LES EUROPÉENS ET LE SANG



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Transcription:

COMMISSION EUROPÉENNE DIRECTION GÉNÉRALE EMPLOI, RELATIONS INDUSTRIELLES ET AFFAIRES SOCIALES Santé publique et sécurité au travail Santé publique: Analyses, coordnation, développementet évaluation des politiques et programmes EUROBAROMETRE 41.0 LES EUROPÉENS ET LE SANG par INRA (EUROPE) pour le Commission Européenne FEVRIER 1995

Le présent rapport ne reflète pas nécessairement les opinions de la Commission et ne préjuge en rien de son attitude future dans ce domaine. Ni la Commission ni aucune personne agissant en son nom ne peuvent être tenue responsable de l'usage qui pourrait être fait des informations contenues dans le présent rapport.

iii PREFACE Indispensable à la vie, le sang occupe aujourd'hui une place de choix dans l'offre de soins. Les progrès importants réalisés tant au niveau scientifique que technique l'ont rendu indispensable dans les situations médicales d'urgence, les opérations de routine et dans le traitement souvent prolongé d'une large gamme de maladies. Il est, par conséquent, vital que la qualité et la sécurité du sang et de ses produits dérivés soient garanties et que ceux-ci soient disponibles en quantités suffisantes. Pour contribuer à assurer la qualité, la sécurité et la disponibilité du sang et des produits sanguins à l'intérieur de la Communauté européenne, le Conseil a adopté une directive qui prescrit, entre autres, de satisfaire des exigences communes concernant l'autosuffisance en sang et en plasma par le biais de dons volontaires et non rémunérés. Afin de remplir ces exigences, il faut consentir beaucoup d'efforts, à commencer par une meilleure connaissance de la perception et de la compréhension qu'ont les citoyens européens vis-à-vis des problèmes liés au sang, tout comme de leur attitude face au don du sang, ce dernier étant la principale source en produits du sang utilisés en thérapeutique malgré le développement récent de produits analogues issus du génie génétique. Ce rapport présente les résultats des interviews réalisées auprès de 13 000 citoyens européens et menées dans le cadre de l'enquête d'opinion EUROBAROMETRE sur leurs connaissances, attitudes et comportements en ce qui concerne le sang et les dons de sang. Il en ressort que les citoyens européens sont relativement bien informés des problèmes généraux liés au sang. Toutefois, des idées fausses persistent, qui mettent en exergue la nécessité de développer des programmes d'information et d'éducation sur les dons de sang. Puisse ce rapport être utile aux autorités sanitaires nationales, aux organismes de collecte du sang et de transfusion sanguine, aux associations de donneurs de sang et à l'industrie des produits plasmatiques dans leurs efforts en vue d'atteindre l'autosuffisance communautaire en sang et en plasma.

TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION... 1 2. CONNAISSANCES CONCERNANT LES DONS DE SANG ET DE PLASMA... 2 2.1. Degré et sources d'information... 2 2.2. Niveau de connaissance... 5 2.2.1. Connaissances générales... 5 2.2.2. Fréquences auxquelles on peut donner du sang et du plasma.... 13 3. LE DON DE SANG ET DE PLASMA... 16 3.1. Fréquence des dons... 16 3.1.1. Plasma............................................... 16 3.1.2. Sang................................................. 19 3.1.3. Portrait des donneurs de sang et de plasma... 24 3.2. Pourquoi on ne donne plus ou pas de sang............................ 25 3.2.1. En général... 26 3.2.2. Personnellement... 27 3.3. Pourquoi on donne du sang... 30 4. LES TRANSFUSIONS SANGUINES... 32 5. ORGANISATION DE LA COLLECTE DE SANG... 36 5.1. Opinions concernant les modalités du don de sang... 36 5.1.1. En général... 36 5.1.2. Opinions sur la manière d'inciter les gens à donner du sang ou du plasma.. 38 5.2. Opinions concernant le projet visant à assurer les besoins en matière de produit sanguins................................................... 41 5.2.1. Connaissance du projet... 42 5.2.2. Importance du projet...................................... 43 5.2.3. Maître d'oeuvre du projet................................... 45 6. SÛRETÉ DES TRANSFUSIONS SANGUINES ET DES PRODUITS SANGUINS... 46 7. LE SIDA ET LE SANG... 50 8. ANNEXES... 55 8.1. Fiche technique... 57 8.2. Questionnaire... 59 8.3. Les Classifications spéciales dans les enquêtes Eurobarometre... 67 8.3.1. Echelle de revenus harmonisée... 67 8.3.2. Position politique... 67-8.3.3. Utilisation des médias... 68 8.3.4. Indice de leadership... 68

LISTE DES TABLEAUX 1. Où a vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang (% par pays)... 4 2. Affirmations concernant le sang, par pays (% "vrai")... 7 3. Niveau de connaissance concernant le sang, par pays... 11 4. Fréquence à laquelle on peut donner du sang, par pays (% réponses correctes)... 14 5. Fréquence à laquelle on peut donner du plasma, par pays (% réponses correctes)... 15 6. Combien de fois avez-vous donné du sang (% par pays)... 21 7. Quand avez-vous donné du sang pour la dernière fois (% par pays)... 22 8. Pourquoi, en général, les gens ne donnent pas de sang (% par pays)... 26 9. Quand et pourquoi les gens donnent-ils du sang (% par pays)... 31 10. Connaissez-vous quelqu'un qui a eu une transfusion sanguine (% par pays)... 33 11. En cas de transfusion sanguine, accepteraient du sang (% par pays)... 35 12. Opinions à propos des dons de sang gratuits (% par pays)... 37 13. Quelqu'un qui donne du sang devrait (% par pays)... 39 14. Quelqu'un qui donne du plasma devrait (% par pays)... 41 15. Ce projet est (% par pays)... 44 16. Ce projet devrait être réalisé (% par pays)... 45 17. Les transrusions sanguines sont maintenant (% par pays)... 51 18. A cause du SIDA, a plus peur de (% par pays)... 52 19. Nombre moyen de réponses correctes en fonction du degré de peur (UE 12)... 53 20. Nombre moyen de réponses correctes (SIDA) en fonction du degré de peur (UE 12)... 54

