L essentiel de la semaine. Phénologie. L année du carpocapse. Observations réalisées : Sur parcelles fixes : Normandie 25 ; Pays de la Loire 1

Documents pareils
BILAN DE LA CAMPAGNE 2014

Bulletin de santé du végétal

Guide des auxiliaires indispensables : Aphelinus mali, punaises prédatrices et acariens prédateurs

Journées portes ouvertes ECOPHYTO

Les méthodes de luttes : De la protection «systématique» à la Protection Intégrée (P.B.I.)

Permet plus de souplesse au niveau du raisonnement de la lutte contre les organismes nuisibles

BULLETIN de SANTE du VEGETAL Franche-Comté

Ce qu'il faut retenir

Ce qu'il faut retenir

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

ÉVALUATION DU TYPE DE DOMMAGE CAUSÉ PAR LA PUNAISE PENTATOMIDE VERTE, ACROSTERNUM HILARE (SAY) SELON LE DÉVELOPPEMENT DES FRUITS

Grandes cultures n 15 du 10 mars 2015

VITICULTURE 2012 V 12 / PACA 02 STRATEGIE D APPLICATION DU CUIVRE EN VITICULTURE

Puceron rose et cécidomyie cidomyie du pommier: cycle de vie et moyens de lutte

BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

Bulletin de santé du végétal - Auvergne n 31 du 27/08/2013

2. Les auxiliaires de culture

STRATEGIES DE CONDUITE DE L IRRIGATION DU MAÏS ET DU SORGHO DANS LES SITUATIONS DE RESSOURCE EN EAU RESTRICTIVE

Bulletin de santé du végétal - Auvergne n 30 du 20/08/2013

Ne laissez pas le mauvais temps détruire le fruit de votre travail!

vérifiez leur compatibilité avec nos auxiliaires sur notre site web Bulletin d information sur les cultures fraises Stratégie IPM pour les fraises

CHOU BIOLOGIQUE. Evaluation d aménagements floristiques sur la répartition intra-parcellaire des auxiliaires

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Petits fruits Bulletin d information No mai 2013 PUNAISE TERNE. Description. Identification

Désherbage maïs. Synthèse Présentation des essais. Le protocole

Petit conservatoire dans un jardin des Collines du Paradis

Sorgho grain sucrier ensilage L assurance sécheresses

PROTECTION ANTI-GRÊLE SUR VIGNE ET RAISIN DE TABLE

Bilan d activité 2013 de la surveillance des pollens en Poitou-Charentes

Surveillance et suivi d un émergent en Alsace Anoplophora glabripennis

Auxiliaires. Vue d ensemble les ravageurs et leurs ennemis naturels

Partie V Convention d assurance des cultures légumières

Fertiliser le maïs autrement

les cinq étapes pour calculer les jours d avance

Résumé du suivi phytosanitaire du canola au Centre-du-Québec de 2009 à 2011

Conditions climatiques

Le rôle des haies dans le maintien et le développement des auxiliaires de culture et les pollinisateurs

PUNAISES DE LIT. prévention et intervention

Infestation par Dipylidium caninum,

Tétranyques à deux points: stratégies de contrôle

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL PAYS DE LA LOIRE >>> MARAICHAGE

Évaluation du potentiel du semis direct en agriculture biologique au Québec : construction d un «rouleur-crêpeur de couvre-sols» et essais à la ferme

FICHE TECHNIQUE. Méligèthe du colza. Comment le reconnaître? Numéro de commande 1484, Édition pour la Suisse, Dernière actualisation

La lutte intégrée contre les ravageurs de sol en grandes cultures. Geneviève Labrie

COMMENT CONSTRUIRE UN CRIB A MAÏS?

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

Influence du changement. agronomiques de la vigne

Nourrir les oiseaux en hiver

A vos cultures

FAVORISER LA BIODIVERSITÉ DANS LE CIMETIÈRE. Guillaume Larregle (Maison de l Environnement de Seine-et-Marne)

Quelles évolutions au niveau des prédateurs nuisibles en culture de maïs et les moyens de lutte?

