ENS Lettres & Sciences Humaines Concours Sciences économiques et sociales EPREUVE ORALE DE SOCIOLOGIE SESSION 2010 jury : Pierre Mercklé / Marie Vogel dossier n 4 La souffrance mentale au travail ATTENTION! A L ATTENTION DU (DE LA) CANDIDAT(E) Vous devez impérativement : 1. indiquer lisiblement vos noms et prénoms, puis dater et signer cidessous. 2. remettre cette feuille au jury et lui présenter votre pièce d identité munie d une photographie. NOM : PRENOM : DATE : SIGNATURE :
ENS Lettres & Sciences Humaines Concours Sciences économiques et sociales EPREUVE ORALE DE SOCIOLOGIE SESSION 2010 jury : Pierre Mercklé / Marie Vogel dossier n 4 La souffrance mentale au travail Sources GOLLAC Michel, CASTEL Marie-Josèphe, JABOT François, PRESSESQ Philippe, «Du déni à la banalisation. Note de recherche : Sur la souffrance mentale au travail», Actes de la recherche en sciences sociales, n 163, 2006, pp. 39-45. BUÉ Jennifer, COUTROT Thomas, GUIGNON Nicole, SANDRET Nicolas, «Les facteurs de risques psychosociaux au travail. Une approche quantitative par l enquête Sumer», Revue française des affaires sociales, n 2-3, 2008, pp. 45-70. Pour comprendre ces résultats Les données présentées ici sont tirées de deux enquêtes : - L enquête SUMER, menée conjointement par la Direction générale dutravail (inspection médicale du travail) et la Direction de l animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du Ministère du travail. Elle s est déroulée de juin 2002 à fin 2003 : 1792 médecins du travail ont tiré au sort 56314 salariés, dont 49984 ont répondu. Les individus interrogés sont représentatifs de l ensemble des salariés du secteur privé, des hôpitaux publics et des entreprises publiques (EDF-GDF, La Poste, SNCF et Air France), mais ils ne couvrent pas la fonction publique d Etat et territoriale. - En 2003 une équipe de près de 600 médecins du travail a réalisé une enquête statistique spécifique sur les relations entre «santé et vie professionnelle après 50 ans» (SVP50). Le champ de l enquête était constitué des salariés de plus de 50 ans employés par les entreprises recourant au Centre interservices de médecine du travail en entreprises (CISME). L échantillon, comptant un effectif de 11 213 individus, était quasi aléatoire. Le questionnaire, qui était auto-administré, puis revu avec le médecin et complété par lui, comprenait une quinzaine de questions relatives au vécu du travail, pour la plupart inspirées de l enquête «Travail et modes de vie» de l INSEE, qui ont servi de base à l analyse des correspondances multiples présentées dans le document X. Ce dossier comporte 5 documents numérotés de 1 à 5.
Document 1 Agressions de la part du public, en fonction du sexe et de la catégorie socio-professionnelle Salariés en contact avec le public, secteur concurrentiel et hôpitaux publics, hors particuliers employeurs. 16,0% des hommes exerçant une profession de cadre en contact avec le public ont déclaré avoir été victimes d agression au cours des douze mois précédent l enquête (c'est-à-dire entre juin 2002 et juin 2003). BUÉ, COUTROT, GUIGNON, SANDRET (2008), p. 51.
Document 2 Comportement hostiles, en fonction du sexe Secteur concurrentiel et hôpitaux publics, hors particuliers employeurs. 1 % des salariés hommes ont coché l item «Laisse entendre que vous êtes mentalement dérangé». BUÉ, COUTROT, GUIGNON, SANDRET (2008), p. 54.
