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Transcription:

REPUBLIQUE DU BENIN MINISTERE DE L AGRICULTURE, DE L ELEVAGE ET DE LA PECHE Unité de Gestion des Programmes PUASA-PDAVV Office National de Soutien des revenus agricoles RAPPORT D ETUDE DU PRIX PLANCHER DU MAÏS AU TITRE DE LA CAMPAGNE 2010-2011 REALISE PAR L ONS DECEMBRE 2010 i

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole COBEMAG : Coopérative Béninoise de Matériels Agricoles CVA DPQC FOB INRAB MAEP MEPN MIC ONS PADMOC PADRO PAGER PDAVV PROMIC PUASA PPMA RGPH 3 : Chaîne de Valeurs Ajoutées : Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement des produits agricoles : Free On Board : Institut National de la Recherche Agronomique du Bénin : Ministère de l Agriculture, de l Elevage et de la Pêche : Ministère de l Environnement et de la Protection de la Nature : Ministère de l Industrie et du Commerce : Office National de Soutien des revenus agricoles : Projet d'appui au développement rural du Mono et du Couffo : Projet d'appui au développement rural de l'ouémé : Projet d Activités Génératrices de Revenus : Projet de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées : Projet Microfinance et Commercialisation : Programme d Urgence d Appui à la Sécurité Alimentaire : Programme de Promotion de la Mécanisation Agricole : Recensement Général de la Population et de l Habitat, troisième phase SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole i

LISTE DES FIGURES Figure 1: Carte des zones agro-écologiques du Bénin... 10 Figure 2 : Evolution de la production du maïs de 1970 à 2010... 15 Figure 3: Evolution du rendement du maïs de 1970 à 2010... 16 Figure 4: Répartition spatiale de la production cumulée de maïs au Bénin de 1970-1999... 17 Figure 5: Répartition spatiale de la production cumulée de maïs au Bénin de 2000-2009... 17 Figure 6: Flux national de commercialisation du maïs grain... 18 Figure 7: Fluctuations mensuelles du prix de maïs en 2010... 19 Figure 8: Evolution des prix du maïs de 1990 à 2010... 20 Figure 9: Quantité (T) cumulée exportée de maïs par le cordon douanier au Bénin de... 21 Figure 10: Création de la Valeur Ajoutée le long d une CVA... 27 Figure 11: Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché local... 27 Figure 12: Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sous-régional... 28 ii

LISTE DES TABLEAUX Page Tableau 1: Calendrier de l organisation des activités pour la production... 7 Tableau 2: Systèmes de production à base maïs...11 Tableau 3: Quantité exportée de maïs par le cordon douanier et sa valeur en FCFA au cours des dix dernières années au Bénin...20 Tableau 4: Quantité importée de maïs par le cordon douanier et sa valeur en FCFA au cours...21 Tableau 5: Evolution du bilan vivrier du maïs sur les cinq dernières...30 Tableau 6: Présentation de l'échantillon...36 Tableau 7: Rendement par région selon le type de culture et le niveau de mécanisation...37 Tableau 8: Rendement par région selon le type de semence et l'appui du PUASA-PDAVV.37 Tableau 9: Temps des travaux culturaux par hectare (H.J/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...38 Tableau 10: Coût des opérations par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et de mécanisation...38 Tableau 11: Amortissement du matériel par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et de mécanisation...39 Tableau 12: Consommation d'engrais et semence par hectare (Kg/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...39 Tableau 13: Coûts des engrais et des semences par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...40 Tableau 14: Coût des herbicides par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...40 Tableau 15: Coût des produits de conservation par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...41 Tableau 16: Coût total de production par hectare (FCFA/ha) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...41 Tableau 17: Coût total de production par kilogramme (FCFA/kg) selon le type de semence et le niveau de mécanisation...42 Tableau 18: Simulations...42 iii

SOMMAIRE INTRODUCTION...1 I RAPPEL SOMMAIRE DES TERMES DE REFERENCE DE L ETUDE... 3 1.1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L ETUDE... 3 1.2- OBJECTIF GENERAL DE L ETUDE... 4 1.3- OBJECTIFS SPECIFIQUES... 4 1.4- RESULTATS ATTENDUS... 4 II QUELQUES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA FILIERE MAÏS... 6 2.1. HISTORIQUE DE LA FILIERE MAÏS... 6 2.2. CARACTERISTIQUES DES ZONES AGRO ECOLOGIQUES... 7 2.3. TECHNIQUES DE PRODUCTION... 11 2.4. SYSTEMES DE CULTURE ET ZONES DE PRODUCTION... 11 2.5. DIAGNOSTIC... 13 III- DIFFERENTS MAILLONS DE LA FILIERE ET ENVIRONNEMENT INSTITUTIONEL... 15 3.1. PRODUCTION ET STOCKAGE... 15 3.2. COMMERCIALISATION PRIMAIRE... 17 3.3. EXPORTATION... 20 3.4. TRANSFORMATIONS... 22 3.5. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL... 24 IV- CHAINES DE VALEURS AJOUTEES ET IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIERE... 26 4.1. DESCRIPTION ET CARTOGRAPHIE DES CINQ (05) CVA... 26 4.2. IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIERE... 29 V- ORIENTATIONS ET PREALABLES REQUIS POUR UN BON FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE SOUTIEN INTERNE POUR LA FILIERE... 30 5.1 PRINCIPE DU MECANISME DE STABILISATION... 30 5.2 AMELIORER LES REGLES DE BONNE GESTION DE LA FILIERE... 31 5.3 ASSEOIR UNE BONNE GOUVERNANCE DE LA FILIERE... 31 5.4 PARFAIRE ET RATIONALISER L ORGANISATION DE LA FILIERE... 32 VI- DETERMINATION DU PRIX PLANCHER D ACHAT DU MAIS... 34 6.1. DEFINITION... 34 6.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE... 34 6.3. FORMULE DE DETERMINATION... 35 6.4. EXPLOITATION DES DONNEES ISSUES DE L ENQUETE... 36 6.5. CALCUL DU PRIX PLANCHER EN FONCTION DES DONNEES ISSUES DE L ENQUETE... 42 6.6. CALCUL DU PRIX FOB DU MAIS... 43 CONCLUSION... 45 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES... 46 ANNEXES... 47 i

