Martinique Janvier 12 N 23 AGRUMES Le réseau de surveillance a été réduit à huit parcelles. Trois sont plantées en limettiers de Tahiti et cinq en d autres espèces d agrumes (limequats, mandariniers, orangers, pamplemousses et pomelos). Elles sont observées deux fois par mois. Au mois de janvier, deux sites n ont été visités qu une fois. Stades : On observe principalement des fruits en cours de grossissement et à maturité, même si des boutons floraux et des fleurs ont été observés dans quatre vergers. Acariens sur fruits : tarsonèmes (Polyphagotarsonemus latus) et phytoptes (Phyllocoptruta oleivora) Le pourcentage d arbres portant des fruits avec symptômes reste élevé. Cependant, deux observations des fruits à la loupe, faites sur le site de limettiers du Saint Esprit, montrent toujours des populations d acariens très faibles : 2% de fruits occupés le 12 janvier et aucun le 24. FEDERATION REGIONALE de DEFENSE contre les ORGANISMES NUISIBLES de la MARTINIQUE Ananas Martinique SICA TG 1
Pourriture brune à Phytophthora (fruits) Le nombre d arbres portant des fruits touchés a diminué sur limettiers et augmenté sur les autres agrumes. Il reste peu important, comparativement à son évolution durant les mois pluvieux. Rappelons que la lutte contre le Phytophthora est préventive : Lors de l installation du verger, elle passe par le choix d un porte-greffe résistant et d une taille de formation adaptée (étagement des charpentières pour éviter la formation de cuvettes à la base des branches). Lors de la taille annuelle, il faut veiller à éliminer les branches fructifères basses, c'est-à-dire à moins de cm du sol. Papillons piqueurs de fruits (Eudocima materna et Gonodonta spp.) Le pourcentage moyen d arbres attaqués a fortement augmenté par rapport au mois de décembre : il est passé de 18% à %. Il n est cependant pas plus élevé que l an dernier. Il existe toutefois, une forte disparité entre les sites : deux d entre eux ne présentent pas d attaques. Puceron noir des agrumes (Toxoptera citricida) Au mois de janvier, les populations de pucerons noirs ont augmenté. Jusqu à présent, les observations montrent des variations permanentes, mais restant en deçà des % d arbres portant des colonies non parasitées de pucerons. 2
Autres organismes nuisibles Plusieurs autres organismes nuisibles (ou leurs dégâts) ont été observés : aleurodes, cochenilles (dont Unapsis citri, Fiorinia proboscidaria, Icerya sp. et cochenilles diaspines), greasy spot et mineuses des agrumes (Phyllocnistis citrella). Généralement, ces organismes ne sont pas à l origine de pertes de rendement conséquentes et leur présence ne nécessite pas d intervention. MELON Douze parcelles de melon plantées entre fin octobre et fin janvier ont été observées à plusieurs reprises en janvier. Ces parcelles sont situées à Sainte Anne. Aleurodes Des aleurodes sont présentes sur toutes les parcelles observées, sauf sur une qui a été plantée entre le 26 et le janvier. Sur les parcelles plantées avant décembre, les populations sont toujours très élevées (des dizaines d individus par feuille). Sur les parcelles plantées en décembre et janvier, la situation est plus saine : on observe généralement moins de 5 individus par feuille. Pyrales des cucurbitacées (Diaphania hyalinata) Au cours du mois de janvier des pyrales des cucurbitacées ont été observées sur quatre des douze parcelles observées, à raison d une pyrale par rameau en moyenne. Thrips Dans quatre parcelles un ou deux thrips étaient présents dans les bourgeons. Cependant, ils étaient absents sur les jeunes fruits, et aucun dégâts n est à déplorer. Autres organismes nuisibles: D'autres organismes nuisibles ont été observées de façon moins généralisée : quelques foyers de pucerons sur une parcelle ; le mildiou était présent sur une des douze parcelles observées. La situation s est donc assainie par rapport au mois de décembre. 3
