/rapae) Piérides indéterminées 259 5,6% 849 511 699 686,33 753 68 Colias sp (alfacariensis/hyale) Fluoré/soufré 189,46% 11 68 11 63, 8 69 Thymelicus sp (sylvestris/lineolus) Hespérie Houlque/Dactyle 8,2% 3 2 3 2,67 5 7 Polyommatus sp (coridon/bellargus/icarus) Azurés bleus 6,1% 1 3 2 2, 1 71 Satyrium sp (pruni/illicis/w-album) Thécla 1,% 1,33 Total tous rangs 4655 925 1445 125 18 16 espèces présentent des effectifs de plus de 25% supérieurs à la moyenne des années précédentes. Il s agit surtout d espèces généralistes ou prairiales. Cinq espèces des milieux chauds et secs en font également parties. Elles ne sont cependant pas représentatives de l ensemble de cette communauté écologique puisque en 215, 11 taxons de cette communauté présentent des abondances très inférieures à la moyenne des années précédentes. Les espèces les plus communes responsables de la hausse constatée de l abondance en 215 Le graphique ci-contre présente la répartition des effectifs cumulés par statuts de rareté. On remarque une augmentation progressive de l abondance sur l ensemble du suivi. Ces résultats globalement à la hausse doivent néanmoins être relativisés puisqu il apparait que seules les espèces les plus communes tendent à devenir plus abondantes et que les espèces plus rares, présentent pour leur part à des effectifs plus stables. On constate ainsi que l augmentation de l abondance globale en 215 est provoquée par les espèces considérées comme «Très Communes» («CC»), notamment les Piérides (P.rape, P.napi et P.brassicae) ou encore Maniola jurtina (le myrtil) qui présentent toutes les quatre leur abondance la plus élevée depuis le début du suivi. Les espèces des autres catégories ne présentent pas de hausse particulière et seraient même plutôt à la baisse pour les espèces des catégories «C» et «PC». Pression 12 RÉPARTITION ANNUELLE DES EFFECTIFS OBSERVÉS PAR STATUTS DE RARETÉ 1 8 6 4 2 558 281 39 289 341 18 4124 315 4832 5484 453 545 21 345 3217 73 E RR R AR PC AC C CC 7

ABONDANCE RÉGIONALE (SUITE) Les espèces des milieux chauds et secs, de moins en moins abondantes Les deux graphiques ci-dessous expriment l abondance relative annuelle par transect en fonction des communautés écologiques. Le premier présente l indice brut (effectifs/nombre de transects), le second présente la même information, exprimée cette fois-ci sous forme de proportion moyenne par transect. La baisse de l abondance des espèces des milieux chauds et secs se poursuit de manière très importante. Alors que les papillons de cette communauté représentaient 17,7% des effectifs en 212 et 18,4% en 213, ils n en représentent plus que 1,8% en 214 et seulement 6,7% en 215 A l inverse, après trois années de déclin modéré, les espèces de «campagne» ont été observées en plus forte abondance cette année. Il semble que cette augmentation soit essentiellement provoquée par une espèce : Maniola jurtina, (le myrtil) qui s est révélée très abondante cette année. Les communautés des espèces forestières ne présentent pas de variations marquées, toutefois leurs faibles effectifs et leur proportion en baisse en 215 amènent à surveiller l évolution de cette communauté dans les prochaines années. On notera l absence de la communauté des espèces de zones humides pour laquelle seules deux espèces ne représentant que,4% des effectifs totaux (14 spécimens), ont été observées. Ces résultats quasi négligeables ne ressortent pas sur le graphique. 4 35 3 25 2 15 1 5,38 14,43 11,57 2,2 6,85 Abondance relative par transect (indice) 2,32 7,38 5,8 5,98 5,17 4,96 14,47 2,1 6,9 1,98 16,63 2,18 1,75 3,44 2,27 Espèces migratrices Espèces ordinaires des friches et jardins Espèces des boisements et lisières Espèces des «campagnes» Espèces des milieux chauds et secs Pression 1% 9% 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% % Abondance relative par transect (proportion) 1,3% 5,2% 35,7% 7,% 7,2% 23,8% 22,8% 17,7% 18,4% 15,9% 15,6% 45,4% 6,6% 21,7% 31,8% 1,8% 5,9% 49,2% 6,5% 6,7% Espèces migratrices Espèces ordinaires des friches et jardins Espèces des boisements et lisières Espèces des «campagnes» Espèces des milieux chauds et secs 8

