Question Hugo Raemy No 570.02 concernant l intégration des technologies de l information et de la communication dans l enseignement Question Le Grand Conseil a adopté une conception générale de l intégration des technologies de l information et de la communication dans l enseignement (FRI-TIC) le 18 septembre 2001. Différentes écoles, comme par exemple le Cycle d orientation de la région de Morat (CORM), ont rapidement mis en œuvre la réalisation du 3 e pilier / équipements (ordinateurs, réseau) qui est achevée à ce jour. Ces investissements sont entièrement à la charge des communes. L obligation de réaliser le 2 e pilier / ressources pédagogiques, c est-à-dire le conseil pédagogique et le support technique de proximité, constitue la suite logique. A cet effet, le chapitre 4.3.2 du Message N 305 du 12 juin 2001 prévoit 0,8% d équivalent plein temps par ordinateur, pour lesquels le canton doit, selon la réglementation actuellement en vigueur, participer à raison de 70% pour le degré secondaire I (35% pour le préscolaire et le primaire). En conséquence, les heures de décharge des personnes ressources mandatées ont dû être massivement augmentées pour l année scolaire 2002-2003, afin de garantir un fonctionnement en bonne et due forme de l équipement ainsi qu une intégration des TIC dans l enseignement. C est seulement sur cette base que les élèves pourront véritablement profiter de ces technologies modernes. Les moyens financiers ont été mis à disposition par l association des communes du CORM. Dans ce sens, je pose les questions suivantes au Conseil d Etat : 1. Quand les communes pourront-elles compter sur les montants cantonaux du 2 e pilier / ressources pédagogiques? 2. Quel est l état actuel de la planification financière relative à la mise en œuvre du projet FRI-TIC 3. Les craintes sont-elles fondées d une insuffisance des moyens financiers nécessaires à la réalisation du projet, telles que présentées dans le bulletin d information N 4 de janvier 2002 publié par le Centre FRI-TIC? Fribourg, le 19 septembre 2002
2 Réponse du Conseil d Etat 1. Conception générale FRI-TIC et règles de mise en oeuvre 1.1 Mise en place des structures de mise en œuvre Les travaux préparatoires pour la mise en œuvre de la conception générale FRI-TIC ont été menés dès l automne 2000, suite à la nomination d un chef de projet. La première étape de sa réalisation n a toutefois véritablement pu démarrer qu avec l adoption du décret du 18 septembre 2001 par le Grand Conseil (BGC 2001, p. 1180 et suivantes). 1.2 Rappel des principes de base Comme le précise la conception générale, la réalisation du projet FRI-TIC ne peut pleinement réussir que si l équilibre entre les 3 piliers «formation ressources pédagogiques équipements» est respecté. La reconnaissance de leur interdépendance est le gage de la réussite. L idée de base étant l intégration des technologies de l information et de la communication dans l enseignement, il convient de former le personnel enseignant à l utilisation pédagogique et méthodologique du matériel à disposition. Pour que cet enseignement réussisse, la manipulation du matériel à disposition doit au préalable être maîtrisée et le fonctionnement de ce dernier garanti. 1.3 Utilisation du crédit d engagement Le crédit d engagement voté par le Grand Conseil est destiné au financement : - de la formation des enseignants ; - du Centre FRI-TIC pour ses ressources matérielles et humaines ; - de l équipement des écoles postobligatoires. 1.4 Règles de mise en oeuvre 1.4.1 Financement des équipements Dans ce domaine, il convient de rappeler que selon l article 24 du règlement du 10 novembre 1997 sur les constructions scolaires : - les transformations dues à une modification du programme des locaux peuvent être subventionnées au primaire et au secondaire I ; - l acquisition initiale du mobilier et du matériel didactique de base est subventionnée au secondaire I, notamment en ce qui concerne les ordinateurs, les imprimantes, les logiciels, etc., ce qui n est pas le cas pour le préscolaire et le primaire. 1.4.2 Personnes ressources La prise en charge des Personnes ressources de chaque école est, sur le principe, répartie, pour la scolarité obligatoire, entre le canton et les communes selon les dispositions réglementaires en vigueur, c est-à-dire : - au préscolaire et au primaire, 35% à charge du canton ;
