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Avant-propos Certaines études révèlent que lorsque la science est présentée sous forme plaisante à l œil ou imagée, elle attire beaucoup plus l attention des lecteurs, surtout ceux qui ont l habitude de se désintéresser de la culture de la lecture. Pour notre cas, il s agit des sciences économiques, précisément dans la branche de l économie internationale. La rédaction de ce supplément a été pour moi un moyen d approfondir d avantage les notions d un cours que j avais beaucoup apprécié. Mais mon plus grand intérêt était non seulement de faciliter la compréhension du cours à l endroit des étudiants en deuxième licence de la faculté d Administration des affaires et sciences économiques (FASE) de l Université Protestante au Congo (UPC) mais aussi d inviter les étudiants, par la lecture de ce supplément, à plus de lecture et recherches personnelles. J ai dénommé ce papier supplément étant donné qu il n est pas le syllabus rédigé par le Professeur titulaire du cours à savoir Christian Mabi Lukusa, moins encore les notes du cours ou encore un résumé du cours. Ce papier est un ensemble composé (1) des notes de cours de questions spéciales d économie internationale dispensé en deuxième licence FASE/UPC durant l année académique 2008-2009, (2) des discussions, échanges de questions-réponses qu il y eut entre le Professeur et les étudiants durant l année, et enfin (3) de quelques tableaux et statistiques obtenues à l aide de nos recherches. L idéal serait de voir l étudiant lire ce papier à la fin du cours proprement dit avec le professeur. Ainsi, ce supplément pourrait, tant soit peu, permettre à l étudiant : - de compléter les notes pour les étudiants qui ne seraient pas en ordre - d effectuer plusieurs recherches sur le sujet à l aide de quelques références bibliographiques et de la petite initiation à l utilisation d un moteur de recherches (voir annexe) - de maîtriser certains termes clé de l économie internationale grâce à l espace qui leur est réservé pour la résolution de certains exercices éclairs. - d aider ceux qui n avaient pas encore saisi le contenu et l importance du cours. - Etc. Tout simplement le supplément aidera l étudiant à éclairer les parties du cours qui lui semblent sombres. Tel que l indique le premier paragraphe de l avant-propos, ce supplément comprend des instruments plaisant à l œil et permettant au lecteur de mieux se retrouver dans le cours. Le lecteur va au cours de la lecture rencontrait quelques signes qui sont tous significatifs et qui conduit à une action particulière. Il s agit des indications suivantes : 1) qui renvoie à une série de 3) questions pratiques qui introduit à l analyse d un graphique traitant d un des thèmes 2) abordés dans le chapitre 4) avec plus d éléments qui introduit au Test Eclair qui mettront vos connaissances directement à l épreuve (en complétant les pointillés) Je remercie, premièrement, mon seigneur Jésus-Christ qui m a donné la sagesse et la force de rédiger ce supplément. Deuxièmement, je remercie le Professeur Christian Mabi Lukusa qui a accepté que l on puisse mettre à la disposition des étudiants ce papier et qui m a inspiré à rédiger ce supplément. Sa leçon sur la rédaction, avec la métaphore du WAGON et du TRAIN m a beaucoup motivé à écrire ce papier. Troisièmement, je remercie mes estimés amis qui ont relus le texte, donné beaucoup de suggestions et porté quelques corrections. Il s agit de Jean-Paul Tsasa, Patrick Lukau, Ketty Pholo, Jean-Louis Muteba, Yannick Lukusa, Dan Bemba, Sarrh Mulongo, Henrykhe Lokota et Nicole Nkusu. Enfin, je remercie tous les anciens étudiants de la L2 FASE/UPC année académique 2008-2009 qui par leurs questions et suggestions ont permis d élever le niveau du cours. Donc, par ricochet, à élever le niveau de ce supplément. Michel-Ange LOKOTA ILONDO Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 1

Tables des Matières Avant-propos... 1 Tables des Matières... 2 Introduction... 3 Chapitre 1: Evolution récente du commerce mondial... 6 Section 1 : le modèle de gravité... 6 Section 2 : L évolution du commerce internationale... 8 Conclusion du chapitre... 10 Chapitre 2: Mouvements Internationaux des facteurs... 11 Section 1 : La mobilité internationale du travail... 12 Section 2 : Les prêts et emprunts internationaux... 14 Résumé du chapitre... 17 Chapitre 3: Economie politique ou protectionnisme... 20 Section 1 : Les avantages du libre-échange... 20 Section 2. Le libre échange contre le bien-être national... 23 Section 3 : Gagnants et Perdants de la politique commerciale... 25 Résumé du chapitre... 27 Chapitre 4: Taux de change et transactions internationales... 29 Section 1 : Prix domestiques et Prix étrangers... 29 Section 2 : Taux de change et prix relatif... 30 Section 3 : Détermination du taux de change... 31 Section 4 : Sortes de taux de change... 31 Section 5 : Les swaps de change... 32 Résumé du chapitre... 33 Chapitre 5: Place des pays en développement dans l économie internationale... 34 Section 1 : Différence entre pays riche et pays pauvres... 34 Section 2. La distribution des revenus au niveau mondial... 35 Section 3. Les structures des pays en voie de développement... 35 Section 4 : Flux des capitaux vers les PVD... 35 Section 5 : Le succès et la crise des pays d Asie de Sud-est... 36 Section 6 : Leçon à tirer de la crise... 37 Section 7 : Réforme de l architecture (structure) financière internationale... 38 Résumé du chapitre... 38 Référence bibliographique... 40 Annexe... 41 Comment utiliser efficacement un moteur de recherche pour nos travaux?... 41 Solution des tests éclairs... 42 Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 2

Introduction L économie internationale est la branche de l économie qui traite des échanges qui s effectuent entre les nations et des effets de celles-ci sur les économies. La particularité de l économie internationale est d étudier les interactions économiques entre les Etats souverains. Ainsi, elle s intéresse à l analyse des échanges extérieurs, bien entendu, aux interactions entre échanges et développement économique et social, et enfin elle aborde des questions normatives de politique commerciale. L analyse des échanges extérieurs est la question essentielle qui a fait l objet de notre cours de Théories de l Echange Internationale que nous avons parcouru en première licence de la faculté d administration des affaires et sciences économiques. C est ainsi que nous avions abordé, dans ce cours, toutes les questions sur les différentes approches du fondement de l échange international à l aide de modèles très simples. A titre de rappel, nous avions vu le modèle de Ricardo (ainsi que les modèles néo-ricardiens avec Jones et Samuelson). Nous avions vu le modèle de Heckscher-Ohlin- Samuelson ainsi que les nouvelles théories développés sur le fondement de l échange international. Le tableau ci-dessous (tableau 1) nous permet de rapidement nous rafraîchir la mémoire. Cependant, la question sur l analyse des échanges extérieurs n a pas fait l intégralité du cours. La question sur le régime de politique commerciale fit aussi parti intégrante du cours. Tableau 1 : Typologie simplifiée des théories de l échange international Approche Fondement de l échange Déterminants des structures d échange Type d échange Ricardo et approches néoricardiennes Avantage comparatif Technologie Inter-branche (exemple : un épi de maïs contre un ordinateur) Heckscher-Ohlin-Samuelson Avantage comparatif Dotations en facteurs de production Inter-branche (exemple : idem) Nouvelles théories (1990) (Krugman et Helpman) Economies d échelle Demande de variété Souvent indéterminé Inter-branche ou intra-branche (exemple1 : idem) (exemple2 : une voiture allemande contre une voiture française, une mercedes benz pour une renault) Source : Pisani-Ferry Le présent cours des Questions Spéciales de l Economie Internationale n a pas la prétention de répondre à toutes les questions de l économie internationale. Il permet néanmoins d aborder plusieurs questions qui intéressent les nations face au niveau actuel du commerce international qui a subi plusieurs mutations ses dernières années. Le cours va situer la place des pays en voie de développement (PVD) au niveau international et il finira par une réflexion sur la réforme de l architecture financière internationale dans laquelle les PVD auront un meilleur rôle à jouer par rapport à celui qu ils occupent aujourd hui. Bien entendu la question centrale de ce cours reste «Qu estce qu on entend par les interactions économiques entre les Etats souverains?». Mais il faut noter que ce sont des questions spécifiques qui forme l ensemble du cours, chacune faisant office d un chapitre et pourquoi pas d une section. Nous serons donc conduits durant tout notre cours par ce tas de questions : 1. Pourquoi le volume de transactions entre nations est en forte croissance actuellement? - Qu est-ce qui détermine le niveau de transactions entre deux pays? - Comment le commerce international a-t-il évolué? Quels sont les biens et services qui s y changent? Quels rôles ont joué les firmes multinationales? 2. Quels sont les causes et conséquences de l échange des facteurs de production? - Quels sont les causes et les conséquences des migrations internationales des facteurs? - Pourquoi à un moment donné une nation prête-telle ou emprunte-t-elle? Comment le concept d avantage comparatif intertemporel contribue-t-il à cette réalité? - Qu est-ce qui explique l existence des firmes internationales et quelles sont les natures de leurs apports en capitaux? Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 3

