curité publique pour les établissements recevant du public



Documents pareils
Le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales

Dans quels cas doit-on préparer un dossier accessibilité pour la SCDA?

L accessibilité des hôtels, restaurants et commerces de 5 ème catégorie

DOSSIER DE PRESSE DANS LES COMMERCES DE MENDE

AGENDAS D ACCESSIBILITÉ PROGRAMMÉE L ESSENTIEL

LES CONDITIONS D EXERCICE DE LA POLICE DES ÉTABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC PREALABLE

1. Instruction des demandes de permis de construire et des demandes de dérogation aux règles constructives

La réforme du permis de construire et des autorisations d urbanisme

ACCESSIBILITE POUR LES PERSONNES HANDICAPEES

L ACCESSIBILITÉ DES ERP DE 5ÈME CATÉGORIE

ASPECTS JURIDIQUES DE L ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

COMMISSIONS DE SECURITE ET D'ACCESSIBILITE DANS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC

REUNION PUBLIQUE DE CONCERTATION SUR L OPERATION CLICHY-BATIGNOLLES. Le projet du Nouveau Palais de Justice de Paris.

DOSSIER DE PRESSE Plan de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée

LA DEFENSE / SEINE ARCHE OIN LA DEFENSE

Les textes et règlements

Certificat de Qualification Professionnel d Agent de Prévention et de Sécurité (CQP APS)

TRAVAUX D ELECTRICITE POUR LA LEVEE DES OBSERVATIONS DU RAPPORT DE CONTROLE DES INSTALLATIONS ELECTRIQUES

Accessibilité des locaux professionnels aux personnes handicapées

PRÉVENIR ET DIMINUER VOS RISQUES ANTICIPATE AND REDUCE YOUR RISKS

«LA SÉCURITE ÉCONOMIQUE TERRITORIALE»

Accessibilité des personnes handicapées et à mobilité réduite, aux installations et établissements recevant du public.

CONCASSAGE, CRIBLAGE DE MATERIAUX : ENREGISTREMENT ICPE, ARRETE DE PRESCRIPTIONS GENERALES ICPE L essentiel

VERS UNE ACCESSIBILITÉ. généralisée. Accès à tout pour tous

Brou-sur-Chantereine Elaboration du PLU Compte-rendu de la réunion publique de présentation du diagnostic 20 janvier

Marin. 1ère Réunion publique. 18 juin Salle Polyvalente

SURVEILLANCE PRÉVENTION SÛRETÉ PRÉVENTION SURETÉ Sommaire Sommaire Surveillance Prévention Sureté...48

MARCHE PUBLIC DE SERVICE

Commission nationale Culture et Handicap

Agent de prévention et de sécurité

Diaporama. présentation de la réforme

Le financement du projet

LE STATIONNEMENT DES GENS DU VOYAGE DROITS ET DEVOIRS DES MAIRES. Etienne COLSON, avocat au barreau de Lille - Mars

IMMOBILIER D ENTREPRISE ET IMMOBILIER D HABITATION

Zone d Aménagement Concerté et Lotissement

S.a.r.l. «AZURA» au capital de R.C.S n Code APE : 8010Z Siège Social: Marina Business Center Port Marina Baie Des Anges 06270

Consultation d acquéreurs en vue de la réalisation du programme de la Z.A.C. des Bergères ILOT DE LA ROTONDE - LOT N 19

Direction départementale des territoires NOTE DE PROCEDURE A DESTINATION DES SERVICES INSTRUCTEURS OU SECRETARIATS DE MAIRIE

1 Définition d un ERP et ses obligations. 2 Règles générales applicables aux ERP. 3 Les possibilités de dérogation

CAHIER DES CHARGES Pour la mise en œuvre d une maison de santé pluridisciplinaire En Lot-et-Garonne

Principes généraux. mars Les enjeux des Agendas d Accessibilité Programmée (Ad AP) en 9 points

LES NORMES DES CABINETS MEDICAUX

OBLIGATION D INSTALLATION D UN GARDE-CORPS

L accessibilité des équipements sportifs et de loisirs

Les projets d investissement en PME

SECURITE ET ACCESSIBILITE DANS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC (ERP) GUIDE A L'USAGE DES MAIRES

Règlement intérieur. I - Conditions générales. 1. Conditions d admission et de séjour

Opération d intérêt national Bordeaux Euratlantique. Point d étape

La réforme Accessibilité du cadre bâti des ERP : L ajustement de l environnement normatif

Copropriété & accessibilité

1- RAPPELS. Réglementation - Loi n du 11 février Décret n du 17 mai 2006 Arrêté du 1 er août 2006 Arrêté du 21 mars 2007

NOTICE DE SECURITE POUR LES ERP

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL OBLIGATIONS ET RESPONSABILITÉS DE L EMPLOYEUR ET DE L EXPLOITANT

MARCHE A PROCEDURE ADAPTEE

Lutte contre l étalement urbain

Accessibilité des ERP-IOP situés dans un cadre bâti existant

DOSSIER DE PRESSE Contacts presse

Atelier 3 Vers le programme. Notions et définitions Présentation des terrains

Maître Laetitia CANTOIS AVOCAT au Barreau de Caen 6 rue Samuel Bochard CAEN Tel : 02,31,23,96,26 Port : 06,87,193,293 Fax : 02,31,23,96,26 Site

