Interventions policières liées à l intimidation et à la violence à l école AIDE-MÉMOIRE POUR LE MILIEU SCOLAIRE

Documents pareils
Guide d intervention sur. l intimidation. destiné aux intervenants - 1 -

Voici des exemples de cyberintimidation :

La fraude par complaisance et la justice alternative chez les mineurs

GUIDE À L INTENTION DES PARENTS DONT L ENFANT A ÉTÉ VICTIME D UN ACTE CRIMINEL


Titre : POLITIQUE AFIN DE CONTRER LE HARCÈLEMENT PSYCHOLOGIQUE OU TOUTE AUTRE FORME DE VIOLENCE EN MILIEU DE TRAVAIL

Nouveaux médias. Guide pour les écoles obligatoires. Utilisation des téléphones mobiles Le cyber-harcèlement

HARCÈLEMENT CRIMINEL. Poursuivre quelqu un, ce n est pas l aimer!

Orientations. gouvernementales. en matière. d agression. sexuelle. Plan d action

PROGRAMME VI-SA-VI VIvre SAns VIolence. Justice alternative Lac-Saint-Jean

1/ LES CARACTÉRISTIQUES DU CYBER-HARCÈLEMENT

C est quoi l intimidation?

LE HARCELEMENT A L ECOLE

LES DANGERS QUE L ON PEUT

RISQUE SPORTIF ET ASSURANCE

Violence au travail Un organisme national

CODE DE VIE

RESPONSABILITES ET ASSURANCE DANS LE DOMAINE ASSOCIATIF

European School Brussels II. Avenue Oscar Jespers Brussels

CODE DE CONDUITE FOURNISSEUR SODEXO

Un seul droit de la famille pour toutes les femmes.

Comment s y retrouver. La personne victime. dans le. processus judiciaire

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

LES RESPONSABILITES DES AGENTS PUBLICS DE L ÉTAT. Formation AVS Janvier 2013

La responsabilité des directeurs d unité

Mémento. A l usage des parents et de leurs enfants

Safersurfing Sécurité sur les réseaux sociaux

Chaque Jour, les enfants sont victimes d intimidation.

APRES TOUT ACTE DE MALTRAITANCE. 3. Elaboration des recommandations de pratique. 4. Diffusion au personnel des recommandations.

PRESENTATION DU RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL DU CONSEIL NATIONAL DE L AIDE AUX VICTIMES SUR LA PRISE EN CHARGE DES VICTIMES EN URGENCE

LES HABITATIONS NOUVEAU DÉPART pointe-gatineau Gatineau,Qc J8t2c8. Code de vie du «137»

UTILISATION DES TECHNOLOGIES DE L INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS

COMMENT REAGIR FACE A L INTIMIDATION A L ECOLE

Politique Utilisation des actifs informationnels

Unis contre la violence conjugale et intrafamiliale. Plan d action stratégique en matière de violence conjugale et intrafamiliale

Responsabilité civile et pénale de l instituteur

Internet et les nouvelles technologies : «Surfer avec plaisir et en sécurité»

RISQUE SPORTIF, RESPONSABILITES ET ASSURANCE. MONTPELLIER 27 mai 2013

Code de vie St-Norbert

Politique Institutionnelle. Politique de protection de l enfance. Direction Générale Fédérale 2007 PI 01

LE DOCUMENT UNIQUE DE DELEGATION

Guide pratique pour lutter contre le cyber-harcèlement entre élèves

Photos et Droit à l image

Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici».

