Communiqué de presse 24 juin 2014 PRESENTATION DU 8 ème «PROFIL FINANCIER DU CAC 40» Les entreprises du CAC 40 ont souffert en 2013 de l euro fort Paris, le 24 juin 2014 Ricol Lasteyrie Corporate Finance publie pour la huitième année consécutive le Profil Financier du CAC 40 réalisé à partir de l analyse des états financiers 2013 publiés au printemps 2014. Principales conclusions L activité des entreprises est handicapée par l euro fort. Le chiffre d affaires global des sociétés du CAC 40 ressort en baisse de 2 % et de 3% à composition de l indice comparable. Cette évolution négative s explique, outre les effets de périmètre (cessions d actifs et changements de méthodes de consolidation), par un effet devise significativement négatif. Sur les 26 sociétés qui donnent l information, l impact change réduit le chiffre d affaires global de 2,5 %, soit 17 milliards d euros, contre un impact positif de 11 milliards en 2012. La croissance organique est cependant la même en 2013 qu en 2012. Elle ressort en hausse de 2,0 % sur cet échantillon. Les résultats se sont encore dégradés. Le résultat net global a baissé de 10 % tandis que la marge opérationnelle passe de 8,2 à 6,9 % (hors banques et assurances). Les dépréciations ont pesé sur les résultats ainsi que l évolution des changes. Nous avons calculé pour le CAC 40 un résultat opérationnel courant 1 : la marge s est dégradée mais dans une moindre ampleur que la marge opérationnelle affichée : 9,9 % en 2013 contre 10,4 % en 2012. Les dépréciations d actifs ont atteint un nouveau record. Elles ont atteint 23,7 milliards d euros d actifs en 2013. Contrairement aux années précédentes, les dépréciations ont porté autant sur des actifs corporels que sur les goodwills. Prudence des entreprises par rapport à l investissement et à l endettement. Les investissements des sociétés du CAC 40 ont baissé de 6 % en 2013 contre une hausse de 5% en 2012. Dans le même temps, la moyenne des ratios dette nette sur capitaux propres ressort à 33 %, un niveau particulièrement faible. Les cours de bourse remontent à mesure que s éloigne le risque systémique. Au 31 décembre 2013, la capitalisation boursière du CAC 40 représentait 1,37 fois le montant total des fonds propres des sociétés qui composent l indice, le ratio le plus élevé depuis la crise de 2008. Seules huit sociétés affichent encore une valorisation boursière inférieure à leurs fonds propres contre treize fin 2012. Néanmoins, à fin 2013, la capitalisation boursière de l indice n avait pas retrouvé son niveau d avant-crise. La remontée des cours de bourse reflète moins en 2013 les performances intrinsèques du CAC 40 que l éloignement progressif du risque systémique en Europe. 1 Hors dépréciations d actifs, charges de restructuration et résultats des cessions Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-1 -
Introduction Pour cette édition du Profil Financier du CAC 40, le niveau de référence de l indice est de 4 167 points, soit la moyenne des cours du mois de décembre 2013. La hausse dépasse 30% sur deux ans, mais l indice parisien reste néanmoins 26 % inférieur à son niveau de fin 2007. La composition de l indice a peu varié en 2013. Un seul changement : Alcatel a remplacé ST Microelectronics. Evolution de l'indice CAC 40 en moyenne 1 mois décembre N (Pts) 5 449 +3% 5 619-26% -43% 4 167 3 854 3 849-0% 3 634 3 186 +21% -20% +15% 3 092 +18% 1 L activité et la rentabilité des entreprises handicapées par l euro fort La majorité des indicateurs de performance des entreprises du CAC 40 sont ressortis en baisse en 2013 sous l effet de la stagnation économique (0,3 % de croissance du PIB en France, 0,2 % dans la zone euro) mais aussi des effets de change négatifs. Le chiffre d affaires global du CAC 40 a baissé de 2 % pour la deuxième année consécutive tandis que les ratios de rentabilité se sont encore dégradés. Evolution du chiffre d'affaires du CAC 40 (Mds ) 1 299 1 322 1 234 +5% 1 272 +4% -2% 1 297-2% 1 268-10% 1 171 +9% -3% * 1 116+11% 990 +13% 2005 * Hors changements de composition de l'indice Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-2 -