1- RAPPELS 1/11. direction départementale des Territoires Creuse

Sûreté de fonctionnement. Cyber-sécurité et sécurité informatique Similitudes d approche avec la sécurité fonctionnelle

Assistance à Maître d Ouvrage. Maîtrise d Œuvre de projets de sécurité. Protecn@ - BE Sécurité 2

Radioscopie de la gestion des risques au sein du secteur public local. Mai 2007

La réglementation «accessibilité» en vigueur

HOTEL D ENTREPRISES 14 avenue de l industrie Charleville-Mézières

Ingénierie et action foncière. Janvier 2014

Réforme relative au permis de construire et aux autorisations d urbanisme

CONVENTION DE PARTENARIAT ENTRE L AMF ET RTE

Etude sur les cadres règlementaires et leur efficacité à encourager les entreprises à améliorer leur efficacité énergétique et sur les mesures

CONSTRUIRE votre solution de sécurité

Les attestations. Auxerre, le 19 avril Fabien AURIAT. Florian SÉMENTA. CETE de Lyon/DLA/GBA/CIBEE. 27 septembre 2010

Réhabilitation de la Maison de Radio France LA MISE EN SECURITE INCENDIE DE LA MAISON DE RADIO FRANCE

Introduction au droit La responsabilité professionnelle

Débroussaillement obligatoire : synthèse des nouveautés du Code Forestier de juillet 2012

LE MAIRE, LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC (ERP) LES COMMISSIONS DE SECURITE

IV. Pour vous, expert juridique

3 ème édition actualisée

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ministère du logement et de l égalité des territoires

DIAGNOSTIC TECHNIQUE POUR L ACCESSIBILITE DES PERSONNES HANDICAPEES DANS LES ERP DE LA COMMUNAUTE URBAINE DE STRASBOURG ET DE SES COMMUNES

LA SECURITE DE VOTRE ENTREPRISE

L Espace Urbain de Distribution de Chapelle International Paris 18 ème arrondissement

NOTICE D ACCESSIBILITÉ

ACCESSIBILITE POUR LES PERSONNES HANDICAPEES

Octobre 2007 : pourquoi la réforme des demandes d autorisation d urbanisme?

Systèmes et réseaux d information et de communication

Débat d orientations budgétaires Conseil municipal du 4 novembre 2013

PREFECTURE DE L ALLIER

DISPOSITIF D APPEL POUR TRAVAILLEUR ISOLE ENSEMBLE SECURISONS VOTRE AVENIR

D ACHEVEMENT DES TRAVAUX ET AUTRES ACTIONS DE MISE EN ACCESSIBILITE

Module Projet Personnel Professionnel

Ces nouvelles dispositions ne seront applicables qu après publication d une ordonnance. CCI LOZERE L Ad Ap C est quoi? 1/5

Direction de l administration pénitentiaire Le placement sous surveillance électronique mobile

L ACCESSIBILITÉ DU CADRE BÂTI

Présentation en quatre parties :

Ajustement. Titre l environnement normatif

curité des TI : Comment accroître votre niveau de curité

Le stationnement irrégulier de véhicules appartenant à la communauté des gens du voyage.

Le Maire et les Établissements Recevant du Public

LOI ALUR Copropriétés dégradées prévention et traitement

Transcription:

Les études de sûrets reté et de sécurits curité publique pour les établissements recevant du public 1

De quelle sûreté parle t on? Le terme «sûreté» concerne ici la prévention des actes de malveillance qui couvre l ensemble des risques liés aux atteintes intentionnelles aux personnes et aux biens. On entend par atteintes aux personnes et aux biens les infractions au code pénal (crimes, délits, contraventions) et les troubles à la tranquillité. 2

La sûreté dans les opérations de construction et d aménagement Le «long chemin» de l art 11 de la LOPS du 21 janvier 95 à l art 14 de la Loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, son décret et sa circulaire. Les hésitations du processus européen de normalisation. L intérêt exprimé par les maîtres d ouvrage, hors réglementation. La faible règlementation en matière de sûreté. 3

4

Les points clef de la nouvelle règlementation Obligation d une étude de sûreté et de sécurité publique :. pour les projets importants (agglomération de plus de 100 000 habitants): ZAC créant une SHON supérieure à 100 000m² ou ERP de 1 ère catégorie (plus de 1500 personnes). pour les opérations jugées particulièrement sensibles par les Préfets, sur l ensemble du territoire national ou quelle qu en soit la nature. Examen par la sous-commission départementale de sécurité publique au moment du dépôt du permis de construire. Désignation de référents sûreté dans chaque département. Non communicabilité au public de l ESSP. 5

La circulaire du 1 er octobre 2007 définit précisément le contenu des ESSP : Un diagnostic de l environnement immédiat. Une lecture sûreté du projet au regard des risques de sécurité publique pesant sur l opération et des risques éventuels générés par l opération elle-même. Des préconisations pour prévenir et réduire les risques de sécurité publique mis en évidence dans le diagnostic. 6