ABONDANCE RÉGIONALE (SUITE) Des indices d abondances globalement stables Le calcul des indices d abondances à l aide du logiciel TRIM ne permet pas encore de déterminer de tendances évolutives pour les trois communautés d espèces «forestières, «des campagnes» et «ubiquistes». Ces trois communautés apparaissent plutôt stables. Seule la communauté des espèces des «milieux chauds et secs» semble marquer un déclin, mais ce dernier est considéré pour le moment comme non significatif (p>,5). Les constats que nous faisons ici semblent en cohérence avec les dynamiques nationales qui mettent en avant une stabilité des espèces généralistes et un déclin assez marqué des espèces des pelouses et landes. EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE Cette quatrième année de suivi confirme que toutes les espèces ne présentent pas les mêmes évolutions d effectifs d une année à l autre. Bien au contraire, certains papillons possédant pourtant des affinités écologiques proches, peuvent parfois présenter des dynamiques opposées. Ces fluctuations saisonnières, très marquées pour certaines, peuvent être directement dépendantes de facteurs tels que les phénomènes migratoires, les conditions météorologiques ou tout simplement les cycles saisonniers propres à beaucoup d espèces. Il est indispensable de bien distinguer ces fluctuations inter annuelles à court terme, liées à des facteurs environnementaux bien identifiés, et les tendances à long terme en lien avec des facteurs plus difficilement perceptibles, comme les modifications de l environnement, les changements climatiques ou la fragmentation des paysages. Les quelques exemples spécifiques développés ci-dessous appartiennent aux diverses communautés écologiques et illustrent les différents cas de figures rencontrés. Pour certaines espèces, cette quatrième année de suivi renforce les dynamiques en cours depuis le début du suivi, mais pour d autres, 215 marque une rupture. Pression,5 Gonepteryx rhamni Le citron Fréquence d'occurence de Gonepteryx rhamni par année 15 Effectifs de Gonepteryx rhamni par année Gonepteryx rhamni est un rhopalocère considéré comme Commun en Haute-Normandie. Il se rencontre dans tous les habitats de la région, où il va plus particulièrement rechercher les zones d ourlets et de lisières. Il a été classé dans le groupe I «Espèces ordinaires considérées comme ubiquistes».,4,3 1,2,1 5 9

EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE (SUITE) L espèce voit sa fréquence d occurrence augmenter sur l ensemble du suivi. Les effectifs comptabilisés suivent exactement la même dynamique, malgré un léger repli en 215. En progression au niveau national (MANIL et& al., 214), il semble que l espèce suive la même tendance dans la région. Pieris sp. (napi/rapae) Piérides de la rave et du navet Les piérides de la rave et du navet (Pieris rapae et Pieris napi) sont deux rhopalocères considérés comme Très Commun en Haute-Normandie. Ils présentent des écologies très proches et s observent fréquemment ensemble. Du fait de leur distinction peu aisée lorsqu ils sont en vol et de leur grande abondance sur certain transects, tous les spécimens rencontrés ne peuvent pas être déterminés au rang spécifique. Nous proposons donc d étudier ensemble le complexe formé par ces deux taxons. Abondants dans tous types d habitats, ils ont été classés dans le groupe I «Espèces ordinaires considérées comme ubiquistes». Fréquence d'occurence de Pieris sp (napi/rapae) par année Effectifs de Pieris sp (napi/rapae) par année 1,8,6,4,2 35 3 25 2 15 1 5 Pression Le complexe Pieris napi/rapae a été observé sur 92% des transects en 212, 93,5% en 214 et 95% en 215. Il s agit non seulement du taxon pour lequel la fréquence d occurrence est la plus élevée, mais aussi du plus abondant (32 individus comptabilisés en 215). Stable du point de vue de sa fréquence, l abondance présente un peu plus de variabilité, mais la tendance générale de ce complexe d espèces est à la progression. Thymelicus sylvestris L hespérie de la houque Thymelicus sylvestris est un rhopalocère considéré comme Assez Commun en Haute-Normandie. Il fréquente une large gamme d habitats herbeux, souvent à proximité des haies ou lisières. Il a été classé dans le groupe IV «Espèces typiques des campagnes (milieux prairiaux)». Fréquence d'occurence de Thymelicus sylvestris par année Effectifs de Thymelicus sylvestris par année,5 5,4 4,3 3,2 2,1 1 1

EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE (SUITE) Pratiquemment absent lors de la première année de suivi, sa fréquence d occurence comme ses effectifs augmentent progressivement en 213 et 214. 215 marque un certain repli, même si sur les quatre années, l espèce est globalement en progression. Coenonympha pamphilus Le fadet commun Coenonympha pamphilus est un rhopalocère considéré comme Commun en Haute-Normandie. C est une espèce typique des milieux ouverts prairiaux qui se reproduit sur diverses espèces de graminées. Il a été classé dans le groupe IV «Espèces typiques des campagnes (milieux prairiaux)». Fréquence d'occurence de Coenonympha pamphilus par année Effectifs de Coenonympha pamphilus par année,5 5,4 4,3 3,2 2,1 1 Cette espèce présente des fluctuations interannuelles perceptibles, mais globalement modérées. Il est donc difficile sur cette base de conclure à une tendance d évolution de l espèce. Néanmoins, à l échelle national, il semble que Coenonympha pamphilus présente une lente érosion de ses effectifs. Cette espèce prairiale est donc à surveiller sur le long terme. Pression Lycaena phlaeas Le cuivré commun Lycaena phaleas est un rhopalocère considéré comme Commun en Haute-Normandie. Plutôt généraliste, il fréquente divers habitats ouverts, mais recherchera préférentiellement les zones prairiales où pousse sa plante-hôte : l oseille. Il a été classé dans le groupe IV «Espèces typiques des campagnes (milieux prairiaux)». Fréquence d'occurence de Lycaena phlaeas par année Effectifs de Lycaena phlaeas par année,5 5,4 4,3,2,1 3 2 1 Présent sur près de 12% des transects en 212 (indice de fréquence de,118) pour un peu plus de 4 individus comptabilisés, l espèce avait marqué un recul de plus de 5% les deux années suivantes, autant en terme de fréquence que d effectifs. L année 215 montre un retour à son niveau de 212. Sur l ensemble du suivi, l espèce apparait donc stable. 11

EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE (SUITE) Les trois exemples précédents correspondent à des espèces prairiales, aux exigences écologiques relativement proches. Ces trois papillons peuvent coloniser les mêmes types d habitats et sont régulièrement observés sur les mêmes sites. Pourtant, leurs dynamiques à court terme sont totalement différentes. Alors que Thymelicus sylvestris apparait plus régulier et abondant dans nos suivis, sa tendance au niveau national serait plutôt à la baisse (MANIL & al. 214 -bilan STERF 25-213). Il serait étonnant que la tendance régionale soit à l inverse de la nationale. Cette situation illustre donc la nécessité de poursuivre nos suivis sur une plus longue période afin de définir des tendances régionales fiables. Polyommatus coridon L argus bleu-nacré Polyommatus coridon est un rhopalocère considéré comme Peu Commun en Haute-Normandie. Il s agit d une espèce dite «grégaire», c est-à-dire que lorsque l espèce est présente sur un site, les effectifs peuvent atteindre des niveaux très élevés (plusieurs centaines d individus). Il est typique des pelouses calcicoles et a été classé dans le groupe V «Espèces typiques des milieux chauds et secs». Fréquence d'occurence de Polyommatus coridon par année Effectifs de Polyommatus coridon par année,5 5,4 4,3 3,2 2,1 1 Pression Sa fréquence d occurrence depuis le début du suivi est relativement faible (+/-,1) mais stable. En revanche, ses effectifs présentent des variations interannuelles plus prononcées. Concrètement, cela signifie que d une année à l autre l espèce est toujours observée sur le même petit nombre de transects, mais que les effectifs comptabilisés peuvent quant à eux, varier du simple au double selon les années. L impression de déclin des effectifs n est pas nécessairement une tendance de fond et on ne peut exclure que ces variations soient dues au cycle de l espèce (connue pour présenter des variations d effectifs importantes d une année à l autre). L espèce semble actuellement stable au niveau national. Melanargia galathea Le demi-deuil Melanargia galathea était un rhopalocère considéré comme «Très Commun» en Haute-Normandie à la fin du XXème siècle (DARDENNE et SAUVAGERE, 1999). Lors de l actualisation de cette liste en 214 (LORTHIOIS & al., 214), l espèce a été rétrogradée d une catégorie. Elle est aujourd hui considérée comme «Commune» dans la région. Il s agit aussi d une espèce grégaire présentant des effectifs localement très importants (plusieurs centaines d individus). Il n est pas strictement lié aux pelouses calcicoles, mais il apprécie nettement les secteurs plus secs et ensoleillés. Il a été classé dans le groupe V «Espèces typiques des milieux chauds et secs». 12

EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE (SUITE),5,4,3 Fréquence d'occurence de Melanargia galathea par année 15 1 Effectifs de Melanargia galathea par année,2,1 5 Malgré une fréquence d occurrence un peu plus élevée en 215 qu en 214, le demi-deuil marque un net repli depuis quatre ans. Cette impression est encore plus marquée au niveau des effectifs. On peut aujourd hui être inquiet pour cette espèce dont le recul au niveau national semble lent, mais avéré (MANIL & al., 214). Aphantopus hyperanthus Le tristan Aphantopus hyperanthus est un rhopalocère considéré comme Commun en Haute-Normandie. Il fréquente les lisières et prairies en bord de boisement. Il a été classé dans le groupe II «Espèces typiques des boisements et lisières». Pression Fréquence d'occurence de Aphantopus hyperanthus par année Effectifs de Aphantopus hyperanthus par année,5 15,4,3 1,2,1 5 L espèce voit sa fréquence d occurrence décliner fortement entre 212 et 214, passant d un indice de,134 à,34, mais remonter en 215 à,1. Les effectifs suivent exactement la même dynamique. Il est encore prématuré de conclure au recul de cette espèce dans la région car rien n exclut qu il s agisse d un cycle de fluctuation interannuel normal pour cette espèce. Néanmoins, au niveau national, l espèce apparait en déclin modéré (MANIL & al., 214). 13

EXEMPLES SPÉCIFIQUES D ÉTUDE (SUITE) Pararge aegeria est un rhopalocère considéré comme Commun en Pararge aegeria Le tircis Haute-Normandie. C est un hôte typique des clairières, lisières ou chemin forestier, même s il peut aussi fréquenter les secteurs bocagers, les parcs ou jardins arborés. Il a été classé dans le groupe II «Espèces typiques des boisements et lisières». 1 Fréquence d'occurence de Pararge aegeria par année 6 Effectifs de Pararge aegeria par année,8,6,4,2 5 4 3 2 1 L espèce voit sa fréquence d occurrence légèrement progresser sur l ensemble du suivi. Les effectifs présentent la même dynamique même si l espèce s est révélée un peu moins abondante en 215 que les deux années précédentes. Stable au niveau national, l espèce semble en très légère progression dans la région. ANALYSE PAYSAGÈRE Le paysage haut-normand n est pas homogène. Sept entités paysagères aux contextes géographiques, morphologiques, biologiques et parfois climatiques différents sont distinguées. Selon ces secteurs, la disponibilité, la quantité, la qualité, la diversité en milieux naturels, ainsi que les pressions anthropiques ou les conditions microclimatiques peuvent être variables. Tous ces facteurs peuvent influer sur les populations de rhopalocères et sur leurs évolutions à moyens et longs termes. Les graphiques ci-contre présentent pour chaque entité paysagère le nombre annuel d espèces observées. Nous distinguons les espèces à caractère thermophile, c est-à-dire liées aux milieux chauds et secs dans la région, par rapport aux autres communautés. Nous considérons que l évolution de ces espèces thermophiles pourrait, à moyen terme, servir d indicateur pour évaluer l impact des modifications climatiques sur le peuplement de papillons diurnes de la région. LE PAYS DE BRAY ET ENTRE CAUX ET VEXIN LE PLATEAU DE l'eure 5 4 3 autres espèces nombre d'espèces thermophiles 5 4 3 autres espèces nombre d'espèces thermophiles 2 1 moyenne de l'entité paysagère 2 1 moyenne de l'entité paysagère moyenne régionale moyenne régionale 14

