La photosynthèse. Énergie Pouvoir réducteur

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Transcription:

La photosynthèse Document 1 : présentation sommaire de la photosynthèse. La photosynthèse consomme du CO 2 et de l eau et libère du dioxygène parallèlement à la création de matière organique. En utilisant un marquage de l eau par du 18 O (eau lourde) on peut mettre en évidence l origine du dioxygène formé : ce dernier provient des molécules d eau et non pas du CO 2. La photosynthèse se fait en plusieurs étapes dont les deux principales sont l obtention d énergie et de pouvoir réducteur puis l assimilation du carbone minéral en carbone organique. 2H 2 O (CH 2 O) (carbone réduit) réactions photochimiques Énergie Pouvoir réducteur Assimilation de CO 2 O 2 CO 2 (carbone oxydé) Document 2 : les photosystèmes. Au niveau du chloroplaste se trouvent de nombreux pigments dont notamment les chlorophylles qui donnent à la plupart des feuilles leur couleur verte mais certaines feuilles sont plus riches que d autres en pigments rouges ou jaunes (pigments accessoires dont font partie les xanthophylles, anthocyanes, carotènes mais aussi la chlorophylle «b») ce qui donne toute une variété de coloris. En revanche toutes les feuilles possèdent de la chlorophylle «a» qui est le pigment indispensable au fonctionnement de la photosynthèse (pigment primaire). L ensemble de ces pigments est regroupé au niveau des thylakoïdes du chloroplaste, dans des ensembles appelés photosystèmes. Ces derniers sont également constitués de protéines. Les très nombreux photosystèmes sont enchâssés dans la membrane du thylakoïde et sont visibles au microscope électronique à balayage par cryodécapage (ou cryofracture). C est une technique nécessitant un froid intense qui congèle les membranes ; suite à cette congélation, un léger impact fait se fracturer la membrane aux endroits de moindre résistance, à savoir au niveau des zones hydrophobes de la bicouche lipidique, entre chaque couche de phospholipides de la membrane. Les protéines et complexes protéiques situés à l intérieur de la membrane deviennent ainsi accessibles à l observation (photographie ci-contre).

Il existe deux types de photosystèmes : le photosystème II qui absorbe les longueurs d ondes inférieures à 680 nm et le photosystème I qui absorbe les longueurs d ondes inférieures à 700 nm. Chaque photosystème est composé d une antenne collectrice constituée de pigments accessoires et pigments primaires et d un centre réactionnel constitué de molécules de chlorophylle «a» uniquement (pigment primaire). Les pigments sont capables d absorber une quantité d énergie qui leur est propre et qui est fonction de la longueur d onde ; seuls certains atomes de la molécule de pigment sont capables d absorber un photon : E = hν = hc/ h est la constante de Planck (h= 6,62.10 34 J.s) ν = fréquence de la radiation lumineuse (Hz) c = célérité = vitesse de la lumière (3.10 8 m/s) = longueur d onde de la lumière (m) L énergie transférée est inversement proportionnelle à la longueur d onde : le violet est plus riche en énergie que le rouge. État fondamental état excité L électron, sous l influence du photon, gagne de l énergie et passe sur une orbitale plus externe. Cet état est très instable ; l électron a emmagasiné une énergie potentielle et a tendance à revenir sur l orbitale d origine en libérant cette énergie sous différentes formes (lumière, chaleur, énergie chimique). Au niveau du centre réactionnel, deux molécules de chlorophylle «a» sont présentes : l une sert à récupérer l énergie d excitation issue de l antenne collectrice et l autre est la molécule piège douée de conversion externe ; elle devient réductrice et va permettre d engendrer une suite de réactions d oxydoréduction. Document 3 : la phase photochimique de la photosynthèse. C est au niveau des thylakoïdes que se fait la «première» étape de la photosynthèse, étape qui nécessite l intervention de la lumière, d où le terme «photochimique». Elle consiste en une suite de réactions d oxydoréduction. Il faut savoir qu une oxydation est une perte d électrons et une réduction un gain d électrons. Ainsi l eau (H 2O) est à l état réduit là où le dioxygène (O 2) est à l état oxydé, tout comme le carbone de la matière organique est à l état réduit (pour simplifier on peut le noter C(H 2O) n avec par exemple pour le glucose n=6 : C 6H 12O 6 mais le méthane CH 4 et autres composants carbonés de la chimie organique sont aussi à l état réduit) et le carbone minéral à l état oxydé (CaCO 3, CO 2, H 2CO 3, HCO 3 -, CO 3 2- ). La matière organique carbonée est donc une source de combustible car la combustion n est rien d autre qu une oxydation de matière réduite qui libère de l énergie sous forme de chaleur et de lumière en présence d un oxydant comme le dioxygène là où la matière carbonée minérale ne brûle pas. Cette énergie libérée par l oxydation provient de celle qui a été nécessaire à la formation de la matière organique ; dans le cas qui nous intéresse, il s agit de l énergie lumineuse en provenance du Soleil. Lors de ces réactions d oxydoréduction, le donneur initial d électrons (et de protons) est l eau, qui subit une photo-oxydation, au niveau du photosystème II, ce qui libère du dioxygène (cette réaction d oxydoréduction

