Intervention de l UNAF COFACE 25 juin 2012



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Intervention de l UNAF COFACE 25 juin 2012 Décrochage scolaire: Principaux obstacles/problèmes, notamment afin de remplir les objectifs de la stratégie EU2020 Initiatives du gouvernement français Implication des organisations civiles et ONG, Implication des organisations familiales et des familles, Recommandations à la Commission 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 1

Introduction b b b Le décrochage scolaire est le problème numéro 1 de la jeunesse aujourd hui. Olivier Galland, sociologue, spécialiste des jeunes le souligne : quand on dit que les jeunes vont mal, on parle des 20% de jeunes qui n ont pas de diplôme. Leur insertion sur le marché du travail est très problématique (ce qui, bien sûr, n a pas toujours été le cas). 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Hommes Taux de chômage Femmes Hommes Femmes 1 à 4 ans 5 à 10 ans Diplômés de l'enseignement supérieur Titulaires d'un bac, CAP, BEP Brevet des collèges ou sans diplôme Insee enquête emploi 2007 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 2

b En mars 2000, l'union européenne a défini comme objectif que pas plus de 10 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ne quittent l'école avant d'avoir obtenu un diplôme d'études secondaires ou un diplôme professionnel ou un diplôme accordé dans le cadre d'une autre formation. b La France accuse un retard sur ce point car nous en sommes à 12,6% en 2010. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 3

Définitions : absentéisme, décrochage L absentéisme scolaire n est pas le décrochage scolaire mais un élève absentéiste peut risquer de décrocher. On peut décrocher sans être absent (un élève présent qui n écoute pas ). La définition du décrochage (du Ministère de l EN): «Le décrochage est un processus qui conduit un jeune en formation initiale à se détacher du système de formation jusqu'à le quitter avant d'avoir obtenu un diplôme». 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 4

Chiffres Absentéistes : on compte officiellement 7% d élèves absents au moins une demi-journée par mois mais : Ce n est qu une moyenne qui varie beaucoup selon le type d établissement. L étude qualitative que nous avons faite auprès des élèves absentéistes et de leurs parents montre que ce chiffre ne prend en compte que les élèves qui n ont pas donné d excuses pour leurs absences, mais pas ceux qui ont des excuses «fausses» (du type «vaguement» malade, panne de réveil, etc. ) et ceux-ci sont nombreux. http://www.unaf.fr/spip.php?article11219 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 5

Pour le décrochage : plusieurs chiffrages Il y a plusieurs manières de mesurer le décrochage scolaire : En moyenne en 2007/2008/2009, 9% des 700000 jeunes sortis chaque année du système éducatif en France n ont aucun diplôme et 8% ont uniquement le brevet, ce qui fait en tout 122000 jeunes. Le taux de «sortants précoces» (élèves qui n ont pas terminé avec succès le secondaire) lui, est mesuré à partir d une enquête auprès des 18-24 ans. Il est de 12,6% en 2010 avec une relative stabilité depuis 2003. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 6

Le Ministère de l Education nationale vient de mettre en place des «plates formesde suivi et d appui aux décrocheurs». Repérage et suivi grâce à la mise en réseau des différents organismes de formation initiale privés / publics y compris ceux qui dépendent du ministère de l Agriculture : des listes des jeunes d au moins 16 ans qui ne sont plus inscrits en établissement scolaire ni en apprentissage et n ont pas obtenu le diplôme correspondant à leur dernier cursus de formation. 305 plates formes sur tout le territoire Les résultats font apparaître qu entre juin 2010 et mars 2011, 254000 jeunes sont prématurément sortis du système scolaire sans diplôme. 72000 étaient suivis par le réseau des missions locales. Donc près de 180000 jeunes sans diplôme sont considérés comme «perdus de vue». 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 7