Focus sur l effet devises En 2013, l euro s est apprécié face aux plus grandes monnaies, notamment celles des pays émergents. Devise Moy 2012 Moy 2013 Var. % Dollar 1,29 1,33 3% Pound 0,81 0,85 5% Yen 102,63 129,63 26% Real Brésilien 2,51 2,87 14% Yuan 8,11 8,16 1% Rupee (Inde) 68,65 77,86 13% Rouble (Russie) 39,91 42,32 6% Source Datastream Ce mouvement a handicapé les entreprises du CAC 40 les plus exposées à l international. Au total, sur les 26 sociétés qui détaillent l information, l impact de change est négatif de 17 milliards d euros, contre un impact positif de 11 milliards en 2012. Cela représente une baisse de 2,5 % des chiffres d affaires en 2013. On constate que la croissance organique de l échantillon est la même en 2013 qu en 2012, soit +2,0 %. Evolution du chiffre d'affaires du CAC 40 (26 sociétés) en 2013 + 14 (17) 679,0 + 3 678,9 +2,0% -2,5% +0,4% - 0,0 % 2012 Croissance Organique Impact change Variation de périmètre 2013 Source : Ricol Lasteyrie - d'après les rapports annuels des 26 sociétés Quelques exemples d impact des changes sur le chiffre d affaires : - Sanofi (-5,2 %) - Vallourec (-5,1 %) - LVMH (-4 %) - Schneider Electric (-3,7 %) - Michelin (-3,4 %) - Solvay (-3 %) - Saint Gobain (-2,7 %) Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-3 -
Malgré la hausse de l euro, la part de l activité réalisée hors d Europe progresse La part du chiffre d affaires réalisée en Europe s est établie à 62 % en 2013, en légère baisse sur un an. En dix ans, la part de l activité en Europe recule de presque dix points, ce qui reflète l internationalisation progressive des sociétés du CAC 40. Les sociétés de l indice ont réalisé en moyenne 30 % de leur chiffre d affaires en France en 2013, soit le même niveau qu en 2012. La part de la France était de 31 % en 2011 et 32 % en 2010 (analyse sur les 31 sociétés qui publient l information). Répartition géographique du CA (hors banques et assurances) 6% 6% 7% 8% 10% 8% 7% 6% 8% 9% 9% 9% 10% 12% 13% 15% 13% 13% 15% 13% 14% 15% 16% 16% 73% 72% 69% 70% 66% 64% 64% 62% Reste du monde Asie, Océanie, Afrique, Moyen Orient Amériques (Nord, Central, Sud) Europe Les bénéfices nets et les marges opérationnelles souffrent des dépréciations Sur trois ans, la baisse des bénéfices du CAC 40 atteint 41,6 %, et depuis les plus hauts de 2007 ils ont été divisés par deux. Les grandes entreprises françaises continuent à souffrir d un environnement économique peu porteur sur leurs grands marchés et des nombreuses dépréciations d actifs liées à la dégradation de leurs perspectives d activité. Evolution du résultat net part du groupe du CAC 40 (Mds ) 81 +12% 91 +5% 96-41% 82-10% 74-50% 57-17% 47 +74% -28% 53-10% -9% * 48 2005 * Hors changements de composition de l'indice Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-4 -
La marge opérationnelle des sociétés du CAC 40 affiche un plus bas depuis la création du Profil du CAC 40, y compris par rapport à 2009. Marge opérationnelle du CAC 40 (hors Banques & Assurances) 10,4% 10,9% 9,1% 7,8% 9,1% 9,5% 8,2% 6,9% Un résultat opérationnel courant mieux orienté Nous avons retraité le résultat opérationnel (principalement des dépréciations d actifs, charges de restructuration et résultats de cession d actifs) pour parvenir à un résultat opérationnel courant. Nous constatons toujours une érosion mais de moindre ampleur : la marge opérationnelle passe de 10,4 % en 2012 à 9,9 % en 2013. Cette évolution, qui correspond à une baisse de 8,7 milliards d euros pour l ensemble du CAC 40, est concentrée sur quatre sociétés (Total, Vivendi, GDF Suez et Sanofi). Par secteur, la baisse est légèrement plus prononcée dans l Energie et les TMT. L évolution de l exploitation n est donc pas aussi négative que les chiffres non-retraités pourraient le laisser penser. Mais l impact des changes sur l évolution des marges est bien présent. 