Aix-en-Provence, 13-14 septembre 2012. Inégalités et déterminants socioéconomiques du non recours aux soins dentaires en Europe

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Transcription:

XXXII e Journées de l Association d Economie Sociale Aix-en-Provence, 13-14 septembre 2012 Inégalités et déterminants socioéconomiques du non recours aux soins dentaires en Europe Anastase Tchicaya, CEPS/INSTEAD, 3 Avenue de la Fonte, L-4364 Esch-sur-Alzette, anastase.tchicaya@ceps.lu Nathalie Lorentz, CEPS/INSTEAD, 3 Avenue de la Fonte, L-4364 Esch-sur-Alzette, nathalie.lorentz@ceps.lu Version préliminaire 1

Résumé La santé bucco-dentaire représente une composante importante du bien-être de la population et son altération a des conséquences sur l état de santé général. De nombreux travaux de recherche ont montré que le statut socioéconomique était un important facteur déterminant la manière dont les populations utilisent les services de santé. Cette étude se focalise sur l analyse des inégalités et des déterminants socioéconomiques associés au non recours aux soins de dentistes. Elle utilise principalement des données provenant de l enquête EU-SILC relative aux revenus et aux conditions de vie des ménages réalisée sous l égide de EUROSTAT en 2007. Les résultats montrent l existence d importantes inégalités socioéconomiques de non recours aux soins dentaires en Europe caractérisées par l hétérogénéité de leur ampleur. Les caractéristiques macroéconomiques des pays comme l indice de développement humain (IDH) et la densité de dentistes sont associées à la probabilité de non recours aux soins dentaires. Globalement, en contrôlant l âge, le sexe, le niveau de l offre de soins de dentistes et le statut matrimonial, le niveau d études paraît être un déterminant plus solide des inégalités de non recours aux soins dentaires que le niveau de revenu disponible, pour lequel nos résultats ne montrent pas de relations statistiquement significatives. Abstract Oral health is an important component of the population s welfare and its alteration affects the general health. Many studies have shown that socioeconomic status was an important determinant of the utilization of health services. This study focuses on the analysis of inequality and socioeconomic determinants associated with unmet dental care needs. It primarily uses data from the EU-SILC survey on income and living conditions of households conducted under the auspices of Eurostat in 2007. The results show the existence of significant socio-economic inequalities related to not use dental care in Europe characterized by the heterogeneity of their magnitude. The macroeconomic characteristics of countries such as the Human Development Index (HDI) and the density of dentists are associated with the probability of not use dental care. Overall, controlling for age, sex, number of dentists, and marital status, level of education appears to be a stronger determinant of inequality to not use dental care than the level of income available, for which our results show no statistically significant relationships. 2