Biologie du psylle Inventaire des auxiliaires spontanés Evaluation de leur impact réel sur la saison

TCS, strip-till et semis direct

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

4. Verdissement, une PAC plus verte

Mesures préventives suggérées afin d éviter une infestation dans l établissement

LUTTE CONTRE LES ADVENTICES ANNUELLES QUI POSENT PROBLÈME. Période d application. Pré-levée ou sur adventice jeune (FA < 3 f)

Evaluation de cépages résistants ou tolérants aux principales maladies cryptogamiques de la vigne

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Questions et réponses au sujet des punaises des lits

CRAM Avril 2013 à janvier 2015 RAPPORT FINAL

Identification des principaux lépidoptères ravageurs du maïs sucré

Environnement, économie, société : le maïs sur tous les fronts

RESOLUTION OIV-VITI GUIDE D APPLICATION DU SYSTÈME HACCP (HAZARD ANALYSIS AND CRITICAL CONTROL POINTS) A LA VITICULTURE DE L OIV

Punaise des lits. À quoi ressemblent-elles? Cycle de vie. Alimentation

Caisse Nationale de Mutualité Agricole

Maïs grain irrigué. Synthèse variétale 2014

Surveillance Biologique du Territoire

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Ray-grass anglais auto-regarnissant

PREVENTION ASV. Partie réalisée par Aurélys ANTOINE. Le 09/05/2015

COMMUNE DE PONT A MARCQ CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

Informations techniques sur la culture de l ananas

Annexe A : Tableau des exigences

En rouge et noir. 4,50 juin n 1326 M BEL : 4,50 FRANCE METRO : 4,50 - ANT/GUY : 5 - REU : 4,50 - BEL : 4,50 - ESP : 3,80

Devenez point de chute d une ferme du réseau québécois d agriculture soutenue par la communauté (ASC)

Exemple de Projet d Accueil Individualisé ELEVE CONCERNE

Débroussailler autour de sa maison : «une obligation»

Une gamme d outils qui s étoffe

Perspectives d applications de la télédétection en grandes culture à court et moyen terme dans le Sud-Ouest

EN QUÊTE DU MONDE. Les nids de fourmis rousses. Présentation de la vidéo... 2 Générique... 2 description... 2 Principaux thèmes abordés...

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

Se protéger contre la contamination par les micro-organismes. Gazole, gazole non routier et fioul domestique Cuves de stockage et réservoirs

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

Les exploitations de grandes cultures face à la variabilité de leurs revenus : quels outils de gestion des risques pour pérenniser les structures?

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

CORRIGES Plan de la séance

Prendre les empreintes des chapeaux de champignons ou comment faire une sporée

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Protéger. son animal. la gamme FRONTLINE. grâce à la gamme. Contre les puces et les tiques. Efficace plusieurs semaines (1) Résistant à la pluie,

Mettre la puce à l oreille mais pas de poux! français. Guide anti-poux

STRATEGIE DE GESTION DES RISQUES DANS LE SECTEUR AGRICOLE

Besoins de recherche et de transfert en agriculture biologique Horizon 2016

Ver de la grappe: cochylis

Valérie Roy-Fortin, agr. Bio pour tous! - 6 mars 2015

RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

Aménagements agroforestiers et Biodiversité fonctionnelle

Présentation de l essai 2. Enjeux et objectifs 2. Essai 1 (Screening d appétence) 2. Essai 2 (Evaluation au champ) 4.

Transcription:

BSV n 20 du 13 août 2013 L essentiel de la semaine L année du carpocapse. Observations réalisées : Sur parcelles fixes : Normandie 25 ; Pays de la Loire 1 Phénologie Stade des variétés de pomme : Précoces Moyennes Tardives Stade des variétés de poire : Les plus avancées Fruit à couteau Pomme à cidre Stades phénologiques d après Fleckinger (INRA) 1/7

