4 ) de condamner la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier au versement

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TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LYON N 1301257 COMMUNES D'ANDREZIEUX-BOUTHEON ET DE LA FOUILLOUSE M. Callot Rapporteur M. Delahaye Rapporteur public RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS Le tribunal administratif de Lyon (3ème chambre) Audience du 10 décembre 2015 Lecture du 31 décembre 2015 135-05-06 C-BJ Vu la procédure suivante : Par une requête enregistrée le 19 février 2013, les communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse, représentées par la Selarl Itinéraires Droit Public, demandent au tribunal : 1 ) d annuler les délibérations n os 19122012-01 à 19122012-05, en date du 19 décembre 2012, par lesquelles le conseil communautaire de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier a attribué des fonds de concours aux communes de Montrond-les-Bains, Saint-André-le-Puy, Saint-Bonnet-les-Oules, Saint-Galmier et Veauche, pour un montant total de 1 259 300 euros ; 2 ) d annuler la délibération n 19122012-06 du conseil communautaire de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier en date du 19 décembre 2012 portant décision modificative n 2 du budget général 2012 ; 3 ) de condamner la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier au versement d une somme de 550 401 euros à la commune d'andrézieux-bouthéon et de 250 696 euros à la commune de La Fouillouse au titre de la dotation de solidarité communautaire 2012 ; 4 ) de condamner la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier au versement d une somme de 4 000 euros à chacune des communes au titre de l article L. 761-1 du code de justice administrative.

N 1301257 2 Elles soutiennent que : Au titre de l illégalité externe : les convocations à la séance du conseil communautaire, rédigées le 13 décembre 2012, n ont pu être matériellement adressées aux conseillers avant le 14 décembre 2012, soit moins de cinq jours francs avant la séance, en méconnaissance des dispositions des articles L. 2121-10, L. 2121-12 et L. 5211-1 du code général des collectivités territoriales ; Au titre de l illégalité interne : - la communauté de communes a commis un détournement de la procédure prévue au VI de l article 1609 nonies C du code général des impôts, qui ne permet pas de supprimer la dotation de solidarité communautaire sans respecter les règles de majorité qualifiée qui ont présidé à sa création ; en fixant en début d année un montant total identique à celui de l année 2011, elle a manifesté son intention de procéder à une répartition identique qu elle ne pouvait supprimer en substituant un fonds de concours discrétionnaire, adopté à la majorité simple, à cette dotation ; - la communauté de communes a instauré un droit de sortie, illégal, à leur détriment en les privant du versement de la dotation de solidarité communautaire pour 2012 alors qu elles n ont quitté la communauté de communes que le 1 er janvier 2013 et en lui substituant le versement de fonds de concours, qui sont discrétionnaires et ce alors même qu elles avaient demandé à ce que de tels fonds leur soient attribués pour des équipements de rayonnement supracommunal ; - la décision modifiant le budget primitif 2012 implique le retrait d une décision créatrice de droit à leur profit dès lors qu un montant de 1 830 000 euros avait été voté pour la dotation de solidarité communautaire et que la répartition entre les communes relevait ensuite d une application mécanique, sans marge d appréciation ; - l illégalité des décisions attribuant des fonds de concours implique par voie de conséquence l illégalité de la décision modifiant le budget 2012 ; Au titre des demandes indemnitaires : - l illégalité commise est constitutive d une faute de nature à engager la responsabilité de la communauté de communes ; - le préjudice est équivalent au montant de la dotation de solidarité communautaire dont elles ont été privées, soit le montant obtenu en 2011, de 550 401 euros pour la commune d'andrézieux-bouthéon et de 250 696 euros pour la commune de La Fouillouse. Par un mémoire, enregistré le 1 er octobre 2013, la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier, représentée par la Selarl Landot & associés, conclut au rejet de la requête et demande de condamner les requérantes au versement d une somme de 2 500 euros en application de l article L. 761-1 du code de justice administrative. Elle fait valoir que les moyens soulevés par les communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse ne sont pas fondés et qu en particulier : - s agissant de la légalité externe : elle a adressé les convocations le 13 décembre 2012, cinq jours francs avant la séance ; - s agissant du détournement de la procédure : les montants du fonds de concours et la dotation de solidarité communautaire ne sont pas les mêmes ; la majorité qualifiée requise, soit deux tiers des suffrages exprimés pour supprimer la dotation de solidarité communautaire a été atteinte ; l attribution des fonds de concours est régie par un principe de liberté d attribution ; - s agissant du droit de sortie : la doctrine citée n interdit pas les droits de sortie mais d entrée et en tout état de cause, la délibération en litige visait justement à dégager des financements pour faire face à l accord financier avec les requérantes ; - s agissant du retrait d une décision créatrice de droit : le budget primitif n est qu un document budgétaire prévisionnel et l article L. 1612-11 du code général des collectivités territoriales rappelle que des modifications de celui-ci peuvent intervenir jusqu au terme de

