La surveillance syndromique à l InVS : la veille sanitaire fondée sur l enregistrement automatisé de données métier

Documents pareils
Evolution de la collecte des RPU Réseau OSCOUR

Exposé n 5: Bases IMS, Thalès Quel apport pour la sécurité d emploi des médicaments?

Coordination de la Gestion des risques. Bilan - Programme

Hopital: Optimisation, Simulation et évitement des Tensions. ANR-TECSAN partenaires ( 1 CH, 1 PME ) 900 k - 36 mois

Annonces internes SONATRACH RECHERCHE POUR SON ACTIVITE COMMERCIALISATION :

Aide au codage des emplois (professions et secteurs d activité) lors d enquête en face à face : l outil CAPS

Surveillance épidémiologique en Lorraine

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Définition de l Infectiologie

Règlement Intérieur. Date : 6 novembre Code documentaire : ORU.REGLINT.ENR006

CHARTE POUR L ACCUEIL DES INTERNES

GESTION DES RISQUES Cartographie COVIRISQ

FICHES FORMATIONS 2013

RETOUR D EXPÉRIENCE SUR LA CANICULE DE JUILLET 2006

Le niveau 3 - alerte canicule correspond à une vigilance météorologique orange pour le paramètre canicule.

Certification des coordinations hospitalières de prélèvement d organes et de tissus

Qualité des données Harmonisation Inter ORU

3F4/2 Modalités de renfort en personnels dans les domaines non sanitaires

Le service public hospitalier et la vulnérabilité : Les équipes mobiles de gériatrie. Pr Nathalie Salles Pôle de Gérontologie CHU Bordeaux

Présentation et proposition d engagement. Conseil Municipal de Courtry 13/06/2013

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

Moteurs de recommandations & pertinence de la conversation. Hervé Mignot herve.mignot@equancy.com 24 Mai 2011

Plans de secours NOMBREUSES VICTIMES

Application DCC Réseau ONCOLIE --- Application DMI Réseau Gérontologique de Baumes Les Dames ---- Application RAPID Réseau RAPIDFR-NAT

LA NOUVELLE TÉLÉASSISTANCE

B.I. «maison»: sexy or not? Expérience de la CMSE

Plateforme Lorraine de services mutualisés pour l échange et le partage de données médicales 16/02/2009

Méthode et exemples d application. Congrès SFSE - Jeudi 15 décembre 2011

Unité mobile de télémédecine au service de l urgence et du soin chronique M-V. Moreno, P. Chauvet, O. Ly

asah alpha consulting Prog o ram a m m e e de d e fo f r o mat a i t on o n

Soins infirmiers et gestion des risques

LE PROJET QUALITE-GESTION DES RISQUES- DEVELOPPEMENT DURABLE

Défibrillation et Grand Public. Méd-Cl JAN Didier Médecin chef Méd-Cne PIVERT Pascaline

Bilan d activité du GCS SISCA. 18/12/2008 Ce qui a été fait depuis Décembre 2007.

Réunion plénière du CNLE

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

Note de synthèse Assurance Maladie. Information des professionnels de santé sur les produits de santé mars 2011

Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS

Dr Agnès Caillette-Beaudoin, Medecin-directeur, Calydial (Lyon)

INSTRUCTION INTERMINISTERIELLE N DGS/DUS/DGOS/DGCS/ DGT/DGSCGC/2015/166

CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA CREATION D UN REGISTRE NATIONAL DES CREDITS AUX PARTICULIERS

Vaccinations pour les professionnels : actualités

PROMOTION DE L ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ LES ENFANTS ET ADOLESCENTS DIABÉTIQUES DE TYPE I

Bulletin de veille sanitaire octobre 2012

Dossier de presse 2013

CQP Plasturgie Assemblage parachèvement finitions. Référentiels d activités et de compétences Référentiel de certification

