Chapitre 6 Les combustibles fossiles : énergie solaire du passé

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Transcription:

Chapitre 6 Les combustibles fossiles : énergie solaire du passé Objectifs généraux À l arrivée en seconde, les élèves ont étudié la géologie à travers différentes thématiques : l érosion des paysages, l enregistrement sédimentaire, l histoire de la Terre liée à l évolution du vivant, les manifestations de la tectonique des plaques, ainsi que les énergies fossiles liées à la responsabilité humaine en matière d environnement. Ce chapitre permet d approfondir les connaissances sur les processus de formation, de prospection et d exploitation des gisements de combustibles fossiles à travers le monde. Dans ces trois étapes, les échelles de temps et d espace utilisées varient de la dizaine d années aux millions d années et de l échelle locale à l échelle globale. L idée directrice est la conversion d énergie et de matière. L énergie solaire est convertie en biomasse par la photosynthèse (chapitre 5), puis la biomasse est transformée en énergie fossile, exploitable mais non renouvelable à l échelle de temps qui caractérise l être humain. Conjointement à l utilisation des combustibles fossiles, le carbone intégré à la matière carbonée de la biomasse depuis des millions d années est restitué rapidement à l atmosphère sous forme de CO 2, ce qui interfère avec le cycle naturel du carbone. Les préoccupations de développement durable de notre société apparaissent dans l étude des implications économiques et environnementales et l évolution future de l exploitation des gisements de combustibles fossiles. Progression retenue dans le chapitre Ce chapitre n a pas permis d approche expérimentale. Étant donné les échelles d espace et de temps en jeu, les modélisations ne sont pas apparues pertinentes. Cependant, il n en reste pas moins un chapitre ancré dans le monde concret de l industrie et dans les préoccupations d actualité concernant l énergie et l environnement. Les trois premières activités traitent de la nature, de la répartition et de l origine des combustibles fossiles. L activité 1 définit les différents combustibles fossiles et les caractéristiques générales d un gisement. Elle propose d étudier ensuite le lien entre réserves et consommation mondiales. Les activités 2 et 3 démontrent que la biomasse est à l origine de combustibles fossiles grâce à des documents à l échelle moléculaire (fossiles géochimiques) et à l échelle de l organe (empreintes fossiles de Fougères), ainsi que des documents traitant de la production de matière organique sédimentaire et de son évolution en combustible fossile. Les trois activités suivantes traitent de l exploitation des combustibles fossiles, des implications environnementales et de l évolution nécessaire de ce secteur. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 1

L activité 4 présente et justifie les caractéristiques d un gisement d hydrocarbure, localisation géographique, propriétés des roches, mise en place du gisement. L activité 5 est axée sur les innovations technologiques et les mutations de ce secteur. L activité 6 permet de faire le lien entre l utilisation récente des combustibles fossiles et l évolution du cycle du carbone. Elle présente des solutions technologiques en cours de développement (captage-stockage de CO 2 ). NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 2

Activité 1 Les combustibles fossiles (p. 146 à 147) 1. Les instructions officielles prises en compte L Homme a besoin d énergie ; la croissance démographique place l humanité face à un enjeu majeur : trouver et exploiter des ressources énergétiques. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page plante le décor de manière qualitative des différents combustibles fossiles et apporte un éclairage quantitatif sur la gestion des réserves mondiales. 3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Tous les combustibles fossiles sont des matières carbonées incinérables que l on trouve par forage dans le sous-sol. Leur combustion libère du carbone dans l atmosphère et fournit de l énergie thermique. 2. La roche contenant le gaz de Lacq est figurée en bleu, il s agit de dolomie (calcaire magnésien) et de grès du Jurassique ; la structure plissée (anticlinal) piège le gaz qui est exploité entre 4 300 m et 6 000 m de profondeur environ. 3. Les réserves mondiales : Gaz : 6,6 + 6,5 + 5,3 + 10,9 + 50,8 + 51,5 + 11,6 = 143 Gtep Pétrole : 7,5 + 13 + 4 + 127 + 6,9 + 90,8 + 5,1 = 140 Gtep Charbon : 130,1 + 10,5 + 61 + 34,2 + 114 + 0 + 159 = 509 Gtep Soit 143 + 140 + 509 = 792 Gtep de réserves énergétiques totales. Les proportions sont : Gaz : 143/792 = 18,1% Pétrole : 140/792 = 17,7% Gaz : 509/792 = 64,2% Voir graphique circulaire Bilan p. 158. 4. et 5. 40% de 10 GTep soit 4 GTep de pétrole consommé en 2004. Les 140 GTep de réserve seront utilisées en 140/4 = 35 ans si la consommation est stable à 4 GTep/an. Cependant sur quinze ans la consommation a augmenté de 25% donc sur cette trentaine d année à venir, on peut extrapoler l augmentation de consommation de 4 Gtep à 6 GTep (+50% en 30 ans) soit 5 GTep en moyenne. Les 140 Gtep seraient alors consommées en 140/5 soit 28 ans. L augmentation de consommation n étant pas linéaire on peut penser avec pertinence à une pénurie plus précoce. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 3

