MÉMOIRES TSIGANES, L AUTRE GÉNOCIDE



Documents pareils
CORRIGE DU LIVRET THEMATIQUE NIVEAU 3 ème

I) La politique nazie d extermination

Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement

Dans nos classes. La Résistance et la Déportation dans les manuels. Classe de troisième. Les leçons : Collection. Auteurs (sous la direction de)

Brève histoire de l Holocauste aux Pays-Bas

Document Pourquoi ce discours de 1995 marque-t-il un moment important?

Exposition Camps d internement du Limousin ( )

Glossaire 3 : 3 Ressources :

27 Janvier : Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'holocauste

Thème 3 : La Seconde Guerre mondiale, une guerre d anéantissement ( )

Présentation du DVD Une petite fille privilégiée Un témoignage de Francine Christophe Une histoire dans l Histoire

III. Comment les nazis ont-ils organisé ces deux génocides?

La IIe Guerre mondiale, une guerre d anéantissement et génocides Introduction : «radicalisation de la violence» une guerre d anéantissement

Guide des expositions temporaires. Service Educatif Édition 2015

II. La mise en place d un régime totalitaire, fasciste et raciste. 1. Comment Hitler met en place un État totalitaire et raciste?

Ancienne gare de déportation de Bobigny. Rencontre avec les enseignants de Bobigny Connaître les ressources locales

Communiqué de presse. Les Voies de la Liberté. Exposition temporaire 2015 Mémorial National de la Prison de Montluc

La politique d'extermination nazie. Les ghettos

De la discrimination à l extermination

1 ère partie - Avant la libération, le contexte historique

Où et quand cette photo a-t-elle été prise? Comment le devinez-vous?

Brevet Blanc d'histoire Géographie Education Civique Mardi 17 Avril 2012

A u t e u r : P e r s o n n a g e s :

Chapitre 4 LA SECONDE GUERRE MONDIALE

LA SHOAH. Document du Mémorial de la Shoah. 2007

CHAPITRE 2 La Seconde Guerre mondiale : Guerre d anéantissement et génocide des juifs et des Tziganes.

Dossier VI. Le XX ème siècle et le monde actuel (1 ère partie) Questions appelant des réponses concises

TROISIEME PARTIE LA FRANCE DE 1945 A NOS JOURS. Bilan et mémoires de la seconde guerre mondiale

L antisémitisme et les premières actions contre les juifs

Trimestriel N o 53 Juin ,50 e (Ce numéro aurait dû paraître en mars 2007) SOMMAIRE

Le Journal d Anne Frank. De Julian Y. Wolf et Nagaoka Akiyoshi France/Grande-Bretagne/Irlande/Japon. 89 min. Animation. Couleurs.

Les jeunes contre l oubli

Carrière des Fusillés Musée de la Résistance de Châteaubriant

Organisation des Nations Unies pour l éducation, la science et la culture POURQUOI

Fiche de travail n 1 : la mise en place des régimes totalitaires (corrigé)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont exterminé plus de

L'Holocauste. Table des matières. L Holocauste : aperçu

Histoire Leçon 15 La marche vers la guerre ( 1938 / 1939) Dates : 1936 : remilitarisation de la Rhénanie 1938 : Anschluss de l Autriche

Révision de l ombudsman du texte sur le camp d extermination nazi de Sobibor en Pologne, diffusé au Téléjournal le 30 novembre 2009.

Chronologie comparée de la Shoah

Fiche pédagogique Mon amie Anne Frank

DISCOURS MADAME SIMONE VEIL. Présidente de la FONDATION POUR LA MEMOIRE DE LA SHOAH

Dr Marcel Tenenbaum rescapé de la Shoah

1er sept Les troupes allemandes... C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.

Pour en savoir plus sur l histoire des Juifs de Vire, sur Lublin, Majdanek, Belzec, l Aktion Reinhard rdv sur

De l Etat français à la IVème République ( )

Documents et pistes d utilisation sur le thème «les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale.