Bilan des réalisations

STATISTIQUES POLICIERES DE CRIMINALITE LIEU DE PERPETRATION: COMMUNE. Herstappe Police Fédérale - DGR/DRI

Dossier pratique n 6

Cinzia Grassi, Loredana Ceccacci, Anna Elisa D Agostino Observatoire pour le contraste de la pédophilie et de la pornographie enfantine

Chapitre 2. Le contrat et les concepts de base de en assurance

Chapitre 5. Déontologie des représentants en assurance de dommages

La responsabilité pénale dans l entreprise

Bienvenue à la conférence en ligne Violence au travail : présentation des résultats du sondage mené auprès de trois secteurs professionnels

REGLEMENT INTERIEUR du RESTAURANT SCOLAIRE de la COMMUNE de LINXE

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

Nos enfants et Internet

Annexe au document intitulé Communication relative à certaines questions de politique concernant le Bureau de Procureur : renvois et communications

Charte de déontologie SMS+ applicable au 01/10/2013

Loi sur la sécurité privée

MORPHO CRIMINAL JUSTICE SUITE

Présence policière dans les établissements d enseignement CADRE DE RÉFÉRENCE

Décision du Défenseur des droits MDE-MSP

La Justice et vous. Les acteurs de la Justice. Les institutions. S informer. Justice pratique. Vous êtes victime. Ministère de la Justice

Déléguée ou délégué : une fonction officielle

Le vol à l étalage 1

Statistiques sur les armes à feu Tableaux mis à jour

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS

Qu est-ce que je dois faire lorsque je reçois une assignation à comparaître?

ANNEXE 1 RECOMMANDATIONS DEONTOLOGIQUES APPLICABLES AUX SERVICES SMS+ / MMS+

Avertissement. Le Conseil général. L association ADEJ. Les jeunes connaissent bien les dangers d Internet.

Conférence du RQCAA. Agression et violence contre les aînés. Présenté le 22 mars 2007 Au grand public À l observatoire Vieillissement et Société

La Protection des Enfants sur l Internet

COMMUNE DE CANNES-ECLUSE REGLEMENT DU RESTAURANT SCOLAIRE

Table des matières. 1. Mesures législatives Loi sur la protection des personnes recevant des soins Généralités 3 Principaux éléments 3

Pour le parent à la recherche de son enfant enlevé par l autre parent

CRC/C/GC/12. Convention relative aux droits de l enfant. Observation générale n o 12 (2009) Nations Unies. Le droit de l enfant d être entendu

La cybercriminalité et les infractions liées à l utilisation frauduleuse d Internet : éléments de mesure et d analyse pour l année 2012

Charte d'hébergement des sites Web sur le serveur de la Mission TICE de l'académie de Besançon

Emplacement de la photo d ouverture du domaine

Jurisanimation.fr Tous droits réservés. Les docs de LA RESPONSABILITE DU DIRECTEUR D ACM

RISQUE SPORTIF, RESPONSABILITES ET ASSURANCE. Montpellier - 13 novembre 2012

Conseil canadien de la magistrature Voies de fait et autres infractions contre la personne n entraînant pas la mort

Conditions Générales d utilisation de l Application «Screen Mania Magazine»

Loi modifiant la Loi sur l assurance automobile

LA RESPONSABILITE CIVILE ET PENALE EN MATIERE DE SANTE AU TRAVAIL : BREF ETAT DES LIEUX

CHARTE D UTILISATION DE L INFORMATIQUE AU COLLÈGE PRE-BENIT

L escroquerie dite «au faux patron» par la réalisation de virements frauduleux

CONCOURS OMAX. 1) Nutrifrance (l «Organisateur») est l organisateur du concours «Écoute ton corps avec OMAX» (le «Concours»).

L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER Exposé des motifs

Mise en place d une action de prévention Lutte contre le harcèlement entre élèves

Une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves. Guide à l attention des équipes éducatives des collèges et des lycées

RÈGLEMENT RELATIF À L'UTILISATION DES TECHNOLOGIES DE L INFORMATION

CHAPITRE 6 PROTECTION STATUTAIRE ET ASSURANCE GROUPE RESPONSABILITE CIVILE PROFESSIONNELLE

Fiche informative sur les droits et responsabilités en ligne

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

CERTIFICATS DE SÉCURITÉ Qu est-ce qu un certificat de sécurité?

