Historique du 42 e Régiment d'infanterie Imprimerie Schmitt Frères Belfort numérisation : P. Chagnoux

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HISTORIQUE SOMMAIRE du 42 e Régiment d'infanterie PENDANT LA GRANDE GUERRE Dornach, Proyard, Bouillancy Vic-sur-Aisne, Autrèches Vingré, Tracy-le-Val, Soissons Quennevières, La Champagne 1915 Verdun 1916, La Somme Combats sous Reims Verdun 1917, Flandres, Tardenois Soissonnais, Belgique 2 / 63

CITATIONS DU RÉGIMENT 4 Janvier 1915. Citation du Régiment à l'ordre des Armées (Ordre N 526D.). 8 Mars 1916. Citation du Régiment à l'ordre de la IV e Armée Champagne (Ordre N 477). «42 e R. I. Brillamment enlevé par son chef, le Lieutenant-Colonel PETIT, s'est porté avec un merveilleux entrain à l'attaque de la position allemande et l'a enlevée d'un seul élan. Poursuivant ensuite son offensive, au cours de laquelle il s'est emparé de 11 canons et de nombreux prisonniers, a pris pied dans la deuxième position ennemie et s'y est maintenu malgré de violentes contreattaques et des pertes très élevées. 1 er Mai 1917. Citation du Régiment à l'ordre de la V e Armée (Ordre N 173). «42 e R. I. Régiment de haute allure qui s'est toujours distingué, en Champagne, à Verdun, et sur la Somme. Dans la bataille du 15 avril, sous les ordres du Lieutenant-Colonel REBOUL, a marché sous un violent tir de barrage, sans se ralentir, dans un terrain particulièrement difficile. A manœuvré sous le feu et, insensibles aux pertes, atteint ses objectifs sur lesquels jour et nuit, il s'est cramponné. 4 Novembre 1918. Citation du Régiment à l'ordre de la X e Armée (Ordre N 6521). «42 e R. I. Régiment d'une allure superbe : a sous l'énergique commandement de son chef, le Lieutenant-Colonel REBOUL, pris une part brillante à la dernière offensive et fait preuve d'un élan, d'un entrain et d'une vigueur au-dessus de tout éloge. A arraché, morceau par morceau, à un adversaire résolu et tenace, un terrain que celui-ci avait l'ordre de tenir à tout prix. Après onze jours de combats et de pertes sévères, a repoussé une très forte contre-attaque, faisant à l'ennemi 419 prisonniers, dont 12 officiers. 18 Décembre 1918. Citation du Régiment à l'ordre de la VI e Armée (Ordre N 678). «42 e R. I. Le 14 octobre 1918, sous le commandement du Lieutenant-Colonel REBOUL, a attaqué de front les redoutables organisations ennemies à l'ouest de Roulers, s'en est emparé, a pénétré dans la ville et en a fait la conquête. A capturé plus de 100 prisonniers, pris 5 canons et un matériel considérable, désamorcé un grand nombre de mines prêtes à exploser et délivré une population de plus de 2000 habitants. 3 / 63

HISTORIQUE DU RÉGIMENT Créé en 1635 pendant la guerre de Trente Ans, le Régiment qui devint le 42 e Régiment d'infanterie, s'est illustré pendant les règnes de Louis XIV et de Louis XV sur tous les champs de bataille de l'europe, en Italie, en Turquie, en Allemagne, en Hollande, en Espagne, en Bohême. VICTOIRES INSCRITES AU DRAPEAU Sous la Première République, le 42 e combat en Corse, en Sardaigne et à l'armée du Var ; puis, sous le nom de 42 e demi-brigade, en Hollande, sur le Rhin et en Allemagne. Le 3 décembre 1800, il remporte sur les Autrichiens la glorieuse victoire de Hohenlinden, dont le nom est écrit en lettres d'or sur son drapeau. Sous le Premier Empire, le 42 e Régiment d'infanterie fait campagne en Italie et participe ensuite à la longue et terrible guerre d'espagne. Deux noms inscrits sur le drapeau, Girone et Tarragone, rappellent la brillante conduite du Régiment en Espagne. Plus tard, il prend une part brillante à l'expédition de Morée, en 1838, et revient en Orient en 1851, pour la guerre de Crimée et le siège de Sébastopol. Sébastopol, le 4 e nom de victoire qui figure sur le drapeau, est un témoignage du rôle glorieux joué par le Régiment à la prise de la ville, le 8 septembre 1855. Lorsque éclata la guerre de 1870, le 42 e était à Rome avec le 35 e. Ramenés en France, ils furent envoyés à Paris. Pendant le siège de Paris, le 42 e a toujours été donné en exemple aux troupes de nouvelle création. Dans toutes les tentatives de sortie, dans tous les combats, il est au premier rang. Il s'est particulièrement distingué aux combats de Champigny. Après la guerre, le 42 e vient tenir garnison à Belfort, à quelques pas de la frontière. L'héritage de gloire transmis au 42 e actuel n'est pas tombé entre des mains indignes. CAMPAGNE D'ALSACE Le 31 juillet 1914, ayant même que la mobilisation ait été décrétée, le 42 e sous les ordres du Colonel BONFAIT, quitte Belfort pour concourir à la couverture de la place. Dès le 4 août, il entre en contact avec l'ennemi ; une patrouille de cavalerie allemande est dispersée et mise en fuite par une fraction de la 3 e Compagnie. Le 6, le mouvement en avant commence, la frontière est franchie, le 7 et le 8, le Régiment, avec 4 / 63

toute la Division, fait son entrée dans Mulhouse. Le lendemain, il pousse jusqu'à l'ile Napoléon et à Rixheim. Le 9, à la nuit, une violente contre-attaque ennemie, partie de la forêt de la Hart, soutenue par une puissante artillerie, oblige les troupes françaises à abandonner le terrain qu'elles avaient brillamment conquis. Après quelques jours de repos, le 42 e reprend l'offensive. Le 19, il réussit, malgré une très vive résistance de l'ennemi, malgré les pertes sérieuses qui lui sont infligées, à occuper le village de Dornach, s'emparant d'une batterie de six pièces de 77, et capturant 200 prisonniers. Il entre pour la 2 e fois à Mulhouse. LA RETRAITE DU NORD Combat de Proyart. A la fin du mois d'août, le Régiment quitte l'alsace et est transporté, avec d'autres éléments du 7 e Corps, dans les environs d'amiens. Dès lors il coopère avec la VI e Armée, à la manœuvre ayant pour but de retarder la marche des Armées Allemandes qui avaient envahi la France par la frontière belge et de l'arrêter sur des positions choisies à l'avance par le Généralissime. Il se bat notamment le 29 août à Proyart. L'OFFENSIVE DE L'AISNE Combats de Bouillancy, de Vic-sur-Aisne, d'autrèches et de Vingré. L'ennemi est arrêté et contraint à la retraite. Le Régiment prend alors part à l'offensive qu'ont rendue possible les victoires de l'ourcq et de la Marne. Les 6 et 7 septembre, il se bat à Bouillancy où il subit de lourdes pertes et où le Colonel BONFAIT est blessé. Le 12, sous le commandement du Lieutenant-Colonel PETIT, il prend d'assaut le pont et le village de Vic-sur-Aisne et poursuit l'ennemi jusqu'à Saint-Cristophe et Sacy ; le 14, il occupe Autrèches ; le 20, il chasse les Allemands de Vingré, où il fait près de 200 prisonniers et délivre des éléments du 298 e qui y étaient cernés. 5 / 63

