L évolution du prix de l eau en Wallonie

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Transcription:

L évolution du prix de l eau en Wallonie Monsieur Alain GILLIS, Président d AQUAWAL et Directeur Général de l IECBW Monsieur Jean-Luc MARTIN, Membre du Comité de Direction d AQUAWAL et Président du Comité de Direction de la SPGE Station d épuration de Namur - Brumagne - Jeudi 19 juin 2014 -

Les acteurs du cycle de l eau ASSAINISSEMENT Acteurs : SPGE OAA Communes Production PRODUCTION-DISTRIBUTION Acteurs : SWDE Intercommunales Communes Environnement Epuration Collecteurs Les deux secteurs sont entièrement publics et réunis au sein de la SA AQUAWAL Potabilisation Stockage Egouttage Distribution

Secteur encadré par un arsenal législatif UE Directive 2006/7/CE Directive sur la gestion de la qualité des eaux de baignade. Directive 91/271/CEE Les agglomérations dont la charge polluante est supérieure à 2.000 EH font l objet d un traitement secondaire, et tertiaire si nécessaire, endéans certaines échéances. Directive 91/676/CEE Protection des eaux contre la pollution par le nitrate à partir de sources agricoles. Elle impose un seuil de 50 mg de nitrate par litre d'eau, aussi bien pour les eaux de surface que les eaux souterraines, tout en évitant l'eutrophisation des eaux de la Mer du Nord. Directive 2000/60/CE Lesdifférentssecteurscontribuent de manière appropriée à la récupération des coûts. Objectif principal : bonne qualité desmassesd eausouterrainesetde surface en 2015. Nombreuses «Directives-filles» : inondations, substances prioritaires Directive 98/83/CE La Directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine vise à protéger la santé des personnes en établissant des exigences de salubrité et de propreté auxquelles doit satisfaire l'eau potable dans l Union européenne (UE).

Le secteur de la productiondistribution d eau 51 producteurs distributeurs d eau 380 millions m 3 80% Eau souterraine 20% Eau de surface 40% exportés vers Bxl et la Flandre 40% Consommation en Wallonie 20% non-enregistrés Forte restructuration du secteur ces dernières années. 3 opérateurs couvrent 90% de la population 120 l/j.hab (90 pour usages domestiques) 2.700 ETP 400 millions d euros de chiffre d affaires Nb de compteurs : 1.500.000 Longueur réseau : 40.000 Km Longueur des raccordements : 18.000 Km

Le secteur de l assainissement des eaux usées Le secteur est financé et coordonné par la Société Publique de Gestion de l Eau (SPGE) Application du "Coût-vérité" "Intégration" cycle économique (TVA) Économies d échelle Rationalisation La SPGE délègue aux 7 Organismes d assainissement agréés (OAA) la réalisation et l exploitation des ouvrages (stations d épuration et collecteurs) 3,9 millions EH de capacité installée 421 stations d épuration en service fin 2013 17.000 kilomètres d égouts et 2.000 kilomètres de collecteurs Taux d équipement, fin 2013 : 90% 850 ETP 240 millions d euros de chiffre d affaires

Le prix de l eau Prix moyen de l eau en Wallonie en 2014 : 467 pour 100 m³. Un ménage moyen consomme 75 m³ par an pour 350 par an. Facture d eau pour 100 m³ Accessibilité financière? Facture d eau = 0,9% du revenu d un ménage Fonds social Est-ce cher? Pour 1, vous avez 220 litres d eau potable L eau coûte moins d un euro par jour

L évolution du prix de l eau: Le prix de l eau a évolué ces dernières années. Il a permis d améliorer la qualité du service rendu à la collectivité par les opérateurs du cycle anthropique de l eau. Pourquoi cette augmentation? 4 raisons principales : Investissements (< Directives européennes ) Diminution de consommation Dispersion des activités Les taxes régionales et communales Entre 2005 et 2014 Energie : +28,5% (2006 2014) Inflation : +21,8%

Le prix de l eau sous pression (1): les investissements Entre 2000 et 2013, 5 milliards d euros ont été investis dont : - 2 milliards d euros pour la production et distribution d eau : renouvellement des réseaux, transhennuyère, nanofiltration à VEGI, remplacement des raccordements en plomb - 3 milliards d euros pour l assainissement des eaux usées : construction de plus de 180 STEP, exploitation de 420 STEP, mise en place des réseaux de collecteurs et d égouts, protection des eaux de baignade (traitement quaternaire) Important besoin de financement.

