Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire (Commune de Sibut/Sous-préfecture de Sibut /Préfecture de la Kemo)

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Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Date : Population totale : 02 au 04/12/2016 Environs 1200 Zone d'évaluation : Commune de Sibut Centre. personnes déplacées Contexte : Alerte ID : ACF_SIB_20161113 Le mois d Octobre 2016, a été particulièrement marqué par des pics de violences intercommunautaires à travers le pays. A Kaga Bandoro, la mort d un élément GSA tué par la communauté chrétienne suite au vol d un groupe électrogène, a entrainé en représailles des actes de violences qui ont atteint leur point culminant le 12 octobre 2016. Ces populations, victimes de violences et de pillages sur le site des IPD à l évêché et dans certains quartiers ont précipitamment quitté la ville de Kaga Bandoro à destination de Sibut et de Dekoa par vagues successives. Ces IPDs se sont repartis en familles d accueil, en fonction de leur affinité ethnique, dans des maisons de location et de prêt dans les 3 arrondissements de Sibut. Sur l axe Sibut-Grimari, d autres actes de violence (incendie de maisons et meurtres de 6 éléments de la CGN) ont été perpétrés par certains GSA, le 27/10/2016 entre Grimari et Bambari (à environ 25km de Grimari). Ces évènements violents ont entrainé le déplacement d une partie de la communauté jusqu à Sibut. Population : L approximation préliminaire de l effectif de populations déplacées a été caractérisée par une multitude de listes parcellaires difficiles à exploiter. Le recensement le plus généralisé est celui effectué le 20 novembre par la Croix Rouge Centrafricaine avec le soutien de la mairie et des comités représentant les déplacés, faisant état de 858 personnes déplacées. Intersos a par la suite effectué un recensement exhaustif des déplacés venant de Kaga Bandoro le 04 décembre 2016, chiffrant ceux-ci à 207 ménages, soit 947 personnes. Ils envisagent de réaliser à partir du 6 décembre le recensement des déplacés venant de Grimari. Toutefois, des informations collectées auprès des communautés, il ressort que les déplacés de Kaga Bandoro sont bien plus nombreux par rapport aux déplacés de Grimari. Selon les informations obtenues des chefs de quartiers et villages, la localité ciblée pour cette évaluation multisectorielle compte une population totale de déplacés d environ 200 à 300 ménages; la finalisation du recensement entamé par Intersos apportera davantage de précision. Par ailleurs, au moment de l évaluation, Sibut a encore enregistré quelques nouveaux déplacés mais l afflux est en nette régression. Ceux-ci constituent une charge certaine pour la population hôte. Le tableau ci-dessous liste les principaux quartiers qui accueillent des déplacés.

Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Arrondissement 1er Arrondissement (axe Bangui) 2e Arrondissement (axe Grimari) 3e Arrondissement (axe Dékoa) Quartier Ngombala Binguiti Devou 2 Ndalengué Oya 2 Bokossin Gbimarba 2 Bomimi Ngao Boambali Sarah Bobadéré 3 Ndargba Méthodologie : L évaluation s est basée sur la méthodologie standard d évaluation RRM en RCA. Elle s est donc organisée autour de la collecte de données quantitatives et qualitatives à travers des groupes de discussions, des entretiens avec des informateurs clés et une enquête auprès de 121 ménages. Accès humanitaire : Sibut est accessible par la route et par les airs. GPS Longitude: 19 04 54.98 Latitude : 5 43 38.94