MALADIES Tavelure Plus de risque de contamination primaire pour l ensemble des régions. Si aucune tache n est décelée, la parcelle pourra être considérée comme saine. Dans certains vergers où il y a eu des contaminations primaires, des taches de tavelure dues à des contaminations secondaires ont été observées sur feuilles et sur fruits. Pour toutes les autres parcelles où des taches sont présentes, il faudra éviter les contaminations secondaires, lors des prochaines pluies. Chaque période pluvieuse peut entraîner des repiquages et de nouvelles contaminations si les durées d humectation sont assez longues. Taches de tavelure sur fruit Évolution des risques : Quelques pluies éparses sont annoncées cette fin de semaine. Feu bactérien Les conditions climatiques chaudes et orageuses sont favorables à l expression de cette maladie. Le feu bactérien Erwinia amylovora est une maladie bactérienne dangereuse qui affecte les arbres fruitiers à pépins et les maloïdés d'ornement (aubépine, cotonéaster...). La bactérie pénètre dans la plante par les fleurs, mais aussi par les extrémités de pousses en croissance, par les blessures. Les conditions climatiques favorables sont : - température maximale supérieure à 24 C, ou - température maximale supérieure à 21 C et minimale supérieure à 12 C le même jour avec une pluie minimale de 2,5 mm. Lors d'orages, les conditions sont réunies pour potentiellement contaminer de nouvelles plantes. Description des dégâts : Les organes atteints (fleurs, pousses, ) se nécrosent et noircissent. On observe une production d exsudat : gouttelette blanche, jaunâtre puis ambrée. Ce liquide qui contient la bactérie est collant. Réglementation : Étant donné le risque considérable que représente cette maladie en production fruitière et ornementale, la bactérie, Erwinia amylovora est considérée comme parasite de quarantaine pour la Communauté Européenne. Le feu bactérien est donc un parasite contre lequel la lutte est obligatoire en tout lieu et en tout temps (arrêté du 31 juillet 2000. En cas de suspicion, contactez le Service Régional de l'alimentation (SRAL) de votre région. Une déclaration est obligatoire pour tous foyers décelés. Evolution du risque : Surveillez vos parcelles. 2/7

Moniliose De nouveaux dégâts de moniliose sur fruits ont été observés dans l est des Pays de la Loire et en Normandie sur udaine, udeline et Bisquet. La quantité de pommes touchées dans les vergers est très faible. La déclaration et le développement de ce champignon sont favorisés par les blessures : attaques de ravageurs (piqûres de carpocapse, morsures d insecte), grêle et fortes pluies. A suivre. Moniliose sur fruits suite à une blessure RAVAGEURS Acarien rouge Dans les vergers présentant depuis le début de la saison des populations assez importantes d acariens rouges, on observe une baisse importante de ces dernières. La présence importante de faune auxiliaire : acariens prédateurs et punaises prédatrices peut expliquer cette baisse des populations. Auxiliaires: En Normandie, il est constaté une prédation importante de la part des punaises prédatrices, qui peuvent se nourrir d acariens rouges (jusqu à 100 acariens par jour). Dans les autres vergers, les populations restent faibles. Aucun signe de bronzage n a été constaté. Lors de fortes attaques d acariens rouges, toutes les cellules des feuilles sont vidées et par conséquent, le feuillage se décolore puis brunit, c est le bronzage. Le seuil de nuisibilité (seuil régional à dire d expert) : Après le 15 juin 75% des feuilles occupées par au moins une forme mobile Ce seuil doit être atteint 2 semaines de suite pour juger la présence et l activité des acariens prédateurs. Les conditions climatiques sont favorables au développement des acariens rouges. Mais les risques sont maintenant limités. Surveillez vos parcelles. 3/7

