Les équipements d Ouvrages d Art Etanchéité et dispositifs de retenue. Enjeux de la défaillance de l étanchéité

Documents pareils
RELEVE D ETAT DU PONT DES GRANDS-CRÊTS. On a procédé une auscultation visuelle entre le 23 et le 29 mars 2007.

Présentations GTF. Point de vue d un utilisateur final. Durée de vie des ouvrages : Approche Prédictive, PerformantielLE et probabiliste

N09 Viaduc de Chillon

POLLUTEC LYON 3 Décembre 2004 M. LECA gérard GCEE

des giratoires en béton

«La solution» DESCRIPTION TECHNIQUE

Toitures et charpentes

Drainage de maches anti-remontée à l humidité. Pour la pose de carreaux en céramique et de pierres naturelles/dalles sur des escaliers extérieurs.

Plan de modernisation des installations industrielles

Chapitre Contenu Page. 14 Restauration du béton 383

Auscultation par thermographie infrarouge des ouvrages routiers

VII Escaliers et rampes

MISE À LA TERRE POUR LA SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

OTIS. Mod. La modernisation réinventée. Plus de sécurité Plus de fiabilité Plus de confort. Et plus d attention à l environnement.

Cours de Structures en béton

C0nstruire une mais0n. Sommaire

Le chantier compte 4 étapes :

Un leader dans la BARRIÈRE PARE VAPEUR BI-ADHÉSIVE

«RGE» travaux Liste des qualifications, certifications et parcours de formation par domaine de travaux. Date d édition : 1 septembre 2014

DOUBLE PARK ECO «La solution» DESCRIPTION TECHNIQUE

«RGE» travaux Liste des qualifications et certifications par domaine de travaux. Date d édition : Janvier 2014

Libre-Service de l agence ISOPAR Garges-lès-Gonesse

LE LAVOIR DE LA MONTAGNE - RAPPORT DE PRESENTATION - DOSSIER PHOTOGRAPHIQUE

Sommaire. Références Le diagnostic gaz - Sommaire. Le diagnostic gaz - Sommaire

= RÉALISATION DE QUALITÉ DURABLE

«RGE» travaux Liste des qualifications et certifications par domaine de travaux 16/01/2014

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

STANDARD DE CONSTRUCTION CONDUITS, ATTACHES ET RACCORDS DE

Parois industrielles préfabriquées. Willy Naessens 61

II - 2 Schéma statique

FICHE TECHNIQUE POSTE METALLIQUE

ZA SUD - RUE PASCAL FALAISE - Tél Mobile Mail : info@dynapneu.fr - Site :

Règles et prescriptions à respecter pour les permis de construire

LA CAMÉRA THERMIQUE GUIDE PRATIQUE DE. pour les activités du bâtiment 4SOMMAIRE

Rapport du Conseil communal au Conseil général

- Tente de réception louée complète (structure, bâches de toit et cotés, piquets)

RAPPORT D INTERVENTION

Aquitaine Thermographie

Documents scientifiques et techniques. Réhabilitation du béton armé dégradé par la corrosion

Concepts généraux de la surveillance électronique des ponts routiers au ministère des Transports du Québec

Construire des Ouvrages d'art en Béton Établissement des plans de contrôle Application à un cas concret : Le viaduc de Taulhac RN88

Mon installation d assainissement non collectif PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU ET RESPECTER LES MILIEUX AQUATIQUES. Guide.

MISAPOR verre cellulaire

Isolation de conduites à base d'amiante

Plancher chauffant avec revêtement de sol

LES RÉPLIQUES MÉTALLOGRAPHIQUES

Sources. la Newsletter. Activités, services et produits dʼhauraton France Juin 2012

Tortuire-Terrasse Pont et parking. Dilat 40/60. Edition 3/ Système de joint de dilatation mécanique pour parking

Salles de bains PMR *

CARNET DE SANTE LYCEE COLBERT A MARSEILLE. Destinataires : AREA M. SIRON

Passerelles entre les métiers de la branche et d'autres métiers pour optimiser la recherche de candidats