Zone d accueil des déplacés Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Provenance de la zone de choc Recommandations de la MSA NFI / Abris - Distribution des Kits NFI complets (sans bâche car en famille d accueil) aux ménages déplacés ; - Distribution de kits NFI légers (sans bâche, kit cuisine, bidon et support de couchage) aux ménages hôtes EAH - Réhabilitation d un puits moderne au quartier Bomimi (2 e arrondissement) : démolition du fond en béton, surcreusement, installation d un lit filtrant, intervention sur la pompe HPV et travaux de génie civil, notamment sur la margelle; - Amélioration d un puits traditionnel au quartier Ndargba (3 e arrondissement) : busage, équipement d une PMH et construction de l aménagement de surface ; - Redynamiser/mettre en place les comités de gestion de point d eau et leur doter de kits d usure ; - Sensibilisation à l entretien des latrines existantes et aux bonnes pratiques d hygiène, notamment sur le lavage des mains. Sécurité Alimentaire - Distribution de semences, d outils agricoles et formations au profit des agriculteurs des familles déplacées et hôtes ; - Appui à la mise en place d AGR aux plus vulnérables permettant aux déplacés de faire face aux dépenses quotidiennes de la ville, notamment le loyer. Population/Protection - Evaluation des besoins d assistance psychologique par une structure spécialisée. Education - Appui en fournitures scolaires et en matériels didactiques; - Entrevoir la possibilité d intégration des élèves déplacés au programme d assistance SMPS d ACF. Santé/Nutrition - Renforcer la chaine d approvisionnement en médicaments, surtout pour le paludisme. - Enregistrer les malades lors du screening de façon à pouvoir disposer des statistiques pour les déplacés.

Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Thème Indicateurs Résultats Commentaires et Recommandations NFI et Abris NFI Score NFI 4,2 Proportion des ménages qui habitent dans un abri en mauvais état ne répondant pas aux standards locaux 20% Proportion des ménages hébergeant au moins un autre ménage 12% Nombre moyen de personnes hébergées 4,1 Répartition de ménages par statut d'occupation des abris (dans la ville) Propre Maison 0% Maison en location 36% Maison de prêt 21% Maison occupée 0% Famille d accueil 43% Bâtiment public 0% Abri d urgence 0% Pas d abris 0% Répartition de ménages par nombre de mètres carrés par personne habitant un même abri 5,9 Eau, Hygiène et Assainissement La vulnérabilité des ménages déplacés en termes de NFI est considérable au vu du score NFI, soit 4,2, supérieur au seuil d urgence (3,9). En dehors des bidons (3,2) et des supports de couchage (3,5), les scores individuels des autres articles sont eux-aussi supérieurs au seuil : habits d enfants (5,0), moustiquaire (4,7) seau (4,4), casserole (4,4), couvertures/draps (4,2). La répartition des ménages est telle que 43% des déplacés sont installés en familles d accueil en fonction de leurs affinités, 36% des déplacés sont en maisons de location et 21% en maisons de prêt. Cette répartition s explique en grande partie par le contexte urbain et cosmopolite de la zone d accueil. Il y a seulement 12% des ménages qui accueillent au moins 1 autre ménage d une taille moyenne de 4 personnes. La réduction de l espace vital n est pas critique, car il est passé à 5,9 m 2 /habitant avec l afflux des déplacés. Outre le fait que 20% des ménages déplacés vivent dans des abris en mauvais états ne répondant pas aux standards locaux (ménages en maisons de prêt essentiellement), le principal problème réside dans la nécessité de payer son loyer. Recommandations : - Distribution des Kits NFI complets (sans bâche) aux ménages déplacés ; - Distribution de kits NFI léger (sans bâche, kit cuisine, bidon et support de couchage) aux ménages hôtes (qui accueillent des déplacés). Prévalence Diarrhée Hygiène et assainissement Taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans au cours des 2 dernières semaines Proportion de ménages ayant accès à des latrines acceptables 39% 47% Proportion de ménages ayant accès à des latrines 88% Pourcentage des ménages ayant du savon ou de la cendre pour le lavage des mains 4% L eau utilisée par les populations provient principalement des forages, puits modernes, et puits traditionnels. Près de 85% de la population utilise des sources d eau aménagées, supposées salubres, dominées par des forages et puits modernes équipés de PMH. La distance moyenne à parcourir et le temps moyen mis pour y accéder sont respectivement de 180 m et de 11 minutes. La proportion de ménages qui ont un accès en distance et en temps respectivement inférieur ou égale à 500 m et 15 minutes est de 64,46%. Néanmoins, une fois arrivés au point d eau, les usagers doivent attendre en moyenne 49,3 minutes avant de pouvoir en puiser. L état de fonctionnement des ouvrages est assez satisfaisant. Le principal

