L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma



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Transcription:

L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma Avril 2008

Cette étude à été réalisée par : U+me Eric Marti 71 boulevard Gouvion-Saint-Cyr - 75017 Paris Centre national de la cinématographie Direction des études, des statistiques et de la prospective Benoît Danard 12 rue de Lübeck 75784 Paris Cedex 16 Tél. : 01.44.34.38.26 - Fax : 01.44.34.34.55 www.cnc.fr L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 2

Sommaire OBJECTIFS ET METHODOLOGIE...4 SYNTHESE...5 I. ENJEUX ET PARADOXES DES ABONNEMENTS ILLIMITES...8 1) UNE FORMULE MODERNE, INNOVANTE ET ATTRACTIVE...8 a) La logique du flux positif...8 b) La conséquence sur la part de marché...9 2) LE SUCCES COMMERCIAL GENERE UN REVENU DECROISSANT...10 3) L ENJEU DE LA 4 EME ENTREE ET DE LA DIVERSITE DE L OFFRE...17 4) LES «BIORYTHMES» DES ABONNEMENTS ILLIMITES...18 II. LA PLACE DES CARTES CHEZ LES EMETTEURS...20 1) L EVOLUTION DU MODELE ECONOMIQUE...20 a) Rappel historique...20 b) Les chiffres clés des abonnements illimités en 2006...23 2) LES FRAIS DE GESTION ET L IMPACT DE LA GARANTIE...26 a) Les frais de gestion...27 b) Les charges liées aux cinémas adhérents...28 3) LE COMPORTEMENT DES ABONNES ILLIMITES...32 4) DES OPTIONS POUR AUGMENTER LA RENTABILITE...33 a) Par la hausse du revenu par entrée...33 b) Par la baisse des coûts...34 c) Par l élargissement de la base d abonnés...35 III. EMETTEURS ET EXPLOITANTS ADHERENTS...38 1) RAPPORT CONTRACTUEL ET COMPTABLE...40 2) LES EXPLOITANTS GARANTIS : PEU DE RISQUE, PEU D ENTREES MAIS UN IMPACT REEL...41 a) Le montant facturé...42 b) La double adhésion...43 3) EXPLOITANTS NON GARANTIS : LES MOTIVATIONS D UNE EXPOSITION A UN RISQUE FORT...44 IV. L IMPORTANCE DES ABONNEMENTS POUR LES ACTEURS DU MARCHE...46 1) DES CONVICTIONS DISTINCTES CHEZ LES EMETTEURS...46 a) UGC en promoteur de la formule...46 b) Europalaces entre contrainte et développement de l offre...47 2) INTERET OU NECESSITE POUR LES EXPLOITANTS ADHERENTS...47 a) Proximité et nécessité : les indépendants parisiens...47 b) Complémentarité et intérêt partagé : MK2...47 3) L ENJEU POUR LES DISTRIBUTEURS...48 L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 3

Objectifs et méthodologie Huit ans après leur lancement en France, les formules d abonnement à entrées illimitées au cinéma font désormais partie du panorama des tarifs auxquels les spectateurs sont habitués. Toutefois, l année 2007 aura été marquée par de nombreux changements les concernant : modification importante des alliances à Paris avec la décision de MK2 d abandonner la formule LE PASS, gérée avec Europalaces pour adhérer à la formule proposée par UGC, réorganisation du GIE Le Pass et «intégration» nationale des formules des cinémas Europalaces («Le Pass» et «Ciné à Volonté»), lancement d une formule pour deux spectateurs par UGC («UGC Illimité 2») et augmentation du prix de l abonnement mensuel «UGC Illimité 1» (de 18 à 19,80 ). L année 2007 avait aussi débuté par une vive polémique sur le «prix de référence», suite à la proposition faite par UGC aux distributeurs de baisser ce critère essentiel pour l économie de ces formules. Face à ces évolutions, le Centre national de la cinématographie a engagé un large programme d études sur ces formules. Dans ce cadre, il a confié à l institut U+me, la réalisation d une étude sur les équilibres économiques et les rapports de force en présence sur ce marché. Cette étude analyse l économie de ces formules et les relations financières entre, d une part, exploitants-émetteurs d offres de type illimité et exploitants-adhérents, qu ils bénéficient ou non du dispositif de garantie mis en place par la loi, et d autre part entre exploitants et distributeurs. Cette étude, réalisée entre novembre 2007 et mars 2008, s inscrit dans la continuité de l analyse du modèle économique de ces abonnements, initialement réalisée en 2002 par l institut U+me pour le CNC. Elle tient compte de l ensemble des travaux menés par le CNC depuis cette date, notamment les études entreprises au quatrième trimestre 2007. Elle s appuie en grande partie sur des entretiens avec les responsables en charge de ces formules d abonnement chez les deux émetteurs, sur les données partielles communiquées par ces derniers, ainsi que sur des entretiens avec des exploitants adhérents à l une ou l autre des formules. Certaines analyses présentées dans cette étude s appuient également sur des données rendues publiques par les émetteurs. A partir de ces données, des simulations ont été établies afin d évaluer les équilibres du marché. Certains écarts peuvent toutefois exister avec d autres publications ou études compte tenu de cette diversité de sources et des différences de périmètres pouvant exister entre elles. L étude met en perspective le développement économique des formules d abonnement. Elle en évalue le niveau de maturité, en analyse les enjeux, les avantages ainsi que les éventuels dangers pour le marché. Enfin, elle examine l importance relative qu ont ces formules pour les différents acteurs du marché du cinéma. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 4