2 Un nouveau record en matière de dépréciations d actifs en 2013 Les entreprises du CAC 40 ont déprécié pour 23,7 milliards d euros d actifs en 2013, ce qui porte à 54 milliards d euros le montant des actifs annulés dans les bilans des entreprises en trois ans. A la différence des années précédentes, les dépréciations de l exercice ont porté presque autant sur des actifs corporels que sur les traditionnels goodwills. Trois sociétés (GDF Suez, Vivendi et Sanofi) représentent 80 % de cet impact. Evolution des pertes de valeur sur l'ensemble des immobilisations (Mds ) 23,651 13,170 2,727 1,323 9,120 +28 % 16,822 9,875 3,596 +41 % +39% * 1,070 3,225 12,156 10,626 Actifs corporels Autres incorporels Goodwill 2011 2012 2013 * Hors changements de composition de l'indice Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-5 -
Plus importantes dépréciations en 2013 Dépréciations totales - CAC 40 en 2013 (en M ) Dépréciations sur goodwills et autres incorporels - CAC 40 en 2013 (en M ) GDF SUEZ -14 877 Vivendi -2 436 Sanofi -1 491 EDF -798 Total -792 GDF SUEZ -7 035 Vivendi -2 436 Sanofi -1 465 Alcatel Lucent -572 Orange -555 Dépréciations sur immobilisations corporelles - CAC 40 en 2013 (en M ) GDF SUEZ -7842 Total -792 EDF -548 Arcelor-Mittal -209 Orange -81 3 Prudence des entreprises par rapport à l investissement et à l endettement Les investissements des sociétés du CAC 40 ont baissé de 6 % en 2013, ce qui traduit une certaine prudence. Ce résultat est toutefois impacté par la très forte baisse (-23 %) des investissements dans le secteur Technologie-Médias-Télécoms. De même, l endettement des entreprises est historiquement bas. Evolution de l'investissement du CAC 40 ** (Mds ) * *Hors Banques & assurances 70 +8% 75 +14% 86-13% 75 +5% 78 +12% 87 +5% 92-6% -5%* 86 * Hors changements de composition de l'indice Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-6 -
Une structure financière solide La réduction de l endettement net (245 milliards d euros en 2013 contre 219 milliards d euros en 2012, soit -11 %) et des ratios d endettement (sur capitaux propres et sur la capitalisation boursière) témoigne de la prudence des entreprises qui préfèrent préserver une structure de bilan solide plutôt que de lancer des projets de développement ambitieux. Les cessions d actifs restent prédominantes par rapport aux opérations de croissance externe majeures. Evolution des ratios de dette nette moyenne des sociétés du CAC 40 * 58% Moyenne Dette nette / Capitalisation Moyenne Dette nette / Capitaux propres 49% 45% 53% 44% 36% 42% 35% 33% 38% 35% 23% 17% 28% 25% 27% * CAC 40 hors Banques et assurances Stagnation des capitaux propres Les capitaux propres sont stables sur trois ans du fait de la faiblesse des résultats, due aux importantes dépréciations d actifs, et du maintien des dividendes au niveau des années précédentes. Evolution des capitaux propres part du groupe (Mds ) du CAC 40 609 +10% 669-0% 667 +9% 730 +11% 810-1% 801 +1% 812 +0% 812 +1% * * Hors changements de composition de l'indice Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-7 -
Stabilité du pay-out ratio Le pay-out ratio des sociétés du CAC 40 progresse globalement depuis la crise économique. Ces évolutions reflètent l effort des entreprises pour maintenir une certaine stabilité du dividende en valeur absolue dans un contexte de baisse des résultats. Résultat net consolidé et pay-out ratio du CAC 40 (mediane) 60% RNPG Pay-out ratio (mediane) 38% 41% 42% 45% 46% 46% 48% 91 96 57 47 82 74 53 48 4 L éloignement du risque systémique profite aux valorisations boursières Au 31 décembre 2013, la capitalisation boursière du CAC 40 représentait 1,37 fois le montant total des fonds propres des sociétés qui composent l indice, le ratio le plus élevé depuis la crise de 2008. La remontée des cours de bourse reflète moins en 2013 les performances intrinsèques du CAC 40 que l éloignement progressif du risque systémique en Europe. Seules huit sociétés affichent encore une valorisation boursière inférieure à leurs fonds propres contre treize fin 2012. Evolution de la capitalisation et du RoE du CAC 40 (Mds ) RoE (CPPG) 1 417 +15% 1 231-43% 15,0% 14,4% 805-21% 1 116 996 +1% 1 002 946 +18% +24% -20% 804 +18% 8,5% 6,4% 10,1% 9,2% 6,5% 5,9% La baisse du retour sur capitaux propres, liée principalement à des éléments non récurrents, n a pas empêché la hausse des cours de bourse. Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-8 -