Pourquoi est-ce qu un élève décroche? L étude sur l absentéisme donne une idée de trois principales raisons: difficultés scolaires depuis longtemps : L élève ne peut plus supporter d être toujours le dernier, toujours montré du doigt par le professeur, voire par les autres élèves. Il ne croit plus à sa capacité à réussir ou est tellement perdu qu il ne comprend plus rien à ce qui se dit en cours. problème d orientation : L élève n a pas pu entrer dans la filière de son choix, souvent parce qu il y a peu de place dans cette filière par rapport au nombre de demandes (ex : petite enfance, esthétique ). Il punit implicitement ses parents et l institution scolaire en «séchant» les cours. mal-être, voire dépression : Le jeune est dans cette période de l adolescence souvent difficile pour lui, entre besoin d autonomie et difficulté à s assumer seul. Il peut avoir des problèmes dans sa famille, des relations conflictuelles avec ses parents, avec les autres de la classe. On sent chez lui un certain mal-être voire une dépression. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 8

Jean-Marie Petitclerc * considère que les causes du décrochage sont les suivantes : 1ère série de facteurs d ordre psychologique : Incapacité d un enfant à se concentrer en classe. Il n arrive pas à écouter car il a des préoccupations plus importantes le plus souvent liées à son histoire familiale ou sociale. 2ème série de facteurs d ordre sociologique: A l adolescence : l enjeu principal est d exister sous le regard des copains. La réussite scolaire n est pas toujours investie comme valeur par ce groupe. En centre ville c est peu valorisant d être le premier, en ZEP c est même dangereux. 3 ème série de facteurs d ordre pédagogiques : Au lieu de mettre l accent sur ce que le jeune sait faire, ses connaissances, ses réussites, on se focalise sur ce qui lui manque pour être au niveau exigé. Accumulant des expériences d échec, l enfant perd confiance en lui et n aime plus l école : l école non comme lieu pour apprendre (il a toujours envie d apprendre) mais comme lieu de mise en situation d échec. * Polytechnicien, prêtre, directeur de l association Valdocco, régulièrement consulté et nommé par les ministres (Borloo, Boutin). 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 9

Pierre-Yves Bernard, maitre de conférence à l Université de Nantes et auteur d un ouvrage sur le décrochage scolaire, explique que pour de nombreux chercheurs : «L échec scolaire précoce est un puissant facteur de décrochage ultérieur, ce qui place les stratégies de réussite au cœur de la prévention du décrochage scolaire» «La dimension plus ou moins intégrative de l école, au-delà de sa mission d apprentissage des savoirs scolaires, devrait contribuer à limiter les risques» 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 10

Les principaux dispositifs de l Education nationale contre le décrochage scolaire 1. Ils lient «décrochage» et «échec scolaire» donc proposent un accompagnement ou soutien scolaire renforcé : 2h par semaine en 6 ème dans tous les collèges, 2h par jour dans l éducation prioritaire collège ou école, stages pendant les vacances scolaires, accompagnement personnalisé en bac pro, en bac général ou technologique, dispositifs spécifiques de soutien : RASED, PPRE, CLAS etc.. 2. Améliorer la découverte des métiers et l orientation : 1. Dispositifs de la 5ème à la terminale : DP3 (3 heures par semaine de découverte professionnelle), DP6 (idem 6 heures) 2. Aide à l orientation renforcée au lycée depuis la réforme de 2010 3. Proposer des alternatives à l école «standard» pendant les périodes de «démotivation» de l élève : alternance pour découvrir plusieurs métiers dès la 4 ème avec possibilité de retour à un cursus normal (DIMA), dispositifs relais, internats d excellence, ERS, 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 11

Pour ceux qui ont décrochés : Les Plates formes de repérage et de suivi* dans chaque département sont essentielles. Le recteur de Lille expliquait que dans son département 4000 contacts téléphoniques ont pu avoir lieu avec les «décrocheurs». 80% sont rentré dans un processus de re-médiation. Les Missions générales d insertion prennent en charge les jeunes qui ont décroché, à la demande des établissements. Faire que les décrocheurs entrent à nouveau en formation qualifiante : dans les établissements, la MGI met en place des dispositifs basés sur la re-mobilisaton, la ré-acquisition de compétences de base, l alternance, la re-préparation d un examen, un parcours totalement individualisé pour accéder à une formation qualifiante (sigles MOREMO, MODAL, MOREA, ITAQ, PA, FI ) Autres dispositifs : Ecoles de la 2 ème chance, micro-lycées, EPIDE, ou formations grâce aux Greta, * Jusqu à 16 ans, le jeune doit être inscrit dans un collège ou lycée. Mais les pouvoirs publics ont aussi l'obligation de suivre les jeunes de 16 à 18 ans, sans diplôme et sans emploi. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 12