Synthèse Le Centre national de la cinématographie a engagé à l automne 2007, un programme d études sur les formules d abonnement à entrées illimitées au cinéma. Dans ce cadre, il a confié à l institut U+me, la réalisation d une étude sur les équilibres économiques et les rapports de force en présence sur ce marché. Cette étude analyse l économie de ces formules et les relations financières entre, d une part exploitants-émetteurs d offres illimitées et exploitants-adhérents, et d autre part entre exploitants et distributeurs. Les abonnements : des enjeux multiples Lancées avec succès en 2000, les formules d abonnement à entrées illimitées au cinéma apparaissent comme une véritable innovation commerciale du secteur du cinéma. Elles ont un impact sur le taux de fréquentation des établissements qui les acceptent, plus particulièrement sur le taux d occupation par fauteuil. De plus, elles fidélisent le public et modifient les parts de marché des exploitants dans leur zone d attraction. Ces formules permettent de satisfaire l appétit de cinéma des abonnés. Puisque le film est un «bien d expérience», et que ce n est qu une fois «consommé» qu il acquiert sa véritable valeur pour le consommateur, c est en multipliant les expériences que le consommateur peut atteindre un niveau élevé de satisfaction, «d utilité» au sens économique. Plus le spectateur ira au cinéma, plus il pourra atteindre un niveau d utilité élevé à budget constant. Il s agit également de créer un effet d entraînement sur les spectateurs non abonnés. La satisfaction des abonnés doit inciter d autres spectateurs à aller au cinéma. C est le phénomène du bouche à oreille positif, premier facteur de succès pour un film, comme pour tous les biens d expérience pour lesquels la décision du consommateur repose sur la «caution» d un pair. Par ailleurs, le cinéma étant une activité de groupe, l abonné fidélisé attirera les autres spectateurs qui l accompagnent vers le cinéma qui accepte la formule d abonnement. Ainsi, l abonné génère des entrées additionnelles pour l exploitant émetteur, au tarif habituel - plein ou réduit - de la séance. Enfin, selon l un des émetteurs, l offre d abonnement lui permet d augmenter ses autres tarifs, notamment le tarif plein, et donc d accroître sa marge commerciale sur les autres spectateurs, notamment sur ceux qui accompagnent un abonné. Cette logique n est pas partagée : l autre émetteur considère que l existence de cet abonnement «fixe» un repère pour le tarif réduit qui freine ou limite la dynamique possible de sa grille tarifaire. Le succès des abonnements génère un revenu décroissant Le paradoxe du modèle économique de ces formules réside dans le fait que les plus économiquement intéressés par l abonnement illimité sont les spectateurs «assidus», qui vont au moins une fois par semaine au cinéma. Ils sont quasi certains de pouvoir amortir leur abonnement s ils concentrent leur fréquentation sur des établissements adhérents à cette formule d abonnement. Les estimations établies à partir des données recueillies auprès des émetteurs font apparaître une consommation moyenne des abonnés de 3,55 entrées par mois en 2006, soit nettement supérieure à la moyenne de fréquentation des «assidus». Compte tenu de leur rythme de fréquentation très élevé, les «assidus» constituent une composante essentielle du chiffre d affaires et de la marge des exploitants. S il s abonne à une formule «illimitée», le spectateur «assidu» ne contribue plus qu au chiffre d affaires de l exploitant par le montant fixe de l abonnement mensuel, alors que la marge commerciale diminue avec l accroissement de son rythme de fréquentation. Il est alors possible que l équation économique traditionnelle de la répartition de la recette guichet s inverse. Si le spectateur optimise son abonnement, concrètement s il va quatre fois au cinéma par mois, le revenu par entrée de l exploitant peut être inférieur à celui du distributeur. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 5

La réalité économique des formules Les revenus générés par les abonnements à entrées illimitées peuvent être évalués en tenant compte des seules charges associées directement aux entrées réalisées, mais aussi en tenant compte des frais de gestion spécifiques associés à ces formules, ou bien encore en intégrant l impact de la garantie mise en place en faveur des cinémas-adhérents. Selon l approche adoptée, la réalité économique de ces formules est sensiblement différente pour les émetteurs. A partir des données recueillies et si l on ne tient compte que des entrées, hors frais de gestion et hors garantie, la fréquentation moyenne est très légèrement inférieure au seuil qui détermine le point d équilibre pour les deux opérateurs. Sur l ensemble du marché, la fréquentation moyenne de 3,55 entrées par mois se situe légèrement en deçà du point d équilibre de 3,59 entrées par mois. Les formules d abonnement à entrées illimitées génèrent donc un revenu brut, avant frais de gestion et paiement de la garantie, suffisant pour que la part exploitant soit supérieure à la part distributeur. Sur l année 2006, le revenu par entrée réalisé avec un abonnement «illimité» est de l ordre de 5,09 TTC soit un prix très proche mais légèrement supérieur au prix de référence de 5,03. Il semble alors que, hors frais de gestion et hors garantie, les abonnements illimités soient rentables, se situant très légèrement au dessus du «point d équilibre» qui assure une rémunération égale entre l exploitant et le distributeur. En revanche, la prise en compte, dans le calcul de la rentabilité de ces formules, des frais de gestion et/ou du coût de la garantie versée aux adhérents implique que le revenu par entrée des émetteurs se situe en dessous du prix de référence, donc sous le point d équilibre. Les pistes d amélioration de la rentabilité Compte tenu de la fréquence d utilisation élevée des abonnements, du prix de référence, des frais de gestion et du coût de la garantie, les émetteurs se trouvent dans une situation tout à fait inhabituelle où leur rémunération par entrée est inférieure à celle des ayants droit. Afin de rétablir leur marge commerciale et de retrouver une rémunération égale ou supérieure à celle du distributeur, les émetteurs peuvent tenter de modifier l équilibre économique, en jouant sur les recettes ou en modifiant le périmètre des charges. Toutefois, la hausse du prix de l abonnement se heurte à un redoutable «effet de cisaille» lié à un effet d élasticité-prix très défavorable. En effet, elle se traduit par l éviction rapide des abonnés ayant une faible fréquence d utilisation. Seuls restent les abonnés à forte fréquence d utilisation, c est-à-dire ceux pour lesquels l émetteur se trouve sous le point d équilibre. Une solution possible consiste à augmenter la marge réalisée sur le reste du public. Il s agit d une part, d inciter les assidus à s abonner pour les fidéliser et bénéficier de l effet de flux positif. L émetteur compte alors sur l effet d entraînement de ces abonnés sur le reste du public, et augmente les tarifs pour celui-ci. L avantage tarifaire offert par l abonnement est tel qu il justifie un tarif plus élevé pour les autres spectateurs. Ces derniers représentant toujours la majorité du public et des entrées, la marge commerciale peut donc être reconstituée voire augmentée. Une autre solution consiste à réduire les coûts de gestion mais compte tenu du nombre limité d abonnés (moins de 300 000 toutes formules confondues), il semble difficile de jouer sur ce paramètre. Une autre piste consiste à baisser le prix de référence de l émetteur, mais une telle solution se heurte à l opposition des distributeurs et des ayants droit, ou encore à baisser le prix de référence des cinémas adhérents, mais cela n a qu une conséquence à la marge dans le fonctionnement des formules au regard du poids des entrées «garanties» au sein de l ensemble des entréescartes. Une dernière solution consiste à miser sur une baisse du niveau moyen de consommation des abonnés. Cette solution suppose d élargir la base des abonnés à des spectateurs à plus faible rythme de fréquentation. Les émetteurs mettent en œuvre cette stratégie soit en ayant une politique de recrutement agressive et d envergure, soit en étendant géographiquement ces formules, soit en lançant de nouvelles formules comme l offre «à deux». L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 6

