Présentation succincte du projet général

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Présentation succincte du projet général Le projet d'un calorimètre hadronique à seuils (ou DHCAL, Digital Hadron Calorimeter) s inscrit dans un effort international qui vise à développer une nouvelle génération de détecteurs pour des expériences auprès d un futur collisionneur linéaire à électrons (ILC ou CLIC). Le calorimètre à échantillonnage développé au LAPP utiliserait comme milieu actif des chambres gazeuses Micromegas segmentées en cellules de détection de 1x1 cm 2. Une telle granularité doterait le calorimètre d un pouvoir de trajectographie permettant de mesurer l'énergie des jets avec une précision remarquable (~ 3 GeV pour des jets issus des désintégrations hadroniques de Z/W) mais au prix d'un nombre de canaux électroniques très élevé (~ 30 millions) et de contraintes mécaniques sévères (épaisseurs des couches actives < 1 cm sur des surfaces de plusieurs m 2 ). Afin de faciliter la calibration et l'acquisition des données d'un tel calorimètre, une électronique de lecture à seuils (1-2 bits / canal) a été choisie. Le travail du groupe porte sur la conception de grandes chambres Micromegas ( 1 m 2 ) avec électronique embarquée et du système de lecture associé. En parallèle, des études de simulation sont menées afin d'optimiser les performances d un HCAL à 1 ou 3 seuils : digital ou semi-digital HCAL (DHCAL ou SDHCAL). Ce projet s'inscrit dans un programme international de R&D de calorimètres coordonné par la collaboration CALICE. Ainsi, un projet allemand à scintillateurs (cellules de 3x3 cm 2, SiPM 12-bit) et deux autres projets gazeux américain et européen (cellules de 1x1 cm 2, RPC 1-bit et RPC 2-bit) sont en concurrence sur le HCAL. Après plusieurs années de caractérisation de ces différentes technologies, leurs avantages et inconvénients respectifs sont définis, relativement auxquels le projet Micromegas est très compétitif. Présentation du détecteur Micromegas Le détecteur Micromegas consiste en un volume gazeux plan séparé en deux régions par une fine grille d'acier de 20 μm d épaisseur. Les électrons libérés dans la région de faible champ électrique (3 mm, 400 V/cm) dérivent vers la grille et pénètrent dans la région de fort champ (128 μm, 40 kv/cm) où ils sont multipliés par effet d'avalanche. La méthode de fabrication fournit un détecteur robuste où la grille est solidaire du circuit imprimé d'anode. Les Micromegas sont utilisés principalement comme trajectographes en physique appliquée et en physique des particules. Par exemple pour la recherche de matière noire (plan focal du télescope à axions CAST), l'étude de la matière hadronique (spectromètre de COMPASS au CERN) et la mesure des oscillations de neutrinos (TPC du détecteur proche de T2K). Ils sont aussi pressentis pour des applications futures comme au LHC haute luminosité (spectromètre à muons MAMMA pour ATLAS) et aux collisionneurs linéaires (TPC de l'expérience ILD). Le groupe du LAPP est le premier à étudier les Micromegas pour la calorimétrie sur collisionneurs. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 1/14

