DIRECTION NATIONALE DE L ASSAINISSEMENT ET DU CONTROLE DES POLLUTIONS ET DES NUISANCES

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Transcription:

MINISTERE DE L ENVIRONNEMENT DE L ASSAINISSEMENT REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple-Un But Une Foi DIRECTION NATIONALE DE L ASSAINISSEMENT ET DU CONTROLE DES POLLUTIONS ET DES NUISANCES COMMUNICATION A L OCCASION DU SYMPOSIUM /ATELIER POLITIQUE EN GESTION URBAINE DES BOUES DE VIDANGE SUR LA Du 9 au 12 Mai 2006 à Dakar au Sénégal

NOTE SUR LAGESTION DES DECHETS LIQUIDES ET DES BOUES DE VIDANGE AU MALI PLAN DE PRESENTATION I INTRODUCTION II ETAT DES LIEUX III CONSEQUENCES DE LA MAUVAISE GESTION DES DECHETS IVPROPOSITIONS D AMELIORATION DE LA GESTION DES DECHETS V PERSPECTIVES VI CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

I INTRODUCTION La gestion des déchets constitue de nos jours, le talon d Achille de la qualité du cadre de vie dans nos villes et campagnes avec cependant un accent particulier pour les villes. De nos jours, les villes qu elles soient au Nord ou au Sud, connaissent une explosion démographique sans précédent. Des quelques 2,2 milliards de citadins dans le monde, 1,3 vivent dans les villes du Sud (Doudou Biram WADE, 1999). Le Mali n est pas en reste, avec une population urbaine estimée à 3 millions en 1995 (soit environ 27% de la population totale), elle atteindra 12 millions en 2025 (soit environ 50% de la population totale). Le taux moyen annuel de croissance urbaine au Mali est de 5,7%. Cette explosion démographique au niveau des villes s explique par : le développement économique, la hausse du revenu per capita, l amélioration des réseaux d échanges et d informations, les économies d agglomération 1. Ces facteurs, caractéristiques des villes, encouragent la venue des populations à la recherche de meilleures conditions de vie. Pour étayer cette assertion, la Banque Mondiale estime que 80% de la croissance économique future aura lieu dans les villes et les agglomérations urbaines. Au Mali, dans les zones urbaines, semi-urbaines et rurales, les populations se trouvent dans des conditions d hygiène très précaires par manque de services d assainissement adéquat. Selon les dernières Enquêtes Démographiques et de Santé du Mali (EDSM-III) 33% des populations disposent de système adéquat d assainissement en zones urbaines et seulement 9% en zones rurales. D une manière générale, les populations utilisent les ouvrages d'assainissement individuels dont les latrines et les fosses septiques. Les infrastructures d assainissement collectif et semicollectif sont essentiellement concentrées à Bamako et dans quelques capitales régionales et dans la plus part des cas rejettent les effluents dans le milieux naturel sans aucun traitement. Les conditions d évacuation des boues de vidange provenant des ouvrages d assainissement individuel sont très souvent insatisfaisantes, car elles sont soit déversées sur les terrains vagues, dans les champs, dans les ravins ou même parfois dans les cours d eau sans un traitement préalable. Par ailleurs, en dehors de quelques unités industrielles, les autres déversent leurs effluents dans la nature sans traitement. II. ETAT DES LIEUX Les déchets se répartissent les déchets liquides se répartissent comme suit :. 2.1 Les Déchets liquides : Ces déchets comprennent essentiellement les eaux usées domestiques, industrielles, artisanales, pluviales et les boues. Dans la plupart des cas, on note un sous équipement notoire en infrastructures de gestion (évacuation et traitement des déchets liquides) au niveau de toutes les villes. Au niveau des quartiers périphériques, l urbanisation spontanée et anarchique complique l assainissement. Ce sont surtout les ouvrages d assainissement individuels qui sont utilisés. Dans les centres urbains de moyenne importance le réseau d égout est inexistant, quelques réseaux de mini égout sont réalisés dans certains centres urbains comme Mopti,Djenné,Tombouctou. Au niveau de Bamako, en plus des collecteurs et caniveaux, il existe un réseau d égout classique séparatif pour évacuer les eaux usées qui malheureusement aboutissent dans le fleuve Niger sans traitement.