Accès à l'eau Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Pourcentage de ménage qui cite au moins 3 moments clés pour le lavage des mains. Pourcentage de ménage qui disent se laver les mains avec du savon ou de la cendre 10% 57,9% Proportion de ménages qui utilise une source d'eau à boire améliorée 85% Nombre moyen de litres d'eau utilisés par personne par jour 25,7 L Distance moyenne en aller simple pour accéder à une ressource d eau salubre 180,43 Durée (minutes) moyenne en aller simple pour accéder à une ressource d eau 11 Proportion des ménages ayant un accès facile en distance (<500m) et ayant un accès facile en temps (<15mn) à une ressource d eau protégée Combien de temps (en min) attendez-vous au point d eau salubre dès le moment où vous arrivez et le moment où vos récipients sont remplis d eau? 64,46% 49,31 problème réside dans le tarissement de la nappe de certains puits modernes en saison sèche, alors que 25,49% des ménages s y approvisionnent principalement. Le volume d eau moyen utilisé par personne qui est de 26,7 litres/pers/jour (audessus du seuil requis en situation d urgence) ne traduit pourtant pas une réalité équitable : en effet la disponibilité en eau n est absolument pas la même d un quartier à l autre dans cette zone urbaine. Par exemple, dans le 2 ème arrondissement, bien que 4 puits soient fonctionnels, seule une source aménagée distante de plus de 1 000m, fourni de l eau potable à plus de 1 000 personnes de ce quartier, et à 1020 personnes du quartier voisin (3 ème arrondissement) qui ne compte que 5 puits traditionnels dont un seul pérenne en saison sèche. Il y a donc nécessité de renforcer la capacité de production d eau potable indépendamment de l afflux de déplacés. Sur le plan de l assainissement, le taux d accès à une latrine acceptable est de 47%, tandis que le taux de latinisation brute est estimé à 88%. Cette couverture est due en partie à une prise de conscience des ménages de Sibut qui continuent à entreprendre la construction des latrines familiales sous le conseil des relais communautaires formés par ACF. Concernant les bonnes pratiques d hygiène, il ressort un contraste entre la minorité de ménages qui connaissent au moins 3 moments clés pour le lavage des mains et la majorité qui disent l appliquer (58%). Toutefois, seulement 4% des ménages ont dit disposer du savon ou de la cendre pour cette pratique. Pour les quartiers qui dépendent exclusivement de l eau des puits traditionnels, le traitement de l eau à domicile n est pas pratiqué. Le taux de maladies diarrhéiques enregistré chez les enfants de moins de 5 ans, est de 39%. Recommandations : - Réhabilitation d un puits moderne au quartier Bomimi (2 e arrondissement) : démolition du fond en béton, surcreusement, installation d un lit filtrant, intervention sur la pompe HPV et travaux de génie civil, notamment sur la margelle;

Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire - Amélioration d un puits traditionnel au quartier Ndargba (3 e arrondissement) : busage, équipement d une PMH et construction de l aménagement de surface ; - Redynamiser/mettre en place les comités de gestion de point d eau et les doter de kits d usure ; - Sensibilisation à l entretien des latrines existantes et aux bonnes pratiques d hygiène, notamment sur le lavage des mains. Consommation alimentaire Accès aux aliments et Moyen de subsistance Score de consommation alimentaire des ménages Variation moyenne du nombre de repas pris par les ménages avant et après le choc Enfant Proportion de ménages par nombre de repas par jour pour les adultes (hommes + femmes) Proportion de ménages par nombre de repas par jour pour les enfants (garçons + filles) Proportion de ménage en fonction de la durée de réserve alimentaire Pourcentages de ménages utilisant les Autoconsommation / propre production Indicateurs Sécurité Alimentaire Score 48,2 Le score de consommation alimentaire global des ménages déplacés (SCA) est Pauvre de 48,2, bien au-dessus de la limite acceptable qui est de 38,5. Seulement 9% 9,2% des ménages ont un SCA pauvre, contre 17% limite et 74% acceptable. Limite 16,8% La moyenne du nombre de repas par jour avant le choc était de 2, actuellement Acceptable 73,9% 94% des adultes et 95% des enfants ne peuvent s offrir qu un repas par jour. Hommes -1,2 Femmes -1,2 Garçons -1,2 Filles -1,2 1 repas 94% 2 repas 5% 3 repas et plus 1% 1 repas 95% 2 repas 5% 3 repas et plus 0% 1 semaine et moins 89% 2 semaines 6% 3 semaines 2% 4 semaines 1% + 4 semaines 3% 19% Les sources de nourriture proviennent essentiellement des dons (59%) et des achats propres (42%) en dépit du fait que 87% des ménages trouvent les prix des denrées trop élevés sur le marché. Toutefois, ces réserves s amenuisent avec le temps et ne peuvent couvrir en général que des besoins pour 1 semaine et moins (89%) ; contraignant les populations à assurer leur survie de façon journalière. Ceci est d autant plus vrai que 58% des ménages tirent leurs revenus des dons et du travail journalier agricole. Les déplacés ne disposent pratiquement pas de moyens de production, seulement 1% des ménages disposent de terres cultivables. Notons qu une frange de la population déplacée est composée de fonctionnaires d administration. Recommandations (hors RRM) : - Distribution de semences, d outils agricoles et formations au profit des agriculteurs des familles déplacées et hôtes - Appui à la mise en place d AGR aux plus vulnérables permettant aux déplacés de faire face aux dépenses quotidiennes de la ville, notamment le loyer.

sources de nourriture suivantes. Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Chasse, pêche, cueillette 3% Argent / achat 42% Dons 59% Aide alimentaire 7% Emprunt 1% Paiement en nature 14% Pourcentage de ménage ayant accès à une terre cultivable 1% Pourcentage de ménages ayant des Outils et semence 0% moyens de production pour cultiver la Semences 0% terre Outils 0% Pas de moyens (ni outils ni 100% semences) Situation du marché Principale sources de revenus des ménages (source la plus nommée pour chaque niveau) Pas de marché 2% Marché, mais pas 7% approvisionné Marché, approvisionné 87% mais trop cher Marché, approvisionné mais pas d'accès physique 0% (insécurité, manque de routes ) Marché, approvisionné, 4% prix accessibles Aide/don 32% Travail journalier 26% rémunéré agricole Pêche / chasse / 19% cueillette

Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Population / Protection GBV Combien de cas de violences sexuelles dans les derniers 3 mois? Proportion de cas de violences sexuelles traités par les centres de santé Protection La population peut-elle se déplacer librement Les groupes suivants sont-ils présents dans la zone évaluée? 0% 0% OUI 1) Enfants non-accompagnés NON (2) Orphelins OUI (3) Enfants associés aux forces NON et groupes armés Education Aucun cas de violence sexuelle n a été rapporté à l équipe évaluation RRM-ACF. Toutefois, certains déplacés sont dans un état de psychose et probablement de traumatisme compte tenu de l ampleur de violences vécues dans leurs localités respectives et pendant le trajet de déplacement. Recommandations (Non RRM) - Evaluation des besoins d assistance psychologique par une structure spécialisée. Enfants affectés Enseignants Proportion des élèves de la communauté d accueil âgés de 6-11 ans non scolarisés FILLES 33% Proportion d'élèves ayant un accès facile en distance (<4km) 94% Proportion d'élèves n'ayant pas des fournitures scolaires 6% Nombre d'enseignants provenant de la population déplacée Statut des enseignants Nombre d écoles comptant des Titulaires Nombre d écoles comptant des Maitres d enseignement Nombre d école comptant des maitres parents GARCONS 26% Non déterminé, mais plusieurs 5 4 Cinq écoles (en bon état) évaluées dans la zone de Sibut, il s agit des écoles préfectorales mixtes 1A et 2(A-B), écoles mixtes Plateau et Bala. L évaluation s étant déroulée pendant les congés précédant la fête du 1 er Décembre, les équipes n ont pu constater la présence physique des enfants à l école. Les écoles sont à cycle complet et les cours sont dispensés par les instituteurs et enseignants contractuels. 94% des élèves parcourent moins de 4 km avant d arriver à l école. Les filles (33%) sont moins scolarisées que les garçons (26%). L inscription est gratuite (sous instruction des autorités) mais la redevance scolaire demeure une autre problématique. Toutefois, même s il n a pas été possible de déterminer exactement le nombre d enfants déplacés en âge scolaire, cette mesure a permis d enregistrer 156 élèves déplacés inscrits (50% de filles ; 50% de garçons) dans les 5 écoles investiguées. Notons que certaines des écoles évaluées sont régulièrement appuyées par les staffs de l équipe de santé mentale et pratiques de soins d ACF (SMPS-ACF). 0

