N 95 - jeudi 29 juin 2017 SOMMAIRE Ravageurs... 2 Cochenilles... 2 Pucerons... 4 Suivi spécifique de la pyrale du buis... 5 Tipules et noctuelles du gazon... 5 Cicadelles... 7 Réduve irascible... 7 Grand hanneton des pins... 8 Maladies... 9 Dollar spot et fusariose du gazon... 9 Oïdium du fusain... 10 Le point sur la contamination par la bactérie Xylella fastidiosa... 10 Connaître et reconnaître : la chrysomèle de l ambroisie... 11 Annexe : Fiche de reconnaissance La Chrysomèle de l ambroisie, Ophraella communa... 11 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 1/12
Ravageurs Cochenilles Différentes attaques de cochenilles sont signalées actuellement par les observateurs. Les cochenilles sont des insectes piqueurs-suceurs. Elles sont regroupées en trois groupes en fonction de leurs caractéristiques morphologiques : les cochenilles à corps mou (où l on retrouve les cochenilles farineuses ou cochenilles blanches), sans bouclier protecteur elles sécrètent des filaments cireux pour protéger les œufs ; les cochenilles à carapace ou lécanines dont la femelle a le corps lisse et dur recouvert d une carapace ; les cochenilles à bouclier ou diaspines dont la femelle a un corps mou recouvert d un bouclier (que l on peut soulever pour apercevoir le corps). Quelle que soit la catégorie de cochenilles, les conditions climatiques actuelles sont favorables à leur développement. La cochenille noire de l olivier, Saissetia oleae, est observée dans le secteur de La Seyne sur Mer, les niveaux d infestation sont élevés. Cette cochenille à carapace est de couleur brun foncé à noire. Elle ponctionne de la sève, ce qui peut entraîner un affaiblissement de la plante hôte mais cela n est pas particulièrement préjudiciable aux arbres attaqués. Par ailleurs elle produit un miellat abondant sur lequel la fumagine s installe en grande quantité, dépréciant l esthétique de l arbre et surtout perturbant la photosynthèse. Polyphage, cette cochenille peut infester d autres plantes ornementales dans les environs (comme par exemple le laurier rose, les agrumes, le lierre, le pittosporum ) Il existe un auxiliaire parasitoïde, l hyménoptère Metaphycus lounsburyi. Cependant l action de ce dernier peut fortement être perturbée par les fourmis qui entretiennent des relations de mutualisme avec la cochenille noire de l olivier. Les oliviers en situation irriguée sont un terrain très favorable au développement de cette cochenille. Si les cochenilles sont présentes en grande quantité sur les tiges et les branches, il est possible de brosser les encroûtements afin d éliminer les individus de manière mécanique. Photo 1: forte présence de fumagine suite à une attaque de cochenilles noire sur olivier (FREDON PACA) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 2/12
Des cochenilles sont également observées sur agrumes à Toulon et Six-Fours les Plages. L espèce de ces cochenilles n est pas précisée. Des foyers modérés de cochenilles farineuses sont signalés sur cyprès à Tende (06). L espèce de cette cochenille n a pas été identifiée, nous reviendrons sur la problématique lorsque nous aurons eu davantage de précisions. Enfin des dégâts très importants de cochenille australienne Icerya purchasi sur pittosporum sont enregistrés au Lavandou (83). Il s agit d une cochenille à corps mou colorée de rouge brique pour la femelle et jaunâtre pour le mâle. En fin de croissance la femelle qui mesure environ 5 mm sécrète un ovisac caractéristique très blanc présentant des sillons et pouvant atteindre une longueur supérieure à celle du corps. Polyphage, elle apprécie particulièrement les agrumes et les pittosporums. Les dégâts engendrés peuvent être très grave : ponctuations de sève, blessures sur l écorce, déformations, suintements, production de miellat sur lequel s installe la fumagine ; tout ceci pouvant conduire au dépérissement de la plante attaquée. La coccinelle Rodolia cardinalis est un prédateur reconnu efficace contre cette cochenille. L élimination mécanique des adultes est également un moyen de lutte efficace. Photo 2: dégâts sur Pittosporum (Sandrine Pionnat, Agrodiagnostic) / Photo 3 : adultes sur tiges (Alex Audibert, Mairie du Lavandou) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 3/12