3. Quels sont les politiques commerciales qu utilisent les Etats pour échanger avec le reste du monde? - Quels sont les arguments en faveur du libreéchange? - Quels sont les arguments en faveur du protectionnisme visant à accroître le bien-être? - Quels sont les éléments explicatifs du choix d une politique commerciale? - Quelles sont les raisons de la création des accords commerciaux internationaux? 4. Quel est le rôle du taux de change dans le commerce international? - Qu est-ce que le taux de change? - Quelles sont les conséquences d une modification du taux de change sur les prix domestique et étrangers? - Quelles sont les conséquences d une modification du taux de change sur les prix relatifs? - Qu est-ce qui détermine la parité d un taux de change? - Quelles sont les sortes de taux de change? - Quels sont les avantages d un swap de change? 5. Quelle est la place des pays en développement dans l économie internationale? - Quelles sont les différences entre pays pauvres et pays riches? - Comment sont repartis les revenus au niveau mondial? - Quelles sont les principales caractéristiques des PVD? - Sous quelles formes principales arrivent les capitaux dans les PVD? - Pourquoi et comment certains PVD se sont-ils démarqués : cas des pays d Asie du Sud-est? - Quelles sont les leçons à tirer des crises des PVD? - Quel pourrait être le modèle de développement pour les PVD (notamment la RDC) aux yeux de l économie internationale? Toutes ces questions seront abordées pendant le cours. Leur traitement sera par nécessité simplifié, et pour des développements plus approfondis, les étudiants sont invités à la lecture des articles et ouvrages liés à l économie internationale. Tel que vous l aurez déjà imaginé, ce cours comporte cinq chapitres. L horizon temporel du cours n est pas unanime selon les chapitres. En effet, le premier et le dernier chapitre comprennent des analyses qui s étalent dans le long terme. Le deuxième ainsi que le troisième chapitre approchent les analyses non pas dans le court terme, moins encore dans le très long terme, mais plutôt dans le moyen terme (cinq-dix ans). Puisque dans cet horizon, beaucoup des caractéristiques économiques des nations (niveau technologique, quantités disponibles de facteurs de production) cessent d être invariantes. Enfin, le quatrième chapitre, quant à lui, organise des analyses portant sur le court terme. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 4

Structure schématisée du cours (Plan du cours) Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 5

Chapitre 1: Evolution récente du commerce mondial Il existe 3 principaux facteurs qui expliquent le commerce international, à savoir : a) la différence des biens et services produits b) la différence des préférences des consommateurs très souvent liées à la culture ou à la qualité c) la différence au niveau des prix des biens échangés Cependant certaines barrières soit artificielles (coût de transport, droit de douane), soit naturelles (distance géographique) font obstruction aux commerces internationales. Ce chapitre a trois objectifs : 1. Étudier l'influence de la taille économique et la distance géographique sur le commerce entre deux pays. 2. Analyser l'évolution du commerce international 3. Description de la nature des biens qui sont échangés sur le marché international Section 1 : le modèle de gravité C est un outil d'analyse au niveau du commerce international qui montre la relation qui existe entre le volume des transactions des biens et services et la taille économique de deux pays. La taille économique est mesurée par rapport au PIB de ce pays. Pour avoir un volume important des transactions, il faut que la taille économique d'un pays soit élevée. Ainsi, cela nous conduit à dire que les pays riches ont un volume important de transactions. En ayant un PIB élevé ; Le Pays aura également une grande quantité de biens et services et ainsi cela donnera la possibilité à ce pays de les exporter. Cet aspect concerne l'offre vu qu'il y a une grande quantité de biens et services, le niveau d'exportation sera très élevé. De même, un pays qui a un PIB élevé est supposé avoir une demande élevée. Ainsi ce pays va facilement recevoir des biens et services de l'étranger c'est-à-dire un niveau élevé d'importation. Nous achèverons ce paragraphe en disant que beaucoup d'offre implique beaucoup d'exportation ; beaucoup de demande implique beaucoup d'importation. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 6

Tableau. 2. Principaux exportateurs et importateurs participant au commerce mondial des marchandises, 2006 Rang Exportations Exportateurs Valeur Part Importations Variation annuelle en pourcentage Rang Importateurs Valeur Part Variation annuelle en pourcentage 1 Allemagne 1112 9.2 15 1 États-Unis 1919.4 15.5 11 2 États-Unis 1038.3 8.6 15 2 Allemagne 908.6 7.3 17 3 Chine 968.9 8 27 3 Chine 791.5 6.4 20 4 Japon 649.9 5.4 9 4 Royaume-Uni 619.4 5 21 5 France 490.4 4.1 6 5 Japon 579.6 4.7 13 6 Pays-Bas 462.4 3.8 14 6 France 534.9 4.3 6 7 Royaume-Uni 448.3 3.7 17 7 Italie 437.4 3.5 14 8 Italie 410.6 3.4 10 8 Pays-Bas 416.4 3.4 14 9 Canada 389.5 3.2 8 9 Canada 357.7 2.9 11 10 Belgique 369.2 3.1 10 10 Belgique 353.7 2.9 11 Tableau 3. Principaux exportateurs et importateurs participant au commerce mondial des services commerciaux, 2006 Rang Exportateurs Valeur Part Variation annuelle en pourcentage Rang Exportateurs Valeur Part Variation annuelle en pourcentage 1 États-Unis 388.8 14.1 10 1 États-Unis 307.8 11.6 9 2 Royaume-Uni 227.5 8.3 11 2 Allemagne 219.1 8.3 7 3 Allemagne 168.8 6.1 12 3 Royaume-Uni 172 6.5 8 4 Japon 122.5 4.4 14 4 Japon 144 5.4 9 5 France 114.5 4.2 0 5 France 108.8 4.1 4 6 Espagne 105.5 3.8 12 6 Chine 100.3 3.8 21 7 Italie 97.5 3.5 10 7 Italie 98.4 3.7 11 8 Chine 91.4 3.3 24 8 Irlande 78.4 3 12 9 Pays-Bas 82.5 3 5 9 Pays-Bas 78.1 2.9 8 10 Inde 73.8 2.7 36 10 Espagne 77.9 2.9 17 Source : Organisation mondiale du commerce (2007) La distance géographique implique que lorsque deux pays sont distancés, moins élevée sera le volume de leurs transactions. Et inversement, deux pays voisins ont un volume élevé de transactions. Ici, le mot distance ne doit pas seulement être perçu dans sa dimension géographique. La distance est aussi mesurée par coûts de transport, tarifs, temps (biens périssables, biens pour lesquels le «just in time» est important), coûts de transaction liés aux différences de culture et coûts de communication. En effet, à titre d exemple un pays musulman et un pays laïc auront un volume faible de transactions et deux pays partageant la même langue peuvent être, malgré la distance, proche (exemple : le Brésil et le Portugal). Il faut noter que pour faciliter les transactions, les pays ont par exemple favorisé l'anglais pour les échanges internationaux. Aussi, il est important de déjà signaler à ce niveau que les droits de douane sont réduits dans les échanges qui s effectuent entre deux pays qui sont proches. A. Y i. Y j T ij = (1) D ij Le niveau de transactions entre deux Pays I. et Pays J. dépend d'un paramètre A, du PIB des deux pays divisé par la distance entre les deux pays. Ainsi, pour avoir un volume de transactions élevées entre deux pays ; il faut que le produit des PIB de ces deux pays soit élevé et que la distance entre les deux pays soient moindres. L'unité de mesure du Tij est l'unité monétaire/kilomètre, par exemple franc congolais sur kilomètre. Souvent, empiriquement, le modèle est linéarisé avant d être estimé sous la forme : Log(T ij ) = a 0 + a 1 log(y i ) + a 2 log(y j ) a 3 log(d ij ) L'équation (1) est le résumé du modèle de gravité ; et cette équation est comparée à la loi de gravitation de Newton. Les échanges entre deux états des États-Unis sont toujours supérieurs aux échanges que les États-Unis auraient avec l'un de ces pays voisins par exemple le Canada. Cela est dû à l'effet frontière. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 7