RESUME L étude prix plancher maïs réalisée au titre de cette campagne 2010-2011 s est basée sur une enquête agricole. Cette enquête a touché environ 1500 producteurs de maïs répartis entre 150 villages sur toute l étendue du territoire national à raison de 10 exploitants tirés au hasard par village. L effectif par région tient bien sûr compte du poids des diverses régions et communes dans la production nationale du maïs. Les échantillons d exploitants sont déterminés par Département puis par Commune au prorata de la moyenne de production sur les dix dernières années. Les paramètres nécessaires à la modélisation du prix plancher, que l enquête a permis d obtenir, sont les valeurs moyennes suivantes : coût de la main d œuvre consacrée aux diverses opérations culturales, amortissement du matériel consacré par hectare aux diverses opérations culturales; consommation moyenne des divers intrants : engrais, semence, herbicide, produits de conservation et, rendement moyen national par hectare. Nous avons, en fonction des hypothèses de marge à concéder au producteur de maïs et sur la base de l exploitation des paramètres évoqués ci-dessus, les prix plancher suivants: avec une hypothèse de marge bénéficiaire nulle, le prix plancher équivaut au coût de production qui est de 113 francs pour le kilogramme de maïs, avec une hypothèse de 5% comme marge bénéficiaire, le prix plancher sera de 119 francs par kilogramme, avec une hypothèse de 10% comme marge bénéficiaire, le prix plancher sera de 125 francs par kilogramme, avec une hypothèse de 15% comme marge bénéficiaire, le prix plancher sera de 130 francs par kilogramme. ii

Ces prix, qui sont dans la réalité des prix bord-champ, paraissent raisonnables car en leur ajoutant les frais d approche et la marge des collecteurs-marchands, ils pourront se rapprocher des prix pratiqués sur nos marchés. Avec les marges bénéficiaires aux producteurs de 5% et de 10%, les niveaux de prix de 119 F/Kg et 125 F/Kg permettent de rentabiliser la production de maïs. iii

INTRODUCTION La crise alimentaire et financière qui a frappé le monde entier notamment les pays africains en 2008 et qui a compromis la sécurité alimentaire au Bénin a amené les autorités des divers pays frappés par la crise à mettre en place des mesures correctives. En effet, au lendemain de la crise, le Gouvernement béninois a pris un certain nombre de mesures. Au plan agricole, un certain nombre de programmes ont été conçus et mis en œuvre. On peut citer notamment le Programme d Urgence d Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA), le Projet de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées (PDAVV) et le Projet de Promotion de la Mécanisation Agricole (PPMA). Ces programmes ont contribué à impulser à la filière maïs, l essor actuellement perceptible. Habituellement cultivé au sud et au centre (départements de l Ouémé/Plateau, Mono/Couffo, Atlantique/Littoral et Zou/Collines), la production de maïs s est étendue aux zones de production du coton dans les régions septentrionales. Le volume de la production a franchi la barre des 800 000 tonnes en 2004 (statistiques agricoles MAEP) et celle de 1 million de tonnes en 2009 C est la seule céréale pour laquelle, le Bénin dégage des excédents exportables vers les pays voisins, le Niger en l occurrence. Si un tel essor se maintient, cette filière pourrait devenir une filière d exportation tout en maintenant sa place dans la consommation intérieure et dans nos habitudes alimentaires. Dans cette perspective, l Office National de Soutien des Revenus Agricoles (ONS) par souci d anticipation sur le processus de stabilisation et de soutien interne de prix aux producteurs de cette filière, entreprend à la demande du PUASA /PDAVV, l étude pour la détermination du prix plancher d achat aux producteurs du maïs. Compte tenu de l importance que présente cette céréale aussi bien pour la sécurité alimentaire que pour l économie nationale, le Gouvernement béninois lui a accordé une place capitale dans son document de réduction de la pauvreté (SCRP, 2007). Ainsi, dans ce document le Gouvernement s est clairement fixé comme objectif (pour l horizon 2011) d accroître la production de maïs (pour passer de 841 000 tonnes en 2005 à 1 100 000 tonnes, de manière à atteindre un solde vivrier d au moins 250 000 tonnes). Le maïs est également retenu comme filière prioritaire à promouvoir dans le plan stratégique de relance de secteur agricole (PSRSA, 2009) où il est envisagé à l horizon 2015, que le Bénin produise en moyenne 1.900.000 1

tonnes de maïs par an, et participe durablement aux échanges commerciaux de céréales dans les pays de la sous région et d ailleurs. A terme, et si les efforts actuels étaient maintenus, la filière maïs pourrait devenir la troisième économiquement porteuse à côté du coton et de l anacarde. A cet effet, cette culture a besoin d une meilleure attention de la part des acteurs qui l animent. Il reste à réorganiser et structurer la filière en veillant à la régularité et à la pérennité de l approvisionnement en intrants, de la commercialisation primaire et de l écoulement croissant vers les marchés extérieurs des surplus de production après la garantie de la sécurité alimentaire. Dans la mesure où un système de prix plancher ne peut être efficace que dans une filière organisée et structurée, l ONS dans l exercice de sa mission de soutien des revenus agricoles, en menant l étude de détermination du prix plancher/coût de production du maïs au Bénin y associe la proposition des mesures préalables ou d accompagnement nécessaires à sa mise en œuvre. 2

