1. PRESENTATION DES ATNC

Documents pareils
LA RECHERCHE INFIRMIERE: une exigence professionnelle / cas concret. La recherche infirmière. Cas concret : où se déroule-t-il?

MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTÉ. Direction générale de la santé

Niveau d assurance de stérilité (NAS) Hôpital Neuchâtelois Sylvie Schneider Novembre 2007

Tuberculose bovine. Situation actuelle

L entretien en radiologie conventionnelle. Comment procède t on? Radiologie conventionnelle. Quel mobilier et matériel?

Réception du tissus documentation examens sérologiques inspection préparation façonnage

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

PRISE EN CHARGE D'UN PATIENT ATTEINT OU SUSPECT DE CLOSTRIDIUM DIFFICILE

Médical. Nettoyage et désinfection des dispositifs médicaux Produits et Services

PREPARATION (NETTOYAGE, DESINFECTION ET STERILISATION) D AIGUILLES MEDICALES, DE RACCORDS, DE ROBINETS ET D AIGUILLES CHIRURGICALES A SUTURE UNIMED

CRITERES DE REMPLACEMENT

Sensibilisation des opérateurs à l hygiène des aliments

Hygiène et prévention du risque infectieux en EHPAD. Maîtrise de la bio contamination et place du bio nettoyage. Jeudi 28 mai 2009

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

DON DE SANG. Label Don de Soi

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Bio nettoyage au bloc opératoire

Les Bonnes Pratiques Hygiéniques dans l Industrie Alimentaire

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Hygiène des véhicules de transport sanitaire

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Document élaboré par :

des banques pour la recherche

STOP à la Transmission des microorganismes!

BOP: Environnement - Entretien des salles d'opération et des locaux annexes

IBCP- Service Culture Cell- Règlement Intérieur des laboratoires de culture cellulaire

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

RESPONSABILITÉ INDEMNITAIRE

Vous allez être opéré(e) de Membrane Epimaculaire

Visite test de certification V2014 Retour du CHU de Rennes GCS CAPPS Vendredi 12 juin 2015

Registre des dossiers et des mesures correctives du programme LCQ

Test d immunofluorescence (IF)

«Bonnes pratiques de retraitement des dispositifs médicaux et audits des cabinets dentaires : des peurs à la réalité»

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

Mai Thanh LE - Pôle Hygiène

Evaluation des risques professionnels dans les établissements de santé (dr.l.sctrick)

Référentiel Officine

CHROMOPHARE Génération F : éclairage innovant à réflecteur avec LED. Un concept et un design d'éclairage qui réunissent fonctionnalité et esthétique

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

SECURITE SANITAIRE ET RESTAURATION COLLECTIVE A CARACTERE SOCIAL

Construire un plan de nettoyage et de désinfection

FICHES DE STÉRILISATION

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

HYGIENE EN RESTAURATION COLLECTIVE

Produits de contrôle de l efficacité de lavage et de garantie

Hospices cantonaux Centre Hospitalier Universitaire Vaudois DOSSIER DE PRESSE. Création du Centre romand hospitalo-universitaire de neurochirurgie

admission aux urgences

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

LA DÉMARCHE GLOBALE DE PRÉVENTION

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

CHAPITRE 8 PRODUCTION ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT

Bonnes Pratiques de Fabrication des médicaments à usage humain et vétérinaire

LA TRAÇABILITE DE A Z ET DE Z A AU CABINET DENTAIRE

Décrire l'ensemble des mesures de maîtrise et des mesures de surveillance dans des procédures ou modes opératoires portés à la connaissance de tous.

LEURS SERVICES ET LEUR CADRE DE PRATIQUE LES OPTOMÉTRISTES : LEUR FORMATION, LEURS SERVICES ET LEUR CADRE DE PRATIQUE

L EXPÉRIENCE POUR L AUTONOMIE

Fiche documentaire FAIRE LES PRODUITS D USAGE DOMESTIQUE SANS DANGER POUR L AIR

Accidents des anticoagulants

Les Infections Associées aux Soins

La réglementation quelques incontournables

TP N 3 La composition chimique du vivant

CATALOGUE DE FORMATIONS

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

Désinfection du matériel médical et stérilisation Josée Savoie, Julie Moreau, Maroussia Groleau

1 Introduction Description Accessoires et numéros de pièces Caractéristiques Aspects réglementaires 3. 2 Mise en service 4

LES DIFFERENTS SYSTEMES DE MARQUAGE DES INSTRUMENTS. Atelier n 2

Migraine et Abus de Médicaments

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

A B C Eau Eau savonneuse Eau + détergent

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

Prépration cutanée de l opéré

Les conséquences sanitaires de l accident de Fukushima Dai-ichi : point de situation en février 2012

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

LES INCONTOURNABLES DE L HYGIENE ALIMENTAIRE EN RESTAURANT SATELLITE

A l Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, Octobre Rose est l occasion de mettre en valeur la filière de soins dédiée au cancer du sein.