Activité 2 L origine biologique des combustibles fossiles (p. 148 à 149) 1. Les instructions officielles prises en compte La présence de restes organiques dans les combustibles fossiles montre qu ils sont issus d une biomasse. Brûler un combustible fossile, c est en réalité utiliser une énergie solaire du passé. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page présente les fossiles, organes et molécules, présents dans les combustibles fossiles et leurs analogues structuraux actuels. C est sur cette analogie que l on se base pour reconstituer l origine biologique des combustibles fossiles. 3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Les charbons tirent leur matière carbonée de plantes proches des Fougères actuelles comme l attestent les empreintes rappelant les frondes et le «tronc» de Fougères arborescentes. 2. Les hydrocarbures de la famille des hopanes et des stéranes comportent des structures cycliques à 5 ou 6 atomes de carbone (hexagones et pentagones) et des structures linéaires (lignes brisées) agencées comme celles respectivement des hopanoïdes et des stérols. La molécule de porphyrine possède une structure complexe composée de quatre cycles à 5 atomes (4 de carbone et un d azote). On retrouve cette structure dans la partie cyclique, «la tête» de la chlorophylle qui possède en son centre un atome de magnésium. La chaîne de phytane se rapproche quant à elle de la partie linéaire, «la queue» de la chlorophylle. 3. On peut qualifier ces molécules contenues dans les hydrocarbures de fossiles géochimiques en considérant qu elles sont les restes des molécules biologiques citées donc des fossiles, après transformations par des processus géologiques d où le préfixe géo-. Il s agit d observations à l échelle des molécules chimiques, d'où le qualificatif chimique. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 4

4. 5. Le carbone des pétroles proviendrait du carbone contenu dans les molécules des organismes planctoniques. Ceux-ci peuvent contenir par exemple des hopanoïdes et des stérols dans leurs membranes cellulaires ainsi que de la chlorophylle dans les chloroplastes du phytoplancton. 6. De l échelle moléculaire à l échelle de l organisme, l étude des structures fossiles tend à démontrer que ce sont des êtres vivants, identifiables par des représentants actuels proches, qui sont à l origine de la matière carbonée des hydrocarbures (pétrole, gaz) et du charbon. Activité 3 De la biomasse aux combustibles fossiles (p. 150 à 151) 1. Les instructions officielles prises en compte Dans des environnements de haute productivité, une faible proportion de la matière organique échappe à l action des décomposeurs puis se transforme en combustible fossile au cours de son enfouissement. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page met en évidence les étapes de la production d hydrocarbures (gaz et pétrole), elle ne traite pas du cas du charbon. On s intéresse donc à la production de biomasse planctonique océanique, sa conservation et sa transformation par enfouissement. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 5