1.1 ETAT ACTUEL DU PROJET Le projet peut être divisé en trois périodes, chacune séparée par un contrat d'objectif. La première (2006-2009) est celle de la caractérisation de petits prototypes à lecture analogique. La deuxième (2010-2012) a vu la construction et le test de grands prototypes de 1x1 m 2 dotés d'une électronique multi-seuils et embarquée. La période qui s'annonce (2013-2015) est celle de l'optimisation de ces prototypes pour un coût compétitif aux technologies concurrentes et pour leur intégration dans un module de calorimètre hadronique réaliste. Les jalons de la première période sont rappelés ci-dessous, suivis par l'exposé de l'état actuel du projet. La troisième période à venir est décrite dans le paragraphe 1.3. 1.1.1 Première période 2006-2009, rappel Au début du projet, les petits prototypes (~ 10x10 cm 2 ) ont permis de comprendre le détecteur Micromegas. En particulier son signal électrique et sa dépendance envers plusieurs paramètres mais aussi sa réponse à divers rayonnement ionisants. Du point de vue opérationnel, il est apparu que les détecteurs Micromegas sont tout autant compétitifs avec les technologies concurrentes (scintillateurs et RPC) pour une application dans un HCAL. En parallèle, le groupe a dessiné les premiers Micromegas avec électronique embarquée (c.a.d. soudée au circuit imprimé d'anode au lieu d'y être connectée) qui satisfont la contrainte d'épaisseur des couches actives du HCAL à l'ilc. Ce dessin nous permet aujourd'hui d'avoir des détecteurs Micromegas très fins (< 1 cm) pour une surface d'1 m 2 et vraisemblablement même de plusieurs m2. Les détecteurs de 1 m 2 se composent en fait de 6 sous-détecteurs Micromegas de 32x48 cm 2 (Active Sensor Unit ou ASU) juxtaposés dans une même chambre gazeuse de 1x1 m 2. Afin d'optimiser le futur prototype HCAL européen d'1 m 3 (50 plans d'acier, 6 longueurs d interaction) à lecture à 3 seuils (appelé SDHCAL par la suite), des études Monte Carlo (Geant4) ont été menées afin de comprendre sa réponse aux hadrons. Ces études, poursuivies depuis, montrent que l'approche européenne à 3 seuils (SDHCAL) permet d'améliorer de manière significative la résolution en énergie par rapport à l'approche américaine à 1 seuil (DHCAL), cela à linéarité comparable jusqu'à 80 GeV et probablement au delà. La raison de cette amélioration tient dans le fait qu'avec des cellules de 1 cm 2, la réponse d'un DHCAL (dn/de) sature dès 20-30 GeV avec pour conséquence directe une dégradation de la résolution. Avec des seuils supplémentaires, il est possible d'atténuer la saturation en estimant plus précisément l'énergie déposée par cellule. Pendant cette première période, les services du LAPP se sont impliqués dans la conception et la programmation de la carte de contrôle de l'acquisition du prototype SDHCAL (DIF), dans le développement de logiciels d'acquisition (Labview) et d'analyse (C++) ainsi que dans la construction d'un premier prototype mécanique de 1 m 2. Dépourvu d'électronique et de grilles Micromegas, il permit de valider la procédure d'assemblage d'un prototype complet. En 2009, l'inconnue majeure restait le choix de la puce de lecture à monter sur les cartes ASU. Les tests de petits prototypes équipés de puces HARDROC ou de DIRAC ne permettant pas de déterminer la plus adaptée aux signaux Micromegas, il fut décidé de dessiner une nouvelle puce, le MICROROC, en ré-utilisant certains circuits des deux premières. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 2/14

