Point au 06/03/2017 (semaine 10) Synthèse Les dernières semaines en bref : L état de sècheresse que connait la région depuis le mois d août 2016 est particulièrement marqué : les cumuls de précipitations sont extrêmement faibles depuis plusieurs mois. Dans ce contexte, l étiage des rivières perdure et les stocks des réservoirs restent faibles. L impact sur la prochaine campagne d étiage pourrait être sévère sans un printemps humide et une reprise notable des écoulements naturels. Les réserves en gestion CACG ont été très fortement sollicitées au cours de l étiage estival et automnal. Le remplissage a été amorcé depuis le début du mois de février, mais l état des réserves reste à des niveaux historiquement bas ; sur certains bassins du Système Neste, les réserves ont poursuivi leur réalimentation des rivières jusqu à fin février. Ce 6 mars 2017, (26) vingt-six réserves sur les (82) quatre-vingt-deux en gestion CACG possèdent un stock inférieur à 40% de leur capacité dont (16) seize inférieures à 30%. Le stock global au 06/03/2017 s élève à 109 millions de m 3 (sur les 259 millions de m 3 de capacité des ouvrages en gestion CACG, en comptabilisant les réserves d altitude et les réserves des bassins des Autizes, Vendée et Lay). Au 6 mars, le taux de remplissage moyen global des réserves en gestion CACG est ainsi de 42 % (soit le niveau le plus faible depuis les 22 dernières années). Les perspectives de remplissage des réserves d ici le mois de juin se dégradent. Des commissions sécheresses de plusieurs départements du quart sud-ouest (31, 32, 65, 40) se sont réunies (ou sont sur le point de se réunir) ; les usagers des bassins aujourd hui les plus touchés par l état de sècheresse ont été avertis d un probable déficit de remplissage. 1
Pluviométrie La cartographie des rapports à la normale (1981-2010) des cumuls de précipitation Septembre 2016 à Janvier 2017 dresse un bilan de cumuls extrêmement faibles par rapport à la normale et un état de sècheresse généralisé sur la France sur l automne et le début d hiver (source : Météo France), dans la continuité du déficit estival déjà élevé. Graphique 1a Les graphiques 1a et 1b ci-après, présentent l historique des cumuls mensuels de précipitations enregistrés au niveau des stations pluviométriques d Auch et de Fontenay-le-Comte. Le rapport à la normale est très déficitaire depuis le mois d août au niveau des stations principales du territoire. Seuls les mois de novembre et de février ont connu des précipitations au niveau (ou proche) de la normale. Graphique 1b Enneigement Météo France fait état d un enneigement excédentaire au-dessus de 2000 m et déficitaire en dessous. L enneigement est continu à partir de 1700 m. Les niveaux d enneigement apparaissent en ce début de mois de mars conformes aux normales. Source : Météo France sur le massif Aure-Louron 2
Indicateur «P-ETP» Le graphique 2 ci-après présente l évolution du niveau de sècheresse au niveau de la station climatique d Auch associant les évolutions cumulées de la pluviométrie et de l évapotranspiration (ETP). L indicateur «P-ETP» est en dessous des minima historiques depuis le début du mois d octobre. L état de sècheresse a été particulièrement marqué cet automne et se maintient cet hiver. Cet état se retrouve en terme d hydraulicité sur de nombreux bassins de l ouest (bassins de la Vendée, du Lay et des Autizes) et du sud-ouest de la France (Adour, Neste et Garonne amont). Graphique 2 2
Piézométrie de la nappe alluviale de l Adour Les graphiques 2a et 2b représentent l évolution de la nappe alluviale de l Adour à Lafitole (65) et à Saint-Sever (40) en regard des moyennes historiques. La nappe est très sensible aux précipitations hivernales (et a contrario à l absence de précipitations). Elle permet de traduire un état de sècheresse «présent» et potentiellement «à venir» à l échelle du bassin. La nappe alluviale de l Adour s est rechargée à la faveur des précipitations du mois de janvier puis de février. Les hauteurs restent relativement basses : au niveau des valeurs quinquennales sèches à Lafitole et en dessous de la moyenne à Saint-Sever. Graphique 3a Graphique 3b 3