Dispositif : Programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) : dans les quartiers défavorisés. Elaborer des parcours individualisés d accompagnement social et éducatif pour les enfants de 2 à 16 ans avec leur famille. Plusieurs étapes : un repérage individualisé des difficultés de l'enfant, un premier contact avec la famille, un regard collectif des professionnels sur la situation présentée (équipe pluridisciplinaire de soutien), puis l'élaboration de réponses. Les parcours individualisés peuvent donc comprendre des actions de différentes natures (soutien scolaire renforcé et adapté, dialogue parents/école grâce à l intervention d une tierce personne, vacations médicales, mise en place d actions en petit groupe permettant l expression de l enfant, activités culturelles, sportives). Certaines des actions d'un parcours individualisé peuvent être collectives. Pour les bénéficiaires : aide humaine, matérielle et financière Pour les acteurs : coordination des actions de soutien mises en place (éducation, santé, parentalité ) 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 13

Les chiffres clés du PPRE en 2010 2011 1 436 quartiers (en ZUS, CUCS 1,2,3 ; RAR) bénéficient d un PPRE 2 107 équipes pluridisciplinaires 122 001 enfants ont bénéficié d actions d un PPRE. 62 530 enfants ont été accompagnés dans un parcours individualisé. 14% ont entre 2 et 5 ans, 50% entre 6 et 10 ans, et 36% entre 11 et 16 ans 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 14

Dispositif d accompagnement scolaire : le CLAS concernant tout type de collège ou lycée (pas uniquement en zone d éducation prioritaire). 200 000 enfants concernés selon les dernières statistiques 2007/2008. 8 000 actions. Un dispositif qui concerne les enfants et leurs parents. aider les jeunes à acquérir des méthodes, des approches, des relations susceptibles de faciliter l accès au savoir, élargir les centres d intérêt des enfants et adolescents, promouvoir leur apprentissage de la citoyenneté par une ouverture sur les ressources culturelles, sociales et économiques de la ville ou de l environnement proche, valoriser leurs acquis afin de renforcer leur autonomie personnelle et leur capacité de vie collective, notamment par la pratique de l entraide et l encouragement du tutorat entre les jeunes, permettre d accompagner les parents dans le suivi de la scolarité des enfants. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 15

Alternative à l école : dispositifs relais Les dispositifs relais (classes et ateliers) accueillent des élèves de collège, éventuellement de lycée, entrés dans un processus de rejet de l'institution scolaire qui peut se traduire par des manquements graves et répétés au règlement intérieur, un absentéisme chronique non justifié, une démotivation profonde dans les apprentissages, voire une déscolarisation. Les points forts : un encadrement renforcé (enseignants et éducateurs, personnels associatifs), un accueil temporaire pour un groupe réduit d'élèves, un partenariat entre l'éducation nationale, la Protection judiciaire de la jeunesse, les collectivités territoriales, des associations agréées complémentaires de l'enseignement public et des fondations reconnues d'utilité publique... A la sortie du dispositif relais, 82 % des élèves retournent en collège, 3% en LP et 3% en CFA, 5% dans des établissements relevant d'autres ministères (santé, justice). 454 dispositifs ont fonctionné en 2010-2011 dont 311 classes relais et 143 ateliers relais. Le nombre d'élèves concernés était d'environ 8 880. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 16

Cependant Les moyens accordés pour faire face au phénomène du décrochage scolaire sont insuffisants par rapport à ce phénomène. Les Missions générales d insertion ne trouvent pas de solutions pour 20% des jeunes de plus de 16 ans qui ont décroché et qu ils reçoivent en entretien. Les solutions dépendent de l offre sur le territoire et des financements, avec souvent un appel aux financements européens davantage qu au financement national*. * «Les jeunes sans qualification : la France et les pays de l OCDE» - rapport pour Haut conseil de l éducation, décembre 2010 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 17