Service Municipal d Accueil Postscolaire

Projet de loi n o 491

Introduction. Une infraction est un comportement interdit par la loi pénale et sanctionné d une peine prévue par celle-ci. (1)

Questionnaire du projet Innocence

FAIRE UN SIGNALEMENT AU DPJ, C EST DÉJÀ PROTÉGER UN ENFANT. Quand et comment signaler?

Transcription:

Ce document est la propriété de la Sûreté du Québec. Toute reproduction, adaptation ou traduction partielle ou intégrale de ce document est interdite sans l autorisation de la Sûreté du Québec. Toute référence, partielle ou intégrale, doit mentionner sa source de façon explicite et apparente (auteur et date). 1

TABLE DES MATIÈRES 1. L INTIMIDATION ET LA VIOLENCE À L ÉCOLE...3 1.1 Définitions...3 1.2 En personne ou dans le cyberespace...4 1.3 Lieux et moyens...4 1.4 Personnes concernées...4 2. LES INFRACTIONS CRIMINELLES...5 2.1 Infractions criminelles potentiellement liées à l intimidation et à la violence à l école...5 3. LES RÔLES ET LES RESPONSABILITÉS DU DIRECTEUR D ÉCOLE...6 3.1 Rôles et responsabilités du directeur d école, ou de son représentant, en matière de prévention et de lutte contre l intimidation et la violence à l école...6 3.2 Ce que le plan de lutte contre l intimidation et la violence doit notamment prévoir...6 3.3 Schéma synthèse : traitement d un événement lié à l intimidation et à la violence à l école, par le directeur d école ou son représentant, dans le cadre d une intervention policière..7 4. LE RÔLE DU POLICIER LORSQUE L ÉVÉNEMENT LIÉ À L INTIMIDATION ET À LA VIOLENCE EST PORTÉ À SA CONNAISSANCE...8 4.1 Rôle du policier...8 4.2 Possibilités de mesures extrajudiciaires...8 ANNEXE : LES RESSOURCES D AIDE POUR LES JEUNES ET LEURS PARENTS...9 2

L entrée en vigueur de la Loi visant à prévenir et à combattre l intimidation et la violence à l école (2012, chapitre 19) vient modifier la Loi sur l instruction publique (LRQ, chapitre I-13.3) et la Loi sur l enseignement privé (LRQ, chapitre E-9.1). Cette loi prévoit que les établissements scolaires ont désormais l obligation d adopter et de mettre en œuvre un plan de lutte contre l intimidation et la violence. Le présent aide-mémoire est un outil offert au milieu scolaire par la Sûreté du Québec concernant les interventions policières liées à l intimidation et à la violence à l école. Il contient les éléments à connaître au sujet de l intimidation en milieu scolaire ainsi que les actions à mener pour le traitement d un événement lié à l intimidation et à la violence. À noter que les activités de prévention auxquelles participe la police ne sont pas prises en compte dans le présent document. La présence policière dont il est ici question a trait uniquement aux interventions effectuées dans un contexte d enquête, comme mentionné dans le Cadre de référence sur la présence policière dans les établissements d enseignement. 1.1 Définitions 1. L INTIMIDATION ET LA VIOLENCE À L ÉCOLE L intimidation est un phénomène social qui a toujours existé. Nous réalisons maintenant davantage l ampleur, la gravité et les répercussions de l intimidation dans le milieu scolaire et collaborons à mettre en place des mesures pour la prévenir et la combattre. Les définitions de l intimidation et de la violence, selon la Loi visant à prévenir et à combattre l intimidation et la violence à l école : - intimidation : tout comportement, parole, acte ou geste délibéré ou non à caractère répétitif, exprimé directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace, dans un contexte caractérisé par l inégalité des rapports de force entre les personnes concernées, ayant pour effet d engendrer des sentiments de détresse et de léser, blesser, opprimer ou ostraciser; - violence : toute manifestation de force, de forme verbale, écrite, physique, psychologique ou sexuelle, exercée intentionnellement contre une personne, ayant pour effet d engendrer des sentiments de détresse, de la léser, de la blesser ou de l opprimer en s attaquant à son intégrité ou à son bien-être psychologique ou physique, à ses droits ou à ses biens. Un acte d intimidation peut constituer une infraction criminelle lorsque : - le geste a été commis de façon délibérée; - le geste a été commis de façon répétée ou non, où seront déterminants : la gravité, le contexte et le niveau de violence; - il y a inégalité des rapports de force entre les personnes concernées. Pour que le geste d intimidation constitue une infraction criminelle, il faut retrouver certains paramètres essentiels définis dans le Code criminel, relativement à l infraction désignée. 3