2.1.1. Eaux usées domestiques Production La production des eaux usées domestiques est estimée à 32 000 m 3 /jour pour Bamako la capitale. Ces eaux proviennent pour la plupart des activités de lessive, bain, vaisselle. Evacuation Les ouvrages utilisés pour l évacuation des eaux usées sont : les ouvrages d assainissement individuels semi-collectifs et collectifs. En ce qui concerne l assainissement individuel, il se caractérise par un faible niveau de couverture en ouvrages. Il faut en plus noter que les ouvrages existants sont mal conçus et mal construits. Les boues issues des différentes fosses de traitement des eaux usées sont estimées à 600 000 m 3 /an. LATRINES TRADITIONNELLES La latrine traditionnelle est la technologie la plus répandue. Elle offre, après la défécation dans la nature, le plus bas niveau de service. La latrine type traditionnelle présente des risques sanitaires pour les usagers. Vue extérieure Vue intérieure : dalle et trou de défécation Les boues de vidange sont évacués de différentes façons : -creusement d une fosse à proximité pour déverser le contenu de la latrine saturée,ce travail est surtout effectué par les vidangeurs manuels ; -vidange par citerne montée sur une charrette équipée d une pompe japi pour aspirer le contenu de la latrine,qui est déversé dans les champs ou sur les terrains vagues à proximité des concessions, ce travail est surtout effectué par les Groupement d,interet Economiques,les ONG etc ; -vidange par camions aspirateurs communément appelés<< spiros>> de capacité variant de 5 OOO à 10 000L qui sont très souvent utilisés dans les centres urbains, là aussi les contenus sont déversés directement dans les champs ou sur des espaces libres à proximité des centres d activités, à ce niveau les opérateurs privés sont les plus nombreux,néamoins quelques communes disposent de camions spiros. La rotation d un camion coûte entre 12 500 et 25 000FCA et même parfois 30 000FCFA,ce qui n est pas à la portée de la majorité des populations. Deux stations expérimentales de traitement de boues de vidange ont été réalisées à Bamako : -la station de Satinabougou construite par le GIE Sema Sanya située à 17 Km de la ville n est pas encore mis en fonctionnement ; -la station de Samanko II construite par le Cabinet d Etude Keita,Kala Saba, inaugurée en 2004, la station expérimentale de traitement des boues de vidange de Samanko 2 a fonctionné

seulement un an. Aujourd hui, cette station, située à environ 10 km de Bamako est abandonnée au motif de son éloignement. La station comprend :deux bassins de boue non plantés, un bassin anaérobie, un bassin facultatif, deux bassins de maturation et deux réservoirs de stockage et de distribution. La capacité de la station est de 30 m3/jour. Décanteur Bassin amont de filtration Bassins de stabilisation Bassin de stockage des eaux épurées Station de Banankoroni(Satinabougou) Station de Samanko II Figure 1 : Stations d épuration de boues de vidange La ville de Mopti dispose d une station de traitement de ses eaux usées.