I RAPPEL SOMMAIRE DES TERMES DE REFERENCE DE L ETUDE 1.1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L ETUDE Le maïs est à ce jour la céréale la plus consommée au Bénin, loin devant le riz et le sorgho. Son importance pour la sécurité alimentaire n est donc plus à démontrer. De ce fait, il fait partie des 13 filières retenues par le PSRSA à promouvoir pour assurer la sécurité alimentaire et la croissance économique. En dépit des conditions favorables dont jouit cette culture, force est de constater que la production de maïs connaît une évolution en dents de scie qui fait fluctuer le solde vivrier de ce produit dans des proportions parfois inquiétantes. A cela, faudrait-il ajouter d importantes pertes post-récoltes (oscillant entre 30 et 40%) et une mauvaise organisation des acteurs. A la suite de la crise alimentaire de 2008 qui s est traduite par une flambée généralisée des prix des produits alimentaires, les cultures vivrières ont connu un regain d intérêt de la part des pouvoirs publics. Les actions initiées ont permis à certaines cultures vivrières comme le maïs de renouer avec une croissance régulière de leur production. Ainsi, au cours de la campagne agricole 2009-2010, cette culture représente 41,7% du total des emblavures avec une production qui s est accrue de 23,2% par rapport à son niveau de la campagne précédente. Toutefois, le maïs se cultive toujours dans un contexte de dégradation constante des terres, caractérisé par la persistance des méthodes traditionnelles et une méconnaissance d organisation d équipements améliorés de transformation couplée avec le faible niveau des acteurs. Cette situation se traduit par une faible valorisation du potentiel économique de cette filière face à des demandes non satisfaites pour l aviculture, la brasserie, la fabrication des farines infantiles, et provenant des pays limitrophes (Niger, Nigéria ). fabrication des farines infantiles, et provenant des pays limitrophes (Niger, Nigéria ). Dans le cadre de la promotion des filières agricoles, le MAEP a adopté depuis 2007 l approche valuelinks (Chaîne de valeurs ajoutées). Il s agit d une démarche d analyse orientée sur les marchés, qui part de la demande des produits prometteurs offrant des potentiels de croissance et des opportunités d affaires pour les pauvres. Cette démarche exige une implication de tous les acteurs actifs dans les différents maillons des filières et leur permet de définir conjointement des stratégies et des plans d actions devant soutenir la promotion de la filière. Dans le souci de conduire 3

les acteurs dans une vision commune de promotion de filière maïs orientée sur le marché en vue de sa contribution à l atteinte de l objectif de sécurité alimentaire du PSRSA et de création de valeur ajoutée, la DPP a inscrit dans son PTA 2010, l élaboration des stratégies et des plans d actions de cette filière. Ceci permet par ailleurs d opérationnaliser l axe majeur de promotion des filières retenues dans le PSRSA et d alimenter le cadre programmatique de son opérationnalisation. D où l intérêt et l importance de la présente étude dont les objectifs et résultats attendus sont ci-dessous déclinés. 1.2- OBJECTIF GENERAL DE L ETUDE L objectif général est de déterminer le prix plancher d achat au producteur de maïs. 1.3- OBJECTIFS SPECIFIQUES Les objectifs spécifiques se présentent comme suit : Déterminer le coût de la main d œuvre nécessaire à la production, Déterminer les consommations moyennes des divers intrants à l hectare et leur coût, Déterminer l amortissement du petit outillage à l hectare et celui du matériel de mécanisation utilisé, Déterminer le rendement moyen à l hectare, Elaborer un mécanisme de fixation de prix plancher, Déterminer le prix plancher d achat du maïs au producteur pour la campagne en cours, Etablir le coût FOB moyen de la tonne de maïs. 1.4- RESULTATS ATTENDUS Au terme de l étude, les résultats suivants sont disponibles : Le coût de la main d œuvre nécessaire à la production est déterminé, Les consommations moyennes des divers intrants à l hectare et leur coût sont connues, 4

L amortissement du petit outillage à l hectare et celui du matériel de mécanisation utilisé sont connus, Le rendement moyen à l hectare selon les cas évoqués ci-dessus est déterminé, Un mécanisme de fixation de prix plancher est élaboré avec des modèles économétriques réalistes proposés, Le prix plancher d achat du maïs est déterminé, Le coût FOB moyen de la tonne de maïs est déterminé. 5

II QUELQUES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA FILIERE MAÏS 2.1. HISTORIQUE DE LA FILIERE MAÏS Son nom vernaculaire le plus commun est maïs. Ce terme vient de l espagnol maíz, emprunté lui-même à la langue des Taínos de Haïti qui le cultivaient. De nombreux autres noms vernaculaires ont été appliqués à cette céréale, notamment blé indien, blé de Turquie et blé de Barbarie. Désuets pour la plupart, ces noms témoignent de la confusion qui a longtemps régné en Europe sur l origine de la plante. Le maïs occupe une place de choix dans l'alimentation des populations du Bénin; cela explique le niveau élevé de la production du maïs dans le pays. Après son introduction au Bénin au XVIe siècle par les Portugais, la culture du produit s'est d'abord développée dans la partie méridionale avant de s'étendre depuis une vingtaine d'années à la zone septentrionale. Néanmoins, plus de 80 % de la production sont encore assurés par la zone sud, dont environ 40 % des surfaces emblavées sont consacrés à la culture du maïs (NAGO, 1986). Malgré le caractère rudimentaire des techniques culturales, la production nationale a enregistré une hausse importante au cours des dix dernières années, passant de 750 447 tonnes en 2000-2001 à 1 205 200 tonnes en 2009-2010 1. Cet accroissement résulte principalement de la croissance démographique, de la capacité de cette céréale à s'adapter à des zones agro-écologiques diverses, de l'évolution des choix d'emballement et de l'importance du maïs dans les transactions commerciales et l'alimentation des populations dans l'ensemble du pays. Les variétés cultivées se distinguent par plusieurs caractéristiques: la durée du cycle de culture, le rendement, la couleur, la forme et la dureté du grain. Bien qu'elles aient des rendements peu élevés (750 kg/ha en moyenne contre plus de 3 500 kg/ha pour les variétés sélectionnées), les variétés locales sont les plus cultivées et les plus consommées dans le pays car elles sont moins exigeantes pendant la phase culturale, se conservent mieux durant le stockage et leurs caractéristiques physico-chimiques (grains blancs et tendres en général, teneur en 1 Source : DPP/MAEP. 6

ZONE SUD ZONE NORD amidon élevée...), et répondent mieux aux exigences des préparations alimentaires, domestiques et artisanales. Tableau 1: Calendrier de l organisation des activités pour la production Activités Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec Semis Entretien Récolte Semis Entretien Récolte Source : ONS Les modes de récolte sont presque les mêmes d'une région à une autre. Dans les zones septentrionale et centrale où les conditions climatiques offrent des possibilités de séchage au champ et surtout sur pied, la récolte s'effectue en épis déspathés. Au sud, le mode de récolte diffère car celle-ci s'effectue dans des conditions climatiques spécifiques en grande saison (épis non secs) et surtout à cause des habitudes. La récolte s'effectue souvent en épis non déspathés. 2.2. CARACTERISTIQUES DES ZONES AGRO ECOLOGIQUES Le Bénin est divisé en huit zones agro-écologiques. L'extrême Nord-Bénin regroupe les communes de Malanville et de Karimama et couvre une superficie totale de 9057 Km 2 avec une population de 141207 habitants, selon les données du RGPH3. Elle compte 9843 ménages agricoles. Les systèmes de cultures reposent sur le mil et le sorgho. Le coton, le maïs, le riz, l'oignon, la pomme de terre et les cultures maraichères, le long du fleuve Niger sont des cultures secondaires de cette zone. En raison des peuplements encore faibles, les terres sont disponibles dans cette zone où on peut craindre les déséquilibres environnementaux. Zone I (Extrême Nord- Bénin) couvre les Communes de Karimama et Malanville avec une superficie de 9.057 km2. Les activités économiques qui 7