Document 3 Analyse «toutes choses égales par ailleurs» des comportements hostiles dans le travail Secteur concurrentiel et hôpitaux publics, hors particuliers employeurs. La probabilité de signaler un comportement hostile est analysée à l aide d un modèle de régression logistique, qui inclut des variables d organisations du travail, les caractéristiques de l établissement (taille, secteur, présence d un CHSCT), celles du salarié (sexe, âge, ancienneté, catégorie socioprofessionnelle, nationalité) et de son emploi (fonction occupée, horaire de travail, type de contrat). Toutes choses égales par ailleurs, les hommes ont 21 % de chances de plus que les femmes de déclarer un déni de reconnaissance du travail. D après BUÉ, COUTROT, GUIGNON, SANDRET (2008), pp. 56-57.
Document 4 Comportements hostiles, agressions du public et état de santé Secteur concurrentiel et hôpitaux publics, hors particuliers employeurs. 34,3 % des salariés ayant déclaré au moins un comportement hostile jugent leur état de santé mauvais (c està-dire attribuent à leur état de santé une note inférieure à 6 sur une échelle allant de 1 =très mauvais, à 10 = très bon). BUÉ, COUTROT, GUIGNON, SANDRET (2008), p. 52.
Document 5 Le «sens» du travail et l état de santé Enquête «Santé et vie professionnelle après 50 ans» (SVP 50), Salariés de plus de 50 ans. Ce graphique représente le premier plan factoriel d une analyse de correspondances multiples réalisée à partir de l enquête SVP 50. Les modalités actives représentées par un point sur ce plan sont : enfant idem : Je serais ou j aurais été heureux qu un de mes enfants s engage dans la même activité que moi ; apprendre : Mon travail me permet d apprendre des choses («oui, tout à fait» ou «plutôt oui») ; choix de la façon : Je peux choisir moi-même la façon de procéder («oui, tout à fait» ou «plutôt oui») ; varié : Mon travail est varié («oui, tout à fait» ou «plutôt oui») ; utile : Il m arrive d éprouver dans mon travail l impression de faire quelque chose d utile aux autres ; fierté : Il m arrive d éprouver dans mon travail la fierté du travail bien fait ; dans le coup : J ai le sentiment que mon travail me permet de rester dans le coup ; reconnu : Il m arrive d éprouver dans mon travail l impression d être reconnu à ma juste valeur ; moyens : J ai les moyens (matériel, informatique, temps, ) pour faire un travail de qualité («oui, tout à fait» ou «plutôt oui») ; coopération : J ai des possibilités suffisantes d entraide, de coopération pour réaliser mon travail («oui, tout à fait» ou «plutôt oui») ; n importe qui pourrait le faire : Il m arrive d éprouver dans mon travail l impression que, ce que je fais, n importe qui saurait le faire ; ennui : Il m arrive d éprouver dans mon travail de l ennui ; exploité : Il m arrive d éprouver dans mon travail le sentiment d être exploité ; on vous fait sentir que vous êtes vieux : Dans mon travail, on me fait parfois sentir que je suis «vieux» ; le travail vous vieillit : J ai le sentiment que mon travail me vieillit prématurément. On a également représenté la variable supplémentaire PRESSION : Je travaille actuellement «sous pression». Le graphique représente en outre deux autres variables supplémentaires projetées sur le premier plan factoriel : les chiffres en caractères droits représentent le nombre de troubles déclarés par le salarié et qu il considère comme une gêne dans son travail, dans la liste : douleurs, sensation de se fatiguer vite, difficultés à récupérer, troubles du sommeil, troubles digestifs, difficultés de vision, difficultés d audition, troubles de mémoire ou de concentration, difficulté à effectuer certains mouvements ou gestes, sentiment d être nerveux ou irritable, sentiment d être découragé ou abattu, besoin de prendre plus de temps pour effectuer certaines tâches, difficultés à faire face à certains événements. Les chiffres en caractères italiques représentent le nombre de pathologies graves recensées par le médecin du travail, dans la liste suivante : pathologie cardiovasculaire, pathologie respiratoire, pathologie rhumatologique, pathologie psychiatrique, pathologie neurologique, pathologie cancéreuse, autre pathologie. D après GOLLAC, CASTEL, JABOT, PRESSESQ (2006), pp. 42-43.