UNIVERSITE CLUB BORDEAUX 1 THEORIE NIVEAU 1

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CHAPITRE 1 : LES PRESSIONS 1. DEFINITION Une pression est le résultat d'une force appliquée sur une surface. Si P est la pression, F la force et S la surface, on a la relation : 2. EXEMPLE F P = S Pour comprendre la notion de pression, essayons d'enfoncer dans le sable une main à plat. Elle ne pénètre pas, Si on recommence avec la main verticale en appuyant sur la pointe des doigts, elle pénètre facilement. Dans les deux cas, on a développé la même force. Dans le premier, la surface d'appui étant grande, la pression est faible, alors que dans le second, la surface étant plus petite, la pression est plus grande. 3. LES UNITES DE PRESSION La force F s'exprime en Newton (N). Elle est le résultat du produit d'une masse M exprimée en kg par l'accélération de pesanteur g (avec g = 10 m / s 2 ) soit F = M x g.pour une masse de 1 kg, F = 1 x 10 = 10 N. La surface s'exprime en m 2. L' unité internationale de pression est le Pascal (Pa) : 1 Pa = 1 N / 1 m 2 En plongée, on utilise une unité plus pratique: le bar (b) 1 bar = 10 5 Pa = 10 5 N / 1 m² = 10 N / 1 cm² Une pression de 1 bar est donc le résultat d'une force de 10 N (créée par me masse de 1 kg) appliquée sur me surface de 1 cm². 4. LA PRESSION ATMOSPHERIQUE La terre est entourée d'une couche d'air qui a une certaine masse et donc exerce une certaine pression. Cette dernière, appelée pression atmosphérique s'exerce sur tout le corps. Elle diminue avec l'altitude mais nous considèrerons qu'à la surface de la mer, elle est égale à 1 bar. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 2/11

5. LA PRESSION DANS L'EAU La pression de l'eau appelée pression hydrostatique ou pression relative varie avec la profondeur. Elle s'applique sur tout le corps et augmente de 1 bar tous les 10 m. Ainsi à 10 m : P relat. = 1 bar à 20 m : P relat. = 2 bar à 30 m : P relat. = 3 bar etc. 6. LA PRESSION ABSOLUE C'est la pression totale subie par tout corps immergé. Elle est égale à la somme de la pression atmosphérique et de la pression relative. P abs. = P relat. + P atm. = P relat. + 1 bar Il suffit donc pour la calculer d'ajouter 1 bar à la pression relative. Ainsi à 10 m : P abs. = 1 + 1 = 2 bar à 20 m : P abs. = 2 + 1 = 3 bar à 30 m : P abs. = 3 + 1 = 4 bar etc. Air 10 m P abs. = 2 bar Eau 20 m P abs. = 3 bar 30 m P abs. = 4 bar 40 m P abs. = 5 bar 50 m P abs. = 6 bar Par la suite, lorsque l'on parlera de pression, ce sera toujours de la pression absolue. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 3/11

CHAPITRE 2 : LES ACCIDENTS 7. LES ACCIDENTS MECANIOUES OU BAROTRAUMATISMES 1.1. Introduction Le corps humain est constitué de solides (os), de liquides (sang) et de cavités remplies de gaz (oreilles, sinus, poumons...). Alors que les solides et les liquides sont pratiquement incompressibles, les gaz se compriment lorsque la pression qu'ils subissent augmente ( lors de la descente du plongeur), et se détendent lorsque la pression diminue (lors de la remontée). Ce sont ces variations de volumes des gaz qui peuvent être la cause des accidents mécaniques appelés également barotraumatismes. 1.2. Le placage du masque - mécanisme : il se produit à la descente, La pression de l' eau augmente alors que la pression de l' air dans le masque reste constante. Le masque est plaqué contre le visage et agit comme une ventouse. - symptôme : troubles de la vision, douleur aux yeux. Si le plongeur persiste, la dépression fait éclater les vaisseaux sanguins (les yeux sont alors injectés de sang) et des saignements de nez risquent de survenir. - prévention : souffler par le nez dans le masque lors de la descente afin d'équilibrer les pressions entre l'intérieur et l'extérieur du masque. 1.3. Les oreilles - mécanisme : Quand le plongeur descend, la pression croit et agit sur le tympan (paroi souple et étanche séparant l'oreille moyenne contenant de l'air et l'extérieur) en le poussant vers l'intérieur. Le tympan se déforme puis se rompt si la pression continue d'augmenter et l'eau pénètre dans l'oreille moyenne. - symptôme : légère gêne, puis douleur de plus en plus vive et insupportable. Si le plongeur continue à descendre, la rupture du tympan est perçue comme un coup de poignard. La douleur est si intense qu'elle peut entraîner une syncope. L'eau pénétrant dans l'oreille moyenne provoque des vertiges. Tout cela peut conduire à la noyade. - prévention : soit avaler sa salive, soit si cela ne suffit pas (ce qui est souvent le cas) pratiquer la "manœuvre de Valsalva". Pour cela, se pincer le nez et souffler lors de la descente. L' air provenant des fausses nasales est envoyé dans l'oreille moyenne par la trompe d'eustache, ramenant ainsi le tympan à sa position initiale. Si les oreilles ne passent pas, remonter un peu et recommencer la manœuvre. Si malgré cela l'équilibrage des oreilles n'est pas réalisé, il faut prévenir le moniteur et remonter. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 4/11