L exemple étudié est celui de la strate du Lias dans le Bassin de Paris. La géométrie des couches dans ce bassin subsident permet de suivre l évolution de la quantité d hydrocarbures formés en fonction de la profondeur d enfouissement. Le questionnement amène les élèves à lier la profondeur d enfouissement à la température bien que ce ne soit pas explicitement au programme. 3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Les zones de forte productivité primaire océanique correspondent aux zones colorées en rouge orangé c est-à-dire à proximité des côtes ainsi qu aux latitudes élevées. 2. La matière organique produite dans les océans n est conservée qu à hauteur d 1/500, alors que dans les sédiments des zones côtières au moins 1/100 de la matière organique est conservé. 3. Les zones d accumulation de la matière organique sédimentaire correspondent aux zones de haute productivité et de faible dégradation, c est-à-dire aux zones côtières (excepté en Antarctique). 4. Sur les 1% de roche imprégnée de matière organique, le pourcentage de matière organique transformée en hydrocarbures croit avec la profondeur d enfouissement maximal. C est l élévation de température qui est responsable de cette transformation et non pas l élévation de pression. 5. Les argiles d Essises ont été enfouies à 2 500 m de profondeur alors que les argiles de Fécocourt ont été enfouies à 600 m. La température varie de 20 C à plus de 80 C sur cette tranche de profondeur. Or la transformation de matière organique croit avec la température donc il y a plus d hydrocarbures dans les argiles d Essises. 6. Voir schémas du bilan p. 161 du manuel. Activité 4 Les gisements de combustibles fossiles (p. 152 à 153) 1. Les instructions officielles prises en compte La répartition des gisements de combustibles fossiles montre que transformation et conservation de la matière organique se déroulent dans des circonstances géologiques bien particulières. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page traite des caractéristiques des gisements : leur localisation dans des bassins sédimentaires et les propriétés des formations géologiques susceptibles de receler un gisement. On part de documents concrets montrant l ensemble des sites exploités puis traitant le cas particulier d un gisement sur la marge australienne. Ces documents exposent NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 6

les propriétés des roches en présence et leur disposition, le but étant de comprendre ce que sont des roches mères, des roches réservoir et des roches de couverture. 3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Les bassins sédimentaires sont répartis sur les marges actuelles et passées. Les gisements exploités sont tous situés sur des bassins sédimentaires mais leur répartition montre que certains endroits du globe ont été propices à leur mise en place puis à leur exploitation. Ce sont des lieux «accessibles» avec les technologies actuelles et où il y a eu une succession de conditions favorables sur plusieurs millions d années : production de biomasse, conservation, enfouissement et piégeage des hydrocarbures. 2. La roche donnée comme réservoir est un grès ayant une perméabilité (200 millidarcies) et une porosité (16%) élevées. Elle a été déposée en strates plus ou moins épaisses (environ 3 à 10 m) comme on le voit sur la coupe. 3. Les roches au-dessus des roches réservoir sont des argiles, déposées en plusieurs strates d environ trois mètres d épaisseur. Leur perméabilité (moins de 10 millidarcies) et leur porosité (entre 5 et 10%) sont faibles. 4. Les hydrocarbures sont formés dans une roche mère, ici une couche d argile. Ils en sont extraits par compression et migrent sous l effet de la force d Archimède. Les hydrocarbures sont ensuite bloqués dans leur progression par les roches dites de couverture qui sont d autres argiles imperméables. Ils peuvent s accumuler dans la roche réservoir intermédiaire, ici les grès, car celle-ci est poreuse et perméable donc capable de s imprégner d un fluide la traversant. 5. Voir les schémas possibles dans la vidéo Total http://www.planete-energies.com/frontoffice/players/popupplayeranim.aspx?contentid=ad5976e6-fe9e-4edf-b57ff8e157dc8a1b&pagefrom=encyclo NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 7

Activité 5 Recherche de nouveaux gisements (p. 154 à 155) 1. Les instructions officielles prises en compte La connaissance des mécanismes de formation des gisements de combustibles fossiles permet de découvrir ces gisements et de les exploiter par des méthodes adaptées. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page étudie les innovations technologiques nécessaires à la recherche de nouveaux gisements et les risques industriels et environnementaux qui découlent de leur exploitation. On montre donc des modélisations numériques obtenues à partir des données sismiques et de leur traitement informatique, qui nécessite une puissance de calcul colossale. Les nouveaux types de gisements exploités sont représentés par les gisements de l extrême comme ceux des grands fonds autrefois inaccessibles, et par les gisements non conventionnels car accessibles mais très difficiles à rentabiliser du fait de leur aspect de sables bitumineux dans lesquels les hydrocarbures sont intimement mêlés aux particules de sable. Les questions de la sécurité et des contraintes environnementales liées à ces exploitations sont aussi soulevées par les documents présentant un incendie en offshore et la forêt boréale dévastée. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 8