24. Quelqu'un qui donne du sang devrait (% UE 12)....38 25. Quelqu'un qui donne du plasma devrait (% UE 12)... 40 26. Ont déjà entendu parler du projet de l'ue, par pays... 42 27. Ce projet est (% UE 12)... 43 28. Ce projet devrait être réalisé (% UE 12)... 44 29. Les transfusions sanguines sont maintenant (% UE 12)... 47 30. Le sang provenant de leur pays est le plus sûr (% par pays)... 49 31. D'où proviennent les produits sanguins les plus sûrs (% UE 12)... 50 32. A cause du SIDA, a plus peur de (% UE 12)... 51

La principale raison invoquée pour ne pas donner du sang est une raison médicale (conseil du médecin ou parce qu'on n'a pas une bonne santé). La deuxième raison avancée est la peur d'attraper le SIDA. En ce qui concerne les raisons pour lesquelles on donne du sang, la raison la plus souvent citée est une raison morale, à savoir parce que c'est une bonne action. Un peu plus d'un Européen sur dix a déjà eu une transfusion sanguine. S'ils savaient qu'ils allaient avoir besoin d'une transfusion sanguine dans un futur proche, presqu'un Européen sur dix accepterait du sang de n'importe qui, mais un quart accepteraient uniquement du sang qu'ils auraient donné eux-mêmes précédemment. Ce sujet des transfusions sanguines est néanmoins un sujet très sensible, ce qui explique que les pourcentages varient fortement d'un pays à l'autre. En Allemagne, par exemple, un répondant sur quatre seulement accepterait du sang venant de n'importe qui. Près de huit Européens sur dix sont d'avis que le sang donné gratuitement devrait être distribué gratuitement aux personnes qui en ont besoin. Seulement 1 % des Européens estime que le sang peut être vendu comme n'importe quel autre produit. Dans tous les pays de l'union Européenne, le classement est le même, indiquant un très grand consensus sur ce sujet. Pour une majorité d'européens, le don de sang devrait être un acte purement altruiste. Celui qui donne du sang ne devrait rien recevoir; il devrait donner pour donner. Huit Européens sur dix disent ne jamais avoir entendu parler du projet de l'union Européenne visant à assurer ses propres besoins en matière de sang et de produits sanguins. Ceci dit, plus de huit Européens sur dix pensent que ce projet européen d'auto-suffisance sanguine au moyen de dons volontaires et non rémunérés est très ou assez important. Sur la question de savoir comment ce projet devrait être réalisé, une majorité de répondants se déclare favorable à une solution en commun basée sur la solidarité (c-à-d. que les pays qui ont trop de sang devraient le partager avec ceux qui n'en ont pas assez). Un peu plus d'un Européen sur deux pense que les transfusions sanguines sont maintenant plus sûres qu'il y a environ 10 ans. Les pourcentages varient cependant fortement selon le pays. C'est au Danemark que le pourcentage de répondants qui estiment que les transfusions sanguines sont plus sûres est le plus élevé. En ce qui concerne la question de savoir si les produits sanguins provenant de leur propre pays sont les plus sûrs, les opinions des Européens diffèrent assez fortement selon le pays. C'est au Danemark, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni que les gens ont le plus confiance dans les produits sanguins nationaux.

La principale raison invoquée pour ne pas donner du sang est une raison médicale (conseil du médecin ou parce qu'on n'a pas une bonne santé). La deuxième raison avancée est la peur d'attraper le SIDA- En ce qui concerne les raisons pour lesquelles on donne du sang, la raison la plus souvent citée est une raison morale, à savoir parce que c'est une bonne action. Un peu plus d'un Européen sur dix a déjà eu une transfusion sanguine. S'ils savaient qu'ils allaient avoir besoin d'une transfusion sanguine dans un futur proche, presqu'un Européen sur dix accepterait du sang de n'importe qui, mais un quart accepteraient uniquement du sang qu'ils auraient donné eux-mêmes précédemment. Ce sujet des transfusions sanguines est néanmoins un sujet très sensible, ce qui explique que les pourcentages varient fortement d'un pays à l'autre. En Allemagne, par exemple, un répondant sur quatre seulement accepterait du sang venant de n'importe qui. Près de huit Européens sur dix sont d'avis que le sang donné gratuitement devrait être distribué gratuitement aux personnes qui en ont besoin. Seulement 1 % des Européens estime que le sang peut être vendu comme n'importe quel autre produit. Dans tous les pays de l'union Européenne, le classement est le même, indiquant un très grand consensus sur ce sujet. Pour une majorité d'européens, le don de sang devrait être un acte purement altruiste. Celui qui donne du sang ne devrait rien recevoir; il devrait donner pour donner. Huit Européens sur dix disent ne jamais avoir entendu parler du projet de l'union Européenne visant à assurer ses propres besoins en matière de sang et de produits sanguins. Ceci dit, plus de huit Européens sur dix pensent que ce projet européen d'auto-suffisance sanguine au moyen de dons volontaires et non rémunérés est très ou assez important. Sur la question de savoir comment ce projet devrait être réalisé, une majorité de répondants se déclare favorable à une solution en commun basée sur la solidarité (c-à-d. que les pays qui ont trop de sang devraient le partager avec ceux qui n'en ont pas assez). Un peu plus d'un Européen sur deux pense que les transfusions sanguines sont maintenant plus sûres qu'il y a environ 10 ans. Les pourcentages varient cependant fortement selon le pays. C'est au Danemark que le pourcentage de répondants qui estiment que les transfusions sanguines sont plus sûres est le plus élevé. En ce qui concerne la question de savoir si les produits sanguins provenant de leur propre pays sont les plus sûrs, les opinions des Européens diffèrent assez fortement selon le pays. C'est au Danemark, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni que les gens ont le plus confiance dans les produits sanguins nationaux.

Sept Européens sur dix disent qu'à cause du SIDA, ils ont plus peur de la sécurité du sang et des produits sanguins. Cette peur est manifestement d'abord liée aux transfusions sanguines. En effet, sept répondants sur dix disent avoir plus peur de recevoir du sang. Par rapport à 1989 toutefois, le pourcentage de personnes qui disent avoir plus peur a diminué, tout au moins au niveau de l'ensemble de l'union Européenne (ce qui, il faut le souligner, ne signifie toutefois pas nécessairement qu'on ait moins peur). Autrement dit, les Européens semblent mieux informés des dangers et des non dangers, même si cette information laisse encore à désirer en ce qui concerne le fait de donner du sang et de recevoir une piqûre.