Les solutions? Il faudrait : Moins d élèves par professeur dans certaines écoles, collèges, lycées pour pouvoir accorder plus d attention aux élèves en difficulté Eric Orsenna, écrivain, membre de l Académie Française: «Je suis frappé de la différence extrême des situations entre les familles dites cultivées et les familles dans lesquelles le français n est pas pratiqué. Je ne serais pas choqué qu il y ait 100 élèves dans certaines classes et 3 dans d autres. Ce serait la véritable égalité des chances. Notre société n est pas homogène. Arrêtons de faire semblant de croire qu elle l est.» Plus de moyens pour les quartiers défavorisés, les zones rurales, Plus d accompagnement scolaire, Plus d écoles à la pédagogie différente, Plus d éducateurs dans les écoles, Plus de mixité sociale dans les écoles, Plus de «bonheur à l école» : meilleur prise en compte de l enfant, de l adolescent dans sa globalité Mieux prendre en compte toutes les formes d intelligence : «Il s agit de changer de regard sur l enfant, en valorisant son savoir-faire et ses réussites, plutôt qu en mettant l accent sur ce qui lui manque pour être au «niveau» attendu. Il s agit aussi de prendre en compte les différentes formes d intelligence. Je connais des enfants qui ont besoin de toucher le bois, de manipuler triangles, rectangles, parallélépipèdes, pour comprendre la géométrie. Aussi une priorité doit-elle consister dans le développement de la formation en alternance. Il faut aussi prendre en compte le rythme de chaque enfant, en mettant en œuvre une pédagogie respectueuse de ces rythmes.» JM Petitclerc. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 18

Le rôle des associations Généralement reconnues officiellement comme «associations partenaires de l enseignement public», elles interviennent à tous les niveaux : Dans la prévention (de l échec scolaire, de l illettrisme via notamment le soutien scolaire). Dans les alternatives à l école standard, qu elles soient ponctuelles (dispositifs relais) ou non (Ecoles de la deuxième chance ). Dans l insertion professionnelle des jeunes peu diplômés. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 19

Exemple : AFEV (Association de la Fondation étudiante dans la ville) Association très engagée concrètement et politiquement contre l échec scolaire. 7000 étudiants bénévoles accompagnent 7000 enfants à leur domicile, pour du soutien scolaire, de l aide aux devoirs, des sorties culturelles, lectures Des partenariats avec les écoles pour le choix des élèves bénéficiaires de l action. Dans les quartiers populaires Action «politique» : chaque année, vers le 21 septembre, la journée de la «Lutte contre l échec scolaire» est organisée par l AFEV. L Unaf est partenaire. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 20

Exemple : Le Valdoco, à Argenteuil et à Lyon «Dans un monde pluriel, où le jeune est le plus souvent approché de manière parcellaire et sectorielle, le Valdocco développe une approche intégrale du jeune. A l heure où les incohérences des adultes qui accompagnent l enfant dans le champ de la famille, de l école et de la rue minent souvent leur crédibilité, et leur capacité à transmettre limites et repères, sans lesquels la régulation de la violence ne peut s effectuer, il s agit, pour l équipe éducative travaillant au Valdocco, de saisir le jeune comme étant à la fois enfant de ses parents, élève à l école et apprenti-citoyen sur l espace public. Accueil scolaire collectif Accompagnement scolaire deux fois par semaine, par une équipe mixte de professionnels, de stagiaires et de bénévoles. Accompagnement scolaire individuel Certains jeunes nécessitent une approche individualisée, soit pour des raisons scolaires (besoin que l on aille à leur rythme), soit pour des raisons comportementales (impossibilité de se concentrer en groupe). Espace OVAL Les collèges peuvent demander à l équipe du Valdocco d accueillir, pendant quelques jours, des jeunes dont la chute des résultats scolaires, les comportements ou l absentéisme deviennent inquiétants. C est l occasion de faire une première évaluation de la situation de l élève et d identifier les ressources pour travailler à sa remobilisation avec les parents et l institution scolaire. Accueil modulable Parfois, le jeune n est pas encore "mur" pour s inscrire dans un accompagnement individuel sous forme d entretiens avec un éducateur. L équipe a alors imaginé un "accueil modulable" où le jeune vient, une ou deux heures par semaine, sur du temps scolaire et dans le cadre d une convention entre le collège, la famille et le Valdocco. D un atelier manuel à un travail sur l orientation, tout contenu peut être envisagé, selon les besoins pré-identifiés. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 21