3 - au secondaire I, 70% à charge du canton. Ces coûts ne sont pas compris dans le crédit d engagement du décret FRI-TIC. Le concept prévoit qu en moyenne 2,2 ordinateurs seront installés par classe, ce qui correspond à environ 9 élèves par ordinateur. La règle énoncée fixe à 0,8% d équivalent plein temps par ordinateur la décharge horaire du personnel enseignant mandaté. Il s agit là d un objectif de long terme, qui ne pourra être atteint que de manière graduelle. Le cahier des charges de la personne ressource précise les tâches suivantes : - Support et animation dans les écoles pour les élèves et les enseignants - Assistance et conseil à l utilisation pédagogique des logiciels éducatifs et prestations Internet - Connaissance et gestion des interactions avec des adultes - Gestion administrative du parc matériel et des logiciels - Installation de logiciels, dépannages simples, petite maintenance (support niveau 1) - Compétences pour donner des cours à d autres enseignants. Il faut toutefois rappeler que l accent doit être mis sur l assistance pédagogique. 1.4.3 Support technique La conception et l installation de la configuration des postes de travail, de périphériques, de réseaux et de serveurs ainsi que la réparation et la maintenance du parc informatique (support de niveau 2) doivent être assurés sur place par le Centre cantonal FRI-TIC (pour les écoles postobligatoires) et/ou par des entreprises privées, le cas échéant par des personnes enseignantes compétentes. Pour les écoles de la scolarité obligatoire, les frais résultant du support de niveau 2 (assuré par des entreprises privées ou des personnes enseignantes) incombent entièrement aux communes. Une estimation indique qu il convient de prévoir un montant d environ 350 francs par poste et par année. Le Centre cantonal FRI-TIC conseille les écoles dans le domaine technique et établit des recommandations en ce qui concerne les standards techniques. Afin de pouvoir remplir les missions qui lui sont attribuées par la conception générale, un total de 8 équivalents plein temps devrait lui être accordé. 1.4.4 Formation du personnel enseignant Avec la formation des enseignantes et des enseignants à l intégration des TIC dans l enseignement, c est une entreprise pionnière qui est mise en marche. Il s agit en effet, par le biais de formateurs d enseignants, de mettre en place une formation pédagogique et didactique d une part, ainsi que d en assurer la logistique et le soutien au niveau du Centre cantonal FRI-TIC. 2. Objectifs de la mise en oeuvre 2.1 Calendrier et moyens Le calendrier prévu retient les étapes suivantes : 2002 : mise en place du Centre FRI-TIC, réalisation du réseau pédagogique, formation des formateurs et des personnes ressources
4 2003 : développement du Centre FRI-TIC, suite de la formation des personnes ressources, formation du personnel enseignant, équipement des écoles 2004, 2005, 2006 : suite de la formation du personnel enseignant et de l équipement des écoles, évaluation de la mise en oeuvre Le crédit d engagement, d un montant de 7'250'000 francs, est prévu afin de permettre la réalisation des différents éléments de la conception générale sur la période allant de 2002 à 2006. 2.2 Personnes ressources La conception générale prévoit 0,8% d équivalent plein temps (EPT) de personnes ressources par poste de travail. Cela signifie qu une fois la mise en œuvre achevée selon la planification prévue, c est l équivalent de 35 EPT qu il conviendrait d autoriser pour les 4'400 appareils, conformément aux indications figurant dans le message du 12 juin 2001. 3. Réalisations 3.1 Centre FRI-TIC Le Centre cantonal FRI-TIC a installé ses bureaux ainsi que deux salles pour la formation dans les bâtiments de la Haute Ecole pédagogique. Dirigé par le chef de projet, il s est assuré les services d une secrétaire à mi-temps, d un conseiller en informatique et responsable du système informatique à mi-temps. Quatre conseillers pédagogiques à temps partiel sont engagés pour mettre en place la formation des enseignants, pour assurer le support pédagogique ainsi que pour gérer et animer le réseau pédagogique (plate-forme de communication www.fri-tic.ch et réseau Swisscom). Une convention de collaboration a été établie entre le Centre informatique de l Etat et le Centre FRI-TIC. 3.2 Formation du personnel enseignant Dans le domaine du 1 er pilier / formation, une première étape consacrée à la formation des futurs formateurs d enseignants ainsi qu à l élaboration d un concept pédagogique et didactique a été mise en route depuis le début de l année scolaire 2001/02. Ces personnes poursuivent leur formation durant l année scolaire 2002/03 et ont commencé à donner les premiers cours aux enseignantes et enseignants. Ainsi, environ 250 d entre elles, engagées au degré primaire, sont inscrites. Le cycle d orientation en organise également dans ses écoles, les préparations et les inscriptions étant en cours. Tous les frais liés à ces activités sont pris en charge par le canton. Suite à l adoption par les Chambres fédérales de la loi fédérale sur l encouragement de l utilisation des technologies de l information et de la communication dans les écoles, de l ordonnance y relative ainsi que de l arrêté allouant un crédit d engagement, l Office fédéral de la formation et de la technologie a été mandaté afin de gérer les demandes de subventions relatives à la formation initiale et continue du corps enseignant ainsi que dans le développement et l application de matières d enseignement et de logiciels didactiques nouveaux. Les projets de formation doivent être intercantonaux afin de bénéficier d un subventionnement. C est dans ce cadre que le canton de Fribourg a recherché la synergie