1. INTRODUCTION Le présent rapport est basé sur les résultats d'un sondage d'opinion relatif à la problématique du sang et des transfusions sanguines, réalisé à la demande de la Commission Européenne (Direction Générale Emploi, Relations Industrielles, Affaires Sociales), dans le cadre de l'eurobaromètre 41.0. Les interviews se sont déroulés entre le 4 avril et le 6 mai 1994, simultanément dans les douze pays de l'union Européenne. Dans chaque pays, la même série de questions a été soumise à un échantillon représentatif de la population nationale âgée de 15 ans et plus. 1 Au total, quelque 13.000 personnes ont été interrogées, soit environ 1.000 personnes par pays, sauf au Luxembourg (500), en Allemagne (2.000: 1.000 dans la partie Ouest et 1.000 dans la partie Est) et au Royaume-Uni (1.300: 1.000 en Grande-Bretagne et 300 en Irlande Nord). 2 Cette étude aborde plus particulièrement six grands thèmes: 1. le niveau de connaissance associé aux dons de sang et de plasma et les sources d'informations; 2. les comportements et les opinions concernant le don de sang et de plasma; 3. les transfusions sanguines; 4. l'organisation et les modalités de la collecte de sang; 5. la sûreté des transfusions sanguines et des produits sanguins; 6. le SIDA et le sang. Les chiffres relatifs à l'union dans son ensemble (UE 12), qui figurent dans ce rapport, sont une moyenne pondérée des chiffres nationaux. Pour chaque pays, la pondération utilisée est la part de la population nationale de plus de 15 ans au sein de la population communautaire correspondante. 3 Quand, dans les analyses par pays, il est fait mention des Belges, des Danois, des Allemands, etc., il faut en fait entendre les citoyens européens (nationaux et non nationaux) vivant en Belgique, au Danemark, en Allemagne, etc. A l'occasion des élections européennes en effet, un échantillon supplémentaire de non nationaux appartenant à des pays de l'union Européenne a été spécialement tiré dans chaque pays. 4 Par ailleurs, le total des pourcentages présentés dans les tableaux de cette étude peut dépasser 100 % lorsque le répondant a la possibilité de donner plusieurs réponses à une même question. Il peut également ne pas être exactement 100 %, mais un nombre très proche (par exemple: 99 % ou 101 %), du fait que les chiffres ont été arrondis. La différence par rapport à 100 % peut encore s'expliquer par les sans avis et les non-réponses. Tout au long de ce rapport, l'abréviation "NSP/SR" sera utilisée. "NSP" signifie "Ne sait pas" (c'est-à-dire que la personne interrogée a affirmé ne pas savoir répondre à la question) et "SR" signifie "Sans réponse" (c'est-à-dire que la personne interrogée a refusé de répondre à la question). On trouvera en annexe 5.2. un exemplaire du questionnaire. Cf. fiche technique, annexe 5.1. C'est en suivant une logique identique que les résultats de l'allemagne réunifiée sont établis au départ des résultats de l'allemagne de l'est et de l'allemagne de l'ouest Voir annexe 5.1. (fiche technique).

2. CONNAISSANCES CONCERNANT LES DONS DE SANG ET DE PLASMA Que connaissent les Européens en matière de dons de sang? D'où leur viennent ces connaissances? Tel était le thème des premières questions qu'on a posées aux répondants. 2.1. Degré et sources d'information. Question 73: Avez-vous, ou non. récemment vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang? Oui Non Ainsi que le montre le graphique 1, une très forte majorité d'européens (71 %) ont récemment vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang. Au niveau des différents pays membres de l'union Européenne, on observe d'assez fortes variations dans le pourcentage de répondants qui ont vu ou entendu quelque chose à ce sujet. On passe en effet d'un maximum de 89 % en Grèce à un minimum de 51 % en Irlande. D'une manière générale, il apparaît que c'est plutôt dans les pays du Sud de l'europe que la proportion de personnes qui ont récemment vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang est élevée et dans les pays du Nord qu'elle l'est moins. Au niveau de l'union Européenne, ceux qui utilisent le moins les médias, c'est-à-dire pas plus d'une à deux fois par semaine,' sont, comme on pouvait s'y attendre, significativement moins nombreux à avoir vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang (61 % contre plus ou moins 70 % chez les autres). Voir annexe 8.3.1. pour la manière dont cet indice est construit.

Ceux qu'on appelle des leaders d'opinion 6 sont également significativement plus nombreux à avoir vu ou entendu quelque chose à ce sujet que les non leaders (79 % contre 60 %). Le niveau de sensibilisation augmente linéairement avec le niveau d'instruction scolaire. Ainsi, 68 % seulement des personnes qui ont quitté l'école avant 16 ans ont vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang contre 78 % de ceux qui ont terminé après 20 ans. En ce qui concerne l'âge, on a une relation en U inversé: c'est aux deux extrémités que le pourcentage de réponses positives est le moins élevé. Le pourcentage de personnes qui ont vu ou entendu quelque chose à propos des dons de sang est de: 70% chez les 15-24 ans; 72 % chez les 25-39 ans; 74 % chez les 40-54 ans; 69 % chez les 55 ans et plus. Enfin, il est intéressant de noter qu'on n'observe aucune relation statistiquement significative entre le sexe et le niveau de sensibilisation. A ceux qui avaient déclaré avoir vu ou entendu quelque chose à propos des dons de sang, on a demandé où c'était. La question était posée sous forme d'une question semi-fermée. Neuf possibilités (plus une catégorie résiduelle, "ailleurs") étaient proposées aux répondants. Le graphique 2 et le tableau 2 montrent la distribution des réponses à cette question. Question 74: (SI OUI A Q73) Pouvez-vous me dire où c'était? Veuillez indiquer sur cette liste tout ce qui s'applique (PLUSIEURS REPONSES POSSIBLES) Télévision Radio Journaux quotidiens Magazines ou hebdomadaires Affiches Brochures, prospectus d'information Discussions avec la famille, les amis, les collègues Au travail, à l'université, à l'école Bus de promotion pour le don de sang Ailleurs Je ne m'en souviens pas (SPONTANEMENT) Voir annexe 8.3.2. pour la manière dont cet indice est construit.