1.4. Les sinus - mécanisme : Les sinus sont de cavités osseuses en relations avec les fosses nasales. Les principaux sont les sinus frontaux et les sinus maxillaires. Si les voies de communication entre les sinus et le nez sont obstruées, l'équilibre des pressions ne peut se faire. Lors de la descente, les sinus sont en dépression. Cette dernière a tendance à aspirer les muqueuses tapissant les sinus jusqu'au décollement. Inversement, à la remontée, il y a écrasement de ces muqueuses. Dans les deux cas, des capillaires sanguins peuvent éclater et donc entraîner des saignements. - symptômes : douleur plus ou moins violente au niveau du front ou de la mâchoire supérieure. - prévention : éviter de plonger en cas de sinusite, rhume, rhinite, etc. Si la douleur apparaît au cours de la descente, remonter de quelques mètres, puis redescendre lentement. Au besoin, remonter à la surface, bien rincer les fosses nasales en se mouchant fortement. Si malgré tout cela, la douleur réapparaît, ne pas insister, prévenir le moniteur et remonter. 1.5. Les dents - mécanisme : de l'air peut pénétrer dans une dent cariée ou par les bords d'un plombage abîmé. Lors de la remontée, l'air se dilate et ne peut s'échapper assez vite si l'orifice est trop petit. Si la dent est fissurée, elle peut alors éclater. - symptômes : vives douleurs dentaires. - prévention : visite chez le dentiste avant chaque saison de plongée. Si la douleur se produit à la remontée, redescendre de quelques mètres, puis remonter lentement pour donner à l'air le temps de s'échapper. 1.6. La dilatation des gaz intestinaux et stomacaux - mécanisme : les gaz provenant de la fermentation des aliments ou de l'air ingéré se dilatent pendant la remontée. - symptômes : douleurs abdominales pouvant aller jusqu'à la perte de conscience et à l'arrêt cardiaque. - prévention : éviter les aliments générateurs de gaz intestinaux et les boissons gazeuses. 1.7. La surpression pulmonaire C'est un des accident les plus graves de la plongée. - mécanisme : La surpression pulmonaire se produit à la remontée lorsque l'air ne peut s'échapper des poumons. Le plongeur peut bloquer sa respiration lors d'une remontée panique. Il peut également y avoir une contraction spasmodique de la glotte (peur, anxiété, contact de 1'eau avec le larynx. L'air se détend, et, si on dépasse la limite élastique des alvéoles pulmonaires (lieu d'échange entre le sang et l'air contenu dans les poumons), celles-ci se déchirent. L'air pénètre dans les vaisseaux sanguins privant ainsi les différents organes d'oxygène (en particulier le cœur et le cerveau). Cela peut provoquer des lésions irréversibles et conduire jusqu'à la mort. - symptômes : difficultés respiratoires, douleurs plus ou moins violentes au niveau du thorax, toux et crachat de sang, perte de la parole, de la vue, paralysies, syncope, arrêt ventilatoire et cardiaque, mort. - prévention : expirer en remontant lentement, ne jamais bloquer sa respiration lors de la remontée (surtout entre 10 mètres et la surface). UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 5/11

