Mobilisation des ressources du Marché financier en faveur des services publics d approvisionnement en eau en Afrique



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Transcription:

Mobilisation des ressources du Marché financier en faveur des services publics d approvisionnement en eau en Afrique Atelier des Praticiens organisé du 79 août 2006 à Pretoria, en Afrique du Sud Ce rapport présente les résultats de l atelier sur la mobilisation des ressources du marché à partir des Marchés financiers locaux en Afrique qui s est tenu à Pretoria en Afrique du Sud en août 2006. L atelier s est penché sur les défis de l accélération du financement par les marchés afin d améliorer la fourniture de services sur le continent et de la confirmation que ces investissements débouchent sur une fourniture durable de services.

Contexte Le Programme pour l Eau et l Assainissement (PEA) un partenariat international visant à améliorer les politiques, les pratiques et les capacités du secteur de l eau et de l assainissement a coorganisé du 7 au 9 août 2006 à Pretoria (Afrique du Sud), un atelier des praticiens africains sur : Le Marché financier pour les services publics d approvisionnement en eau en Afrique. L atelier a porté essentiellement sur les deux défis majeurs liés à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d eau et d assainissement. L objectif visé est de parvenir à mobiliser des ressources financières supplémentaires en vue de promouvoir le secteur de l eau, et de s assurer que ces investissements permettent la fourniture durable de services. L atelier a réuni environ 100 personnes en provenance de 25 pays, dont des responsables des services publiques d approvisionnement en eau et des organes chargés de la réglementation du secteur de l eau, ainsi que des acteurs majeurs du secteur financier, notamment des représentants des banques commerciales, d agences de notation, des assurances et des agences de développement chargées de l élaboration des projets dans le secteur. L atelier était une initiative conjointe du Programme pour l eau et l assainissement région Afrique (PEAAF), de la Banque africaine de développement (BAD), du 2 Département sudafricain chargé des questions de l eau et de la foresterie (DWAF), du Fonds d appui aux Partenariats Publicprivé dans le secteur des Infrastructures (PPIAF), du Partenariat des sociétés publiques d approvisionnement en eau (WUP) et l Institut de la Banque Mondiale (WBI). Le fonds municipal de la Société financière internationale (SFI) a participé et a, également, pris en charge certains participants. Les résultats de l atelier s inscriront dans l initiative mondiale du PEA financé par le Département britannique pour le développement international (DFID), qui vise à favoriser l utilisation du potentiel du secteur privé local dans la prestation des services d approvisionnement en eau et d assainissement au profit des populations démunies. Les approches actuelles qui s appuient sur le financement public en provenance des Gouvernements et des bailleurs de fonds sont devenus insuffisants pour répondre à la question de la mobilisation des ressources et de l amélioration du système de prestation de services. Il s avère donc indispensable d envisager de nouveaux moyens pour combler ce déficit de financement, parallèlement à la mise en œuvre des réformes dans la gestion du secteur, et à l amélioration de la viabilité financière des services publics comme l indiquent les rapports des différentes réunions d experts telles que celles présidées par Michel Camdessus et Angel Gurria. L atelier a porté sur la meilleure compréhension des défis de la promotion du marché financier en vue d améliorer la prestation des services en Afrique. Trois thèmes principaux ont été à l ordre du jour du programme de cet atelier: les réformes/stratégies pratiques visant à améliorer la viabilité financière des services publics et les leçons tirées des expériences