N 1301257 3 l exercice auquel il s applique ; en l espèce, le retrait des communes requérantes de la communauté de communes, qui n a été acté qu en fin d année 2012 et nécessitait un engagement financier, était inconnu au moment du vote ; en tout état de cause, le vote de la dotation de solidarité communautaire ne concernait pas une commune individuellement au sens de la décision Ternon ; - par suite, aucune faute ni aucun préjudice certain ne peuvent être retenus. Par une ordonnance en date du 28 août 2015, la clôture d'instruction a été fixée au 28 septembre 2015. Vu les autres pièces du dossier. Vu : - le code général des collectivités territoriales ; - le code général des impôts ; - le code de justice administrative. Les parties ont été régulièrement averties du jour de l audience. Ont été entendus au cours de l audience publique : - le rapport de M. Callot, premier conseiller, - les conclusions de M. Delahaye, rapporteur public, - les observations de Me Rey, pour la Selarl Itinéraires Droit Public, représentant les requérantes, et les observations de Me Kluczynski, pour la Selarl Landot & associés, représentant la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier. Considérant ce qui suit : 1. La communauté de communes du Pays de Saint-Galmier a adopté le 22 septembre 2004 la création sur son territoire d une dotation de solidarité communautaire, outil de péréquation financière entre communes membres dont le produit est voté chaque année. Au titre de l exercice 2012, alors qu une enveloppe de 1 830 000 euros avait été prévue à ce titre lors de l adoption du budget primitif 2012, ce montant a été ramené à zéro par une délibération en date du 19 décembre 2012 portant décision modificative n 2 du budget général 2012. Par cinq délibérations adoptées le même jour, le conseil communautaire de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier a attribué des fonds de concours aux communes de Montrond-les-Bains, Saint-André-le-Puy, Saint-Bonnet-les-Oules, Saint-Galmier et Veauche, pour un montant total de 1 259 300 euros. Les communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse, qui ont rejoint la communauté d agglomération de Saint-Etienne Métropole le 1 er janvier 2013 mais étaient au cours de l année 2012 membres de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier demandent l annulation de l ensemble de ces délibérations. Sur les conclusions aux fins d annulation des délibérations en litige : En ce qui concerne l illégalité externe des délibérations : 2. En premier lieu, aux termes des dispositions de l article L. 2121-10 du code général des collectivités territoriales : «Toute convocation est faite par le maire. Elle indique les

N 1301257 4 questions portées à l'ordre du jour. Elle est mentionnée au registre des délibérations, affichée ou publiée. Elle est adressée par écrit, au domicile des conseillers municipaux ou, s'ils en font la demande, envoyée à une autre adresse ou transmise de manière dématérialisée». Aux termes de l article L. 2121-12 du même code : «Dans les communes de 3 500 habitants et plus ( ) Le délai de convocation est fixé à cinq jours francs ( )». Aux termes de l article L. 5211-1 du même code : «Les dispositions du chapitre Ier du titre II du livre Ier de la deuxième partie relatives au fonctionnement du conseil municipal sont applicables au fonctionnement de l'organe délibérant des établissements publics de coopération intercommunale, en tant qu'elles ne sont pas contraires aux dispositions du présent titre». 3. La communauté de communes du Pays de Saint-Galmier, qui soutient qu elle a adressé le 13 décembre 2012 aux conseillers communautaires les convocations à la séance du 19 décembre 2012, soit cinq jours francs avant la séance, produit pour l établir une attestation du centre de distribution du courrier de La Poste de Veauche établissant que celle-ci a effectivement reçu les courriers le 13 décembre et que la distribution a été effectuée le 14. Les requérantes ne produisent aucun élément pour contester, ainsi qu elles le soutiennent, que les convocations n auraient pas été adressées aux membres du conseil municipal à cette date. Par suite, les dispositions précitées n ont pas été méconnues. En ce qui concerne l illégalité interne des délibérations : 4. En premier lieu, aux termes de l article 1609 nonies C du code général des impôts dans sa version alors applicable au litige : «VI. L'établissement public de coopération intercommunale, autre qu'une communauté urbaine ou qu'un établissement public de coopération intercommunale mentionné au 5 du I de l'article 1379-0 bis, soumis aux dispositions du I peut instituer au bénéfice de ses communes membres et, le cas échéant, d'établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre limitrophes une dotation de solidarité communautaire, dont le principe et les critères de répartition sont fixés par le conseil communautaire statuant à la majorité des deux tiers. Le montant de cette dotation est fixé librement par le conseil de l'établissement public de coopération intercommunale. Elle est répartie en tenant compte prioritairement de l'importance de la population et du potentiel fiscal ou financier par habitant, les autres critères étant fixés librement par le conseil. Lorsqu'une zone d'activités économiques d'intérêt départemental est située en tout ou partie sur le territoire de l'établissement public de coopération intercommunale, celui-ci peut étendre le versement de la dotation de solidarité communautaire aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre constituant un ensemble sans discontinuité territoriale et limitrophe de son territoire. ( )». Il ressort de ces dispositions, éclairées par les débats parlementaires qui ont précédé leur adoption, que le principe et les critères de répartition de la dotation de solidarité communautaire, dont l'institution par le conseil de l'établissement de coopération intercommunale demeure facultative, sont fixés par celui-ci de manière pérenne par délibération de l'assemblée communautaire statuant à la majorité des deux tiers jusqu'à leur éventuelle remise en cause suivant les mêmes modalités formelles, alors que le montant de la dotation, dont le principe a ainsi été arrêté, est fixé annuellement par l'assemblée qui peut le faire varier librement à l'issue de chaque échéance. 5. Si les requérantes soutiennent que la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier a commis un détournement de la procédure prévue par ces dispositions en fixant la dotation de solidarité communautaire à zéro pour l année 2012, ce qui a conduit en réalité à la supprimer pour cette année, sans respecter les règles de majorité qualifiée qui ont présidé à sa création, il ressort cependant des pièces du dossier que l ensemble des décisions en litige ont été adoptées à une majorité des deux tiers. Ainsi, les cinq délibérations procédant au vote des fonds