Des formules qui profitent aux films à combinaison réduite Les informations fournies par les émetteurs montrent que pour un film à combinaison réduite ou à faible nombre d entrées, la proportion des entrées «abonnement illimité» dans un circuit est en moyenne 3 à 4 fois supérieure à celle des entrées pour un film ayant une large combinaison et/ou un grand succès de fréquentation. Par ailleurs, les deux formules peuvent, au total, représenter plus de la moitié des entrées annuelles d un distributeur sur Paris, soit plus du double du poids moyen de ces formules sur l ensemble de la fréquentation de cette zone. Le revenu de nombreux distributeurs modestes dépend en grande partie des entrées réalisées avec ces abonnements, qui favorisent tout autant la curiosité du spectateur que la diversité de la programmation. Une économie dépendante du rythme de fréquentation L économie des formules repose principalement sur le comportement des spectateurs «assidus», à savoir ceux qui orientent le marché, qui sont incités par ces formules à maintenir leur rythme de fréquentation élevé, voire à l accroître encore. Cette incitation se traduit par une prime à la fréquentation que l émetteur paye seul, directement sur sa marge commerciale. Il semble toutefois que le modèle économique initial ait été calibré pour un public moins soucieux de l amortissement de son abonnement et par conséquent moins assidu. Pour favoriser une promesse attractive et sécuriser les ayants droit, le modèle est fixé sur des paramètres qui s avèrent finalement favorables aux distributeurs. L introduction de la possibilité pour d autres exploitants d adopter une ou les deux formules tout en bénéficiant d une garantie de revenu qui les protège a contribué, par ailleurs, à modifier le modèle économique de ces formules. Exploitants garantis : peu de risque, peu d entrées mais un impact réel La situation des exploitants «Garantis» offre relativement peu de surprises. Le risque économique lié à la mise en place de l abonnement illimité est quasi nul. Le revenu est en effet garanti par l émetteur et la seule charge portée par l exploitant adhérent est celle des frais de gestion. Ces derniers sont égaux à 5 % de sa recette hors taxe «abonnement illimité» pour UGC Illimité et limités à 10 % de la valeur des entrées réalisées par les abonnements dans l établissement adhérent pour Le Pass, ce qui semble dans les deux cas inférieur aux frais réels. Si le total des entrées réalisées chez les adhérents garantis ne représente qu environ 4 % du total des entrées de ces abonnements, le mécanisme de la garantie a cependant un impact réel sur le résultat économique pour les émetteurs, dont le revenu net par entrée après paiement de cette garantie est sensiblement inférieur au point d équilibre. Exploitants non garantis D une manière générale, les exploitants non garantis portent un risque important et ont peu de recours contre les émetteurs. L adhérent partage en effet pleinement le risque économique lié à la commercialisation et à l utilisation des abonnements à entrées illimitées. Son revenu est égal à la part des recettes d abonnements rapportée aux entrées réalisées dans son ou ses établissements par rapport au nombre total d entrées réalisées par les abonnements. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 7

I. Enjeux et paradoxes des abonnements illimités Les formules d abonnements à entrées illimitées permettent au spectateur de voir autant de films qu il le souhaite, d assister à autant de séances qu il le veut, dans certains établissements cinématographiques, en payant une somme forfaitaire mensuelle, dans le cadre d un abonnement d une durée minimale d un an. 1) Une formule moderne, innovante et attractive Lancées avec succès en 2000, les formules d abonnement à entrées illimitées au cinéma apparaissent alors comme une véritable innovation commerciale du secteur, témoignage d un dynamisme et d une volonté d adapter la tarification et la consommation à un nouveau siècle et aux nouveaux équipements que sont les multiplexes apparus en France sept ans plus tôt. Elles présentent tous les traits de la modernité pour le consommateur : - Un support physique symbolique de son époque ; l équivalent de la carte de crédit, de téléphone, etc. - Un élément identitaire : le spectateur est identifié, son statut de consommateur individuel est mis en valeur ; - Un mode de paiement pratique et distant : le prélèvement bancaire mensuel ; - Une consommation illimitée pour un prix forfaitaire ; - Une promesse immédiatement explicite : «autant que vous le voulez!» - Des services concrets et pratiques : réservation et retrait des places aux bornes automatiques installées dans les halls des cinémas. Pour l émetteur de l offre, cette formule constitue en premier lieu un puissant outil de fidélisation de son public. Deux critères de gestion sont alors déterminants pour l exploitant qui propose une telle offre commerciale. D une part, le taux de fréquentation de son établissement cinématographique ou encore le taux d occupation par fauteuil et d autre part, la fidélisation du public et la part de marché qui en découle. a) La logique du flux positif En proposant une formule «illimitée», l émetteur cherche clairement à créer un flux positif. En créant une «obligation» pour le spectateur, qui souhaitera naturellement optimiser sa dépense (assimilable à une épargne mensuelle ne pouvant être consommée qu en allant au cinéma), l objectif est de dynamiser la fréquentation. Il s agit de créer un moteur ayant plusieurs ressorts. D une part, il convient de satisfaire l appétit de cinéma du spectateur-abonné. Puisque le film est un «bien d expérience», et que ce n est qu une fois «consommé» qu il acquiert sa véritable valeur pour le consommateur («ça c est un bon film!», «une comédie franchement hilarante», ou «un suspense haletant»). C est en multipliant les expériences que le consommateur peut atteindre un niveau élevé de satisfaction, «d utilité» au sens économique. Plus il ira au cinéma, plus il pourra atteindre un niveau d utilité élevé. La formule illimitée propose donc au spectateur d augmenter son niveau d utilité à budget constant. Le résultat attendu est ainsi l augmentation de la consommation individuelle de l abonné. D autre part, il s agit de créer un effet d entraînement sur les spectateurs non-abonnés. Ce second ressort fonctionne à deux niveaux : d une part, la satisfaction du spectateur abonné doit inciter les autres spectateurs potentiels à aller au cinéma. C est le phénomène du bouche à oreille positif, premier facteur de succès pour un film, comme pour tous les biens L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 8