ANALYSE PAYSAGÈRE (SUITE) LE VEXIN NORMAND LA VALLEE DE LA SEINE 5 4 autres espèces 5 4 autres espèces 3 nombre d'espèces thermophiles 3 nombre d'espèces thermophiles 2 1 moyenne de l'entité paysagère 2 1 moyenne régionale moyenne de l'entité paysagère moyenne régionale PAYS OUEST DE L'EURE PETIT CAUX 5 4 autres espèces 5 4 autres espèces 3 nombre d'espèces thermophiles 3 nombre d'espèces thermophiles 2 1 moyenne de l'entité paysagère 2 1 moyenne régionale moyenne de l'entité paysagère moyenne régionale Pression PAYS DE CAUX 5 4 autres espèces 3 nombre d'espèces thermophiles 2 1 moyenne de l'entité paysagère moyenne régionale Un gradient sud-est / nord-ouest Les entités paysagères de la moitié sud-est de la région hébergent globalement plus d espèces que celles de la moitié nord-ouest. Au sein de ces entités, le nombre d espèces thermophiles est globalement plus important que sur le reste du territoire. Cette situation s explique notamment par le contexte climatique plus chaud et sec du sud-est de la région (du plateau de Saint-André au 15 Sud du Pays de Bray, en passant par le Vexin et la vallée de Seine), qui favorise le développement des espèces d affinités méridionales. D autre part, la diversité des habitats (coteaux calcaires, terrasses alluviales) favorisent dans ce secteur le développement d espèces qu on ne retrouve pas sur le reste du territoire.

ANALYSE PAYSAGÈRE (SUITE) Les espèces d affinités méridionales : des effectifs variables selon les entités paysagères Une analyse plus détaillée montre que deux entités : le «Pays de Bray et entre Caux et Vexin» d une part et le «Plateau de l Eure» d autre part, présentent des richesses spécifiques moyennes assez nettement supérieures à la moyenne régionale (respectivement 41,5 et 41,3 pour une moyenne toutes entités confondues de 33,6). Dans ces deux secteurs, le nombre d espèces d affinités thermophiles est très important et représente chaque année entre un quart et un tiers des espèces observées. La diversité des habitats présents au sein de ces entités et leur positionnement méridional favorise un plus grand nombre d espèces que dans le reste de la région. Deux autres entités : le «Vexin normand» et la «vallée de Seine» présentent depuis le début du suivi des richesses spécifiques très proches de la moyenne régionale (35,5 et 31,8). Le nombre d espèces thermophiles est conséquent et représentent entre 15 et 2% des espèces observées chaque année. On pourra s étonner que la vallée de la Seine ne présentent pas plus d espèces thermophiles alors que l on retrouve sur ce territoire les habitats les plus chauds et secs de la région (coteaux calcaires et terrasses alluviales). Cette situation est liée au biais induit par le tirage au sort réalisé pour déterminer l emplacement des carrés de suivis. En effet, le hasard fait qu aucun site de coteaux calcaires de la vallée de Seine n est inventorié dans le cadre de ce programme. Enfin, les trois dernières entités : «Les Pays Ouest de l Eure», le «Petit Caux» et le «Pays de Caux» présentent des richesses spécifiques moyennes plus faibles que le niveau régional global (respectivement, 29,9 ; 28,3 et 27). Ces résultats d espèces plus faibles s expliquent en grande partie par un nombre d espèces d affinités thermophiles plus restreint. L absence d habitats chauds et secs dans ces entités paysagères et leur positionnement plus au nord-ouest de la région limitent le développement des espèces thermophiles. FACTEUR MÉTÉOROLOGIQUE Le facteur météorologique intervient à deux niveaux : - les conditions en place le jour de la réalisation des inventaires - Le climat global tout au long de l année Ces deux aspects météorologiques influent sur nos résultats globaux. En effet, un inventaire réalisé par des conditions «favorables» ne présentera pas forcément les mêmes résultats selon qu il succède à quinze jours de très beau temps au cours d une année globalement chaude ou s il ne s agit que d une éclaircie au cours d un mois globalement froid et pluvieux. Une saison 215 contrastée Nous proposons ici un résumé du climat général de l année 215. Ces informations sont issues de Météo France (www.meteofrance.fr). Après un hiver 214/215 parmi les plus doux jamais enregistré, l année 215 poursuit sur la même lancée. Elle se caractérise par sa température moyenne élevée, supérieure à la moyenne d un peu plus d un degré. 