1.1.2 Deuxième période 2010-2012, état actuel du projet Après avoir construit 4 prototypes Micromegas de 1x1 m 2, l'état actuel du projet est le suivant. Les excellentes performances des petits prototypes ont été maintenues sur les prototypes de grande taille. Ces derniers, du point de vue opérationnel, répondent donc aux exigences pour un HCAL. La puce MICROROC est pour beaucoup dans ce succès en permettant d'atteindre des seuils de détection de l'ordre du fc, soit environ 25% de la charge d'une particule au minimum ionisant. Grâce aussi à d'autres fonctionnalités (mode auto-déclenché avec mémoire, économie d'énergie par power-pulsing) elle est un candidat idéal pour équiper des Micromegas dans un calorimètre final. Avec l'augmentation de la taille des grilles d'un facteur 15 (des petits prototypes aux cartes ASU), il avait été envisagé que l'énergie accrue des étincelles occasionnelles entre la grille et les damiers d'anode (connectés à -400 V et à la masse respectivement) puisse ne pas être contenue par les diodes de protections et ainsi se propager aux circuits de lecture et les endommager. Toutefois, jusqu'à présent, les prototypes de grande taille sont résistants aux étincelles. Les diodes de protections montées sur les cartes ASU sont donc efficaces. Elles compliquent toutefois le dessin du détecteur et augmente son coût car chaque voie de lecture doit en être pourvue. Leur remplacement par des dépôts résistifs sur les damiers d'anode est étudié depuis 2012 et des petits prototypes sont en cours de conception. Cette R&D est détaillée dans le paragraphe 1.3. Depuis sa création, le groupe s'implique sur l'électronique d'acquisition du SDHCAL dont le nombre de voies de lecture approche le demi-million. En plus de sa contribution sur la carte d'interface détecteur (~150 DIF équipent le SDHCAL), il aura en 2012 participé à l'élaboration d'un système d'acquisition global permettant au SDHCAL de fonctionner sur les faisceaux du CERN pendant les 2 mois alloués. Ce système d'acquisition, compatible avec les RPC comme avec les Micromegas a permit d'enregistrer plusieurs dizaines de milliers de gerbes d'électrons et de hadrons en 2012, hissant le SDHCAL à un niveau d'avancement comparable à celui du DHCAL américain. Sur la base de tests sur faisceaux communs de 4 plans Micromegas et 46 plans RPC dans le SDHCAL, il apparaît que les Micromegas sont moins bruyants et présentent une réponse plus uniforme et indépendante des conditions d'irradiation (intensité du faisceau). L'analyse des données des 2 types de détecteurs pointe aussi le fait que les signaux des RPCs saturent au delà d'une certaine densité ionique dans le gaz. Ainsi, les seuils supérieurs n'apporteraient que peu d'information supplémentaire sur l'énergie par rapport à un seuil unique. Ce n'est pas le cas des Micromegas qui fonctionnent en mode proportionnel (la charge ionique y est inférieure de 4 ordres de grandeur). Nous voyons en cette propriété un avantage crucial des Micromegas pour un SDHCAL. Si ce n'est sur la question du coût, il semble donc que nous défendions la technologie la mieux adaptée à une calorimétrie gazeuse. La question du coût est centrale et motive notre R&D future : adoption de nouvelles protections contre les étincelles et augmentation de la taille des grilles Micromegas (paragraphe 1.3). 1.2 JALONS Les concepts SiD et ILD ont déjà été validés mais ne sont pas des collaborations établies. Les collaborations de R&D continuent leur travail afin de valider plusieurs technologies de détecteurs afin de servir comme input lors de la création des futures collaborations de détecteurs. Plusieurs documents ont été terminés en 2012, par exemple les Detailed Baseline Design et pour l'instant rien n est prévu pour le futur. Le Japon a clairement fait connaître son intention de construire un collisionneur linéaire et le futur pourrait être débloqué dans un avenir proche. Nos jalons sont donc locaux et seront exposés par la suite. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 3/14