s y mènent sont : la culture de mil, sorgho, coton, le maïs, le riz, oignon, pomme de terre et les cultures maraîchères le long du fleuve Niger, l élevage bovin et pêche ; Zone II (Zone cotonnière du Nord-Bénin) s étend sur une superficie de 20 930 km2 et regroupe les Communes de Sègbana, Gogounou, Banikoara, Kandi et Kérou. Les activités économiques majeures des populations vulnérables sont : la culture de sorgho, maïs, igname et coton ; Zone III (Zone vivrière du Sud Borgou) couvre les Communes de N Dali, Nikki, Kalalé, Sinendé, Pehunco, Bembèrèkè et Kouandé avec une superficie de 23.442 km2. Les activités économiques qui s y déroulent sont : Culture d igname, de coton, de maïs et d anacarde ; Zone IV (Zone Ouest Atacora) s étend sur une superficie de 16.936 km2 et regroupe les Communes de Cobly, Ouaké, Boukombé, Tanguiéta, Natitingou, Djougou, Toucountouna et Copargo. Les plantes les plus cultivées sont les céréales au nord de la zone, complétées par l igname dans la partie Sud ; Zone V (Zone cotonnière du Centre Bénin) a une superficie de 32.163 km2 et concernent les Communes de Bassila, Parakou, Tchaourou, Ouessè, Bantè, Savè, Savalou, Glazoué, Kétou, Djidja, Dassa et Aplahoué. Dans cette région Céréales, tubercules et légumineuses et coton sont produits deux fois au cours de l année. Zone VI (Zone des terres de barre) couvre une superficie de 6.391 km2 et se rapportent aux communes ci-après : Abomey-Calavi, Allada, Kpomassè, Tori- Bossito, Zè, Djakotomé, Dogbo, Klouékanmey, Houéyogbé, Toviklin, Adjarra, Ifangni, Missérété, Avrankou, Porto-Novo, Sakété, Abomey, Agbangnizoun, Bohicon, Covè, Zakpota et Zagnanado. Maïs en tête de rotation, manioc, niébé et arachide sont les principales spéculations. Dans cette zone le régime des pluies est souvent perturbé entraînant des changements dans les cycles de production annuels Zone VII (Zone de dépression) regroupe les Communes de Pobè, Adja-Ouèrè, Toffo, Lalo et Zogbodomey et s étend sur 2.564 km2. Maïs associé au manioc, au niébé, à la tomate, au piment, etc. constituent la base du système de production ; 8

Zone VIII (Zone des pêcheries) pour une superficie de 3.280 km2 concernent les Communes suivantes : Athiémé, Grand-Popo, Bopa, Comé, Lokossa, Ouidah, So-Ava, Sèmè-Podji, Aguégués, Dangbo, Adjohoun, Bonou, Ouinhi et Cotonou. Principalement la pêche, ensuite le maïs en tête de rotation, le manioc, le niébé et les cultures maraîchères. La très faible disponibilité des terres y limite l extension de l agriculture. 9

Figure 1: Carte des zones agro-écologiques du Bénin 10

2.3. TECHNIQUES DE PRODUCTION On distingue quatre niveaux de culture du maïs au Bénin : Culture traditionnelle : petits exploitants sans utilisation d intrants exogènes. Le rendement moyen est de l ordre de 0,8t/ha ; Culture semi-intensive : utilisation de fumure minérale et de variétés améliorées. Le rendement obtenu varie de 1,5t/ha à 3 t/ha ; Culture intensive : grands exploitants et industriels, avec mécanisation et fertilisation complète. Le rendement peut aller jusqu à 5t/ha avec les variétés hybrides. Les grandes exploitations (d'environ 10 ha) se rencontrent surtout dans le septentrion et dans une faible proportion dans le sud et le centre du Bénin ; Cultures de contre-saison : dans les zones de décrue de la vallée de l Ouémé et sur les berges des rivières et cours d eau sur toute l étendue du pays. 2.4. SYSTEMES DE CULTURE ET ZONES DE PRODUCTION 2.4.1- Systèmes de culture Au Bénin, le maïs est presque toujours cultivé en association avec soit le manioc, soit le sorgho, soit l'arachide, soit le niébé, à des densités très variables. Dans certaines régions, on le cultive dans un système d'alternance avec l'igname ou avec le riz. Tableau 2: Systèmes de production à base maïs Désignation Systèmes de production S 1 S 2 S 3 S 4 Maïs pur Maïs + Racines et tubercules Maïs + Coton (le coton est semé sous maïs en fin de cycle) Maïs + légumineuse Source : ONS 11

2.4.2- Zones de production La République du Bénin s'étend sur une superficie de 112 660 km², dont 63 % de terres arables, avec une population de 4,74 millions d'habitants. Le pays est essentiellement agricole, avec environ 80 % de la population engagée dans les activités agricoles et para-agricoles. Le pays forme un long corridor, s'étendant en latitude entre 6 et 12 Nord, et en longitude entre 1 30' et Y Est dans la partie méridionale et entre 0 45' et 3 45' Est dans la partie septentrionale. Il connaît deux types de pluviométrie; l'un bimodal (mars-juillet et septembrenovembre), depuis la région côtière jusqu'à Savè, l'autre monomodal (mai-octobre) de Savè à Malanville, où une période d'harmattan est plus marquée de novembre à février. La pluviométrie fluctue entre 900 et 1 300 mm, avec une moyenne d'environ 1 100 mm. La chaîne de l'atacora est la plus arrosée (1 400 mm) et l'extrême nord et le sud-ouest sont les zones où les pluies sont moins abondantes (850-900 mm). Les principaux types de sols rencontrés sont : les sols sablonneux immatures des côtes, occupés en majorité par les cocotiers; les sols ferralitiques ou terre de barre, appauvris et légèrement désaturés, pour la plupart surexploités, du sud. La production des palmiers à huile est fréquemment associée à celle du maïs, du manioc, de l'arachide, du niébé, etc.; les sols ferrugineux tropicaux gris et lessivés, avec des concrétions fréquentes au centre et au nord du pays. Ces sols se prêtent bien à la production du maïs, du manioc, de l'arachide, du voandzou, du sorgho, du millet, du niébé, etc. La République du Bénin jouit de conditions favorables au développement de plusieurs cultures, dont les céréales, parmi lesquelles le maïs occupe le premier rang. 12