Market Finance for African Water Utilities Practitioners Workshop, 79 August 2006, Pretoria, South Africa Mobilisation des ressources du Marché financier en faveur des services publics d approvisionnement en eau en Afrique relatives aux diverses transactions financières réalisées à ce jour en vue d améliorer la bancabilité et l accès des services publics au marché financier; l évaluation de la capacité financière des services publics du point de vue des institutions financières et des agences de notation, ainsi que l appréciation des mesures pour améliorer la bancabilité et l accès au marché financier pour les services publics; et l examen des nouvelles possibilités de financement et d assistance technique pour faciliter les diverses transactions. Les débats de l atelier ont été alimentés par des études de cas détaillées sur quelques sociétés d eau ainsi que par une enquête menée auprès des différents services publics représentés en vue d évaluer leur capacité à accéder aux marchés financiers locaux. Les points à l ordre du jour de l atelier comprennent ce qui suit: L accès au marché financier et la réforme des services publics sont liés La viabilité financière est un facteur déterminant pour la bancabilité et l accès aux financements privés. Plusieurs stratégies pratiques ont été adoptées et menées avec succès par plusieurs services publics d approvisionnement en eau en Afrique en vue de réaliser leur viabilité financière, comme l ont montré les études des cas de National Water and Sewerage Corporation (Ouganda), l Office national de l eau et de l assainissement (ONEA) du Burkina Faso, la Société nationale d exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) de Tunis, et Johannesburg Water. La mise en œuvre des différentes stratégies a été rendue possible grâce aux Réformes institutionnelles et réglementaires qui ont été opérées aussi bien au niveau externe qu au niveau interne sur le continent. Un des instruments le plus pertinent qui a été utilisé a été la mise en place de contrat de performance entre les gouvernements et les sociétés d eau, s étendant aux membres du personnel des sociétés. Ce type de contrat peut aussi servir à limiter les ingérences politiques dans l exploitation quotidienne des services publics. L accès au marché financier est un stimulant pour mener les réformes institutionnelles et réglementaires externes ainsi que les réformes de gestion interne, d autant temps plus que la bancabilité exige la viabilité financière soutenue par des réformes externes. Cellesci permettent l amélioration de la gestion des services publics. Un marché financier approprié peut influencer des améliorations durables en termes de la performance du service public. La nécessite de démontrer et de faciliter les transactions du marché Plusieurs exemples de transactions réalisées sur le marché financier en Afrique du financement du fonds de roulements à celui d investissements importants ont été présentés lors de l atelier. Ces transactions étaient illustrées à travers les études de cas des transactions effectuées par les Municipalités de Johannesburg et de Durban dans le cadre de leurs investissements pour l approvisionnement en eau. Elles l ont été également à travers la présentation des partenariats publics et privés faites par la SONES et la SDE du Sénégal ainsi que le cas de Sulemanzi en Afrique du sud pour le financement de la réalisation des investissements dans des grosses infrastructures, de même que le financement par le marché des besoins en fonds de roulements qui ont été mobilisés par plusieurs services publics présents à l atelier. Néanmoins, il y a une grande disparité de niveaux de prédisposition des différents services publics pour l accès au marché. Un consensus s est cependant dégagé sur le fait que le meilleur moyen pour aller de l avant doit être recherché dans les transactions réalisées sur le terrain. Dans ce contexte, il est cependant important de reconnaître que les services publics ont plus besoin des banques et des autres dispositifs et programmes d appui que les banques n ont besoin d elles cela malgré l apparition ces dernières années d un intérêt grandissant pour le secteur de l eau. Au cours de l atelier, les institutions locales de financement (Ifs) ont démontré un intérêt pour le secteur de l eau, mais ont considéré que les risques associés au secteur sont perçus comme étant élevés et parfois difficiles à évaluer. En conséquence, ceci pourrait entraîner des frais de transaction très élevés pour les premières transactions. Aussi, pour pouvoir intéresser et impliquer activement les Ifs dans le secteur, des instruments de financement novateurs ainsi que le financement de l assistance technique aux transactions s avèrent essentiels. Les délibérations de l atelier ont également montré l existence d une concurrence entre les banques de développement et les bailleurs de fonds sur le marché financier qui se manifestent souvent en termes d effet d éviction.