d expérience pour lesquels la décision du consommateur repose sur la «caution» d un pair. D autre part, le cinéma étant une activité de groupe, l abonné fidélisé attirera les autres spectateurs qui l accompagnent vers le cinéma (le circuit) qui accepte la formule d abonnement. L abonné crée donc des entrées additionnelles pour l exploitant émetteur, au tarif habituel - plein ou réduit - de la séance. Enfin, l offre d une formule très agressive en termes tarifaires permet à l émetteur d augmenter ses autres tarifs, notamment le tarif plein, et donc d accroître sa marge commerciale sur les autres spectateurs, notamment sur ceux qui accompagnent un abonné. Cette logique est défendue par UGC alors que Europalaces diffère nettement sur ce point, et considère que cette offre commerciale limite les possibilités de dynamisation de sa grille tarifaire et notamment de son tarif plein. Cette formule d abonnement a donc pour premier objectif une augmentation de la fréquentation, de la consommation de cinéma dans les établissements de l enseigne émettrice. Il s agit bien d occuper les fauteuils, de maximiser les entrées quelle que soit l offre de films. Le total des entrées réalisées par les abonnements à entrées illimitées est croissant depuis 2001 pour s établir à 11,7 millions d entrées en 2006 avec environ 280 000 abonnés. Il est cependant impossible, sans disposer de données plus exhaustives et plus détaillées, de déterminer la part qui relève d une fréquentation additionnelle liée à ces abonnements par rapport à celle d un transfert de fréquentation vers ces formules. b) La conséquence sur la part de marché L augmentation de la fréquentation dans les établissements de l émetteur doit logiquement avoir pour conséquence un gain de part de marché : - En captant et en fidélisant une partie des consommateurs ; - En les incitant à venir plus souvent ; - En orientant le choix d un groupe (couple, amis) à aller vers le cinéma qui accepte la carte de l abonné. Si les émetteurs ne reconnaissent pas et ne revendiquent pas cette démarche, cette logique devrait néanmoins se traduire par le maintien ou le gain de part de marché sur un périmètre de chalandise donné. De fait, les exploitants indépendants qui ont connu l installation à proximité de leur cinéma d une enseigne proposant ce type d abonnement ont constaté, lorsque eux-mêmes ne la proposaient pas, une perte de part de marché sensible, jusqu à 15 à 17 %, le public s orientant pour une part sur l offre illimitée. L impact sur la part de marché sera cependant différent en fonction de l évolution globale de la fréquentation. Dans un marché en croissance, l émetteur peut voir sa part de marché stagner voire diminuer tout en enregistrant un plus grand nombre d entrées, alors que dans un marché en recul, une part de marché en hausse peut néanmoins s accompagner d une baisse du nombre des entrées. L objectif d une hausse de fréquentation est donc à considérer en valeur absolue avant de s intéresser à l évolution des parts de marché. Dans tous les cas, la formule d abonnement à entrées illimitées assure à l émetteur une base de revenu (par les recettes des abonnements) et d entrées (par la volonté de l abonné «d amortir» sa dépense) en partie indépendante de l offre de films. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 9

2) Le succès commercial génère un revenu décroissant Il importe de souligner que cette logique de dynamique de la fréquentation est menée en sacrifiant une part importante de la marge commerciale réalisée sur chaque entrée. Cette démarche met en lumière l opposition entre une approche centrée sur le nombre d entrées et celle qui repose sur le chiffre d affaires et donc la recette guichet. Les abonnements à entrées illimitées se traduisent par une réduction de la marge commerciale réalisée sur les consommateurs les plus assidus. En effet, plus un abonné fréquente un établissement cinématographique, plus le revenu de l abonnement rapporté au nombre d entrées diminue, alors que le revenu du distributeur est garanti sur la base du prix de référence (ou du prix de la séance si celui-ci est inférieur au prix de référence). La seule variable d ajustement est donc le revenu de l exploitant émetteur de l offre. Pour apprécier les seuils de rentabilité du modèle économique de ces formules, il convient de détailler la répartition du revenu à partir du prix de référence de 5,03 en fonction des taux de TVA, TSA et du taux de location. La redevance Sacem a été volontairement écartée des calculs, car elle s applique aux revenus du distributeur et de l exploitant avec des taux distincts et introduit donc une légère inégalité alors même que la répartition de la recette est égale (taux de location de 50 %) D autre part, c est par essence une remontée aux ayants droit qui ne peut être assimilée à une taxe fiscale ou parafiscale 1. Calcul des revenus nets (hors rémunération de la Sacem) Prix de référence en 5,03 TVA 5,50 % 0,26 TSA 10,72 % 0,54 Prix de référence hors TVA et TSA 4,23 taux de location 50 % Revenu distributeur 2,11 Total charges par entrée TVA + TSA + revenu distributeur 2,92 Revenu Exploitant 2,11 A partir de cette répartition, il est possible de distinguer deux seuils de rentabilité en fonction du taux de fréquentation ou d utilisation de l abonnement mensuel. - Le Point d Equilibre, où le revenu net de l exploitant est égal à celui du distributeur. A ce point, la recette de l abonnement mensuel rapportée au nombre d entrées est précisément égale au prix de référence de 5,03. 1 L impact de la redevance Sacem est détaillé dans le chapitre III.2 consacré aux exploitants adhérents garantis L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 10