Morbidité Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire Proportion d enseignants qui encadrent plus de 80 élèves 52% Recommandations (Non RRM) - Appui en fournitures scolaires et en matériels didactiques; - Entrevoir la possibilité d intégration des élèves déplacés au programme d assistance SMPS d ACF. Nutrition Nombre de nouveaux cas de maladie pour 1000 personnes par mois - Enfants Santé / Nutrition Garçons Filles Global Paludisme 39,3 24,2 63,5 Diarrhées 4,6 4,6 9,2 Malnutrition 34,1 30,1 64,2 VIH/SIDA 2,6 2,6 5,2 % d'enfants malade durant les 15 jours précédents l enquête ayant été pris en charge Unité Nutritionnel Thérapeutique (UNT) % % Pris en malade charge Diarrhées 32,0% 33,3% Paludisme 40,2% 38,8% Toux 32,8% 35,0% Diarrhées sanglante 7,4% 11,1% s Diarrhées eau de riz 0 0 Nb d unités 1 Nb d unités 1 fonctionne Il ressort des données collectées auprès de l hôpital préfectoral de Sibut que la morbidité est plus élevée chez les enfants par rapport à la morbidité générale. Le paludisme, la malnutrition, la diarrhée et les infections respiratoires aigües sont les pathologies les plus présentes chez les moins de 5 ans. Les taux de prise en charge sont relativement faibles. Ceci s expliquerait pour le paludisme par le taux de rupture en médicaments qui est de 49%. Concernant la malnutrition, le dépistage de l état nutritionnel conduit par l équipe RRM à travers la mesure du PB et le diagnostic des œdèmes a conduit à un résultat de 39 enfants dépistés dont 36 sains (92,3%=) et 3 MAM (7,7%). Par contre à l hôpital préfectoral qui héberge une UNT, 104 cas de MAS avec complication sont sortis de l UNT dont 94 (soit 90,3%) traités avec succès (stabilisés) et contre- référés vers les UNTA (transfert en UNTA) pour poursuivre le traitement en ambulatoire après la levée des complications médicales. L hôpital fait face à de sérieuses difficultés dans la disponibilité en médicaments mais reçoit tout de même un appui de la part d ACF à travers la gratuité (consultation et prise en charge) apportée aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes. Recommandations : - Renforcer la chaine d approvisionnement en médicaments, surtout pour le paludisme. - Enregistrer les malades lors du screening de façon à pouvoir disposer des statistiques pour les déplacés.

Rupture de Médicaments Evaluation Multisectorielle RRM (MSA): Rapport Préliminaire lles Nombre de transferts, guérison, abandon, décès en UNT au cours des 3 derniers mois Nombre d'enfants dépisté par le RRM (PB et œdème) Taux de Rupture de Médicaments au cours des 3 derniers mois Transfert en UNTA 94 Guérisons 3 Abandons 2 Décès 5 Enfants MAS 0 0,0% Enfants MAM 3 7,7% Enfants Sain 36 92,3% pour la diarrhée 0% pour le paludisme 49% pour les IRA 0%