La seconde guerre mondiale

Un violon dans la nuit

27 janvier 2015 Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l Humanité

CONCOURS DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2 005

PEUPLE. Le silence et l oubli DOSSIER DE PRESSE

ENSEIGNER LA DEPORTATION ET L EXTERMINATION

COMPTE RENDU DU STAGE ACADEMIQUE AU MEMORIAL DE LA SHOAH A PARIS ET A CRACOVIE (I)

HISTOIRE. Chapitre 1. Lecture historique de mémoires : l historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

l HOLOCAUSTE Un guide de référence

III) La Seconde Guerre mondiale (5)

La Seconde Guerre mondiale : guerre d anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes.

RECOMMANDATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE N 13 DE L ECRI

l internement éducation des enfants roms

CORRECTION BREVET BLANC 2015 PREMIER PARTIE/HISTOIRE

De la Shoah à Douadic

CORRECTION BREVET BLANC 2

Rencontres, cinéma et histoire

Extrait de l'ouvrage Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. éditions A.Pedone EAN AVANT-PROPOS

Timothy Snyder La réalité ignorée de l'extermination des juifs

L A P O L I C E A L L E M A N D E E N F R A N C E O C C U P E E ( )

Sommaire. Séquence 7 Histoire. Thème 1 : La Seconde Guerre mondiale, une guerre d anéantissement,

Les Républicains Espagnols sous Vichy et l occupation

L INSTITUT NATIONAL POUR L ETUDE DE L HOLOCAUSTE EN ROUMANIE,,Élie Wiesel SERGE KLARSFELD. Le sort des Juifs roumains en France pendant l Occupation

Merci de bien vouloir lire attentivement les critères d éligibilité et les instructions suivantes avant de remplir votre dossier.

Ressources pour Faire la classe MÉMOIRE ET HISTOIRE DE LA SHOAH À L ÉCOLE

Livret de présentation. Mallette pédagogique "l'enfant et la shoah"

compl mentaire des dossiers réalisés dans le cadre du Concours national de la Résistance notamment de ceux réalis

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

QUESTIONS FRÉQUENTES MÉMORIAL DE LA SHOAH, PARIS

CORRECTION BREVET PONDICHERY 2014

Notions et principes à maîtriser

Chapitre 1 L historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale

HISTOIRE : 18 points dont 10 pour le paragraphe argumenté

CORRIGE DU CAHIER D HISTOIRE NIVEAU 3 ème LE MONDE DE 1918 A 1989

1ère partie - Guerres mondiales et régimes totalitaires ( )

Concours national de la Résistance et de la Déportation ( ) Des adolescents revenus de l enfer : Henri Borlant, Simone Jacob et Thomas Geve

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel

Community Legal Information Association of PEI, Inc. Prince Edward Island, Inc. Vivre à deux

Les camps de concentration et d extermination nazis : quelle organisation spatiale? L exemple d Auschwitz. DIAPO I :

ANALYSE QUALITATIVE RESTREINTE

UNIVERSITE DE PARIS 1 - PANTHEON SORBONNE

PROGRAMME DE CRÉATION ET INNOVATION TECHNOLOGIQUES EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE Enseignement d exploration

Exposition A CONTRE COURANT, organisée par l association. mai-juin 2015 à la Bibliothèque de l Université de Rennes 2

Journée de la mémoire de l Holocauste et de la prévention des crimes contre l Humanité

SOCLE COMMUN: LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE. alain salvadori IA IPR Sciences de la vie et de la Terre ALAIN SALVADORI IA-IPR SVT

Joëlle Bolot, Stéphane Cipriani.

SOUVIENS-TOI, N OUBLIE PAS ZAKHOR LO TICHKA H

Dr. Josef Bühler ( )

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

Symphonie n 13. ou «Babi Yar» Dimitri Chostakovitch sur un poème de Evgueni Evtouchenko.