LA GUERRE DE TRANCHÉES Il livre encore, presque chaque jour, pendant plusieurs semaines et notamment le 12 novembre, de durs combats sur le plateau de Nouvron, prenant toujours l'offensive. Mais, malgré son acharnement, il échoue chaque fois devant les positions allemandes constituées par des tranchées invisibles, protégées par d'épais réseaux de fil de fer, et défendues par une nombreuse artillerie. AFFAIRE DE TRACY-LE-VAL A la fin de novembre, le Régiment est relevé et mis en réserve d'armée. Le 25 décembre, le 3 e bataillon du 42 e reçoit l'ordre d'attaquer les tranchées allemandes du bois Saint-Mard (près de Tracy-le-Val). Il se porte brillamment en avant et atteint la tranchée qui lui avait été assignée comme objectif. Mais une contre-attaque très violente arrête son élan et l'oblige à se replier en lui infligeant de lourdes pertes, les 9 e et 10 e Compagnies ont particulièrement souffert. Le Général de VILLARET, Commandant le 7 e Corps d'armée, s'exprimait en ces termes dans une lettre adressée le 30 décembre au Général CREPEY, Commandant la 14 e Division, au sujet du combat du bois Saint-Mard. «Au récit émouvant des actes de courage et de dévouement qui ont marqué ce dur combat, j'ai reconnu les solides qualités militaires du 42 e. Je vous prie de transmettre à ce beau régiment la nouvelle assurance de toute mon affection et de mon entière confiance. La vaillance que les 9 e et 10 e Compagnies ont montré au cours de ce combat meurtrier leur ont valu une citation à l'ordre du 35 e Corps d'armée, ainsi conçue : «Après une courte préparation par l'artillerie, sont sorties avec un magnifique ensemble de nos tranchées et se sont portées d'un seul bond jusqu'aux tranchées ennemies dont elles se sont emparées. Y ont tenu jusqu'à la dernière limite des forces humaines. AFFAIRE DE SOISSONS Du 12 au 18 janvier, le Régiment se bat au N.-E. de Soissons. Une offensive tentée sur Crouy dans la nuit du 12 au 13 ne réussit pas. Par contre une attaque allemande partie de Crouy et dirigée sur le château de Saint-Paul est repoussée. Le Régiment organise complètement les défenses du secteur. Il est relevé le 19 et va cantonner à Saint-Pierre-Aigle, Montgobert et Valsery. 6 / 63

Au cours de son séjour dans ces villages et à la suite d'une visite inopinée faite par M. le professeur LAVERAN, membre de l'institut et de M. le Médecin-Inspecteur Général VAILLARD, président du comité consultatif de santé, le Lieutenant-Colonel PETIT, Commandant le 42 e, les cadres et les hommes du Régiment ont été l'objet d'une citation à l'ordre des Armées, avec le motif suivant : «Le chef de corps a, par sa constante action personnelle, grâce au concours dévoué des cadres et à la bonne volonté de tous les hommes du Régiment, obtenu l'application des mesures les plus judicieuses assurant la bonne tenue et l'hygiène du cantonnement. Grâce à ces mesures, l'état sanitaire du Régiment a été maintenu excellent dans les circonstances et dans le milieu les moins favorables. De fin janvier à la fin mai, le Régiment occupe le secteur de Vingré. Il aménage complètement les positions, travaillant jour et nuit dans des conditions souvent périlleuses. Au cours de ce dernier séjour, la 4 e pièce de la C ie de mitrailleuses, qui s'était particulièrement distinguée, a été l'objet d'une citation à l'ordre du Régiment ainsi conçue : «Grâce à son habileté dans l'emploi d'un tir indirect de nuit, a gêné considérablement l'ennemi dont la nervosité s'est manifestée par un violent tir de représailles de grosse artillerie. Le 11 mars, le Général MAUNOURY, Commandant la VI e Armée et le Général de VILLARET, Commandant le 7 e Corps d'armée, ont été blessés à un créneau au cours d'une visite des tranchées de 1 re ligne du 42 e R. I. AFFAIRE DE QUENNEVIÈRES Le 6 juin, le Régiment prend part à une attaque victorieuse dirigée contre les positions allemandes dans la région de Quennevières. Du 6 au 15, il organise le secteur et repousse toutes les contreattaques ennemies. La 2 e Compagnie, mise le 14 juin à la disposition d'une Brigade voisine, violemment attaquée, a été citée à l'ordre de la VI e Armée pour avoir reconquis une portion de tranchée prise la veille par l'ennemi et résisté à une violente contre-attaque. Le 16, une nouvelle attaque de plus grande envergure a lieu dans la même région. A l'heure fixée, les troupes d'assaut constituées par les 2 e et 3 e Bataillons du 42 e sortent de la parallèle de départ, officiers en tête, et gagnent leurs objectifs, malgré le feu terrible qui les accueille et les brèches creusées dans leurs rangs. Malheureusement, à droite et à gauche, les attaques n'ont pas progressé. Le 42 e est accablé par des feux de flanc et se voit obligé de se replier sur la ligne de départ, laissant sur le terrain de nombreux cadavres. Le Général NIVELLE, commandant la 61 e Division, constatant l'endurance, le courage, l'esprit de sacrifice, la valeur guerrière au-dessus de tout éloge du 42 e, s'est déclaré fier d'avoir eu l'honneur de conduire au feu de si belles troupes et lui a adressé ses hautes félicitations, et l'expression de sa reconnaissance émue. Au mois d'août 1915, le VII e Corps d'armée est placé en réserve de Groupe d'armées. Le Général 7 / 63