- Le Point Mort, où le revenu de l exploitant est nul. La recette de l abonnement rapportée par entrée couvre exactement le total des charges par entrée, sans marge additionnelle pour l exploitant. Le tableau ci-dessous présente les deux seuils de rentabilité du modèle de ces formules d abonnement (Point d équilibre et Point Mort en entrées par mois/semaine/année) pour un taux de location de 50 % et un prix mensuel de l abonnement de 18, soit le prix de l abonnement pratiqué par UGC depuis 2004 jusqu en septembre 2007, et pour un abonnement de 19,80, soit le prix pratiqué par le GIE LE PASS depuis 2004 et par UGC depuis septembre 2007 (pour UGC Illimité 1). Les seuils de rentabilité des abonnements à entrées illimitées Point d'equilibre en entrées Point Mort en entrées prix TTC de l'abonnement mensuel ( ) Par mois semaine Par an Par mois semaine Par an 18,00 3,58 0,89 42,94 6,17 1,54 74,08 19,80 3,94 0,98 47,24 6,79 1,70 81,49 Sur la base d un abonnement mensuel de 19,80, soit le prix des deux cartes Le Pass et UGC Illimité 1 depuis septembre 2007, le modèle économique de ces formules est soumis aux paramètres suivants : Si la fréquentation de l abonné est inférieure à 3,94 entrées par mois (47,24 par an), l exploitant émetteur bénéficie alors d un revenu par entrée supérieur au prix de référence de 5,03. Son revenu est alors supérieur à celui du distributeur. Si la fréquentation de l abonné est égale à 3,94 entrées par mois, le revenu de l abonnement rapporté à une entrée est de 5,03 ; son revenu est alors égal à celui du distributeur. C est le Point d Equilibre. Si la fréquentation de l abonné est supérieure à 3,94 entrées par mois, son revenu est alors inférieur à celui du distributeur. Ce revenu décroît avec chaque entrée supplémentaire, mais il reste cependant positif jusqu à un niveau beaucoup plus élevé de fréquentation. Lorsque la fréquentation moyenne est égale à 6,79 entrées par mois (soit 81,49 entrées dans l année) le revenu de l émetteur est nul. Le revenu net de l abonnement par entrée est en effet égal au montant garanti au distributeur. C est le Point Mort. Au-delà de 6,79 entrées par mois, le revenu est négatif et l émetteur enregistre une perte nette mensuelle sur l abonnement. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 11

Pour l émetteur, la variation de son revenu est inversement proportionnelle à la fréquentation de l abonné, ce qui peut ainsi conduire à une perte. Revenu de l émetteur en fonction de la fréquentation après déduction de la TVA, de la TSA, de la part distributeur mais hors frais de gestion et garantie 20 15 Revenu de l'émetteur ( ) 10 5 0-5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10-10 -15 Fréquentation mensuelle de l'abonné abonnement à 19,80 abonnement à 18 Cette formule d abonnement se traduit également pour l émetteur par un revenu net par entrée (part exploitant) décroissant en fonction de la fréquentation. Revenu de l'émetteur par entrée en fonction de la fréquentation après déduction de la TVA, de la TSA et de la part distributeur mais hors frais de gestion et garantie Revenu de l'émetteur ( ) 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0-1 -2-3 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Fréquentation mensuelle de l'abonné abonnement à 19,80 abonnement à 18 L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 12

Le modèle économique de ces abonnements à entres illimitées repose donc sur deux seuils de rentabilité, un seuil d équilibre et un point mort, qui déterminent les trois résultats possibles pour l émetteur : un revenu par entrée (part exploitant) supérieur à celui des ayants droit (part distributeur), une part exploitant inférieure à la part distributeur mais néanmoins positive, ou bien une perte. Les seuils de rentabilité des abonnements illimités (pour un abonnement mensuel de 19,80 ) AYANT-DROIT Le revenu du distributeur est garanti sur la base du prix de référence 2,11 Point d équilibre : revenu exploitant = revenu distributeur 3,94 entrées par mois 0 «Point mort» où revenu exploitant = 0 6,79 entrées par mois - + EXPLOITANT Le revenu de l exploitant est supérieur à celui du distributeur Le revenu de l exploitant est positif mais inférieur à celui du distributeur Le revenu de l exploitant est négatif : chaque entrée supplémentaire crée une perte Fréquence d utilisation de l abonnement Les montants ci-dessus sont calculés hors toutes taxes (TVA, TSA), mais ne tiennent pas compte de la redevance Sacem détaillée dans le chapitre III, ni des frais de gestion des systèmes d abonnement et de la garantie de revenu pour les exploitants adhérents qui sont précisés dans le chapitre II. Ces deux derniers paramètres impactent directement le revenu de l abonnement mensuel et ont pour effet d abaisser les seuils de rentabilité. Sans en faire ici une analyse précise mais au vu des éléments recueillis et détaillés plus loin, les frais de gestion pouvaient être évalués à 1,35 par abonné et par mois en 2006, et le coût de la garantie être estimé à 65 centimes par abonné et par mois la même année. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 13

Si l on retient les estimations établies pour 2006, l impact pour les seuils de rentabilité est le suivant : Seuils de rentabilité des abonnements à entrées illimitées après déduction des frais de gestion et de la garantie versée aux exploitants adhérents (en 2006) Formule d'abonnement prix TTC de l'abonnement mensuel ( ) Frais de Gestion par abonné Coût de la garantie par abonné Revenu net par abonnement Point d'equilibre Point Mort en entrées par mois Marché 18,07* 1,35 0,65 16,07 3,19 5,51 Estmation : U+Me * Prix moyen de l abonnement mensuel calculé de la manière suivante : chiffre d affaires abonnement / Nombre d abonnés actifs sur la période Cette estimation montre l impact sensible de ces paramètres sur les seuils de rentabilité, le point d équilibre restant toutefois compris entre 3 et 4 entrées par mois. Dans ces conditions, le revenu par entrée de l émetteur évolue en fonction de la fréquentation. Revenu de l émetteur par entrée après déduction de la TVA, de la TSA et de la part distributeur avec un prix moyen de l abonnement mensuel de 18,07 16 14 12 10 revenu en 8 6 4 2 0-2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 fréquentation mensuelle de l'abonné hors frais de gestion et garantie après déduction des frais de gestion et garantie Pour l abonné, le calcul est distinct et peut être rapporté directement au prix moyen d une entrée. L abonné a intérêt à accroître sa fréquentation afin d optimiser son investissement mensuel. Plus de trois entrées mensuelles sont nécessaires pour que l abonnement soit amorti. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 14