Quelques messages clés Le marché financier et la réforme des services publics sont étroitement liés La viabilité financière peut être réalisée dans le secteur de l eau. La National Water and Sewerage Corporation (Ouganda), l Office national de l eau et de l assainissement (ONEA) du Burkina Faso, la Société nationale d exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) de Tunis, et Johannesburg Water ont fait des présentations sur des stratégies pratiques permettant d atteindre la viabilité financière. La viabilité financière s avère être une condition sine qua non pour accéder au financement privé et transformer les investissements dans les services publics en des opportunités de financements banquables. La bancabilité nécessite des réformes institutionnelles et réglementaires aussi bien au niveau externe qu au niveau interne. Le marché financier peut être utile pour la réalisation des améliorations durables en termes de performance des services publics, à travers la mise en place des mesures d incitation pour mener des réformes. Le potentiel des transactions du marché sera essentiellement renforcé par un système de transfert intergouvernemental prévisible, fiable et régulier, en plus des tests de performances (benchmarks). Nécessité de démontrer et de créer des possibilités de transactions du marché Les transactions réalisées aux conditions du marché par les services publics d approvisionnement en eau en Afrique se sont généralement effectuées pour financer les fonds de roulement ou les gros investissements. Les exemples comprennent entre autres les municipalités de Durban et de Johannesburg, SONES/ SDE (Sénégal) et Sulemanzi (Afrique du sud). Les délibérations de l atelier ont suggéré la nécessité de concentrer les efforts sur l établissement d un marché intermédiaire pour des transactions susceptibles de contribuer à l amélioration des opérations qui pourront déboucher sur des augmentations des revenus nets. Le secteur de l eau présente des risques élevés et parfois difficiles à examiner. Il s avère donc important de les identifier pour mieux les comprendre et les réduire. En outre, il existe entre les services publics d eau, une disparité considérable en matière d aptitude à accéder au marché financier. Cela ressort clairement des résultats du questionnaire d enquête sur les services publics ainsi que des débats de l atelier. Ceuxci ont permis de noter ce qui suit : i) Les services publics ne sont pas les seules institutions à solliciter les emprunts les sociétés propriétaires d actifs, les Municipalités et les partenaires privés cherchent également à accéder au marché financier ; ii) la prédominance des bilans ainsi que les structures des projets pour le prêt ; iii) l utilisation des structures communes, surtout dans le cadre d accès direct au marché ; iv) la nécessité d améliorer les termes de crédit en raison des risques élevés perçus ; v) dans le cadre d emprunt au niveau du secteur de l eau, les suretés et garanties constituent des facteurs clés. Le financement au développement et l aide internationale pour le développement (AED) devraient compléter plutôt que soustraire en créant un effet d éviction les ressources du marché financier. Ils doivent également chercher à faire en sorte que les opportunités existantes facilitent les transactions du marché et à démontrer leur faisabilité. Une nécessité de renforcer la «niche pour le secteur de l approvisionnement en eau» dans les multiples instruments et facilités d appui qui sont disponibles pour faciliter l accès au marché financier. Il existe beaucoup d opportunités permettant l accès au marché financier pour le financement des infrastructures. Ces opportunités ont été présentées à l atelier. Une niche pour l eau s avère indispensable en vue de permettre l accès des services publics et des institutions financières locales à ces types de financement. L utilisation d agence de notation facilite une évaluation indépendante de la part des créanciers potentiels et des structures et projets impliqués dans ces transactions tout en permettant aux sociétés de mener leur autoévaluation. Les agences de notation amènent également une meilleure compréhension des risques aussi bien pour les services publics que pour les services financiers et aide à déterminer la nature des améliorations de termes de crédit qui seront nécessaires. Il existe des instruments et programmes novateurs de financement pour encourager l accès aux marchés à travers l amélioration des termes de crédit (exemple : Aide basée sur les résultats (ABR), Development Credit Authority (DCA), Facilité africaine de l eau (FAE), African Trade Insurance Agency (ATI) et Banque européenne d investissement (BEI)). Pour bénéficier de ces facilités, un soutien spécifique basé sur les Etats s avère nécessaire, étant donné que les coûts de transaction sont élevés. Une récente évaluation du PPIAF révèle l existence d une grande variété de soutiens pour le développement de projets, disponibles pour les différentes phases du cycle de développement d un projet ; cependant leur utilisation requière un parrainage crédible» sur le terrain. La SFI apporte également un soutien au développement de projets mais, une attention particulière devrait être portée au secteur de l eau pour l accès à ses facilités.