DUBOIS, commandant la VI e Armée a alors adressé au Général commandant le VII e Corps, l'ordre Général suivant : «Le Général commandant la VI e Armée ne veut pas laisser partir le VII e Corps sans lui exprimer ses regrets. Appelé dès les premiers jours du mois d'août 1914 à quitter l'alsace pour entrer dans la composition de la VI e Armée, le VII e Corps a pris part à tous les combats livrés par la nouvelle Armée que le commandement avait constitué pour déborder le flanc ennemi. Pendant ces rudes journées qui ont abouti à la bataille de l'ourcq et qui ont décidé du sort de la France, le VII e Corps a toujours fait preuve des plus belles qualités militaires. Depuis et pendant la longue période d'hiver, les troupes du Corps d'armée ont montré qu'elles étaient aussi bonnes pour organiser une tranchée que pour marcher à l'attaque. Toujours elles ont su faire l'honneur aux Chefs qui les commandent ; partout elles emporteront le souvenir reconnaissant de la VI e Armée qui ne cessera jamais de les suivre dans leurs destinées nouvelles, et d'applaudir à leurs glorieux succès. OFFENSIVE DE CHAMPAGNE Au milieu du mois d'août, le Régiment est transporté en chemin de fer jusqu'à Saint-Hilaire-au- Temple (Marne) et travaille pendant un mois à l'organisation d'un secteur d'attaque, en vue de l'offensive générale projetée en Champagne. Le 25 septembre, à 9 h.15, le Régiment ayant reçu comme mission d'atteindre, dans un élan brutal et irrésistible, les hauteurs qui dominent les rives S. de la Py, sort sans hésitation de la tranchée de départ. Pendant toute la journée les vagues progressent malgré le feu meurtrier des mitrailleuses allemandes ; plusieurs canons et de nombreux prisonniers sont capturés. Le Régiment profite de la nuit pour se réorganiser. Le 26 au matin, il est lancé à l'assaut de la tranchée des Tantes ; ses tentatives se poursuivent jusqu'au 29 et, quand il est relevé dans la nuit du 29 au 30, il avait conquis la tranchée et l'occupait solidement ayant repoussé tous les retours offensifs de l'ennemi. Les pertes avaient été très lourdes. Le Régiment dût être formé à trois compagnies. Vingt-quatre officiers avaient été tués ; vingt-trois, dont le Lieutenant-Colonel PETIT, avaient été blessés. Une aussi brillante conduite n'est pas restée sans récompense. Le Général GOURAUD, commandant la IVe Armée, a cité le Régiment à l'ordre de la dite Armée : 42 e R. I. «Brillamment enlevé par son chef, le Lieutenant-Colonel PETIT, s'est porté avec un merveilleux entrain à l'attaque de la première position allemande et l'a enlevée d'un seul élan. Poursuivant ensuite son offensive, au cours de laquelle il s'est emparé de 11 canons et de nombreux prisonniers, a pris pied dans la deuxième position ennemie et s'y est maintenu malgré de violentes contre-attaques et des pertes très élevées. D'autre part la Compagnie de mitrailleuses du Régiment est citée à l'ordre de la Brigade, avec le motif suivant : «A montré au cours des combats du 25 au 29 septembre le plus bel exemple de cohésion, de 8 / 63

discipline et de sacrifice. A au cours de ces journées, repris deux de ses pièces à la baïonnette, causé des pertes sanglantes à l'ennemi, fait des prisonniers, ramené tout son matériel, dont deux pièces broyées par des obus allemands, et pris une mitrailleuse allemande. Après l'offensive de septembre, le Régiment commandé par le Lieutenant-Colonel ENGELHARD, est resté deux mois en Champagne pour défendre et organiser les positions conquises. Il prend ensuite quelques semaines d'un repos bien mérité. 1 re AFFAIRE DE VERDUN Mais de nouveaux combats le réclament bientôt. Les Allemands menacent Verdun. Le 42 e y est envoyé. Dès le 17 février, il occupe le secteur Dieppe, Bois des Hautes-Charrières, Ferme d'haraigne et résiste sans faiblir, sous un très violent bombardement jusqu'à ce que dans la nuit du 25 au 26 février, il ait reçu l'ordre de se replier sur les Hauts-de-Meuse. Il tient alors une ligne allant d'eix à Vaux en passant par Damloup et le bois Feuilla, ligne qu'il doit défendre jusqu'à la dernière extrémité. Il remplit entièrement sa nouvelle mission et quand il est relevé, le 3 mars, il passe à ses remplaçants un secteur inviolé. Au cours de cette période, la 11 e Compagnie a mérité la citation suivante à l'ordre de la Brigade : «Attaquée par un peloton allemand, a réussi, grâce aux habiles dispositions prises par son chef, à tuer ou blesser une quarantaine d'ennemis, et à faire 55 prisonniers sans perdre aucun homme. Dès le 18 mars, le 42 e reprend le contact avec l'ennemi. Il occupe devant Saint-Mihiel, face aux casernes de Chauvoncourt, le sous-secteur des Paroches. Pendant le séjour du Régiment devant Saint-Mihiel, le 18 mars, le Général DUBAIL a épinglé au drapeau la croix de guerre avec palme attribuée au 42 e en raison de la citation à l'ordre de l'armée qu'il avait obtenue lors de l'offensive de Champagne. 2 e AFFAIRE DE VERDUN Un mois plus tard, le Régiment sous le commandement du Commandant de LAVALETTE-COËT- LOSQUET quitte cette région pour se rendre encore une fois à Verdun où les Allemands se montrent de plus en plus menaçants. Il est chargé de défendre la Digue de l'étang de Vaux, et les retranchements R, situés à l'o. du fort de Vaux. Malgré un bombardement sans précédent qui lui cause des pertes sérieuses, malgré les souffrances de toutes sortes qui lui sont imposées, malgré la maladie qui cause dans ses rangs des vides nombreux, le 42 e ne se montre pas inférieur à sa tâche. 9 / 63

Jusqu'au 18 mai, date à laquelle il est relevé, il conserve sans céder un pouce de terrain le secteur qui lui avait été confié. Pendant les mois de juin et de juillet 1916, le Régiment s'est vu confier la défense d'un secteur dans les Vosges. Il s'est acquitté de sa mission avec sa vaillance habituelle. Un coup de main effectué le 6 juillet par un peloton de volontaires, sur les tranchées allemandes du Bois Noir, a montré que les qualités combatives du Régiment n'avaient pas diminué. OFFENSIVE DE LA SOMME A la fin du mois de juillet 1916, le Régiment est transporté dans la Somme pour y participer à l'offensive qui vient d'être déclenchée sur cette partie du front. Du 9 au 24 août, il occupe à l'est du Bois de Hem, des tranchées conquises depuis peu sur l'ennemi. Le 25, il attaque entre Cléry et Maurepas les positions allemandes du Bois des Riez puissamment organisées et il y subit de lourdes pertes. Le 14 septembre, il relève les troupes qui viennent de prendre Bouchavesnes, et, pendant plusieurs jours, il occupe ce secteur, l'organise et le met à l'abri de tout retour offensif de l'ennemi. Le Général de BAZELAIRE, commandant le VII e C. A. et le Général PHILIPPOT, commandant la 14 e D. I. ont dans des ordres élogieux, rendu un nouvel hommage aux qualités de bravoure et de ténacité montrées dans la Somme par le 42 e. Pendant les mois d'octobre, de novembre et de décembre, le Régiment tient les tranchées au Nord de Sainte-Menehould entre la Champagne et l'argonne. OFFENSIVE SOUS REIMS En février et en mars 1917, le 42 e occupe un secteur entre Berry-au-Bac et Loivre (La Neuville, le Godat). Il y exécute, sous de violents tirs d'artillerie, tous les travaux qu'exige la préparation d'une offensive. Le 16 avril, il attaque avec le 35 e à la hauteur de l'écluse de Gaudart, traverse d'un seul élan le canal de l'aisne et le marais de Loivre, franchit la voie ferrée de Reims à Laon et atteint le village de Bérimeucourt (?) qu'il occupe et où il résiste énergiquement. Mais les unités qui l'encadrent n'ayant pu progresser, il doit abandonner une partie du terrain conquis : il ne s'y résout qu'en luttant pied à pied et en occasionnant de fortes pertes à l'ennemi. Le 19, malgré les vides creusés dans ses rangs, il attaque à nouveau et se couvre encore de gloire. En récompense de la belle conduite du Régiment, le Général commandant la V e Armée, l'a cité, le 1 er mai 1917, à l'ordre de l'armée avec le motif suivant : 10 / 63