Films à la Fiche. NUIT ET BROUILLARD Un dispositif d alerte NUIT ET BROUILLARD

Transcription:

films en classe documentaire H I S T O I R E MÉMOIRES TSIGANES, L AUTRE GÉNOCIDE Les Tsiganes dans l Europe de la Seconde Guerre mondiale

films en classe HISTOIRE Sommaire Présentation du documentaire... 1 Références aux programmes et niveaux concernés... 3 Découpage... 5 Pistes pédagogiques... 9 Ressources... 29

films en classe HISTOIRE Mémoires tsiganes, l autre génocide Les Tsiganes dans l Europe de la Seconde Guerre mondiale Présentation du documentaire Mémoires tsiganes, l autre génocide. Par ce titre, on comprend que le documentaire d Henriette Asséo, Idit Bloch et Juliette Jourdan tient à rétablir la mémoire du génocide tsigane, longtemps passée sous silence dans l histoire de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les mémoires juives de l holocauste s imposent au monde à partir des années 1960, il faut attendre les années 2000 pour que la spécificité de l extermination des Tsiganes soit réellement reconnue. Comme le montre, en introduction au documentaire, le discours mémoriel du sinto Zoni Weisz au Bundestag le 27 janvier 2011. Tsiganes, Roms d Europe centrale et orientale, Sinti d Europe de l ouest quelles populations, quelles réalités recouvrent ces expressions? À travers les témoignages de survivants, enfants dans les années trente, le film nous présente dans son premier chapitre des populations aux modes de vie contrastés. Dépassant l image classique de la roulotte et de l itinérance, on découvre des agriculteurs sédentaires, des entrepreneurs intégrés au tissu industriel de leur ville, des forains ou des commerçants itinérants, qui n ont finalement en commun que quelques codes de comportement et surtout une langue, le romani. Cette singularité se retrouve, au début du XX e siècle, confrontée au repli identitaire de nombreux pays européens, lesquels développent un antitsiganisme politique, fondé sur la stigmatisation à la fois de la mobilité en

général et des familles tsiganes en particulier. Ceci aboutit à une volonté de chaque État de ficher ses nationaux qualifiés de «tsiganes» ou de «nomades», individus intrinsèquement dangereux, nécessitant un statut administratif d exception, voire des mesures radicales comme la stérilisation forcée. Dans de nombreux pays d Europe, la «politique tsigane» des années 1910 constitue une sorte de terreau favorable au développement de la science raciale ou de la biologie criminelle ; deux disciplines qui, mises au service de régimes dictatoriaux, accélèrent les processus d exclusion. Ainsi, dans un second chapitre, le documentaire montre comment le régime nazi s approprie les théories eugénistes pour les inclure dans un vaste projet de régénération du peuple allemand, en y ajoutant la dimension raciale propre à sa doctrine. On comprend alors en quoi les Tsiganes se retrouvent frappés d une double exclusion : d une part, en tant qu asociaux indésirables et criminels héréditaires ils deviennent la cible de l appareil policier nazi ; d autre part, déclarés «indo-européens abâtardis» par l Institut de biologie raciale du Dr Ritter, ils sont racialement disqualifiés et sont avec les Juifs les victimes désignées des lois de Nuremberg de 1935. Cette politique place dès 1936 sous la coupe directe d Himmler et de sa police criminelle (la Kripo), les familles tsiganes du Grand Reich. En 1938 paraît un décret de «lutte contre la nuisance tsigane». Tout est en place pour la solution finale. Génocides juif et tsigane, le documentaire permet dans les chapitres III et IV, une intéressante mise en perspective des deux exterminations, entre points communs et spécificités. Ainsi, après un premier regroupement dans des camps de transit ou des ghettos polonais, une grande partie des Tsiganes du Reich arrive à Auschwitz à partir de 1942, où ils rejoignent les déportés juifs. Un camp familial tsigane de 21 000 personnes, le Zigeunerlager, est même construit à Birkenau. Bien que les processus diffèrent, les persécutions sous influence allemande s étendent à d autres pays. L exemple français présenté dans le documentaire est à cet égard révélateur. À la fin du film, les témoignages des rescapés interrogent : entre haine ou miséricorde, quelle vie pour les survivants? Comment rendre audible la mémoire du génocide d une population toujours marginalisée? Quel est l intérêt de ce film pour l enseignant? Alternant les images d archives rarement vues, soutenues par un commentaire scientifique précis, et des témoignages souvent poignants, le documentaire d Henriette Asséo, Idit Bloch et Juliette Jourdan s attache à contextualiser méthodiquement le drame vécu par les populations tsiganes au XX e siècle, entre marginalisation, persécution et extermination. Les programmes scolaires invitent de plus en plus à s interroger sur la lecture historique des mémoires ; avec ce film, l enseignant dispose d un outil exceptionnel révélant enfin des mémoires tsiganes restées longtemps refoulées, occultées par la geste résistante et le génocide juif. 2 Mémoires tsiganes, l'autre génocide films en classe