CAHIER DES CLAUSES PARTICULIERES. Transports sanitaires

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

PLUS ON EN SAIT MIEUX ON SE PORTE. Utiliser le Dossier Médical Personnel en EHPAD

Formation obligatoire d adaptation à l emploi

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Pandémie grippale et réorganisation des soins primaires. Le travail de la Maison Médicale de Garde d Ambérieu

Réseau National de Laboratoires * * * * * * * * * *

Proposition de valeur aux Etablissements de santé

Besoins cliniques et tendances en informatisation des services de santé. Fabien de Lorenzi Directeur principal, Orientation produits

BURN OUT DES PROFESSIONNELS DE SANTE. Et Hygiène? Dr JC Perréand-Centre Hospitalier Valence

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES, DE LA FAMILLE, DE LA SOLIDARITÉ ET DE LA VILLE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SPORTS ADMINISTRATION

Synthèse des programmes de travail

Visite test de certification V2014 Retour du CHU de Rennes GCS CAPPS Vendredi 12 juin 2015

Programme cantonal Diabète une réponse de santé publique au service des patients

BERTHIER E, CHRISTIANO M, PHILIPPE M O, IEHL J, TATARU N, DECAVEL P, VUILLIER F, ELISEEF A, MOULIN T. Introduction (1). Contexte de l étude

Mise en place du Business Activity Monitoring (BAM) pour piloter les processus logistiques grâce aux Echanges de Données Informatisés (EDI)

Z I G U I N C H O R SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE REGIONALE Service Régional de la Statistique et de la Démographie de Ziguinchor

Pandémie : pas de fermetures de classes Évaluation de la situation au 13 novembre 2009

Cahier des charges des charges National pour l informatisation des services d urgences

Edition et intégration de logiciels médicaux. Service commercial 22 rue de Chantepie JOUE LES TOURS. Tél : Fax :

Démarche de prévention des TMS et outils pour l action

PREMIERE CONFERENCE DES HAUTS RESPONSABLES CHARGES DE L ETAT CIVIL DES ETATS MEMBRES DE L OCI

La solution IdéoSanté une suite Web 2.0

Classification des actions d efficacité énergétique

2 ans du Pôle Autonomie Santé Information en Essonne : Un GCSMS au service d un projet coopératif de santé

ENTREPRISES EN DIFFICULTE. Gestion de la crise

Procédure adaptée (Article 28 du Code des marchés publics)

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

à l intelligence économique

LA RESPONSABILITE DU MEDECIN DU SPORT. par le Dr. Marc LEWINSKI EXPERTISES MEDICALES 5bis, rue ANTOINE CHANTIN PARIS

F REGL PROF-Dispositions transitoires A 06 Bruxelles, MH/BL/JP A V I S. sur le

Une protection d assurance de premier choix et de qualité suisse. Notre offre pour les expatriés

Gestion des Incidents SSI

ENFANT ASTHMATIQUE? PAS DE PANIQUE Contrôlez et équilibrez l asthme de votre enfant

1. Rappel des engagements - Roadmap actuelle (RM) Action 8

En partenariat avec.

Offre CE ADECCO. Pour tous renseignements :

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d un salarié sur le lieu de travail

Compte Qualité. Maquette V1 commentée

Le point de vue d une administration hospitalière Inka Moritz, Secrétaire générale

DRAVEIL élabore son PLU

BILLON, C. BURNAT, S.DELLION C. FORTAT, M. PALOMINO O. PATEY

Le Dossier Médical Personnel et la sécurité

Questionnaire santé et soins médicaux pour les moins de 16 ans

Responsabilité professionnelle des Infirmiers

Surveillance épidémiologique : application à la détection et la prédiction des épidémies

Vade-mecum. Tableau de bord wallon des maisons médicales. Encodage, extraction, analyse. Tout ce que vous devez savoir pour participer au projet

Menaces informatiques et Pratiques de sécurité en France Édition Paris, 25 juin 2014

Les Dossiers Médicaux Partagés en Franche-Comté :

Transports sanitaires

Restitution de l 'atelier 1 Protocoles thérapeutiques et aspects médicaux de la PTME

DROITS ET DEVOIRS DES USAGERS. Accès au dossier patient.