1.2 En personne ou dans le cyberespace Il s agit essentiellement du même phénomène. La cyberintimidation et la violence dans le cyberespace font référence aux technologies de l information et de la communication utilisées pour commettre l infraction. Les mêmes infractions criminelles peuvent s appliquer, en personne ou dans le cyberespace, avec adaptations. 1.3 Lieux et moyens À l école (dans l établissement, dans la cour d école, aux abords de l école, etc.). En chemin vers l école (dans l autobus scolaire, à pied, etc.). Sur les lieux et au cours d activités parascolaires, alors que les élèves sont sous la supervision de l école. Dans l environnement cyber des élèves (ordinateur, tablette électronique, baladeur numérique, téléphone intelligent, etc.), à l école ou à la maison, dans la mesure où l intimidation et la violence exprimées dans le cyberespace et subies à la maison peuvent avoir des répercussions à l école. 1.4 Personnes concernées Les suspects et les victimes sont surtout des personnes mineures, âgées de 12 à 17 ans, et assujetties à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA). Les élèves de l enseignement primaire âgés de moins de 12 ans sont aussi concernés par l intimidation et la violence en milieu scolaire, mais ils ne sont pas sujets à une judiciarisation et sont exclusivement ciblés par des mesures éducatives. Une victime d actes d intimidation et de violence en milieu scolaire peut également être un membre du personnel scolaire ou tout adulte en autorité travaillant dans ce milieu. 4

2. LES INFRACTIONS CRIMINELLES 2.1 Infractions criminelles potentiellement liées à l intimidation et à la violence à l école Les infractions suivantes sont celles qui pourraient s appliquer en matière d intimidation et de violence en milieu scolaire : Infractions criminelles dans un contexte d intimidation et de violence à l école : Extorsion Art. 346 C.cr Exemples : Proférer des menaces à un élève dans le but d obtenir son baladeur numérique. Harcèlement criminel Art. 264 C.cr Intimidation 1 Art. 423 C.cr 1 Il s agit bien ici de l intimidation en tant qu infraction criminelle, telle qu elle figure au Code criminel, et non de l intimidation comme phénomène social (ex. : exclusion, etc.). Méfait Art. 430 C.cr Pornographie juvénile Art. 163.1 C.cr Proférer des menaces Art. 264.1 C.cr Voies de fait Art. 266 C.cr et suivants Vol simple Art. 334 C.cr Vol qualifié Art. 344 C.cr Au moment du changement de cours, chaque jour, un jeune suit avec insistance un autre jeune dans les corridors de l école au point où celui-ci a peur pour sa sécurité et qu il doit faire de grands détours pour se rendre à sa classe. À la maison, il reçoit à répétition des courriels menaçants provenant du même jeune. Tous les jours, à la récréation, un élève bloque l entrée du terrain sportif à un autre élève en lui faisant des menaces de le blesser s il ose venir y pratiquer son sport. L élève a peur et il évite de s y rendre. Au retour de la récréation, un élève découvre une note avec des propos humiliants et choquants affichée sur le devant de son casier, situé dans un couloir achalandé de l école. Il est écrit sur cette note que l élève doit retirer sa candidature à la présidence du conseil étudiant de l école. De plus, en ouvrant son casier, il découvre que ses effets personnels sont brisés et que ses vêtements sont souillés. Un jeune brise volontairement le téléphone cellulaire appartenant à un collègue de classe. Par courriel, un jeune envoie à ses amis une photographie de sa copine âgée de moins de 18 ans où elle est nue. Un élève manifeste l intention de blesser un autre élève à la sortie des classes parce qu il a fréquenté sa copine. Frapper un élève au visage pendant la récréation. Prendre, sans sa permission, différents objets appartenant à un élève et les cacher un peu partout dans l école. Faire du taxage dans la cour d école. Cette liste n est pas exhaustive. Ces infractions criminelles, de nature violente ou intimidante, sont les plus usuelles dans un contexte scolaire. D autres crimes prévus au Code criminel, à considérer dans le contexte scolaire, pourraient faire l objet d enquêtes, tels les fraudes (ex. : usurpation d identité) et les faux messages (ex. : par courriel, transmettre de faux renseignements dans l intention de nuire à quelqu un). 5