LAITUE Trois parcelles du réseau ont fait l objet d une ou de deux observations, au mois de janvier. Tableau récapitulatif des observations : MORNE-ROUGE ROUGE BELLEFONTAINE CASE-PILOTE % laitues atteintes par : 12 déc. 12 janv. 27 oct. 19 janv. 26 janv. 24 nov. 5 janv. Cercosporiose (Cercospora longissima) Mouche mineuse serpentines (Liriomyza spp.) Mouches mineuses en plaque (Amaromyza maculosa) 4 % 4 % % % % % % 8 % 12 % % 68 % 68 % 16 % 56 % 8 % % % 76 % 1 % 36 % 68 % Mouches mineuses (Amauromyza maculosa, Liriomyza spp.) : Des galeries et/ou des plaques dues aux mouches mineuses ont été observées sur les trois parcelles. Les dégâts causés par ces mouches mineuses sont considérables sur les sites de Bellefontaine et de Case-Pilote. Plusieurs pratiques culturales permettent de limiter les infestations : - Choisir une parcelle éloignée d une ancienne culture de laitue ou au moins située au vent de celle-ci ; - S assurer d un approvisionnement en plants non infestés ; - Détruire les résidus de culture et les déchets de nettoyage des pommes, qui contiennent des larves et des œufs ; - Effectuer une jachère ou une rotation avec une plante non-hôte (ananas, banane). Cercosporiose de la laitue (Cercospora longissima) : Depuis les dernières observations, la maladie n a pas évolué sur les sites du Morne- Rouge et de Bellefontaine, où le pourcentage de laitues atteintes est respectivement faible ou nul. Sur le site de Case-Pilote, la maladie a légèrement progressé. Pour diminuer l incidence de cette maladie, il convient d éviter l irrigation par aspersion et d éliminer les résidus de cultures et les déchets de nettoyage des pommes. Remarque : La cercosporiose a été trouvée au Gros-Morne, sur une parcelle hors réseau. 4
PIMENT/POIVRON Deux parcelles de poivron ont été observées en janvier. Tableau récapitulatif des observations : MORNE-ROUGE ROUGE SAINTE-ANNE ANNE POIVRON POIVRON % des plants atteints par : Fructification/Floraison Floraison/Nouaison Florai. Nouaison Fruct. Fruct 12 janv. 2 janv. 1 janv. 18janv 25 janv Anthracnose sur fruits % % % % % (Colletotrichum spp.) Virus % % 27 % 17 % 53 % Pucerons (Myzus persicae, Aphis gossypii % % % % % Dégâts d acariens tarsonèmes (Polyphagotarsonemus latus) Autres organismes nuisibles 13 % % % % % Oiseaux Œuf d aleurodes des solanacées Sur le site de Sainte-Anne, le pourcentage de plants virosés est variable. Ces viroses peuvent provoquer d importants dégâts sur feuilles, comme des déformations ou des cloques, mais aussi sur fruits. Notons que ces maladies sont persistantes et ne peuvent être traitées. D autre part, des œufs d aleurodes des solanacées ont été observés sur ce même site. En cas de pullulation d aleurodes, qui provoque de la fumagine, le développement de la plante peut être ralenti. Notons tout de même que l Aleurode des Solanacées (Aleurotrachellus trachoides) n entraîne pas de désordre physiologique et ne transmet pas de virus. Sur le site du Morne-Rouge, on recense des dégâts d acariens tarsonèmes. Ces ravageurs peuvent endommager considérablement la culture : enroulement et filiformisme des feuilles, raccourcissement des entrenoeuds, retard de croissance. Remarque : Les acariens tarsonèmes peuvent être détectés de façon précoce par une observation des bourgeons à la loupe. 5
Des dégâts d oiseaux ont été également observés sur la parcelle du Morne-Rouge. La présence d autres sources de nourriture (arbres fruitiers tel le goyavier) à proximité de la production limite souvent les dégâts. TOMATE Deux parcelles de tomate ont été observées au mois de Janvier, une au Lorrain et l autre au Morne-Rouge. Tableau récapitulatif des observations LORRAIN MORNE-ROUGE Stade phénologique Nouaison Floraison, Nouaison, Grossissement des fruits % des plants infestés par PYMV % % % des plants infestés TYLCV 83 % % % d attaque des fruits Noctuelle Helicoverpa zea % 13 % Autres organismes nuisibles Mineuses serpentines, oiseaux, oïdium Virus sur tomate Deux virus du genre Begomovirus transmis par l aleurode Bemisia tabaci (ou mouche blanche) sévissent dans les parcelles de tomate de la Martinique. Il s agit du PYMV (Potato Yellow Mosaic Virus) et du TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus). Sur le site du Lorrain, les dégâts ne sont pas négligeables allant jusqu à 83 % des plants infestés par le TYLCV. Aleurode Bemisia tabaci (FREDON Martinique, 3) Comment limiter les dégâts occasionnés par les bégomovirus? - Procéder à un désherbage soigneux de la parcelle et de ses alentours. Symptômes de TYLCV sur tomate (E.Wicker, CIRAD-FLHOR, Martinique 2) Mosaïque jaune, nanisme - Utiliser des plants sains et vigoureux - Choisir une parcelle à l abri des foyers de contamination (parcelle éloignée d une ancienne culture de tomate ou située au vent de l ancienne culture) - Si possible, parcelle éloignée des cultures de piment poivron, haricot, concombre et melon. 6 Symptômes de PYMV sur Tomate (SPV Martinique, 3) Taches décolorées jaunes sur feuilles Enroulement des feuilles
