Activités de plaidoyer «Un monde dans lequel toutes les filles et tous les garçons acquièrent leur autonomie grâce à une éducation de qualité qui leur permet de réaliser leur potentiel et de contribuer à la transformation de sociétés où l égalité des sexes devient réalité.» Vision de l UNGEI 2008 L Initiative des Nations Unies pour l éducation des filles (UNGEI) vise à améliorer la qualité et la disponibilité de l éducation pour les filles ; elle vise également à aider les filles et les femmes à accéder à l autonomie grâce à une éducation transformatrice. C est un partenariat regroupant plusieurs parties prenantes dans le domaine de l éducation et les relations genre. Elle se fonde sur la reconnaissance du fait que toutes les filles ont le droit d étudier dans un milieu sûr et propice à l apprentissage. L UNGEI, en tant qu initiative phare de l Éducation pour tous (EPT), s efforce de soutenir les gouvernements et la communauté internationale pour qu ils se rapprochent des objectifs d égalité entre les sexes de l EPT et des Objectifs du Millénaire pour le développement en lien avec l éducation (OMD). Nos partenaires s unissent sous la bannière de l UNGEI, convaincus que les efforts collectifs porteront leurs fruits. Main dans la main, les partenaires exploitent les avantages de la collaboration en s appuyant sur les méthodes suivantes : En alliant leurs efforts à divers niveaux mondial, régional et national ; En réunissant des acteurs ayant des compétences et des aptitudes diverses autour de la même table ; En appliquant la perspective de genre dans toute analyse du secteur d Education et autres secteurs connexes ; En s exprimant à l unisson pour exercer une influence sur le programme mondial d éducation ; En établissant une plateforme stratégique de communication et d appui au plaidoyer.
La date limite de 2015 fixée pour la réalisation des OMD se rapprochant à grands pas, l UNGEI est fermement convaincue qu une des grandes priorités pour l éducation consiste à faire en sorte que toutes les filles soient scolarisées et obtiennent de bons résultats afin que tous les OMD puissent être atteints. Un investissement dans l éducation des filles fait partie intégrante de quasiment tous les aspects du développement et du progrès économique. Les femmes plus instruites se marient plus tard, ont des familles moins nombreuses, affichent des taux plus élevés de survie à l accouchement, sont moins exposées au VIH/SIDA, et mettent au monde des enfants qui ont de meilleures chances de survivre au-delà de l âge de 5 ans. Il a été prouvé que les femmes instruites gagnent mieux leur vie, contribuent à la tolérance sociale et politique, ainsi qu à des taux plus élevés de croissance économique au niveau national. L éducation des filles pourrait bien avoir le meilleur retour sur investissement disponible dans le monde en développement. Pour tirer le meilleur profit des efforts les plus indispensables et qui ont le plus fort impact sur l éducation des filles de par le monde, l UNGEI concentre ses efforts en matière de plaidoyer sur quatre priorités stratégiques essentielles : 1 Une plus grande attention est accordée aux groupes marginalisés et exclus : malgré les avancées obtenues, 57 millions d enfants en âge de fréquenter l école primaire de par le monde ne sont pas scolarisés et plus de la moitié de ces enfants sont des filles. Par ailleurs, près des trois quarts des filles non scolarisées appartiennent à des groupes victimes d exclusion, sont des enfants handicapés et de familles pauvres, appartiennent à des minorités ethniques, sont des enfants parlant des langues minoritaires ou encore des enfants vivant dans des pays en situation d urgence et touchés par un conflit. Il a été prouvé que les désavantages sont cumulatifs, et que les écarts entre les sexes sont souvent plus profonds au sein des groupes pauvres et des autres groupes marginalisés. Le fait de naître dans une famille qui fait partie des 20 % les plus pauvres est une source universelle de désavantage, tous pays confondus. Le fait d être une fille est un facteur significatif multiplicateur de désavantages, surtout dans les pays d Afrique et d Asie du Sud. Cependant, le schéma des risques varie : les filles en âge de fréquenter l école intermédiaire risquent davantage que les garçons de ne pas être scolarisées, indépendamment du niveau de vie et de la situation géographique de leur famille. Selon l UNGEI, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour mettre en lumière l expérience des filles issues de groupes marginalisés et exclus afin de mieux comprendre les causes sous-jacentes de l exclusion, de sensibiliser les populations à la complexité et aux facettes multidimensionnelles de la marginalisation et de plaider en faveur de stratégies ciblées. 2 La réduction / l élimination des violences basées sur le genre en milieu scolaire : des millions de filles de par le monde sont victimes de violence et de discrimination, dans tout un éventail de contextes y inclus sur le chemin de l école et à l école. Les filles d âge scolaire sont exposées aux violences sexuelles et dans certaines régions du monde, elles risquent d être violées, de subir des sévices sexuels et souvent d être harcelées sexuellement. Cependant, la nature des rapports de force entre les hommes et les femmes aussi bien qu entre les enfants et les personnes qui se livrent à des actes de violence, y compris les enseignants, ainsi que la crainte de représailles font qu il est risqué pour les enfants d en parler, surtout pour les filles. Ceci a des conséquences graves à long terme résultats scolaires médiocres, fréquentation scolaire irrégulière, abandon scolaire, absentéisme et faible estime de soi, et également