Cet «amortissement» de l abonnement par le consommateur peut être apprécié sous divers points de vue qui engendrent certains «effets d optique». Le calcul de la rentabilité de l abonnement pour les possesseurs de cartes est généralement réalisé par rapport au plein tarif, donc sur la base d un prix variant entre 7 et 10. Ce tarif est nettement supérieur au prix moyen du marché, particulièrement à Paris et en région parisienne où se situe la grande majorité des abonnés. Ainsi, le nombre d entrées mensuelles nécessaires pour «amortir» l abonnement est plus faible dans l esprit des consommateurs. Toutefois certains abonnés aux formules illimitées étaient auparavant déjà des utilisateurs des formules d abonnements «classiques», à nombre d entrées déterminé. De fait, leur «prix moyen par entrée» était déjà inférieur au prix moyen global de l exploitant. Une démarche similaire s appuyant sur le prix moyen du billet chez l opérateur tend à abaisser ce «seuil d amortissement» pour l abonné, rendant ainsi l abonnement attractif à un public plus large, moins consommateur de cinéma. Cette approche ramène «l amortissement» de l abonnement à environ 2,9 entrées par mois pour le spectateur, mais il est important de souligner que cette donnée (le prix moyen du ticket chez le circuit) est a- priori ignorée des spectateurs. D une manière simple, un seuil supérieur à 3 entrées se traduit pour l abonné par l enjeu de la 4 ème entrée. Le paradoxe du modèle économique de ces formules réside dans le fait que les plus économiquement intéressés par l abonnement illimité sont les spectateurs «assidus», qui «vont au moins une fois par semaine au cinéma». Ils sont quasi certains de pouvoir amortir leur abonnement s ils concentrent leur fréquentation sur des établissements adhérents à cette formule d abonnement. Ces spectateurs «assidus» sont une composante essentielle du public. D après les données publiées par le CNC 2, ils représentaient 3,6 % du public en 2006 et contribuaient pour 24 % des entrées. Il convient de souligner ici un effet de surestimation du rythme de la fréquentation lié au caractère déclaratif de cette enquête. Rapportés au nombre de spectateurs et aux entrées totales en 2006, soit 34,82 millions de spectateur et 188,67 millions d entrées, il s avère que la fréquentation moyenne du spectateur «assidu» est de 36,12 entrées par an, soit exactement 3,01 entrées par semaine. Ce spectateur va donc plus de 3 fois au cinéma par mois mais moins d une fois par semaine. Sa consommation réelle est très proche du point d équilibre. L abonnement à entrées illimitées incite le spectateur à consommer plus de films, ce que confirment les estimations établies à partir des données recueillies auprès des émetteurs, qui font apparaître une consommation moyenne des abonnés de 3,55 entrées par mois en 2006, soit sensiblement supérieure à la moyenne des «assidus». Il faut alors souligner le paradoxe de l économie de ces abonnements. Compte tenu de leur rythme de fréquentation très élevé, les «assidus» constituent une composante essentielle du chiffre d affaires et de la marge des exploitants, même si leur «prix moyen» est inférieur à celui du marché en raison des abonnements classiques. S il s abonne à une formule «illimitée», le spectateur «assidu» ne contribue plus qu au chiffre d affaires de l exploitant par le montant fixe de l abonnement mensuel, tandis que la marge commerciale diminue avec l accroissement de sa fréquentation. 2 Enquête «75.000» cinéma CNC - Médiamétrie L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 15

La conséquence la plus spectaculaire de ce paradoxe est l inversion de l équation économique traditionnelle de la répartition des recettes guichet. Si le spectateur optimise son abonnement et va au-delà du simple amortissement, concrètement s il va 4 fois au cinéma par mois, définition du spectateur «assidu», le revenu par entrée de l exploitant (émetteur de l offre) est inférieur à celui du distributeur. Un des promoteurs de la formule souligne toutefois que l effet d entraînement, le flux positif, de cette population se traduit par une reconstitution des marges sur les entrées additionnelles de spectateurs non-abonnés, conjuguée à l augmentation des tarifs moyens pour ces derniers. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 16

3) L enjeu de la 4 ème entrée et de la diversité de l offre Dès lors que l enjeu économique (et donc sa demande implicite) pour le cinéphile qui souhaite amortir son abonnement est le 4 ème film du mois, l offre de films est un des facteurs déterminants de l attractivité de la formule d abonnement. L émetteur, s il veut satisfaire la demande de ses abonnés, doit assurer une programmation de films la plus diversifiée possible. En ce sens, le travail de programmation alternative assuré par des cinémas indépendants adhérents à la formule d abonnement peut constituer une solution. Les adhérents, garantis ou non, représentent ainsi des écrans supplémentaires et autant d occasions d accroitre le nombre de spectacles proposés aux abonnés. Cette fonction de complément de programmation est importante aussi bien à Paris qu en Province, pour des films à très petite combinaison de copies ou en continuation. C est sur ce point notamment que portent de nombreux commentaires et analyses à propos du récent rapprochement entre les deux opérateurs UGC et MK2. Ce dernier tend en effet à constituer, à Paris, un ensemble très complémentaire, donc très attractif en termes de programmation. Il est utile de souligner qu en dehors du circuit MK2, les deux émetteurs d abonnements illimités (UGC et Europalaces), en concurrence frontale dans la capitale, ont élargi leurs offres respectives : fin 2007, les 24 adhérents à l offre Le Pass le sont également à l offre UGC Illimité, cette dernière étant en outre adoptée par quatre autres cinémas. Dans cette même logique d élargissement de l offre, les deux circuits émetteurs ont progressivement augmenté le nombre de distributeurs dont ils programment les films. La combinaison de cette programmation dans des lieux à forte fréquentation et de l incitation économique pour le spectateur à aller voir un film de plus, donc à prendre «un risque» (la découverte d un film peu exposé, une reprise ou une cinématographie alternative) à un coût marginal nul, augmente sensiblement la contribution des abonnements illimités aux résultats de ces films. L analyse des chiffres fournis par les émetteurs concernant la contribution des abonnés dans les résultats des films à combinaison réduite ou à faible nombre d entrées confirme cet effet. Une seule formule d abonnement représente de 15 à 40 % des entrées totales annuelles sur Paris-périphérie pour une quinzaine de distributeurs. Les deux formules peuvent représenter plus de la moitié des entrées annuelles d un distributeur sur Paris, soit plus du double du poids moyen de ces formules sur l ensemble de la fréquentation de cette zone (23,6 % sur les dix premiers mois de 2007 3 ). Pour un film ayant une petite combinaison de sortie, ou un faible total d entrées, la proportion des entrées «abonnement illimité» dans un circuit est en moyenne 3 à 4 fois supérieure à celle de ces entrées pour un film ayant une large combinaison et/ou un grand succès de fréquentation. En conséquence, cinémas-adhérents et «petits distributeurs» contribuent à enrichir l offre des émetteurs de formules d abonnements illimités, et leur permettent de satisfaire l appétit et la curiosité du public des abonnés. 3 «Observatoire de la fréquentation cinématographique à Paris / janvier-décembre 2007», étude publiée par le CNC en avril 2008 L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 17