Un retour progressif à la normale pour le ratio Price to Book Le ratio Price to Book atteint 1,86 en moyenne. Il s agit du plus haut niveau atteint depuis le début de la crise. La valeur attribuée aux actifs immatériels non reconnus au bilan et à la croissance future des résultats s est donc reconstituée. Elle reste cependant bien inférieure à son niveau de 2007. Moyenne des ratios Price to Book des sociétés du CAC 40 2,50 2,25 2,02 2,12 1,61 1,59 1,60 1,41 1,31 1,21 1,36 1,24 1,00 1,17 Moyenne des P/B P/B en masse 1,86 1,37 Ratio Price to Book par entreprise Ratio Price to Book 2013 Ratio P/B 4,3 Ratio P/B = 1 3,8 3,3 3,2 3,2 3,1 3,1 3,1 2,9 2,9 2,6 2,7 2,5 2,1 1,8 1,9 2,0 2,0 1,7 1,7 1,4 1,5 1,4 1,3 1,2 1,2 1,3 1,4 1,2 1,1 1,0 0,8 0,8 0,8 0,9 1,0 0,8 0,5 0,6 0,5 Biens & Services aux consommateurs Energie, MP Industrie et BTP Banques, assurances... Technologies Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-9 -
Citations «La valorisation boursière montre un optimisme qui contraste avec des indicateurs financiers encore décevants. Au 31 décembre 2013, la capitalisation boursière du CAC 40 représentait 1,37 fois le montant total des fonds propres des sociétés qui composent l indice, le ratio le plus élevé depuis la crise de 2008. Seules huit sociétés affichent encore une valorisation boursière inférieure à leurs fonds propres contre treize fin 2012. La hausse des cours de bourse reflète moins les performances intrinsèques des entreprises, puisque leurs performances économiques se sont dégradées dans l ensemble, que l éloignement progressif du risque systémique en Europe, et la confiance des marchés sur les résultats futurs des entreprises. La remontée des valorisations bancaires confirme d ailleurs ce retour de la confiance.», souligne Jean-Charles de Lasteyrie, Directeur Général de Ricol Lasteyrie Corporate Finance. «La hausse sensible de l euro par rapport aux principales monnaies mondiales a été largement commentée au niveau macroéconomique en 2013. Son impact sur l activité des sociétés du CAC 40 est un des faits saillants de ce 8 e Profil. En effet, la baisse de 2 % du chiffre d affaires global du CAC 40 s explique en grande partie par l effet devises. Sur les 26 sociétés qui détaillent l information, l impact de change a réduit le chiffre d affaires global de 2,5 %. Cette évolution a contribué à assombrir le tableau général qui n est pas aussi négatif qu il peut apparaître à première vue. Ainsi, on constate que la croissance organique est restée positive, à 2,0 %, soit le même niveau qu en 2012», observe Sonia Bonnet- Bernard, Associée Gérante de Ricol Lasteyrie Corporate Finance. «A l instar de l effet devises, qui a fortement noirci le tableau au niveau de l activité, les dépréciations ont eu un impact négatif tant sur les bénéfices du CAC 40 que sur les marges opérationnelles. Toutefois, il faut souligner que le record de dépréciations constaté en 2013 est extrêmement concentré puisque trois sociétés représentent à elles seules 80 % de cet impact : GDF Suez, Vivendi et Sanofi. Lorsque l on étudie le résultat opérationnel courant, on observe que la marge opérationnelle ne baisse que d un demi-point, de 10,4 % en 2012 à 9,9 % en 2013. L évolution reste négative mais pas autant que les chiffres non-retraités pourraient le laisser penser», explique Alban Eyssette, Associé de Ricol Lasteyrie Corporate Finance. Contact presse Ulysse Communication Nicolas Daniels : 01.81.70.96.31 / 06.63.66.59.22, ndaniels@ulysse-communication.com Communiqué de Presse de Ricol Lasteyrie Corporate Finance - 24juin 2014-10 -