1.- Introduction La santé bucco-dentaire représente une composante importante du bien-être de la population et son altération a des conséquences sur l état de santé général. L objectif majeur de tout système de santé consiste à assurer à la population un accès égal aux soins de santé, indépendamment du statut socioéconomique et de la situation géographique. Mais, en pratique, la diversité des besoins de santé et des caractéristiques individuelles ainsi que l hétérogénéité dans la pratique médicale rendent problématique l atteinte de cet objectif (TCHICAYA ET LORENTZ, 2011). De nombreux travaux de recherche ont montré que le statut socioéconomique était un important facteur déterminant la manière dont les populations utilisent les services de santé (VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET PUFFER, 2002 ; VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET JONES, 2004 ; VAN OURTI, 2004, BAGO D UVA ET JONES, 2006 ; DE LOOPER ET LAFORTUNE, 2009 ; etc.). Il ressort que les personnes appartenant aux groupes socioéconomiques plus élevés utilisent, en général, plus les services de santé que les autres (ALLIN, MASSERIA ET MOSSIALOS, 2006 ; VAN DOORSLAER, MASSERIA ET AL., 2004 ; DE LOOPER ET LAFORTUNE, 2009, ). A contrario, les personnes appartenant aux groupes socioéconomiques plus bas sont plus susceptibles que les autres de renoncer aux soins de santé. Mais, ces divers résultats varient en fonction du type de ressources de santé utilisé et selon le pays. VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET JONES (2004) ont montré que l éducation est, à côté du revenu, le plus important facteur socioéconomique (et non un facteur de besoin) contribuant à l iniquité pro-riche pour les visites de spécialistes, et que des niveaux faibles d éducation fournissent une grande contribution à l iniquité pro-pauvre pour les visites de médecins généralistes que le revenu lui-même. Pour DE LOOPER ET LAFORTUNE (2009, p. 11) les personnes plus pauvres ou moins éduquées, en dépit d avoir des taux très élevés de maladie et de décès, ont souvent des difficultés d accéder aux services appropriés de spécialistes et de soins préventifs. Elles utilisent moins ces biens et services dont certains peuvent nécessiter de payer une part proportionnellement très élevée de leur revenu. VAN DOORSLAER ET AL. (2002) ont montré que dans tous les pays, à l exception du Luxembourg, les indices d iniquité horizontale sont significativement positifs en ce qui concerne l utilisation des services de spécialistes, ce qui révèle un degré élevé d iniquité horizontale favorisant les nantis. Les indices de concentration de l utilisation des services de spécialistes étaient négatifs et significatifs seulement en Belgique, au Luxembourg et en Grèce (VAN DOORSLAER ET AL. 2002, P. 259 IN OCDE 2002). Des pays comme l Irlande, le Luxembourg et la Belgique sont réputés pour leur programme de partage des frais qui favorise certaines catégories à faible revenu eu égard à l utilisation des services des généralistes (VAN DOORSLAER ET AL., 2002). KOOLMAN ET VAN DOORSLAER (2002) ont trouvé, sur des données de l ECHP de la vague 3 (1996), que les indices de concentration associés aux visites dentaires étaient positifs et significativement différents de zéro, indiquant une inégalité pro-riche dans tous les pays. Il existe une perception différente de la notion de besoins, de la demande ou de l utilisation de services en fonction des caractéristiques individuelles (ROGERS ET AL. 1999). En effet, selon le modèle développé par ADAY ET ANDERSEN (1974), le concept d accès se subdivise en deux composantes, soit l accès potentiel, qui fait référence aux caractéristiques du système de santé et l accès réalisé, qui englobe l utilisation des services (ASSSM/DSP 2008, p. 4). Cette étude se situe dans le prolongement des travaux qui mettent en relation les facteurs socioéconomiques avec l accès aux soins de dentistes ou d autres spécialistes de santé. Elle aborde plus spécifiquement la problématique des besoins non satisfaits à travers le prisme du 3