Phytopte libre De nouveaux vergers de pommes et de poires présentent des populations assez importantes de phytoptes libres. Le phytopte est un acarien qui provoque, comme l acarien rouge, un bronzage du feuillage. La présence de phytoptes et de dégâts de phytoptes est notée en Normandie et en Bretagne. Les vergers touchés sont assez rares mais les populations y sont parfois importantes. Evolution du risque : Les conditions actuelles sont favorables au développement de ce ravageur. Phytopte Phytopte cécidogène De rares cas de phytoptes cécidogènes ont été observés dans des vergers de poiriers. Ce sont les jeunes pousses qui sont atteintes. Peu de risques. Phytoptes cécidogènes Carpocapse Cette année, les conditions climatiques n ont jamais été aussi propices au carpocapse en Normandie et en Bretagne. Toutefois, une seconde génération ne devrait pas être constatée dans toutes les régions et tous les vergers. Depuis le début de la saison, les captures sont très hétérogènes d un verger à l autre. En Normandie, jusqu à la semaine dernière, il a été noté une baisse générale des captures concordant avec l annonce par le modèle de la fin de la première génération. Mais cette semaine, dans les vergers où il n y a pas eu de couverture contre la première génération, les captures sont reparties à la hausse, conséquence probable d une seconde génération. De plus, dans les bandes pièges (bandes de carton ondulé posées sur les troncs des pommiers) il a été observé des nymphes de carpocapse, ce qui signifie une émergence très proche de quelques papillons. 4/7

Mais, d après le modèle et les données des stations météo, cette seconde génération devrait rester timide. Les dégâts : Les piqûres de carpocapses se sont généralisées à toutes les régions normandes et sont observées sur différentes variétés : udeline, Douce Coët, Avrolle, Bedan,. Dans les vergers traités, les dégâts restent faibles. Larve de carpocapse Dégât de carpocapse au point de contact entre 2 pommes Pour que les accouplements se réalisent, il faut plus de 18 C au crépuscule et pas trop de vent. Le dépôt des œufs n est possible que sur feuillage sec. Depuis le 04 juillet, en Bretagne et en Normandie, toutes les journées sont favorables aux accouplements. Le début des éclosions de cette période a été annoncé par le modèle à partir du 11 juillet. Depuis cette date, les pontes et les éclosions se font continuellement. L intensité des pontes, et donc des éclosions, est proportionnelle à la quantité de papillons présents dans chaque verger. En Pays de la Loire, une seconde génération est notée. Nous sommes au début de la période de ponte. Plus de risque par rapport à la première génération. Surveillez vos pièges pour noter l apparition d une éventuelle seconde génération. Capua et Pandemis Toujours aucune capture n a été enregistrée en Normandie. Les captures sont faibles en Pays de la Loire pour ces deux tordeuses. Rappel : Des papillons «parasites» peuvent se retrouver dans des pièges qui ne leur sont pas attribués. Par exemple, des papillons de la tordeuse de l œillet sont fréquemment observés dans les pièges de Capua. Les ailes postérieures des mâles de Capua sont de couleur gris clair alors que celles de la tordeuse de l œillet sont orangées. Evolutions des risques : Pas de risque pour le moment. 5/7

Cochenille rouge du poirier Les migrations des larves sont terminées. Il n y a qu une génération par an. Les prochaines pontes et migrations auront lieu l année prochaine. Hyponomeute Les hyponomeutes sont en ce moment sous forme de papillon. Ils sont en train de s accoupler, pour ensuite pondre leurs œufs qui donneront naissance à des larves. Celles-ci passeront l hiver sous l enveloppe de l œuf jusqu au printemps suivant. Plus de risque Papillon d hyponomeute Puceron lanigère En général, il n y a pas d expansion des foyers. Les populations restent assez faibles. La migration sur les pousses est très limitée. Dans certains vergers, les foyers sont en régression. Cette situation est dûe à la présence active de la faune auxiliaire (micro-hyménoptère Aphelinus mali ou de prédateurs comme les larves de syrphe) et à un climat peu favorable aux pucerons lanigères, températures élevées et faible hygrométrie. A suivre Puceron cendré Les pucerons cendrés ne sont plus présents sur les pommiers. Plus de risque. Pucerons verts Les foyers de pucerons verts se font extrêmement rares. Les populations sont généralement bien maîtrisées par la faune auxiliaire : les larves de cécidomyies prédatrices par exemple. Seuil de nuisibilité : Il n y a pas de notion de seuil qui soit vraiment retenue. Ce sont des ravageurs qui sont en général bien maitrisés par la faune auxiliaire. Pas de risque 6/7

