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Conseil exécutif Cent quatre-vingt-quinzième session 195 EX/32 PARIS, le 2 octobre 2014 Original anglais Point 32 de l'ordre du jour provisoire ÉTABLISSEMENT D UN COMITÉ INTERNATIONAL DE COORDINATION (CIC) POUR LE TEMPLE DE PREAH VIHEAR INSCRIT SUR LA LISTE DU PATRIMOINE MONDIAL Résumé Ce point a été inscrit à l ordre du jour provisoire de la 195 e session du Conseil exécutif à la demande du Royaume du Cambodge. La note explicative correspondante figure ci-après. Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au paragraphe 5.

195 EX/32 NOTE EXPLICATIVE 1. À sa 32 e session, en juillet 2008 à Québec (Canada), le Comité du patrimoine mondial a adopté la décision 32 COM 8B.102 par laquelle il : 1. «Inscrit le TEMPLE DE PREAH VIHEAR, Cambodge, sur la Liste du patrimoine mondial selon le critère (i)» [paragraphe 12] ; 2. «Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante : Le Temple de Preah Vihear, ensemble architectural unique composé d une série de sanctuaires reliés entre eux par un système de chaussées et d escaliers le long d un axe de 800 mètres, est un chef-d œuvre remarquable de l architecture khmère, de par sa topographie, ses décors et sa relation avec le cadre naturel spectaculaire» [paragraphe 13]. 2. Par cette même décision, au paragraphe 14, le Comité a demandé à l État partie cambodgien, en collaboration avec l UNESCO, de réunir un Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement du bien, au plus tard en février 2009, en invitant le Gouvernement thaïlandais et pas plus de sept autres partenaires internationaux appropriés à y prendre part, pour examiner les questions de politique générale concernant la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle du bien, conformément aux normes de conservation internationales. 3. En parfait accord avec la Directrice générale de l UNESCO, Mme Irina Bokova, et son prédécesseur, et avec la volonté constante de préserver les bonnes relations de voisinage et la coopération amicale avec le Royaume de Thaïlande, le Gouvernement royal du Cambodge avait décidé de ne pas précipiter la mise en œuvre de la décision du Comité du patrimoine mondial, préférant attendre que les conditions optimales soient réunies avant d établir le Comité international de coordination (CIC) demandé. 4. Aujourd hui, les conditions favorables suivantes sont réunies : (a) (b) le Gouvernement royal du Cambodge peut inviter le Gouvernement royal de Thaïlande à prendre part aux travaux du CIC pour le Temple de Preah Vihear avec la certitude, acquise par des contacts directs, d obtenir une réponse positive à cette invitation ; les sept autres partenaires internationaux appropriés avec lesquels le Gouvernement royal du Cambodge a pris contact en vue d une participation au CIC sont les suivants : Belgique Chine États-Unis d Amérique France Inde Japon République de Corée (c) depuis décembre 1993, soit depuis plus de 20 ans, le Royaume du Cambodge accueille sur son territoire et organise, avec le Secrétariat de l UNESCO, les réunions du CIC pour Angkor, mis en place par la Conférence intergouvernementale sur le site d Angkor (Tokyo, octobre 1993). Il dispose donc de l expérience, des infrastructures ainsi que des ressources humaines et financières nécessaires pour réunir le CIC pour le Temple de Preah Vihear.

195 EX/32 page 2 5. Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit : Le Conseil exécutif, 1. Rappelant la décision 32 COM 8B.102 du Comité du patrimoine mondial invitant le Cambodge à établir, en coopération avec l'unesco, un Comité international de coordination (CIC) pour le Temple de Preah Vihear, 2. Considérant que les conditions sont réunies pour la mise en place du Comité international de coordination, 3. Tenant compte des dispositions prises par le Cambodge, sur le plan humain, technique et financier, pour assurer un bon fonctionnement du Comité international de coordination, sans avoir recours au budget ordinaire de l'unesco, 4. Décide de donner son appui à la mise en œuvre de la décision du Comité du patrimoine mondial susmentionnée ; 5. Invite la Directrice générale de l'unesco à coopérer avec le Cambodge à cette fin.