Comme le montre très clairement le graphique 2, dans nos sociétés d'images, la première source d'informations est la télévision: 73 % des répondants disent en effet que c'est là qu'ils ont récemment vu quelque chose au sujet des dons de sang. On remarquera que c'est le seul média qui obtient un taux de réponse supérieur à 50 %. Viennent ensuite les journaux (44 %) et la radio (31 %). Les discussions avec la famille, les amis et les collègues ont été une source d'informations pour 25 % des répondants. Toutes les autres méthodes obtiennent des scores égaux ou inférieurs à 20 %. Parmi les méthodes citées, les bus de promotion pour le don de sang semblent être la méthode qui est la moins efficace. Elle n'est en effet citée que par 14 % des répondants. Tableau 1 Où a vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang (% par pays)

Dans tous les pays de l'union Européenne, la télévision est la source d'information la plus souvent citée. En fait, en ce qui concerne les trois plus importants médias au niveau de l'ensemble de l'union Européenne (TV, journaux, radio), l'ordre est le même dans les 12 pays membres. Les pourcentages varient toutefois assez fortement selon les pays. Ainsi, en ce qui concerne l'impact de la télévision, c'est en Grèce, le pays où il y avait le plus grand nombre de personnes qui avaient vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang, qu'il est maximal: 91 % des répondants citent en effet ce média. A l'inverse, c'est au Royaume-Uni, au Danemark et en Irlande, des pays où le nombre de gens qui avaient vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang était inférieur à la moyenne européenne, qu'il est le moins élevé (42 /o, 44 % et 47 % respectivement). On remarquera qu'il s'agit des trois seuls pays où le pourcentage de gens citant ce média est inférieur à 50 %. D'une manière générale, ces variations nationales sont très fortement liées au niveau de sensibilisation dans les différents pays de l'union. Quand en effet, on ordonne les différents pays selon le pourcentage de personnes qui disent avoir vu ou entendu quelque chose au sujet des dons de sang, on constate que plus ce pourcentage est élevé, plus le pourcentage de personnes qui citent la télévision tend, lui aussi, à être élevé. Le coefficient de rang de Spearman est égal à 0,67. 7 En ce qui concerne la télévision, le pourcentage de répondants qui cite ce moyen augmente avec l'âge et diminue avec le niveau d'instruction. 34 % des 15-24 ans citent la télévision contre 78 % des 55 ans et plus. 77 % de ceux qui ont quitté l'école à moins de 16 ans disent avoir vu à la télévision quelque chose concernant les dons de sang contre 71 % de ceux qui ont terminé après 20 ans. Si on s'intéresse maintenant aux trois moyens de communication volontaires, à savoir les affiches, les brochures et les bus de promotion, on constate qu'au niveau européen, ils touchent davantage les personnes âgées et les moins instruits. Le nombre de citations tend en effet à augmenter avec l'âge et à diminuer avec le nombre d'années d'études. 2.2. Niveau de connaissance Quel est le niveau de connaissance qu'ont les Européens en matière de sang et de dons du sang? Savent-ils ce que c'est que le plasma? Ont-ils une idée de la fréquence à laquelle on peut donner du sang et du plasma? Ces interrogations ont été opérationnalisées à travers trois questions. La présente section analyse les réponses. 2.2.1. Connaissances générales Afin de mesurer le niveau de connaissances générales au sujet du sang et du don de sang, on a présenté aux répondants une liste de 10 affirmations sur ce thème. Cinq de ces affirmations étaient correctes, les cinq autres étaient fausses. Le graphique 3 montre les pourcentages de personnes qui ont répondu "vrai" au niveau de l'union Européenne. Le tableau 2, quant à lui, présente les résultats détaillés par pays. D s'agit d'un coefficient de corrélation non-paramétrique variant entre - 1 (discordance maximum) et + 1 (concordance maximum).

6 Question 75: Voici quelques propositions. Pour chacune d'elles, pouvez-vous me dire si, selon vous, elle est vraie ou fausse? Si vous ne le savez pas, dites-le et nous passerons à la proposition suivante. a) On peut donner du plasma à la place du sang (V)8 b) N'importe qui peut recevoir du sang de n 'importe quelle autre personne (F) c) Le plasma est un composant du sang (V) d) Une fois collecté, le sang ne peut pas être conservé; il doit immédiatement être donné à un patient (F) e) Le sang est composé de plusieurs substances qui peuvent être transformées en différents produits médicaux (V) f) Une personne hémophile est une personne dont le sang coagule immédiatement (F) g) Donner du sang réduit définitivement la quantité de sang dans le corps (F) h) Donner du sang réduit l'hypertension artérielle (F) i) Les dons de sang sont testés afin de détecter des maladies (V) ]) II existe différents groupes sanguins (V) Ainsi que le montre le graphique 3, en ce qui concerne un certain nombre de connaissances élémentaires ayant trait au sang, la grande majorité des Européens est correctement informée: Pour faciliter l'interprétation du graphique et du tableau, on a indiqué entre parenthèses si la proposition était vraie ("V") ou fausse ("F*).

98 % des répondants savent qu'il existe différents groupes sanguins; 7 4 % seulement croient que donner du sang réduit définitivement la quantité de sang dans le corps (90 % savent que ce n'est pas vrai); 8 % seulement pensent que n'importe qui peut recevoir du sang de n'importe quelle autre personne (89 % savent que c'est faux); 8 % encore s'imaginent qu'une fois collecté, le sang ne peut pas être conservé, mais qu'il doit immédiatement être donné à un patient (84 % savent que ce n'est pas vrai); 88 % des répondants savent que les dons de sang sont testés afin de détecter des maladies. Par contre, pour d'autres éléments, le niveau de connaissance est nettement moins élevé. C'est ainsi que: 34 % seulement des Européens savent qu'on peut donner du plasma à la place du sang; un peu moins d'un Européen sur deux sait que le sang est composé de plusieurs substances qui peuvent être transformées en différents produits médicaux (34 % n'ont pas répondu, 17 % ont répondu erronément); 21 % pensent que donner du sang réduit l'hypertension artérielle (51 % savaient que c'était faux, 28 % ne savaient pas). Tableau 2 Affirmations concernant le sang, par pays (% "vrai")

8 Quand on regarde le tableau 2, on constate que le niveau de connaissance varie fortement d'un pays à l'autre, sauf en ce qui concerne la proposition la plus élémentaire, à savoir qu'il existe différents groupes sanguins (plus de neuf répondants sur dix, dans chaque pays, savent cela). Ainsi, si seulement 1 % des Britanniques, des Néerlandais et des Danois pensent que donner du sang réduit définitivement la quantité de sang dans le corps, ce pourcentage monte à 11 % chez les Luxembourgeois 9 et 10 % chez les Portugais. Mais là où les écarts sont les plus importants, c'est en ce qui concerne le fait de savoir que le sang est composé de plusieurs substances et qu'on peut donner du plasma à la place du sang: 15 % seulement des Grecs savent que le sang est composé de plusieurs substances qui peuvent être transformées en différents produits médicaux contre 72 /o des Allemands, 10 soit une différence de pourcentage de 57 %; 14 % des Grecs savent qu'on peut donner du plasma à la place du sang contre 58 % des Luxembourgeois. Si l'on classe les répondants selon le nombre de réponses correctes données, on obtient un indice de connaissance variant entre 0 (aucune bonne réponse) et 10 (sans faute). Le graphique 4 classe les 12 pays de l'union Européenne selon le nombre moyen de réponses correctes données. Les pourcentages pour le Luxembourg doivent être relativisés et interprétés avec prudence dans la mesure où ils sont basés sur seulement 500 personnes. La variance est donc plus importante. 73 % des Allemands de l'est.