Le maïs (Zea mays L.) est la principale céréale intervenant dans l'alimentation des populations au Bénin. Habituellement cultivé au sud et au centre (Ouémé, Mono, Atlantique et Zou), le maïs tend à se développer dans les régions septentrionales (surtout dans le Borgou), où autrefois seul le maïs jaune était cultivé pour les périodes de soudure. Il est consommé sous diverses formes: épis grillés ou bouillis (maïs frais); grains torréfiés sous forme de semoules; farine pour la préparation de l'akassa, pâtes, galettes, etc., grains humidifiés pour la production de mawé ou ogui (farine fermentée traditionnelle) servant de farine de base pour la préparation de diverses bouillies d'akassa, d'akpan, etc. 2.5. DIAGNOSTIC 2.3.1 Contraintes majeures De nombreuses contraintes doivent être levées pour faire émerger la filière maïs au Bénin. Parmi les principaux facteurs qui entravent la production du maïs au Bénin, on peut citer: le développement de la filière maïs ne s appui pas sur un marché d écoulement suffisamment incitatif; le manque de technologies adaptées à la conservation traditionnelle des produits de récolte; le manque de variétés améliorées adaptées aux systèmes culturaux des producteurs, aux goûts des consommateurs et aux technologies locales de transformation; les contraintes biologiques liées aux maladies (striure, rouille), aux insectes (foreurs de tige et d'épis et prédateurs des denrées stockées) et les mauvaises herbes, dont principalement le striga; les difficultés d'adoption par une grande majorité de producteurs des nouvelles technologies (densité de semis, fumure, technologies post récolte, etc.) appropriées aux variétés améliorées; une politique très timide de diversification et d'utilisation du maïs et de ses sous-produits 13

l amenuisement des moyens financiers et l insuffisance du personnel d encadrement au niveau des CeRPA (Centre Régional pour la Promotion Agricole) risquent d amplifier les dysfonctionnements observés en amont (semences, intrants, encadrement, politique d accès au crédit) et en aval (maîtrise de la post-récolte, organisation de la commercialisation, conditionnement, contrôle qualité) dans la plupart des filières. une production nationale destinée essentiellement à l auto consommation, l inexistence d exigences spécifiques sur la traçabilité du produit au plan national et sous régional, l insuffisance des industries de transformation ; l insuffisance de l approvisionnement en semences améliorées ; le taux faible taux de récupération des crédits intrants mis en place ; et non des moindres, le manque de moyen financiers des producteurs pour acheter au comptant les intrants. 2.3.2 Atouts majeurs Les atouts majeurs de la filière maïs sont : le Bénin dispose d une grande variété de dérivés issus du mais; le tissu de production est constitué de nombreux petits producteurs et groupements de transformateurs qui ont besoin d être assistés, informés, guidés, aussi bien dans le choix des cultures et des sols, que dans le choix des semences, des engrais, des méthodes de traitement des cultures et des techniques de stockage, etc ; la production des semences de maïs est scientifiquement et techniquement mieux maîtrisée. Les semences de maïs sont disponibles dans certaines localités. Cependant, les producteurs préfèrent prélever sur leur récolte, les semences de maïs; la disponibilité des intrants : la disponibilité et l accès aux engrais spécifiques et produits phytosanitaires étaient étroitement liés à la gestion des intrants de la filière coton ; les mêmes intrants (engrais et produits phytosanitaires) sont souvent utilisés dans les autres filières de production ; le Sofagrain, importé de la Côte d Ivoire est peu accessible depuis un certains nombre d années. 14

Depuis l avènement du PUASA-PDAVV, beaucoup de producteurs reçoivent gratuitement des semences améliorées de maïs et des engrais à crédit. III- DIFFERENTS MAILLONS DE LA FILIERE ET ENVIRONNEMENT INSTITUTIONEL 3.1. PRODUCTION ET STOCKAGE Le maïs constitue la principale céréale cultivée au Bénin. Il représente une composante importante du régime alimentaire des populations du Sud Bénin qui y consacrent une large part de leurs superficies. En 2000, la culture du maïs occupait environ 73% des superficies totales cultivées en céréales. La culture de maïs est devenue depuis quelques années une culture de rente avec des transactions bien établies entre producteurs et entreprises de transformation d une part et entre le Bénin et les pays voisins d autre part. Sa production initialement limitée au Sud et au Centre du pays, s est largement étendue au Nord. La culture du maïs se singularise par la très large extension de son aire de culture due à la grande facilité d adaptation de la plante et de sa grande consommation. Le maïs représente environ 75% de la production céréalière au Bénin. La croissance annuelle de sa production est d environ 5%. D après les travaux existants et les statistiques de production disponibles, la production du maïs a enregistré un boom important au cours des quarante dernières années. De 230 000 tonnes au début des années 70, la production nationale du maïs a atteint en 2009, plus d un million de tonnes (1 063 492). Il en est de même du rendement qui a connu aussi d amélioration passant de 600kg/ha en moyenne en 1970 à 1,4t/ha en 2009. Les graphiques 1 et 2 ci-dessous sont illustratifs de telles évolutions. Figure 2 : Evolution de la production du maïs de 1970 à 2010 15