3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Les images numériques de sismique réflexion sont établies à partir des vitesses des ondes sismiques réfléchies. Celles-ci permettent de déterminer les réflecteurs, limites entre strates, et leur géométrie, ainsi que la nature des roches, plus ou moins denses, la présence ou l absence d hydrocarbures fluides imprégnés dans la roche poreuse, etc. Toutes les données chiffrées sont traitées par des ordinateurs ultrapuissants pouvant occuper l espace de plusieurs pièces. Ces calculateurs convertissent l ensemble des données en image numérique en 2 ou 3 dimensions suivant le type de modèle souhaité. Des données récoltées sur plusieurs plans parallèles successifs permettent de reconstituer une image en 3D. 2. Un gisement des grands fonds se situe sous plus d un kilomètre d eau là où la température est de quelques degrés et la pression plus de 100 fois supérieure à la pression atmosphérique. Le forage quant à lui peut encore descendre sous plusieurs kilomètres dans le soussol jusqu à la roche réservoir. 3. Les contraintes pour l exploitation des gisements des grands fonds sont nombreuses : la viscosité des hydrocarbures à basse température, la longueur et les performances des canalisations. Celles-ci doivent être de gros diamètre et bien isolées pour pouvoir assurer en même temps l envoi d eau chaude vers le forage et le retour des hydrocarbures dans un système à contre-courant comme on peut en trouver dans la circulation sanguine pour faciliter les échanges thermiques et gazeux. Il s agit ici de réchauffer les hydrocarbures à moindre coût en utilisant les eaux de production. Ces canalisations sont installées au moyen d un téléguidage haute précision depuis la surface. 4. Les sables bitumineux sont très coûteux à exploiter car les hydrocarbures sont intimement mêlés aux particules de sable, ainsi qu à du soufre et des métaux lourds. Les sables doivent donc être traités pour pouvoir séparer le pétrole de ces constituants (11,5% de pétrole en moyenne). Au Canada, en Athabasca, on utilise un baril de pétrole pour en produire deux. La rentabilité actuelle de cette production s explique par la hausse phénoménale du prix du baril (+300%) en quelques années. 5. Dans cette notion de rentabilité économique n apparaît pas la notion de rentabilité écologique. En effet, les conséquences environnementales locales de cette exploitation dans le Nord du Canada sont lourdes et entraînent de nombreuses réactions de l opinion publique. En premier lieu sont déplorés la déforestation et le paysage dévasté. Cette exploitation ne se fait pas par forage mais à l aide de mines à ciel ouvert dans des zones normalement recouvertes de forêt boréale. Chaque jour l équivalent en volume du stade olympique de Montréal est excavé en Alberta. Les conséquences globales sont dues au rejet de CO 2 et SO 2. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 9

Activité 6 Combustibles fossiles et cycle du carbone (p.156 à 157) 1. Les instructions officielles prises en compte L utilisation de combustible fossile restitue rapidement à l atmosphère du dioxyde de carbone prélevé lentement et piégé depuis longtemps. L augmentation rapide, d origine humaine, de la concentration de dioxyde de carbone dans l atmosphère interfère avec le cycle naturel du carbone. 2. La démarche des auteurs et le choix motivé des supports Cette double page part des mesures de la production de CO 2 par utilisation de combustibles fossiles et du taux atmosphérique de CO 2 durant les deux derniers siècles. L étude des graphiques amène à établir un lien entre ces deux phénomènes. Il faut noter que l axe des ordonnées donnant la production de CO 2 fossile est en échelle logarithmique. Il s agit ensuite d étudier le cycle du carbone et schématiser l influence des activités humaines sur ce cycle. Enfin, on présente une étude actuelle sur le captage et stockage de CO 2. 3. Guide d exploitation : productions élèves attendues 1. Il faut d abord considérer l échelle logarithmique du graphique présentant la production de CO 2 fossile en fonction du temps. Sur cette échelle l évolution est croissante linéaire, avec un palier entre 1920 et 1940. Sur une échelle non logarithmique cette évolution serait croissante et exponentielle. De même, le graphique présentant l évolution de la concentration atmosphérique de CO 2 en fonction du temps présente une allure croissante et exponentielle. La concordance des évolutions amène à lier les deux phénomènes et à rendre l utilisation des combustibles fossiles responsables de l augmentation récente et rapide du taux atmosphérique de CO 2. 2. Le cycle actuel du carbone inclut le rejet de CO 2 produit par les activités humaines (7,1 Gt de C par an). Une partie est stockée sous forme de biomasse (1,9 Gt/an) et une autre par les océans notamment sous forme de calcaire (1,9 Gt/an). Le reste s accumule dans l atmosphère. Schéma : voir doc 4 p. 159. 3. Les combustibles fossiles utilisés dans des chaudières industrielles et avec un procédé de combustion performant sont candidats au captage et stockage de CO 2. Cette solution ne concerne donc pas les transports mais pourrait s appliquer partout où les émissions de CO 2 sont concentrées (production d électricité, sidérurgie, cimenteries ) et suffisamment proches d un lieu de stockage. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 10