«Régiment de haute allure qui s'est toujours distingué, en Champagne, à Verdun, et sur la Somme. Dans la bataille du 16 avril, sous les ordres du Lieutenant-Colonel REBOUL, a marché sous un violent tir de barrage, sans se ralentir, dans un terrain particulièrement difficile. A manœuvré sous le feu et, insensibles aux pertes, atteint ses objectifs sur lesquels jours et nuits, il s'est cramponné. Le 42 e, ayant ainsi été l'objet de deux citations à l'ordre de l'armée pour sa brillante conduite devant l'ennemi, a obtenu le droit au port de la fourragère, la plus belle et la plus enviée des distinctions qui puisse être accordée à un Régiment Français. AFFAIRE DE VILLE-EN-TARDENOIS Des influences étrangères provoquent, au début de juin, un mouvement d'indiscipline parmi les éléments douteux du dépôt divisionnaire. La propagande et les manifestations des rebelles pour gagner le Régiment à leur cause, ne trouvent point d'écho au 42 e. Par contre elles déterminent un mouvement d'opposition qui étouffe en quelques heures la révolte naissante. A cette occasion, le Général de BAZELAIRE, commandant le VII e C. A. adresse ses félicitations au Régiment : «Hier, en une circonstance où la discipline devait tout primer, le 42 e s'est montré égal à lui-même. Le Régiment qui a veillé à la frontière pendant 45 ans a barré la route aux ferments malsains qui font le jeu de l'ennemi. Je l'en félicite et je compte sur lui pour tenir envers et contre tout et aider le pays à sortir d'un danger nouveau. D'autre part, le Général MICHELER, commandant la V e Armée, exprime sa satisfaction en ces termes : «Le 42 e, restant sourd aux influences extérieures, a su demeurer dans le devoir et garder intacts son patriotisme et son esprit de discipline. En agissant de la sorte, tous, officiers, sous-officiers et soldats, ont prouvé leur volonté de ne pas ternir le glorieux passé de leur régiment. Je tiens à remercier le 42 e et son chef du bel exemple donné. SÉJOUR EN CHAMPAGNE Le 42 e occupe et organise le sous-secteur de Courcy, récemment enlevé à l'ennemi par les Russes et sis au pied de la colline fortifiée de Brimont. (Mois de juin 1917). Au début de juillet, le 42 e quitte à regret la 14 e D. I. réduite à 3 régiments, et son frère d'armes de toujours, le brave 35 e Régiment d'infanterie, au côté duquel il s'était battu depuis le début de la campagne comme dans les guerres du passé. Il est rattaché à la 41 e D. I. et va occuper pendant près 11 / 63

de 2 mois un sous-secteur qu'il organise défensivement, entre la Butte de Tahure et celle du Mesnil, en faisant preuve d'une même ardeur en maniant les outils du pionnier, que les grenades et le fusil dans les grandes attaques. Un coup de main exécuté par le groupe d'élite du Régiment, une incursion ennemie repoussée, de fréquents torpillages des lignes et de quotidiennes menaces d'attaque par gaz tiennent perpétuellement en éveil l'esprit offensif et défensif de la troupe. Vers cette époque, le 36 e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais est affecté pour un mois au 42 e dont il forme le 4 e Bataillon. Au milieu de septembre, le Régiment quitte le secteur de la Dormoise et prend quelques semaines de repos dans la région de Chalons-sur-Marne, puis aux environs de Bar-le-Duc. 3 e AFFAIRE DE VERDUN Enlevé le 15 octobre en camions automobiles, le Régiment est transporté dans un secteur de la rive droite de la Meuse, au nord de la Côte du Poivre. Il est chargé de la défense des hauteurs de Mormont, régions récemment conquises, extrêmement agitées, pauvres en abris, envahies par l'eau et la boue. Il y subit le 23 octobre une attaque violente, menée par un bataillon ennemi qui veut s'emparer de l'important ouvrage du Buffle. Il réussit par une contre-attaque vigoureuse, menée dans l'aprèsmidi par le 2e Bataillon, à bousculer l'ennemi et à rétablir intégralement sa ligne un instant perdue. Du 30 octobre au 14 novembre, le 42 e tient la côte 344, et là encore il subit des pertes sérieuses à la suite de nombreuses intoxications et gelures. Entre temps il parvient au prix d'efforts toujours renouvelés, à organiser le secteur occupé, en vue d'une opération ultérieure. Il est ensuite relevé et mis au repos dans la Haute Marne. Une période d'instruction suivie, et un vigoureux entraînement progressif, le préparent aux fatigues à venir. A la fin de décembre, le 42 e passe de la II e Armée à la VIII e Armée. Transporté sur le front de Lorraine, il va occuper un secteur réputé tranquille, mais de vaste étendue, à l'ouest de la forêt de Paroy. Ces régions endormies depuis 1914 paraissent au début de 1918, s'éveiller à la vie des grandes offensives. De janvier à la fin avril, le 42 e défend alternativement les sous-secteurs de Valhey et de Bauzemont, repousse deux coups de main ennemis, l'un au nord de Bures, qui lui vaut les honneurs du communiqué, l'autre au sud d'arracourt ; il ramène à trois reprises des prisonniers dans nos lignes, et prête dans l'affaire de Réchicourt, le concours de ses mitrailleuses et de ses brancardiers. Ces derniers reçoivent les félicitations du Médecin Divisionnaire pour avoir : «accompli leur tâche avec un entrain, un courage, un dévouement et une discipline qui ont fait l'admiration de tous. 12 / 63

COMBATS DES FLANDRES Après une semaine de repos pris dans la région de Toul, le Régiment est embarqué pour les Flandres, et va occuper sans transition un secteur à l'est de Locre, face au Kemmel. Sa mission est de défendre la ligne des monts en gardant le col de Hyde Park, sis entre le Scherpenberg et le Mont-Rouge. Le secteur est à peine ébauché, l'artillerie adverse est puissante et l'ennemi fait un emploi intense de gaz toxiques dont l'effet est aggravé par le fièvre dite «des Flandres. Dans ces conditions extrêmement pénibles, le 3 e Bataillon du 42 e exécute le 20 mai une attaque au sud de la route Locre Brulooze, enlève tous ses objectifs et capture plus de 70 prisonniers. Il mérite pour cet exploit une citation à l'ordre de l'armée pour avoir : «Sous le vigoureux commandement de son chef, le Capitaine CATALA, a enlevé un bois disputé à plusieurs reprises avec acharnement et dont la possession était des plus importantes pour l'ennemi ; a gagné plus de 400 mètres en profondeur sur une largeur de 500 mètres, organisant immédiatement le terrain conquis avec une habileté remarquable, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et lui capturant plus de 70 prisonniers. Une brutale contre-attaque ennemie déclenchée le matin du 28, se brise à notre résistance opiniâtre au milieu du Bois de Brulooze, enlevé par nous huit jours plus tôt. Le Général de Division, fier de ses troupes à juste titre, joint ses félicitations à celle du Général de MITRY, commandant le D. A. N. et à celles du Général PLUMER, commandant la II e Armée Britannique : «Il savait à l'avance que le résultat serait atteint et que la division justifierait une fois de plus son surnom Division de Granit. A l'issue de cette opération, le Régiment stationne en réserve du D. A. N. dans la région de Dunkerque, puis aux environs de Cassel. Après dix jours passés dans le secteur plus tranquille de Saint-Jans-Cappel, il est relevé par des troupes britanniques, et brusquement, transporté le 11 juillet dans la région de Senlis. CONQUÊTE DU TARDENOIS Dans la nuit du 16 au 17 juillet, le 42 e est introduit dans le secteur de la 128 e D. I. à la lisière Est de la Forêt de Villers-Cotterets. Sans préparation, il fut jeté dans la grande mêlée qui devait se terminer par la retentissante victoire du Tardenois. Parti des tranchées de départ, à l'ouest de la Savière, et emporté d'un élan vigoureux qui ne s'arrête qu'à la Vesle, le 42 e par une série de brillantes opérations, réalise en profondeur, une avance de 30 kilomètres. S'emparant successivement du bois de Hautwison, de Villers-lePetit, du bois de Billy, du bois de Lud, de la Butte Chalmont, des villages de Confavreux et des Croûttes, des hauteurs dominant Givray et Trugny, il supporte quinze jours durant, avec sa vaillance éprouvée les dures 13 / 63