Les échanges Kinshasa-Bas Congo ou Bandundu seront supérieurs aux échanges Kinshasa-Brazzaville par exemple. Effet Frontière Cette figure représente schématiquement les exportations de Kinshasa en direction de Matadi et Kikwit d une part et de Brazzaville d autre part. Brazzaville et Kinshasa sont deux villes dans lesquelles s exercent plusieurs activités économiques représentant au moins le double (ou pourquoi pas le triple) de celles de Kikwit ou Matadi, on s attendrait donc, dans un monde où les frontières ne compteraient pas, que les exportations de Kinshasa à destination de Brazzaville soient deux ou trois fois plus importantes que les exportations à destination de Kikwit ou Matadi. En réalité, les flux de Kinshasa vers Kikwit ou Matadi sont à peu près dix fois plus importants que vers Brazzaville : le fait de passer une frontière a un impact fortement négatif sur les volumes de commerce. Source : adapté de Thierry Mayer (2001) Section 2 : L évolution du commerce internationale 2.1. Croissance du commerce international En se référant aux statistiques internationales, nous pouvons constater l évolution suivante : Année Expansion en milliards de $ 1953 78 1960 128 1989 3000 1998 6900 2005 12574 Il ressort de ce tableau que de 1953 à 2005, il y a eu une grande expansion des transactions. Les raisons de l expansion des exportations sont les suivantes : 1 le développement du transport maritime : qui a permis la réduction et des coûts et du temps 2 le développement du transport aérien 3 le progrès technique : le développement de l internet, etc. 4 Création des zones de libre-échange : les droits de douane ont baissé entre les pays. Réduction des droits de douanes au cours du temps : Année Pourcentage 1947 40 1972 12 1987 8 1994 4 2007 0 Ces statistiques prouvent que la réduction des droits de douanes est accompagnée de l expansion des transactions. 5 la délocalisation des entreprises multinationales : Généralement les multinationales vont dans un pays d accueil ayant une législation flexible et une main d œuvre bon marché favorisant l augmentation de la production d où l accroissement des transactions dans les pays en développement. 2.2. Echanges sur les marchés mondiaux Selon les données de l année 2003, la configuration des échanges des biens et services sur le plan mondial se présente comme suit : Exportations Pourcentage Biens manufacturés 61 Services 20 Produits d extraction 11 Agriculture 8 Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 8

Il ressort de ce tableau que les biens manufacturés dominent les échanges mondiaux. Les services viennent en deuxième position et montent en force puisqu ils permettent de soutenir la vente des biens manufacturés. Pour illustrer la pensée du dernier paragraphe, l exemple ci-dessous est très explicite : Exemple : Services Transport Télécommunication Vente de Voiture, bus téléphone Evolution des principaux postes d échanges courants dans le PIB mondial entre 1967-2005 (en % du PIB mondial à prix courants) Source : CEPII, base de données CHELEM-commerce international, CHELEM-PIB et CHELEM-balance des paiements Dans les pays en développement, la situation des exportations était la suivante (de 1960 à 2001) : Année Production agricoles (%) Biens manufacturés (%) 1960 58 12 1970 45 20 1980 15 20 1990 12 50 2001 10 65 Source : OMC 2.3. Les firmes multinationales et phénomènes de délocalisation Depuis 1970, le tiers du commerce au niveau des pays développés consiste aux échanges entre 2 filiales d une même entreprise multinationale. Le rapprochement que l on peut faire entre ce phénomène et celui de la délocalisation est l accroissement des échanges entre filiale. Exemple : dans l union européenne, les usines de FORD sont reparties de la façon suivante : FORD Echange entre Filiale Chaque filiale a une stratégie distincte pour chacun de ses marchés étrangers. Les différentes usines dans différents pays sont spécialisées dans la fabrication de tel ou (et) de tel élément et elles ont une dimension assez grande pour servir le marché plus large que le marché local. Allemagne Belgique France (Moteur) (Rétroviseur) (Montage) Cette rationalisation permet de réduire les coûts grâce aux économies d échelle obtenus dans la production. Les filiales nationales ne maîtrisent plus ni la recherchedéveloppement, ni le marketing, ni même la production. Cette dernière est devenue décomposable, alors les filiales réalisent certains stades de fabrication. Elles sont jugées par la direction du groupe sur leurs performances techniques et sur leur aptitude à satisfaire les objectifs du groupe dans son ensemble. Source : Adapté de Simonnet Jean-Paul (2009) Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 9

Conclusion du chapitre La taille économique et la distance influencent fortement le niveau de transaction sur le plan international. L essentiel du commerce international a lieu entre les pays développés, entre filiale d une même multinationale et généralement ce sont les biens manufacturés qui sont échangés. La délocalisation a pour conséquence l accroissement du commerce dans les pays développés. Questions Pourquoi les produits africains ont dû mal entrer dans le commerce international? Réponses Puisque les pays développés appliquent la protection en ce qui concerne les productions concurrentes. 1) Depuis les travaux fondateurs de Beckerman (1956), Tinbergen (1962) et Linneman (1966), le modèle de gravité postule, dans sa version la plus simple et générale, que le flux de capitaux (Tij) entre deux pays i et j est une fonction de leur taille économique (Yi et Yj) et de la distance qui les sépare (Dij). 2) Dans le modèle de gravité, on peut entendre par distance : les coûts de transport, la langue, le temps, les coûts de transaction, la distance géographique et coûts de communication. Lorsqu il s agit des flux de marchandises, la distance est en général considérée comme une mesure approximative des coûts de transports. Cette interprétation n est cependant plus défendable dans le cas des mouvements de capitaux où le rôle de la distance est attribué aux coûts de transaction et coûts de communication qu une entreprise subit lorsqu elle investit { l étranger. Le choix des voies de communication (routière, maritime, aérienne, combinée, etc.) peut aussi permettre une mesure plus fine de la distance en terme de temps puisque l accessibilité pour aller d une capitale { une autre ou du centre d un pays { un autre, n est pas forcément la même pour le trajet aller ou retour. Quelque soit la distance géographique qui existe entre deux pays partageant la même langue officielle, ce facteur culturel permet de maintenir élevé le niveau de transaction. 3) Depuis le début des années 50, le commerce des biens manufacturés dépasse largement en volume celui des produits primaires (soit les produits agricoles et les produits d extraction), avec un taux de croissance annuelle de 7,5 pour cent. 4) Désormais, de plus en plus d entreprises organisent leur production { l échelle mondiale et génèrent de ce fait une part grandissante du commerce via les échanges entre leurs filiales. On estime qu environ les deux tiers du commerce international seraient directement liés aux activités des firmes multinationales ; mais au-delà, près du tiers des échanges mondiaux se ferait entre filiales d un même groupe implantées dans des pays différents. Ce type d échange est surtout important pour les pays qui servent de plate-forme d exportation et/ou de délocalisation de certains segments de production. La solution de ce test éclair se trouve à l annexe numéro 2.1. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 10

Chapitre 2 : Mouvements Internationaux des facteurs Ce chapitre a 3 objectifs : Le 1 er est d établir les causes des migrations internationales des facteurs et d évaluer les conséquences sur l économie d accueil et d origine. Le 2 ème est de définir le concept d avantage comparatif intertemporel et expliquer comment ce concept est associé au flux de capitaux au prêt et aux investissements. Le 3 ème est d examiner les théories qui expliquent l existence des firmes internationales et les déterminants des investissements directs étrangers. N.B. : Il existe une étroite relation entre les échanges des biens et services et les échanges des facteurs. Les PVD ne sont pas suffisamment dotés de main d œuvre qualifié, de capitaux et de technologie. Ils importent ces facteurs de production pour la mise en état des biens & services. Par contre les pays développés, qui ont les trois facteurs précédent, à l issu d une importation d un PVD recherchent une main d œuvre non qualifié Echange de biens et services Pays développés Pays sousdéveloppés Echange des facteurs de production Pays développés Pays sousdéveloppés - Main d œuvre qualifié (L) - Capital (K) - Technologie - Main d œuvre non qualifié (L) Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 11