Évaluation des capacités expérimentales L évaluation concerne la pratique d une démarche scientifique : définir un protocole, manipuler et expérimenter, raisonner avec rigueur, répondre à la problématique. Cette évaluation porte aussi sur l utilisation et la maitrise d un langage scientifiquement approprié. Capacités testées Acquises En voie d acquisition Non acquises Compétences liées à l expérimentation Proposer une expérience répondant à un objectif précis Agir suivant un protocole Rendre une paillasse en ordre Adoption d une démarche explicative Savoir observer et exprimer les résultats Savoir exploiter les résultats Adopter un raisonnement permettant de conclure Communiquer dans un langage scientifiquement correct Correction des exercices Restituer ses connaissances 4 Organiser une réponse argumentée On dit que le pétrole contient des fossiles chimiques. Rédigez un texte d une dizaine de lignes expliquant cette expression et l origine de ces fossiles. Les pétroles sont constitués essentiellement d hydrocarbures liés à l évolution de la matière organique lors de l enfouissement. Ils contiennent aussi d autres substances organiques plus complexes dont les structures sont très semblables à celles de certains êtres vivants par exemple la chlorophylle. Ces molécules sont en fait des reliques de la matière organique planctonique à l origine des pétroles d où leur nom de fossiles chimiques ou géochimiques. Ces substances attestent donc de l origine biologique des pétroles. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 11

5 Énumérer des perspectives d avenir L épuisement des roches carbonées oblige à envisager d autres sources d énergie. Certaines relèvent encore de l énergie solaire. Citez trois exemples et les expliquer en quelques lignes. L épuisement des énergies fossiles oblige à envisager d autres sources d énergie, certaines de ces énergies relèvent encore de l énergie solaire : utilisée directement : énergie solaire récupérée par des panneaux solaires thermiques (qui piègent la chaleur du rayonnement solaire) et photovoltaïques (qui transforment l énergie solaire en électricité) ; ou indirectement comme l énergie du vent récupérée par les éoliennes, ou l énergie des torrents et rivières : énergie dite hydroélectrique. Cependant d autres énergies ne doivent rien au soleil : l énergie géothermique, l énergie nucléaire. Exercice guidé 6 Formation des roches carbonées au cours des temps géologiques 1. On constate que les ressources mondiales de charbon se sont principalement déposées au cours de cinq périodes relativement récentes il y a moins de 300 millions d années (l âge de la Terre étant de 4,6 milliards d années). De même pour le pétrole, dont l âge des principaux dépôts (5) de roches-mères est daté de moins de 400 millions d années. 2. Le niveau des mers a varié à l échelle de quelques millions d années au cours des temps géologiques, ces variations ont joué un rôle capital dans l établissement d un environnement favorable aux combustibles fossiles. Pour le charbon, les époques favorables à sa mise en place correspondent principalement aux périodes de régression, c est ce que l on peut constater sur la courbe «R» de variation du niveau de la mer qui correspond à la courbe moyenne de ces variations. Remarque : Seuls ont été pris en compte les dépôts correspondant à plus de 50 milliards de tonnes de charbon par million d années. Le pourcentage indique la fraction correspondante des ressources mondiales. Pour le pétrole le dépôt des plus importantes roches mères a été principalement réalisé lors des périodes d avancée de la mer sur les continents. Remarque : N ont été prises en compte que les roches-mères prolifiques responsables de ressources supérieures à 10 8 tonnes de pétrole par millions d années. Cependant des conditions favorables locales ont pu amener des dépôts à d autres époques mais leurs réserves sont moins importantes. 3. C est sur la plateforme continentale que la productivité du phytoplancton est la plus élevée. De ce fait c est lors des périodes où les plateformes continentales ainsi que les plaines basses étaient totalement submergées que se sont déposés les éléments constituant du pétrole qui est issu du phytoplancton. Au contraire, à l époque du retrait des eaux entre 200 et 250 millions d années, il n y a pas de formation de ressources pétrolières. Pour que se forment des terrains propices aux charbons, il faut qu il y ait accumulation massive de débris végétaux supérieurs. Cette accumulation suppose un état d évolution suffisant des plantes, qui a été atteint, un climat humide NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 12