Transcription:

La surveillance syndromique à l InVS : la veille sanitaire fondée sur l enregistrement automatisé de données métier Dr Loïc Josseran InVS Département de Coordination des Alertes et des Régions InVS septembre 2010 1

Un contexte particulier Août 2003 : - une canicule majeure - des conséquences sanitaires importantes - fréquentation des urgences - impact sur la mortalité - impossibilité pour l InVS de comprendre la situation en temps réel La nécessité pour l InVS de développer : - une veille sanitaire en temps quasi réel - une coopération avec les intervenants d urgences - une veille sanitaire réactive, sensible et peu spécifique InVS septembre 2010 2

Une réponse : la surveillance syndromique Principe Utiliser des données enregistrées de façon continue et non initialement prévue pour la surveillance sanitaire Objectif Mettre en évidence le plus rapidement possible une menace pour la santé publique. Un système de veille sanitaire structuré dès 2004 en lien avec les représentants urgentistes aboutissant à la création du système de surveillance SurSaud (Surveillance Sanitaire des Urgence et des Décès) InVS septembre 2010 3

Architecture du système de surveillance syndromique SurSaud (Surveillance Sanitaire des Urgence et des Décès) InVS septembre 2010 4

Un enregistrement des données structuré Des informations anonymes enregistrées en routine dans des services d urgences, des associations Sos Médecins et des états-civils informatisés Un format de données unique pour chacune des trois sources Une transmission sécurisée Une absence de contrainte totale sur les équipes de soins InVS septembre 2010 5

Le réseau Oscour (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) InVS septembre 2010 6

Pourquoi s appuyer sur les urgences? Une répartition nationale Une informatisation métier en développement - Possibilité d obtenir rapidement des données structurées Une position particulière vis-à-vis de la population - Recours important aux soins - 14 millions de passages par an soit 40 000 passages/jr (Drees 2006) - Permanence des soins» Observatoire réactif de la santé de la population InVS septembre 2010 7

Variables prises en compte Par patient Date de naissance Sexe CP de résidence Date d entrée aux urgences Mode d arrivée et transport Motif de recours Diagnostics (CIM10) Score de gravité (CCMU) Date de Sortie des urgences Orientation (hospitalisation/transfert) InVS septembre 2010 8

Le réseau de 2004 à 2010 Nombre d établissements 280 établissements transmettent leurs données Y compris une couverture des DOM Évolution du nombre d établissements Eté 2004 : 11 établissements IdF et 12 hors IdF = 23 Automne 2004 : + 9 établissements IdF = 32 Printemps 2007 = 90 Automne 2007 = 115 Printemps 2009 = 160 Automne 2009 = 200 Automne 2010 = 280 InVS septembre 2010 9

Le réseau en 2010 Volume des passages 18 000 passages adultes enregistrés/jr 4 000 passages pédiatriques enregistrés/jr Plus de 15 millions de passages enregistrés depuis juillet 2004 Représentativité du réseau Niveau régional : de 0% à de 100% pour plusieurs régions Niveau national : 50 % Une instance Conseil scientifique composé pour moitié d urgentistes et d InVS InVS septembre 2010 10

Le traitement des données Analyse quotidienne des données Traitements quantitatifs Suivant le nombre de passages Suivant l orientation (hospitalisation, transfert) Agrégation selon : Des regroupements syndromiques (pneumo, gastro, grippe, bronchiolite, bronchite ) Des classe d âges Des zones géographiques (National, régions, départements) InVS septembre 2010 11