9 Quatre pays se détachent des autres, les deux premiers par leur haut niveau de connaissance (le Danemark avec un nombre moyen de 8,04 réponses correctes et les Pays-Bas avec un nombre moyen de 8,03), les deux autres au contraire par leur assez faible niveau (le Portugal avec un nombre moyen de 5,37 et la Grèce avec un nombre moyen de 5,70). D'une manière plus générale, sur base d'une analyse de classification ascendante," on peut distinguer cinq groupes de pays, selon le nombre moyen de réponses correctes à chacune des 10 propositions. Le premier groupe contient les deux pays où le nombre moyen de réponses correctes est supérieur à 8 (le Danemark et les Pays-Bas). Le deuxième groupe comprend les pays où ce nombre moyen est compris entre 7,49 et 8 (la France, le Luxembourg et l'allemagne). Le troisième groupe comprend les pays où la moyenne se situe entre 7 et 7,46 (le Royaume-Uni et l'irlande). Le quatrième groupe comprend trois pays qui obtiennent un score moyen autour de 6 (l'italie, la Belgique et l'espagne). Enfin, la Grèce et le Portugal forment le dernier groupe (moyenne inférieure à 6). Le graphique 5 situe les 12 pays de l'union Européenne les uns par rapport aux autres dans un espace bi-dimensionnel. Cet espace est le résultat d'une analyse de projection multidimensionnelle de la matrice des distances euclidiennes carrées décrite plus haut. 12 Les pays qui ont un profil similaire par rapport au niveau de connaissance des 10 propositions sont représentés par des points proches dans l'espace bi-dimensionnel, tandis que ceux qui ont un profil dissemblable sont représentés par des points éloignés les uns des autres. La dimension verticale est manifestement la principale dimension structurant cet espace bidimensionnel: les différents pays y sont répartis de la gauche vers la droite suivant le nombre moyen de réponses correctes aux 10 propositions. Plus on va vers la droite, moins le nombre moyen de réponses correctes tend à être élevé. La dimension verticale est par contre plus difficile à interpréter. L'analyse de classification ascendante (cluster analysis) est une technique multidimensionnelle qui regroupe des cas (ici, les différents pays de l'union) en fonction d'un certain nombre de variables (les 10 propositions concernant le sang). Elle permet donc d'identifier des sous-ensembles plus ou moins homogènes de pays sur base de leurs similitudes en regard du nombre moyen de réponses correctes données à chacune de ces 10 propositions. Pour mesurer la similarité entre les items, on a utilisé la distance euclidienne carrée. L'indice d'agrégation choisi est la distance moyenne entre groupes. L'analyse a été réalisée avec le programme CLUSTER de SPSSX. Cette analyse de projection multidimensionnelle (multidimensional scaling) a été réalisée au moyen du programme ALSCAL de SPSSX. Le coefficient de stress de Kruskai est 0,068. Le coefficient de stress, qui est une mesure de la validité des configurations obtenues, mesure combien le modèle s'éloigne des données de départ D varie de 0 à 1. Plus le coefficient est élevé, moins l'ajustement est satisfaisant

10 Une autre manière de classifier les 12 pays de l'union Européenne selon leur degré de connaissance de tout ce qui touche au sang est présentée dans le tableau 3. Cette classification est reprise d'un rapport consacré au SIDA et à la drogue." Selon cette classification, un pays est considéré avoir: un haut niveau de connaissance (A) concernant un des 10 items se rapportant au sang si au moins 90 % des répondants ont émis une bonne réponse ("vrai" ou "faux"); un bon niveau de connaissance (B) si moins de 90 % des répondants émettent une bonne réponse et que moins de 20 % d'entre eux ne savent pas ("NSP"), un faible niveau de connaissance (C) si 20 % ou plus des gens disent ne pas savoir. Les deux pays qui ont inconstestablement le niveau le plus élevé de connaissance, selon cette classification, et selon la précédente, sont le Danemark et les Pays-Bas. Ainsi que le montre le tableau 3, ces deux pays avaient un haut niveau de connaissance sur la moitié des 10 items, un bon niveau sur deux et un faible niveau sur trois items. Viennent ensuite le Royaume-Uni et la France, avec un haut niveau de connaissance sur quatre ou trois items et un faible niveau sur seulement trois items. L'Allemagne, avec seulement trois faibles scores (deux scores élevés et cinq bons scores) forme un groupe à elle seule. Europeans and Health: AIDS and Drugs. A Secondary Analyses of Two Public Opinion Surveys. (Brussels, INRA, 1991), p. 93.

11 Tableau 3 Niveau de connaissance concernant le sang, par pays Le quatrième groupe est constitué de trois pays où le nombre d'items qui obtiennent un faible score est égal à quatre. Il s'agit, par ordre décroissant: 14 du Luxembourg (3 "A" et 3 "B"); de l'italie (3 "A" et 3 "B"); et de l'irlande (2 "A" et 4 "B"). Enfin, le dernier groupe est composé de quatre pays où le nombre de faibles scores est égal à cinq. Par ordre d'importance décroissant, il s'agit: de la Grèce (2 "A" et 3 "B"); de la Belgique (1 "A" et 4 "B"); de l'espagne (1 "A" et 4 "B"); du Portugal (1 "A" et 4 "B"). Quand on s'intéresse maintenant au degré de connaissance associé à chacun des 10 items, on peut distinguer quatre catégories: " La première catégorie comprend le seul item qui obtient dans tous les pays un haut niveau de connaissance ("II existe différents groupes sanguins"). Le deuxième groupe comprend les quatre items qui, dans tous les pays, obtiennent soit des scores élevés, soit des bons scores et aucun faible score ("donner du sang réduit définitivement la quantité de sang dans le corps", "les dons de sang sont testés afin de détecter des maladies", "n'importe qui peut recevoir du sang de n'importe quelle autre personne" et "une fois collecté le sang ne peut pas être conservé, il doit immédiatement être donné à un patient"). Ce classement tient également compte du nombre moyen de réponses correctes (graphique 4).