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

l «Or? Gris» pourquoi et comment? CONNAISSEZ-VOUS LES TISSUS HUMAINS POUR LA RECHERCHE :

formations professionnelles fin 2014 / début 2015 hygiène alimentaire en restauration collective audit, conseil et formation professionnelle

Leucémies de l enfant et de l adolescent

VOTRE COMPLEMENTAIRE SANTE

COMMUNE DE GRESY-SUR-AIX

BACTÉRIE PARTICULE D ARGENT

Ouverture d un pavillon médical : Mesures mises en œuvre pour la mise en eau et suivi bactériologique

Comment concevoir son lit biologique

FORMATION REFERENTS HYGIENE 14 HEURES (Décret du 24/06/2011 et Arrêté du 5/10/2011)

Rapport d hygiène pour le département du service d ambulance

Qu est-ce que la peste?

Centre Hospitalier de Béziers

Une conférence-débat proposée par l Institut National de la Recherche Agronomique

CONSTRUCTION DES COMPETENCES DU SOCLE COMMUN CONTRIBUTION DES SCIENCES PHYSIQUES

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

PROCÉDURE. Code : PR-DSI

Étape 1 : Balancer la chimie de l'eau

Item 182 : Accidents des anticoagulants

révention de la transmission infections

Les sciences de l ingénieur appliquées à la prise en charge du

GUIDE DE PREVENTION DES INFECTIONS LIEES AUX SOINS EN CHIRURGIE DENTAIRE ET EN STOMATOLOGIE

Transcription:

LE RISQUE ATNC OBJECTIF : l élève doit être capable de présenter les ATNC et de mettre en place la procédure de traitement des DM adaptée. En tant qu agent de stérilisation, vous êtes en zone de lavage au poste de réception des dispositifs médicaux. Aujourd hui, vous réceptionnez des dispositifs médicaux provenant du bloc opératoire suite à une opération de cataracte. Vous consultez la fiche de liaison et vous découvrez que le patient venant d être opéré présente un risque ATNC. La stagiaire vous 1. PRESENTATION DES ATNC demande ce que signifie ATNC et si c est dangereux. Introduction :! Petite vidéo : extrait c est pas sorcier Source : https://www.youtube.com/watch?v=mmal8crucjs " Pour revisser : flasher ce code pour visionner à nouveau la vidéo!!! L'agent infectieux en cause est une particule protéique, ce qui le différencie des autres micro-organismes (bactéries, virus, champignons...). Du fait de leur structure particulière, les prions sont appelés ATNC Les ATNC signifient : AGENTS TRANSMISSIBLES NON CONVENTIONNELS. Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC) sont responsables, en pathologie humaine et animale, des encéphalopathies spongiformes transmissibles, les EST. Si la nature des ATNC reste en partie méconnue, l hypothèse de la protéine infectieuse du prion (Proteinaceous infectious particle) est actuellement retenue par la majorité des scientifiques. Cette protéine est dix fois plus petite qu un virus et logent principalement dans le système nerveux, les yeux les ganglions. La protéine PrP ne cause pas de maladie mais c est son changement de forme qui provoque une atteinte des tissus humains et bovins. Dans les EST, on observe une accumulation d une protéine du prion pathologique, la Pr P res. La Pr P res présente des caractères physico-chimiques et biologiques particuliers qui lui confèrent une résistance importante à la plupart des procédés habituels d inactivation des protéines : résistance à la protéinase K, à la chaleur sèche, aux radiations ionisantes, aux aldéhydes. SOURCE DE L IMAGE https://www.franceculture.fr/s3/cruiser- production/2015/04/17644d52-efe5-11e4-adec- 005056a87c89/738_illustration-prion.jpg 1