3. LES RÔLES ET LES RESPONSABILITÉS DU DIRECTEUR D ÉCOLE 3.1 Rôles et responsabilités du directeur d école, ou de son représentant, en matière de prévention et de lutte contre l intimidation et la violence à l école Le directeur d école, ou son représentant, se voit attribuer divers rôles et responsabilités en matière de prévention et de lutte contre l intimidation et la violence à l école, comme stipulé dans la Loi sur l instruction publique. Entre autres responsabilités : il reçoit et traite avec diligence tout signalement et toute plainte concernant un acte d intimidation et de violence; il voit à ce que tous les membres du personnel de l école soient informés des règles de conduite et des mesures de sécurité de l école, des mesures de prévention établies pour contrer l intimidation et la violence, et de la procédure applicable lorsqu un acte d intimidation et de violence est constaté; sur le plan de la communication avec les parents de la victime et la victime, il les informe des engagements, des démarches et des mesures applicables relativement à l intimidation et à la violence en milieu scolaire. En ce qui concerne l élève qui est l auteur de l acte et ses parents, le directeur d école doit préciser la forme et la nature des engagements qu ils doivent prendre en vue d empêcher, le cas échéant, la répétition de tout acte d intimidation et de violence. De plus, il les dirige sur ce qu ils peuvent faire selon les situations. 3.2 Ce que le plan de lutte contre l intimidation et la violence doit notamment prévoir En vertu de la Loi, le plan de lutte contre l intimidation et la violence doit notamment prévoir : - les modalités applicables pour effectuer un signalement ou pour formuler une plainte concernant un acte d intimidation et de violence et, de façon plus particulière, celles applicables pour dénoncer une utilisation de médias sociaux ou de technologies de communication à des fins de cyberintimidation; - les actions qui doivent être prises lorsqu un acte d intimidation et de violence est constaté par un élève, un enseignant, un autre membre du personnel de l école ou par quelque autre personne. Relativement au traitement d une plainte, selon le droit canadien, il n y a aucune infraction pour laquelle le directeur d école doit systématiquement porter plainte à la police. Par contre, le directeur, ainsi que toute autre personne, a le devoir moral de dénoncer un crime lorsque celui-ci risque de se reproduire, de s aggraver ou que l intégrité physique d une personne est en jeu. 6

