Bulletin de Santé du Végétal Zones Non Agricoles - LORRAINE Événements climatiques marquants : Coup de vent violent dans le Sud meusien le 22 mai 2014 en milieu de journée (secteur Vaucouleurs, Void-Vacon, Gondrecourt-le-Château, Montier-sur-Saulx), ayant entrainé la chute de branches et d arbres entiers. Arbres et arbustes : Note nationale : Xyllela fastidiosa. Cette organisme nuisible réglementé concerne un foyer en Italie, il n est pas présent en Lorraine, cependant il convient d être vigilant. Situation actuelle Xylella fastidiosa est une bactérie nuisible sur de nombreux végétaux. Les dépérissements provoqués par la maladie peuvent avoir des répercussions économiques de grande ampleur. Par ailleurs, il s'agit d'une maladie fortement épidémique, transmise potentiellement par de nombreux vecteurs. Symptômes dus à Xylella fastidiosa sur oliviers. Sources : site Internet de l EFSA, http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/131126.htm, page consultée le 26 mai 2014 Statut réglementaire Xylella fastidiosa est un organisme nuisible réglementé de quarantaine en Europe. Cette bactérie est listée dans l arrêté du 24 mai 2006 modifié comme organisme nuisible dont l introduction et la dissémination sont interdites. Au titre de l arrêté du 31 juillet 2000 modifié, il s agit également d un organisme de lutte obligatoire de façon permanente sur tout le territoire français. Pour plus d information, une note complète est disponible aux adresses suivantes : www.fredon-lorraine.info www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr/xylella-fastidiosa
Rosiers : premiers symptômes de rouilles La rouille, Phragmidium mucronatum, et l anthracnose, Sphaceloma rosarum, font leurs apparitions sur le feuillage des rosiers les plus sensibles. Des observations sur le secteur de Nancy ont notamment montré un développement sur le pédoncule floral et le calice des fleurs. Ces développements de rouille peuvent compromettre la floraison lorsqu ils atteignent ces organes notamment lorsque ceux-ci sont aussi atteints par de l oïdium. Larve de coccinelles. Source : FREDON Lorraine. Photo de gauche : symptômes d anthracnose sur feuille de rosiers. Quelques points de rouille. Photo de droite : points de rouilles sur feuilles de rosiers. Quelques taches d anthracnoses. Source : FREDON Lorraine. L anthracnose se distingue de la maladie de la tache noire dans le développement des symptômes. L anthracnose apparait sous la forme d une tache brune noirâtre qui se nécrose en son centre et laisse apparaitre un petit trou. Le développement est nettement concentrique chez l anthracnose et plus diffus pour Diplacarpon rosae sans nécrose interne. Les populations de pucerons sont toujours importantes bien que des larves de coccinelles soient présentes (secteurs de Nancy, Ligny-en-Barrois, Rambervillers). La maladie de la tache noire, Diplocarpon rosae, continue son expansion sur les rosiers sensibles. Les premiers jaunissements et chutes de feuilles ont lieu. Marronniers d Inde : fin du vol de la première génération Au cours de cette quinzaine, le piégeage des mineuses du marronnier a été en baisse, cela signifie la fin du vol de la première génération. Les mines sur feuilles sont maintenant bien visibles. Actuellement sur les sites suivis sur l agglomération nancéienne le taux de recouvrement des mines sur feuilles (à la base du houppier) de marronnier d Inde varie de nul à 1 % de la surface foliaire pour 3 sites. Sur 2 autres sites, le taux de recouvrement est compris en 5 et 10% de la surface foliaire à la base des houppiers. Au fur et à mesure de l avancée des nécroses sur feuilles, l infestation va gagner en hauteur dans le houppier des arbres atteints. Les symptômes de la maladie du black-rot évoluent peu. Platanes : lente évolution de l anthracnose Sur platane, on observe une progression du développement de l anthracnose et un peu d oïdium (secteurs Nancy, Rambervillers). Ces maladies touchent essentiellement les branches basses des arbres. Saules : chenilles d hyponomeutes Sur le ban communal d Ay-sur-Moselle, un développement spectaculaire de chenille d hyponomeute s est produit les 10 derniers jours en ripisylve le long des étangs et de la Moselle. L expansion est toujours en cours. De quelques arbres atteints (saules), actuellement, les chenilles recouvrent et consomment le feuillage de plusieurs centaines d arbres (exclusivement des saules, des pruniers sauvages et des églantiers). Chenille d Hyponomeutes au 23 mai 2014. Source : FREDON Lorraine.