Market Finance for African Water Utilities Practitioners Workshop, 79 August 2006, Pretoria, South Africa Mobilisation des ressources du Marché financier en faveur des services publics d approvisionnement en eau en Afrique Pour tirer profits du marché financier en faveur du secteur de l eau, le financement au développement doit s intégrer et compléter les ressources du marché financier plutôt que de créer un effet d éviction et accroître les opportunités d effectuer des transactions sur le terrain en vue de démontrer leur faisabilité. Une nécessité de créer et renforcer une niche pour le secteur de l approvisionnement en eau dans les nombreux instruments et structures d appui disponibles pour promouvoir l accès au marché financier. Les présentations faites à l atelier par les institutions de financement et les partenaires au développement ont montré la disponibilité d un bon nombre d instruments financiers et de possibilités pour promouvoir l accès au marché financier pour le financement des infrastructures. Cependant, aucune attention particulière n a été accordée au secteur de l approvisionnement en eau, en raison des complexités du secteur et de la perception des risques qui lui sont associés, notamment ceux se rapportant à la gouvernance et aux questions d ordre social et environnemental. Une fois atteint un certain degré de préparation, les services publics devraient essayer d accéder au marché financier et de mettre au point des stratégies pour se faire connaître auprès des institutions financières et devenir attractives. En définitive, les conclusions se sont orientées vers la création d une niche pour le secteur de l approvisionnement en eau dans les instruments et facilités existants. Les domaines spécifiques d appui présentés et abordés comprenaient, entre autres: les différentes facilités offertes par le Private Infrastructure Development Group (GDIP) ; la Société Financière Internationale (SFI) et la Banque européenne d investissement (BEI) ; le soutien financier novateur apporté par la Facilité africaine de l eau de la BAD ainsi que le Partenariat mondial pour l aide base sur les résultats (PMABR/GPOBA) les évaluations par les agences de notation qui permettent d identifier des directives possibles pour les réformes externes et/ou internes, ainsi que l amélioration des termes de crédit visant la promotion de la bancabilité et ; des garanties partielles offertes par le programme «Development Credit Authority» de l Agence américaine pour le développement international (USAID) et Africa Trade Insurance. Une évaluation des facilités d appui au projet du PPIAF a montré que de nombreuses opportunités pour l appui aux transactions étaient disponibles. Recommandations Tous les partenaires organisateurs ont convenu de contribuer à la mise en œuvre des recommandations de l atelier en se concentrant sur ce qui suit: poursuivre le dialogue entamé au cours de l atelier; gérer les connaissances et renforcer les capacités ; développer les transactions sur la base des besoins exprimés au niveau du terrain; faciliter le benchmarking au niveau national et régional et le processus d évaluation de la solvabilité (shadow rating) et; encourager le partage d expériences. La maîtrise des principes fondamentaux est cruciale pour garantir les réformes externes et identifier le véritable rôle de l aide publique au développement (APD): La maîtrise des principes fondamentaux par les services publics aussi bien en termes de réformes institutionnelles et réglementaires requises dans le secteur de l eau que pour la création d un cadre propice au développement de systèmes financiers aptes à drainer les ressources du marché financier vers le secteur et non à les en détourner et surtout à susciter l élan initial vers la mise en œuvre de réformes s avère cruciale pour accéder aux financements des marchés locaux. Dans un avenir proche, les services publics continueront d avoir besoin de transferts intergouvernementaux et de subventions. Cependant, l instauration de la bancabilité et l accès au marché financier exigeront que ces transferts soient prévisibles, fiables et réguliers. Les participants à l atelier se sont entendus sur les mesures suivantes que les différents partenaires devront prendre : (i) la BAD devrait faciliter et coordonner les interventions des partenaires au développement ; la DWAF devrait soutenir la création d un environnement favorable en Afrique du sud ; le PEA et la BAD devraient encourager la collaboration avec les pays intéressés afin de créer un environnement plus favorable; et le PPIAF devrait appuyer ces partenaires, étant donné que l eau et l assainissement demeurent des priorités absolues en Afrique. Le processus devrait bénéficier de l appui des actions en cours dans les pays et du développement des transactions actuelles. Le développement des transactions actuelles s avère crucial pour attirer le marché financier dans le secteur de l eau.