L'ACCIDENT DE DECOMPRESSION - mécanisme : L'air respiré par le plongeur est essentiellement constitué d'oxygène et d'azote. Ce dernier se dissout dans l'organisme lors de la plongée. A la remontée, il reprend sa forme gueuse. Si cette remontée est trop rapide, l'azote ne peut être évacué par les poumons. Des bulles d'azote se forment dans les tissus de l'organisme, augmentent de volume lors de la remontée pouvant ainsi provoquer de graves lésions. Il est donc nécessaire d'effectuer des paliers de décompression pour éliminer l'azote excédentaire. - symptômes : démangeaisons cutanées, cloques, douleurs articulaires, vertiges, paralysies, difficultés respiratoires, arrêt cardiaque, syncope, mort. - prévention : respecter les paliers de décompression définis par le moniteur. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 6/11

CHAPITRE 3: LE MATERIEL 8. INTRODUCTION En plus du "petit matériel" (palmes, masque, tuba), de la ceinture et de la combinaison, 2 éléments essentiels composent le matériel de plongée la bouteille et le détendeur. 9. LA BOUTEILLE Elle contient de l'air comprimé à 200 bar. Certaines bouteilles sont équipées d'un mécanisme de réserve (tige métallique sur le côté). Lorsque le plongeur enclenche la réserve, il reste 30 bar dans la bouteille. Ces réserves ont tendance à disparaître. Il faut alors plonger avec un détendeur équipé d'un manomètre. Remarque : un plongeur équipé d'un détendeur avec manomètre et d'une bouteille avec réserve, il doit passer sa réserve. Il plonge alors comme s'il n' avait pas de réserve. 10. LE DETENDEUR Il est composé de trois parties : le premier étage qui se fixe sur la robinetterie de la bouteille, le flexible qui amène l'air, et le deuxième étage comportant l'embout que l'on met dans la bouche. 11. ENTRETIEN 1.8. La bouteille - Ouvrir brièvement la bouteille (pour chasser l'eau) avant de monter le détendeur. - Rincer à l'eau douce après chaque plongée. - Retendre les sangles s'il y en a. - Ne pas laisser une bouteille debout (risque de chute sur les pieds). - Baisser la réserve s'il y en a après une plongée pour indiquer que la bouteille a servi. 1.9. Le détendeur - Mettre le bouchon du premier étage après l'avoir séché. - Rincer à l'eau douce après une plongée. - Eviter de le laisser dans le sable ou en plein soleil. - Eviter l'écrasement dans les sacs. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 7/11

12. AVANT LA PLONGEE CHAPITRE 4 : SECURITE - PREROGATIVES - Toujours vérifier la pression dans une bouteille avant de plonger (200 b). - Faire fuser le détendeur et "goutter l'air" pour voir si tout est correct. - S'assurer que la réserve est haute sauf si le détendeur est équipé d'un manomètre. - Sur un bateau, mettre dans l'ordre : les palmes, la ceinture de plomb, la bouteille. - Se mettre à l'eau après le moniteur. 13. PENDANT LA PLONGEE - Rester groupé autour du moniteur (à côté ou au-dessus). - Ne jamais descendre au-dessous du moniteur (sinon les paliers de décompression ne seront pas les mêmes). - Si un plongeur perd sa palanquée, il doit remonter à la vitesse des petites bulles (15 à 17 m/mn), faire le tour d'horizon avant d'arriver à la surface en faisant le signe OK. - Le moniteur sort de l'eau en dernier. - En cas de problème (oreilles, essoufflement, froid, peur... ), ne pas hésiter à le signaler au moniteur. Il vaut mieux rater une plonger que de finir chez le médecin ou à l'hôpital. 14. APRES UNE PLONGÉE - Eviter les efforts violents. - Ne pas faire d'apnée. - Ne pas monter en altitude (montagne, avion). 15. PREROGATIVES Un plongeur possédant le niveau 1 peut plonger jusqu'à 20 mètres à condition d'être encadré par un plongeur niveau 4 au moins (voir les différents niveaux de plongée en annexe 2). BONNES PLONGEES! UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 8/11