N 1301257 5 de concours qui se seraient substitués à la dotation de solidarité communautaire, ont été adoptées par 27 voix contre deux abstentions et la modification du budget 2012, qui a ramené à 0 le montant de la dotation pour 2012, a été adoptée par 28 voix contre une abstention. Par suite, le moyen tiré du détournement de procédure doit être écarté. 6. En deuxième lieu, les requérantes soutiennent que la communauté de communes a instauré un droit de sortie, illégal, à leur détriment en les privant du versement de la dotation de solidarité communautaire pour 2012 alors qu elles n ont quitté la communauté de communes que le 1 er janvier 2013 et en lui substituant le versement de fonds de concours. Cependant, aucune disposition ne fait obstacle à ce qu une communauté de communes procède librement, selon les règles qui leur sont propres, tant à la détermination du montant total de la dotation de solidarité communautaire qu à celle des fonds de concours qu elle décide de verser. Par suite, le moyen tiré de l instauration illégale d un droit de sortie doit être écarté. 7. En troisième lieu, les requérantes soutiennent que la décision modifiant le budget primitif 2012, adopté le 28 mars 2012, implique le retrait d une décision créatrice de droit à leur profit dès lors qu il avait fixé le montant de la dotation de solidarité communautaire à 1 830 000 euros. Toutefois d une part il ressort des termes des dispositions de l article L. 1612-11 du code général des collectivités territoriales que : «Sous réserve du respect des dispositions des articles L. 1612-1, L. 1612-9 et L. 1612-10, des modifications peuvent être apportées au budget par l'organe délibérant, jusqu'au terme de l'exercice auquel elles s'appliquent» et, d autre part, l adoption par le conseil communautaire d un budget de 1 830 000 euros sur la ligne 739112, «dotation de solidarité communautaire», au budget primitif 2012, sans identification de ses bénéficiaires, ne constituait pas une décision individuelle créatrice de droit au profit des communes membres de la communauté de communes, alors même que cette dotation étant en partie d application mécanique, les requérantes étaient assurées d en percevoir une part. 8. En dernier lieu, les requérantes, n'ayant pas démontré l'illégalité des délibérations attribuant des fonds de concours ne sont pas fondées à en déduire celle de la décision modifiant le budget 2012 pour en demander l annulation. 9. Il résulte de ce qui précède que les conclusions aux fins d annulation des délibérations en litige doivent être rejetées. Sur les conclusions indemnitaires : 10. Les communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse n'ayant pas démontré l'illégalité des délibérations attaquées ne sont pas fondées à demander le remboursement des sommes prétendument dues au titre de la dotation de solidarité communautaire. Par suite, les conclusions susvisées ne peuvent être accueillies. Sur les conclusions tendant à l application de l article L. 761-1 du code de justice administrative : 11. Les dispositions de l article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier, qui n est pas partie perdante dans la présente instance, la somme que les communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse demandent au titre des frais exposés par elles et non compris dans les dépens. Il n y a pas lieu, dans les circonstances de l espèce, de mettre à la charge

N 1301257 6 des communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse, la somme demandée au titre des frais exposés par la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier et non compris dans les dépens. D E C I D E : Article 1 er : La requête des communes d'andrézieux-bouthéon et de La Fouillouse est rejetée. Article 2 : Les conclusions de la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier tendant à l application des dispositions de l article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées. Article 3 : Le présent jugement sera notifié à la commune d'andrézieux-bouthèon, à la commune de La Fouillouse et à la communauté de communes du Pays de Saint-Galmier. Délibéré après l'audience du 10 décembre 2015, à laquelle siégeaient : Mme Marginean-Faure, présidente, M. Arnould, premier conseiller, M. Callot, premier conseiller. Lu en audience publique le 31 décembre 2015. Le rapporteur, Le président, A. Callot D. Marginean-Faure Le greffier, S. Méthé La République mande et ordonne au préfet du Rhône en ce qui le concerne ou à tous huissiers de justice à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l'exécution de la présente décision. Pour expédition, Un greffier,