Capacité alimentaire Place aux jardins! Club développement durable des élus girondins n 24

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Capacité alimentaire Place aux jardins! Club développement durable des élus girondins n 24 juin 2016

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Depuis 2009 : 23 Clubs pour débattre entre élus girondins 280 membres, une réunion trimestrielle, des sujets définis collectivement, un dossier participant d une dizaine de pages, une matinée d échanges autour de témoignages d élus sur les meilleurs pratiques d ici et d ailleurs et pour débattre autour de la part du politique pour les projets territoriaux de développement durable(dd), et un buffet responsable pour continuer les échanges... Voilà les ingrédients du «Club DD des Elus girondins» qui s est réuni 22 fois entre 2009 et 2015! Le développement durable n est pas qu une affaire technique ou administrative, c est avant tout une ambition politique pour l avenir d un territoire. Ainsi le 20 mars 2009 était lancé le «Club développement durable des élus girondins». Des rencontres trimestrielles sous la forme d échanges d expériences, d outils de synthèse et de ressources pour la définition partagée des enjeux territoriaux du développement durable, réunissent en moyenne 80 personnes par séance. Corinne Martinez, Conseillère départementale du canton de La Brède et Présidente de la commission Agenda 21 anime ce club depuis mars 2015. Capacité alimentaire: place aux jardins! Ce 24ème Club Développement Durable est dédié à la capacité alimentaire. Reconquérir son alimentation : place aux jardins! De l incroyable comestible à l exploitation agricole, quels leviers pour permettre aux jardins alimentaires de faire leur part dans l accès de tous à une alimentation saine durable et produite localement. Programme : Le jardin alimentaire partagé, politique nature et dynamique sociale Témoignage de la Ville de Bègles, Fabienne Cabrera, Déléguée aux Quartiers, au Delta Vert, aux Espaces Naturels de Proximité et au Développement Durable, Jaques Fleury, Responsable de l Estey, Centre Social et Culturel. Lauréat des Trophées Agenda 21 de la Gironde 2015. Le jardin : de la sémantique au projet territorial Témoignage du Pôle d Equilibre Territorial Rural du Coeur Entre Deux Mers, Cécile De Gabory, Vice-Présidente. Faire émerger et faire vivre un jardin alimentaire: comment s y prendre? Témoignage de l association «Place aux Jardins», Dorothée Nicq Appel à manifestation d intérêt pour un atelier réseau autour des Jardins alimentaires. Accueil à Terre d ADELES : Atelier «mains dans la terre», visite de sites d auto-production alimentaire. 3

Introduction La capacité alimentaire pour tous pour aujourd hui et pour demain est le défi premier et l ambition majeure de l Acte 3 de l Agenda 21 de la Gironde. Par capacité alimentaire, on entend : veiller à ce que chacun ait accès à l alimentation, que cette alimentation soit saine, durable et produite localement. Ce défi recouvre ainsi les questions d accès à la nourriture, de partage des savoirs et des pratiques en matière d alimentation mais aussi plus globalement les questions d aménagement du territoire avec en cœur de préoccupation la considération de nos espaces agricoles comme espaces alimentaires. Il s agit aussi d ouvrir le cadre: les espaces publics, semi-collectifs, privés, les espaces naturels... peuvent aussi être des espaces alimentaires. Cette ambition confie une place essentielle aux jardins collectifs et à l auto-production alimentaire qui permettent de cristalliser de nombreux enjeux : la responsabilisation de chacun face à sa propre alimentation, l accès à des fruits et légumes sains et produits localement, la reconquête d espaces naturels en espaces alimentaires, la transmission des savoir-faire, la création de liens sociaux, l émergence de dynamiques citoyennes Autant de leviers vertueux qui participent de cette dynamique coresponsable vers une alimentation saine et durable pour tous. 1 Jardins alimentaires? De quoi parle-t-on? Jardin alimentaire : tout espace cultivé contribuant à l alimentation des populations locales. Selon un sondage TNS Sofres datant de juin 2014, 43% des Français produisent chez eux, des fruits, des légumes, des salades, des herbes aromatiques et même un Français sur dix dispose d œufs pondus à domicile. Le recours à des produits alimentaires sains et locaux est une préoccupation majeure pour des français de plus en plus soucieux de l impact du système alimentaire sur leur santé et sur l environnement. Du potager de balcon à l exploitation maraîchère locale, les jardins alimentaires prennent une part croissante dans ce système, en produisant, au delà du fruit de leurs cultures, de nouvelles dynamiques territoriales, citoyennes, économiques, de lien social et de solidarité territoriales (urbain, périurbain, rural...). 4

