ECE 2 2015/2016 Sujet de Khôlle n 2 A l aide de vos connaissances personnelles et du dossier documentaire, vous traiterez le sujet suivant : Les caractéristiques des échanges commerciaux dans la mondialisation contemporaine Document 1 : la transformation des produits échangés depuis les années 1950 Les produits les plus échangés sont des biens manufacturés pour 72% avec, en tête des ordinateurs, des équipements de télécoms, des machines, des biens d équipement et des automobiles. Ces sont principalement des échanges intra-branches entre pays industrialisés. Entre 1950 et 2004, les exportations de produits manufacturés ont été multipliés par 45, quand celles des produits miniers ont été multipliées par 9 et celles des produits agricoles par 6. «Les machines de bureau et de traitement de l information» et le matériel de transport constituent les catégories de produits manufacturés, dont les échanges sont les plus importants. La croissance de leurs exportations est deux fois plus rapide que celle de l ensemble des biens manufacturés. Les produits textiles et sidérurgiques sont relativement moins échangés. ( ) L échange de complémentarité n a pas complètement disparu. Il continue de jouer un rôle important dans les échanges entre zones dont les ressources naturelles et les dotations en facteurs de production sont différentes. Par exemple, les exportations de marchandises de l UE à destination de l Afrique sont constituées à 83% de produits manufacturés quand celles de l Afrique vers l Union européenne sont constituées de 49,2% de combustibles et produits des industries extractives et de 32,1% de produits manufacturés. Néanmoins, les pays développés restent les premiers exportateurs de ces produits, comme des produits agricoles et des produits des industries extractives. ( ) L Asie ( ) reste un cas particulier lié à l avènement des NPI sur la scène internationale. Les exportations de produits manufacturés représentent 70% des exportations des pays en développement en 2004, mais cette agrégation est trompeuse, car les quatre dragons asiatiques représentent à eux seuls plus de la moitié des exportations de produits manufacturés des pays en développement. Le principe de complémentarité reste donc une motivation de l échange malgré l évolution de la structure des produits échangés. Néanmoins, le commerce mondial tire son dynamisme des échanges de produits similaires entre pays développés. Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès «Les grandes questions d économie et finance internationales», De Boeck, 2007, p. 39 Document 2 : exportations produits en % du total des exportations selon origine géographique Source : OCDE
Document 3 : les produits exportés selon l origine géographique Amérique du Nord Europe Asie Amérique du sud et centrale Moyen-orient Afrique Source : OMC, 2013 Document 4 : positionnement haut de gamme / bas de gamme dans l industrie manufacturière
Source : J.P. Allegret et P. Le Merrer «Economie de la mondialisation. Opportunités fractures», De Boeck, 2007, p.33 Document 5 : définitions La mesure du degré d intra-industriel dans le commerce international est évidemment fortement dépendant du degré de détail sectoriel auquel on mène l étude. Il est évident que le commerce dans le secteur du matériel de transport aura un degré de recouvrement plus important dans son ensemble que le commerce dans le secteur des landaus et poussettes, qui fait partie des matériels de transport au même titre que les hélicoptères et les bus par exemple. Il faut donc travailler au niveau le plus fin possible. ( ) Deux grands types de commerce intra-industriel peuvent être distingués : le commerce de produits différenciés et le commerce de produits décomposés. L échange de produits différenciés consiste en des flux de produits appartenant au même secteur mais se différenciant au travers d une caractéristique ayant trait à la variété ou à la qualité. Ainsi, à l intérieur du commerce de produit différenciés, à nouveau une distinction doit être effectuée entre les échanges de produits différenciés par la simple variété (couleur, forme, ) et les échanges de produits différenciés par la qualité, c est-à-dire par la gamme (haut, moyen, bas). La première est appelée traditionnellement une différenciation horizontale et la seconde une différenciation verticale. L échange de produits décomposés est un échange du même produit mais qui ne se trouve pas au même niveau de finition. C est un échange de parties ou de segments appartenant à un même produit final ou bien un échange de segments du produit contre le produit assemblé. Ce type d échange est d autant plus présent que le produit est décomposable en des centaines ou milliers de parties (par exemple un avion, ) et que les sites de production de chacune de ces parties peuvent se trouver sur des territoires nationaux différents. ( ) Certains économistes ont réussi à calculer le contenu en input importés des exportations. Au début des années 2000, le commerce international de segments ou parties de produits atteignait ( ) 30% des exportations des pays de l OCDE contre 21% en 1970. ( ) le ministère du commerce extérieur américain note qu en 2000, les importations de parties et segments représentent 47% du total des importations américaines et 32% du total des exportations. Source : Jean-Louis Mucchielli et Thierry Mayer «Economie internationale», Dalloz Hypercours, 2005, p.43 Document : Part de l intra-industriel dans le commerce pour les principales relations bilatérales (part en % du commerce bilatéral en 2000) Allemagne France 86,2% Pays-bas Belgique & Luxembourg 85% France Belgique & Luxembourg 77% Allemagne Suisse 77% Allemagne Belgique & Luxembourg 76% Canada Etats-Unis 73% Source : J.L.Mucchielli «La mondialisation. Chocs et Mesure» Hachette supérieur, 2008, p.45 Document 6 : le poids relatif du commerce inter-branche et du commerce intra-branche