1.3 PROJECTION / FUTUR / AMÉLIORATION Le travail du groupe pendant les 2-3 prochaines années s'articulera autours de la compréhension des données des tests sur faisceaux du SDHCAL (physiciens) et sur l'optimisation des grands prototypes Micromegas pour un coût compétitif aux technologies concurrentes et pour leur intégration dans un module de calorimètre hadronique réaliste (physiciens, ingénieurs et techniciens). 1.3.1 Analyse de données Il est important de souligner que les physiciens du groupe analysent l'intégralité des données de test sur faisceaux du SDHCAL, celles provenant des Micromegas mais aussi celles des RPC. En ce qui concernent les premières, trois publications sont envisagées au cours de l'année 2013 qui concernent: la fabrication et le fonctionnement des grands prototypes, leurs caractéristiques opérationnelles et une étude calorimétrique dans le SDHCAL. De par le nombre de RPC qui équipaient le SDHCAL en 2012, les données RPC sont plus riches et permettent une mesure de la résolution en énergie d'un HCAL gazeux. L'équipe du LAPP a déjà produit et présenté ses résultats sur ce sujet et poursuivra ses efforts d'analyse pour comprendre et utiliser au mieux l'information des 3 seuils. L'objectif est de quantifier le gain sur la résolution obtenu avec une lecture à 3 seuils au lieu de 1 et d'identifier la technologie la mieux adaptée à ce type de lecture. Ce travail s'appuie sur l'analyse des données de test sur faisceaux mais aussi sur celles de simulation Monte Carlo. 1.3.2 Intégration des protections contre les étincelles Le remplacement de plusieurs centaines de composants passifs (diodes) sur les cartes ASU par des dépôts résistifs sur les damiers d'anode est étudié depuis 2012 et financé par l'anr (projet SPLAM : Spark Protection of Large Area Micromegas). Le principe de protection repose sur l'absence de connexion électrique directe entre le damier de lecture et la grille lors d'une étincelle. Cette séparation est assurée par des éléments résistifs et isolants déposés et gravés sur le plan de damiers des cartes ASU. Plusieurs configurations de ces éléments sont possibles et seront appliquées sur des prototypes de taille intermédiaire (16x16 cm 2 compte tenu du nombre de MICROROC disponibles). La conception des prototypes est en cours. Au mois de mai, une structure mécanique accueillant les prototypes résistifs ainsi que des prototypes standards de référence sera transportée sur un faisceau d'électrons à DESY. En fonction du résultat des tests des différentes configurations résistives et de leurs coûts respectifs, une configuration sera retenue et appliquée à un prototype de grande taille d'au moins 1x1 m 2 en 2014. 1.3.3 Prototype de grande taille à grille unique Un levier important pour réduire le coût d'un prototype de grande taille est le nombre de grilles qui le composent. Les prototypes d'1 m 2 fabriqués jusqu'à maintenant consistent en fait de 6 cartes ASU de 32x48 cm 2, chacune équipée d'une grille côté damiers et de puces électroniques et diodes de protections de l'autre côté. De par le processus de fabrication utilisé, la grille est solidaire de la carte ; une grille plus grande implique donc de plus grandes cartes. Compte tenu de la complexité et l'épaisseur des cartes (8 couches, 1.5 mm), il n'est pas souhaitable d'en modifier les dimensions. Utiliser une plus grande grille passerait donc par la séparation de celle-ci et de la carte ASU. Ce choix implique une modification profonde du dessin des prototypes. C'est un projet à plus long terme mais sur lequel une réflexion à débutée. Des détecteurs à grille unique sont développés par le groupe Micromegas de la collaboration ATLAS pour un upgrade possible du spectromètre à muons vers l'avant de l'expérience. Bien que les contraintes mécaniques diffèrent profondément des nôtres, le LAPP bénéficiera de l'expertise du groupe d'atlas, notamment dans le cadre de la collaboration RD51 (1.5.2). Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 4/14