4 traumatismes physiques, voire grossesse. Il convient également de lutter en priorité contre le mariage des enfants, une norme socioculturelle qui perdure dans de nombreux pays. L éducation, lorsqu elle se poursuit au niveau de l école secondaire, est une stratégie qui a fait ses preuves pour retarder l âge du mariage. L UNGEI a pour tâche de lutter contre tous les aspects de la violence basée sur le genre en milieu scolaire. Les filles doivent pouvoir jouir du droit fondamental qui consiste à avoir accès à un lieu protégé pour étudier et réaliser leur potentiel. Toute situation dans laquelle ce droit n est pas respecté est inacceptable. 3 Amélioration des résultats de l apprentissage pour les filles : les faibles niveaux d apprentissage des filles sont symptomatiques d une crise mondiale de l éducation car environ 250 millions d enfants ne savent ni lire ni écrire lorsqu ils entrent en quatrième année d école primaire. Pour que les filles et les garçons apprennent, les écoles doivent disposer d un nombre suffisant d enseignants qualifiés, d un enseignement de qualité et de matériel pédagogique approprié. Bien que, dans les pays pauvres, les résultats de l apprentissage soient généralement faibles dans tous les groupes, on constate en plus des disparités liées au genre, à la situation géographique et au statut socioéconomique : les filles pauvres vivant en zones rurales ont des chances beaucoup plus limitées d apprendre quoi que ce soit à l école. Les inégalités de genre sont répercutées à l école, ce qui a des conséquences sur les résultats scolaires des filles, leur vie et leur carrière. Le programme scolaire, le matériel pédagogique et le choix des matières peuvent renforcer les rôles traditionnels et discriminatoires liés au genre. Les enseignants, les parents tout comme les filles elles-mêmes ont parfois des attentes plus limitées pour les filles que pour les garçons, ce qui a une forte influence sur le niveau d excellence de ces dernières. L UNGEI s engage à promouvoir des politiques de soutien à un enseignement et à des pratiques d apprentissage qui prennent en compte l égalité entre les sexes ; elle s engage également à promouvoir des politiques qui transforment les écoles en espaces dans lesquels les filles peuvent s épanouir et qui favorisent le succès scolaire de tous les enfants. Nombre accru de filles faisant la transition vers l enseignement secondaire et ayant accès à des possibilités d apprentissage après l école primaire : jamais auparavant autant de filles n avaient été scolarisées. La parité entre les sexes est pratiquement atteinte au niveau du primaire ; cependant, deux pays seulement sur 130 ont atteint cet objectif pour tous les niveaux d éducation. Dans certains pays, la transition des filles vers l école secondaire et d autres possibilités d éducation post-primaire pose toujours un problème ; 97 pays n ont pas atteint la cible de l OMD relatif à la parité des sexes, et dans 43 d entre eux, les filles scolarisées sont plus nombreuses que les garçons. Les filles sont largement sous-représentées au niveau de l école secondaire dans la majorité des pays d Afrique subsaharienne et d Asie du Sud. Les garçons sont désavantagés dans certains pays du Moyen-Orient, d Amérique latine et des Caraïbes. Comme l école secondaire n est ni gratuite ni obligatoire, les frais de scolarité représentent un obstacle important qui empêche les parents de garder leurs enfants à l école, accroissant ainsi le risque d abandon de leur scolarité pour les filles. Par ailleurs des contraintes socioculturelles fortement enracinées, comme le mariage précoce et la discrimination liée au genre, peuvent les empêcher de poursuivre leurs études. Selon l UNGEI, la scolarisation postprimaire est essentielle pour armer les filles des connaissances, compétences et attitudes nécessaires à une transition vers le monde du travail ou l éducation supérieure, et pour qu elles deviennent des citoyennes productives et en bonne santé ; il s ensuit que l accès aux possibilités post-primaires et l achèvement du cycle secondaire doivent figurer en bonne place dans le programme de développement de l après-2015.
Pour faire des progrès dans chacun de ces quatre domaines prioritaires, l UNGEI s appuiera sur les politiques de plaidoyer suivantes pour influencer les décideurs aux niveaux mondial, régional et national : Plaidoyer collectif : l UNGEI participera aux manifestations principales aux niveaux mondial, régional et national pour encourager l action politique, la mobilisation sociale et pour accélérer le soutien à l éducation des filles et à l égalité entre les sexes. Coordination de l action : l UNGEI représente tout un éventail d intérêts, allant de ceux des organismes mondiaux de développement et des institutions universitaires aux organes régionaux d éducation et aux programmes locaux. L UNGEI est une plateforme qui permet aux partenaires d établir des liens, d avoir accès à des partenariats régionaux et nationaux et d en créer de nouveaux, tout en tirant le meilleur parti de l éducation des filles et des jeunes femmes de par le monde. Solutions fondées sur des faits : l UNGEI appuiera le développement et la diffusion d études qui fourniront les données nécessaires à l élaboration de politiques, l allocation de budgets et la mise en œuvre de programmes favorables à la réussite scolaire et à l apprentissage des filles. Partage de bonnes pratiques : l UNGEI fera office d agent de transmission des connaissances, en donnant aux partenaires et aux acteurs accès aux outils, bonnes pratiques et expériences, et en favorisant une meilleure connectivité entre les personnes et les organisations travaillant dans le domaine de l éducation des filles et de l égalité des sexes.