fatigues de la guerre de mouvement, inflige d'énormes pertes à l'ennemi, et réussit, rien que dans la première journée de combat, à capturer plus de 300 prisonniers, dont 8 officiers, 2 médecins, 22 sous-officiers, 4 pièces de 105, deux pièces de 77, plus de 100 mitrailleuses et un matériel considérable recueilli sur le terrain. A la suite de cette brillante offensive, le 1 er Bataillon du 42 e est cité à l'ordre de la X e Armée en ces termes : «Le 1 er Bataillon du 42 e, électrisé par son chef, le Commandant PRINCE, a réalisé les 18 et 19 juillet une avance de 6 kilomètres et atteint tous ses objectifs, malgré les difficultés présentées par un marais large et profond, par deux grands bois garnis de mitrailleuses, où l'ennemi s'est cramponné avec acharnement. A fait près de 200 prisonniers, capturé 5 canons (4 de 105 et 1 de 77) une centaine de mitrailleuses et mitraillettes et un butin considérable. Une fois de plus, le 42 e s'est montré à la hauteur de sa tâche. Le Général MANGIN, commandant la X e Armée, transmet ses félicitations pour la magnifique résultat obtenu par les troupes de la 41 e D. I. Ce sont elles qui ont «tenu le plus longtemps, qui ont gagné le plus de terrain avec le minimum de pertes et ont toujours été en tête du mouvement. Le Général FAYOLLE rend à son tour hommage aux combattants de la dernière offensive dont la victorieuse poussée a contraint l'ennemi à une retraite précipitée. CONQUÊTE DU SOISSONNAIS Après 12 jours de repos passés dans la région N.-O. de Lizy-sur-Ourcq, le 42 e est à nouveau jeté dans la mêlée au N.-E. de Soissons ; combattant sans répit et sans trêve du 26 août au 5 septembre, malgré la résistance acharnée de l'ennemi, il a réalisé une avance de plus de 5 kilomètres. Parti au premier assaut des régions du Mont de Pasly, il s'est emparé tour à tour du bois et du plateau de la Montagne, du mont de Cuffies, du bois du Ravin et des Carrières Souterraines. Il franchit les bois de la Redoute et de la Pieuvre, et le soir du 4, d'un ultime et victorieux assaut, a enlevé le village de Clamecy. Au cours de ces combats, il a capturé 155 prisonniers dont deux officiers, 2 pièces de 77, un m. w. lourd, 460 obus de 210 et 152 caisses de douilles, 5 mitrailleuses lourdes, 30 mitrailleuses légères, des centaines de caisses de grenades et de cartouches et une quantité énorme d'armes et de munitions de toutes natures, qui n'ont pu être dénombrées en raison de l'avance rapide du Régiment. 14 / 63

COMBATS SOUS LAFFAUX Dix jours plus tard, le Régiment fournit un nouvel effort sous Laffaux. Du 16 au 19 septembre inclus, jeté sans préparation dans la bataille et mis successivement à la disposition des 128 e et 127 e D. I., le 42 e combat sur le plateau âprement défendu que commandent le Chemin des Dames et le fort de la Malmaison. Par une succession ininterrompue d'attaques et de contre-attaques, il entame profondément les lignes de défense ennemies. Donnant l'assaut souvent 2 fois par jour, repoussant les retours offensifs de l'ennemi toujours menés par de très sérieux effectifs, il a réduit le système de tranchées puissamment fortifié du plateau de l'ange-gardien. Il s'est emparé de la solide place d'armes du bois et du ravin de la Colombe ; il a pris et nettoyé les Carrières Souterraines et avancé son front jusqu'au delà du chemin creux de la Râperie à la ferme Colombe. Au cours des luttes victorieuses qu'il a soutenues sur ce terrain, battu perpétuellement par les feux d'une artillerie formidable dans des régions dénudées et bouleversées, rappelant celles de Verdun ou bien de Locre, le 42 e a réussi à capturer en 4 jours de bataille, 419 prisonniers dont 12 officiers appartenant à 10 régiments différents, pour la plupart des troupes d'élite. A la suite de cette brillante opération, le 42 e a été cité à l'ordre de la X e Armée avec le motif suivant : «Régiment d'une allure superbe : a sous l'énergique commandement de son chef, le Lieutenant- Colonel REBOUL, pris une part brillante à la dernière offensive, a fait preuve d'un élan, d'un entrain, d'une vigueur au-dessus de tout éloge. A arraché, morceau par morceau, à un adversaire résolu et tenace, un terrain que celui-ci avait l'ordre de tenir à tout prix. Après onze jours de combats et de pertes sévères, a repoussé une très forte contre-attaque, faisant à l'ennemi 419 prisonniers, dont 12 officiers. 2 e OFFENSIVE DES FLANDRES Prise de Roulers. Le 22 septembre, le Régiment est enlevé par voie ferrée et transporté dans la région de Saint-Omer. Par une série d'étapes extrêmement pénibles, en raison du mauvais état des routes et des pluies continuelles, il se rapproche peu à peu de la région Est de Langemarck où il est engagé le matin du 14 octobre. C'est au 42 e qu'échoit la lourde mission d'attaquer de front la ville de Roulers. En quelques heures, le Régiment a brisé la résistance ennemie, enlevé d'assaut les blockhaus bétonnés et les mitrailleuses qui s'opposaient à son avance et pénétré dans la ville dont les carrefours minés sautent ; il s'est, avant la fin du jour, établi en lisière est de la localité, ayant capturé 5 canons et une centaine de prisonniers. Il a délivré plus de 2000 civils qui vivaient depuis 4 années sous la domination germanique. Cette nouvelle victoire vaut au Régiment une citation à l'ordre de la VI e Armée, conçue en ces termes : 15 / 63