Lorsqu il y a une augmentation de la main d œuvre qualifiée dans le PVD, cela produit une diminution du même ordre dans le Pays développés. Un Pays développé peut implanter une main d œuvre non qualifié au lieu d importer des biens & services venant des PVD. Et le cas inverse est aussi faisable. Les PVD peuvent solliciter main d œuvre qualifiée, le capital et la technologie des pays développés pour créer les biens & services localement. Il est donc possible de substituer les échanges de biens et services par l échange des facteurs de production. Cependant, il faut noter que l aspect politique freine souvent la mobilité des facteurs de production entre pays. Les conséquences des barrières politiques sont : - la Restriction au niveau des échanges des facteurs - la Restriction au niveau des échanges des biens et services. Généralement, les raisons qui restreignent le niveau des échanges sont différentes selon le type de pays. Dans les échanges allant des PVD vers les PD : il y a restriction afin d éviter des frustrations sociales ; Et des PD vers les PVD : il y a restriction afin d éviter que les capitaux soient abondant dans certains secteurs clés car cela peut entraîner à des licenciements, etc. Section 1 : La mobilité internationale du travail Pour comprendre le phénomène de mobilité du travail, on commence par (i) un modèle à pays en situation d autarcie : Pays A : Q(T,L) T P ml La fonction de production et la productivité marginale d un facteur Q(T,L) Salaire réel R Q(T,L) est une fonction de production. Celle-ci est une relation quantitative entre inputs et outputs, qui décrit en termes physiques quelle est la quantité d inputs nécessaires et suffisants pour produire une quantité quelconque d outputs par unité de temps. W La productivité marginale d un facteur se définit comme la quantité supplémentaire de produit obtenue grâce à la mise en œuvre d une unité supplémentaire de facteur. 0 L 0 L L Source : Jacquemin A. et Tulkens H. (1993) En cas d ouverture des frontières, nous aurons maintenant deux pays A et B (ii) modèle à deux pays. Graphiquement, on a : P ml Pays A Pays B P ml* Niveau de salaire réel et configuration de la production mondiale en situation d autarcie P ml* R A W A A B C R B W B P ml Ce graphique présente la production nationale de deux pays A et B. La quantité de production dans le pays A est de 0-L1 et celle du pays B est de 0*-L1. Tel que nous l avons vu ci-haut, le niveau de production dépend de la fonction Q(T,L). A court terme, le facteur T est fixe. C est donc l accroissement du facteur L qui entraîne la hausse de la production. Cependant, le salaire (W) est la rémunération du facteur travail. Plus il y a des travailleurs, moins le salaire est élevé. Avant l ouverture des frontières, nous remarquons que LA LB, WA WB, RA RB et QA QB. Notons déjà qu il ressort de ce graphique une surface non hachurée, le triangle ABC. 0 0* L 1 La conséquence de la mobilité du facteur travail entraine : Dans le pays A : L W R ainsi Q Dans le pays B : L W R ainsi Q Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 12

Ainsi donc : W A P m L P ml* Pays A A B Pays B C P ml P ml * 0 L 2 L 1 0* W B P m L P ml* Pays A W A A Pays B W B P ml P ml * 0 L 2 0* Situation à l ouverture des frontières Les travailleurs du pays A auront tendance à aller au pays B pour avoir un niveau de salaire plus élevé à celui de leur pays d origine. Ce déplacement aura pour effet de diminuer le salaire réel au pays B. Cependant, le triangle ABC est atteint. Le paragraphe suivant, nous illustre les 3 conséquences de la mobilité du facteur travail. Le triangle ABC représente le surplus de production mondiale obtenu au moyen de la mobilité internationale du facteur travail. Dans la réalité, on observe que les habitants des PVD (par exemple des congolais) ici représentés par L 1 du Pays A veulent et partent dans les pays développés (Pays B) pour chercher un salaire plus élevé. En allant à l étranger, ils contribuent à la réduction du PIB de leur pays (réduction du PIB congolais). La redistribution de la main d œuvre mondiale a 3 conséquences majeures : 1 La convergence des salaires entre pays 2 L augmentation de la production mondiale : l afflux des travailleurs accroît la production étrangères en même temps la production domestique est amputée d une certaine quantité. 3 la mobilité internationale du travail accroît le niveau de bien être globale. Mais en même temps, elle fait des gagnants et des perdants. (iii) Modèle à deux pays et deux biens X et Y Pour rendre le modèle que nous venons de voir un peu plus réaliste, il faut que l on suppose la production de deux biens : Le premier (X) est un bien plus intensif en travail que l autre ; Le deuxième bien (Y) est plus intensif en terre que l autre. L échange entre le Pays A et le Pays B, s organise en conséquence de la manière suivante : Pays A Pays B X, Intensif en travail Y X Y, Intensif en terre Le pays A ayant beaucoup de travailleur va exporter X et le pays B ayant beaucoup de terre va exporter Y. Il y aura mobilité des facteurs de production. L échange des biens et service va cesser lorsque le niveau des facteurs de production seront égaux dans chaque pays, c est-à-dire lorsque L A = L B et T A = T B. En réalité, la mobilité des facteurs ne se réalise pas de façon instantanée à cause des différences de technologies, cultures, niveau de rémunérations, distances entre pays, etc. Entre la fin du siècle dernier et le début de ce siècle. L immigration était la source de problèmes entre différents pays. Par contre, entre la fin du 19 ème et 20 ème siècle, l immigration était la principale source de la croissance de la population de certain nombre de pays et la cause majeure de son déclin dans l autre. Ainsi, durant cette période des dizaines de millions de personne se déplaçaient sur des longues distances à la recherche Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 13

d une vie meilleure. Par exemple, les chinois se déplacèrent vers l Afrique et les caraïbes ; les japonais vers le Brésil ; les Italiens, les Espagnols, les Irlandais, etc. vers les USA, Argentine, Australie et canada. La question fondamentale, qu on pourrait se poser, est «Est-ce que ce processus a-t-il engendré la convergence des salaires entre les pays?» Le tableau ci-dessous va nous aider à répondre à cette question : 1870 Salaire Réel (Etats-Unis = 100) Variation du Salaire Réel Pays d accueil Argentine 53 51 Australie 110 1 Canada 86 121 Etats-Unis 100 47 Pays d origine Irlande 43 84 Italie 23 112 Norvège 24 193 Suède 24 250 Il apparaît clairement dans le tableau que les hypothèses formulées, dans le cadre des modèles de mobilité internationale du travail, ont été vérifiées empiriquement. Cependant, les statistiques du Canada sont très spéciales. Cette spécificité est due à l étendue de son territoire d une part et à cause du climat glacial du pays d autre part. Section 2 : Les prêts et emprunts internationaux Une des caractéristiques mondiales de l économie actuelle est le fort accroissement des flux internationaux des capitaux. L étude de la mobilité des capitaux et beaucoup plus complexe que l étude de la mobilité du travail. Car, lorsqu il y a transfert des capitaux d un pays à un autre ; cela sous-entend une multiplicité d opérations. Dans cette section, nous verrons le cas des prêts directs de pays à pays. Ce cas va s étudier dans la situation où les résidents d un pays permettent aux résidents étrangers le droit de consommer plus que leur revenu mais avec la promesse de rembourser dans le futur. Nous allons nous intéresser dans cette section aux prêts accordés aux résidents d un pays. La différence, que l on peut faire entre le commerce des biens & services et la mobilité des capitaux, est que dans le cas du commerce des biens et service cela se fait à un moment donné (en un temps) et par contre dans le cas de mobilité des capitaux cela se fait en deux temps. Il y aura un présent où l on octroi le crédit et un futur où l on remboursera. C est donc un échange intertemporel. 2.1. Les possibilités de production intertemporelle et la structure du commerce Toute économie doit faire un arbitrage entre une consommation présente et une consommation future. Même s il ne s agit pas d effectuer un mouvement de capitaux au niveau international, elle doit faire ce choix au niveau interne. Choix de consommation inter temporel Arbitrage à faire Consommation présente Consommation présente Consommation future Consommation future D une manière générale, toute économie ne consomme pas toute sa production courante (PIB). Comment ce PIB est-il reparti? Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 14