Figure 3: Evolution du rendement du maïs de 1970 à 2010 Source : MAEP Le maïs récolté pendant la première saison des pluies dans la partie sud du pays est porté directement sur les marchés locaux. Il faut stocker pour procéder à un approvisionnement contrôlé du marché. Ce même besoin de contrôle est indispensable pendant la période de soudure, où la pénurie de la denrée est énormément ressentie par les populations. Le stockage apparaît comme une nécessité pour maintenir les prix et favoriser à la fois les producteurs et les consommateurs. Le maïs est stocké: dans des greniers traditionnels construits à partir de la paille, du bambou, de branchages ou de roseaux (épis non déspathés); dans des cribs métalliques ou artisanaux (épis déspathés); dans des sacs de jute (grains ou épis déspathés) dans des jarres (grains); dans des fûts métalliques ou dans des containers en matière plastique hermétiquement fermés (grains). Une répartition de la production nationale du maïs dénote de la forte délocalisation de la production du maïs vers les régions du nord (Borgou et Atacora). En effet, d une production d environ 8% de la production nationale au début des 16

années 70, les régions nord du Bénin totalisent en 2009, près de 35% de la production nationale avec une forte progression pour le département du Borgou. Les graphiques 4 et 5 en sont évocateurs. Figure 4: Répartition spatiale de la production cumulée de maïs au Bénin de 1970-1999 Figure 5: Répartition spatiale de la production cumulée de maïs au Bénin de 2000-2009 3.2. COMMERCIALISATION PRIMAIRE Cette modalité est la plus pratiquée, tant par les femmes des producteurs et les productrices elles-mêmes que par les commerçants. Elle s'effectue suivant la demande et selon une multitude de circuits commerciaux tels que: les lieux de collecte (maisons ou champs producteurs) les lieux de distribution (magasins d'entrepôts ou marchés). C'est surtout dans les grands centres urbains que le commerce du grain de maïs est le plus florissant. 17

Figure 6: Flux national de commercialisation du maïs grain Source : MAEP 4.2.1 Prix du maïs Dans les régions de forte production, le maïs est porté sur le marché et les prix s'effondrent. Il faut donc stocker pour procéder à un approvisionnement contrôlé du marché, c'est-à-dire à un contrôle des prix. Ce contrôle est aussi indispensable 18

pendant la période de soudure, où la pénurie de la denrée conduit à une flambée des prix intolérable pour les consommateurs. Les prix pratiqués par les producteurs varient non seulement suivant les zones de production, mais, surtout, suivant le type de commerçant. D'une façon générale et selon les données de la Direction du contrôle et du conditionnement des produits agricoles, les prix mensuels pratiqués sur les principaux marchés varient énormément d'une année à une autre. Cependant, on observe généralement les prix maximaux en mai et juin au sud et au centre et en juillet et août au nord. Les bas prix sont observés pendant ou juste après la récolte, surtout dans le sud. 4.2.2 Prix actuel sur les marchés nationaux: (FCFA) du mais, blanc Les fluctuations de prix enregistrés au cours de l année 2010 sont représentées par le graphique suivant. Figure 7: Fluctuations mensuelles du prix de maïs en 2010 1990 à 2010. La figure ci-après présente l évolution des prix annuels moyens du maïs de 19

Figure 8: Evolution des prix du maïs de 1990 à 2010 Ce graphique montre que les prix fluctuent d une année à une autre avec une tendance à la hausse. 3.3. EXPORTATION L exportation se fait de manière informelle en direction des pays comme le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Niger. Tableau 3: Quantité exportée de maïs par le cordon douanier et sa valeur en FCFA au cours des dix dernières années au Bénin 20

Le Bénin exporte également de faibles quantités de maïs (environ 6 000 tonnes en 2000 et 27 000 tonnes en 2010) variables selon les années et les demandes des pays voisins. Les quantités exportées constituent une ponction sur l offre locale entraînant parfois des pénuries dans certaines régions du pays, souvent compensées par des importations de maïs et de provendes. Les tableaux 5.2 et 5.3 ci-dessous donnent un aperçu sur les tonnages de maïs exportés et importés au Bénin de 2000 à 2010 ainsi que la valeur en FCFA de ces transactions. Tableau 4: Quantité importée de maïs par le cordon douanier et sa valeur en FCFA au cours Figure 9: Quantité (T) cumulée exportée de maïs par le cordon douanier au Bénin de 21

La destination des quantités exportées de maïs béninois, dénote comme l illustre le graphique ci-dessus que le Niger représente de loin, le pays où le maïs grain du Bénin atterrit le plus dans la sous-région avec plus de 27 000 tonnes pour la seule année 2010 (jusqu à fin octobre 2010). Viennent ensuite et par ordre d importance, le Togo (324 tonnes) et les pays de l Afrique centrale avec des quantités cumulées de maïs avoisinant 110 tonnes entre 2000-2010. Il s agit respectivement de : Cameroun (50 tonnes), R.D Congo (25 tonnes), Congo Brazzaville (19 tonnes) et le Gabon (17 tonnes). Quant aux pays de provenance des quantités importées de maïs, les Etats- Unis, l Argentine et l Afrique du Sud, représentent par ordre d importance, les trois pays d où le Bénin importe principalement le maïs grain. Ces trois pays totalisent plus de 93% de la quantité importée de maïs au Bénin au cours des dix dernières années avec respectivement 62,03% pour les USA, 19,33% pour l Argentine et 12,03% pour l Afrique du Sud 3.4. TRANSFORMATIONS Les produits de transformation des pâtes fermentées Massa: pâte acide obtenue par cuisson de l'ogui ou du mawè après addition d'eau. Liho (en fon): la pâte fermentée ogui est cuite à moitié puis façonnée en bouillie, emballée dans des feuilles végétales et cuite à la vapeur pendant une heure. Gowé (en fon): pâte obtenue à partir de la farine du maïs germé et séché, mélangé au maïs ordinaire dans un rapport de 1 à 4. Le produit obtenu est fermenté et légèrement sucré. Couscous de maïs (en mina: yèkè-yèkè), obtenu à partir du mawè et de la farine de maïs ordinaire. Les granules obtenus sont cuits à la vapeur. Les autres produits obtenus à partir du mawè ou de l'ogui sont: aklui (bouillie avec des grumeaux mous) et koko (bouillie sans granules ni grumeaux). Les boissons de maïs Bière de maïs ou chakpalo: obtenue à partir du malt cuit et tamisé. 22

