Journée de Formation de L Association Suisse des Neuropsychologues Apports et limites de la neuroimagerie en neuropsychologie clinique : du diagnostic à la rééducation Auditoire Marcel Jenny (RdC) Genève 19 juin 2017 Comité d'organisation Dre Julie Péron Membre de la Commission Formation Continue de l ASNP Dr Arnaud Saj Membre de la Commission Formation Continue de l ASNP «Apports et limites de la neuroimagerie en neuropsychologie clinique: du diagnostic à la rééducation» sera le thème de l édition. Cette journée de formation s inscrit dans la vision pluridisciplinaire et transversale de l association faisant le lien entre les applications cliniques et la recherche fondamentale dans le domaine de la neuropsychologie. Ces dernières décennies ont vu des avancées importantes dans la caractérisation des mécanismes sous-tendant les troubles neuropsychologiques et leur prise en charge, ainsi que des développements spectaculaires dans le domaine des biomarqueurs, de la génétique et de l'imagerie cérébrale. Ces évolutions redessinent les frontières de la prise en charge des personnes présentant des syndromes neuropsychologiques et leurs familles d'une part, et participent à l'émergence d'un nouveau paradigme à l'échelle de notre société toute entière d'autre part. Ce nouveau contexte représente un enjeu majeur en termes économiques, sociétaux, cliniques et, bien évidemment, éthiques, au sein duquel les neuropsychologues sont des actrices et des acteurs de premier plan. Nous sommes très heureux de vous accueillir à Genève. Dre Julie Péron & Dr Arnaud Saj Plus d informations : https://www.unige.ch/formation-continue.neuropsy/
Dysfonctions du contrôle cognitif chez les patients bipolaires: études IRMf Camille Piguet Département de Psychiatrie, Faculté de Médecine, Université de Genève et Département de Santé Mentale et Psychiatrie, HUG Les patients souffrant de troubles de l humeur (dépression, trouble bipolaire) présentent des troubles de la pensée, comme la tachypsychie ou les ruminations. Nous avons investigué les processus cognitifs qui pourraient être à la base de ces symptômes et leurs substrats neuronaux, grâce en particulier à des tâches de flexibilité cognitive et d inhibition, ainsi qu une tâche d associations verbales. Les résultats montrent qu en effet les patients présentent un contrôle cognitif diminué, soit par hypoactivation soit par recrutement moins efficace des régions préfrontales. Ils présentent aussi une augmentation de l activité liée au self-processing. Les analyses faites sur l état de repos semblent en partie corroborer une association entre pensées intrusives et hyperactivation de régions limbiques, ainsi que diminution de l attention portée aux stimuli externes chez ces patients. Ces résultats permettent d envisager quels mécanismes psychothérapeutiques ont un impact sur ces symptômes. La plasticité cérébrale après AVC et récupération de l aphasie Adrian Guggisberg Service de Neurorééducation La compréhension des mécanismes neuronaux impliqués dans la récupération de l aphasie est cruciale afin de permettre une meilleure prédiction et le développement de nouvelles approches thérapeutiques. Les avancées récentes de la neuroimagerie ont permis d approfondir nos connaissances du rôle des réseaux neuronaux dans la plasticité cérébrale. Ceci offre de nouvelles perspectives pour la prise en charge rééducationnelle.