Débits Ont été relevées sur les quatre dernières semaines les moyennes suivantes : sur Neste-Garonne : o 13,4 m 3 /s naturels sur la Neste à BEYREDE. Sur la période, les lâchers à partir des réserves d altitude ont représenté en moyenne 0,77 m 3 /s (la totalité à l initiative de la SHEM), alors que 7,0 m 3 /s étaient dérivés par le Canal de la Neste ; o 32,5 m 3 /s en sortie du Système Neste dont 4,7 m 3 /s à MONTESTRUC (rivière Gers) ; sur l'adour : 43,3 m 3 /s à AIRE sur l ADOUR et 59,0 m 3 /s à AUDON. Les graphiques 4a et 4b ci-après situent les débits (décadaires) de la Neste à BEYREDE et de l Adour à AIRE-sur-l ADOUR en regard des références historiques. Les débits des deux rivières ont été réactivés par les précipitations du mois de janvier et surtout de février. Le retour d un temps sec en deuxième partie de février a engendré un fort tarissement sur l Adour (retour à des valeurs inférieures au débit quinquennal sec calculé sur la période 1996-2016) et une stabilisation au niveau de la moyenne (calculé sur la période 1961-2016) sur la Neste sous l effet de la fonte du manteau neigeux. Graphique 4a Graphique 4b 4
Etat des réserves et soutien d étiage Le graphique 5 ci-après donne un aperçu de l'état global des réserves en gestion CACG (hors réserves de montagne) en confrontant le stock actuel (exprimé en taux de remplissage) aux valeurs statistiques des stocks disponibles à la même date au cours des 22 campagnes précédentes (période 1995-2016). Le remplissage des réserves a été amorcé au mois de novembre sur une majorité de bassins, puis freiné jusqu à la fin du mois de janvier en l absence de précipitations. Depuis, deux épisodes pluvieux significatifs ont été recensés : le premier fin janvier, le deuxième début février. Le remplissage des réserves a ainsi pu se poursuivre, mais l état des ressources reste à des niveaux globalement en dessous des minima historiques. Sur le Système Neste, les réserves des bassins du Bouès, de l Osse et de la Gimone ont poursuivi la réalimentation des rivières jusqu à la fin du mois de février. Sur les bassins des Autizes et de Vendée, les niveaux de nappe ont permis de débuter les pompages et le remplissage des réserves de substitution (seulement ce début de mois sur le bassin du Lay). Ce 6 mars 2017, (26) vingt-six réserves sur les (82) quatre-vingt-deux en gestion CACG possèdent un stock inférieur à 40% de leur capacité dont (16) seize inférieures à 30%. Le taux de remplissage de l ensemble des réserves de plaine est, en date du 6 mars, de 52 %. Cette valeur est historiquement faible depuis les 22 dernières années. Graphique 5 5
Le graphique 6 donne un aperçu de l'état des réserves exprimé en taux de remplissage par sous-ensemble hydraulique et des évolutions intervenues au cours des 2 dernières semaines. Graphique 6 La carte ci-après fournit une synthèse de l état de remplissage des réserves en gestion CACG par secteur, selon la fourchette de taux de remplissage. 6
Etat de remplissage des réserves en gestion CACG au 06/03/2017 7
Perspectives de remplissage Le graphique n 7 ci-après fournit, au-delà des stocks actuels, une évaluation des apports naturels hivernaux et printaniers (ruisselés sur le bassin versant) prévisionnels selon plusieurs probabilités et, pour les ensembles hydrauliques qui en sont dotés, des volumes complémentaires susceptibles d'être "importés" par les dispositifs de remplissage gravitaires ou par pompage. Ces apports prévisionnels sont exprimés en taux de remplissage des réserves. Ce graphique permet de caractériser les perspectives de remplissage des réserves par sous-ensemble, en regard du volume requis sur la base d une estimation des souscriptions 2017. Les perspectives d un remplissage complet à l entame de la campagne 2017 s affaiblissent sur plus de la moitié des bassins avec une probabilité de remplissage complet de 50%. Dix-sept (17) des vingt-huit (28) bassins en gestion CACG ont actuellement des perspectives de remplissage incomplètes avec des probabilités supérieures à 50 %. Graphique 7 8