Certains services publics, surtout en Afrique du Sud, sont déjà bien préparés et fournissent des opportunités banquables. La gamme actuelle des transactions doit être maintenue, avec un accent particulier sur les transactions pour des améliorations opérationnelles qui ont un modèle approprié de génération de revenus. Cependant, le plus souvent, les efforts seront dirigés vers le déclenchement du processus de dialogue entre les différents acteurs du secteur de l eau et les institutions financières locales au niveau des pays. L appui des partenaires au développement constituera une contribution précieuse au processus. Le PEA a exprimé sa volonté de prendre le leadership pour mener à bien le travail en collaboration avec les différents pays, en vue d appuyer les transactions orientées par la demande sur le terrain. La BAD collaborera également avec les gouvernements et les services publics dans le but de permettre à ces derniers d accéder au marché financier grâce à des outils comme l octroi de prêts soussouverains et des garanties. La DWAF a accepté d appuyer les projets pilotes en Afrique du sud et au sein de la Communauté Economique des Etats de l Afrique Australe (Southern African Development Community, SADC). 6 Toutefois et à cet égard, il s avère important que les services publics s approprient et mènent le processus en obtenant une notation de solvabilité et en mettant en place des démarches plus transparentes. Une démarche vers l établissement de Benchmarks (tests de performance) et la notation de solvabilité (credit rating) est un pas important vers l amélioration de la bancabilité et le développement des transactions. Un fort consensus s est dégagé sur la nécessité d améliorer et de consolider le questionnaire d enquête sur les services publics qui a été utilisé pour évaluer leur solvabilité dans un processus de benchmarking durable imitant la démarche des agences de notation à travers une notation non officielle du degré de solvabilité (shadow credit rating). De plus, une implication directe du service public avec les agences de notation pourrait aider à améliorer le mécanisme d autoévaluation et à identifier les domaines de réforme susceptibles de promouvoir l accès au marché ainsi que la nature des améliorations des termes de crédit souhaitables. Le PEA et la BAD, avec l appui du WUP, ont exprimé leur volonté de faciliter le benchmarking, tant au niveau régional que national, aboutissant à une évaluation de référence (benchmark), et de permettre l évaluation des crédits axés sur la demande exprimée par des services publics sélectionnés conduisant à une notation non officielle (shadow rating). Le PEA et la BAD vont aussi examiner les liens possibles entre la référenciation (benchmarking), les transactions actuelles et l amélioration des termes de crédit, en cas de nécessité. La DWAF a exprimé sa volonté d appuyer le partage d expérience à travers le réseautage et à collaborer avec les autres partenaires, afin de présenter cette initiative au Conseil des Ministres Africains chargés de l'eau (CMAE) Il y a nécessité de faciliter une meilleure compréhension du marché et des opportunités potentielles au sein des services publics et des banquiers, à travers un meilleur partage d expériences et une meilleure gestion des connaissances. Les participants ont reconnu qu il y a une mine d informations et d expériences dont ils peuvent s inspirer et tirer profit, et qu il est nécessaire de renforcer les capacités de tous les acteurs. Un accent particulier a été mis sur les trois actions ciaprès: les opportunités d échange d expériences, l apprentissage SudSud, la formation et la sensibilisation, la nécessité d élaborer des guides pratiques. L Institut de la Banque Mondiale (WBI) a exprimé sa volonté de faciliter l apprentissage et le renforcement des capacités, et à assurer la vulgarisation des études de cas ainsi que les leçons tirées en collaboration avec les autres partenaires. Le PPIAF a également convenu de partager les résultats d une analyse en cours sur les facilités d appui à l élaboration des projets et l amélioration des termes de crédit. Enfin, le Partenariat des sociétés d eau et d assainissement (WUP) a indiqué qu il contribuait en mettant en place une plateforme d interaction avec les différents services publics à travers toute l Afrique. Tous les partenaires et participants ont vivement recommandé une autre rencontre des services publics, des institutions financières et des partenaires au développement, en vue d examiner les progrès réalisés et de partager les leçons qui seront tirées de la mise en œuvre de ces recommandations.