Pucerons Les observateurs du réseau signalent toujours la présence de pucerons et notamment le puceron jaune du laurier rose Aphis neri. Les niveaux d infestation enregistrés varient de modérés dans les Alpes Maritimes sur plusieurs sites à Vallauris, Mouans-Sartoux, et Antibes à élevés à La Seyne sur Mer dans le Var. Ces pucerons n engendrent pas de dégâts vitaux pour les plantes attaquées qui continuent à pousser et fleurir malgré les attaques. Sans intervention humaine, on aperçoit très souvent un cortège d auxiliaires naturels se mettre en place sur les foyers : parasitoïdes (apparitions de momies de pucerons parasités), œufs puis larves de chrysopes qui peuvent rapidement endiguer l infestation. Photo 4 : œufs de chrysope non éclos (entourés en rouge) pondus à proximité de foyers de pucerons jaunes du laurier rose (FREDON PACA) On signale également des dégâts importants de pucerons du cyprès à Vallauris, Antibes, Le Cannet et Mougins dans les Alpes Maritimes. Il s agit souvent d un complexe d espèces Cinara cupressi et Cinara cupressivora. Leur présence entraîne une décoloration du feuillage, le dépérissement des tissus et réduit la vigueur de l arbre. Les prédateurs et parasitoïdes généralistes de pucerons ne parviennent pas à réguler les populations. La lutte contre ce ravageur s avère très compliquée de part l abri étanche que lui procure la plante hôte. Des recherches sont actuellement conduites afin d identifier d éventuelles espèces tolérantes ou moins sensibles au ravageur. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 4/12
Suivi spécifique de la pyrale du buis Les pièges à papillon de la pyrale du buis installés sur un site des Alpes Maritimes à Saint Jeannet (2 pièges) et un site du Var à La Farlède (dispositif expérimental 130 pièges) font apparaître une diminution significative des vols. Ceci indique que les pontes ont eu lieu et que les premiers stades larvaires des chenilles sont actuellement actifs. Des applications de Bacillus thuringiensis permettent de réguler les populations de jeunes chenilles. Nb de papillons 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 St Jeannet (06) Nb de papillons 60 50 40 30 20 10 0 La Farlède (83) Tipules et noctuelles du gazon Des dégâts de tipules sur gazon sont observés à des niveaux modérés sur les secteurs de Vallauris, Cannes, Antibes, Menton et Beaulieu sur Mer dans les Alpes Maritimes. Les tipules sont des diptères, ils ressemblent à de grands moustiques encore appelés communément «cousins». Il existe plusieurs espèces différentes de tipules qui peuvent faire des dégâts, mais la principale est la tipule des prairies Tipula paludosa. Les adultes se nourrissent seulement d eau et de sucs. Les larves sont de gros asticots cylindriques qui mesurent 3 à 4 cm de long, sont de couleur gris-terreux. Leur peau est lisse et très dure. Ils se nourrissent dans la couche superficielle du sol pendant la nuit, et consomment les radicelles et les collets provoquant le dépérissement des plantes. Le gazon jaunit, se soulève et se dénude. L arrosage par aspersion favorise la présence des tipules. De même les sols pauvres en matière organiques sont plus favorables à leur développement, un amendement organique permet de faire diminuer les populations de larves. Il est possible de piéger les tipules en installant une bâche plastique sur le sol humide le soir, les larves se rassembleront sous la bâche et il sera alors possible de les éliminer physiquement. Enfin, des applications de nématodes entomopathogènes Steinernema carpocapsae peuvent contribuer à la régulation des ravageurs. On notera que la tipule compte de nombreux ennemis naturels tels que : étourneaux, hirondelles, taupes, mouches prédatrices, mouches et guêpes parasitoïdes. Toutes les actions menées pour renforcer la biodiversité sur une parcelle contribueront à un meilleur contrôle des ravageurs. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 5/12