Liqueur à base de maïs, ou sodabi - eau de vie obtenue àpartir de la distillation de la bière de maïs très fermentée. L'utilisation industrielle Au Bénin, la petite industrie utilise le maïs pour la fabrication des aliments infantiles et de la provenderie. Les formes d'utilisation du maïs L'importance du grain de maïs provient des multiples types de transformation qu'il subit, que ce soit en transformation traditionnelle ou industrielle. Au Bénin, les écotypes locaux de maïs sont très souvent utilisés pour les diverses transformations. Les produits traditionnels de première transformation Maïs grillé: l'épi déspathé est grillé, puis consommé soit seul, soit associé avec l'amande de coco ou l'arachide grillée. Maïs bouilli: l'épi, déspathé ou non, est bouilli et consommé comme le maïs grillé. Le maïs grain sec peut être cuit jusqu'à éclatement (bokoun en fon) et consommé avec de l'arachide grillé ou bouillie. Les farines: farine ordinaire obtenue à partir des grains secs moulus; Farine de grains torréfiés obtenue à partir des grains ayant subi une cuisson à sec; Farine légèrement humide et fermentée puis séchée, obtenue après mouture de grains trempés, décortiqués, et vannés. Ces farines constituent des produits semi-finis pour la fabrication d'autres produits. Les pâtes fermentées: Ogui (en yoruba) obtenu à partir de grains précuits trempés dans de l'eau à 90-95 C pendant environ 8 à 10 heures. La pâte obtenue après mouture est tamisée à l'eau afin de recueillir l'amidon, qui subit une fermentation de 2 à 5 jours; 23

Mawè (en fon) obtenu à partir d'un broyat tamisé à l'eau ou à sec afin d'éliminer le son. Le broyat traité est trempé dans de l'eau pendant 3 à 4 heures puis moulu. Le produit obtenu additionné à l'eau puis pétri en pâte est fermenté durant 2 à 7 jours. Ces pâtes fermentées servent à plusieurs préparations culinaires. Les produits traditionnels de deuxième transformation Pâte cuite ordinaire (en fon owo; en baatonou dibou; en dendi: hâbourou etc.), obtenue à partir du mélange de la farine sèche de maïs et de l'eau à une certaine température. Pâte à huile assaisonnée (en fon: amiwo), obtenue à partir du mélange de la farine sèche de maïs et de la sauce (poulet, viande, poisson, etc.) à une certaine température. Galettes de maïs (en fon: akléklé), obtenues à partir d'une bouillie cuite (1/3 de farine de maïs) salée et sucrée puis consolidée par de la farine sèche. Le produit obtenu est frit à l'huile. Abia de maïs, obtenu à partir du mélange de farine de maïs torréfié, d'huile de palme, d'eau chaude et de condiments. Le produit obtenu est emballé dans des feuilles de bananier et cuit à la vapeur. 3.5. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL Plusieurs acteurs interviennent dans le secteur agricole à savoir l Etat, les Organisations professionnelles agricoles et le secteur privé. L Etat, à travers les différents services techniques, les directions et offices sous tutelle du Ministère de l Agriculture, de l Elevage et de la Pêche (MAEP), et du Ministère de l Industrie et du Commerce (MIC) élaborent et assurent le suivi de l exécution de la politique de développement de la filière selon les missions définies pour chacun d eux. 24

Le Programme d Urgence et d Appui à la Sécurité alimentaire (PUASA) mis en place et mis en œuvre au lendemain de la crise alimentaire de 2008 par le gouvernement béninois, constitue le véritable programme d appui à la promotion des filières maïs et riz particulièrement la production de ces deux céréales. Ce programme a mis en effet, à la disposition des producteurs, des semences à titre de subvention, des engrais chimiques sous forme de crédit remboursable en nature (maïs) après récolte et du numéraire (60 000FCFA/ha) à titre de subvention pour des aménagements sommaires sur les sites inondables de production de maïs. Le programme achète également et au prix du marché le maïs récolté chez les producteurs désireux de vendre leur récolte. La SONAPRA, une autre structure d Etat et de promotion agricole, accompagne les producteurs de maïs avec les mêmes conditionnalités presque que celles offertes par le PUASA. Les organisations professionnelles en pleine émergence dans les divers sous secteurs, jouent un rôle important dans la production, la transformation et la commercialisation. Les opérateurs privés notamment les commerçantes grossistes des grands marchés urbains, à travers diverses associations professionnelles, interviennent de plus en plus pour l organisation des activités en amont et en aval de la filière. Les organisations professionnelles propres à la filière maïs sont surtout constituées par les Groupements de producteurs de maïs grain et de semences de maïs. Concernant l organisation des producteurs proprement dite, la spéculation maïs fait partie du système d exploitation dans le cadre d un assolement où le maïs occupe la tête d assolement dans le sud-bénin et vient après le coton dans la région nord-bénin. L'organisation au niveau de l'approvisionnement en intrants reste encore embryonnaire et assurée par quelques unions communales des producteurs (UCP). L'organisation au niveau du stockage et de la commercialisation est par contre assurée en grande partie par les acteurs du secteur privé mais également par l ONASA. Certains groupements de paysans ont bénéficié pour le stockage des produits tels que le maïs, de la mise en place des magasins communs villageois initiés par des projets & programmes dont le PAGER, PROMIC, PADMOC, PADRO, etc. 25

IV- CHAINES DE VALEURS AJOUTEES ET IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIERE 4.1. DESCRIPTION ET CARTOGRAPHIE DES CINQ (05) CVA La promotion de la filière maïs orientée sur le marché en vue de sa contribution à l atteinte de l objectif de sécurité alimentaire du PSRSA et de création de valeur ajoutée a conduit la Direction de la Programmation et de la Prospective du MAEP en collaboration avec la GTZ et particulièrement le PRoCGRN, a initié et organisé divers ateliers en vue de l élaboration des stratégies et des plans d actions de cette filière. Ce qui permettra d opérationnaliser l axe majeur de promotion de cette filière et d alimenter le cadre programmatique de son opérationnalisation. Dans ce cadre, l atelier tenu à Ouidah le mercredi 05 mai 2010 au cours duquel une trentaine d acteurs clés de la filière ont participé, a unanimement sélectionné les 5 CVA suivantes et dont les caractéristiques sont ci-dessous décrites Mais jaune pour usine d aliment de bétail pour le marché local ; Maïs grain pour le marché local ; Maïs grain pour le marché sous régional ; Farine améliorée de Maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et international ; Gritz de maïs pour la brasserie. La présente étude prend en compte deux chaines de valeurs : Maïs grain pour le marché local et Maïs grain pour le marché sous régional La plupart de ces CVA sont également retenues et choisies par la CEDEAO dans le cadre du projet d amélioration de la productivité agricole en Afrique de l Ouest. 26