renoncement ou du non recours aux soins dentaires en Europe, en analysant des données d un grand nombre de pays européens. Elle se focalise sur l analyse des inégalités et des déterminants socioéconomiques associés au non recours aux soins de dentistes. Cet aspect de l analyse est moins développée, l accent ayant été plus mis sur l utilisation des services de santé (parmi lesquels les soins chez les dentistes) que sur l accès proprement dit (VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET PUFFER, 2002 ; VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET JONES, 2004 ; VAN OURTI, 2004). 2.- Méthodes : 2.1.- Sources et données Les données utilisées proviennent de l enquête EU-SILC relative aux revenus et conditions de vie des ménages réalisée chaque année par différentes institutions des pays européens sous l égide d EUROSTAT en 2007. Les questions relatives au renoncement aux soins dentaires, ainsi que les raisons principales de ce renoncement, font partie du «mini module Santé» du SILC et sont posées chaque année. Ces questions permettent d identifier le taux de non recours aux soins. Il s agit des données transversales de vingt quatre pays européens portant sur des populations âgées de 16 ans et plus. Les personnes vivant en institution sont exclues de l enquête. La taille de l échantillon pour chaque pays varie de 6567 personnes en Irlande à 44629 personnes en Italie (cf. tableau 1) Des données macroéconomiques provenant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en ce qui concerne l Indice du Développement Humain (IDH), et de l Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en ce qui concerne le ratio du nombre de dentistes pour dix mille habitants, ont été ajoutées dans le fichier des données (cf. tableau 2). Les dates associées à la disponibilité de ces informations sont différentes mais les écarts ne sont pas très élevés. Il s agit d examiner l influence de ces deux indicateurs sur le non recours aux soins dentaires à travers les pays étudiés. Indicateurs de non recours aux soins dentaires Les indicateurs exprimant la proportion de personnes qui ont renoncé à utiliser les services d un professionnel de soins dentaires sont les suivantes : - la proportion de personnes ayant renoncé aux soins d un dentiste (ou taux de non recours) ; - la proportion de personnes ayant renoncé aux soins d un dentiste pour des raisons financières. Indicateurs socioéconomiques et démographiques Les principaux indicateurs utilisés au niveau individuel sont le niveau d études, le statut matrimonial, l âge et le sexe. Le niveau d étude, qui correspond au plus haut niveau d éducation obtenu avec succès, comprend 3 catégories : l enseignement primaire (ou premier cycle de l'éducation de base), l enseignement secondaire (premier cycle de l'enseignement secondaire ou deuxième cycle de l'éducation de base, enseignement secondaire deuxième cycle, enseignement post secondaire qui n'est pas supérieur), et l enseignement supérieur (1 er cycle de l'enseignement supérieur, 2 ème cycle de l'enseignement supérieur). 4

Dans la littérature internationale, le niveau éducatif est souvent préféré à la profession, compte tenu du fait que a) il a une hiérarchie claire, b) un niveau d'éducation peut être appliqué pour toutes les personnes et c) il permet une comparaison internationale. Le statut matrimonial est défini selon quatre modalités : jamais marié, marié, divorcé/séparé et veuf. L âge est utilisé comme une variable quantitative. 2.2.- Analyses statistiques Les analyses statistiques à mener sont variées mais ont pour objectif principal de rendre compte, d une part, de l ampleur des inégalités socioéconomiques de non recours aux soins dentaires en Europe, et d autre part, d appréhender les déterminants socioéconomiques de ce renoncement aux soins. Etant donné l existence de problèmes d hétérogénéité inhérents à toute démarche comparative, la standardisation des données sera réalisée par âge et par sexe. La mesure des inégalités socioéconomiques de non recours aux soins dentaires sera effectuée en utilisant la différence de prévalence, l indice de concentration relative (KAKWANI ET AL, 1997) et l indice d inégalité relatif à partir d un modèle de régression logistique (MACKENBACH ET KUNST, 1997). L analyse des déterminants socioéconomiques sera menée en utilisant les modèles de régression logistique. Toutes les mesures sont pondérées et ajustées par âge. Nous utilisons la structure de la population européenne comme population de référence. Le logiciel SAS 9.2 est l outil statistique et économétrique utilisé pour toutes les analyses. 3.- Résultats 3.1.- Des taux de non recours aux soins dentaires et pour des raisons financières très variables Le taux de non recours aux soins dentaires varie en 2007 de 2,5% (Belgique) à 21,9% (Lettonie). Chez les hommes, ce taux varie de 2,3% (Belgique) à 21,5% (Lettonie) et chez les femmes, de 2,4% (Autriche) à 21,1% (Lettonie) (cf. graphique 1). Le taux de non recours aux soins dentaires est supérieur à la moyenne (8%) dans 15 pays sur 24 étudiés, tant chez les hommes que chez les femmes, parmi lesquels figurent la France, l Italie, les Pays-Bas, la Suède ou le Danemark. Le taux de non recours aux soins dentaires pour des raisons financières parmi les personnes qui y ont renoncé varie de 9,6% (République Tchèque) à 80,6% (Estonie) (cf. tableau 3). Parmi les hommes, ce taux varie de 6,2% (République Tchèque) à 72,4% (Estonie) et parmi les femmes, il varie de 12,0% (Royaume Uni) à 86,9%) (Estonie). 3.2.- Des inégalités socioéconomiques de non recours aux soins dentaires bien présentes mais dont l ampleur varie en fonction de la mesure utilisée (cf. tableaux 4 et 5) Les inégalités de non recours aux soins dentaires liées au niveau d études, mesurées en termes absolus par la différence de taux entre le niveau d études primaires et le niveau d études supérieures, varient de 0,2 (Royaume Uni) à 18,1 (Lettonie) chez les hommes, et de 0,1 (Finlande) à 19,7 (Lettonie) chez les femmes. Dans les tableaux 4 et 5, les chiffres avec un signe négatif représentent le fait que le taux de non recours aux soins dentaires soit plus élevé parmi les personnes ayant atteint un niveau d études supérieures. Chez les hommes, les différences de taux de non recours sont plus élevées en Lettonie, en Estonie et en République de Slovaquie. Tandis que chez les femmes, elles le sont en Lettonie, en Norvège et en Suède. 5