Psylle En Normandie, dans de rares vergers, il est observé quelques adultes. Peu de risques. Les conditions climatiques vont être favorables à ce ravageur. Surveillez la présence de punaises prédatrices (Anthocorides), grandes consommatrices d œufs et de larves de psylles. Adulte de psylle NOTE NATIONALE Ambroisie à feuille d armoise (Ambrosia artemisiifolia) : Fiche d information Prochain BSV le 20 août 2013 7/7

Note nationale BSV Ambroisie à feuille d armoise (Ambrosia artemisiifolia) FICHE D INFORMATION 1. Une plante herbacée annuelle qui déclenche de nombreuses allergies L ambroisie à feuilles d armoise, Ambrosia artemisiifolia, est une plante dont le pollen est particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles : rhinite survenant en aoûtseptembre et associant écoulement nasal, conjonctivite, symptômes respiratoires tels que la trachéite, la toux, et parfois urticaire ou eczéma. Dans 50% des cas, l allergie à l ambroisie peut entraîner l apparition de l asthme ou provoquer son aggravation. Certaines personnes développent également des réactions allergiques cutanées au contact de la plante, en particulier suite à la manipulation de la plante sans protection (arrachage, manipulation de plantes à mains nues). La fréquence de l'allergie à l'ambroisie est importante et croissante. L ambroisie est aujourd hui très présente en Rhône-Alpes et selon la zone, 6 à 12 % de la population exposée est allergique. Une étude 1 menée dans cette région pour l année 2009 a estimé à plus de 180 000 le nombre de personnes concernées par cette allergie et à près de 10 millions d euros les dépenses de prise en charge des malades qui en souffrent (traitements antihistaminiques, arrêts-maladies,...). Les phénomènes d allergie s installent seulement après quelques années de contact avec le pollen et les impacts sanitaires sont croissants en Rhône-Alpes, sans pour autant que le taux de population allergique atteigne les taux de 20 ou 25 % cités régulièrement dans le cas de la Hongrie. Cette plante d origine nord-américaine colonise peu à peu l ensemble du territoire national, et des plants d ambroisie sont désormais observés non seulement dans les régions limitrophes de Rhône-Alpes, mais également dans d autres régions telles que l Aquitaine, Midi- Pyrénées, Poitou-Charentes, Pays-de-la-Loire,... Il est fort probable que dans ces régions les cas d'allergies sont peu nombreux (souvent des personnes ayant vécu en Rhône-Alpes), mais les connaissances acquises en matière de santé incitent à agir au plus tôt pour limiter l'extension de la plante. 1 http://www.ors-rhone-alpes.org/pdf/ambroisie2.pdf/

2. Une annuelle à cycle de développement estival bien particulier L ambroisie à feuilles d armoise est une espèce strictement annuelle, qui germe en avril-mai, fleuri entre fin juillet et octobre et peut commencer à produire des semences viables dès la fin août. Le pic de pollinisation est généralement observé de la mi-août à fin septembre. En 2011, les chaleurs printanières observées dans une grande partie de la France vont certainement hâter les floraisons précoces 2. Les plantes fleurissent à des tailles très variables (10 cm à près de 2 m) selon les conditions pédo-climatiques et un pied peut produire jusqu'à plus de 5000 graines. C est une plante pionnière qui s établit facilement dans des habitats dénudés ou à végétation clairsemée. En milieu naturel, elle va coloniser les sols dénudés du lit des cours d eau, représentant des surfaces importantes lorsque leur régime est torrentiel comme dans le cas de la Drôme ou du Gardon. Les activités humaines, en générant des perturbations du couvert végétal tels le labour ou les travaux de terrassement, favorisent ce type de plante. L ambroisie bénéficie également de sa capacité de croître en plein été, dans des conditions relativement sèches, lorsque d autres plantes herbacées ont déjà fleuri et fructifié. Dans les cultures, ce cycle estival peut permettre la croissance des plantes dans les chaumes des céréales à paille, après la récolte. C est cependant dans les cultures de printemps et en particulier le tournesol, qui appartient comme l ambroisie à la famille des astéracées, que la plante peu connaître les développements les plus spectaculaires. Dans ce cas, des pratiques de désherbage mal maîtrisées du fait de la «proximité botanique» des deux plantes peuvent dans certains cas favoriser l installation de populations vigoureuses d ambroisie dans les champs de tournesol et installer un stock de semences conséquent dans les sols. Les jachères peuvent être concernées par l ambroisie surtout l année de leur implantation ou si leur utilisation ne permet pas le broyage en cours d été, comme c est le cas dans le cas des jachères fleuries. En Zone Non Agricole, l'ambroisie peut s'installer dès que le couvert de plantes vivaces n'est pas suffisamment dense. 3. Une adventice dont la dissémination est favorisée par les activités humaines La maturité de semences d ambroisie au moment de la récolte des cultures installées au printemps va favoriser la diffusion de la plante par les engins de récolte, mais également, pour le tournesol, par la contamination des graines utilises pour l alimentation des oiseaux. Cette utilisation explique l apparition de petites populations d ambroisie dans les jardins particuliers et les espaces verts. De façon plus classique, les transports volontaires ou fortuits de sols ou de granulats fins sont un vecteur majeur dans la dissémination de la plante. 2 http://www.ambroisie.info/pages/risques.php