Figure 10: Création de la Valeur Ajoutée le long d une CVA Figure 11: Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché local 27

Vision : A l horizon 2015, au moins 25% de la production nationale de maïs grain respectueuse de l environnement est exporté sur le marché sous régional tout en assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et l augmentation des revenus des productrices/producteurs. Figure 12: Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sousrégional Vision : A l horizon 2015, au moins 25% de la production nationale de maïs grain respectueuse de l environnement est exporté sur le marché sous régional tout en assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et l augmentation des revenus des productrices/producteurs. 28

4.2. IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIERE 4.2.1- Contribution de la filière à la richesse nationale Le maïs joue un rôle important dans l économie béninoise. La production nationale, estimée à 1 063 492 tonnes, pour une superficie totale de 766 764 ha de terres cultivées(campagne agricole 2009-2010). Sur la base d un coût moyen plancher de 100 000 FCFA la tonne de maïs grain, la production nationale de maïs aurait contribué à plus de 100 milliards de FCFA au PNB du Bénin. Sur la base des résultats précédents, le maïs grain aurait contribué pour 40% en moyenne àla création de la richesse ou de la valeur ajoutée pour les 5 CVA étudiée. Ainsi, le maïsproduit et vendu par les producteurs béninois aurait contribué à plus de quarante milliards(40 000 000 000) de francs CFA à la création de la richesse nationale. Soit 9 % environ dupib agricole au prix constant (440,5 milliards moyenne 2005-2009). 4.2.2- Contribution à la sécurité alimentaire Au Bénin, le maïs est la 1ère base alimentaire des populations du Bénin. Plus de 70 % des populations du Sud et Centre-Bénin, se nourrissent de la pâte de maïs le soir et de la bouillie de maïs le matin. Il entre progressivement et solidement depuis quelques décennies, dans l alimentation des populations du Nord-Bénin, surtout en période de soudure de l igname où sa farine parfois mélangée à celle du manioc, sert à préparer de la pâte. Il est à noter que 43 mets locaux sont à base de maïs qui constitue de ce fait, la principale céréale cultivée au Bénin et contribue d une façon significative à la satisfaction des besoins alimentaires de base de la population mais également pour l alimentation du bétail et donc pour l élevage. Sa production est excédentaire de 174 550 tonnes en hypothèse de forte consommation en 2009 et 307425 tonnes en hypothèse de faible consommation. Sur le plan national, la consommation moyenne par habitant et par an est de 69 kg et La consommation par habitant et par an est la plus élevée dans le département de l'ouémé (103 kg/habitant/an), puis dans celui du Mono (96 kg/habitant/an), et enfin dans celui de l'atlantique (92 kg/habitant/an). Les autres départements se situent en dessous de la moyenne (69 kg/habitant/an). 29

Le maïs au cours de ces cinq dernières années a été la principale céréale qui a contribué à la réduction de l insécurité alimentaire. Il a dégagé au cours des 5 dernières années un surplus de production en 2009 comme le témoigne le tableau ci-dessous qui fait pratiquement le double de la moyenne des cinq dernières années. 5.3- Evolution du bilan vivrier pour le maïs sur les cinq dernières années Le Bénin a dégagé au cours des cinq dernières années, un solde vivrier positif de maïs avec un tonnage moyen de 142 069 tonnes entre 2005-2009. Le tableau ciaprès montre l évolution du solde vivrier de maïs sur la période. Tableau 5: Evolution du bilan vivrier du maïs sur les cinq dernières SOURCE : ONASA V- ORIENTATIONS ET PREALABLES REQUIS POUR UN BON FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE SOUTIEN INTERNE POUR LA FILIERE A l instar de la filière coton du Bénin, la mise en œuvre de règles de soutien interne à la filière maïs nécessite des préalables à observer par les acteurs et des orientations claires à faire pour le succès. Tout mécanisme de stabilisation et de soutien de prix a toujours été fortement lié au mécanisme de formation de prix ; en d autres termes on ne saurait dissocier la formation de prix du mécanisme de stabilisation et ce dans un contexte donné. On peut noter en général les principaux préalables ci-après : 5.1 PRINCIPE DU MECANISME DE STABILISATION Pour un bon fonctionnement de tout mécanisme de stabilisation, les préalables ciaprès sont nécessaires : l applicabilité des règles à toutes les fonctions et à tous les acteurs de la filière, la garantie de l achat d une importante proportion de la production marchande par les transformateurs et les exportateurs quelles que soient les conditions du marché international, 30

la garantie de la vente de toute la production par les producteurs, le principe de deux prix : la garantie d un prix plancher pour tenir compte du compte d exploitation du producteur et la détermination d un prix d achat qui tient compte des conditions du marché international, le partage des avantages et des risques de la filière par tous les acteurs, le principe de la complémentarité et de la solidarité des acteurs, le principe de la séparation des fonctions pour une professionnalisation. (distinguer les structures techniques opérationnelles de celles de concertation, de gestion et d études), une gestion paritaire du mécanisme de stabilisation entre l état et les acteurs privés, l identification d une structure acceptée de tous les acteurs responsables de la gestion du mécanisme. 5.2 AMELIORER LES REGLES DE BONNE GESTION DE LA FILIERE Il est important qu au sein de la filière où cohabiteront le secteur privé et l Etat, que le rôle de chaque acteur soit clairement défini. Cela contribuera à la sécurisation des opérations et des acteurs. Chaque acteur doit tenir compte de ses compétences et jouer pleinement les rôles qui lui sont dévolus au sein de la filière. Il est nécessaire qu un climat de coopération étroite et harmonieuse s instaure entre l état et les autres acteurs de la filière et viser ensemble la rentabilité globale de la filière. Optimiser l activité de tous les acteurs (producteurs, acheteurs, transformateurs, exportateurs) en vu d éliminer à tous les niveaux les surcoûts. Au besoin, des mesures incitatives doivent être prises par l état pour encourager les acteurs. 5.3 ASSEOIR UNE BONNE GOUVERNANCE DE LA FILIERE Cette exigence demande que les acteurs à qui sont dévolues les fonctions à quel que niveau que se soit le fassent avec efficacité et diligence. Les abus ou excès doivent être évités. Il s agira de rationaliser l organisation de la filière dans le sens de la professionnalisation des acteurs. 31