Résultats Sécurisation de l approvisionnement dans les régions soumises à stress quantitatif ou qualitatif (Tournaisis, Hesbaye, Vesdre-Gileppe ) Remplacement progressif des réseaux d eau Amélioration de la qualité de l eau potable conformément aux prescrits européens Protection des captages d eau potable

Résultats Rattrapage spectaculaire du retard en matière d assainissement des eaux usées. Amélioration corollaire de la qualité des eaux de surface

Le prix de l eau sous pression (2): la baisse des consommations Diminution de l accessibilité financière Usage de ressources alternatives et mesures d économies d eau Augmentation du prix de l eau Diminution de la consommation d eau Le coûts de l eau sont à 80% indépendants du volume d eau vendu. Pour l assainissement, les coûts dépendent de la pollution et non de la consommation. Les procédures de recouvrement augmentent les coûts du service Cercles vicieux d augmentation des prix

Le prix de l eau sous pression (2) : la baisse des consommations La Wallonie enregistre une des consommations les plus faibles de tous les pays de l OCDE, et celle-ci continue à diminuer.

Le prix de l eau sous pression(3) : la dispersion des activités Les coûts des services d eau et d assainissement sont essentiellement composés de coûts d investissements. Etalement urbain très important en Wallonie et qui se poursuit. Prise en charge par les distributeurs d eau, des 50 premiers mètres d extension de réseau dans le cas d un nouveau raccordement (article D.195 du Code de l eau). 4.000 m³ vendus par kilomètre posé en Wallonie contre 6.000 en Flandre et 20.000 à Bruxelles Réseau moins rentable.

Le prix de l eau sous pression (4) : Les taxes régionales et communales La facture d eau ne peut être destinée au financement d autres politiques. Instauration d une contribution de prélèvement sur les eaux potabilisables de 7,56 centimes d euros (soit 10 centimes par mètre cube distribué) destinée à équilibrer le budget régional pour un montant de 30 millions d euros («>< l Eau paie l eau») Volonté de certaines communes de mettre en place une redevance pour l occupation du sous-sol par les canalisations d eau Si historiquement, l eau était financée par l impôt, aujourd hui la tendance est à vouloir faire financer, par la facture d eau, d autres politiques. Le secteur s oppose à cette évolution.

Les mesures prises aujourd hui par les opérateurs Les opérateurs prennent un ensemble de mesures pour maîtriser autant que possible l évolution du prix : Participation au benchmark international; Poursuite de la rationalisation du secteur; Régulation sur base d indicateurs de performance au niveau régional et fédéral; Restructurations internes; Contrôle strict des frais d exploitation des stations d épuration; Adoption de marchés groupés lorsque c est possible; Rationalisation des captages et mise en commun des outils de production; Gestion dynamique de la dette (BEI, Moody s )

Les besoins de financement dans les prochaines années 1. Renouvellement du réseau d eau potable Réseau précoce en Wallonie. Réseau beaucoup plus ancien qu en Flandre. Objectif : passage progressif de 0,8% à 1% du renouvellement du réseau d eau. Défi important car manque de financement et attentes importantes de la collectivité. 2. Assainissement en zone rurale Petites stations d épuration collective place à mettre en Assainissement autonome 3. Gestion intégrée des réseaux d assainissement Entretien des égouts

Le secteur souhaite le soutien du Gouvernement wallon Le Gouvernement wallon doit créer les conditions favorables à la maîtrise du prix de l eau : - Rééquilibrage des contributions entre le secteur industriel et le secteur des ménages - Participation des utilisateurs de ressources alternatives en eau pour les coûts engendrés en matière d assainissement et en matière de production-distribution (prix à payer pour la sécurisation) - Révision de la prise en charge des 50 premiers mètres d extension des réseaux d eau. - Affectation exclusive de la contribution de prélèvement sur les prises d eau potabilisable au secteur de l eau. - Limitation de la redevance d occupation publique pour l eau. - Adaptation du Fonds social de l eau.

mais s attend à de nouvelles exigences européennes! Crainte de nouvelles normes européennes qui augmentent les coûts pour le secteur. Maintien du taux de TVA réduit sur l eau, bien de première nécessité Nouvelles normes en matière de qualité des eaux de surface : le secteur est favorable à un traitement en amont («mieux vaut prévenir que guérir»)

Merci de votre bonne attention www.aquawal.be www.spge.be