5 Espace naturel de l île de Ramon paturé (CDC Vallon de l Artolie)

2 ZOOM : Les jardins collectifs Créer un jardin collectif, quel itinéraire pour une collectivité? Les jardins collectifs peuvent prendre plusieurs formes: jardins familiaux (divisés en parcelles individuelles), jardins partagés (gérés collectivement par les habitants), jardins d insertion (afin de favoriser l intégration des personnes en difficultés sociales ou professionnelle), jardins hybrides (mixant ces différentes formes)... Les typologies d aménagement et de culture sont également nombreuses, il existe une littérature abondante sur le sujet. Les scénarii sont variés, afin de se projeter dans les étapes générales et partagées de la création d un jardin collectif, on part d une idée de projet, par exemple: une commune rurale souhaite créer un jardin partagé à cultiver ou une mairie a l idée de créer un jardin d habitants en pied d immeuble en quartier sensible. Leurs questions de départ : Ce projet peut-il fonctionner ici? Est-ce possible de faire participer les habitants? 1 Préciser les intentions L initiateur précise les grandes lignes du projet et en vérifie la pertinence. Cela suppose une prise de conscience des enjeux du projet, de la responsabilité engagée vis-à-vis des habitants qui se traduit par : L obligation de prévoir une action à long terme par la construction d un partenariat avec les institutions et associations de terrain La nécessité de construire un cadre d animation La mise en place d un fonctionnement participatif entre l institution commanditaire, les partenaires et les habitants, Le réel respect des aspirations des habitants LE DOCUMENT D INTENTION Il comprend : > L identification du public > Un constat des besoins et des attentes > Une présentation du terrain s il est connu > Les grandes lignes du projet > Son potentiel et sa pertinence > Le répertoire des partenaires possibles > Une approche budgétaire globale 6

2 Construction du partenariat Trouver un porteur de projet - Construire le partenariat : L intention détermine dans quel domaine chercher une institution ou association locale (social, éducatif, santé, technique, environnement, scientifique ). Privilégier les critères de reconnaissance du public attendu et la capacité à animer un projet avec une dimension participative (le porteur du projet peut être l initiateur du projet) et pérenne. Construction du partenariat par le porteur de projet : Il constitue le partenariat en s appuyant sur le document d intention. Selon l ampleur du projet, le partenariat comprend le porteur de projet, les partenaires institutionnels, administratifs, techniques, financiers 3 Construction du cadre du projet Le porteur de projet et les partenaires (les initiateurs ou commanditaires deviennent partenaires s ils veulent participer à la suite) posent collectivement les questions clés : un jardin pour quoi faire? Pour qui? Par qui? Avec qui? Quel type de jardin? Comment pratiquer la participation? Pourquoi utiliser des pratiques respectueuses de l environnement? Quels sont les besoins, les contraintes? Quels sont les moyens humains, matériels et financiers à mettre en œuvre? Quels types d animation développer? LE DOCUMENT CADRE Il comprend : > Le cadre juridique d attribution ou d utilisation du terrain s il préexiste >Les rôles respectifs des partenaires > Les objectifs > Les choix et modalités de démarche participative et écologiques > Les moyens humains, techniques et financiers > Le calendrier Recherche de moyens pour financer l animation du projet et pour un recrutement si besoin. Parfois, le porteur de projet est aussi l animateur. Mobilisation des habitants. Par l animateur ou par les habitants initiateurs, comme inscrit dans le cadre du projet: porte à porte, réunion publique, expositions, événements festifs ou conviviaux...

4 Elaboration du projet Etude du terrain et de son contexte Le porteur de projet et l animateur étudient l espace initial et son contexte : ses composantes, ses atouts, ses contraintes. Recueil des représentations Apres avoir rappelé le cadre, l animateur invite chacun à exprimer ses attentes, ses idées, ses craintes par rapport au projet et à écouter celles des autres. Le groupe construira son projet en en tenant compte. Formalisation des objectifs des jardiniers L animateur invite le groupe à définir ses propres objectifs à partir des questions-clés : pour quoi faire? Pour qui? Par qui? Avec qui? Pourquoi des pratiques respectueuses de l environnement? Quels sont les moyens disponibles? Quelles solidarités (ouverture de parcelles, de temps dédiés, mise à disposition d une partie de la production...)? Elaboration du projet Le groupe a maintenant repéré ses besoins, ses désirs, ses contraintes. Selon le projet, il peut faire ses choix : trouver un mode de fonctionnement, prévoir l organisation de l espace, la gestion de l eau et des déchets... Vérification de la pertinence des choix et ajustements. Si besoin, réalisation des aménagements hors de la portée des futurs jardiniers. LE DOCUMENT PROJET Il comprend : > Un rappel du cadre du projet >Les objectifs >Le fonctionnement et les usages >Le projet d aménagement >Les moyens nécessaires, le montage financier >Le mode de suivi et d évaluation du projet >Le calendrier 5 réalisations du projet On plante!! Le jardin sort de terre!! Source: Jardin des possibles: Guide méthodologique pour accompagner les projets de jardins partagés.