ANNEXE 195 EX/32 Annexe COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE Palais de la Paix, Carnegieplein 2, 2517 KJ La Haye, Pays-Bas Tél : +31 (0)70 302 2323 Télécopie : +31 (0)70 364 9928 Site Internet : www.icj-cij.org Communiqué de presse Non officiel N o 2013/33 Le 11 novembre 2013 Demande en interprétation de l arrêt du 15 juin 1962 en l affaire du Temple de Préah Vihéar (Cambodge c. Thaïlande) (Cambodge c. Thaïlande) La Cour dit que, dans son arrêt de 1962, la Cour a décidé que le Cambodge avait souveraineté sur l intégralité du territoire de l éperon de Préah Vihéar LA HAYE, le 11 novembre 2013. La Cour internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire principal de l Organisation des Nations Unies, a rendu ce jour son arrêt en l affaire relative à la Demande en interprétation de l arrêt du 15 juin 1962 en l affaire du Temple de Préah Vihéar (Cambodge c. Thaïlande) (Cambodge c. Thaïlande). Dans son arrêt, la Cour 1) dit, à l unanimité, qu elle a compétence en vertu de l article 60 du Statut pour connaître de la demande en interprétation de l arrêt de 1962 présentée par le Cambodge, et que cette demande est recevable ; 2) déclare, à l unanimité, à titre d interprétation de l arrêt du 15 juin 1962, que la Cour a, dans cet arrêt, décidé que le Cambodge avait souveraineté sur l intégralité du territoire de l éperon de Préah Vihéar tel que défini au paragraphe 98 du présent arrêt, et que, en conséquence, la Thaïlande était tenue de retirer de ce territoire les éléments de forces armées ou de police ou autres gardes ou gardiens thaïlandais qui y étaient installés. Contexte historique Le temple de Préah Vihéar s élève sur un éperon du même nom situé dans la partie orientale de la chaîne des Dangrek, «qui d une façon générale constitue dans cette région la frontière entre les deux pays le Cambodge au sud et la Thaïlande au nord». En 1904, la France (dont le Cambodge était alors un protectorat) et le Siam (ainsi que la Thaïlande était alors dénommée) signèrent une convention prévoyant la création d une commission mixte chargée de procéder à la délimitation de la frontière entre les deux territoires.

- 2 - L étape finale de l opération de délimitation devait être l établissement de cartes. Sur l une d elles, intitulée «Dangrek Commission de délimitation entre l Indo-Chine et le Siam», la frontière passait au nord de Préah Vihéar, laissant ainsi le temple au Cambodge. Après l accession du Cambodge à l indépendance, la Thaïlande occupa le temple de Préah Vihéar en 1954. Le 6 octobre 1959, le Cambodge saisit la Cour par requête unilatérale. La carte susmentionnée était jointe à la requête du Cambodge en tant qu annexe I et fut donc dénommée la «carte de l annexe I» dans la suite de la procédure devant la Cour. Le 15 juin 1962, la Cour rendit son arrêt en l affaire du Temple de Préah Vihéar (Cambodge c. Thaïlande), dont le dispositif se lisait comme suit : «La Cour, dit que le temple de Préah Vihéar est situé en territoire relevant de la souveraineté du Cambodge ; dit en conséquence, que la Thaïlande est tenue de retirer tous les éléments de forces armées ou de police ou autres gardes ou gardiens qu elle a installés dans le temple ou dans ses environs situés en territoire cambodgien ; que la Thaïlande est tenue de restituer au Cambodge tous objets des catégories spécifiées dans la cinquième conclusion du Cambodge qui, depuis la date de l occupation du temple par la Thaïlande en 1954, auraient pu être enlevés du temple ou de la zone du temple par les autorités thaïlandaises.» Le 28 avril 2011, le Cambodge a déposé une demande en interprétation de l arrêt rendu le 15 juin 1962. A la fin de sa requête, le Cambodge priait la Cour de dire et juger que «[l] obligation pour la Thaïlande de «retirer tous les éléments de forces armées ou de police ou autres gardes ou gardiens qu elle a installés dans le temple ou dans ses environs situés en territoire cambodgien» (point 2 du dispositif [de l arrêt de 1962]) est une conséquence particulière de l obligation générale et continue de respecter l intégrité du territoire du Cambodge, territoire délimité dans la région du temple et ses environs par la ligne de la carte de l annexe I sur laquelle l arrêt de la Cour est basé». Raisonnement de la Cour 1. Compétence et recevabilité La Cour rappelle que le Cambodge a fondé sa demande en interprétation sur l article 60 du Statut de la Cour, qui dispose que, «[e]n cas de contestation sur le sens et la portée d[ un] arrêt, il appartient à la Cour de l interpréter, à la demande de toute partie». Après avoir examiné la question de savoir si les conditions énoncées à l article 60 sont remplies, la Cour conclut qu il existe une contestation entre les Parties quant au sens et à la portée de l arrêt de 1962, cette contestation se rapportant à trois aspects spécifiques de celui-ci. Premièrement, il existe une contestation sur le point de savoir si, dans l arrêt de 1962, la Cour a ou non décidé avec force obligatoire que la ligne représentée sur la carte de l annexe I constituait la frontière entre les Parties dans la zone du temple. Deuxièmement, il existe une contestation, étroitement liée à la précédente, sur le sens et la portée de l expression «environs situés en territoire cambodgien», employée au