2. LES PATHOLOGIES PROVOQUEES PAR LES ATNC Petite vidéo vache folle rappel des faits Source : http://www.dailymotion.com/video/xmggt6 " Pour revisser : flasher ce code pour visionner à nouveau la vidéo!!! Les EST sont des affections neurodégénératives rares, transmissibles, d incubation longue, d évolution fatale. En pathologie animale, la scrapie (ou tremblante) des ovins est décrite depuis longtemps. Plus récemment, l encéphalopathie bovine spongiforme (ESB) a frappé le cheptel britannique et européen : son agent causal est très vraisemblablement le responsable de la forme variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vmcj) chez l homme. En clinique humaine, à côté d entités pathologiques rares (syndrome de Gerstmann-Strausler- Scheinker, insomnie fatale familiale, Kuru), on décrit essentiellement : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique, frappant l adulte de 50 à 70 ans (une centaine de cas par an en France), Les signes cliniques de la maladie se caractérisent par la détérioration intellectuelle avec troubles de la mémoire et du jugement, modifications du comportement, évoluant vers un état démentiel de plus en plus profond. Dans la forme classique de la MCJ, l'agent infectieux est principalement contenu dans le système nerveux central et l'œil. les MCJ génétiques, à transmission intrafamiliale où il existe une mutation du gène PNRP codant pour la protéine Prion, les MCJ iatrogènes, transmises d un patient à un autre patient par des substrats contaminés (hormone de croissance extractive) ou des procédures médicochirurgicales (dure-mère contaminée, neurochirurgie), la variante de la MCJ (v-mcj), frappant des adultes jeunes, contaminés par l absorption alimentaire des prions de l ESB. Chez ces patients, la répartition de l infectiosité est plus large que dans la MCJ sporadique, avec détection de l agent infectieux dans les formations lymphoïdes organisées. Un risque de transmission par transfusion de produits sanguins labiles a été identifié. SYNTHESE : Une vidéo qui présente les prions et la maladie de la vache folle SOURCE : https://www.youtube.com/watch?v=xs9dw25tjc0 " Pour revisser : flasher ce code pour visionner à nouveau la vidéo!!! 2

3. LES PROCEDURES DE TRAITEMENT DES DM A RISQUE ATNC Afin de prévenir le risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par les dispositifs médicaux réutilisables, différents procédés de traitement du matériel doivent être appliqués en stérilisation. Les recommandations concernant les procédés d'inactivation (l agent infectieux n est plus détecté par les méthodes de prélèvement et d analyse) ont été actualisées par l Instruction 2011/449 du 1er décembre 2011 qui abroge la circulaire n 138 du 14 mars 2001. Dans chaque établissement de soins, le classement des patients vis-à-vis des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) doit être évalué médicalement et enregistré dans le dossier médical dès qu un acte invasif est prévu. On évalue le risque prion en classant les patients dans deux catégories et par rapport aux interventions médicales effectues! Il existe 2 catégories de patients : - patients ni suspects ni atteints : sont désormais regroupés dans cette catégorie o les patients sans caractéristique particulière, c'est-à-dire les patients susceptibles d'héberger le prion nouveau variant du fait de la consommation de viande provenant d'animaux porteurs d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) o les patients avec facteurs de risque individuel appartenant à l un des groupes suivants # antécédents de traitement par hormone de croissance d origine humaine # antécédents de greffe de dure-mère d origine humaine # antécédents, dans la famille génétique, d un cas liée à une mutation codant la PrP. - patients suspects ou atteints : le diagnostic est suspecté sur l apparition récente et d évolution progressive, sans rémission, de signes neurologiques, associé à des troubles intellectuels ou psychiatriques, après élimination de toute autre cause. Le diagnostic ne peut être confirmé que par examen neuro-pathologique.! L acte médical réalise sur le patient : On considère comme à risque ATNC les actes suivants : - les actes réalisés en neurochirurgie, en ophtalmologie (les actes touchant la rétine ou le nerf optique, en chirurgie ou endoscopie ORL ( les actes touchant la muqueuse olfactive) CHEZ TOUS LES PATIENTS - uniquement chez un patient atteint ou suspect du nouveau variant de MCJ, les actes invasifs chirurgicaux avec contact, biopsie ou curage d un ganglion, les actes concernant le carrefour aérodigestif, les endoscopies par voie rectale Cette information sur le risque Prion est arrêtée par l équipe médicale et inscrit sur les fiches de liaison bloc opératoire/ service de stérilisation à la rubrique «risque lié au patient». 3