3 ZOOM / Les abeilles et la production alimentaire > Apparue avec les plantes à fleurs, l abeille existe sur notre planète depuis 80 millions d années. > La pollinisation est indispensable à la reproduction d environ 80% des espèces de plantes à fleurs > 35 % de ce que nous mangeons dépend de la pollinisation par les insectes Vers un déclin de l abondance et de la diversité des insectes > L utilisation excessive de pesticides et la dégradation des milieux naturels sont les facteurs les plus responsables avec l apparition du frelon asiatique et de nouvelles maladies. Le réchauffement climatique modifie les conditions de vie des espèces : floraison plus précoce peut ôter de précieuses ressources alimentaires à des populations d insectes pollinisateurs. C est un engrenage puisque la majorité des plantes à fleurs dépendent des insectes pollinisateurs pour leur reproduction : ce qui affecte les pollinisateurs affecte les plantes à fleurs et inversement. Nos productions alimentaires en pâtissent également. > Depuis 1995, près de 30 % des colonies d abeilles disparaissent chaque année en France. > De 1995 à 2005, la production nationale de miel a chuté de 30 % et les importations ont triplé. > La consommation de miel en France est bien supérieure à la production nationale et représente 40 000 t par an, la France a produit 6000 t en 2013. (Source : pletoscope.com) > Le label bio: 5% de la production nationale (source agri.gouv.fr ) Qui sont ces insectes qui nous rendent ce précieux service? Les champions de la pollinisation, ce sont les abeilles et les bourdons! L abeille domestique (Apis Mellifera), produit de succulents miels, mais c est une espèce parmi les près de 1000 espèces d abeilles sauvages et de bourdons qui jouent un rôle aussi fondamental dans la reproduction des plantes. Offrir le gîte et le couvert : Le gîte, c est surtout pour les abeilles sauvages et les bourdons. Les espèces sont nombreuses, de tailles variables et n ont pas toutes les mêmes besoins. Certaines font leur nid sur des surfaces planes de sols sableux ou terreux! Côté couvert, plantez dans votre jardin des espèces mellifères locales, riches en pollen et en nectar. N hésitez pas à diversifier les espèces pour le plaisir de vos yeux et pour offrir le choix aux insectes, du printemps à l automne. Bien sûr, ces actions n auront que peu d efficacité si vous utilisez des insecticides. Des programmes pour préserver les abeilles Le label APIcité, dans le prolongement de «Abeille, Sentinelle de l Environnement», valorise les politiques locales de protection des pollinisateurs. Au-delà de la récompense officielle, le label doit inciter à la poursuite d une stratégie municipale cohérente en faveur des abeilles domestiques, des pollinisateurs sauvages et de la biodiversité ainsi qu une meilleure qualité de vie envers les citoyens. 9

Une évaluation est basée sur plusieurs critères : - Gestion des espaces verts (Gestion différenciée favorables aux pollinisateurs), - Biodiversité (Plantes mellifères ; Diversité végétale ; Prairies fleuries) ; - Apiculture (Formation ; Ruchers ; lutte contre frelon asiatique) ; - Sensibilisation (Informations pédagogiques ; Évènements; Repas scolaires bio). Voir http://www.unaf-apiculture.info/img/pdf/cp_unaf_label_apicite_mai_2016.pdf Les territoires à énergie positive impliqués L Union Nationale de l Apiculture Française (UNAF) développe le programme «Abeille sentinelle de l environnement» pour sensibiliser les territoires et les habitants au rôle majeur des abeilles et des pollinisateurs, en partenariat avec des apiculteurs locaux. En particulier, les abeilles s installent dans les territoires à énergie positive à l occasion de la signature de cent nouvelles conventions de territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV). Voir : http://www.developpement-durable.gouv.fr/les-abeilles-s-installentdans-les,47662.html Vous avez un appareil photographique? Vous rêvez de contribuer à des travaux scientifiques? Bienvenue au Suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll), un projet de sciences participatives initié en 2010. Créé par le Muséum national d histoire naturelle et l Office pour les insectes et leur environnement (Opie), avec le soutien du ministère de l Environnement, le Spipoll a pour but d obtenir, dans l Hexagone, des données sur les inse insectes pollinisateurs. À vous de jouer! Voir : le site du Spipoll http://www.spipoll.org/ Retours d expériences Bordeaux Métropole et la Ville d Eysines s associent pour créer une miellerie collective en 2015, pour Tous les apiculteurs amateurs de l agglomération bordelaise. Pour quoi? Bénéficier de matériel mis à disposition par Bordeaux Métropole, trouver des conseils, apprendre à s occuper d une ruche, en savoir plus sur les abeilles... La miellerie est un lieu ouvert où chacun pourra à la fois trouver des ressources, mais aussi proposer son aide ou des animations. Comment? S occuper d une ruche, c est, selon vos envies et votre situation : Avec ce projet, Bordeaux Métropole cherche à susciter des vocations pour l apiculture et plus globalement à contribuer à la protection de l abeille. Par exemple : installer une ruche dans un jardin et l entretenir, entrer en contact avec des propriétaires de terrain qui souhaitent accueillir votre ruche, demander conseil à des apiculteurs, adhérer à l association de la miellerie pour participer aux animations qu elle proposera et vous familiariser avec les bonnes pratiques, etc 10