- 4 - La Cour relève enfin que, dans la présente procédure, la Thaïlande a reconnu que lui incombait une obligation juridique générale et continue de respecter l intégrité du territoire cambodgien, obligation qui s applique à tout territoire en litige dont la Cour a jugé qu il relevait de la souveraineté du Cambodge. En conséquence, il n est pas nécessaire que la Cour détermine si l obligation de retrait énoncée au deuxième point du dispositif est de nature continue ou instantanée. * La Cour fait observer que le temple de Préah Vihéar est, du point de vue religieux et culturel, un site important pour les peuples de la région, et qu il a été inscrit par l UNESCO au patrimoine mondial. A cet égard, elle rappelle que, en application de l article 6 de la convention du patrimoine mondial, à laquelle ils sont tous deux parties, le Cambodge et la Thaïlande ont le devoir de coopérer entre eux et avec la communauté internationale afin de protéger le site en tant qu élément du patrimoine universel. En outre, les deux Etats ont l obligation de ne «prendre délibérément aucune mesure susceptible d endommager directement ou indirectement» ce patrimoine. Au vu de ces obligations, la Cour tient à souligner qu il est important de garantir l accès au temple depuis la plaine cambodgienne. * Composition de la Cour La Cour était composée comme suit : M. Tomka, président ; M. Sepúlveda-Amor, vice-président ; MM. Owada, Abraham, Keith, Bennouna, Skotnikov, Cançado Trindade, Yusuf, Greenwood, Mmes Xue, Donoghue, M. Gaja, Mme Sebutinde, M. Bhandari, juges ; MM. Guillaume, Cot, juges ad hoc ; M. Couvreur, greffier. * MM. les juges Owada, Bennouna et Gaja joignent une déclaration commune à l arrêt ; M. le juge Cançado Trindade joint à l arrêt l exposé de son opinion individuelle ; MM. les juges ad hoc Guillaume et Cot joignent une déclaration à l arrêt. Un résumé de l arrêt figure dans le document intitulé «Résumé n o 2013/2», auquel sont annexés des résumés de l opinion et des déclarations. Le présent communiqué de presse, le résumé de l arrêt, ainsi que le texte intégral de celui-ci figurent également sur le site Internet de la Cour (www.icj-cij.org) sous la rubrique «Affaires».

- 5 - Note : Les communiqués de presse de la Cour ne constituent pas des documents officiels. La Cour internationale de Justice (CIJ) est l organe judiciaire principal de l Organisation des Nations Unies (ONU). Elle a été instituée en juin 1945 par la Charte des Nations Unies et a entamé ses activités en avril 1946. La Cour a son siège au Palais de la Paix, à La Haye (Pays-Bas). C est le seul des six organes principaux de l ONU dont le siège ne soit pas à New York. La Cour a une double mission, consistant, d une part, à régler conformément au droit international les différends d ordre juridique qui lui sont soumis par les Etats (par des arrêts qui ont force obligatoire et sont sans appel pour les parties concernées) et, d autre part, à donner des avis consultatifs sur les questions juridiques qui peuvent lui être soumises par les organes de l ONU et les institutions du système dûment autorisées à le faire. La Cour est composée de quinze juges, élus pour un mandat de neuf ans par l Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Indépendante du Secrétariat des Nations Unies, elle est assistée par un Greffe, son propre secrétariat international, dont l activité revêt un aspect judiciaire et diplomatique, et un aspect administratif. Les langues officielles de la Cour sont le français et l anglais. Aussi appelée «Cour mondiale», elle est la seule juridiction universelle à compétence générale. Il convient de ne pas confondre la CIJ, juridiction uniquement ouverte aux Etats (pour la procédure contentieuse) et à certains organes et institutions du système des Nations Unies (pour la procédure consultative), avec les autres institutions judiciaires, pénales pour la plupart, établies à La Haye et dans sa proche banlieue, comme par exemple le Tribunal pénal international pour l ex-yougoslavie (ou TPIY, juridiction ad hoc créée par le Conseil de sécurité), la Cour pénale internationale (CPI, la première juridiction pénale internationale permanente, créée par traité, qui n appartient pas au système des Nations Unies), le Tribunal spécial pour le Liban (ou TSL, organe judiciaire indépendant composé de juges libanais et internationaux), ou encore la Cour permanente d arbitrage (CPA, institution indépendante permettant de constituer des tribunaux arbitraux et facilitant leur fonctionnement, conformément à la Convention de La Haye de 1899). Département de l information : M. Andreï Poskakoukhine, premier secrétaire de la Cour, chef du département (+31 (0)70 302 2336) M. Boris Heim, attaché d information (+31 (0)70 302 2337) Mme Joanne Moore, attachée d information adjointe (+31 (0)70 302 2394) Mme Genoveva Madurga, assistante administrative (+31 (0)70 302 2396)