Les observateurs signalent également toujours sur les gazons des Alpes Maritimes et notamment sur les mêmes communes que précédemment, des dégâts modérés de noctuelle du gazon. Les noctuelles sont des papillons nocturnes. C est la larve (chenille) qui est le stade néfaste aux cultures. Il existe de nombreuses espèces de noctuelles dont certaines ont des gammes d hôtes plus spécifiques que d autres. Celle du gazon, Tholera cespitis, se nourrit de graminées utilisées dans les gazons et notamment des espèces végétales suivantes : Nardus sp, Calamagrostis sp, Festuca sp et Deschampzia sp. Les chenilles sont sans poils, elles possèdent trois paires de vraies pattes et 5 paires de fausses pattes, elles sont gris-brun et se lovent lorsqu on les dérange. Les larves sont préjudiciables par leur attaque d alimentation au niveau du collet et du stolon sur des jeunes semis. Les zones attaquées finissent par sécher et la surface de l herbe s arrache facilement. Les adultes provoquent aussi des dégâts par leurs trous de sorties, qui sont surtout dommageables sur les greens des golfs. Les larves terricoles ont de nombreux ennemis naturels comme les oiseaux, les mouches tachinaires, les parasitoïdes, les carabes et les staphylins. Des préparations à base de Bacillus thuringiensis peuvent avoir une efficacité sur les jeunes chenilles. Cependant à cette période de l année les chenilles sont à des stades larvaires avancés ce qui va compromettre l efficacité du traitement. Les nématodes entomopathogènes Steinernema carpocapsae peuvent également avoir une efficacité sur les chenilles. Photo 5 et Photo 6 : Dégâts et chenille de noctuelle du gazon (J. Estournel, Les Jardins d Oleas) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 6/12
Cicadelles Quelques foyers épars de cicadelles sont observés sur figuier et olivier dans le secteur d Antibes. Les espèces de cicadelle ne sont pas identifiées. Les cicadelles sont des insectes piqueurs suceurs qui se nourrissent en ponctionnant de la sève sur les végétaux. Les adultes ont la capacité de sauter lorsqu ils sont inquiétés, ils ressemblent à de petites cigales et sont de couleur brun-jaune, blanche ou grise. Certaines cicadelles protègent leurs œufs et leurs larves par une sécrétion mousseuse ou écumeuse encore appelée crachat de coucou. En général les cicadelles n ont qu un impact faible sur la santé du végétal attaqué. Cependant certaines espèces peuvent transmettre des maladies graves aux végétaux, c est notamment le cas de la cicadelle Scaphoideus titanus responsable de la transmission de la flavescence dorée de la vigne. Certaines cicadelles peuvent également jouer un rôle dans la vection de la bactérie Xylella fastidiosa dont plusieurs foyers ont été identifiés sur plantes ornementales dans les Alpes Maritimes et le Var ces dernières années. Réduve irascible Un observateur nous a signalé un insecte sur lavande dans la région d Avignon qui attaque les abeilles. Il s agit très probablement de la réduve irascible, Rhinocoris iracundus. Il s agit d une punaise prédatrice rouge et noire dotée d un rostre très puissant et recourbé à l avant de la tête qui lui permet de piquer et aspirer les sucs de sa proie. Si elle est dérangée elle peut également piquer l homme, sa piqûre est très douloureuse mais non venimeuse. Elle se nourrit d hyménoptères et de mouches et peut également attaquer les abeilles. En général plutôt présente dans les prairies et espaces naturels elle ne peut pas être considérée en tant que telle comme un ennemi important des abeilles et il n est aucunement nécessaire de mettre en place une lutte quelconque. Photo 7 : adulte de réduve irascible (Laurent Francini) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 7/12