permettant leur prolifération et une subsidence continuelle pour former d épaisses séries de dépôts sous une faible tranche d eau. L environnement le plus typique correspond à celui de plaines côtières basses marécageuses qui se forment en période de régression. Appliquer ses connaissances 7 L évolution des sédiments organiques 1. Le kérogène se transforme sous l action de la température et de l enfouissement (entre autres). Plus l enfouissement est important, plus la température augmente et plus la quantité de pétrole formée augmente jusqu à une profondeur optimale. 2. L optimum de formation du pétrole dans les conditions de l expérimentation de Verdnasky est de 2,5 km. 3. À 4 km de profondeur les conditions de transformation du kérogène ne forment plus d huile (pétrole) mais seulement du gaz. 8 Roches réservoirs Une roche réservoir d hydrocarbures possède une porosité et une perméabilité importantes. 9 Transformation du kérogène en hydrocarbure 1. Expérience A : La température est-elle un facteur important de la transformation du kérogène en hydrocarbure? Expérience B : La pression est-elle un facteur important de la transformation du kérogène en hydrocarbure? 2. D après l expérience A, plus la température est importante plus la quantité d hydrocarbure formée est grande. Alors que l expérience B montre que pour une même température la pression n a pas d action sur la transformation du kérogène. Par conséquent c est la température qui est le facteur prépondérant de la transformation du kérogène. 3. L expérience A montre également que la quantité d hydrocarbure formée dépend non seulement de la température mais également du temps. 10 Le cycle du carbone 1. Un puits de carbone est un réservoir qui stocke le carbone et qui ainsi contribue à diminuer la quantité de CO 2 atmosphérique. À l échelle géologique les principaux puits sont les processus de production de charbon, de pétrole, de gaz naturels, et la formation des roches calcaires. À l échelle humaine ce sont les océans et la végétation (photosynthèse) qui sont les principaux puits de carbone. 2. Si les puits ne résorbent que la moitié du carbone émis par les hommes, le reste s accumule dans l atmosphère, c est cette accumulation du taux de CO 2 qui est à l origine d un impact climatique : augmentation de l effet de serre et en conséquence augmentation de la température moyenne de la Terre. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 13

11 Modéliser 1. La succession d évènements est la suivante : 4 sédimentation organique, 1 formation de la roche mère à gaz ou à huile, 5 maturation thermique, 3 migration de la roche mère à la roche réservoir, 6 accumulation dans un piège, 2 pérennité du gisement. 2. Dans un premier temps il y a enfouissement et préservation de la matière organique, puis compaction du sédiment, ensuite formation des hydrocarbures, puis formation de réservoirs fermés, et enfin absence d ouverture du piège. 12 Un avion propulsé par des algues 1. L industrie du transport aérien privilégie le biocarburant issu d algues à ceux constitués à partir de maïs ou canne à sucre car cette culture ne réduit pas la superficie des terres disponibles pour la production alimentaire. 2. Les algues offrent de nouvelles possibilités en matière de vols neutres en émissions de CO 2. En effet, il semble qu elles rejettent autant de CO 2 qu'elles en ont absorbé par photosynthèse pendant leur phase de développement. 13 Des pistes pour tourner la page 1. 2. et 3. manipulation du tableur. 4. 868 millions de tonnes de bio-déchets ont été produits par les Français en 2008, dont la moitié pourrait permettre de produire du méthane, donc 434 000 000 t pourraient permettre de former des biocarburants. Sachant que 108 000 t de bio-déchets permettent de faire circuler 100 bus, la totalité des bio-déchets des Français pourraient donc faire circuler : 434 000 000/108 000 = 4 018 x 100 = 401 800 bus Compte tenu des données du parc poids lourds français cette méthode de fabrication de biocarburants pourrait faire circuler la quasi-totalité des camions et des bus de ce parc : 334 000 + 80 000 = 414 000 poids lourds ainsi 96% (401 800) des poids lourds pourraient circuler avec du biocarburant ayant pour origine des bio-déchets. NATHAN 2010 SVT 2de Livre du professeur Chapitre 6 14