42 e Régiment d'infanterie. «Le 14 octobre 1918, sous le commandement du Lieutenant-Colonel REBOUL, a attaqué de front les redoutables organisations ennemies à l'ouest de Roulers, s'en est emparé, a pénétré dans la ville et en a fait la conquête. A capturé plus de 100 prisonniers, pris 5 canons et un matériel considérable, désamorcé un grand nombre de mines prêtes à exploser et délivré une population de plus de 2000 habitants. Ayant obtenu 5 citations à l'ordre de l'armée dont 4 pour faits de guerre, le 42 e est autorisé par ordre N 14017, du 18 décembre 1918, à porter la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire. Du 18 au 29 octobre, le Régiment stationne à Beveren, à 3 kilomètres au N.-E. de Roulers. Le 31 octobre, il est engagé à nouveau dans la bataille de l'escaut. Parti des régions de Heirweg, à 10 kilomètres à l'est de Courtrai, il enlève en 12 heures de bataille les localités de Steenbrugge et de Kriusweg, atteint les abords du château d'anseghem et oblige l'ennemi à une retraite précipitée sur l'escaut. Le soir du 1 er novembre, harcelant les arrières-gardes allemandes, il arrive, après une avance de 12 kilomètres sur les bords du fleuve dont les derniers ponts ont sauté. Après avoir pendant deux jours encore, assuré la garde du fleuve entre Scheldekant et Klosterhock, le 42 e passe en réserve dans la région de Wortegem. Le 11 novembre 1918, au moment où il reprend la poursuite de l'ennemi qui abandonne la rive droite de l'escaut, la nouvelle officielle de l'armistice parvient au Régiment. Après un stationnement de dix jours, le 42 e entame par une série ininterrompue d'étapes, une marche triomphale à travers la Belgique. Il défile à travers Bruxelles, Liège et Verviers dans un décor d'apothéose. Il franchit la frontière allemande le 6 décembre et fait le matin du 7, son entrée dans Aix-la-Chapelle, où a lieu la présentation solennelle des drapeaux et étendards français au tombeau de Charlemagne. Rattaché à la IV e Armée d'occupation belge, le 42 e est désigné comme garnison du «Kreis de Grevenbroich. Il arrive et prend possession de ses nouveaux cantonnements, le 13 décembre 1918. Enfin, le 30 janvier 1919, il s'embarque pour Belfort, son ancienne garnison, où il fait, le 4 février une entrée sensationnelle. Le 12 mars, le 42 e qui se rappelle avec émotion les jours de guerre vécus auprès d'elle, et reste fier des combats menés loin d'elle, le glorieux 42 e, est rattaché à la glorieuse 14 e Division. La longue histoire du 42 e ne contient pas une défaillance. De tout temps il fut prêt à briser les attaques ennemies en attendant que l'heure fut venue pour lui de participer à la suprême offensive qui aboutit le 11 novembre à la «PAIX VICTORIEUSE. Titulaire de 5 citations à l'ordre de l'armée, décoré de la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire, il s'est acquis, par une longue série de hauts faits et d'exploits, une réputation de vaillance, de foi et de discipline qui le classe parmi les plus glorieux et les plus beaux régiments de FRANCE. 16 / 63

CITATIONS COLLECTIVES D'UNITÉS Janvier 1915. Citation des 9 e et 10 e C ie à l'ordre du 35 e C. A. Tracy-le-Val. Ordre N 44. «Après une courte préparation d'artillerie, sont sorties avec un magnifique ensemble de nos tranchées et se sont portées d'un seul bond jusqu'aux tranchées ennemies dont elles se sont emparées. Y ont tenu jusqu'à la dernière limite des forces humaines. 6 août 1915. Citation de la 4 e pièce de la C. M. I., à l'ordre du Régiment. Quennevières. Ordre N 116. «Grâce à son habileté dans l emploi d'un tir indirect de nuit, a gêné considérablement l'ennemi dont la nervosité s'est manifestée par un violent tir de représailles de grosse artillerie. 10 octobre 1915. Citation de la C. M. I., à l'ordre de la Brigade. Champagne. Ordre N 26. «A montré au cours des combats du 25 au 29 septembre le plus bel exemple de cohésion, de discipline et de sacrifice. A, au cours de ces journées, repris deux de ses pièces à la baïonnette, causé des pertes sanglantes à l'ennemi, fait des prisonniers, ramené tout son matériel, dont deux pièces broyées par des obus allemands, et pris une mitrailleuse allemande. 21 mars 1916. Citation de la 11 e C ie, à l'ordre de la Brigade. Verdun. Ordre N 39. «Attaquée par un peloton allemand, a réussi, grâce aux habiles dispositions prises par son chef, à tuer ou blesser une quarantaine d'ennemis, et à faire 55 prisonniers sans perdre aucun homme. 22 juin 1916. Citation de la 2 e C ie, à l'ordre de la VI e Armée. Quennevières. Ordre N 173. «Sous le commandement du lieutenant QUILLERY, mise dans la nuit du 14 au 15, à la disposition d'une brigade voisine violemment attaquée, a reconquis avec ses hommes une portion de tranchée reprise par l'ennemi et a résisté le 15 au matin, à une violente contre-attaque. 17 juin 1918. Citation du 3 e Bataillon, à l'ordre Général du D. A. N. Locre. Ordre N 30. «Sous le vigoureux commandement de son chef, le Capitaine CATALA, a enlevé un bois disputé à plusieurs reprises avec acharnement et dont la possession était des plus importantes pour l'ennemi ; a gagné plus de 400 mètres en profondeur, sur une largeur de 500 mètres, organisant immédiatement le terrain conquis avec une habileté remarquable, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et lui capturant plus de 70 prisonniers. 17 / 63

20 octobre 1918. Citation du 1 er Bataillon, à l'ordre de la X e Armée. Tardenois. Ordre N 342. «Le 1 er Bataillon du 42 e R. I.,électrisé par son chef, le Commandant PRINCE, a réalisé les 18 et 19 juillet une avance de 6 kilomètres et atteint tous ses objectifs, malgré les difficultés présentées par un marais large et profond, par deux grands bois garnis de mitrailleuses, où l'ennemi s'est cramponné avec acharnement. A fait près de 200 prisonniers, capturé 5 canons (4 de 105 et 1 de 77) une centaine de mitrailleuses et mitraillettes et un butin considérable. 14 novembre 1918. Citation de la 9 e C ie, à l'ordre du Régiment. Ordre N 517. «Sous la vigoureuse impulsion et l'énergique commandement de son chef, le Capitaine DEBIZE Maxime, a réussi, traversant un barrage très dense, à s'emparer, le 14 octobre, d'une ferme organisée et défendue par 3 mitrailleuses. Poursuivant son avance, a enlevé de haute lutte un blockhaus bétonné défendu par 5 mitrailleuses, capturant sa garnison : une compagnie entière (1 officier, 67 hommes) et permettant au bataillon de poursuivre sa marche en direction de Roulers. 14 novembre 1918. Citation de la Section des liaisons, à l'ordre du Régiment. Ordre N 517. «Personnel d'élite ; sous l'énergique commandement de son chef, le Lieutenant MERCK, a établi les liaisons du corps, dans les circonstances les plus variées et les plus difficiles ; éprouvé plusieurs fois par des pertes sérieuses, à Locre, sur la Vesle et dans le Soissonnais, n'en a pas moins continué à assurer le service avec le meilleur rendement. S'est à nouveau distingué pendant la période du 4 au 15 octobre par la promptitude et le bon fonctionnement de ses installations téléphoniques et radio. 18 / 63