Linstallation d un escalier dans la. un escalier de béton à double quart tournant en kit. Construire soi-même LABEL. Label. Label D E I S O N L A

MANUEL D UTILISATION MODE D EMPLOI ALT 600 MODE D EMPLOI ALT 600 FABRICANT DE MATERIEL SCENIQUE

Défauts dan les sachets souples état date stérilisables en autoclave nouveau 31/05/2002 Caractérisation et classification

Etanchéité. Edition 3/2013. Drain. Systèmes de drainage des eaux d enrobés

Dalle Activ Kerkstoel Activation du noyau de béton

Systèmes de levage et de fixation

Le béton léger prêt à l emploi, la solution idéale pour les applications intérieures et extérieures

[Colonnes mixtes acier-béton préfabriquées ORSO-V] Colonnes ORSO-V pour exigences statiques les plus élevées et dimensionnement efficace.

2.000 Kg DESCRIPTION TECHNIQUE

Un pavillon se compose de murs et d'un toit qui peuvent être réalisés de différentes façons suivant le budget donné :

Acier d armature inoxydable Top12 Ouvrages d art durables

weber.cel bordure (procomix)

GUIDE TECHNIQUE PANNEAUX BOIS MASSIFS TOURILLONNES

Construction. Sarnavap 5000E SA. Pare-vapeur. Description du produit. Tests

Adhésif structural pour le collage de renforts

RAPPORT D INTERVENTION. Résidence Les Hauts de Fontsainte Allée Louis Benet & chemin du Baguier LA CIOTAT

FICHE TECHNIQUE SikaLatex

Séparation air froid- air chaud. page 3. Organisation des câbles. page 9. Contrôle de l environnement. page 14

Se protéger contre la contamination par les micro-organismes. Gazole, gazole non routier et fioul domestique Cuves de stockage et réservoirs

Glendinning propose depuis plus de trente ans des solutions innovantes d une qualité exceptionnelle pour l industrie nautique.

Manuel d entretien. Présentation de votre chauffe-eau. Poignées de préhension (haut et bas) Protection intérieure par émaillage. Isolation thermique

>I Maçonnerie I Escaliers

PROGRAMME D INVESTISSEMENT * * *

TABLE DES MATIÈRES. 1- Historique Types de ventilateurs et leurs différents usages... 1

NOUVEAU SITE INTERNET S O N D E À C O M P O S T

MODE D EMPLOI ST Route de la Neuville LALOBBE FABRICANT DE MATERIEL SCENIQUE MANUEL D UTILISATION ST Rapport N 2520/14/7656

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

Réparation du béton. Solutions de restauration de l intégrité structurale

TABLE à LANGER MURALE PRO

Contrôle thermographique Tarifs et prestations :

ACOUSTIQUE REGLEMENTATION ISOLEMENT AUX BRUITS AÉRIENS ISOLEMENT AUX BRUITS DE CHOCS

Mur double - appui plancher béton sur linteau Cellumat. 1/Détail: mur double appui hourdis béton sur linteau Cellumat

Sommaire INTRODUCTION / Le contexte général de la commune / L état des réseaux / Le diagnostic des ouvrages d épuration...

Aide de calculation en construction métallique

PCB 20 Plancher collaborant. Fiche technique Avis technique CSTB N 3/11-678

Membrane synthétique pour étanchéité de toiture

DÉCLARATIONS DU VENDEUR SUR L IMMEUBLE 1 INFORMATIONS GÉNÉRALES VENDEUR 2 / PAR VENDEUR 1 / PAR

MURS DOUBLES AVEC ISOLATION THERMIQUE PAR L EXTÉRIEUR

2.7 Le bétonnage par temps chaud par temps froid

REGARDS KERAPORT. ÉTANCHÉITÉ ET RÉSISTANCE À LA CORROSION.