4) Les «biorythmes» des abonnements illimités Les abonnements à entrées illimitées ont introduit deux mécanismes totalement inhabituels dans l économie traditionnelle du film. a) L abandon de la remontée proportionnelle de la recette aux ayants droit Ces formules impliquent la séparation entre le prix payé par le spectateur (abonnement) et la base du calcul servant à la rémunération des ayants droit. En ce sens, elles vont à l encontre du principe d une rémunération des ayants droit proportionnelle au prix unitaire payé par le spectateur. Depuis le lancement de ces formules en 2000, afin de préserver cette obligation de rémunération proportionnelle, la rémunération des ayants droit repose sur la notion abstraite d un «Prix de référence» qui sert de base de calcul. Comme il est exposé dans le chapitre I.2, le «Prix de référence» est, avec le prix de l abonnement mensuel, le paramètre le plus important de l équation économique. Ces prix déterminent le Point d Equilibre et le Point Mort. Il convient de rappeler sur quelle base le prix de référence a été établi et quelles modalités sont prévues pour son éventuelle révision. Le prix de référence a été défini et arrêté unilatéralement par l émetteur (UGC) au lancement de la première offre illimitée, lorsqu il en a informé les distributeurs. Il a été fixé en rapport avec une formule classique de l émetteur initial (UGC et sa carte UGC 5). Il s agit en effet de la base de rémunération des ayants droit pour les entrées réalisées avec cet abonnement classique. Il s agissait alors du «plus bas prix accessible à tous les spectateurs et à toutes les séances dans le circuit UGC». Les distributeurs ayant déjà une pratique de cette base tarifaire, ne s y opposèrent pas. Ce prix de référence n a à l époque fait l objet d aucun accord négocié et formalisé entre les émetteurs et les distributeurs. N étaient prévus ni un mode de fixation précis, ni des modalités de révision. Aujourd hui, ce prix de référence fait toutefois partie des informations essentielles dans le cadre de la procédure d agrément pour l émetteur. Il constitue un élément essentiel dans le contrat d adhésion entre les émetteurs et les exploitants indépendants, lui aussi soumis à l agrément. Ce prix est resté inchangé à 5,03 depuis le lancement de ces formules en 2000. Il est également important de souligner que ce «prix de référence» est un prix maximum et non un minimum. Il sert en effet de base à la rémunération des ayants droit et des établissements garantis sauf si le tarif normal (plein) de la séance est inférieur. Dans ce cas c est ce dernier tarif qui est retenu. C est par exemple le cas sur certaines séances du matin, ou pendant certaines périodes promotionnelles (fête du cinéma, printemps du cinéma, 3 jours 3, etc.). Il faut enfin souligner qu en 2006, près de 55 millions d entrées, soit 29 % de la fréquentation totale de l année, ont été réalisées à un prix inférieur à 5,03 4. Le prix de référence est le même (5,03 ) pour tous les établissements d un circuit-émetteur, mais il peut être fixé pour chaque établissement adhérent en fonction des tarifs de celui-ci. Dans la pratique, la grande majorité des adhérents à une formule a le même prix de référence. Celui-ci se situe entre 4,04 et 4,90, la majorité se situant à 4,50 ou 4,65 suivant l émetteur. 4 source CNC : observatoire de la fréquentation juillet 2007 L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 18

Ces deux éléments combinés (tarif de la séance inférieur au prix de référence, et prix de référence inférieur chez les adhérents) se traduisent par une baisse du prix de référence moyen qui sert à la valorisation des entrées de ces abonnements et de base au calcul à la rémunération des ayants droit. Ainsi à Paris en 2007, la valorisation moyenne d une «entrée illimitée» est de 4,97 5. Cette valorisation moyenne inférieure au prix de référence de 5,03 se traduit par une évolution du point d équilibre favorable à l émetteur. Il faut en effet 3,99 entrées par mois pour se situer à ce point, contre 3,94 entrées avec le prix de référence (hors frais de gestion et de garantie). b) Abonnement mensuel et exploitation hebdomadaire des films Autre particularité de ces formules d abonnement, la modalité de perception des recettes ne correspond pas au rythme de gestion de l exploitation cinématographique. Celle-ci repose en effet sur un contrat de location d une copie de l exploitant au distributeur pour une période d une semaine. Toute l économie du film en salles est donc calibrée sur un rythme hebdomadaire : contrats de location, bordereaux de remontées de recettes, statistiques du marché, Or un abonnement mensuel ne correspond pas à un nombre exact de semaines cinématographiques. Ceci se traduit par la nécessité de croiser deux comptabilités : celle des abonnements sur une base mensuelle, qui détermine le chiffre d affaires de l émetteur et des cinémas adhérents non-garantis, et celle des entrées sur une base hebdomadaire, déterminant les recettes des cinémas adhérents garantis et des distributeurs. Concrètement, cela implique des calculs de prorata temporis pour créer une base journée et des ajustements périodiques entre les deux calendriers (mois cinéma contre mois calendaire). Comme le résume un émetteur «on jongle entre les deux, entre deux fichiers et deux calendriers». Cette particularité, purement comptable, accroît encore la césure entre la rémunération de l exploitant émetteur et celle des ayants droit. En termes moins directement comptables, cette spécificité incite à adopter, dans le cas d une proportion importante d entrées réalisées via ces abonnements, une gestion de l exploitation sur un rythme mensuel plutôt qu hebdomadaire et donc à «lisser» les fluctuations liées à la programmation. Cette caractéristique se retrouve dans l observation d un émetteur d abonnements illimités qui souligne que ceux-ci sont des indicateurs de tendance très fiables : «nous scrutons le taux d utilisation des abonnements car une baisse est souvent le tout premier signe d un fléchissement global de la fréquentation». Enfin, ce double calendrier crée un léger décalage de trésorerie en faveur de l émetteur. Il perçoit l abonnement en début de mois alors que les entrées qui y sont liées sont réparties sur les quatre semaines suivantes. Le traitement de ces entrées est parfaitement identique à celui de toutes les autres, et le règlement des parts distributeurs est donc inchangé au fil des semaines suivantes. Il y a donc un léger avantage de trésorerie pour les émetteurs mais aucune conséquence pour les remontées aux ayants droit. 5 «Observatoire de la fréquentation cinématographique à Paris / janvier-décembre 2007», étude publiée par le CNC L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 19