Source : Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Marc Melitz France «Economie internationale», Pearson 9e édition, 2012, p.197 Document 7 : le commerce intra-branche Le commerce intra-communautaire de l UE est assez fortement intra-branche, mais les échanges avec le reste du monde restent très fortement inter-branche. Des calculs effectués par le Cepii montrent que la part de l inter-branche dans les échanges des pays de l UE avec le reste du monde reste supérieure à 70% en 2002 alors qu elle se situe autour de 35% pour l intra-communautaire. ( ) L UE est une des zones du monde où le commerce intra-branche est le plus développé. Au niveau mondial, on estime que le commerce interbranche représentait 62,7% du commerce total en 2002 contre 67,6% en 1989. Le commerce intra-branche de type vertical (22%) représentait à peu près le double de la part intrabranche de type horizontal (10%), et la partie verticale a été la principale source d augmentation sur la période. Source : Jean-Louis Mucchielli et Thierry Mayer «Economie internationale», Dalloz Hypercours, 2005, p.43 Document 8 : le poids de l échange intra-branche par pays Source : OCDE (2002), Perspectives économiques de l OCDE, N 71
Document 9 : le poids des inputs importés dans la production manufacturière Source : J.P. Allegret et P. Le Merrer «Economie de la mondialisation. Opportunités fractures», De Boeck, 2007, p.60 Document 10 : l importance des échanges intra-firmes (ou intra-groupes) Les échanges transfrontaliers entre filiales d entreprises multinationales sont désignés sous le nom d échange «intra-groupe». Près d un tiers des exportations américaines de biens résulte d échanges intra-groupe et près d un quart des exportations japonaises de bien. Au total, de 20% à 30% des échanges des principaux PDEM s effectuent au sein des firmes multinationales. Ce type d échanges est particulièrement développé dans les secteurs de haute technologie et les secteurs manufacturés (automobile, électronique). La fabrication de ces produits s effectue par une DIPP. Chaque sousensemble de composants étant fabriqués par une filiale ou un sous-traitant dans un pays donné, leur assemblage ayant lieu pour donner le produit final. La multiplication des IDE a eu pour conséquence d entraîner les exportations. Selon Fontagné et Pajot (1997), il existe une forte relation de complémentarité entre les IDE et les exportations. Une augmentation de 10% des IDE en direction d un pays étranger est associé à une croissance de 15% du flux des exportations vers ce pays. Une relation à peine plus faible est aussi observée entre les IDE entrants dans un pays et les exportations de cette économie vers le pays d origine de l investissement. Dès lors, la seconde phase de la deuxième mondialisation se caractérise par une régionalisation et une montée de l Asie dans le commerce mondial, mais aussi par «l élargissement et l approfondissement des activités des entreprises visant à produire et à vendre des biens et des services sur un plus grand nombre de marchés» (OCDE). Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès «Les grandes questions d économie et finance internationales», De Boeck, 2007, p. 38 Document 11 : le poids de l échange intra-groupe dans le commerce mondial Certains économistes ont réussi à calculer le contenu en input importés des exportations. Au début des années 2000, le commerce international de segments ou parties de produits atteignait ( ) 30% des exportations des pays de l OCDE contre 21% en 1970. ( ) Le ministère du commerce extérieur américain note qu en 2000, les importations de parties et segments représentent 47% du total des importations américaines et 32% du total des exportations. Source : Jean-Louis Mucchielli et Thierry Mayer «Economie internationale», Dalloz Hypercours, 2005, p.43 Document 12 : échanges intragroupes selon le niveau de développement des pays La nature et l importance des échanges intra-groupe varient en fonction du niveau de revenu des partenaires commerciaux. Entre pays à revenus élevés, ils portent en général sur des produits quasi finis destinés à des filiales qui n y incorporent que peu de valeur ajoutée. Ainsi, près de deux tiers des importations intra-groupe réalisées aux États-Unis par des multinationales dont la société mère est implantée à l étranger sont destinées à des filiales spécialisées dans la commercialisation et la distribution. Même lorsque les produits reçus sont appelés à subir une transformation, ils sont essentiellement destinés aux marchés locaux.
Cependant, les échanges intra-groupe avec des pays riches représentent une part substantielle des échanges bilatéraux de certaines économies à revenu intermédiaire. Le rôle principal des filiales étrangères situées dans ces pays consiste alors le plus souvent à fabriquer des produits destinés à d autres marchés, y compris celui du pays de la société mère. En 2000, par exemple, deux tiers des importations américaines d origine mexicaine étaient des échanges intra-groupe. Cela s explique par le recours massif aux maquiladoras, ces usines sous contrôle étranger implantées au Mexique dans la région frontalière avec les États-Unis et destinées à l assemblage de produits en vue de leur réexportation. Source : OCDE (2002), Perspectives économiques de l OCDE, N 71 Document 13 : échanges intra-groupe, Etats-Unis Source : OCDE (2002), Perspectives économiques de l OCDE, N 71 **********