12 Le troisième groupe comprend les quatre autres items, ceux pour lesquels on trouve soit des bons scores ("B"), soit des faibles scores ("C"), mais aucun score élevé ("A"). D s'agit de: "le plasma est un composant du sang", "le sang est composé de plusieurs substances qui peuvent être transformées en différents produits médicaux", "une personne hémophile est une personne dont le sang coagule immédiatement" et "donner du sang réduit l'hypertension artérielle". Enfin, en bas de l'échelle, on trouve l'autre item sur le plasma ("on peut donner du plasma à la place du sang"), pour lequel le niveau de connaissance est faible dans tous les pays (avec des taux de non réponse variant entre 30 % en France et 61 % en Grèce). Si on reprend l'indice de connaissance (nombre moyen de réponses correctes par répondant), on observe quelques variations intéressantes. C'est ainsi que ceux qui donnent du sang sont, comme on pouvait s'y attendre, nettement mieux informés de tout ce qui touche au sang que ceux qui n'ont jamais donné (7,82 contre 6,93). Parmi ceux qui donnent ou ont déjà donné du sang, le niveau de connaissance s'élève avec: la fréquence: ceux qui n'ont donné qu'une seule fois ont un score moyen de 7,41 contre un score de 8,06 chez ceux qui ont donné de nombreuses fois; la date: plus c'est récent, plus élevé est le niveau de connaissances (8,05 chez ceux qui ont donné du sang pour la dernière fois l'année passée contre 7,30 parmi ceux qui ne s'en souviennent plus). En ce qui concerne les variables socio-démographiques classiques: l'indice est positivement corrélé avec le niveau d'instruction scolaire: plus on a terminé ces études tard, plus on tend à avoir un nombre moyen de réponses correctes élevé (l'indice est 6,53 parmi ceux qui ont quitté l'école avant 16 ans et de 7,91 chez ceux qui ont terminé après 20 ans); on a une relation en U inversé pour l'âge: le score moyen est le plus élevé dans les deux catégories d'âge intermédiaires et le moins élevé aux deux extrémités. le niveau de connaissance est plus élevé dans les grands centres urbains (7,35) que dans les communes rurales (6,97). Le niveau de connaissance est également lié à l'utilisation des médias et à l'indice de leadership d'opinion: de manière assez logique, plus on utilise les médias, mieux on est informé de tout ce qui touche au sang: le nombre moyen de réponses correctes passe de 6,15 chez ceux qui n'utilisent les médias pas plus d'une ou deux fois par semaine (---) à 7,59 chez ceux qui les utilisent tous les jours ou plusieurs fois par semaine (+++); les leaders d'opinion (++) obtiennent un nombre moyen de réponses correctes de 7,79 contre 6,33 parmi ceux qui se situent en bas de l'échelle (--).

13 2.2.2. Fréquences auxquelles on peut donner du sang et du plasma. Les gens savent-ils à quelles fréquences on peut donner du sang et du plasma? Savent-ils que ces fréquences sont différentes et qu'en particulier, on peut donner plus souvent du plasma que du sang? C'est ce que les deux questions suivantes tentaient de mesurer. Question 81: A votre avis, à quelle fréquence peut-on donner du sang?" Une ou plusieurs fois par jour Une fois tous les 2 à 6 jours Une fois toutes les 1 à 4 semaines Une fois tous les mois Une fois tous les 2 mois Une fois tous les 3 à 4 mois Une fois tous les 5 à 6 mois Une fois tous les 7 à 12 mois Moins d'une fois par an Jamais Ainsi que le montre le graphique 6, le nombre de répondants qui connaissent la fréquence à laquelle on peut donner du sang n'est pas très élevé; 21 % ont en effet donné la bonne réponse (indiquée par une flèche dans le graphique), à savoir une fois tous les 3 à 4 mois. C'est néanmoins le deuxième pourcentage le plus élevé, après "une fois tous les mois" (23 %). Autrement dit, compte tenu du nombre relativement important de catégories de réponses, ce résultat peut être considéré comme relativement satisfaisant. Pour cette question, ainsi que pour la question suivante, la réponse correcte est accentuée en gras.

14 Tableau 4 Fréquence à laquelle on peut donner du sang, par pays (% réponses correctes) Quand on regarde les pourcentages de réponses correctes par pays (tableau 4), on s'aperçoit que ceux-ci varient entre un maximum de 31 % au Danemark et un minimum de 17 % au Portugal et au Royaume-Uni. Ce qui frappe également dans ce tableau, c'est le nombre extrêmement élevé de personnes qui ne savent pas ("NSP") au Portugal (34 %), mais aussi, quoique dans une moindre mesure, en Belgique (25%). Question 76: (SI REPONSE "VRAI" A Q75a). Et à votre avis, à quelle fréquence (tous les combien) peut-on donner du plasma? Une ou plusieurs fois par jour Une fois tous les 2 à 6 jours Une fois toutes les 1 à 4 semaines Une fois tous les mois Une fois tous les 2 mois Une fois tous les 3 à 4 mois Une fois tous les 5 à 6 mois Une fois tous les 7 à 12 mois Moins d'une fois par an Jamais Comparé au graphique 6, ce qui frappe en premier lieu dans le graphique 7, c'est le pourcentage extrêmement élevé de personnes qui ne savent pas (29 %). Manifestement, le mot "plasma" n'est pas un mot couramment utilisé dans les différents pays européens. Il engendre d'abord un haut degré d'indécision. C'est ce qui ressortait également de la question portant sur le niveau de connaissance de tout ce qui touche au sang.