2.1.2 Assainissement semi-collectif et collectif L assainissement semi collectif porte le système de réseaux d égout à faible diamètre. Ce système qui se trouve à ses débuts se rencontre seulement à Bamako pour 37,5 km au niveau de trois quartiers (Banconi Flabougou : 12 km, Baco-Djicoroni : 25 km et l hippodrome 0,5 km. Les concessions raccordées sont au nombre 648. A Mopti, le réseau a une longueur de 7,2 km. S agissant de l assainissement collectif, la ville de Bamako qui est la plus équipée ne dispose que de 9 petits réseaux d assainissement enterrés dont la longueur fait 27 km et qui ne desservent que 1,5% de la population. Ces réseaux pour la plupart mal entretenus, bouchés sont dans un mauvais état de fonctionnent. Ces infrastructures sont essentiellement concentrées dans le District de Bamako qui compte environ 27 km de réseau classique desservant entre autre : le centre commercial, la base aérienne et Badalabougou Sema. Les effluents drainés par ces réseaux sont aussi évacués dans le fleuve sans un traitement final. Ces dernières années se développent de petits Réseaux à Faible Diamètre (REFAID), qui de façon générale conduisent les eaux usées dans une station d épuration. Les Eaux ainsi épurées sont rejetées dans le milieu récepteur. Fosse intermédiaire Décanteur Ces photos montrent quelques ouvrages du système d assainissement des eaux usées de la cité WAHODE sise à Faladiè en Commune VI du District de Bamako. L analyse de l effluent traité au laboratoire a montré la bonne qualité de cette eau. Vue générale des bassins de stabilisation

III Conséquences de la mauvaise gestion des déchets : La mauvaise gestion des déchets a des conséquences néfastes sur l environnement et sur la santé humaine. Le déversement incontrôlé des déchets urbains dans les plans d eau, sur les champs, la pullulation des dépôts anarchiques, le brûlage des déchets, la mauvaise conception et construction des ouvrages d assainissement sont autant de causes de contamination des eaux de surface et des eaux souterraines. 3.1. Sur le plan sanitaire L insuffisance quasi générale des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées accentuent l importance des maladies liées au péril fécal. La présence des vecteurs infestés associés aux écosystèmes aquatiques entretiennent nombre de maladies endémiques. Les matières fécales contaminent par des apports massifs les eaux usées domestiques, urbaines, industrielles qui elles mêmes contamineront les sources, les rivières, les points d approvisionnement en eau potable, les rizières ou les cultures maraîchères, etc. Cette pollution constitue à la fois un ensemencement du milieu qui permettra d entamer les processus d épuration et représente un risque sanitaire sérieux pour l homme et les animaux. Selon l OMS, 80 à 85 % des maladies ont un lien étroit avec l insuffisance d assainissement en Afrique intertropicale. La plus part des personnes affectées ou décédées par maladies le sont suite à une maladie d origine hydrique ou associé à un vecteur hydrique 3. Les principales maladies sont : la typhoïde, le paludisme, les hépatites, le typhus, le choléra, les dermatoses, maladies gastro-intestinales, etc. 3.2. Sur le plan environnemental Le déversement des eaux usées sans traitement dans les milieux récepteurs constitue le facteur le plus important de pollution des eaux souterraines et des eaux de surface : destruction des frayères, colmatage du lit des cours d eau, obstruction des branchies des poissons, diminution de la diversité de la faune et de la flore aquatiques. Il faut noter que les métaux lourds contenus dans les effluents urbains et industriels agissent de façon inhibitrice ou nuisible sur les micro-organismes épurateurs.. A cause de la mauvaise gestion des eaux usées, la pollution de la nappe phréatique à Bamako commence à atteindre des seuils inquiétants. Les résultats d une étude sur l état de la pollution des eaux souterraines du District de Bamako, effectuée en 1995 par le Centre de Recherches pour le Développement International en collaboration avec l Ecole Nationale d Ingénieurs de Bamako sur 30 puits est plus que révélateur : la teneur en nitrites dans les puits à Bozola est de 2,23 mg/litre alors que la norme admise est de 0,10 mg/litre, celle des nitrates à Niaréla est de 145,2 mg/litre pour une norme de 10 mg/litre. Ces exemples démontrent à suffisance que les eaux au niveau de ces 2 quartiers sont impropres à la consommation. Quelques illustrations de la mauvaise gestion des déchets liquides qui causent les problèmes ci dessous énumérés :