Dans un modèle simple, PIB = C + I Généralement, les économies ne consomment pas tout leur revenu courant. Une partie de ce revenu peut prendre la forme d un Investissement en machine, en bâtiment ou tout autre investissement. Plus une économie investit à un moment donné, plus cette économie sera en mesure de produire et de consommer d avantage dans le futur. Pour investir d avantage, l économie se doit de limiter sa consommation. Cons p Et si elle veut consommer d avantage, elle doit limiter les Investissements. Cependant, il faut noter qu il n y a que les investissements qui peuvent assurer la pérennité d une économie. Imaginons qu un pays produise un seul bien et ayant deux périodes à sa disposition. Cette économie doit faire un choix entre la consommation présente ou future. D où l on peut placer la courbe de possibilité de production qui est décroissante. La courbe de possibilité de production intertemporelle A B Au point A, un pays décide de consommer énormément au présent et de peu consommer au futur. Par contre, au point B, le pays décide la stratégie inverse. 0 Cons f Si on suppose que cette économie a choisi une consommation présente (point A) le prix relatif de la consommation future sera plus élevé. En effet, la quantité a consommé dans le futur sera réduite ce qui fait que les prix seront plus élevé. Si dans ce cas, on autorise un commerce inter temporel, cette économie va exporter la consommation présente et importer la consommation future. Autrement dit, ce pays a un avantage comparatif dans la production présente et un désavantage comparatif dans le futur. 2.2. Taux d intérêt réel Comme n importe quel individu, un pays peut commercer dans le temps en empruntant comme en prêtant. Par exemple si un pays choisi d emprunter, il peut consommer d avantage dans le présent mais il devra limiter sa consommation dans le futur afin de rembourser. Dans ce cas, le pays échange la consommation présente contre la consommation future. L élément qui déterminera le choix entre la consommation présente et future est le taux d intérêt. En effet, lorsqu un pays emprunte, il acquiert le droit d acheter une quantité de biens et services dans le présent en échange d un remboursement d une quantité (1+r) fois plus grande dans le futur. 2.3. Avantage comparatif intertemporel Jusqu ici, nous avons supposé que les possibilités de production intertemporel de cette économie était en faveur de la consommation présente. Mais concrètement, quels sont les déterminants de cette préférence pour le présent. En effet, le pays qui emprunte sur les marchés internationaux des capitaux est celui qui a d importante opportunité d investissement. Par contre, celui qui prête et un pays qui a une production présente qui génère des revenus relativement élevés et où les opportunités d investissements sont limitées. 2.4. Les IDE et les Entreprises multinationales Au niveau international, il est observé que les mouvements de capitaux ne prennent pas toujours la forme de prêt ou d emprunt. Une part importante des flux de capitaux prennent la forme des Investissements Directs Etrangers (IDE). Ces IDE désignent les flux de capitaux d une entreprise qui investit dans un pays étranger dont l objectif est de créer ou d agrandir une filiale. Ces capitaux (IDE) partent généralement d une maison mère vers la filiale dont l objectif pour l entreprise est, dans la plupart des cas, de prendre le contrôle de la filiale créée ou existante. Il faut noter que toute prise de participation dans le capital d une entreprise étrangère Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 15

ne répond pas nécessairement à une volonté d exercer un contrôle véritable de la gestion de cette entreprise. Il peut s agir d un simple Investissement de portefeuille qui répond à une logique de diversification de placement. Il n est pas facile de faire la différence entre IDE et Investissement de portefeuille. Une prise de participation significative dans le capital d une entreprise étrangère, lui donnant un certain contrôle sur les décisions de la firme (les conventions internationales retiennent le seuil de 10 % du capital). L investissement direct à l étranger (IDE) peut se faire selon deux modalités principales, la construction d un site de production ex nihilo (on parle alors d investissement greenfield) ou le rachat d un site de production existant (on parle alors d une fusion et acquisition internationale). Et lorsque c est moins de 10% ; on parle d investissement de portefeuille. Un IDE correspond à une participation au moins égale à 10 % du capital d une entreprise. Bien entendu dès que ce seuil est atteint toutes les acquisitions supplémentaires de titres sont considérées comme des IDE. La définition statistique de l IDE est arbitraire. Le terme investissement retenu ici n a pas le sens habituel de la comptabilité nationale. En comptabilité nationale l investissement c est la FBCF c est-à-dire l achat d équipements. Si une entreprise multinationale fait une dépense d équipement dans une filiale à l étranger, c est de la FBCF pour le pays dans lequel est implantée la filiale si l achat est fait sur place, c est une importation inscrite dans la balance des paiements du pays de la filiale si l équipement provient d un autre pays. Source : Adapté de Simonnet Jean-Paul (2009) Par rapport au pays d accueil, on parle de localisation lorsqu une multinationale s implante dans plusieurs lieux du pays. Par rapport au pays d origine, on parle de délocalisation lorsqu une multinationale s implante dans plusieurs lieux hors du pays. On parle d internalisation lorsqu une multinationale a plusieurs filiales ayant chacune une activité spécifique et différente d une autre. L avantage de l internalisation est de préserver le secret de l innovation. D une manière générale, les IDE sont passées de 2,3% en 1970 à 9,2% en 2003 c est-à-dire une bonne partie des mouvements des flux des capitaux ont été transformés en IDE. En effet, avec les IDE, la confiance est plus grande en ce qui concerne les mouvements de capitaux par rapport aux prêts. Après quatre années consécutives de croissance, les entrées mondiales d IDE ont augmenté de 30 % pour s élever à 1 833 milliards de dollars en 2007, dépassant ainsi largement le record historique atteint en 2000. Malgré la crise financière et la crise du crédit qui sévissent depuis le deuxième semestre de 2007, les entrées d IDE ont continué de progresser dans les trois grands groupements économiques que sont les pays développés, les pays en développement et les pays en transition de l Europe du Sud-Est et de la Communauté d États indépendants (CEI) Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 16

Résumé du chapitre De ce chapitre, nous pouvons retenir : 1 Le facteur travail se déplace des pays où il est relativement abondant vers le pays où il est rare. Cela engendre une augmentation de la production mondiale mais pénalise certains groupes d individu au sein de chaque économie. 2 Les prêts et emprunts internationaux des capitaux peuvent être considérés comme une forme de commerce internationale qui implique un échange de consommation présente contre une consommation future. Le prix relatif auquel se fait ce commerce intertemporel est égal au taux d intérêt réel (1+r) + 1. 3 Au-delà d un simple mouvement de capitaux, les IDE permettent aux entreprises multinationales d étendre leurs activités dans plusieurs pays. La théorie économique qui permet de distinguer l existence des entreprises multinationales se basent sur les concepts de localisation et internalisation. 4 Les choix de localisation sont en partie généralement les mêmes que ceux qui guident le commerce internationale. Les raisons de l internalisation sont pour l essentiel le besoin d assurer le transfert de technologies et de profiter des avantages de l intégration verticale des multinationales. 1) Soit 2 pays : domestique et étranger qui sont dotés chacun de 2 facteurs de production : travail (L) et terre (T). Les 2 pays ne produisent qu un seul bien et l offre de terre et la technologie sont partout les mêmes. La relation entre le produit marginal de travail et le niveau d emploi est donnée par le tableau suivant : Nombre de travailleur Productivité marginale du travail 1 20 2 19 3 18 4 17 5 16 6 15 7 14 8 13 9 12 10 11 11 10 Au départ, 11 travailleurs sont employés dans le pays domestiques et 3 dans le pays étranger. Quels sont les effets d une libéralisation du flux migratoires sur l emploi, la production, le salaire nominal et le revenu des propriétaires terriens dans chaque pays. 2) Parmi les pays suivants, distinguer ceux qui doivent avoir des possibilités de production intertemporel orienté en faveur des biens de consommation présente et ceux qui ont des possibilités orientées en faveur des biens futurs. 1 er pays : celui qui a récemment ouvert ces frontières et accueil d important flux d immigrants comme ce fut le cas du Canada ou de l Argentine au début du siècle passé. 2 ème pays : celui qui dispose d une certaine avance technologique mais qui voit cette supériorité se roder avec l émergence d autre puissance économique. 3 ème pays : un pays qui a découvert d importantes réserves de pétrole lesquelles peuvent être exploitées avec peu d investissements supplémentaire. 4 ème pays : un pays qui a découvert d importantes réserves de pétrole mais dont l exploitation nécessite des investissements massif. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 17