Procédures à appliquer SOURCE FORMATION HYGENOSIA Le type de procédure à appliquer au matériel est déterminé par le type de patient, «suspect /atteint» ou «ni suspect ni atteint» et le risque EST* lié à l acte chirurgical. Le traitement des DM utilisés dans des actes invasifs tient compte de leur compatibilité avec la stérilisation à la vapeur d eau. 1- Pour les DM invasifs stérilisables à 134 C pendant 18 minutes : Niveau de risque du patient Acte invasif à risque vis-à-vis des ATNC Niveau de risque de l'acte Autre acte invasif Patient ni suspect ni atteint Nettoyage (procede PSP) Nettoyage Patient suspect ou atteint (procédé PSP) Séquestration Nettoyage manuel PSP (Protocole Standard Prion) Les procédés assurant une inactivation totale des ATNC sont :` immersion dans l hypochlorite de sodium à 2% de chlore actif (eau de Javel à 20 000ppm) pendant 1 heure immersion dans la soude molaire (40g/L) pendant 1 heure. ATTENTION CHOIX DU PRODUIT DE NETTOYAGE : Si le produit de nettoyage permet aussi une inactivation totale des ATNC selon le PSP en vigueur, les étapes de nettoyage et d inactivation sont confondues. En pratique, il est donc recommandé d utiliser un détergent capable d inactiver les ATNC pour traiter le matériel de neurochirurgie ou d ophtalmologie ; il n est alors plus nécessaire de réaliser une inactivation par trempage dans la soude M ou l eau de Javel. 4

Exemple : Traitement du matériel de neurochirurgie ou d ophtalmologie Ce traitement s'applique au matériel utilisé pour un patient «ni suspect ni atteint» lors d une intervention chirurgicale à risque ATNC. Dans ce cas, la procédure prévoit : Pré-traitement Le matériel doit être mis à tremper aussitôt après utilisation dans un bain détergent sans aldéhyde pendant au moins 15 minutes. Le bain de pré-désinfection doit être renouvelé pour chaque intervention. Nettoyage et inactivation totale des ATNC Le nettoyage est de préférence réalisé en laveur-désinfecteur, avec un produit détergent conforme au PSP. La concentration efficace ainsi que la température et la durée sont précisés dans la fiche technique du fournisseur. La plupart de ces produits nécessitent l ajout d un neutralisant acide lors du rinçage. Stérilisation Stérilisation par la vapeur d'eau à 134 pendant 18 minutes. 2- Pour les DM invasifs non stérilisables à 134 C pendant 18 minutes, un double nettoyage est indispensable. Ce type de procédure concerne surtout la désinfection des endoscopes. Niveau de risque du patient Acte invasif à risque vis-à-vis des ATNC Niveau de risque de l'acte Autre acte invasif Patient ni suspect ni atteint Double nettoyage oustérilisation à basse température ou à défaut désinfection double nettoyage ou Stérilisation à basse température ou à défaut désinfection Patient suspect ou atteint Séquestration ou Stérilisation à basse température ou à défaut désinfection La procédure de séquestration s applique uniquement au matériel utilisé lors d un acte chirurgical à risque EST pour un patient suspect/atteint. Séquestration : Les instruments sont mis en quarantaine selon une procédure stricte pour éviter leur remise en service. Si le diagnostic est confirmé, le matériel sera détruit par incinération. Dans le cas contraire, le matériel sera libéré et remis en service avec l'accord du responsable. 5

6

LE RISQUE ATNC OBJECTIF : l élève doit être capable de présenter les ATNC et de mettre en place la procédure de traitement des DM adaptée. En tant qu agent de stérilisation, vous êtes en zone de lavage au poste de réception des dispositifs médicaux. Aujourd hui, vous réceptionnez des dispositifs médicaux provenant du bloc opératoire suite à une opération de cataracte. Vous consultez la fiche de liaison et vous découvrez que le patient venant d être opéré présente un risque ATNC. La stagiaire vous 1. PRESENTATION DES ATNC demande ce que signifie ATNC et si c est dangereux. Petite vidéo : extrait c est pas sorcier Source : https://www.youtube.com/watch?v=mmal8crucjs L'agent infectieux en cause est une particule protéique ce qui le différencie des autres micro-organismes (bactéries, virus, champignons...). Du fait de leur structure particulière, les prions sont appelés ATNC Les ATNC signifient : AGENTS TRANSMISSIBLES NON CONVENTIONNELS. Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC) sont responsables, en pathologie humaine et animale, des encéphalopathies spongiformes transmissibles, les EST. Si la nature des ATNC reste en partie méconnue, l hypothèse de la protéine infectieuse du prion (Proteinaceous infectious particle) est actuellement retenue par la majorité des scientifiques. Cette protéine est dix fois plus petite qu un virus et loge principalement dans le système nerveux, les yeux, les ganglions. La protéine PrP ne cause pas de maladie mais c est son changement de forme qui provoque une atteinte des tissus humains et bovins. Dans les EST, on observe une accumulation d une protéine du prion pathologique, la Pr P res. La Pr P res présente des caractères physico-chimiques et biologiques particuliers qui lui confèrent une résistance importante à la plupart des procédés habituels d inactivation des protéines : résistance à la protéinase K, à la chaleur sèche, aux radiations ionisantes, aux aldéhydes. SOURCE DE L IMAGE https://www.franceculture.fr/s3/cruiser- production/2015/04/17644d52-efe5-11e4-adec- 005056a87c89/738_illustration-prion.jpg 1