QUELQUES ACTIONS D'ÉCLAT ACCOMPLIES PAR DES MILITAIRES DU 42 e R. I. CAMPAGNE D'ALSACE du 4 au 24 août 1914. ----o---- 1 Un petit poste commandé par le VAILLANT (9 e C ie ) arrête par son feu, bien ajusté et à bout portant, une dizaine de Chasseurs à Cheval Allemands qui cherchent à le bousculer. (7 août). 2 Le Lieutenant ROBERT, à l'attaque de Dornach, aperçoit, protégée par quelques fractions d'infanterie et à 200 mètres de lui, une batterie allemande qui se met en position. Il n'hésite pas. Entraînant ses hommes (7 e C ie ) et utilement secondé par le sous-lieutenant NABÈRES, il se lance en avant, tue en quelques instants les artilleurs et s'empare des six canons. (19 août). 3 Une partie de la 12 e C ie répond de face à la fusillade partant des maisons quand elle reçoit tout à coup, des coups de feu venant d'une lisière de vergers de Dornach, en arrière et à sa gauche. Le Lieutenant CARMELLINO avec la Section de réserve qu'il commande et quelques fractions du 44 e R. I., n'hésite pas. Il met baïonnette au canon et se jette sur la ligne de feu traîtresse. Une compagnie entière d'allemands avec ses officiers, désemparée par cet élan, et se voyant à son tour, prise entre deux feux se constitue prisonnière (200 hommes environ). (19 août). 4 le -Major CORNU se fait remarquer de tous par sa crâne façon d'entraîner ses hommes, sous un feu violent venant d'ennemis invisibles cachés dans les vergers et les maisons. 5 Le MONTENDON, de la 10 e C ie, blessé d'un éclat d'obus en coupant des fils de fer pour tracer un cheminement, puis d'une balle dans le bras, ne s'arrête qu'après avoir reçu une troisième blessure à l'abdomen. 6 Le PERRIGUEY de la 9 e C ie fait preuve d'une admirable bravoure, en escaladant une barrière derrière laquelle se dissimulent pour tirer, une dizaine d'allemands, en en tuant et blessant plusieurs, ne cessant le feu qu'après être blessé lui-même. (19 août). 19 / 63

OFFENSIVE DE L'AISNE du 6 septembre au 25 novembre 1914. ----o---- 1 Une demi-section de volontaires de la 9 e C ie commandée par le FUSIL s'élance après un court bombardement sur une tranchée allemande et s'en empare après avoir chassé une section de tireurs d'élite. (Attaque sur le plateau de Nouvron-Vingré le 27 octobre). AFFAIRE DE TRACY-LE-VAL du 25 décembre 1914. ----o---- 1 Complètement entourée d'ennemis, une escouade de la 10 e C ie, momentanément sous les ordres de l'adjudant LEYGNAC, se maintient toute la journée dans un poste d'écoute qu'elle vient de prendre. (25 décembre). 2 Le soldat PURCEY resté seul dans une tranchée allemande et cerné, refuse de se rendre, réussit à s'échapper et va combattre avec une unité voisine. 3 Le soldat LAFRANCE est remarqué de tous pour sa grande bravoure pendant la contre-attaque qu'exécutent les Allemands. Il ne cesse de jeter hors de la tranchée les grenades ennemies qui n'y ont pas encore éclaté. Il va ensuite chercher et ramène dans nos lignes un officier grièvement blessé chez les Allemands. AFFAIRE DE SOISSONS. du 12 janvier au 19 janvier 1915. ----o---- 1 Le Capitaine de la RIVIÈRE, commandant la 2 e C ie, est tué en s'élançant pour la seconde fois, à 20 / 63

la tête de ses hommes, vers un bois fortement occupé par l'ennemi. (13 janvier 1915). AFFAIRE DE QUENNEVIÈRES du 26 juin au 1 er août 1915. ----o---- 1 Le Chef de Bataillon GROSJEAN, commandant le 3 e Bataillon chargé d'attaquer de puissantes organisations Allemandes, donne le signal du départ en se portant seul en avant. Conserve une admirable attitude pendant tout le combat. 2 Cet officier étant blessé ainsi que tous ses subordonnés, le Capitaine DEMANDRE, malgré une atroce blessure exerce le commandement du Bataillon, et résiste à la poussée allemande jusqu'à la limite de ses forces. OFFENSIVE DE CHAMPAGNE du 29 août au 25 novembre 1915. ----o---- 1 Le Lieutenant RIBAUD, atteint par deux balles au cours d'un assaut d'une tranchée ennemie, tombe puis se relève pour entraîner à nouveau sa Compagnie. Ne s'est laissé évacuer que sur l'ordre formel de ses chefs. 2 L'adjudant HOYON, au cours d'une attaque des tranchées ennemies, met ses mitrailleuses en batterie sur un parapet élevé et, debout sous le feu le plus violent, tient victorieusement tête à 150 Allemands. 3 L'adjudant téléphoniste GRUX, s'étant au cours de l'attaque, aventuré dans un emplacement de batterie ennemie, en impose aux servants par son attitude énergique et fait le capitaine prisonnier. 21 / 63

VERDUN, 1 e AFFAIRE ----o---- 1 L'adjudant JACQUIER (11 e C ie ) prend volontairement le commandement d'une patrouille, chargée de prendre à revers une reconnaissance ennemie d'au moins cent hommes. Il se jette sur la reconnaissance, baïonnette haute, et entraînant ses hommes, avec une audace telle que le détachement ennemi tout entier se constitue prisonnier. (28 février 1916, devant Damloup). VERDUN, 2 me AFFAIRE et COUPS DE MAIN DU BOIS-NOIR ----o---- 1 Au cours d'un coup de main sur les tranchées ennemies du Bois Noir, le Sous-Lieutenant RAIGNIER, debout sur un parapet commande à ses hommes un feu à répétition sur des Allemands qui contre-attaquent et tombe mortellement frappé. 2 A la même affaire, l'adjudant BICHET, quoique blessé au ventre rallie son groupe et lui commande de tenir jusqu'à la mort. OFFENSIVE SOUS REIMS du 20 février au 22 avril 1917. ----o---- 1 Au cours de l'attaque du 16 avril, beaucoup de gradés sont tombés. La 4 e section de la 6 e C ie n'a plus de chef. Le MARTIN, bien que blessé, en prend le commandement. Il dompte ses souffrances jusqu'au 19, refusant de se laisser évacuer et, ce jour-là, de nouveau blessé et enseveli, ne se résout à quitter la première ligne que sur l'ordre formel de son Commandant de Compagnie. 2 Le LIBOZ (1 re C ie ), au cours de notre avance, aperçoit une mitrailleuse allemande en action. 22 / 63