3) Parmi les opérations suivantes lesquelles correspondent à un IDE? 1. Un homme d affaire congolais achète pour 50000 Fc d action d une entreprise dont le capital est de 5000000 Fc. 2. Le même homme d affaire achète un immeuble { Kinshasa. 3. Après un appel d offre public, une entreprise marocaine obtient un contrat du gouvernement congolais pour construire une usine à Kinshasa et en assurer la gérance. 4) Pour quels raisons une entreprise peut-elle préférer s implanter et produire { l étranger plutôt que sous-traiter avec les entreprises locales. 5) Citez quelques raisons qui poussent les multinationales à créer des filiales. R/Nous avons les raisons suivantes : - Minimiser les coûts de production - Contourner les barrières commerciales dans l implantation de la firme - Etendre son activité - La législation flexible du pays d accueil - Préservation du secret d innovation 6) Quels sont les critiques que l on peut faire aux multinationales? R/Positives, nous avons : - Création d emploi - Transfert de technologie - Accroissement des possibilités de production et de consommation dans le pays d accueil - Recettes supplémentaires pour l Etat - Accroissement des exportations R/Négative, nous avons : - Mains mises sur l économie nationale - Découragement de la production locale - Licenciement des salariés 1) Les IDE sont simplement perçus comme des mouvements internationaux de capitaux. Le modèle proposé par Robert Mundell (1957) vient expliquer les mouvements internationaux de facteurs comme la conséquence de différences de rémunération du capital entre les pays. Dans les pays richement dotés en capital, ce facteur est rémunéré à un taux relativement faible ; il doit donc avoir tendance à se déplacer vers les pays faiblement dotés en capital, où sa rémunération sera plus forte du fait même de sa rareté. 2) Les mouvements de capitaux prédits doivent donc aller du Nord vers le Sud et se poursuivre jusqu { l égalisation des rémunérations du capital. En cas de parfaite mobilité du capital, les investissements { l étranger conduisent logiquement à la disparition du commerce international. 3) Cependant, Paul Samuelson [1948] a montré que l existence de facteurs de production spécifiques à chaque secteur (capital utilisé dans le secteur textile, par exemple, et capital utilisé dans le secteur aéronautique) peut interdire la convergence internationale des revenus des facteurs de production lorsque les pays s ouvrent au commerce. Bien au contraire, les différences de salaires qui peuvent perdurer entre un pays en développement et un pays développé inciteront les détenteurs de capital spécifique au secteur intensif en travail à investir Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 18

dans le pays à bas salaire. Ce flux de capital vient alors renforcer les avantages comparatifs des pays et in fine le volume du commerce international. 4) Une firme multinationale (FMN) est une entreprise qui possède au moins une filiale à l'étranger et qui produit hors de son territoire d'origine à l'aide de ces filiales. 5) L'investissement direct à l'étranger (IDE) est un des vecteurs d'action des multinationales dans leurs stratégies internationales. Il y a IDE lorsqu une firme achète au moins 10% du capital social d une entreprise implantée { l étranger déj{ existante, ou lorsqu elle crée { l étranger une unité de production qui jusqu alors n existait pas. 6) La multinationalisation des firmes a pour conséquence le développement du commerce intra-firme, qui est un commerce entre des entreprises qui appartiennent à un même groupe, mais qui sont localisés dans des pays différents. Ce commerce est la conséquence de la DIPP, décomposition internationale des processus productifs. 7) D après les estimations de la CNUCED, les firmes multinationales sont impliquées dans près des deux tiers des relations commerciales internationales, si bien que les réflexions sur le développement du commerce mondial ne peuvent plus négliger aujourd hui l influence de ces acteurs du processus d internationalisation des économies. La solution de ce test éclair se trouve à l annexe numéro 2.2. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 19

Chapitre 3 : Economie politique ou protectionnisme Quelles sont les politiques qu utilisent les Etats pour restreindre les échanges? Ce chapitre aura 4 objectifs : 1 étudier les arguments en faveur du libre échange 2 évaluer les arguments protectionnistes qui visent à accroitre le bien être national 3 décrire les analyses d économie publique qui permettent d expliquer comment les gens choisissent leurs politiques commerciales 4 étudier la manière dont les accords internationaux ont contribué au développement du commerce international. Section 1 : Les avantages du libre-échange Le libre-échange exprime une l idée d une politique économique consistant à abaisser les barrières douanières (tarifaires et non tarifaires) et à libéraliser (c est-à- dire à mettre en concurrence) un maximum de secteurs d activité. Il consiste en la libre circulation des produits et des services au sein d une même zone géographique par la suppression progressive des barrières douanières (droits et taxes) et plus généralement de tout ce qui peut entraver le commerce. [Wintrebert R. (2007)] Jusqu à ce jour, il n y a qu une économie dans le monde qui n a levé aucune barrière contre les échanges internationaux. Il s agit de Hong-Kong. Les barrières constituent des obstacles techniques. 3.1.1. Efficience et libre échange Exemple 1 : Alena, Zone de libre échange (où ALENA : Accord de libre-échange nord-américain entre le Canada, les USA et le Mexique) Canada, USA, et Mexique (X) Autres pays (RdM) imposition imposition Le libre-échange dans ce cas n implique pas une union douanière. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 20

Exemple 2 : Union douanière frontière commune (même administration douanière) Canada, USA, et Mexique (X) Autres pays (RdM) plus d imposition plus d imposition imposition L Union Européenne est le cas le plus concret de l union douanière. Le Traité de Rome de 1957 avait mis en place une union douanière au sein de laquelle sont abolis droits de douane, restrictions quantitatives (quotas) et les mesures d'effet équivalent à des droits de douane. Cette union adopte un tarif extérieur commun pour les marchandises en provenance d'état tiers et une libre circulation des marchandises au sein de l union. Comment alors évaluer l efficience du libre-échange? Supposons un petit pays (par petit pays, on entend un pays dont l offre et la demande n influe pas sur les prix mondiaux) Prix P W + t O Avec le droit de douane, la quantité des biens importés diminue et bien entendu les exportations augmentent. P w : prix du bien ou service dans la situation de libre échange P w + t : prix du bien ou service après la levée d un droit de douane. P W 0 O 1 O 2 D 2 D 1 O 2 D 2 O 1 D 1 D quantité Le niveau de transaction est représenté au niveau de P w par O 1 D 1 et au niveau de P w + t par O 2 D 2. Le constat est que O 1 D 1 > O 2 D 2. Dans ce cas, le petit pays a appliqué une politique protectionniste. La conséquence est : - La réduction des importations (D 1 D 2 ) et l accroissement de la production locale (O 1 O 2 ). Au niveau de P w + t, il y a baisse des importations d où l efficience dans le fonctionnement de cette économie. - La réduction significative des niveaux des transactions et réduction du surplus du consommateur. Rappelons encore une fois que par petit pays il faut comprendre un pays dont le niveau de transactions n influence pas les prix mondiaux. Il y a aussi augmentation du surplus du producteur. Effet d un droit de douane dans un petit pays Prix O La surface «a+b+c+d» représente la réduction du surplus du consommateur La surface «a» représente l augmentation du surplus du producteur. P W + t P W a b c d D Le consommateur subit une perte de «a+b+c+d» ; le producteur, un gain de «a» et l Etat une recette fiscale égale à «c». 0 O 1 O 2 D 2 D 1 quantité Ainsi, (a+b+c+d) perte (a+c) gain = b + d. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 21

La surface «d» est due à la baisse des exportations à cause de la hausse des prix. Elle représente une distorsion au niveau des importations, distorsion au niveau du consommateur. Tout devient inefficient, dès que l on lève un droit de douane dans le cas d un petit pays. En s écartant du libre-échange c est-à-dire en passant de P w à P w +t ; le pays subit des pertes d efficience qui engendrent une perte nette pour l économie. La situation totale de cette économie représente une perte nette mais aussi une distorsion dans la production et dans la consommation par rapport à la production. Cette économie met en œuvre des biens trop peu efficaces. Elle produit trop d unités de biens taxés alors La surface «b» est une perte dans la mesure où la production O 1 O 2 supplémentaire est à un prix P w + t au lieu de conserver la politique de libre échange qui propose le prix P w. Elle représente une distorsion au niveau du producteur. qu elles pourraient les acheter moins cher à l étranger. Quant à la consommation, la distorsion provient de la réduction du niveau de D 1 à D 2. En conclusion, il n y a que le passage au libre-échange qui peut éliminer ces distorsions et accroître le bienêtre. A l heure actuelle, le niveau de droit de douane se situe à un niveau tel qu il n empêche pas les transactions entre les pays. C est ainsi qu on estime qu une suppression totale de ce droit de douane peut apporter un gain d au moins de 1% du PIB mondial. Gain attendu après la suppression du droit de douane. Pays Gains attendus UE 0,61 USA 0,57 Japon 0,85 PVD 1,4 Mondial 0,93 Au lieu de pratiquer le droit de douane, on pourrait, par exemple, déterminer un certain quota d importation. 3.1.2. Gain additionnel au libre échange Toutes les entreprises se concentrent généralement dans le secteur le plus protégé. Cette concentration va fragmenter la production. Exemple : le secteur d automobile en Argentine comprend 13 entreprises et produit 166000 voitures par an alors que normalement une entreprise efficiente pouvait produire à elle seule entre 80000 et 200000 voitures par an. La conséquence de cette faiblesse dans la production est due à cette concentration. Les avantages que ces entreprises tirent du protectionnisme sont : - L exonération - Protéger le niveau d emploi national La protection des marchés permet non seulement de fragmenter la production au niveau international mais aussi d inciter un grand nombre d entreprises de réduire l échelle de production de chacune d elles. Ainsi, l ouverture à la concurrence étrangère permet de rationaliser la production et d augmenter la productivité. C est ainsi que par exemple dans les années 1960, en protégeant son secteur automobile, l Argentine a compté près de 13 producteurs nationaux pour un volume total de production de 166000 véhicule par année. Par conséquent, en incitant les entreprises à chercher de nouveaux débouchés pour leurs exportations ou à affronter la concurrence étrangère, on les a stimulées à l innovation. 3.1.3. Les instruments politiques en faveur du libre échange Au-delà des considérations purement politiques, il existe des instruments politiques pour le libre-échange. Par exemple : si un gouvernement tente de mener une politique commerciale dans un sens donné, il risque d être confronté à différents groupes de pression. Certains voudront le libre-échange tandis que d autres une politique commerciale qui les avantage. Pour éviter d être partisan de l un ou de l autre et de ne pas mettre en place des politiques contraires à l intérêt général. Le gouvernement peut choisir d arbitrer en faveur d un libre échange généralisé. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 22