La latrine traditionnelle, la fosse septique et le puits perdu sont dans beaucoup de cas source de nuisance et particulièrement source de contamination de la nappe phréatique. Ces ouvrages sont très souvent soit mal situés par rapport aux sources d approvisionnement, soit mal construits ou même mal entretenus. Un Puits perdu à Fadjiguila à Bamako Un puits perdu au Quartier Mali/ Bamako La pollution de la nappe phréatique a été mise en évidence dans différentes études, parmi lesquelles, on peut citer l étude menée par le Groupe ENI / ENSUP avec le soutien de la coopération canadienne. Un rapport de fin d études élaboré à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d Odontostomatologie en 2003 a abouti aux mêmes conclusions en ce qui concerne la pollution de la nappe de Bamako. Cette pollution qui se manifeste par un taux élevé de nitrate est liée aux dispositifs d assainissement autonome, notamment des fosses septiques, latrines et les puisards. Un camion spiros déverse son contenu à environ 100 m des dernières habitations de Sébénikoro à Bamako Les déchets liquides retirés des latrines, des fosses septiques et des puits perdus sont abandonnés dans les champs, les ravins, les marigots voire dans le fleuve.

IV Propositions d amélioration de la gestion des déchets : Assainissement autonome -Vulgarisation du digesteur familial à biogaz. La production de biogaz offre des avantages certains. Elle contribuera à réduire la dépendance vis à vis des combustibles importés, réduire la coupe de bois et freiner en partie le processus de déforestation. Digesteur familial à biogaz dans une famille de 4 personnes à Kati Sananfara. Dans cette famille, le biogaz est utilisé pour la préparation de la nourriture et le chauffage de l eau. -Utilisation des ouvrages tels que le plateau absorbant ou la tranchée filtrante partout où les conditions hydrogéologiques ne sont pas favorables à l utilisation du puits perdu. V Perspectives : 5.1 Réutilisation des eaux épurées et des boues digérées Les eaux épurées peuvent être utilisées dans : -l agriculture -La pisciculture -Recharge de la nappe et d autres. 5.2 La Construction de la station de traitement des eaux usées de la Zone Industrielle de Bamako, prenant en compte les boues de vidange. 5.3 La Mise en Œuvre du Projet d Alimentation en Eau Potable et en Assainissement en Milieu Rural avec la construction de 60 000 ouvrages d assainissement individuel grâce à l intermédiation sociale dans les régions de Gao et Kidal. 5.4 L Etude de Schéma Direction d Assainissement des Eaux Usées et de Drainage des Eaux Pluviales qui prendra en charge les boues de vidange. VI Conclusion et recommandations : Le constat général qui s impose est que au Mali, on accorde plus d attention à la collecte et à l évacuation qu au traitement des déchets liquides et des boues de vidanges. Cette approche ne fait que déplacer le problème. Le traitement des eaux usées et des boues de vidange, avant leur rejet dans le milieu naturel est obligatoire. Comparés aux coûts des opérations, les impacts positifs du traitement sont immenses. Au delà des impacts positifs sur le système sanitaire, les sous produits (eaux épurées et les boues traitées) peuvent à leur tour être utilisés dans différentes activités du développement économique (Agriculture, psiculture ) comme signalé plus haut.

Au terme de cette communication, on peut formuler les recommandations suivantes : -Elaborer et adopter des normes nationales en matière d assainissement liquide et de gestion des boues de vidange ; -Prendre en compte dans les programmes et plan de développement communaux des problèmes de gestion des déchets (solides et liquides) par la mise en place de mécanismes clairs allant de la collecte, au traitement et à évacuation. -Renforcer les mécanismes d information, d éducation et de sensibilisation des populations ; -Engager une politique nationale en faveur de la promotion des technologies appropriées et à moindre coût telles que : le réseau à faible diamètre, les latrines améliorées. Dans ce cadre, les institutions nationales de recherche ont un rôle majeur à jouer. -Veiller à l application et au respect des textes de lois relatifs aux questions d assainissement et de pollution en République du Mali. DNACPN MAI 2006