1.4 RESPONSABILITÉS DU LAPP Développement du système d'acquisition pour le SDHCAL (2008-2012) et plus généralement pour les calorimètres à grand nombre de canaux (CALICE, cf. 1.5.1). Conception, production et test des cartes DIF Ces cartes équipent les 50 plans actifs (RPC et Micromegas) du SDHCAL. Programmation des cartes d'acquisition entre les détecteurs et les PC (DIF, DCC, SDD). Ce système d'acquisition a permit au SDHCAL de prendre des données en 2012 et ainsi de valoriser le travail de plusieurs groupes de la collaboration CALICE impliqués. Conception de circuits intégrés (2010-2011) Conception de la puce MICROROC en collaboration avec le LAL/Omega. Optimisée pour les Micromegas, cette puce a néanmoins été utilisée pour la lecture d'autres détecteurs (GEM) par un groupe du Weizmann Institute of Science (Israël). Conception et caractérisation de chambres Micromegas de grande taille (2009-2012) Conception de cartes de 32x48 cm 2 avec puces électroniques et grille Micromegas embarquées (2009). Fabrication du premier grand prototype Micromegas fonctionnel de 1x1 m 2 (2011). Caractérisation complète de 4 grands prototypes Micromegas sur faisceaux de particules, notamment dans le SDHCAL (2012). 1.5 ORGANISATION DE LA COLLABORATION Le groupe LC du LAPP est impliqué dans deux collaborations de recherche et développement (CALICE et RD51). Il est aussi engagé dans le concept SiD et participe aux travaux sur les calorimètres et les performance de physique au CLIC au sein de l'équipe LC-physics/detector du CERN (PH-LCD). 1.5.1 La collaboration CALICE L'objectif de cette collaboration est d étudier des calorimètres à échantillonnage ultra-granulaires (ECAL et HCAL) optimisés pour la reconstruction de l énergie des jets par la méthode du Particle Flow. Cette méthode permettrait d'atteindre des résolutions de l ordre de 3% pour des jets de 100 GeV. CALICE regroupe 336 physiciens et ingénieurs de 57 instituts (17 pays) dont 7 français : - Laboratoire d Annecy-le-Vieux de Physique des Particules (projet ANR SDHCAL) - Institut de Physique Nucléaire de Lyon (IPNL, Lyon, projet ANR SDHCAL) - Laboratoire de l'accélérateur Linéaire (LAL, Orsay, projet ANR SDHCAL) - Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR, Palaiseau, projet ANR SDHCAL) - Laboratoire de Physique Corpusculaire (LPC, Clermont-Ferrand) - Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie (LPSC, Grenoble)) - Laboratoire de Physique Nucléaire et de Hautes Energies (LPNHE, Paris) Les laboratoires en caractères gras ci-dessus sont les laboratoires avec lesquels le groupe collabore directement dans le cadre du projet de calorimètre hadronique multi-seuils SDHCAL. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 5/14

1.5.2 La collaboration RD51 La collaboration RD51 a pour objectif de faciliter le développement des technologies de détecteur gazeux à micro-structures (principalement les Micromegas et les GEM) et des systèmes de lecture associés. Le LAPP est impliqué dans les groupes de travail sur la fabrication de détecteurs de grande taille, sujet sur lequel il est un des meneurs (avec le groupe ATLAS/Micromegas du CERN) ainsi que sur la protection de l'électronique frontale contre les étincelles qui concerne tout utilisateurs de détecteurs à micro-structures. RD51 regroupe 75 instituts (25 pays) dont 8 français : - Institut Laue Langevin (ILL, Grenoble); - Institut de Physique Nucléaire de Lyon (IPNL, Lyon); - Laboratoire d Annecy-le-Vieux de Physique des Particules (LAPP, Annecy) - Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie (LPSC, Grenoble); - Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR, Palaiseau); - Laboratoire de Physique Subatomique et des Techniques Associées (SUBATECH, Nantes); - Institut de Recherches sur les lois Fondamentales de l Univers (IRFU, Saclay); - Observatoire de la Côte d'azur (OCA, France). 1.5.3 La collaboration du Silicon Detector (SiD) SiD regroupe une partie de la communauté de la physique des hautes énergies autour d un concept de détecteur pour l ILC; ce n est pas encore une collaboration au sens usuel du terme. Le LAPP a participé à la conception de ce détecteur au niveau de la structure mécanique du calorimètre hadronique et de l option MICROMEGAS pour équiper ce dernier. L option MICROMEGAS est une des options pour SiD. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 6/14