Grand hanneton des pins Un adulte de grand hanneton des pins, Polyphylla fullo, a été observé à Fréjus dans le Var. C est un coléoptère dont l adulte mesure 3 à 4 cm. Les élytres sont brun foncé ou brun fauve et sont tachetées de blanc. Les antennes du mâle sont très développées et présentent des structures en lamelles. La larve est un ver blanc proche de celle du hanneton commun, le corps est en arc, l extrémité de l abdomen est noirâtre, les pattes sont jaunâtres, la tête est noire avec de fortes mandibules. Les adultes sont sans danger pour les cultures. Les larves peuvent occasionner des dégâts si elles consomment des racines de jeunes vignes ou de jeunes pins. Le cycle est trisannuel, la larve passe trois hivers dans le sol avant la nymphose. En espaces verts la lutte est inutile. En pépinière sur jeunes pins notamment il peut être nécessaire d envisager une intervention. Une préparation à base du champignon entomopathogène Metarhizium anisopliae peut présenter une efficacité intéressante. De manière indicative, le seuil de nuisibilité est fixé à 25 larves de seconde année par m² en prairie. mairie de Fréjus) Photo 8 : Adulte du grand hanneton des pins (Yves Plancq, REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 8/12
Maladies Dollar spot et fusariose du gazon Des symptômes de fusariose estivale du gazon sont signalés sur gazon à Antibes. Le niveau d attaque est élevé. Cette maladie fongique est caractérisée par l apparition de taches circulaires mesurant de 5 à 90 cm de diamètre. Le feuillage à l intérieur de ces cercles est jaunissant mais le centre peut reverdir. En cas d humidité relative élevée on constate l apparition de mycélium rosé sur les bases des feuilles. Les taches reviennent souvent au même endroit d année en année. En cas d attaque importante, la dépréciation esthétique du gazon est forte. Les facteurs favorisant cette maladie sont dans un premier temps des facteurs climatiques, en effet la maladie se développe lorsque les températures diurnes atteignent 26 à 35 C alors que les températures nocturnes ne descendent pas en dessous des 21 C. Les agrostides, les pâturins annuels et les fétuques rouges sont les espèces les plus sensibles. Des méthodes culturales sont utilisables pour réduire l impact de la maladie : on s attachera dans un premier temps à éliminer le feutre du gazon, on peut également procéder à de légers arrosages en cas de températures chaudes afin de refroidir les plantes, enfin les apports en potasse peuvent limiter le développement de la maladie. Des symptômes modérés de dollar spot sont également rapportés sur gazon à Vallauris. Il s agit également d une maladie fongique, Sclerotinia homeocarpa. Le début d attaque ressemble à une brûlure de cigarette sur les feuilles puis l apparition de taches sèches de 5 à 7 cm de diamètre qui finissent par se rejoindre en larges plages. Ce champignon apprécie les temps humides et chauds. Son optimum de développement est compris entre 20 et 30 C. Il est favorisé également dans les sols à ph acide. Les gazons composés de Poa annua y sont particulièrement sensibles, ainsi que certains agrostides. Au-delà de 27 C, le développement du champignon ralentit. Comme pour la fusariose le feutrage favorise son développement. Le manque d eau et une fertilisation inadaptée sont aussi des facteurs de développement. On pourra donc mettre en place des méthodes culturales telles que des apports azotés en quantité suffisante (mais sans excès) et des arrosages réguliers et proches de la capacité au champ ainsi qu une aération du gazon et un défeutrage. Des applications de préparations biofongicides à base de Trichoderma harzianum peuvent être intégrées dans un programme de lutte intégrée. Photo 9 : symptômes de dollar spot (Glenobear) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 9/12
Oïdium du fusain On signale des dégâts importants d oïdium du fusain, Erisyphe euonymi, à La Seyne sur Mer dans le Var. Cette maladie fongique provoque l apparition d un feutrage mycélien blanc gris à la surface des feuilles qui peut finir par recouvrir la totalité du limbe. Les feuilles jaunissent, se recroquevillent et flétrissent. La photosynthèse est ralentie, la croissance également, la plante est affaiblie. Les conditions climatiques chaudes et humides favorisent le développement de la maladie. La diminution des arrosages par aspersion devrait contribuer à limiter son expansion, la taille des pousses atteintes