Le Rucher partagé BORDONOR (lauréat prix de l innovation de Bordeaux 2013) http://bizbizeco.org Des ruchers partagés à visée pédagogique se déclinent selon trois modes : Un outil pédagogique pour sensibiliser et former tous les publics Des ruches sont «partagées» par les habitants avec un accompagnement jusqu à l autonomie Des emplacements sont prévus pour accueillir des ruches selon un «parrainage pédagogique». (pour la «valeur» d un essaim d abeille, le parrain peut profiter du suivi de sa colonie et on partage le miel aussi). Il faut rapidement apprendre à vivre au plus près des abeilles afin de mieux les protéger : on ne peut les protéger qu en les approchant, le frelon frappant à l entrée des ruches. C est une action pédagogique efficace et durable de protection de nos écosystèmes, à partir de l explication du rôle des abeilles, de leurs sensibilités et de ce que nous pouvons faire dés le plus jeune âge. C est l alternapiculture : elle ne vise pas la production de miel mais la protection des abeilles garantes de notre bien être et de la pérennisation de notre espèce... 4 La lutte contre le frelon asiatique En Gironde 30% des ruches sont endommagées durement, ou détruites chaque année par l action du frelon asiatique. De nombreux petits apiculteurs voient leur cheptel anéanti. Avec l arrêté ministériel du 26 décembre 2012, le frelon Asiatique est classé en danger sanitaire de 2ème catégorie. Or, pour la 1ère catégorie, la lutte est rendue obligatoire par l administration (avec les moyens qui l accompagnent), dans la 2ème, le danger est considéré de moindre gravité et la lutte est volontaire avec des moyens financiers quasi inexistants. 11

Or, une lutte irraisonnée contre une espèce envahissante peut conduire à favoriser son installation. Les espèces envahissantes, comme le Frelon asiatique à pattes jaunes, ont en général une très forte capacité d adaptation et de dispersion. Les méthodes de lutte qui ont un impact sur le reste de l environnement (comme l utilisation d appâts empoisonnés) risquent donc de desservir nos espèces locales en faveur de ce dernier. En cas d attaque de Frelon asiatique sur un rucher et uniquement dans ce cas : poser des pièges à sélection physique pour diminuer l impact sur les autres espèces, avec comme appât du jus de vieille cire fermentée, mais il faut poser les pièges uniquement au niveau du rucher (Rome et al., 2011a) pour diminuer la pression de prédation et affaiblir les colonies du frelon. Ces pièges sont posés de juin à mi-novembre. La destruction des colonies reste la méthode la plus efficace et doit se faire le plus tôt possible et jusque mi-novembre. Le Frelon asiatique étant diurne, les nids devront être détruits à la tombée de la nuit ou au lever du jour pour que la quasitotalité de la colonie soit éliminée. À ce jour, les meilleures techniques utilisent une perche télescopique pour injection d insecticide, puis il faut descendre le nid et le brûler pour que les insectes morts et l insecticide ne soient pas consommés par les oiseaux, ou encore en bouchant le trou d entrée avec du coton, puis en enfermant le nid dans un sac avant de le détacher et de tuer la colonie par congélation. Il faut toujours être équipé d une combinaison de protection spéciale contre les frelons. Il est possible de réduire le stress des abeilles en plaçant les ruches dans une cabane grillagée (voir les plans du modèle d Emmaüs Lescar Pau). Une solution moins couteuse, surnommée «muselière» à frelons est en cours d étude au MNHN. Il est préférable de se limiter à ces méthodes de lutte tant que de nouvelles techniques plus efficaces n auront pas été mises au point. Cela ne veut pas dire «rester inactif», mais «faire au mieux dans l état actuel des connaissances». Si vous trouvez un nid, pensez à remplir le formulaire de signalement pour la prise en compte de votre observation dans l inventaire du Museum National d Histoires Naturelle. Sources : http://frelonasiatique.mnhn.fr/ ; http://www.sagapiculture.fr/ À gauche, en haut : Cabane grillagée, En bas : Muselière à frelons. À droite : Perche télescopique pour injecter un insecticide dans le nid. 12