1.6 RESSOURCES / EQUIPES 1.6.1 Composition de l équipe de physique Contribution LAPP actuelle et passée Prénom Nom 2012 Responsabilités / Fonction / Etudes / Sujets / Implications Catherine Adloff 50 % Simulation et analyse des données calorimètre Jean Jacques Blaising 100 % Analyse de physique Maximilien Chefdeville 100 % Simulation et analyse des données calorimètre Conception et test des prototypes Yannis Karyotakis 20 % Simulation et analyse des données calorimètre Iro Koletsou 50 % Simulation et analyse des données calorimètre Jérôme Samarati 80 % Etude des ASU résistifs 1.6.2 Thésards et personnel non permanent Jérôme Samarati, CDD-physicien. Étude des prototypes résistifs. 1.6.3 Composition de l équipe technique Domaine (méca ) Prénom Nom 2012 Responsabilités / Fonction Etudes / Sujets / Implications Mécanique Nicolas Geffroy 8 % Dessin prototypes Mécanique Fabrice Peltier 83 % Réalisation prototypes Informatiqu e Electronique Jean Jacquemier 88 % Alexandre Dalmaz Electronique Cyril Drancourt 58 % Electronique Renaud Gaglione 48 % Electronique Guillaume Vouters Software reconstruction Support Geant4 58 % Routage et réalisation PCBs 80 % Conception PCBs Software acquisition Conception ASICS Détecteurs résistifs Système acquisition (architecture et firmware) Electronique Julie Prast 1 % Production/test cartes DIF Electronique Sébastien Cap 5 % Production/test cartes DIF Oui CDD Durée Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 7/14

1.7 CONTRIBUTIONS APPORTÉES PAR LE LAPP Construction de 4 chambres Micromegas de 1 1 m 2 ainsi que de son électronique embarquée. Construction des cartes DIF qui équipent Micromegas et RPC. Participation très importante à la DAQ intermédiaire qui a permis de prendre des données avec le SDHCAL (RPC+MICROMEGAS) de près de un demi million de voies. Développement d'un programme de reconstruction des données indépendant des autres groupes. Très flexible et très efficace. Analyse des données du SDHCAL (RPC et Micromegas) et simulation Monte Carlo des performances (résolution, linéarité) d'un HCAL à seuils. 1.8 DIFFICULTÉS / PROBLÉMATIQUES Pas vraiment de difficultés techniques. Les problématiques en actualité sont : Amélioration des protections contre les étincelles. Ceci permettra de simplifier le dessin mécanique et réduire en principe les coûts. Optimisation du dessin des chambres pour des grandes tailles (e.g. grille unique). Fiabilisation des détecteurs et industrialisation des méthodes. 1.9 ORGANISATION Réunions régulières hebdomadaires de physique ou techniques. Revues internes avant lancement de productions importantes. 1.10 POURQUOI UN NOUVEAU CONTRAT D OBJECTIF? Expiration de l ancien. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 8/14

Contributions LAPP à venir et demandes 1.11 NOUVELLES CONTRIBUTIONS OU MODIFICATIONS DE L IMPLICATION 1.11.1 Nouvelles contributions en terme de physique ou modifications Avec une activité R&D et de test sur faisceaux moindre que les années précédentes, les physiciens du groupe auront la possibilité de renforcer l'implication du LAPP dans les études de physiques menées au sein du groupe LC-CLIC au CERN. Cette implication est pour l'instant incarnée essentiellement par Jean-Jacques Blaising. 1.11.2 Nouvelles contributions techniques ou modifications Les nouvelles activités techniques ont été présentées dans le paragraphe 1.3.2 et 1.3.3. Elles s'inscrivent dans la continuité de notre programme de R&D. Elles concernent l'intégration des protections contre les étincelles directement dans le volume gazeux du détecteur et la modification du dessin des grands prototypes. Suivant les budgets alloués, ce dernier point pourrait être matérialisé par la construction d'un grand prototype. Ces 2 axes sont d'égale priorité. Les ressources nécessaires sont explicitées dans les tableaux ci-dessous. 1.12 DEMANDES DU GROUPE 1.12.1 Demandes en ressources du groupe 1.12.1.1 Equipe de recherche Profil ou nom 2013 2014 Catherine Adloff Responsabilités / Fonction Etudes / Sujets / Implications Jean Jacques Blaising A volonté A Analyse de physique volonté Maximilien Chefdeville 70 % 50 % Simulation et analyse des données calorimètre Conception et test des prototypes. Yannis Karyotakis 20 % 20 % Simulation et analyse des données calorimètre Iro Koletsou 50 % Simulation et analyse des données calorimètre Jérôme Samarati 88 % Etude des ASU résistifs Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 9/14