ANNEXE1 : LES DIFFERENTS SIGNES DE PLONGEE "Je n'ai plus d'air" Ce signe est à effectuer au plongeur le plus proche par tout plongeur n'ayant plus la possibilité de respirer sur son embout, une fois la réserve baissée. " Je ne peux pas baisser ma réserve " Poing fermé, coude au corps, l'avant bras décrit plusieurs demi-cercles sur le côté du tronc, assez ample et assez hauts pour que le plongeur a qui le signe est destiné le voit bien. " Je suis essoufflé " Les mains ouvertes décrivent un battement alternatif sur la poitrine qui amplifie le mouvement respiratoire de la cage thoracique. " J'ai baissé ma réserve " ou "montrer le manomètre à 50 bars " Poing fermé près de la tempe ou montrer le manomètre. Ce signe est à effectuer au Chef de palanquée par tout plongeur dès qu'il a baissé sa réserve ou qu'il n'a plus que 50 bars. " J'ai froid " Une main à plat frotte à plusieurs reprises l'autre avant-bras. Il ne doit pas être effectué seul. Suivi du signe «tout va bien», il veut dire qu'il ne fait pas chaud mais que la plongée peut continuer. Précédé ou suivi du signe " ça ne va pas ", il implique une remontée immédiate, soit jusqu'à la surface, soit à une profondeur où l'eau est plus chaude. " Tout va bien " ou " Ça va " Effectué par le moniteur ou le guide de plongée, c'est une question impliquant une réponse obligatoire qui ne peul être que «ça va» ou «ça ne va pas». Ce signe signifie aussi OK, j'ai compris. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 9/11

" Ça ne va pas " La main à plat, doigts tendus écartés, paume vers le bas, décrit des oscillations alternatives autour d'un axe situé dans le prolongement de l'avant bras. " Exercice terminé " Les 2 avant-bras sont croisés devant le masque. Indique que l'exercice en cours (ou le palier) est terminé. ANNEXE 2 : LA COURBE DE SECURITE SANS PALIERS Il est possible de faire certaines plongées sans qu'il soit nécessaire d'effectuer un palier. La durée de ces plongées sans palier est donnée dans le tableau ci dessous : Profondeur (m) Temps maxi sans paliers (hh:mm) 8 Illimité 15 1:15 20 0:40 25 0:20 30 0:10 40 0:05 Pour toute plongée, avec ou sans palier, il est conseillé d'effectuer un palier de sécurité de 3 minutes à 3 mètres. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 10/11

ANNEXE 3 : LES DIFFERENTS NIVEAUX DE PLONGEE NIVEAU 1 : P1 (ex brevet elemenmire) Un plongeur niveau 1 peut plonger jusqu'à 20 mètres encadré par : - un niveau 4 pour les plongées explos, - un niveau 4 initiateur pour les plongées NIVEAU 2 : P2 (ex l er échelon) Les plongeurs niveau 2 peuvent plonger : - jusqu'à 20 mètres entre eux. - jusqu'à 40 mètres avec un niveau 4 pour les explos ou un MF1 pour les techniques NIVEAU 3 : P3 (ex plongeur autonome) Les plongeurs niveau 3 peuvent plonger entre eux sans limitation de profondeur. NIVEAU 4 : P4 (ex 2ème échelon) Les plongeurs niveau 4 peuvent plonger entre eux sans limitation de profondeur, ils peuvent emmener des niveau 1 à 20 mètres et des niveau 2 à 40 mètres en explo. INITIATEUR (E1 / E2) C'est le premier diplôme d'enseignement de la plongée. Un initiateur peut enseigner en piscine aux préparant niveau 1 et 2 jusqu'à 6 mètres. NIVEAU 5 : P5 Un niveau 5 exerce les mêmes prérogatives qu'un niveau 4. Il possède en plus la qualification de directeur de plongée lui permettant de diriger et d'organiser une sortie explo uniquement. MONITEUR FEDERAL l er DEGRE : E3 Ils font de l'enseignement de plongée, participent à des jurys, signent les carnets de plongée, dirigent les entraînements en piscine ou les sorties en milieu naturel. MONITEUR FEDERAL 2 ème DEGRE : E4 Idem MFI mais à un niveau supérieur. UCB1 Plongée 1989-2001 Cours Théorique Niveau 1 Page 11/11