Au final, 3 types d arguments militent en faveur de la libéralisation commerciale : 1 Les entorses aux principes du libre-échange engendrent des coûts élevés. 2 Les gains du libre-échange viennent encore alourdir les coûts imputables aux politiques protectionnistes. 3 La mise en place d une politique protectionniste risque d être corrompue par les enjeux politiques. Il y a des secteurs qu on protège seulement parce qu il y a des hommes d affaires influents qui y évoluent. Section 2. Le libre échange contre le bien-être national Les mesures de politique commercial sont généralement instaurées pour protéger les revenus des groupes d intérêts bien ciblés. Aussi, les responsables politiques revendiquent souvent le fait que leur décision dans ce domaine soit prise dans l intérêt général. Bien que les politiciens défendent cette thèse, les économistes pensent que toute entorse au libreéchange réduit le bien-être. Il existe certains arguments théoriques qui permettent de défendre les théories protectionnistes. 1 L argument des termes de l échange Nous avions précédemment défini ce qu était un petit pays. A côté de ces petits pays, il en existe des grands. Un grand pays est celui dont l offre et la demande peuvent influer sur les prix mondiaux. Si ce pays impose un droit de douane, il s en suit : - Une augmentation des prix - Une baisse de la demande - Une baisse des prix de ce bien Le prix va passer à un niveau inférieur à celui du libre-échange. La conséquence sur le bien-être sera la suivante : Prix O Surplus du consommateur : perte abcd Surplus du producteur : gain a Recette fiscale : c + e P W + t P W P 0 a b c d e O 1 O 2 D 2 D 1 D quantité Perte : abcd Gain : a et c+e Ainsi, on a : (a+b+c+d) (a+c+e) = - (b+d) + e Le nouveau prix des importations nous montre l amélioration des termes de l échange. Cet argument nous démontre que lorsqu un grand pays impose un droit de douane cela a pour conséquence d augmenter le bien être de l économie. C est pour cette raison que la plupart des pays dits «grands» appliquent le protectionnisme. Le niveau des importations va augmenter. On peut analyser l argument en faveur du protectionnisme à partir du fait que c est un grand pays qui met en place un droit de douane. Cette politique réduit le prix des importations et permet d améliorer les termes de l échange. Ainsi, les gains liées à l amélioration des termes de l échange peuvent effectivement surpassés les coûts d un droit de douane tant que ce dernier n est pas trop élevé. Cette politique est à la portée de quelques autres grandes puissances économiques. Mais le fait de recourir à cette politique reviendrait à adopter un comportement prédateur qui nuirait à leurs relations avec leurs partenaires commerciaux. Ils risqueraient alors de subir des représailles commerciales qui finiraient par porter préjudice à tout le monde. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 23

2 L argument de défaillance de Marché On constate qu il y a toujours un dysfonctionnement du marché. Dans le marché de travail, lorsqu il y a un taux de chômage, c est un dysfonctionnement. Dans le marché des biens et services, c est le taux d inflation qui est l élément de dysfonctionnement. C est le gouvernement qui est l agent approprié pour réguler le dysfonctionnement des marchés. Prix P W + t P W b d O D b qui l une de nos distorsions habituelles représente une hausse de la production de O 1 à O 2. Il accroît aussi le bénéfice social. Le deuxième graphique présente une courbe de bénéfice sociale non capté par le marché. Si l on projette la surface b jusqu au deuxième graphique, on obtient une surface f (où f b+d). On aperçoit qu il existe donc une défaillance du marché. Ce bénéfice non capté par le marché, la surface «f», est appelé «externalité». On parle de défaillance du marché parce que l externalité n a pas été prise en compte au départ. Prix 0 O 1 O 2 D 2 D 1 quantité Il y a des externalités positives qui sont prises en charge par l Etat et des externalités négatives qui exigent l intervention de l Etat. f 0 O 1 O 2 bénéfice social quantité Dans les deux cas, les agents des externalités positive et négative ne sont pas payés. D où l intervention de l Etat. Généralement, les externalités positives sont associées à la notion des biens publics. Bref, lever un droit de douane dans un petit pays apporte un bénéfice social qui constitue une externalité positive. Cette notion relève des défaillances qui peuvent exister dans un marché. Lorsqu un Etat prend en compte les externalités, on parle alors d internalité. La politique commerciale n est pas toujours néfaste. Un autre argument théorique, en faveur de la protection sociale, repose sur le principe de défaillance des marchés. Certains dysfonctionnements des marchés de capitaux ou du travail peuvent en effet empêcher un transfert rapide de ressources vers les secteurs les plus rentables. En raison de cette défaillance des marchés, l analyse de surplus de producteurs et de consommateur ne suffit pas à estimer correctement le coût et le bénéfice d une politique commerciale. Supposons par exemple que la production d un bien permette d accumuler progressivement de l expérience et de savoir-faire lesquels contribueraient à accroître la productivité dans l ensemble de l économie, on parle dans ce cas d une externalité. On peut aussi considérer le cas de l essor des industries innovantes qui permettent la diffusion de nouvelle technologie dans le secteur traditionnel de l économie. Toute augmentation de la production dégage un bénéfice social qui n est pas capturé par le surplus du producteur. Chaque producteur ne gagne rien à fabriquer d avantage de biens mais les autorités publiques ont tout intérêt à stimuler la production afin de multiplier les externalités et d accroître le bénéfice social. Ainsi, dans certains cas, une protection commerciale peut permettre d atteindre cet objectif. Le graphique ci-haut montre le bénéfice généré par le producteur mais qui n était pas pris en compte dans l évaluation de leur surplus. Ce bénéfice augmente avec la quantité produite par le secteur. Si un droit de douane permet d élever le prix de P w à P w + t et d engendrer une hausse de la production de O 1 à O 2, il accroît également le bénéfice social. Au final, il conduit aux distorsions habituelles mesurées par les surfaces b et d mais il génère un gain supplémentaire qui correspond à la surface f et on peut observer que cette surface f est plus grande que les surfaces b et d. En conclusion, ce droit de douane permet de maximiser le bien-être dans cette économie. Cet argument de défaillance des marchés est en fait un cas particulier de la théorie de l optimum de second rang. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 24