Cartographie cérébrale du langage dans la chirurgie de l épilepsie Mélanie Genetti Unité de neuropsychologie, Service de médecine et spécialités, HFR Fribourg Hôpital cantonal, Fribourg. Chez les patients souffrant d épilepsie pharmaco-résistante, la planification pré-chirurgicale requiert la localisation précise à la fois de la zone épileptogène et des régions corticales fonctionnelles. Chez certains patients, l implantation d électrodes intracérébrales est nécessaire afin de préciser ces localisations. La stimulation électrocorticale (i.e. stimulation directe du cortex par un courant électrique) a été considérée comme le «gold-standard» parmi les méthodes de cartographie cérébrale, en particulier pour la localisation du langage ; elle ne convient cependant pas à tous les patients. Outre l évaluation neuropsychologique, l imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) est utilisée aujourd hui comme un examen complémentaire dans la planification pré-chirugicale. L électroencéphalogramme (EEG) intracérébral de même que l EEG de surface enregistrés lors de paradigmes langagiers peuvent aussi contribuer à la localisation des régions nécessaires au réseau du langage. Ces différentes approches ont chacune leurs limites mais leur développement permettra de rendre la planification pré-chirugicale plus flexible. Nous présenterons l expérience genevoise. L apport de la neuroimagerie complémentaire dans la sclérose en plaques Markus Gschwind Service de Neurologie La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique fréquente, pour laquelle l IRM cérébrale (séquences T1, T2, avec ou sans produit de contraste) est primordiale sur le plan diagnostic mais également concernant le suivi d'évolution. La neuroimagerie complémentaire comprend des modalités IRM plus expérimentales, notamment l imagerie de diffusion, la tractographie, l IRM fonctionnelle et les mesures de connectivité fonctionnelle. Ces dernières ont permis d enrichir notre compréhension de la physiopathologie de la SEP. En effet, ces études ont permis de faire émerger les concepts de "normal appearing brain tissue", de l hyperactivation compensatoire, et de la réserve cognitive. L effet des lésions distribuées, de l atrophie cérébrale, de l atteinte des connections courtes et de longue portée est devenu plus clair. Ces résultats ont permis de porter un regard plus précis sur les phénomènes cliniques présentés par les patients tels que la fatigue, le ralentissement du traitement de l'information, les troubles mnésiques ou de l humeur.
Neuroimagerie dans la neuropsychologie: limites et possibilités Karl Lovblad Service de Radiologie Au cours des dernières deux décennies, les techniques d imagerie cérébrales ont passablement évolué. Il y a, en plus d une résolution anatomique augmentée, également la possibilité d effectuer des examens apportant des informations physiologiques et pathophysiologiques nouvelles sur le fonctionnement du cerveau humain. Nous discuterons principalement des techniques d IRM de diffusion, de tenseur de discussion et des techniques d imagerie fonctionnelles offertes actuellement. Neuro-anatomie fonctionnelle de la négligence spatiale Patrik Vuilleumier Faculté de Médecine, Université de Genève La négligence spatiale est caractérisée par un ensemble de déficits dans l orientation de l attention, la perception consciente, et le mouvement envers des stimuli situé dans l espace opposé (en général gauche) à une lésion d un hémisphère cérébral (en général droit). Cette présentation décrira les observations récentes suggérant que ce syndrome clinique reflète une combinaison de dysfonctions neurocognitives occasionnées par une destruction affectant différentes régions cérébrales simultanément, ainsi que leurs interconnexions au sein de réseaux distribués. Ces lésions sont ainsi susceptibles de produire des perturbations fonctionnelles dans des zones structurellement intactes, attribuées à la perte des influences descendantes ou d interactions dynamiques de certaines zones corticales, notamment fronto-pariétales, sur des circuits sensoriels ou moteurs. Une meilleure connaissance de ces anomalies fonctionnelles au niveau de réseaux interactifs peut être obtenue grâce aux techniques de neuroimagerie tels que IRM et EEG, et permet d envisager de nouvelles stratégies de réhabilitation et d évaluer les effets de celle-ci chez les patients. Nous illustrerons comment les déficits attentionnels associés à la négligence peuvent être atténués par des manipulations influençant le traitement perceptuel par des voies extérieures au réseau fronto-pariétal endommagé, notamment en exploitant des processus de conditionnement émotionnel ou d'apprentissage implicite de récompense, ou en utilisant des méthodes innovantes qui permettent de restaurer en partie les activations sensorielles perturbées par les lésions et les déficits attentionnels, notamment au moyen de prismes visuels ou du neurofeedback.
Imagerie clinique des troubles cognitifs de l'âge adulte et avancé Giovanni B. Frisoni Centre de la mémoire Faculté de Médecine, Université de Genève Les médecins des années 2020 auront des outils de haute technologie pour le diagnostic et traitement des maladies neuro-dégénératives telles que la maladie d Alzheimer. A cause de la fréquence de la maladie, la sensibilisation de la société, le coût élevé des outils de diagnostic (IRM volumétrique, PET avec glucose marqué, PET avec ligands pour l amyloïde, dosages du LCR) et bientôt la disponibilité de traitements causatifs, les spécialistes devront maîtriser ces nouvelles avancées. L apport de la neuropsychologie traditionnelle ne sera pas réduit. Au contraire, puis que la précision de n importe quel test biomédicale est étroitement lié à la probabilité à priori de la maladie, la précision des bio marqueurs dépendra d une bonne neuropsychologie