Références aux programmes et niveaux concernés 1 Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement de l histoire ou dans des travaux transdisciplinaires. Des démarches variées pour travailler sur ce film dans l esprit des programmes sont proposées dans les cinq fiches suivantes. Les capacités mobilisées par l élève (décrire un événement, expliquer, rédiger une synthèse, lire une image, critiquer) sont déclinées dans chacune des fiches. Le référencement cidessous donne une idée des thèmes du programme balayés par le documentaire. Classe de 5 e de collège Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement en éducation civique Thème Différents mais égaux, égalité de droit et discriminations Le film peut être une base très utile à la compréhension du rejet des communautés tsiganes, dont témoignent toujours de nombreux faits d actualité (fiches 1 et 2). Classe de 5 e /4 e de collège Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de la pratique des IDD Thème Arts et humanités La culture tsigane, source d inspiration artistique : de Carmen (Bizet) au jazz manouche de Django Reinhardt, le film évoque quelques aspects des cultures tsiganes nationales en les situant dans un contexte historique précis (fiche 1). Classe de 3 e de collège Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement de l histoire Partie : Guerres mondiales et régimes totalitaires (1914-1945) Thème Les régimes totalitaires dans les années 1930 À partir des lois de Nuremberg, analyse du processus d exclusion puis de persécution d une population dans l Allemagne nazie (fiche 2). Thème La Seconde Guerre mondiale, une guerre d anéantissement (1939-1945) Le film permet une analyse précise de cet «autre génocide» que fut l extermination des Tsiganes en Europe, par les Einsatzgruppen ou les camps de la mort (fiches 3 et 5). 1. Voir le portail national des ressources Éduscol : http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/enseigner/programmes-et-ressources-par-niveau.html films en classe Mémoires tsiganes, l'autre génocide 3

Partie : La vie politique en France Thème Effondrement et refondation républicaine (1943-1946) ; le régime de Vichy Appréhender l attitude particulière de la France à l'égard des Tsiganes et des «Nomades» pendant la guerre (fiche 4). Classe de Première, lycée général et technologique Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement de l histoire Thème La guerre au XX e siècle La Seconde Guerre mondiale, guerre d anéantissement : analyse du génocide tsigane et de ses spécificités (fiches 3 et 5). Thème Genèse et affirmation des régimes totalitaires De l eugénisme aux persécutions raciales, le film aborde les pratiques en vigueur dans les régimes totalitaires (fiche 2). Classe de terminale, lycée général et technologique Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement de l histoire Thème Le rapport des sociétés à leur passé L historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Présentation des enjeux mémoriels autour de la reconnaissance du génocide des Tsiganes (fiche 3). Le documentaire peut être utilisé dans le cadre de l enseignement en éducation civique Thème La bioéthique Le film peut servir de base à une réflexion sur la notion d eugénisme. 4 Mémoires tsiganes, l'autre génocide films en classe