L utilisation de l indice de concentration relative révèle, dans la majorité des Etats, l existence d inégalités de non recours aux soins dentaires liées au niveau d études en faveur de personnes plus éduquées, principalement en ce qui concerne les hommes. L indice de concentration relative varie de -0,005 (Royaume Uni) à -0,271 (Danemark). Pour les femmes, on observe parfois des inégalités en faveur des personnes moins éduquées ; l indice de concentration variant de -0,009 (Pologne) à +0,176 (Espagne). En effet, les valeurs négatives de l indice de concentration relative signifient que les inégalités de non recours aux soins dentaires sont en faveur des personnes plus éduquées. C est notamment le cas chez les hommes dans l ensemble des pays européens étudiés. Les valeurs positives signifient au contraire une inégalité favorable aux personnes moins éduquées. C est parmi les femmes que ce phénomène est observé dans des pays comme l Espagne, l Irlande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. En ce concerne l indice d inégalité relative (IIR), les chiffres confirment l existence d inégalités sociales fortes de non recours aux soins dentaires étant donné que ceux-ci sont essentiellement supérieur à 1. Chez les hommes, l IIR varie de 1,21 (Pologne) à 11,50 (Slovaquie). Les IIR les plus bas sont observés en Pologne, en Suède, en République Tchèque et en Irlande. Les plus élevés sont constatés en République de Slovaquie, au Portugal, au Danemark et en Finlande. Chez les femmes, l IIR varie de 1,62 (Pologne) à 4,70 (Belgique). Des pays comme la Pologne, l Italie et l Autriche présentent des valeurs les plus basses tandis que la Belgique, la Slovaquie, le Danemark ou la France ont les valeurs les plus élevées. Pour l Irlande, les Pays-Bas et le Royaume Uni, l intervalle de confiance de l IIR indique une absence d inégalité de non recours aux soins dentaires liée au niveau d études tant chez les hommes que chez les femmes. 3.3.- Déterminants socioéconomiques du non recours aux soins dentaires (cf. tableau 6) L analyse de régression logistique appliquée à l ensemble des 24 pays européens considérés dans cette étude confirme l existence d un gradient social en matière de non recours aux soins dentaires lié au niveau d études. Cependant, elle montre l absence de relations statistiquement significatives entre le niveau de vie (exprimé en quartile du revenu disponible) et le non recours aux soins dentaires. Les données macroéconomiques présentent aussi un lien significatif avec le fait de recourir ou pas aux soins dentaires. Par exemple, le risque de renoncer aux soins dentaires paraît plus élevé parmi les personnes vivant dans un pays où l IDH est inférieur ou égal à 0,874 par rapport à celles vivant dans un pays où l IDH est plutôt supérieur ou égal à 0,952. La densité de dentistes est associée au risque de non recours aux soins dentaires. Les facteurs démographiques (âge, sexe et situation matrimoniale) sont associés au risque de non recours aux soins dentaires. Discussion Les différentes mesures d inégalités utilisées ont montré l existence d inégalités de non recours aux soins dentaires associées au niveau d études en Europe. De manière générale, le taux de non recours aux soins dentaires était plus élevé parmi les personnes ayant le niveau d études le plus bas mais cela n était pas systématique. Par exemple, dans les pays où la différence entre le niveau d études le plus bas et le plus haut était négative, indiquant un taux 6