2. LES PATHOLOGIES PROVOQUEES PAR LES ATNC Petite vidéo vache folle rappel des faits Source : http://www.dailymotion.com/video/xmggt6 Les EST sont des affections neurodégénératives rares, transmissibles, d incubation longue, d évolution fatale. En pathologie animale, la scrapie (ou tremblante) des ovins est décrite depuis longtemps. Plus récemment, l encéphalopathie bovine spongiforme (ESB) a frappé le cheptel britannique et européen : son agent causal est très vraisemblablement le responsable de la forme variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vmcj) chez l homme. En clinique humaine, à côté d entités pathologiques rares (syndrome de Gerstmann-Strausler- Scheinker, insomnie fatale familiale, Kuru), on décrit essentiellement : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique, frappant l adulte de 50 à 70 ans (une centaine de cas par an en France), Les signes cliniques de la maladie se caractérisent par la détérioration intellectuelle avec troubles de la mémoire et du jugement, modifications du comportement, évoluant vers un état démentiel de plus en plus profond. Dans la forme classique de la MCJ, l'agent infectieux est principalement contenu dans le système nerveux central et l'œil. les MCJ génétiques, à transmission intrafamiliale où il existe une mutation du gène PNRP codant pour la protéine Prion, les MCJ iatrogènes, transmises d un patient à un autre patient par des substrats contaminés (hormone de croissance extractive) ou des procédures médicochirurgicales (dure-mère contaminée, neurochirurgie), la variante de la MCJ (v-mcj), frappant des adultes jeunes, contaminés par l absorption alimentaire des prions de l ESB. Chez ces patients, la répartition de l infectiosité est plus large que dans la MCJ sporadique, avec détection de l agent infectieux dans les formations lymphoïdes organisées. Un risque de transmission par transfusion de produits sanguins labiles a été identifié. SYNTHESE : Une vidéo qui présente les prions et la maladie de la vache folle 2

SOURCE : https://www.youtube.com/watch?v=xs9dw25tjc0 3. LES PROCEDURES DE TRAITEMENT DES DM A RISQUE ATNC Afin de prévenir le risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par les dispositifs médicaux réutilisables, différents procédés de traitement du matériel doivent être appliqués en stérilisation. Les recommandations concernant les procédés d'inactivation (l agent infectieux n est plus détecté par les méthodes de prélèvement et d analyse) ont été actualisées par l Instruction 2011/449 du 1er décembre 2011 qui abroge la circulaire n 138 du 14 mars 2001. Dans chaque établissement de soins, le classement des patients vis-à-vis des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) doit être évalué médicalement et enregistré dans le dossier médical dès qu un acte invasif est prévu. On évalue le risque prion en classant les patients dans deux catégories et par rapport aux interventions médicales effectues! Il existe 2 catégories de patients : - patients ni suspects ni atteints : sont désormais regroupés dans cette catégorie o les patients sans caractéristique particulière, c'est-à-dire les patients susceptibles d'héberger le prion nouveau variant du fait de la consommation de viande provenant d'animaux porteurs d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) o les patients avec facteurs de risque individuel appartenant à l un des groupes suivants # antécédents de traitement par hormone de croissance d origine humaine # antécédents de greffe de dure-mère d origine humaine # antécédents, dans la famille génétique, d un cas liée à une mutation codant la PrP. - patients suspects ou atteints : le diagnostic est suspecté sur l apparition récente et d évolution progressive, sans rémission, de signes neurologiques, associé à des troubles intellectuels ou psychiatriques, après élimination de toute autre cause. Le diagnostic ne peut être confirmé que par examen neuro-pathologique.! L acte médical réalise sur le patient : On considère comme à risque ATNC les actes suivants : - les actes réalisés en neurochirurgie, en ophtalmologie (les actes touchant la rétine ou le nerf optique, en chirurgie ou endoscopie ORL ( les actes touchant la muqueuse olfactive) CHEZ TOUS LES PATIENTS - uniquement chez un patient atteint ou suspect du nouveau variant de MCJ, les actes invasifs chirurgicaux avec contact, biopsie ou curage d un ganglion, les actes concernant le carrefour aérodigestif, les endoscopies par voie rectale 3