Cette théorie stipule «une politique non interventionniste est souhaitable sur le marché dès lors que tous les autres marchés fonctionnent correctement. Dans le cas contraire, une intervention publique pourrait améliorer le bien-être en compensant les défaillances de certains marchés». Imaginons par exemple que le marché du travail fonctionne mal et qu il ne parvienne pas à assurer le plein emploi. Le gouvernement a tout intérêt à traiter directement le problème. Il peut soit encourager la mobilité des travailleurs (déplacement des travailleurs d un secteur à un autre encouragé par l Etat). Soit, il peut aussi faciliter les rencontres entre les entreprises et les demandeurs d emploi. Soit encore introduire une plus grande flexibilité des salaires : une entreprise peut avoir un nombre donné de travailleurs. En cas d un problème, elle peut réduire les salaires au lieu de réduire le nombre de travailleurs. N.B. : les défaillances du marché ne sont pas choses faciles à détecter. Avec les arguments de défaillance de marchés, il est possible d accroître le bien être avec une politique protectionniste mais les partisans du libre-échange pensent que chaque défaillance de marché doit être traité par des politiques internes spécifiques. Dans le cas du droit de douane, les autorités publiques peuvent en lieu et place d une politique commerciale proposer une subvention à la production. Cette subvention permettrait d augmenter la production mais le prix proposé au consommateur resterait inchangé et la perte de consommation serait évitée. Ces mêmes partisans pensent qu il n est pas toujours facile d identifier les défaillances du marché. Supposons par exemple qu un pays en développement souffre d un taux de chômage élevé urbain. Si on impose un droit de douane pour protéger le secteur industriel localisé pour l essentiel dans les villes. Cette politique permet de créer des emplois et de générer des bénéfices sociaux qui compenseraient le coût de la protection commerciale. Mais d un autre côté, elle encouragerait l afflux des travailleurs ruraux vers la ville entraînant ainsi une hausse de chômage. Protection internationale Politique commerciale hausse du chômage Il est donc difficile dans ce cas pour un gouvernement de faire le choix d une politique Section 3 : Gagnants et Perdants de la politique commerciale Le bien être d une économie est une notion un peu abstraite. Il ne pèse pas directement sur les décisions des pouvoirs publics. Seul compte véritablement les désirs et les espérances individuelles plus ou moins bien traduit dans les objectifs du gouvernement. Comment les préférences individuelles sont-elles agrégées pour conduire un gouvernement à définir sa politique commerciale? Pour ce faire, nous allons analyser un petit modèle issu de la science politique. 3.3.1. La concurrence électorale Le petit modèle va déterminer comment les partis politiques définissent leurs programmes électoraux. L on suppose qu il y a deux partis politiques n ayant pas d idéologie politique mais voulant chacun arriver au pouvoir. Ils ont une seule proposition, le niveau du droit de douane. Il y a 50% d électeurs favorables à un taux élevé et 50% restant pour un taux faible. t A est celui proposé par le premier parti t B est celui proposé par le deuxième parti Les 2 partis auront tendances à proposer un taux qui s approche à t M. Ainsi, en termes de politique commercial, si un parti est trop protectionniste, le 2 ème le sera un peu moins et tendra vers le libre-échange. Et cette situation sera la même dans le cas inverse. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 25 t t A t B t M t B t A 0 gauche électeur médian droite Soutien politique électeurs

La composition de l électorat est représentée selon le niveau de protection commerciale que les électeurs souhaiteraient voir appliqué. Ceux qui sont favorables à un faible niveau sont à gauche et ceux qui sont pour un taux élevé sont à droites. Si l un des deux partis propose d appliquer un droit de douane t A dont le niveau dépasse largement celui que souhaiterait l électeur médian (t M ). Le taux t M coupe la population en 2 parts égales : une moitié de l électorat souhaiterait un niveau de protection plus faible et l autre moitié plus élevé. Dans ces conditions, il suffit au parti adverse d imposer un droit de douane légèrement inférieure pour que son programme recueil la majorité au suffrage. A l inverse, si le premier parti avait défendu une position plus libre échangiste c est-à-dire un niveau inférieur à t M, alors la stratégie politique de son adversaire consisterait à proposer une politique plus protectionniste. S il existe une véritable concurrence électorale, les deux partis finissent par converger vers une proposition commune qui correspond à la politique souhaitée par l électeur médian. Ce modèle permet de comprendre que les choix publics visent d avantage à orienter la répartition des revenus qu à maximiser le bien-être de l économie. 3.3.2. L Action collective L action collective permet de mettre la pression au gouvernement pour faire valoir sa volonté surtout lorsque celle-ci est bien organisée et puissant. Ainsi, les tenants de l action collective peuvent voir leur secteur de production protégé. Dans les pays développés : les secteurs les plus protégés sont les secteurs agricoles, textiles et d habillement. Et pourtant ces secteurs représentent 2% de l emploi et contribuent au PIB avec la même proportion. Les produits agricoles y coûtent chers. Cela est dû à la préservation de l écosystème car en continuant à travailler dans les milieux ruraux ; ils entretiennent les espaces verts (spécialement pour l Union Européenne et surtout pour la France). PIB par secteur (2006) agriculture : 2,1 % industrie: 27,3 % services : 70,5 % Fortement protégé, le secteur agricole est soutenu par les subventions accordées par l Union européenne au travers de la Politique Agricole Commune (PAC). Ces aides, qui représentent 40% du budget de l UE, font vivement objet de critiques. Dans les pays en développement, c est le secteur industriel. 3.3.4. Les Accords commerciaux internationaux L effort vers des échanges plus larges et multilatéraux qui s affirmait à Bretton Woods fut repris, après la deuxième guerre mondiale, par le Conseil économique et social de l ONU qui convoqua, en 1946 et 1947, deux conférences. La deuxième, réunie à Genève, aboutit à la signature d un accord connu sous le nom de GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). A la conférence de La Havane (1947-1948), une organisation plus ambitieuse et plus institutionnalisée élargit le texte du GATT afin de créer Institution (une organisation internationale du commerce). Mais, faute de ratification par les Etats-Unis, ce qu on a nommé la «charte de la Havane», n entra jamais en application. Finalement, le texte de Genève subsista seul. Il fut remanié à divers reprises. Cet accord eut une durée de 48 ans. Un secrétariat général fut installé à Genève. En 1995, le GATT (Accords Général de Droit de Douane et du Commerce, en français) fut remplacé par l OMC (Organisation Mondial du Commerce) toujours à Genève. Le GATT régulait le commerce international des biens par contre l OMC a non seulement la régulation des biens dans ces attributions mais aussi les services, propriétés intellectuelles, mouvement des capitaux, etc. Le GATT en cas de conflit entre deux pays, le pays victime porté plainte à un tribunal donné et où la procédure pouvait durée des dizaines d année, il n y avait pas moyen de contraindre le pays accusé à respecter l accord alors qu avec l OMC, il y a un organe qui a été créé appelé Organe de régulation de différends. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 26

Ce processus *accords+ du GATT à l OMC a permis d éliminer la barrière commerciale entre les pays et d éviter les guerres. Dans le souci d arriver au libre-échange, le GATT a été initié, bien sûr pour les pays développés. Les Pays en voie de Développement doivent encore être protégés car leurs biens et services ne sont pas encore compétitifs. Résumé du chapitre 1 Bien que peu de pays ait véritablement adopté cette solution ; la plupart d économistes continuent de considérer le libre-échange comme une politique souhaitable étant donné qu il permet de réaliser un gain d efficience ; aussi, il est plus facile et moins risqué. 2 Il existe cependant des arguments tout à fait valables pour justifier une politique protectionniste comme l amélioration des termes de l échange et l accroissement du bien-être. Mais ce cas à une portée limitée ; en effet, les petits pays ne peuvent avoir une influence significative sur les prix mondiaux des biens qu ils exportent. Quant aux grands pays, ils peuvent certes influer sur les termes de l échange en imposant des droits de douanes mais ils courent le risque de rompre les accords commerciaux internationaux et donc de provoquer des mesures de rétorsion. Il y a aussi l existence des défaillances de marchés. Si certains marchés nationaux ne remplissent pas entièrement leurs rôles, alors dévier le libre-échange peut parfois permettre de limiter les conséquences de ce dysfonctionnement. 3 En pratique, l argument le plus à même de faire pencher les gouvernements en faveur d une politique commerciale est généralement lié à la répartition des revenus. Or, selon la science politique, les choix publics résultent du jeu de la concurrence entre partis politiques. Dans le cas le plus simple, cela mène à l adoption de la politique qui sert les intérêts de l électeur médian, mais cette approche est assez simpliste. En revanche, l analyse économique de l action collective semble plus utile. 4 Les pays industrialisés sont parvenus à une réduction des droits de douanes en s appuyant sur le processus de négociation internationale. Celle-ci contribue à élargir les camps des défenseurs du libre-échange et à éviter les guerres commerciales. 5 Depuis la fin de la 2 ème guerre mondiale, un certain nombre de pays organise des négociations multilatérales sur l auspice du GATT. L accord le plus récent du GATT a mis en place l organisation mondiale du commerce dont l objectif est d organiser les négociations et de régler les conflits commerciaux entre les pays membres. 1) Quels sont les arguments qui peuvent justifier la mise en place d une politique protectionniste? 2) Quelles sont les conséquences des processus des négociations internationales sur le commerce? 1) Le libre-échange exprime une idée plus précise encore : il s agit d une politique économique consistant à abaisser les barrières douanières (tarifaires et non tarifaires) et à libéraliser (c està-dire { mettre en concurrence) un maximum de secteurs d activité. Il est ainsi possible d accepter la mondialisation et le libéralisme économique et de cependant vouloir limiter le libre-échange. Il consiste en la libre circulation des produits et des services au sein d une même zone géographique par la suppression progressive des barrières douanières (droits et taxes) et plus généralement de tout ce qui peut entraver le commerce. 2) La conséquence du libre-échange est un accroissement spectaculaire des échanges internationaux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aussi bien en termes de volumes échangés qu en termes de degré d ouverture extérieure des économies nationales. Michel-Ange LOKOTA QSEI Supplément Janvier 2010 27