LE FILTRE A PARTICULES : SES PROBLEMATIQUES ET NOS SOLUTIONS

M S A. AVANT PROJET pièce N 1 RAPPORT TECHNIQUE COMMUNE DE LA TÈNE CONSTRUCTION D UNE PASSERELLE

Systèmes de canalisations

BALISE GPS. Modèle EOLE. MANUEL INSTALLATEUR Version 3.4 GPS+GSM+SMS/GPRS

Plateformes de travail élévatrices et portatives

ISOLER LA TOITURE INCLINÉE

B1 Cahiers des charges

Colle époxydique multi usages, à 2 composants

P.L.H Patrick Leleu Humiditologue

Transcription:

Les équipements d Ouvrages d Art Enjeux de la défaillance de l étanchéité Auteur : Pierre PAILLUSSEAU DterSO-DOA 10 décembre 2015 - Saint-Médard-en-Jalles

2 Les origines Les fonctions d une chape d étanchéité Les enjeux économiques et techniques

3 L origine de l étanchéité Protection contre l action des eaux sur les constructions : - Éviter la pénétration de l eau dans les habitations : nourritures, - Protéger les structures contre les altérations Arche de Noé : Selon les textes anciens, l arche de Noé était un gros panier rond fait de palmes tressées dont l étanchéité était assurée par une couche de bitume Jardins suspendus de Babylone : Procédé complexe associant plusieurs couches de pierre, roseau, bitume et plomb

4 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité du tablier Protéger le tablier en stoppant la pénétration des agents agressifs: - eau, eau polluée (hydrocarbures, gaz d échappement), - pollutions accidentelles, - sels de déverglaçage, chlorures d origine marine Objectif : prévenir les risques de dégradation - Corrosion des armatures de béton armé et de précontrainte - Corrosion des structures métalliques (dalles orthotropes) - Pathologies initiées et alimentées par la présence d eau

5 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité du tablier Le béton n est pas étanche par nature (perméabilité, porosité, etc.) : Pénétration progressive des agents agressifs véhiculés par l eau jusqu aux armatures et amorçage de la corrosion La structure est vulnérable par son mode de fonctionnement et de construction : - Fissures (retrait, efforts, etc.) favorisant la pénétration de l eau - Joints de construction (voussoirs préfabriqués par exemple) - Reprises de bétonnages, réservations, etc.

6 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité du tablier

Signes de défaillance affectant la structure 7 Évaluation visuelle de la fonction «étanchéité» Programmation de la visite si possible après un épisode pluvieux Présence ou non d humidité en intrados : -Zones humides -Suintements à travers des fissures, des reprises de bétonnage, des joints -Efflorescences, stalactites Si la défaillance de l étanchéité est ancienne : -Taches de rouille -Éclatements du béton au droit d aciers corrodés -Mise à nu d armatures L absence de symptôme d infiltrations ou de dégradations en sous face de tablier n est pas une indication suffisante pour conclure au bon état de la chape d étanchéité

Signes de défaillance affectant la structure 8 Évaluation visuelle de la fonction «étanchéité» Les points singuliers : Cibler la visite sur les points où le complexe est, soit plus sujets à des anomalies, soit plus sensible. - Gargouilles - Tiges d ancrage des glissières, des lampadaires, des gardes-corps - Joints de chaussée - Relevé d étanchéité

Signes de défaillance affectant la structure 9 Évaluation visuelle de la fonction «étanchéité» Les facteurs aggravants : Facteur aggravant: trace de rouille Facteur aggravant: caractère actif des stalactites -La présence d unités de précontrainte dans les zones d infiltration -Ponts de type VIPP avec câbles relevé en extrados -Réactions de gonflement interne du béton

10 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité du tablier Prévenir les risques de corrosion mais pas uniquement. Réactions de gonflement interne Désagrégation, attaques chimiques, gel/dégel

11 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité de la couche de roulement sécurité de l usager A l interface entre le support et la couche de roulement : - Supporter la mise en œuvre des couches de chaussée (finisseurs, camions, compacteurs) et les températures élevées - Supporter et transmettre les contraintes liées au trafic : - Contraintes verticales : risque d orniérage par temps chaud - Contraintes tangentielles : pentes, freinage, courbure - Étanchéité inadaptée - Défaut de mise en œuvre de l étanchéité - Vieillissement de l étanchéité Altérations de la couche de roulement : Orniérages, nids de poules, décollement

Signes de défaillance affectant la couche de roulement 12 - Bourrelets transversaux - Tôle ondulée - Fissures transversales Phénomène de glissement? -Gonfles -Faïençages circulaires -Fissures circulaires -Fissures en étoiles -Nids-de-poule Phénomène de gonflement?