Cette information sur le risque Prion est arrêtée par l équipe médicale et inscrit sur les fiches de liaison bloc opératoire/ service de stérilisation à la rubrique «risque lié au patient». Procédures à appliquer SOURCE FORMATION HYGENOSIA Le type de procédure à appliquer au matériel est déterminé par le type de patient, «suspect /atteint» ou «ni suspect ni atteint» et le risque EST* lié à l acte chirurgical. Le traitement des DM utilisés dans des actes invasifs tient compte de leur compatibilité avec la stérilisation à la vapeur d eau. 1- Pour les DM invasifs stérilisables à 134 C pendant 18 minutes : Niveau de risque du patient Acte invasif à risque vis-à-vis des ATNC Niveau de risque de l'acte Autre acte invasif Patient ni suspect ni atteint Nettoyage (procede PSP) Nettoyage Patient suspect ou atteint (procédé PSP) Séquestration Nettoyage manuel PSP (Protocole Standard Prion) Les procédés assurant une inactivation totale des ATNC sont :` immersion dans l hypochlorite de sodium à 2% de chlore actif (eau de Javel à 20 000ppm) pendant 1 heure immersion dans la soude molaire (40g/L) pendant 1 heure. ATTENTION CHOIX DU PRODUIT DE NETTOYAGE : Si le produit de nettoyage permet aussi une inactivation totale des ATNC selon le PSP en vigueur, les étapes de nettoyage et d inactivation sont confondues. En pratique, il est donc recommandé d utiliser un détergent capable d inactiver les ATNC pour traiter le matériel de neurochirurgie ou d ophtalmologie ; il n est alors plus nécessaire de réaliser une inactivation par trempage dans la soude M ou l eau de Javel. 4

Exemple : Traitement du matériel de neurochirurgie ou d ophtalmologie Ce traitement s'applique au matériel utilisé pour un patient «ni suspect ni atteint» lors d une intervention chirurgicale à risque ATNC. Dans ce cas, la procédure prévoit : Pré-traitement Le matériel doit être mis à tremper aussitôt après utilisation dans un bain détergent sans aldéhyde pendant au moins 15 minutes. Le bain de pré-désinfection doit être renouvelé pour chaque intervention. Nettoyage et inactivation totale des ATNC Le nettoyage est de préférence réalisé en laveur-désinfecteur, avec un produit détergent conforme au PSP. La concentration efficace ainsi que la température et la durée sont précisés dans la fiche technique du fournisseur. La plupart de ces produits nécessitent l ajout d un neutralisant acide lors du rinçage. Stérilisation Stérilisation par la vapeur d'eau à 134 pendant 18 minutes. 2- Pour les DM invasifs non stérilisables à 134 C pendant 18 minutes, un double nettoyage est indispensable. Ce type de procédure concerne surtout la désinfection des endoscopes. Niveau de risque du patient Acte invasif à risque vis-à-vis des ATNC Niveau de risque de l'acte Autre acte invasif Patient ni suspect ni atteint Double nettoyage oustérilisation à basse température ou à défaut désinfection double nettoyage ou Stérilisation à basse température ou à défaut désinfection Patient suspect ou atteint Séquestration ou Stérilisation à basse température ou à défaut désinfection La procédure de séquestration s applique uniquement au matériel utilisé lors d un acte chirurgical à risque EST pour un patient suspect/atteint. Séquestration : Les instruments sont mis en quarantaine selon une procédure stricte pour éviter leur remise en service. Si le diagnostic est confirmé, le matériel sera détruit par incinération. Dans le cas contraire, le matériel sera libéré et remis en service avec l'accord du responsable. 5