n est possible qu en présence d un apport d énergie, ici, l énergie lumineuse, tout comme d ailleurs la réaction qui a lieu au niveau du photosystème I mais qui ne fait pas intervenir de molécule d eau). Lors des réactions de la phase photochimique, il y a formation d un «transporteur de protons et d électrons» à fort pouvoir réducteur (nommé RH 2 pour simplifier) et d ATP. L ATP se forme grâce à une enzyme particulière appelée ATP-synthase qui utilise un flux de protons issu du gradient (déséquilibre de concentration) de protons qui s est créé suite aux transferts successifs pendant la phase photochimique entre les donneurs et accepteurs d électrons. Ce flux de protons génère une énergie cinétique convertie en énergie chimique (sous forme d ATP) par les sous-unités de l ATP-synthase situées du côté du stroma du thylakoïde (photographie cicontre ; l ultracryotomie est une autre technique utilisant la congélation des structures afin de pouvoir réaliser des coupes d une extrême finesse dans des matériaux fragiles). Stroma H + PSII H + PSI R RH 2 ADP ATP 2H 2O O 2 + 4H + H + gradient H + H + Espace intra-thylakoïde (lumen) Ces molécules (ATP et RH 2) seront utilisées dans un deuxième temps lors des réactions de la phase non photochimique pour permettre l assimilation du carbone minéral (oxydé) en carbone organique (réduit).

Document 4 : la phase non photochimique de la photosynthèse (ou phase chimique). L assimilation du carbone se fait au cours d un cycle complexe appelé cycle de Calvin. Il a été mis en évidence grâce à l étude des composés formés pendant cette phase, notamment à l aide de chromatographies bidimensionnelles sur deux solvants différents : L APG (acide phosphoglycérique ou phosphoglycérate) et le RubP (Ribulose 1,5 bis-phosphate noté ici C5P2) sont des produits qui semblent occuper une place importante dans cette phase : en effet, l APG est le premier produit formé et le ribulose semble être régénéré après formation des premiers sucres. On peut étudier leurs concentrations respectives afin de déterminer la place occupée par ces deux composés :

Document 5 : le cycle de Calvin et Benson. * RubisCO = Ribulose 1,5 bis-phosphate Carboxylase Oxygénase * RuBP = Ribulose 1,5 Bis-Phosphate * APG = phosphoglycérate Le cycle de Calvin nécessite l intervention d une enzyme : la RubisCO (Ribulose 1,5 bis-phosphate Carboxylase Oxygénase). Celle-ci fonctionne en carboxylase en absence de dioxygène, or la phase chimique de la photosynthèse se fait dans le stroma du chloroplaste alors que la photo-oxydation de l eau donnant du dioxygène se fait au niveau du thylakoïde. De plus la pression partielle en dioxygène de l air est de 21 % ce qui n est pas excessif et limite le mécanisme de photorespiration. La RubisCO fonctionne alors naturellement en carboxylase et non en oxygénase. L APG qu elle forme à partir du CO 2 peut ainsi être réduit en oses (glucides) et plus précisément en trioses-phosphate. À chaque tour de cycle, une molécule de triose-phosphate (molécule en C3) est formée. Par conséquent, pour fabriquer l équivalent d une molécule de glucose, il est nécessaire de faire deux tours de cycle.