Il manœuvre assez habilement pour l'approcher, et seul se précipite sur elle, en tue le tireur et s'en empare. 3 Le BLANCHET s'offre pour remplacer les nombreux agents de liaison tombés en accomplissant leur mission. Pendant 10 heures il assure leur périlleux service. Blessé d'une balle qui lui traverse le pied, il continue sa route ; une deuxième, puis une troisième balle l'abattent. 4 Le fourrier MONNE (7 e C ie ), volontaire pour une mission qu'un de ses camarades n'a pu terminer, reçoit une balle qui lui traverse le cou ; il n'en continue pas moins à transmettre les ordres à la fraction désignée et, revient malgré ses souffrances rendre compte à son Capitaine. 5 Le JACQUEMARD (17 e C ie ) est en observation quand il reçoit une blessure à la tête. Il n'en tient pas compte et ce n'est que plusieurs heures après qu'il arrive, à bout de souffle, auprès de son Commandant de Compagnie pour le prévenir d'un mouvement débordant de l'ennemi. 6 Le Maréchal des Logis BLANQUARD (1 er Bataillon) blessé d'une balle à la jambe refuse de se laisser évacuer et accomplit, comme si de rien n'était, son service de liaison. A la fin de la journée, apprenant que l'adjudant LOUSTENEAU est resté dans les lignes allemandes, il va le chercher et réussit à le rapporter dans nos tranchées. 7 Au cours du repli de Berméricourt, le VERGEZ isolé de tous, fait feu sans arrêt sur les boches qui s'avancent et ne quitte son emplacement qu'après «avoir vengé son Chef de Bataillon. 8 Le THEILLON, grièvement blessé au visage, refuse de se laisser évacuer, prend le commandement d'une section et continue le combat en première ligne. (19 avril). 9 Le mitrailleur BOURG (2 e C. M.), debout sur le plateau, attend la contre-attaque ennemie. Puis, servant lui-même une pièce, il épuise ses munitions sur l'ennemi. VERDUN, 3 me AFFAIRE du 15 octobre au 22 novembre 1917. ----o---- 1 Le Capitaine FROSSARD (6 e C ie ) est fait Chevalier de la Légion d'honneur avec le motif suivant : «Beau type d'officier d'une crânerie légendaire ; véritable entraîneur d'hommes. Au cours d'une contre-attaque le 23 octobre 1917, bien que blessé dès le début, a porté sa Compagnie dans un mouvement magnifique sur les tranchées allemandes et s'y est maintenu dans les conditions les plus 23 / 63

difficiles et sous le feu le plus violent. Historique du 42 e Régiment d'infanterie SÉJOUR EN LORRAINE du 29 décembre 1917 au 22 avril 1918. ----o---- Le Lieutenant THOMÉ (6 e C ie ) est cité à l'ordre de la VIII e Armée avec le motif suivant : «A préparé et conduit une embuscade dans les organisations allemandes, infligeant des pertes à l'ennemi, lui capturant 3 prisonniers et ramenant dans nos lignes, sans aucune perte, le détachement qu'il commandait. (14 avril) CONQUÊTE DU TARDENOIS du 16 juillet au 4 août 1918. ----o---- 1 Lors de l'attaque du Buisson de Hautwison, la Compagnie de droite est arrêtée par les feux de deux mitrailleuses dont on n'arrive pas à découvrir les emplacements. Sans faire part de ses intentions, le TURPIN (1 re C ie ) se glisse en rampant vers la gauche jusqu'à un petit tertre d'où il découvre les pièces en action. Il n'hésite pas une seconde, il assujettit sa baïonnette et s'élance, seul sur elles. Il n'a pas fait vingt pas qu'il tombe mortellement atteint. (18 juillet) 2 Au cours de notre avance, le Sous-Lieutenant CREVOISIER, en tête de son groupe, rencontre un Feldwebel d'artillerie, lui saute à la gorge et l'oblige à le conduire à sa batterie. Celui-ci le mène au logement de son capitaine, situé non loin des pièces où les artilleurs prévenus, ont saisi leurs carabines et commencent à tirer sur les nôtres, le vaillant officier accompagné du BOURGEOIS, force le Capitaine et le Feldwebel à marcher devant eux, dans la direction des pièces, obligeant l'ennemi à cesser son tir. Ils arrivent aux 4 pièces de 105 où 14 artilleurs se rendent. A ce moment, le feu des mitrailleuses voisines tue plusieurs de nos soldats. Le Sous- Lieutenant CREVOISIER impassible, fait monter ses prisonniers debout, les bras levés, sur les 24 / 63

canons conquis et cette manœuvre arrête aussitôt le tir des fantassins ennemis. (18 juillet). L'adjudant MARQUET (6 e C ie ) reçoit la médaille militaire avec le motif suivant : «Excellent sous-officier, véritable entraîneur d'hommes. Le 18 juillet a pris quatre mitrailleuses et a fait 25 prisonniers, dont 3 officiers. Resté seul après la perte des officiers de la Compagnie en a pris le commandement et a continué à progresser sur le but assigné, malgré les difficultés sans cesse croissantes, sous le feu de mitrailleuses ennemies. (4 citations antérieures). 3 Le Sous-Lieutenant LEGREAU est percé d'une balle en pleine poitrine alors qu'il cherche à réduire une mitrailleuse ennemie. Il crie à son ordonnance qui accourt et veut l'emporter : «Retourne à ton poste ; je ne suis plus bon à rien, les brancardiers me relèveront plus tard. (21 juillet). 4 Une section est placée en surveillance sur la lisière du Bois de Sud? Les obus tombent drus comme grêle. Le MOTTE qui commande cette section (11 e C ie ) est enterré à deux reprises par l'explosion des projectiles qui éclatent à ses côtés. Sérieusement contusionné, son commandant de Compagnie l'invite à se rendre au Poste de Secours ; mais ce brave qui en a vu d'autres, balayant de sa main le terre dont il est couvert, répond simplement : «l'ordre est de tenir jusqu'au bout. On tiendra. (22 juillet). Le Lieutenant PURCEY, qui, venu simple soldat au 42 e, a gagné successivement ses grades, a obtenu la citation posthume suivante : «Officier d'élite, véritable entraîneur d'hommes. S'est dépensé sans compter au cours des combats de juillet 1918. S'est emparé de 4 mitrailleuses. Les 22 et 23 juillet, a effectué des reconnaissances audacieuses en avant de nos lignes, en vue de déterminer l'emplacement exact des postions ennemies, et établir la liaison avec les unités voisines. Glorieusement tombé le 28 juillet 1918 alors qu'il entraînait ses hommes à l'assaut. 5 Le Soldat CHAILLARD (3 e Bataillon) est enterré par l'éclatement d'un projectile de gros calibre. Il se dégage après 20 minutes d'efforts et remplit ensuite sa mission ; blessé le lendemain à la jambe droite, il continue malgré sa douleur à assurer toutes les liaisons du Bataillon à sa Compagnie. (29 juillet). CONQUÊTE DU SOISSONNAIS du 25 août au 5 septembre 1918. ----o---- 1 Le Sous-Lieutenant BABET (9 e C ie ) est décoré sur le champ de bataille pour avoir, avec une 25 / 63