Market Finance for African Water Utilities Practitioners Workshop, 79 August 2006, Pretoria, South Africa Mobilisation des ressources du Marché financier en faveur des services publics d approvisionnement en eau en Afrique Actions à mettre en œuvre La maîtrise des principes fondamentaux par les différents services publics, le secteur de l eau et les partenaires au développement Les services publics devraient adopter des stratégies de gestion interne visant à améliorer la viabilité financière en améliorant les systèmes de recouvrement; minimisant les pertes en eau; garantissant une gestion compétente et une dotation suffisante en personnel de qualité; mettant en place des systèmes d information de gestion (SIG) et des systèmes d information financière (SIF); et améliorant les relations avec les clients. Pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures, il est indispensable de mettre en place des bases de données fiables qui soient reliées aux systèmes financiers des sociétés. Les gouvernements devraient soutenir l aptitude des services publics à accéder au marché financier en: mettant en place un cadre institutionnel et réglementaire favorable à l autonomie du service public ; effectuant régulièrement les audits externes obligatoires; assainissant les bilans, si nécessaire à travers des échanges de créances contre actifs ou en travaillant avec les bailleurs de fonds pour convertir les dettes irrécouvrables en dons ; augmentant le niveau de prévisibilité des transferts ; et offrant des mesures d encouragement pour prévenir les risques d ordre environnemental L Aide publique au développement devrait être utilisée pour augmenter les ressources du marché, et non pour provoquer un effet d éviction. Elle devrait également fournir une impulsion aux réformes en vue de maîtriser les principes fondamentaux dans les différents pays. Amorcer les processus dans les pays pour les réformes et les transactions Identifier et appuyer les transactions initiales sélectionnées soigneusement avec une attention portée sur les transactions pour les améliorations opérationnelles avec un modèle de génération de revenus approprié qui puisse être utilisé à des fins de démonstration et d exploitation de leçons issues des types de réformes. En développant des transactions, examiner l utilisation des facilités offertes par les partenaires au développement en vue d accroitre l usage d instruments de financement novateurs, de l assistance à l élaboration des projets et à l amélioration des termes de crédits ou encore de l usage des garanties partielles. Appuyer les services publics pour faire leur promotion auprès du secteur financier par le biais des roadshows ou tournées de présentation régulières leur permettant de présenter leur situation financière, de proposer des idées et de développer des relations avec le secteur financier. Amorcer les processus régionaux pour les réformes et la référenciation (benchmarking) Développer des processus permettant de créer des informations pour faire des comparaisons entre sociétés ainsi que la sensibilisation au sein du secteur, cela en approfondissant l activité de la référenciation de manière à stimuler une meilleure compréhension de la solvabilité et de la bancabilité des services publics. Amorcer le mouvement vers la notation de solvabilité en vue de permettre aux services publics de mener des activités d autoévaluation, d identifier les réformes nécessaires et de susciter un intérêt au sein du secteur financier. Impliquer les agences de notation dans le but d affiner leurs différentes méthodologies et de les adapter au secteur de l eau, et travailler avec quelques services publics d approvisionnement en sélectionnées, en vue de mener leur autoévaluation, d identifier les réformes nécessaires et de définir les besoins d amélioration des termes de crédit. Renforcer