Noctuelle (Helicoverpa zea) On recense une faible attaque de noctuelle sur les fruits (perforation). Hormis le choix d installer une parcelle dans une zone moins touchée, il n existe pas de mesures culturales qui pourraient défavoriser l installation et le développement du ravageur dans la culture. BANANES BANANE PLANTAIN Charançon du bananier (Cosmopolites sordidus) Les pièges des 4 parcelles situées sur les communes du Gros Morne, du Lorrain, de Rivière-Salée et de Saint-Pierre ont été relevés. La surveillance d une parcelle par piégeage ne permet pas de suivre l évolution de la population dans une parcelle, mais seulement de se faire une idée de l activité des charançons. En effet, les pièges ne capturent que les individus qui se déplacent à la recherche d une source de nourriture. Ceux qui sont sur une souche de bananier peuvent y rester longtemps. D autre part, l activité des charançons varie sous l influence des conditions climatiques : par exemple, peu de Sur les sites de Rivière-Salée et du Gros- Morne, le nombre de charançons piégés est faible. Par contre, sur le site de Saint Pierre, on note une légère augmentation des captures lors du relevé du 17 janvier (deuxième relevé du mois de janvier). Suivi de sites de piégéeage du charançon du bananier (cosmopolites sordidus) Remarque : Sur le site du Lorrain, les pièges ont été partiellement déterrés, ce qui a faussé le relevé. En pointillé, le seuil empirique de charançons par piège et par quinzaine. 7
BANANE EXPORT Cercosporioses Le mois de décembre 11 a connu une recrudescence de l inoculum en raison d une élimination des feuilles nécrosées déficiente sur beaucoup de plantations. Le vent qui a sévi tout au long du mois de janvier a entraîné une dissémination importante des spores sur l ensemble des parcelles. Les quelques pluies du mois de janvier ont provoqué des conditions d humidité favorables à leur pénétration et à la germination des spores dans les feuilles de bananiers. La recommandation, en matière de maîtrise des cercosporioses : il faut donc absolument éliminer les sources d inoculum en supprimant absolument les feuilles nécrosées. CANNES Basse-Pointe : Recouvrement des adventices (%) 1 1, 1,5 2 2,5 3 3,5 4,5 Age de la canne (mois) La parcelle plantée il y a 4 mois ½ présente un faible taux de recouvrement des adventices (3%). La canne commence à couvrir les inters rangs. Sainte-Luce Recouvrement des adventices (%) 1 1,5 2, 2,5 3 3,5 4 5 Age de la canne (mois) Les cannes de la parcelle suivie ont 5 mois. Le pourcentage de recouvrement des adventices remonte et atteint 15%. Rottboellia cochinchinensis (Herbe à riz) et Echinochloa colona (Petite herbe à riz) sont majoritaires ainsi que Mimosa pigra (piquant campèche). La canne n a pas encore couvert l inter rang, l infestation par les adventices continuera d augmenter. 8
Sainte-Marie Recouvrement des adventices (%) 1,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 5 Age de la canne (mois) La parcelle a 5 mois. Le recouvrement des adventices s élève à 5% ce qui est faible C est en majorité le Chiendent (Cynodon dactylon) qui est présent par zone, et souvent en début de rang. On observe un redémarrage des lianes par endroit qui risque de devenir préoccupant même si les inters rangs se referment. Saint-Pierre Recouvrement des adventices (%) Lamentin % de recouvrement 1 1 4 4,5 5 5,5 6 6,5 Age de la canne (mois) 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5,5 Age de la Canne Les cannes de la parcelle suivie ont 7 mois ½. Le taux de recouvrement des adventices (8% ) est stable par rapport au mois dernier Ce sont toujours, en majorité Cleome aculeata, peu préoccupante et Cynodon Dactylon. La parcelle est âgée de 5,5 mois. Le taux de recouvrement des adventices est moyen (12%). On trouve en majorité la petite herbe à riz (Echinochloa colona) et l herbe à riz (Rottboellia cochenchinensis). ice bulletin est basé sur des observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre d Agriculture dégage toute responsabilité quant aux décisions prises et invite les agriculteurs à réaliser leurs propres observations sur leurs parcelles. Ce bulletin est établi grâce à la collaboration de la SICATG, du CTCS, de Ananas Martinique, de la Chambre d Agriculture, d agriculteurs volontaires, du Conseil Général/SECI et de Caraïbes melonniers Les rédacteurs: SICA TG FREDON- Chambre d Agriculture CTCS Comité de rédaction:chambre d Agriculture- DAF/SPV- FREDON- CIRAD Crédit photos: FREDON CIRAD SICA TG 9