de non recours plus élevé parmi les personnes plus instruites. Un tel résultat met, a priori, en évidence la faiblesse de l utilisation de différences absolues en tant que mesure des inégalités sociales : elles ne prennent pas en compte les résultats pour le niveau d études intermédiaires. Cependant, les autres mesures d inégalités (indice de concentration et indice d inégalité relative) ont donné des résultats allant dans le même sens et confirmant ainsi ceux observés par d autres travaux (VAN DOORSLAER, KOOLMAN ET JONES 2004, DE LOOPER ET LAFORTUNE 2009). Comme pour les inégalités de santé (MACKENBACH ET AL 2008), les inégalités de non recours aux soins dentaires ne sont pas systématiquement plus faibles dans les pays scandinaves, réputés pour leur tradition de politiques égalitaristes et de bien-être social. Bien que les taux de non recours aux soins dentaires soient faibles en général, il n en demeure pas moins que l accès aux soins est plus limité pour les personnes défavorisées ayant un niveau d études plus bas. Parmi les diverses barrières susceptibles de freiner la demande de soins dentaires, les raisons financières représentent une part importante. Plusieurs travaux ont montré que les personnes à revenus élevés étaient plus susceptibles d aller chez le dentiste dans les 12 derniers mois (OCDE 2011, DE LOOPER ET LAFORTUNE 2009, ). Par ailleurs, nos résultats ont montré une relation statistiquement significative entre la densité de dentistes et la probabilité de non recours aux soins dentaires, tandis que cela n a pas été observé par JUSOT ET AL (2009) à propos de l association entre les probabilités de recours aux généralistes et aux spécialistes et la densité médicale. L utilisation de l IDH dans l analyse des inégalités de non recours aux soins dentaires apporte une contribution à la littérature existante. En effet, cet indicateur macroéconomique permet, dans un modèle qui rassemble plusieurs pays, de capter les effets liés au niveau de développement socioéconomique des pays sur les inégalités de non recours aux soins dentaires. Ainsi, il apparaît que le risque de non recours aux soins dentaires serait plus élevé chez les personnes vivant dans les pays à IDH bas par rapport à celles vivant dans les pays à IDH élevé. Dans notre cas, il s agit de la plupart des pays de l Europe de l Est. Cette étude repose sur des données receueillies dans 24 pays européens ayant appliqué les mêmes outils de collecte d informations et la même méthodologie. Ce qui est susceptible d offrir une bonne comparabilité des résultats. Cependant, quelques biais peuvent subsister en fonction du mode d administration des questions. Les données relatives à la densité des dentistes peuvent être questionnées au regard de la variation des dates de leur collecte. Mais leur disponibilité permet de prendre en compte un des aspects caractérisant le système de santé de chacun des pays considérés. Conclusion Globalement, en contrôlant l âge, le sexe, le niveau de l offre de soins de dentistes et le statut matrimonial, le niveau d études paraît être un déterminant plus solide des inégalités de non recours aux soins dentaires que le niveau de revenu disponible, pour lequel nos résultats ne montrent pas de relations statistiquement significatives. Les barrières culturelles semblent donc jouées un rôle important dans le processus de non recours aux soins dentaires parmi les citoyens européens. Naturellement, d autres déterminants socioéconomiques individuels ainsi que diverses caractéristiques environnementales sont susceptibles d expliquer les différences observées. 7