3.3 Schéma synthèse : traitement d un événement lié à l intimidation et à la violence à l école, par le directeur d école ou son représentant, dans le cadre d une intervention policière INFORMATION REÇUE RELATIVEMENT À UN GESTE D INTIMIDATION ET DE VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE CUEILLETTE D INFORMATION Précision de la nature de l événement; Détermination du contexte; Chronologie des événements reliés; Validation de l information auprès des personnes concernées (victime, parents, témoins, etc.); Collecte de données supplémentaires (ex. : demande d information aux parents concernant des événements liés à la cyberintimidation à la maison). 1 er NIVEAU D ÉVALUATION DE LA SITUATION Gestion de l événement par l école, information aux parents et application de la procédure prévue au plan de lutte contre l intimidation et la violence DÉCISION À PRENDRE Situation requérant une évaluation plus poussée 2 e NIVEAU D ÉVALUATION DE LA SITUATION LES QUESTIONS CLÉS À SE POSER : Est-ce qu il y a une gravité objective de l acte dans les circonstances? Est-ce qu il y a une escalade de violence? Est-ce que le geste d intimidation a été commis de façon délibérée? Est-ce qu il y a une répétition des gestes posés? Est-ce qu il y a inégalité des rapports de force entre les personnes concernées? Gestion de l événement par l école, information aux parents et application de la procédure prévue au plan de lutte contre l intimidation et la violence DÉCISION À PRENDRE Événement jugé grave nécessitant un appel à la police et information aux parents Dépôt d une plainte à la police (policier de l école ou poste de police local)* * Le dépôt d une plainte à la police n enlève pas au directeur d école ou à son représentant la responsabilité de se conformer aux dispositions prévues par la Loi visant à prévenir et à combattre l intimidation et la violence à l école. 7

4.1 Rôle du policier Interventions policières liées à l intimidation et à la violence à l école 4. LE RÔLE DU POLICIER LORSQUE L ÉVÉNEMENT LIÉ À L INTIMIDATION ET À LA VIOLENCE EST PORTÉ À SA CONNAISSANCE S il s agit d un flagrant délit, procède à un arrêt d agir. Traite la plainte reçue en analysant l information recueillie, et en déterminant s il s agit d une infraction criminelle en vertu du Code criminel : - s il ne s agit pas d une infraction criminelle, l acte d intimidation pourrait donner lieu à une sanction prévue au plan de lutte contre l intimidation et la violence et être gérée par la direction de l école; - s il s agit d une infraction criminelle, il poursuivra l enquête et procédera à l arrestation du suspect, s il y a lieu; par ailleurs, la direction d école pourrait appliquer une sanction prévue à son plan de lutte contre l intimidation et la violence. 4.2 Possibilités de mesures extrajudiciaires S il s agit d une infraction criminelle, en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), dans certaines circonstances, le policier pourrait appliquer des mesures extrajudiciaires dans le cadre de l exercice de son pouvoir discrétionnaire. Le policier peut choisir soit de ne prendre aucune mesure, de donner un avertissement, ou d appliquer une mesure de renvoi vers une ressource communautaire. Ces mesures peuvent être appliquées de concert ou non avec l école. Ainsi, un appel de l école à la police relativement à des actes d intimidation et de violence ne se traduira pas nécessairement par des accusations criminelles portées à l endroit d un jeune qui est l auteur d un tel acte. 8

ANNEXE : LES RESSOURCES D AIDE POUR LES JEUNES ET LEURS PARENTS Outre les ressources d aide au sein de l école, les ressources telles que Jeunesse, J écoute (1 800 668-6868 ou JeunesseJecoute.ca) ou Tel-jeunes (1 800 263-2266 ou teljeunes.com) sont des organismes crédibles. Elles peuvent fournir aux victimes et à leurs parents ainsi qu aux témoins d actes d intimidation des conseils appropriés et un soutien appréciable. Ces intervenants incitent les jeunes à se confier à un adulte de confiance, et éventuellement à porter plainte à la police. Cyberaide (1 866 658-9022 ou cyberaide.ca) offre de l information, des ressources et un soutien en matière de sécurité en ligne. Ce service permet la dénonciation d infractions liées notamment au leurre et à la pornographie juvénile. Les centres d aide aux victimes d actes criminels (1 866 LE CAVAC ou cavac.qc.ca) offrent des services de première ligne aux victimes d actes criminels, à leurs proches ainsi qu aux témoins d un acte criminel. Les centres locaux de services communautaires (sante.qc.ca/listes/ta-clsc) offrent des services de santé et des services sociaux. Les CLSC peuvent orienter les jeunes et leurs parents vers les ressources appropriées. Le site Web de la Sûreté du Québec (sq.gouv.qc.ca) contient une section qui offre aussi des conseils aux jeunes, aux parents et aux enseignants sur une multitude de sujets. 9