Discours de Monsieur Benoît SOSSOU-Directeur du Bureau UNESCO/Yaoundé. Palais des Congrès YAOUNDE, LE 21 NOVEMBRE 2012

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ATELIER DE VALIDATION DES ETUDES DIAGNOSTIQUES DE L ALPHABETISATION ET DE L EDUCATION NON FORMELLE(AENF), DE LEURS SYSTEMES D INFORMATION ET DES AXES STRATEGIQUES DE LA POLITIQUE DE L AENF AU CAMEROUN Discours de Monsieur Benoît SOSSOU-Directeur du Bureau UNESCO/Yaoundé Palais des Congrès YAOUNDE, LE 21 NOVEMBRE 2012 Excellence, Madame le Ministre de l Education de Base, Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les représentants des départements ministériels et des organismes publics et privés, Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique, 1

Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations Internationales et les partenaires au Développement, Monsieur le Délégué auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Mesdames et Messieurs les Consultants et les Experts, Chers séminaristes, Mesdames, Messieurs, Il m est particulièrement agréable de prendre la parole ce jour, à l occasion de la cérémonie d ouverture de l atelier de validation des rapports finaux des études diagnostiques de l alphabétisation et de l éducation non formelle(aenf), de leurs Systèmes d Information pour le Management de ce sous- secteur, et des axes stratégiques de la politique nationale d AENF. En cette heureuse circonstance, je voudrais, exprimer mes sincères remerciements aux membres du Gouvernement dont la présence ici vient rehausser l éclat de cette cérémonie. J apprécie d autant plus cette marque d intérêt que, malgré les lourdes responsabilités qui sont les leurs, ils ont tenu à honorer ce rendez-vous ; ce qui témoigne de l importance que le Gouvernement camerounais 2

attache à la réalisation des objectifs de l éducation pour Tous et des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Mesdames, Messieurs, Comme vous le savez, les Gouvernements, les Partenaires Techniques et Financiers et la Société Civile réunis à Dakar en 2000, s étaient fixés pour objectifs non seulement d améliorer de 50% d ici 2015, les niveaux d alphabétisation chez les adultes et notamment chez les femmes dans un souci de parité, mais aussi d assurer à tous les jeunes et à tous les adultes un accès équitable aux programmes d éducation de base et d éducation permanente. Dans cette perspective, les efforts déployés par les nations et les programmes internationaux ont permis de faire reculer l analphabétisme au plan international. En effet, le nombre d adultes analphabètes dans le monde a diminué de 11% entre 1985-1994 et 2000-2007. Alors que la croissance démographique a fait progresser la population adulte de 30% environ, les taux d alphabétisation sur l ensemble de la planète ont progressé de 10% depuis les années 1990 pour atteindre 84 % en 2000-2007. 3

Malgré les progrès ainsi enregistrés, le nombre d analphabètes dans le monde reste important. 776 millions d adultes (soit 16% de la population mondiale de 15 ans et plus) ne disposent pas aujourd hui de compétences élémentaires en lecture, en écriture et en calcul nécessaires dans la vie courante. A ce chiffre s ajoutent plus de 72 millions d enfants qui ne vont pas à l école, tandis que plusieurs millions de déperdus quittent le système formel sans avoir acquis les compétences de base qui leur permettent de s autonomiser et de s insérer durablement dans les circuits économiques. Dans ces conditions, les objectifs de l éducation pour tous seront difficiles à atteindre à l horizon 2015 et l UNESCO estime d ailleurs que 710 millions d adultes ne posséderont toujours pas de compétences élémentaires en alphabétisme à cette échéance. Le Cameroun, en ce qui le concerne, fait partie des pays touchés par l analphabétisme, soit environ 24% de la population affectée, avec une forte prévalence dans les zones rurales, les quartiers périphériques des zones urbaines et au sein de la population féminine. Tandis que l échéance de 2015 approche, l investissement qui reste à mobiliser pour éradiquer ce fléau devrait être accru et les stratégies de lutte 4

renforcées. Il s agit là d un véritable défi qui interpelle le Gouvernement et l ensemble de ses partenaires. D où la nécessité d accentuer les efforts pour améliorer la qualité de l offre face aux besoins éducatifs croissants des jeunes et des adultes, singulièrement dans le domaine de l alphabétisation et de l éducation non formelle qui constitue une alternative crédible et une opportunité pour pallier les insuffisances de l éducation formelle. Aussi, convient-il de saluer les efforts des autorités Camerounaises qui ont développé le Programme National d Alphabétisation sur l ensemble du territoire national, ainsi que les actions menées par les organismes des secteurs public et privé, et les Organisations Non Gouvernementales, initiateurs de nombreux programmes, projets et structures d alphabétisation et d éducation non formelle. Quant à l UNESCO, coordonnateur global de l Initiative pour l Education pour Tous et de la Décennie des Nations Unies pour l Alphabétisation (2003-2012), elle est activement engagée dans la promotion de l alphabétisation au niveau mondial et apporte son appui à l élaboration des politiques et à l amélioration des programmes d alphabétisation mis en place par les Etats. 5

L étude diagnostique de l alphabétisation et de l éducation non formelle et des Systèmes d Information pour le management de ce sous- sous secteur témoignent de la volonté de l UNESCO d accompagner le Gouvernement camerounais à développer davantage ce volet de son système éducatif. Il s agit, au cours de nos travaux, de procéder à une évaluation réaliste de l existant en matière d alphabétisation et d éducation non formelle et de leurs systèmes d information, en vue de tirer des conclusions qui devront servir de base à la définition d un cadre stratégique traduisant la vision globale et les priorités susceptibles d orienter à l avenir les interventions des opérateurs du secteur de l Alphabétisation et de l éducation non formelle. Les axes prioritaires proposés doivent permettre de donner plus de visibilité à l action des pouvoirs publics, d harmoniser les interventions de tous les acteurs et de faciliter la mobilisation des contributions des organisations nationales et internationales qui appuient les efforts des structures opérationnelles dans ce domaine. C est dire l importance du présent atelier qui marque la phase initiale du processus d élaboration d une politique nationale de l alphabétisation et d un plan de développement de l Alphabétisation et de l Education Non Formelle. 6

Au moment où nous nous apprêtons à clore cette phase préliminaire, je tiens particulièrement à remercier les Consultants et les autres membres de l équipe nationale AENF\UNESCO, les experts commis par diverses administrations publiques et les représentants des organisations de la société civile, qui se sont impliqués sans réserve dans l élaboration des deux rapports diagnostiques. Je souhaite que les participants continuent à démontrer cet esprit d engagement au cours de cette rencontre pour atteindre leurs objectifs, qui consistent à examiner attentivement et dans un esprit participatif, les documents mis à leur disposition, et à formuler des observations ou des améliorations pertinentes. Je reste convaincu qu ils ont les atouts individuels et collectifs nécessaires pour y parvenir. Excellences, Mesdames, Messieurs Chers séminaristes, 7

Je voudrais, pour terminer, émettre le vœu que les travaux du présent atelier soient couronnés de succès et que la qualité de l extrant soit à la hauteur des attentes. Je vous remercie de votre bienveillante attention. 8