Les associations familiales, les UDAF : L UNAF et les UDAF sont agréé depuis peu comme «associations complémentaires de l enseignement public», c est-à-dire qu elles peuvent intervenir dans le temps scolaire en complément de l enseignement. C est une reconnaissance de notre réseau pour son action «complémentaire» par rapport à l école. C est le cas aussi de Familles de France, de la Confédération syndicale des familles Les associations familiales et les UDAF sont impliquées dans le soutien scolaire, la lutte contre l illettrisme dans la famille. Leur approche est spécifique et rejoint ce que prévoient les dispositifs comme PPRE, CLAS : les parents sont systématiquement associés en même temps que les jeunes. L approche de la CSF par exemple : Elle prévoit de mobiliser les enfants et les jeunes sur un projet qui permet que l accompagnement éducatif soit différent d un soutien scolaire pur et dur, de ce qui se fait à l école, qu il soit plus ludique, plus motivant, plus collectif (surtout en primaire). Des actions culturelles (sorties cinéma, bibliothèque ) sont souvent associées (surtout en primaire). 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 22

Ex : UDAF 47 Ce service permet d'aider, d'accompagner, de soutenir l'enfant et l'adolescent dans sa scolarité, au travers d'un suivi individuel en milieu familial. Ce service de l'udaf joue un rôle de complément et de partenaire avec l'école et la famille. L'accompagnement se fait en présence et avec l'aide des parents, progrès scolaire et investissement familial vont de pair. Le soutien scolaire est réalisé par des bénévoles, sélectionnés par l'udaf pour leurs compétences et leurs motivations. Un suivi régulier de leurs interventions est réalisé par la responsable du service. (68 familles, 43 bénévoles) 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 23

Ex : UDAF 52 L UDAF 52 gère un CLAS de 83 enfants. L UDAF 52 mène aussi une action avec le CADA auprès des parents immigrés primoarrivants «L école comment ça marche»: les parents sont conviés plusieurs fois dans l année scolaire à des réunions concernant le fonctionnement de l école, les principes, les valeurs et vont visiter les écoles, collèges, lycées, CFA. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 24

UDAF 78 : implication pour l orientation des jeunes des quartiers difficiles L UDAF des Yvelines a participé à Mantesla-Jolie, le 12 mai dernier, à un Forum organisé par l Association «Cap et Vie», qui fait partie de l UDAF, sur le thème «Parents : Reprendre la main pour nos enfants». Objectif : aider les familles à trouver des stages scolaires en entreprise à leurs enfants. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 25

Les MFR : un exemple d écoles différentes, une réponse à l échec scolaire de certains jeunes Les Maisons familiales rurales : internats avec 1 semaine sur 2 en alternance dans une entreprise. Une pédagogie qui correspond bien à certains jeunes dont la forme d intelligence est plus concrète. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 26

Recommandations Le mouvement familial a un rôle important à jouer : Prévention «primaire» : Il est nécessaire de sensibiliser les familles pour : qu elles donnent du sens au scolaire au quotidien dans la vie familiale, qu elles soient attentives et vigilantes dès l entrée à l école. Cela signifie : suivre la scolarité de l enfant : l ANLCI (Agence nationale de lutte contre l illettrisme) explique que même des parents illettrés peuvent montrer qu ils s intéressent à l école en faisant parler l enfant de ce qu il a fait en classe; se rapprocher de l école et ceci de la maternelle à la terminale. Il faut aller aux réunions de parents, rencontrer les enseignants au moins une fois dans l année. 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 27

Prévention «secondaire» : accompagnement scolaire mais aussi aide à l orientation dans une optique toujours double de soutien des enfants, des jeunes et d implication de leurs parents. Actions pour les décrocheurs : informer les familles en cas de décrochage scolaire, via notamment les PIF, imaginer une école différente plus adaptée aux «décrocheurs». 09/07/2012 Unaf - pôle EDU P.Humann 28