15 Comme pour le don de sang, la fréquence qui est la plus souvent citée est "une fois tous les mois" (23 %). La réponse correcte ("une fois toutes les 3 à 4 semaines") arrive en sixième position (8%). Tableau 5 Fréquence à laquelle on peut donner du plasma, par pays (% réponses correctes)

16 Comme c'était le cas pour le sang, le pourcentage d'indécis varie fortement d'un pays à l'autre, passant de 17 % seulement dans la partie Est de l'allemagne à 44 % au Portugal. Quant au pourcentage de réponses correctes, il varie entre un minimum de 3 % au Portugal à un maximum de 15% en Belgique. Au niveau européen, aussi bien en ce qui concerne le sang que le plasma, 16 on observe les mêmes variations que celles notées pour le niveau de connaissance de tout ce qui touche au sang, ce qui, après tout, n'est que normal, à savoir que: ceux qui ont déjà donné du sang ou du plasma tendent à être plus nombreux à donner la réponse exacte: par exemple, 28 % de ceux qui donnent du sang ont cité la fréquence exacte en ce qui concerne le sang contre 17 % seulement des autres (remarquons toutefois que, même parmi ceux qui donnent du sang, plus de sept sur dix ne connaissent pas la bonne réponse); plus on donne fréquemment du sang ou du plasma et plus le don est récent, plus on tend à connaître la réponse exacte: par exemple, 38 % de ceux qui disent donner fréquemment du sang connaissent la fréquence à laquelle on peut donner du sang contre 21 % seulement de ceux qui n'ont donné du sang qu'une seule fois. 42 % des personnes qui ont donné du sang pour la dernière fois l'année dernière ont cité la réponse correcte contre 23 % de ceux qui ont donné du sang il y a plus de trois ans; les personnes instruites et celles qui utilisent le plus les médias sont significativement plus nombreuses à citer la bonne fréquence. 3. LE DON DE SANG ET DE PLASMA Combien d'européens donnent-ils du sang et/ou du plasma? A quelle fréquence? Pourquoi donnet-on du sang et pourquoi n'en donne-t-on pas ou plus? Telles sont les questions abordées dans cette partie du rapport. 3.1. Fréquence des dons On analysera dans un premier temps les variations nationales en matière de dons de sang et de plasma. Dans un deuxième temps, on établira le portrait des donneurs de sang et de plasma au niveau européen. 3.1.1. Plasma Question 77: (SI REPONSE "VRAI" A Q75a "ON PEUT DONNER DU PLASMA A LA PLACE DU SANG") Avez-vous, ou non, personnellement déjà donné du plasma? Oui Non D'une manière générale cependant, vu le petit nombre de personnes concernées par le don de plasma (il s'agissait d'une question filtre), les différences en ce qui concerne le plasma, ne sont pas statistiquement significatives. Elle vont toutefois dans la direction attendue.

17 Seulement 5 % de ceux qui savent qu'on peut donner du plasma à la place du sang ont déjà donné du plasma (graphique 8). Autrement dit, seule une toute petite minorité d'européens donne du plasma (2 % de l'ensemble des répondants). C'est aux Pays-Bas, en Belgique et en Espagne que le pourcentage de donneurs de plasma est le plus élevé (8 %) et en Irlande qu'il l'est le moins (2 %). A ceux qui avaient répondu qu'ils donnaient du plasma, on a ensuite demandé combien de fois ils l'avaient fait. Le graphique 9 présente les résultats pour l'ensemble de l'union Européenne. 17 Question 78: (SI OUI EN Q77) Combien défais avez-vous donné du plasma? Seulement une fois Quelques fois De nombreuses fois Parmi ceux qui ont déjà donné du plasma, 19 % ne l'ont fait qu'une seule fois, 46 % l'ont fait quelques fois et 30 % de nombreuses fois. On a ensuite demandé à ces mêmes donneurs de plasma à quand remontait le dernier don. Le graphique 10 présente les résultats au niveau de l'union Européenne. Dans la mesure où le nombre de répondants concernés est extrêment petit (233 pour l'ensemble de l'ue), on ne donnera pas les résultats nationaux. Cela n'aurait en effet guère de sens, le nombre de donneurs de plasma étant partout inférieur à 30.

Question 79: (SIOUIENQ77) Quand avez-vous donné du plasma pour la dernière fois? L'année passée II y a plus d'un an mais pas plus de trois ans 11 y a plus de trois ans NSP.je ne m'en souviens pas (SPONTANE) 18

19 Pour 51 % des donneurs de plasma, le don s'est passé il y a plus de trois ans. 26% ont donné du plasma la dernière fois l'année dernière et 17 % il y a plus d'un an mais pas plus de trois ans Question 80: (SI NON A Q77) Avez-vous, ou non. déjà envisagé de donner du plasma? Oui Non Ainsi que le montre le graphique 11, la grande majorité (78 %) de ceux qui savent qu'on peut donner du plasma à la place du sang n'a jamais envisagé de le faire. Seulement 16 % l'ont déjà envisagé. C'est au Danemark et aux Pays-Bas que le pourcentage de personnes ayant déjà envisagé de donner du plasma est le plus élevé (30 %) et au Portugal qu'il l'est le moins (6 %). 3.1.2. Sang Question 82: Avez-vous, ou non, déjà donné du sang? Oui Non Sept Européens sur dix n'ont jamais donné de sang; 30 % oui, c-à-d. un pourcentage nettement plus élevé qu'en ce qui concerne le don de plasma (graphique 12). C'est en France que le don du sang est le plus répandu: 43 % des Français disent avoir déjà donné du sang. A l'inverse, c'est au Luxembourg et au Portugal que le pourcentage de donneurs de sang est le plus faible (15%).

20 Le graphique 13 et le tableau 6 montrent la fréquence avec laquelle on donne du sang. Dans la mesure où le nombre de donneurs de sang est limité (N = 3805), les pourcentages nationaux sont à interpréter avec prudence. Question 83: (SI OUI A Q82) Combien défais avez-vous donné du sang? Seulement une fois Quelques fois De nombreuses fois Parmi les donneurs de sang, environ un sur deux (46 %) l'a fait quelques fois. 21% n'ont donné du sang qu'une seule fois et 32 % l'ont fait de nombreuses fois. C'est, par ordre d'importance décroissant, au Danemark, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Belgique, au Royaume-Uni et en Irlande qu'on donne le plus souvent du sang. Dans ces six pays en effet, le pourcentage de donneurs de sang qui disent l'avoir fait de nombreuses fois est supérieur aux pourcentages de ceux qui disent avoir donné quelques fois ou une seule fois. Ces pourcentages sont respectivement de: 58 % (DK), 55 % (L), 46 % (NL), 45 % (B), 44 % (UK) et 41%(IRL).