5 avec les cantons voisins, afin de mettre en place une formation complémentaire d enseignants qui soit reconnue et certifiée. Pour la partie francophone, une demande a été transmise conjointement avec le canton de Vaud, pour la partie germanophone avec le canton de Berne. C est ainsi qu une partie du crédit d engagement FRI-TIC, complété par les subventions fédérales, devrait permettre de donner aux formateurs et formatrices choisis une qualification supérieure. Ils seront engagés par la suite dans la formation du corps enseignant en général, mais dans un premier temps plus particulièrement en faveur des personnes ressources. 3.3 Equipements Dans le domaine de l équipement, le partenariat entre la Confédération et Swisscom ayant abouti, le canton a conclu un contrat avec cette entreprise. Celui-ci prévoit la mise en place d un réseau cantonal pour les écoles ainsi que leur connexion à Internet. Les 12'000 francs à verser pour la mise en place de ce réseau (paiement unique) sont pris en charge par le canton. De même, Swisscom prend en charge les frais de connexion des écoles de la scolarité obligatoire et, pour les trois prochaines années, les frais de communication. Au mois de décembre 2001, toutes les écoles de la scolarité obligatoire ont été invitées à se connecter à ce réseau. Actuellement, 40 écoles ont réagi favorablement à cette offre et sont connectées. 4. Planification des prochaines étapes Le Conseil d Etat a été amené à réexaminer l ensemble des tâches publiques et des priorités à fixer dans le cadre de la préparation du plan financier de la législature 2002/06. Il a réaffirmé son soutien au projet FRI-TIC, mais a néanmoins été contraint d en revoir la planification dans le temps. Au lieu des 35 EPT prévus initialement, le plan financier 2002/06 prévoit pour les personnes ressources un total de 18 EPT, répartis graduellement en fonction des besoins des degrés primaire, secondaire I et secondaire II dépendant de la Direction IPC. Le plan financier prévoit également des montants destinés au premier pilier (formation), ainsi qu au fonctionnement du Centre FRI-TIC et à l équipement des écoles postobligatoires. Les budgets qui seront préparés au cours des prochaines années permettront d affiner les prévisions et de tenir compte des besoins en fonction de l évolution concrète du projet et conformément à la planification financière. 5. Conclusion Aux questions posées, le Conseil d Etat répond comme suit : 1) Les personnes ressources seront déchargées dès l année scolaire 2003/04. Une clé et des critères de répartition seront établis et portés à leur connaissance. C est donc à partir de cette date que les communes pourront compter sur un appui cantonal. 2) Le plan financier 2002/06 prévoit pour les personnes ressources un total de 18 EPT, répartis graduellement en fonction des besoins des degrés primaire, secondaire I et secondaire II dépendant de la Direction IPC. Le plan financier prévoit également des montants destinés au premier pilier (formation), ainsi qu au fonctionnement du Centre FRI-
6 TIC et à l équipement des écoles postobligatoires. Dans le domaine de la formation, des subventions fédérales, dont le montant n est pas encore connu, seront allouées au début 2003 pour les projets transmis à la fin octobre. 3) Les budgets qui seront préparés au cours des prochaines années permettront d affiner les prévisions et de tenir compte des besoins en fonction de l évolution concrète du projet et conformément à la planification financière. Au vu des moyens humains et financiers à disposition, la planification de la formation doit être étalée dans le temps ; cela implique un allongement de la durée de mise en œuvre par rapport à celle prévue dans le décret relatif au crédit d engagement. Conscient de l importance de l enjeu de l intégration des technologies de l information et de la communication dans l enseignement, le Conseil d Etat, qui a été contraint de réexaminer ses priorités lors de la préparation du plan financier de législature, a réaffirmé le soutien à apporter au projet FRI-TIC. Il est convaincu que la réalisation de la conception générale FRI-TIC peut se poursuivre en dépit des moyens limités du canton, même s il faut envisager une prolongation de la période de mise en œuvre. Fribourg, le 19 novembre 2002