Le diagnostic consiste à caractériser le plus efficacement possible l environnement immédiat du projet. La réalité socio urbaine du secteur. Les faits pénaux enregistrés et disponibles. Les faits non pénaux : incivilités, désordres et troubles à la tranquillité, Les perceptions des utilisateurs potentiels. Les usages et pratiques : accessibilité, circulation, stationnement, propreté, fréquentation Les réponses apportées qui participent à la sûreté. 7

La méthode La consultation de plans, études et documentation existantes se rapportant directement à l environnement L analyse des statistiques de Police Nationale et des données mises à disposition par les institutions concernées : éducation nationale, pompiers, hôpital, Les rencontres d acteurs clés œuvrant dans l environnement des projets : polices, bailleurs, établissement scolaires, structures et équipements, associations d habitants, commerces Les observations directes sur site à différents moments de la journée et de la soirée. 8

La lecture sûreté identifie les risques de malveillance qui pèsent sur les projets et les réponses prévues pour y faire face : La description générale du projet L identification des éléments de l'environnement urbain susceptibles d'avoir un impact sur la sécurité des personnes Les dispositions prévues pour faire face aux risques de malveillance : accessibilité, aménagement, architecture, dispositions L identification des vulnérabilités du projet malgré les dispositions prises L accessibilité des véhicules des services d intervention et de secours 9

La méthode La lecture de plans, de coupes, de perspectives Les entretiens avec l équipe projet L analyse des éléments de programme disponibles (APS, APD) : étude d impact, notice architecturale, lots courants faibles, volet paysager 10

Les préconisations Elles sont présentées par le maitre d ouvrage en tant que «mesures retenues» et sont de 2 types : Des compléments de mesures prévue par les concepteurs mais qui méritent d être précisées ou mises en exergue. Des nouvelles dispositions urbaines, architecturales, mécaniques, techniques, organisationnelles et humaines qui sont jugées nécessaires. 11

La méthode Elle doit faire appel au pragmatisme et non au dogmatisme. Les dispositions doivent être : Réalistes d un point de vue urbain, architectural, technique, ou financier. Générales sur les principes et précises sur les points identifiés comme très vulnérables. 12

L ESSP fait partie du dossier PC. La sous commission est réunie dans les 2mois. Le préfet notifie par arrêté l avis de la sous commission : favorable, défavorable, réservé La sous commission participe à la visite de livraison de l ERP pour vérifier la mise en œuvre des mesures prévues dans l étude. 13

Comment intégrer la sûreté dans les projets d ERP L introduction de la sûreté dans les opérations d urbanisme ou d aménagement s appuie sur le concept de prévention situationnelle qui peut être défini ainsi : «Ensemble de mesures visant à empêcher le passage à l acte malveillant : - en rendant l'acte plus difficile - en mettant des conditions plus risquées - en laissant espérer moins de gains à la personne malveillante» 14

Les principes clés L accessibilité et le choix des itinéraires. La lisibilité des espaces. La visibilité. La surveillance naturelle. Le contrôle formel ou informel des accès. «L ambiancement». L appropriation positive des lieux. L affirmation d un garant des lieux. 15

Les priorités à cerner Les cheminements ou comment faire circuler les différents utilisateurs en toute sécurité. Les issues ou comment protéger les portes ouvrant vers l extérieur et les fenêtres des niveaux les plus accessibles. Les locaux ou zones sensibles ou comment protéger des endroits exposés aux risques de malveillance et séparer les parties publiques des parties privées. La gestion de la sûreté ou comment concevoir la surveillance en terme d analyse, d interventions et de réactions. 16

L approche par zone Trois zones sont à prendre en compte prendre en compte : La périphérie (abords immédiats). La périmétrie (ouvrants et accès). La volumétrie (intérieur du projet). 17

Quelques repères La sûreté est un bien commun, pas seulement pour l absence de délinquance, mais aussi pour la richesse des liens sociaux. La sûreté ne peut se résumer qu à des mesures défensives. La sûreté doit être une ressource et non une contrainte. Ses principes ne doivent pas dénaturer un projet. La prise en compte de la sûreté ne peut se faire qu avec une forte adhésion des utilisateurs. La sûreté et la sécurité doivent être compatibles 18

L introduction de la sûreté dans un projet doit faire appel au bon sens de chacun en privilégiant les «bonnes pratiques» plutôt qu une règle rigide. L anticipation doit éviter de renvoyer à la seule Police, le règlement des futurs problèmes qu elle n aura pas forcément les moyens humains et juridiques de régler. Le renvoi à plus tard des aménagements ou protections utiles risquent de se heurter à des impossibilités techniques ou financières, une fois l espace livré. 19

Conclusion La prise en compte réglementaire du risque de malveillance oblige en amont du projet à une réflexion et à une articulation entre conception et exploitation L objectif de ce dispositif est de faire en sorte que la prévention de la malveillance dans l urbanisme et la construction soit prise en compte par les maîtres d ouvrage au même titre que le développement durable, les qualités environnementales et la sécurité incendie. 20