21 Tableau 6 Combien de fois avez-vous donné du sang (% par pays)

22 Le graphique 14 et le tableau 7 montrent, quant à eux, à quand remonte le dernier don de sang. La même remarque méthodologique que précédemment s'impose ici aussi. Question 84: (SI OUI A Q82) Quand avez-vous donné du sang pour la dernière fois? L'année passée II y a plus d'un an mais pas plus de trois ans II y a plus de trois ans NSP.je ne m'en souviens pas (SPONTANE) Pour une majorité de donneurs (54 %), le don remonte à il y a plus de trois ans. 23 % ont donné du sang pour la dernière fois l'année dernière; pour 18 %, cela remonte à moins de trois ans d'ici. Tableau 7 Quand avez-vous donné du sang pour la dernière fois (% par pays)

23 Ainsi que le montre le tableau 7, dans tous les pays de l'union Européenne, le classement est le même. Partout, la majorité (absolue ou relative) des donneurs de sang l'a fait pour la dernière fois il y a plus de trois ans. C'est le cas même dans les six pays où les donneurs disaient qu'ils avaient déjà donné plusieurs fois du sang. Question 86: (SI NON A Q82) Avez-vous, ou non, déjà envisagé de donner du sang? Oui Non Parmi ceux qui n'ont jamais donné de sang, 39 % ont néanmoins déjà envisagé de le faire. Par contre, 57 %, soit une majorité, n'ont jamais envisagé de donner du sang. On observe d'assez fortes variations nationales dans le pourcentage de non donneurs de sang ayant déjà envisagé de le faire. Dans quatre pays, ce pourcentage est supérieur à 50 %. Il s'agit, par odre d'importance décroissant: de la Grèce (57 % de "oui"); du Royaume-Uni (54 %); du Danemark (52 %); et de l'espagne (50 %). Par contre, dans trois pays (la Belgique, le Portugal et l'allemagne), ce pourcentage est particulièrement faible: dans ces trois pays, moins d'un non donneur sur quatre a déjà envisagé de donner du sang.

24 3.1.3. Portrait des donneurs de sang et de plasma Qui sont ces personnes qui donnent du sang et/ou du plasma? De quels milieux proviennent-ils? Qu'ont-ils comme valeurs? C'est ce qu'on se se propose d'analyser dans cette section. Première remarque: 94 % des donneurs de plasma donnent également du sang (contre seulement 4 % qui ne donnent que du plasma). Le contraire, toutefois, n'est pas vrai (ce qui n'est guère étonnant, dans la mesure où il y a beaucoup plus de donneurs de sang): 14 % seulement des donneurs de sang donnent aussi du plasma. 83 % ne donnent que du sang. Pour les analyses qui suivent, on a construit une nouvelle variable, à savoir le pourcentage de personnes qui donnent du sang et/ou du plasma. Au niveau européen, celles-ci représentent 30 % de l'échantillon. Il y a significativement plus d'hommes qui donnent du sang et/ou du plasma que de femmes (36 % contre 24 %). En termes d'âge, on a une relation en U inversé: c'est parmi les plus jeunes et les plus âgés que la proportion de donneurs est la moins élevée. On a les pourcentages suivants: 15-24 ans: 18 % de donneurs, 25-39 ans: 35 %, 40-54 ans: 37 %, 55 ans et plus: 27 %. Plus on est instruit, plus on est susceptible de donner du sang ou du plasma. Le pourcentage de donneurs augmente en effet linéairement avec le nombre d'années d'études, passant de 25 % parmi ceux qui ont quitté l'école avant 16 ans à 42 % parmi ceux qui ont terminé après 20 ans. Le don du sang est également plus fréquent dans les couches aisées de la population: le pourcentage de donneurs augmente en effet avec le revenu, passant de 24 % dans la catégorie la plus basse (--) à 37 % dans la catégorie la plus élevée (++). " Le nombre de donneurs est également significativement plus élevé parmi les cadres et les employés (42 % et 38 % respectivement) que parmi les ouvriers (35%) et, surtout, les chômeurs (26 %). Dans la mesure où niveau d'instruction scolaire et revenus tendent à être corrélés," une partie de (mais pas toute) la relation entre revenu et propension à donner du sang ou du plasma s'explique évidemement par l'effet du niveau d'instruction. Le donneur de sang et/ou de plasma est plutôt un homme, ou une femme, marié(e) ou cohabitante(e): le pourcentage de donneurs célibataires est significativement moins élevé que dans les autres catégories (22 % contre 34 et 36% respectivement). On notera que cela n'est pas dû au fait que les célibataires tendent à être plus jeunes: la relation entre état-civil et propension à donner se maintient après avoir contrôlé pour l'âge (on a la même relation en U inversé dans les différentes catégories d'état-civil). Voir annexe 8.3.3 pour la manière dont cet indice est construit- Parmi ceux qui ne sont plus aux études, le coefficient de corrélation de Pearson entre ces deux variables est de 0,32.

25 De manière assez surprenante, la propension à donner du sang et/ou du plasma semble également être liée à la pratique religieuse. Ceux qui se disent agnostiques ou athées sont en effet signficativement plus nombreux à donner du sang et/ou du plasma que les autres (36 % contre 29 %). De même, plus on se rend souvent aux services religieux, moins on tend à donner du sang: on passe en effet de 38 % chez les non croyants à 28 % chez ceux qui se rendent aux services religieux plusieurs fois par semaine. Cette relation est, comme indiqué, assez surprenante, dans la mesure où des raisons religieuses ne sont pratiquement jamais avancées par ceux qui ne donnent pas ou plus de sang pour expliquer leur comportement (voir section suivante). On n'observe, à ce propos, aucune différence statistiquement significative selon la pratique religieuse. Cette relation s'explique,par contre, par l'effet du niveau d'instruction scolaire: quand on contrôle pour le niveau d'éducation, la relation primitive entre pratique religieuse et propension à donner disparaît. Enfin, les leaders d'opinion et ceux qui utilisent souvent les médias sont plus nombreux à donner du sang que les autres. En ce qui concerne l'échelle de leadership d'opinion, on passe de 21 % (--) à 39 % (++); pour l'indice d'utilisation des médias, de 20 % (---) à 33 % (+++). Dans les deux cas, la relation est linéaire. 3.2 Pourquoi on ne donne plus ou pas de sang. On vient de voir dans la section précédente, que la majorité des Européens n'a jamais donné de sang et que, parmi eux, plus d'un sur deux n'a même jamais envisagé de le faire. Pourquoi ce refus? C'est ce qu'une série de questions a tenté de cerner. On s'intéressera d'abord aux raisons invoquées en général. Ensuite, on analysera pourquoi ceux qui ont donné du sang pour la dernière fois il y a plus de trois ans ne l'ont plus fait et pourquoi ceux qui n'ont jamais donné, mais ont déjà envisagé de le faire, ne l'ont pas fait.