4. Une plante aisée à reconnaître pendant l'été L'ambroisie se caractérise par son port de petit buisson et ses feuilles très découpées. Ces feuilles sont minces et opposées, de teinte vert franc sur les deux faces et à nervure blanchâtre. La plante étant très adaptable, sa taille est très variable, mais elle est le plus souvent comprise entre 20 et 80 cm au moment de l'apparition des fleurs. Les fleurs sont verdâtres, en épis terminaux étroits, allongés, disposés en panicule. Les fleurs mâles qui en capitules penchés de 4-5 mm sont les plus visibles et forment la partie haute de l'épi. Crédits photos : Pollen-Azur multimedia /acques Thomas, http://www.ambroisie.info/ Pour plus de détails, consulter le site Internet : http://www.ambroisie.info/pages/conn1.htm http://www.tela-botanica.org/eflore/bdnff/4.02/nn/4066/synthese

Si au stade de jeune plantule, l'ambroisie peut être confondue avec diverses plantes présentant des premières feuilles divisées, la confusion avec d'autres plantes avant la floraison est aisée à éviter. Les armoises ont un aspect proche mais dégagent une odeur marquée lors du froissement des feuilles. L'armoise annuelle (Artemisia annua) présente également des feuilles vertes des deux côtés, mais a une odeur agréable, alors que d'autres armoises telle l'armoise commune (Artemisia vulgaris) ou l'armoise des frères Verlot (Artemisia verlotiurum), ont des feuilles moins finement découpées et au-dessous blanchâtre. Pour plus de détails, consulter : http://www.ambroisie.info/pages/reconn.htm http://www.cps-skew.ch/francais/inva_ambr_art_f.pdf http://www.ambroisie.info/docs/ambrosia_fra.pdf, pages 10 à 16 5. Une plante à éliminer au cours de l été Pour éviter la production de pollen et limiter la reproduction et l expansion de la plante, il est nécessaire de détruire l'ambroisie. La période préalable à la floraison est un moment clé pour éviter ou limiter l'installation des plantes. Il s'agit à la fois de limiter la production de pollen, mais également d'éviter l'installation de stocks de semences dans les sols, en particulier dans les régions où l'ambroisie est encore peu répandue. La durée de vie des graines dans les sols étant très élevée (bien plus de 10 ans), il faut intervenir au plus vite après la détection de nouveaux peuplements pour empêcher la production de semences. La destruction de l'ambroisie avant la formation des semences est un bon moyen de freiner efficacement l'expansion de cette plante exotique envahissante. Les ministères chargés de la santé, du développement durable et de l agriculture s associent à tous les partenaires concernés (collectivités territoriales, gestionnaires de voies de transport, maîtres d œuvre et maîtres d ouvrages, exploitants agricoles ) pour recommander la mise en œuvre de mesures de destruction de cette plante invasive et très allergisante. Communiqué de presse diffusé par le ministère en charge de la santé : http://www.sante.gouv.fr/l-ambroisie-plante-tres-allergisante-doit-etre-eliminee-avant-ledemarrage-de-sa-floraison.html