Signes de défaillance affectant la couche de roulement 13 - Ornièrage - Faïençage et/ou fissuration dans les bandes de roulement Phénomène de fluage? - Affaissements - Fissuration - Faïençage Altération du support de l étanchéité?

14 Les fonctions d une chape d étanchéité Assurer la pérennité du tablier Assurer la pérennité de la couche de roulement Une étanchéité n est totalement efficace que si elle est associée à un dispositif de collecte et d évacuation des eaux performant (pentes, caniveaux, fils d eau, drain, etc.) Évacuation des eaux de ruissellement bloquées par l étanchéité en dehors de l ouvrage - Stagnation d eau sur le tablier : altération de la couche de roulement - Stagnation d eau sur les sommiers d appui : altération des appareils d appui - Ruissellement aux abouts de tablier : ancrage de la précontrainte

15 Les enjeux économiques Étanchéité ~ 2% du coût global de construction d un ouvrage Réfection étanchéité ~ 6 fois le coût de l étanchéité à la construction (non compris les coûts indirects (exploitation, gêne à l usager) Réfections étanchéité effectuées dans des conditions non optimales (délais, travail par ½ chaussée) => impact sur la qualité des travaux S assurer de l efficacité de l étanchéité dès la construction : - Choix initial d une étanchéité performante et adaptée au contexte - Importance de la validation amont du complexe et du contrôle de sa mise œuvre Dans le cas contraire : Détection précoce de la défaillance pour limiter stopper les processus de dégradations avant qu ils ne soient trop avancés => minimiser les coûts de maintenance Diagnostic!

16 Les enjeux techniques La chape d étanchéité n est pas accessible Couche de roulement Armatures Etanchéité Tablier Difficulté n 1 : Comment évaluer l état de quelque chose que l on voit pas!?

17 Les enjeux techniques La chape d étanchéité n est pas accessible Couche de roulement Armatures Etanchéité Tablier Sauf en quelques endroits : Trottoirs caniveaux Certains relevés d étanchéité

18 Les enjeux techniques L «effet retard» de la défaillance de l étanchéité - L eau circule et pénètre lentement - Les zones d infiltration (points d entrée) sont souvent différentes des zones de résurgence (points de sortie) To Début d infiltration pendant la garantie To+G Expiration de la garantie To+G + x années Infiltrations d eau visibles en sousface du tablier Zone d infiltration Couche de roulement Etanchéité Cheminement par les fissures, les joints de construction, les reprise de bétonnage Armatures Tablier Cheminement à l interface entre le béton et les armatures Tâches d humidité, efflorescences, tâches de rouille

19 Les enjeux techniques L «effet retard» de la défaillance de l étanchéité - L eau circule et pénètre lentement - Les zones d infiltration (points d entrée) sont souvent différentes des zones de résurgence (points de sortie) Difficulté n 2 : - L absence de signes extérieurs d infiltration n est pas l indication du bon état et du fonctionnement de l étanchéité. - L origine de la défaillance ne se situe généralement pas au droit de la zone de résurgence.

20 Les enjeux techniques Difficulté 1 : Inaccessibilité de la chape d étanchéité Difficulté 2 : Effet retard de la défaillance de l étanchéité Complexité du diagnostic des chapes d étanchéité Besoins de méthodologie et de techniques d investigation spécifiques Connaissances des chapes d étanchéité et de leur comportement

21 L initiation du diagnostic Détection visuelle d une anomalie - Au niveau de la couche de roulement - En sous face de tablier Événements particuliers - Déversement d hydrocarbures - Incendie - Pollution par des produits agressifs