215 est la troisième année la plus chaude de l histoire de la météorologie après 214 et 211. Dans le même temps, les précipitations sont déficitaires de 1 à 2% selon les secteurs de la région. Des températures élevées et des pricipitations limitées, sont généralement synonyme d une plus grande activité chez les papillons. Néamoins, ces conditions météorologique globalement chaudes et sèches se sont surtout présentées en début de saison, notamment en avril et juin, avec un taux d ensoleillement plus élevé et des précipitations très faibles. En revanche, le mois d aout s est révélé particulièrement arrosé (+16%) et celui de septembre plus froid que la moyenne. En résumé, tout le début de saison s est révélé très propice aux papillons et à leur observation alors que la fin de saison a été bien plus défavorable. Dans ces conditions, il n est pas surprenant de constater que les espèces précoces présentent de meilleurs résultats que celles plus tardives. Des inventaires 215 dans la moyenne L activité des insectes et en particulier des papillons est intimement liée aux conditions climatiques. En Haute-Normandie, il arrive fréquemment que ces dernières perturbent le cycle biologique des papillons ou le bon accomplissement des suivis. Ainsi, pour obtenir une «image globale» des conditions météorologiques lors de la 16 réalisation des relevés, il est proposé un coefficient météorologique de synthèse, correspondant à la moyenne des coefficients attribués à chaque observation de l année concernée. Plus ce coefficient annuel est élevé, plus les relevés ont été effectués par des conditions météorologiques globalement favorables à l observation des papillons.

FACTEUR MÉTÉOROLOGIQUE (SUITE) Pour les quatre années de suivis ce coefficient météorologique est compris entre 8 et 9 Avec un coefficient météorologique de 8,38, les relevés de 215 se situent dans la moyenne des années précédentes. Des relevés effectués dans des conditions globalement similaires aux années précédentes. Le climat normand n offre pas toujours la possibilité d effectuer l ensemble des relevés par des conditions optimales. Depuis le début du suivi, on peut ainsi constater que si environ 8% des relevés ont été effectués chaque année par des conditions propices aux papillons (optimales, favorables et acceptables), les observateurs ont été contraints dans certains cas de se contenter de conditions médiocres pour réaliser leurs inventaires (entre 12 et 2% CE QU IL FAUT EN RETENIR 1% 8% 6% 4% 2% % 32,73% 32,66% 29,92% 2,63% 17,42% 34,45% 36,72% 45,47% 12,42% selon les années). Enfin, quelques relevés correspondent à des conditions défavorables (2,5% en 215). Ce genre de situation reste rare et se produit lorsque les conditions météorologiques se dégradent rapidemment en cours de suivi, obligeant l observateur à terminer le carré NUMNAT dans des conditions plus mauvaises qu au début. Tant que la part de relevés effectués dans des conditions peu propices restent à peu près équivalente d une année à l autre, cela n a pas de conséquence sur l analyse de nos résultats. Proportions de relevés effectués par type de conditions météorologiques 12,11% 11,41% Cette année de suivis 215 se caractérise par des résultats contrastés. Alors que plusieurs indicateurs sont à la hausse (indice d abondance, richesse spécifique annuelle, occurrence), une analyse écologique plus fine montre que ces augmentations ne sont provoquées que par un faible nombre d espèces, très tolérantes, très communes et déjà très abondantes dans la région. Derrière cette progression de façade, on perçoit la situation fragile de nombreuses espèces spécialistes, notamment liées aux milieux chauds et secs, qui dans le meilleur des cas se maintiennent, mais qui le plus souvent continuent de présenter des baisses d effectifs. En d autres termes, une minorité d espèces très tolérantes et répandues tend à devenir de plus en plus fréquente et abondante, aux dépens d une majorité plus exigeante d espèces et en situation plus fragile. Si ce constat se confirmait dans les années à venir, il illustrerait un phénomène probablement enclenché depuis quelques décennies : la banalisation du peuplement régional de Rhopalocères. 6,41% 13,87% 24,45% 43,1% 15,91% optimales favorables acceptables médiocres Pression défavorables 17