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Tableau 1 : Taille des échantillons de l enquête SILC par genre et par pays en 2007 2007 Hommes Femmes Total taille échantillons Autriche 6 332 7 059 13 391 Belgique 5 972 6 350 12 322 Chypre 4 040 4 430 8 470 République tchèque 9 094 10 290 19 384 Danemark 5 709 5 901 11 610 Estonie 5 524 6 447 11 971 Espagne 13 643 15 013 28 656 Finlande 11 082 10 691 21 773 France 9 724 10 633 20 357 Grèce 5 932 6 414 12 346 Hongrie 8 357 10 133 18 490 Irlande 5 142 5 750 10 892 Islande 3 320 3 247 6 567 Italie 21 264 23 365 44 629 Lituanie 5 000 5 913 10 913 Luxembourg 3 942 3 971 7 913 Lettonie 3 924 5 346 9 270 Pays-Bas 9 626 9 997 19 623 Norvège 5 892 5 810 11 702 Pologne 16 507 18 381 34 888 Portugal 4 665 5282 9 947 Suède 7 069 7 135 14 204 Slovaquie (République) 5 859 6 744 12 573 Royaume 8 340 9 144 17 484 Uni Sources : EU-SILC 2007. 10

Table 2: Indice du Développement Humain (IDH) et ratio de dentistes par habitant dans 24 pays européens Pays IDH* Année Taux de dentistes Autriche 0.948 2003 5.0 Belgique 0.946 2002 8.0 Chypre 0.903 2002 9.0 Rép. Tchèque 0.891 2003 7.0 Danemark 0.949 2002 8.0 Estonie 0.860 2000 9.0 Espagne 0.949 2003 5.0 Finlande 0.952 2002 9.0 France 0.952 2004 7.0 Grèce 0.926 2001 12.0 Hongrie 0.874 2003 5.0 Irlande 0.959 2004 6.0 Islande 0.968 2000 10.0 Italie 0.941 2004 6.0 Lituanie 0.862 2003 7.0 Luxembourg 0.944 2003 8.0 Lettonie 0.855 2003 7.0 Pays-Bas 0.953 2003 5.0 Norvège 0.968 2003 9.0 Pologne 0.870 2003 3.0 Portugal 0.897 2003 6.0 Suède 0.956 2002 8.0 Rép. Slovaque 0.863 2003 5.0 Royaume Uni 0.946 1997 10.0 pour 10 000 habitants** (*) United Nations Development Programme\Human Development Report 2007/2008 (**) WHO\World Health Statistics 2009. 11

Tableau 3 : Non recours aux soins dentaires pour des raisons financières parmi les personnes ayant renoncé aux soins Pays Global Hommes Femmes Autriche 39.1 34.5 43.8 Belgique 47.7 38.9 54.9 Chypre 51.4 49.6 53.1 République tchèque 9.6 6.2 13.5 Danemark 57.7 59.9 55.1 Estonie 80.6 72.4 86.9 Espagne 45.7 40.7 50.9 Finlande 40.2 34.1 47.0 France 49.9 42.0 56.9 Grèce 72.4 72.9 72.0 Hongrie 42.4 34.7 49.9 Irlande 44.4 30.4 54.8 Islande 59.3 49.0 70.7 Italie 60.2 58.6 61.5 Lituanie 58.6 51.0 64.1 Luxembourg 21.7 10.5 35.8 Lettonie 68.3 59.7 75.1 Pays-Bas 12.8 7.4 18.4 Norvège 56.1 55.2 56.9 Pologne 49.8 40.7 58.3 Portugal 51.7 42.5 58.2 Suède 55.2 48.4 62.3 Slovaquie (République) 38.1 29.8 46.1 Royaume Uni 11.9 11.8 12.0 12