Le traitement des données Production de tableaux de bord quotidiens Tableaux de bord régionaux Tableau de bord CO Tableau de bord hypothermie / hyperthermie Participation aux surveillance spécifiques de l InVS Grippe Bronchiolite Gastro-entérite Envoi hebdomadaire au DMI des exploitations définies en début de saison Grand froid Vague de chaleur Idem DSE InVS septembre 2010 12

Suivi de la pandémie de grippe A(H1N1) Oscour InVS septembre 2010 13

Le réseau SOS Médecins InVS septembre 2010 14

Pourquoi prendre en compte les données SOS Médecins? Activité de médecine d urgence de ville (pré-hospitalière) Données enregistrées en routine et en continue (permanence des soins) Présence de Sos sur l ensemble du territoire, y compris dans les DOM Uniquement sur les gros centres urbains InVS septembre 2010 15

Variables prises en compte Par appel Age Sexe Date et heure d appel Motifs d appel Demande d hospitalisation CP de résidence Diagnostics médicaux (si possible) InVS septembre 2010 16

Le réseau SOS Médecins en 2010 58 associations sur 60 8 000 appels par jour Evolution marquée entre WE et semaine Nombre quotidien d actes SOS Médecins Sep 2009 à Mars 2010 Tous âges 15 ans ou + Moins de15 ans InVS septembre 2010 17

Suivi de l épidémie de grippe A(H1N1) avec les données Sos Médecin National InVS septembre 2010 18

Illustration Régional InVS septembre 2010 19

La mortalité : Principes et résultats InVS septembre 2010 20

Pourquoi et quelles données de mortalité prendre en compte? Pourquoi? 2003 : les données de mortalité un élément central de la crise Lesquelles? Les données Inserm (incluant les Causes médicales de décès) La plus complète (exhaustivité - causes de décès) La plus tardive à être disponible (plusieurs mois de délai) Les données des pompes funèbres Disponibles à la semaine Représentativité limitée au niveau national Les données Insee (Partie administrative des certificats de décès) Quotidiennes et facilement disponibles Déjà collectées en routine par les communes ayant un service d état-civil informatisé InVS septembre 2010 21

Variables prises en compte Par décès Année de naissance Sexe Commune de décès Date du décès Date de transmission de la donnée InVS septembre 2010 22

Caractéristiques du système 1042 communes avec un service d état-civil informatisé Transmission en temps réel, dès l enregistrement du décès Couverture de l ensemble du territoire national (y compris les DOM) 1 000 décès transmis quotidiennement (70% de la mortalité totale) Un taux d informations manquantes par décès proche de 0% InVS septembre 2010 23

Epidémie de Chikungunya à la Réunion et Mortalité Nombre hebdomadaire de décès (toutes causes) Nombre hebdomadaire de décès (toutes causes), significativement supérieur au nombre attendu Nombre de cas de Chikungunya 30 25 20 15 10 5 0 50000 40000 30000 20000 10000 0 w 1 w 3 w 5 w 7 w 9 w 1 1 w 1 3 w 1 5 w 1 7 w 1 9 w 2 1 w 2 3 w 2 5 w 2 7 w 2 9 w 3 1 w 3 3 w 3 5 w 3 7 w 3 9 w 4 1 w 4 3 w 4 5 w 4 7 w 4 9 w 5 1 w 1 w 3 w 5 w 7 w 9 w 1 1 w 1 3 w 1 5 w 1 7 w 1 9 w 2 1 w 2 3 w 2 5 w 2 7 w 2 9 w 3 1 w 3 3 w 3 5 2005 2006 L épidémie de Chik est fortement corrélée avec la mortalité InVS septembre 2010 24

Conclusion Système de veille sanitaire récent et unique au niveau international, couvrant le territoire national Une complémentarité des sources d information : - Médecine d urgence de ville pré-hospitalière avec SOS Médecins - Médecine d urgence des établissements hospitaliers avec Oscour - Mortalité Des échanges réguliers entre veille sanitaire et urgences qui ont créés un réseau humain indispensable à une bonne réactivité. InVS septembre 2010 25