On peut en observer sur d autres arbres tels que des frênes qui ne leur servent que de moyen de se propager. Les chenilles, souvent par grappe, consomment une grande quantité de feuillage et produisent une abondante quantité de fils blancs soyeux qui va jusqu à totalement recouvrir les arbres, finalement défoliés, de bas en haut. Dans les pelotes de soie, on observe de nombreux grains noirâtres qui sont les déjections de ces chenilles. D autres foyers de ce type de chenille ont été signalés dans le département de la Moselle. Imago d Hyponomeute sp. Source : FREDON Ile-de- Photo de gauche : saule défolié par des chenilles d hyponomeutes en 10 jours et recouvert d un tissage blanc. Photo de droite : chenilles d hyponomeutes sur feuilles de frênes. Les chenilles produisent moins de soie et ne consomment pas les feuilles. Source : FREDON Lorraine, Commune d Ay-sur-Moselle, le 23 mai 2014. L expansion rapide de ces chenilles (déplacement naturel, anémochore et zoochore) est limitée en quelques semaines avec l apparition de prédateurs et de parasites spécifiques. Étant donné que ces chenilles ne provoquent pas de problèmes de santé pour l Homme et la faune (chenilles non urticantes) et que les arbres supportent généralement bien la défoliation complète, il n est pas nécessaire de réaliser quelque traitement insecticide que ce soit, même à base de Bacillus thuringiensis. Autres plantes ornementales : larve de cossus gâte-bois Une larve de cossus gâte-bois, Cossus cossus, a été observée le 20 mai 2014 à Thiaucourt sur la pelouse. Les cossus sont des lépidoptères, dont l imago à une activité essentiellement nocturne. La femelle dépose les œufs sur l écorce d arbres (saules, aulnes, bouleau, chênes, peupliers, tilleuls, hêtres, érables, poiriers, pommiers ) généralement affaiblis ou dépérissants. Dès leur éclosion les larves s attaquent à l écorce de l arbre puis pénètrent de plus en plus profondément à l intérieur du tronc avec le temps. Le développement des stades larvaires peut durer de 2 à 4 ans selon les conditions du milieu. Les chenilles arrivées au dernier stade larvaire produisent une odeur de vinaigre caractéristique et ont des comportements variés pour la nymphose : Larve de cossus gâte-bois. Longueur : environ 10 cm. Source : G. BRADY ABMC de Saint-Mihiel.
- certaines quittent l arbre en automne, - d autre sortent du tronc au printemps à la recherche d un nouvel arbre ou pour creuser une loge nymphale dans le sol, - certaines entament leur nymphose dans le tronc sans quitter l arbre où elles se constituent une loge composée de fragments de végétaux et de soie. L adulte très massif de 60 mm à environ 100 mm (la femelle est plus grande que le mâle) est paré de brun roux, marbré de blanchâtre et de réticulations noirâtres. Il existe plusieurs espèces de cossus, celle-ci est l espèce qui produit les individus (larves et adultes) les plus remarquables par leur taille (larves de la photo ci-dessus, environ 10 cm). Pucerons lanigères sur symphorine On observe actuellement des populations de pucerons laineux sur symphorine notamment des espèces arbustives (S. albus var.laevigatus et S. x doorenbosii). Ces pucerons à l aspect étonnant peuvent entrainer une déformation des tiges de symphorine généralement sans conséquence du fait de la grande vivacité de la plante. Des pucerons laineux peuvent fréquemment être observés sur d autres arbustes ou arbres tels que Pucerons laineux sur rameau de symphorine. Source : FREDON Lorraine. des fruitiers ou des hêtres, des frênes, des pommiers, des poiriers, de l aubépine. Pour le puceron laineux du pommier, Eriosoma lanigerum, qui peut avoir un impact significatif sur des pommiers et poirier d ornement, il existe des prédateurs naturels tels que des coccinelles (Harmonia axyridis, Adalia bipunctata), les chrysopes, des diptères (Aphidoletes aphidimyza) et un micro-hyménoptère parasitoïde (Aphelinus mali). Tigre du Pieris Le tigre du Pieris, Stephanitis takeyai, également nommé punaise d Andromède, est un hémiptère (une punaise) de la même famille que