1.12.1.2 Support technique Domaine Profil Année : 2013 Année : 2014 Etudes / Sujets / Implications Sem 1 Sem 2 Sem 1 Sem 2 Mécanique IR conception 10% 10% 10% 10% Conception petits prototypes et optimisation design de grands Mécanique T 130% 10% 10% 10% Réalisation de prototypes Informatique IE 10% 10% 10% 10% Maintenance programmes de reconstruction et simulation Electronique IR conception 10% 10% 10% 10% Nouveaux PCB résistifs Electronique IR conception 10% 10% 10% 20% Nouveaux PCB résistifs Maintenance acquisition Labview Electronique IR 15% 5% 5% 15% Maintenance électronique d'acquisition (firmware DIF-DCC) Electronique AI réalisation 50% 10% 10% 20% Réalisation et fabrication PCB résistifs 1.12.1.3 Personnel non permanent / Etudiants Demande possible d un étudiant en thèse à partir de 2014. RAS 1.12.1.4 Demandes en formations RAS 1.13 SOUS-TRAITANCE ENVISAGÉE 1.14 BESOINS EN LOCAUX Salle grise pour l'assemblage des prototypes Laboratoire de tests Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 10/14

1.15 PLANNING Mai-Juin 2013 Production de 3 chambres standards et 3 chambres résistives de 16 16 cm 2 Test sur faisceau probable à DESY. Eté 2013 printemps 2014 Optimisation du dessin mécanique pour atteindre des grandes tailles. Automne 2014 Construction d un prototype de taille supérieure à 1x1 m2 suivant le nouveau dessin mécanique. 1.16 ANALYSE DE RISQUES Le risque principal est l éternisassions de la décision de construire un collisionneur linéaire. A partir de 2014 il faudra réorienter les jeunes physiciens sur des expériences qui prennent des données. 1.17 PARTENARIATS / VALORISATION Nous avons l intention de lancer une collaboration avec M. Boutemeur du SYMME pour la valorisation de la technologie. Un MOU avec la direction de SYMME doit être signé en 2013. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 11/14

Financement Origine financement Montant Durée / Période Attribué ou Demandé Observations / Explications IN2P3 30K 2013 Attribué ANR 158K Fin 30/09/2014 Attribué 2 ans salaire CDD et investissement Références Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 12/14

Engagement de la direction Si possible, préciser et expliquer la priorité accordée au groupe par rapport aux autres expériences du LAPP. 1.18 LE PROGRAMME SCIENTIFIQUE Donner et justifier les éventuelles réserves. Renvoyer au Compte-rendu de CL ou CS. Après consultation du Conseil de Laboratoire et du Conseil Scientifique du, la direction accepte au nom du laboratoire le programme scientifique du groupe tel que défini précédemment. Le compte-rendu du Conseil précise : «Le conseil encourage le groupe à élaborer un contrat d objectifs sur 2 ans qu il devra soumettre au prochain conseil de laboratoire. Les 2 rapporteurs nommés pour examiner la proposition et les demandes du groupe sont :.» 1.19 LES ÉQUIPES Présenter la mise à disposition des agents techniques au groupe sous forme de tableau par semestre pour les années couvertes par le contrat d objectifs (modèle tableau?). Suite à la réunion du suivants sont proposés : avec la direction, les chefs de service et le chef de groupe les engagements 1.20 LES LOCAUX / MOYENS TECHNIQUES Lister les locaux mis à disposition du groupe, la durée de la mise à disposition, les conditions associées. Préciser que les locaux à la fin des phases de tests doivent être rendus vides et rangés. Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 13/14

1.21 VALIDATION ET SUIVI DU CONTRAT D OBJECTIFS ET DE MOYENS La validation dans EDMS («released») fait office de validation. La direction du LAPP peut à tout moment remettre en cause ce contrat d objectifs : elle devra alors consulter le Comité Scientifique et/ou Conseil de laboratoire. Régulièrement, le Conseil de laboratoire fera le point sur le bon déroulement du programme du groupe et émettra un avis (compte-rendu des réunions). Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 14/14