également. Le point sur la contamination par la bactérie Xylella fastidiosa Dans le cadre de la surveillance renforcée de la zone infectée 2 Polygala myrtifolia et 1 Spartium junceum situés sur les communes d ANTIBES et de SAINT LAURENT DU VAR viennent d être identifiés comme porteurs de la bactérie Xylella Fastidiosa sous-espèce multiplex par le laboratoire de santé des végétaux de l ANSES. Les actualités sur Xylella fastidiosa et plus généralement sur la santé des végétaux sont disponibles sur les sites du Ministère de l agriculture et de la DRAAF PACA en cliquant sur les liens suivants : - http://agriculture.gouv.fr/la-situation-de-xylella-en-france-et-en-europe - Actualités Xylella - Agriculture.gouv.fr - http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/xyllela-fastidiosa REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 10/12
Connaître et reconnaître : la chrysomèle de l ambroisie Une fois n est pas coutume dans ce BSV, il est aujourd hui question d un insecte dont on peut espérer qu il soit importé en France via les échanges commerciaux par exemple Cet insecte est la chrysomèle de l ambroisie, Ophraella communa. Il s agit d un coléoptère oligophage (il se nourrit d un petit nombre d espèces), inféodé à la tribu des Heliantheae et plus particulièrement à l ambroisie à feuilles d armoise Ambrosia artemisiifolia, plante invasive connue particulièrement pour les allergies respiratoires qu il provoque. Cette chrysomèle dévore partiellement à totalement le limbe pouvant entraîner la mort des plantes attaquées. Le tournesol et le topinambour font partie de la même tribu des Heliantheae mais elles ne sont vraisemblablement pas impactées par cet insecte. Elle est originaire d Amérique du Nord, elle a été signalée en Asie et en Europe en Suisse et en Italie. Cette chrysomèle mesure 4 mm de long et 2 mm de large. Le corps est couvert de fines soies, brun-jaune à brun avec des bandes noires sur les élytres. Si vous observez cet insecte ou des dégâts de défoliation sur ambroisie, signalez le nous ou prélevez des échantillons et transmettez les au laboratoire de l ANSES (cf. annexe). Extrait de la fiche de reconnaissance établie par l ANSES (cf. annexe). Annexe : Fiche de reconnaissance La Chrysomèle de l ambroisie, Ophraella communa LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN SONT REALISEES PAR DE NOMBREUX PARTENAIRES : CONSEILLERS, PAYSAGISTES, AGENTS DE COLLECTIVITES SI VOUS SOUHAITEZ DEVENIR OBSERVATEUR, CONTACTEZ-NOUS : ANNE ROBERTI, LUCILE ARNAUD: 04 94 35 22 84 LE BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL PEUT VOUS ETRE ENVOYE GRATUITEMENT PAR MAIL. SI VOUS SOUHAITEZ VOUS ABONNER, RENDEZ-VOUS SUR WWW.BSV-PACA.FR. LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : FREDON PACA, GDON DE MARSEILLE, AGROBIO TECH, SARL BIBIANO, COMMUNES DU LAVANDOU, PORT DE BOUC, BAGNOLS EN FORET, CIMETIERE AMERICAIN DE DRAGUIGNAN, SEVERINE MOULIS, AGRODIOAGNOSTIC, ANNE GIVRY ESPACE PAYSAGE, ATRIUM PAYSAGE, BOTANIC, LYCEE AGRICOLE D HYERES, INRA-UNITE EXPERIMENTALE ENTOMOLOGIE ET FORET MEDITERRANEENNE, COOPERATIVE TERRES D AZUR, KOPPERT, CHAMBRE D AGRICULTURE DES ALPES-MARITIMES. COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 11/12
Anne ROBERTI, Lucile ARNAUD N.B. Ce Bulletin est produit à partir d observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d Agriculture et l ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques. Action pilotée par le ministère chargé de l agriculture, avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 12/12
