Mémoires... L'histoire est une discipline qui se rapporte à des éléments passé et à la mémoire. Elle étudie l'évolution des sociétés dans le temps. Elle se veut objective. La mémoire, quant à elle, est une représentation propre à chacun mais aussi commune à un groupe. Elle traité du passé mais a aussi trait au présent. Elle donne des repères à la société. Bien sur la mémoire étant un souvenir, elle peut être oubliée par moment. On peut aussi la manipuler de façon consciente ou non. Malgré cela c'est le meilleur matériel pour l'histoire car les témoins apportent des éléments concrets, ils restituent des faits à un contexte et permettent de se rendre compte de ce qu'ils ont vécu. Le projet Nous avons rencontré des témoins de l'horreur lors de notre voyage à Paris au Mémorial de la Shoah et à Auschwitz. Nous avons choisi de présenter ce devoir de mémoire et d'histoire en comparant 5 vies de déportés. Nous avons sélectionné les moments forts de leurs histoire : la vie avant la déportation, l'arrestation et la déportation, la survie dans les camps et enfin la vie après la libération. Les 5 personnes dont nous avons croisé les témoignages sont : Ginette KOLINKA et Robert WEIZMAN que nous avons rencontré lors des voyages, Marcel LEROY et Abraham FRIDMAN déportés mayennais le premier en tant que résistant l'autre en tant que juif et enfin Ruth KLUGER déportée juive autrichienne. Si les témoins, les rescapés ont tous subi l'horreur nazie, ils ont vécu une histoire singulière qui leur est propre. Ils ont tous une perception différente de l'horreur. Une mémoire de l'horreur. «Mémoires de l'horreur» : les lectures théâtralisées du 19 mai (amphithéâtre du lycée agricole) Lors de la présentation de notre projet au lycée, nous avions décidé de réaliser des lectures théâtralisées. C'est à dire de lire des extraits de témoignage de chacun des survivants aux 4 moments clés de leur histoire. Sans une mise en scène importante, une simple lecture accompagnée du diaporama. Nous avons terminé notre présentation par la lecture du poème de PRIMO LEVI (si c'est un homme) puis nous avons échangé avec la trentaine d'élèves du lycée qui ont assisté à la présentation.
Images de la soirée du 19 mai 2011 Echanges avec la salle après les lectures
Un des intérêts de notre projet était que les 5 témoignages mis bout à bout permettait de se rendre compte que chacun avait bien sa mémoire de l'évènement alors qu'ils avaient vécu la même histoire. Voici les éléments que nous avons retenu pour essayer de vous montrer cette diversité. Avant : Tous nos témoins sont issus de classes populaires ou moyennes et vivaient une vie paisible avant la guerre. Pour les déportés juifs, c'est avec l'occupation et les persécutions qu'ils prennent conscience de leur judéité. Ainsi, pour GINETTE KOLINKA et Robert WEIZMAN, ils se sentent Français avant d'être juifs. Certains comme R.WEIIZMAN vivent ensuite dans la peur de se faire arrête, d'autres ont presque repris une vie normale. Ils se plient aux règles de l'occupant. Arrestation : Pour certains d'entre eux, c'est à ce moment là qu'ils prennent réellement conscience du danger, de la marche vers la mort. Mais quelqu'un comme GINETTE KOLINKA compare Drancy à un petit village avec une cour de récréation. Le trajet de déportation est vécu comme un traitement inhumain mais Marcel LEROY le résistant déporté n'a pas cette perception et ce n'est qu'à sa descente du train qu'il comprend ce qui lui arrive. Dans le camp : La faim, le froid, les coups, la dureté des travaux est un élément qui revient chez tous les survivants. Certains insistent sur la ration quotidienne composée parfois d'une unique soupe, les autres sur les trafics pour l'améliorer. Le sentiment de déshumanisation est présent chez tous les témoins. Ginette KOLINKA nous a dit qu'elle avait eu le sentiment de devenir un robot au bout de quelques jours. Capable de tout. Les autres ont insisté sur les formes d'humanité, de solidarité dont ils ont bénéficié (amis, compagnons qui les ont sauvé d'une mort certaine). Marcel LEROY nous donne le nom de ses bourreaux, se souvient du KAPO. Libération Elle est vécue comme un soulagement. Ils sortent tous épuisés physiquement (entre 20 et 40 kilos). Deux d'entre eux ont exprimé leur mal être, ce sentiment d'avoir trahi les morts en ayant survécu. L'un d'entre eux s'est presque laissé mourir. Vengeance Il n'y a pas chez eu de sentiment de vengeance contre les SS. Pas de jugement non plus des personnes qui ne les ont pas aidé ou qui les ont laissé tomber. Témoigner : Tous ont voulu témoigner pour transmettre ce qu'ils avaient vécu. Pour dire aux nouvelles générations plus jamais cela. Certains ont commencé à témoigner très tôt comme Marcel LEROY, d'autres comme R.WEIIZMAN témoignent depuis peu.
Abraham FRIDMAN de son coté parle de plus en plus d'arrêter de témoigner. Quant à Ruth KLUGER, elle a publié en 1992 Weiter leben, traduit en français en 1997 sous le titre Refus de témoigner, une autobiographie et un livre de réflexions sur la déportation, dont le thème principal est le refus de voir son identité réduite à la catégorie d'ancienne déportée Les témoins ABRAHAM FRIDMAN GINETTE KOLINKA MARCEL LEROY RUTH KLUGER ROBERT WEIZMAN
Le 1er juin 2011, nous avons présenté à La Roche sur Yon, notre projet comme l'ensemble des classes retenues pour le projet «devoir de mémoire». Quelques élèves de la classe présents à la Roche sur Yon