le tigre du platane, Corythucha ciliata, auquel il ressemble un peu. Les stades larvaires (très mobile) ressemblent aux adultes, mais ne sont pas pourvus d ailes. Les dégâts occasionnés sont similaires à ceux provoqués par le tigre du platane (piqûre de succion provoquant le bronzage des feuilles, fientes molles et d aspect humide à huileux sous le limbe des feuilles), mais spécifiquement sur les plantes de la famille des Éricacées et surtout le genre Pieris sp. De fortes attaques peuvent entrainer une défoliation importante des plantes. On retrouve également au moins deux autres espèces sur les Éricacées. D autres espèces s attaquent à certains arbres fruitiers ou encore des plantes vertes. Photo ci-dessus : forme larvaire mobile. Corps, environ 2 mm, 3,5 mm avec les antennes. Photo de gauche : dégâts provoqués par les piqûres de nutrition des tigres sur feuilles de Pieris. Photo au centre : aspect du dessous d une feuille portant une population de tigre. Sources : FREDON Lorraine.
Larves de hannetons De nombreuses larves de hannetons sont signalées dans les massifs, les pelouses et autres plantations sur le secteur de Ligny-en-Barrois. L emploi de nématodes, Heterorhabditis bacteriophora, en pulvérisation sur le sol permet de limiter les dégâts causés par les larves consommatrices de racines. Le sol ne doit pas être sec durant 3 semaines après la pulvérisation afin de permettre une bonne activité des nématodes dans le sol. La présence de corvidés dans les pelouses et massifs est un signe de présence de larves dans le sol (tipules, taupins, cétoines, hannetons ). Les dégâts provoqués par les corvidés sont parfois aussi significatifs que les larves elles-mêmes. Maladies et Ravageurs des pelouses : Situation relativement calme. Les symptômes de fusariose et les larves de tipules sont en net recul sur l ensemble de la région.
Situation globale en ZNA : Ce tableau présente une synthèse générale du niveau de risque observé vis-à-vis des maladies et des ravageurs. Il sera actualisé dans chaque bulletin afin de vous permettre de suivre l'évolution du risque d'une semaine à l'autre. Situation Ravageurs, maladies Précisions Acariens Botrytis Cochenilles Mildious Taupes, campagnols Tigres du platane Vers de terre Anthracnoses Black-rot Chenilles Larves de hannetons Maladies des gazons Oïdiums Rouilles Tipules Hétérosporiose de l'iris Chalara fraxinea Maladie de la tache noire Maladies cryptogamiques des buis Mineuse du marronnier Pucerons Herbes indésirables Limaces, escargots Chenilles processionnaires du chêne sur le secteur de Dieuze Surveiller l'apparition sur variétés sensibles En diminution Augmentation des symptômes secteurs de Dieuze et de Mirecourt. Surveiller attentivement par temps humide et doux, notamment après la taille. Très présent sur rosiers, chèvrefeuilles et sur quelques arbres (érables, tilleuls) Légende : Dégâts nuls Dégâts faibles Dégâts modérés Dégâts importants Ce bulletin est disponible sur le site internet de la CRAL www.cra-lorraine.fr et le site de la DRAAF Lorraine www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr Action pilotée par le ministère en charge de l'agriculture, avec l'appui financier de l'office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 Bulletin rédigé par la FREDON Lorraine et édité sous la responsabilité de la Chambre d Agriculture de Lorraine, avec la participation de gestionnaires de parcs publics et privés, de serres municipales, de golf, de professionnels du paysage, de l Arexhor Grand Est et le Sral Lorraine (DRAAF). Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles d un réseau de sites suivis par ces partenaires : il donne une tendance de la situation sanitaire dans la région, mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle. La Chambre Régionale d Agriculture de Lorraine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les professionnels de la filière pour la protection de leurs végétaux. Pour tous renseignements, contacter : Charlie SOMMER Animateur Filière Zone Non Agricoles FREDON Lorraine 03.83.33.86.70