Fiche de reconnaissance MAJ 20/06/2017 LSV La chrysomèle de l ambroisie Ophraella communa LeSage 1986 ÉLÉMENTS DE DIAGNOSTIC 1 mm antenne élytre tarse Ophraella communa (Coleoptera : Chrysomelidae) O. communa est un coléoptère : Les ailes antérieures sont transformées en élytres. O. communa est une chrysomèle La base des antennes n est pas entourée par les yeux ni insérée sur une projection de la tête. Les tarses sont cryptopentamères (constitués de 5 articles, le 4ème étant très petit et logé dans les lobes du 3 ème ). L adulte mesure environ 4 mm de long et 2 mm de large. Le corps, couvert de fines soies, est brun-jaune pâle à brun et les élytres présentent des bandes noires (photo ci-dessous). C est notamment le motif et la pubescence des élytres qui permettent de différencier les adultes de la chrysomèle de l ambroisie des autres espèces de chrysomèles. Seul l adulte est identifiable de manière fiable morphologiquement. l oeuf la larve la nymphe l adulte G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) CONFUSIONS POSSIBLES Ophraella communa peut être confondu avec plusieurs espèces de chrysomèles présentes en France, notamment avec la galéruque de l orme Xanthogaleruca luteola ou la galéruque de la viorne Pyrrhalta viburni. Toutefois, ces espèces proches morphologiquement ne sont pas connues pour se développer sur l ambroisie. Ophraella communa Espèces proches Xanthogaleruca luteola Pyrrhalta viburni 2 mm Femelle Mâle 2 mm 2 mm LSV LSV G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie)
PLANTES HÔTES ET SYMPTÔMES Ophraella communa est un insecte oligophage qui se nourrit d un petit nombre de plantes qui appartiennent à la famille botanique des Asteraceae. En l occurrence, O. communa est inféodé à certaines espèces de plantes de la tribu des Heliantheae et plus particulièrement à l ambroisie à feuilles d armoise (Ambrosia artemisiifolia). Les dégâts sur ambroisie correspondent à une défoliation partielle à totale (photo cicontre) pouvant entraîner la mort des plantes en cas d attaque importante. Cette défoliation peut s accompagner d une réduction de la floraison et par conséquent d une réduction de la concentration de pollen dans l air, faisant d O. communa un agent de lutte biologique à fort potentiel pour lutter contre l ambroisie en Europe. G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) Le tournesol et le topinambour font partie, au même titre que l ambroisie, de la tribu botanique des Heliantheae. Dans les zones où O. communa est présent, aucune observation n indique que l insecte ait un impact négatif sur ces espèces végétales cultivées. On ne peut exclure pour autant une présence ponctuelle d insectes adultes sur ces cultures. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE La chrysomèle de l ambroisie est originaire d Amérique du Nord. Elle est présente au Mexique, aux États-Unis ainsi qu au Canada. Au cours des dernières décennies, elle a été signalée dans plusieurs pays d Asie (au Japon, en Corée du Sud, en Chine et à Taïwan) O. communa a été observé pour la première fois en Europe en 2013 en Suisse (Tessin) et en Italie (Lombardie, Piémont et Emilie- Romagne). aire d origine aire d invasion CYCLE BIOLOGIQUE Ophraella communa passe l hiver au stade adulte dans la litière. En Europe, les adultes quittent leurs sites d hibernation et commencent à se nourrir à partir du mois d avril. Les œufs sont pondus en groupes à la surface des feuilles. Les larves s alimentent des parties les plus tendres des feuilles. Avant la nymphose, elles tissent un cocon. Les adultes restent sur les plantes hôtes jusqu au début de l automne puis entrent en hibernation au niveau du sol. En Italie, quatre générations sont observées par an. Les générations se chevauchant, les différents stades de développement de l insecte peuvent se trouver simultanément sur une même plante. G. Bosio Service de la protection des végétaux - Région Piémont (Italie) OÙ LA TROUVER? QUE FAIRE EN CAS DE SUSPICION? Ophraella communa n a pour le moment jamais été signalé en France, mais son arrivée à court ou moyen terme est très probable. L observation de défoliations de plantes d ambroisie devrait alerter sur la présence possible d O. communa. Les adultes peuvent être prélevés avec un aspirateur à bouche, conditionnés dans de l alcool à 70 C, puis envoyés à l adresse suivante pour identification : ANSES-LSV Unité d entomologie et plantes invasives CBGP - 755 avenue du campus Agropolis CS 30016 34988 Montferrier-sur-Lez cedex Réalisé par Raphaëlle Mouttet ANSES-LSV Unité d entomologie et plantes invasives 06/2017 Remerciements à Giovanni Bosio pour le crédit photos