les capacités à travers la gestion de connaissances et le partage d expériences Encourager la gestion de connaissances à l aide de guides pratiques et documents d orientation pour les services publics et les Institutions financières sur les transactions dans le secteur de l eau, et éveiller la conscience et la compréhension au sein du secteur bancaire sur les questions de l eau et les programmes/structures d appui des partenaires au développement. Créer des opportunités pour expérimenter les partages d expériences et l apprentissage SudSud entre les sociétés d eau africaines et celles des autres régions du monde 7

Publications de WSP en Afrique WSS Composante Du secteur Eau/Assainissement dans le cadre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté Water Supply and Sanitation in Poverty Strategy Papers in SubSaharan Africa: Developing a Benchmarking Review and Exploring the Way Forward. By Meera Mehta & Thomas Fugelsnes. 2003. Water and Sanitation in PRSP Initiatives: A Desk Review of the Emerging Experience in Sub Saharan Africa (SSA). By Meera Mehta. 2002. Factors behind the Poor Integration of the Water and Sanitation Sector in PRSPs in SubSaharan AfricaLessons from Uganda, Malawi and Zambia Full report. By Tim Williamson, Tom Slaymaker & Peter Newborne. 2004. Ressources et Finances des pays, Estimations des mouvements et Investissements/ Stratégies de Financement Sector Finance and Resource Flows for Water Supply: A pilot application for Kenya. By Meera Mehta & John Ondari. 2004. Strengthening Budget Mechanisms for Sanitation in Uganda. By Mike Thomson. 2004. Water Supply and Sanitation Sector Finance and Resource Flow Assessment: Zambia. By Dennis Chiwele. 2004. Ethiopia Water Supply Sector Resource Flows Assessment. WSPAfrica. 2004. Revues Régionales et Globales des Expériences des pays et des Mécanismes de financement Meeting the Financing Challenge for Water Supply and Sanitation. By Meera Mehta. 2004. Financing the Millennium Development Goals for Water and Sanitation: What Will It Take? Meera Mehta, Thomas Fugelsnes & Kameel Virjee. 2004. The Challenge of Financing Sanitation for Meeting the Millennium Development Goals. By Meera Mehta & Andreas Knapp. 2004. The Governance and Financing of Water and Sanitation in Ethiopia, Kenya and South Africa: A Crosscountry Synthesis. By David Savage. 2003. Financing Small Water Supply and Sanitation Services Providers: Exploring the Micro Finance Opition in SubSaharan Africa. Meera Mehta & Kameel Virjee. 2004. Water and Sanitation in Social Funds: A Rapid Assessment in SubSaharan Africa. By Gerry Garvey. 2003. L atelier était une initiative conjointe entre le Programme Eau/Assainissement Afrique (WSP Africa); la Banque Africaine de Développement (AfDB); le Département Eaux et Foerêts Afrique du Sud (DWAF), South Africa; Les Services de Conseils et d Infrastructures Publiques et Privés (PPIAF); le Partenariat entre les Sociétés d Eau (WUP); et l Institut de la Banque Mondiale (WBI). La corporation Financière Internationale (IFC) et le Fonds Municipal ont aussi participé au financement de certains participants. Les résumés contenus dans ce rapport ont été préparés par Meera Mehta and Thomas Fugelsnes, sur la base du travail des rapporteurs de sessions, du comité chargé de faire les résumés (Anupam Sharma, Chimere Diop, David Isingoma, Kameel Virjee, Jemina Sy, Patrick Mwangi and Serah Njoroge) et du comité chargé d élaborer le Plan d Action Committee (Alain Morel, Ba Keba, Babacar Dieng, Barry Jackson, David Isingoma, Dennis Mwanza, James Leigland, Johan Kruger, Madio Fall, Pelpola Kalinga, Phillipe Marin, and Rachel Cardone). Ces publications sont disponibles sur www.wsp.org Le matériel de l atelier y compris toutes les présentations et les sources de la documentation sont disponibles sur www.wsp.org/ marketfinance.asp.