Tableau 4 : Prévalence de non recours aux soins dentaires et measures d inégalités sociales en fonction du niveau d études chez les hommes Prévalence de non recours aux soins dentaires (%) Mesures d inégalités sociales Niveau Niveau Niveau supérie primaire secondaire ur Diff ICR IIR (95% IC) Autriche 4.2 2.8 2.2 2.0-0.076 1.73 0.93--3.23 Belgique 3.7 2.1 1.2 2.5-0.249 4.27 2.08-8.73 Chypre 15.2 14.8 7.0 8.2-0.074 2.22 1.63-3.03 Rép. Tchèque 6.1 4.2 2.7 3.4-0.099 2.13 1.24-3.67 Danemark 12.2 4.7 3.6 8.6-0.271 6.78 4.00-11.48 Estonie 22.2 13.6 8.4 13.8-0.088 3.39 2.57-4.48 Espagne 8.2 5.2 4.7 3.5-0.135 2.63 2.01-3.44 Finlande 4.7 3.3 1.5 3.2-0.192 4.31 2.49-7.45 France 9.4 6.8 4.2 5.2-0.116 3.03 2.25-4.08 Grèce 8.9 4.4 4.2 4.7-0.183 3.57 2.37-5.38 Hongrie 14.5 11.0 7.4 7.1-0.073 2.21 1.71-2.86 Irlande 5.0 2.3 3.5 1.5-0.092 1.42 0.81-2.48 Islande 13.8 9.3 10.8 3.0-0.096 2.20 1.33-3.63 Italie 10.6 7.9 6.2 4.4-0.097 2.27 1.89-2.72 Lituanie 15.3 9.4 6.8 8.5-0.078 2.77 1.86-4.13 Luxembourg 4.1 3.5 2.3 1.8-0.103 2.67 1.42-5.02 Lettonie 32.4 20.3 14.3 18.1-0.107 3.42 2.66-4.40 Pays-Bas 8.9 10.8 9.9-1.0-0.067 0.85 0.60-1.20 Norvège 13.0 8.5 4.8 8.2-0.192 3.07 2.04-4.62 Pologne 13.4 12.0 11.0 2.4-0.039 1.21 1.00-1.46 Portugal 5.2 2.6 0.9 4.3-0.173 8.45 3.10-23.00 Suède 14.8 12.3 8.6 6.2-0.092 2.08 1.45-2.97 Rép. Slovaque 14.6 5.1 1.9 12.7-0.109 11.5 6.28-20.96 Royaume Uni 3.9 4.7 4.1-0.2-0.005 1.14 0.73-1.78 Source : Eurostat, EU-SILC 2007 13