II. La place des cartes chez les émetteurs 1) l évolution du modèle économique a) Rappel historique Les formules d abonnement à entrées illimitées ont été lancées en mars 2000 par UGC. Il convient de rappeler les principales évolutions des différentes formules d abonnement et la mise en place d une régulation avant de détailler les offres en présence en janvier 2008. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 20

Les principales évolutions entre 2000 et 2006 ont été les suivantes. Année UGC Illimité Le Pass Régulation En mars, lancement de la carte «UGC Illimité» pour un abonnement mensuel de 14,94 (98 F), valable dans tous les cinémas du circuit. 2000 2001 2002 2003 2004 2005/2006 Premiers cinémas partenaires entre juillet et octobre. En juillet, l abonnement mensuel est porté à 16,46 (108 F) et les frais de dossiers sont de 30,50 (200 F). Huit cinémas partenaires (5 à Paris, 2 en périphérie et 1 en province) acceptent la formule En mai, premier contrat signé avec un adhérent garanti, le Mac Mahon à Paris En juillet, l abonnement UGC Illimité passe à 18 par mois pour les nouveaux abonnés ; les abonnements de plus de douze mois passent également à ce tarif. En août, en réponse à UGC, lancement à Nantes de la carte «Ciné à volonté» par Pathé-Saint Herblain et de la carte «Le Pass» par Gaumont au même prix de 14,94 par mois. Lancement en septembre de la carte LE PASS à Paris par Gaumont, MK2 et Ciné Classic Lancement de «Ciné à volonté» par Pathé à Nice et Strasbourg. En juin, fusion des circuits d exploitation Gaumont et Pathé au sein d Europalaces. L abonnement mensuel des formules «Ciné à Volonté» et «Le Pass» s élève à 18 (118F) et les frais de dossier à 27,50 Les cinémas de R. Letzgus à Strasbourg abandonnent la carte «Ciné à Volonté» Premier contrat signé avec un adhérent garanti, le Cinéma des Cinéastes à Paris En novembre, l abonnement Le Pass Ile de France est porté à 19,80 /mois pour les nouveaux abonnés. Les anciens abonnements restent à 18 par mois Création des formules locales Le Pass à Toulouse, Montpellier, Avignon, Toulon, Valence, Saint-Etienne, Liévin, Coquelles, Valenciennes, Reims, Montvilliers, Angers, Rennes, Belfort, Amiens et Lyon 25 juillet : avis du Conseil de la Concurrence qui rejette une interdiction de la formule UGC Illimité. 20 novembre : recours de l ARP et de l AFCAE auprès du Conseil de la concurrence. La loi du 15 mai 2001 stipule le principe du «prix de référence» pour la rémunération des ayants droit et le principe d une «garantie» pour les cinémas adhérents sous condition de zone de chalandise et de part de marché Le décret du 24 octobre fixe les modalités d application de l article 27 du code de l industrie cinématographique relatif aux formules d accès au cinéma à entrées multiples et aux modalités d agrément Mise en place de la Commission d agrément des formules d accès au cinéma L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 21

L année 2007 a été caractérisée par une suite d évènements qui ont changé en profondeur la situation du marché. En juin 2007, le circuit MK2 décide de se retirer du GIE LE PASS Les abonnés de plus de douze mois, donc qui ne sont plus dans la période d engagement initiale, n auront plus accès aux salles MK2 à compter du premier novembre 2007. Pour les abonnés encore en période initiale, l accès aux cinémas MK2 sera possible jusqu à la fin de cette période, soit au plus tard jusqu à fin juin 2008, date à laquelle le retrait sera effectif pour tous. Formule nationale pour Le Pass Simultanément, le circuit Europalaces unifie toutes ses formules locales dans une formule LE PASS nationale, valable dans tous les cinémas Europalaces et les cinémas adhérents. Le prix de l abonnement reste inchangé à 19,80 par mois. En septembre, le circuit MK2 rejoint l offre UGC Illimité La carte UGC Illimité est désormais acceptée dans tous les cinémas MK2 (11 cinémas et 64 salles à Paris, jusqu en décembre 2007 et la fermeture des 6 salles du MK2 Beaugrenelle). Nouvelles formules d abonnement UGC Illimité L abonnement à la formule UGC Illimité 1 est porté à 19,80 par mois, et une nouvelle formule est proposée, UGC Illimité 2, qui permet pour un abonnement mensuel de 35 la possibilité d inviter une seconde personne de son choix, pour le même film et à la même séance. Offres d abonnement en Janvier 2008 Formule UGC Illimité 1 UGC Illimité 2 Abonnement mensuel Durée initiale d engagement Frais de dossiers Nombre de places par séance 19,80 12 mois 30 1 35 12 mois 30 2 Le Pass 19,80 * 12 mois 30 1 Couverture géographique France : 522 salles dans 85 cinémas, dont 51 cinémas et 230 salles à Paris et 16 cinémas pour 118 salles en Périphérie (hors MK2) France : 738 salles dans 90 cinémas Dont 33 cinémas et 147 salles à Paris et 8 cinémas pour 88 salles en périphérie * Les spectateurs qui se sont abonnés à partir de novembre 2004 payent un montant mensuel de 19,80 ; les abonnés qui avaient souscrit avant cette date continuent de payer 18 par mois. Le tarif moyen de l abonnement à cette formule est donc inférieur à 19,80. La durée initiale d engagement correspond à la période pendant laquelle un nouvel abonné ne peut pas résilier son abonnement hors cas de force majeure. Les frais de dossier, de 30 quelle que soit la formule d abonnement, sont perçus une seule fois, à la signature de l abonnement. Ils couvrent les dépenses de recrutement des abonnés (communication, stands dans les cinémas, PLV) ainsi que celles de création de l abonnement (fabrication et personnalisation de la carte, création du compte informatique et bancaire). Les émetteurs peuvent offrir les frais de dossier gratuits sur une période donnée pour inciter de nouveaux abonnements. Les deux émetteurs ont offert les frais de dossier au dernier trimestre 2007. L économie des abonnements à entrées illimitées au cinéma 22