Tableau 5 : Prévalence de non recours aux soins dentaires et measures d inégalités sociales en fonction du niveau d études chez les femmes Prévalence de non recours aux soins dentaires (%) Mesures d inégalités sociales Niveau Niveau Niveau primaire secondaire supérieur Diff ICR IIR (95% IC) Autriche 3.2 1.8 2.2 1.0-0.123 1.93 1.05-3.54 Belgique 4.0 2.1 1.6 2.4-0.204 4.70 2.36-9.37 Chypre 15.1 11.2 9.1 6.0-0.112 2.43 1.71-3.43 Rép. Tchèque 5.9 2.7 2.4 3.5-0.126 2.86 1.71-4.77 Danemark 8.7 5.3 2.7 6.0-0.251 3.59 2.01-6.40 Estonie 17.9 15.4 8.5 9.4-0.132 2.90 2.26-3.73 Espagne 7.2 4.5 9.1-1.9 +0.176 2.44 1.81-3.29 Finlande 2.0 2.9 1.9 0.1-0.115 1.66 0.86-3.19 France 10.3 5.4 4.6 5.7-0.084 3.09 2.25-4.24 Grèce 8.6 5.0 5.2 3.4-0.178 2.58 1.73-3.85 Hongrie 13.9 9.2 6.6 7.3-0.091 2.64 2.07-3.38 Irlande 4.4 3.4 5.6-1.2 +0.004 0.64 0.40-1.01 Islande 16.8 10.4 6.9 9.9-0.166 3.00 1.70-5.27 Italie 11.6 8.8 9.4 2.4-0.053 1.86 1.56-2.20 Lituanie 14.5 12.5 7.5 7.0-0.074 2.91 2.01-4.20 Luxembourg 2.7 3.1 1.7 1.0 +0.000 1.21 0.55-2.61 Lettonie 33.7 22.1 14.0 19.7-0.120 3.01 2.39-3.77 Pays-Bas 9.9 7.5 9.9 0.0 +0.050 0.75 0.51-1.10 Norvège 18.1 9.3 7.4 10.7-0.154 3.42 2.31-5.05 Pologne 17.7 12.7 11.0 6.7-0.009 1.62 1.35-1.94 Portugal 5.8 5.0 2.0 3.8-0.208 2.48 1.30-4.71 Suède 19.0 11.9 8.3 10.7-0.103 2.76 1.88-4.06 Rép. Slovaque 11.5 3.9 2.3 9.2-0.117 3.97 2.26-6.97 Royaume Uni 3.2 4.3 4.7-1.5 +0.006 0.69 0.44-1.07 Source : Eurostat, EU-SILC 2007 14

Tableau 6 : Déterminants socio-économiques de la probabilité de non recours aux soins dentaires parmi 24 pays européens Odds Ratio Intervalle de confiance Âge 0,997* 0,996 0,998 Sexe Hommes Réf. Femmes 0,969* 0,941 0,998 Niveau d études Primaires 1,534* 1,472 1,598 Secondaires 1,192* 1,146 1,240 Supérieures Réf. Situation matrimoniale Célibataire 0,857* 0,823-0,893 Marié Réf. Divorcé/séparé 1,610* 1,534 1,690 Veuf 1,031 0,974 1,092 Niveau de vie (revenu disponible en quartile) Q1 1,014 0,974 1,056 Q2 0,968 0,929 1,008 Q3 1,008 0,968 1,049 Q4 Réf. Couverture en dentistes 1,014* 1,007 1,022 Indice de Développement Humain (IDH) IDH groupe 1 (0,874 <= IDH) 1,875* 1,794 1,960 IDH groupe 2 (0,874<IDH<0,952) 0,957* 0,918 0,997 IDH groupe 3 (IDH>= 0,952) Réf. (*) Significatif au seuil d erreur de 5% 15

Tableau 7 : Classement des pays selon l indice de développement humain IDH IDH groupe 1 (0,874 <= IDH) IDH groupe 2 (0,874<IDH<0,952) IDH groupe 3 (IDH>= 0,952) Pays Estonie Hongrie Lituanie Lettonie Pologne Solvaquie Autriche Belgique Chypre République Tchèque Danemark Espagne Grèce Italie Luxembourg Portugal Royaume-Uni Finlande France Irlande Islande Pays-Bas Norvège Suède 16

En % 22,0 Graphique 1 : Prévalence du non recours aux soins dentaires par pays en fonction du sexe en 2007 21,5 21,1 20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 12,5 12,1 13,1 12,8 10,8 9,6 11,7 11,7 9,0 10,3 8,8 9,5 9,5 8,5 9,0 10,9 12,5 12,3 11,6 11,2 Hommes Femmes 8,0 6,0 4,0 2,0 2,8 2,4 2,3 2,5 4,3 3,2 7,3 6,3 6,8 6,2 3,3 2,7 6,36,4 6,4 7,1 3,8 4,9 3,4 2,5 4,6 5,8 Prévalence de l'ensemble des pays par sexe (hommes 8%, femmes 8%) 4,9 4,3 4,4 4,4 0,0 17

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