Découpage Minutage Contenu 00:00 à 00:55 Générique Une succession de plans rapides, entre danses, roulottes et artisanat rom. 00:55 à 02:34 Prologue Le génocide des Sinti et des Roms, holocauste oublié. Discours mémoriel de Zoni Weisz au Bundestag le 27 Janvier 2011. Chapitre I Les Tsiganes en Europe, avant l installation du nazisme en Allemagne 1 Des populations aux modes de vie traditionnels contrastés 02:35 à 03:30 Des noms différents, mais une même population victime du génocide. 03:31 à 08:30 Témoignages de survivants, anciens enfants des années trente, sur leur vie avant la guerre : Jan Itsvan, rom tchèque, sédentaire l hiver, «saltimbanque» l été ; Ceija Stojka, autrichienne, dont les parents vivent des services qu ils rendent ; André Pierdon, manouche français, issu d une famille de forains ; Bairam Ibragimova, ukrainienne, née dans une famille de Tsiganes sédentaires ; Hugo Höllenreiner, allemand, fils d un petit entrepreneur munichois ; Antoine Lagrené, ayant grandi dans une famille de musiciens. 2 La figure du Tsigane, comme inspiration artistique 08:31 à 10:51 La «figure bohémienne» inspire les artistes européens. Bizet (Carmen), Strauss, Liszt participent de cette culture urbaine de divertissement, centrée sur les personnages et les modes de vie tsiganes. Django Reinhardt, lui, fait naître le «jazz manouche». Le romani, langue commune, et certains codes de comportement évoqués par Ceija Stojka, contribuent à la singularité culturelle rom. 3 Une singularité de moins en moins tolérée 10:52 à 12:07 Le tournant du XX e siècle : la montée des nationalismes, la Première Guerre mondiale, les crises économiques des années vingt encouragent les réflexes de repli et la recherche de boucs émissaires. Image simpliste d un Tsigane nomade et dangereux. 12:08 à 14:50 D où des statuts administratifs d exception : carnet anthropométrique imposé en France aux populations exerçant un métier itinérant ; définition d un «biotype tsigane» en Italie ; acculturation forcée des Voyageurs, enlèvements d enfants et stérilisation des mères en Suisse. En Allemagne, des scientifiques, chercheurs en «hygiène raciale» visent la régénération du peuple allemand par des pratiques eugénistes. films en classe Mémoires tsiganes, l'autre génocide 5

Chapitre II Les Tsiganes du Reich 1933-1939 1 La politique raciale nazie 14:51 à 19:02 La régénération du peuple allemand, au prix d une impitoyable sélection. Les «êtres sans valeurs» doivent disparaître. Stérilisation forcée à grande échelle. Multiplication des camps tsiganes, les «zigeuner lager». Les lois de Nuremberg, les certificats d aryanité, excluent les populations juive et tsigane, malgré l origine indo-européenne de cette dernière. 2 La machine de répression nazie 19:03 à 21:45 Le point sur les services de répression du Reich : en particulier RSHA et Kripo (police criminelle) ; son chef, Arthur Nebe, sera l artisan de la persécution des Tsiganes. À la tête de l institut de biologie raciale, Robert Ritter étudie les familles tsiganes et conclut à leur disqualification raciale. Des «asociaux indésirables». Hugo Hollenreiner témoigne du changement d attitude des Allemands envers les Tsiganes. 21:46 à 23:41 1938 : décret d Himmler contre la nuisance tsigane. La Kripo multiplie les arrestations. Les femmes sont internées à Ravensbrück et les hommes à Dachau. La guerre déclarée, Hitler prévoit le nettoyage ethnique de l Europe. La Pologne occupée deviendra le «dépotoir des races à détruire». En Allemagne, les centres d euthanasie de l action T4 éliminent ceux «dont les vies sont déclarées indignes d être vécues». Chapitre III L holocauste dans toute l Europe (1939-1945) De l arrestation au camp d extermination, en passant par le camp de transit 1 En France, sous la tutelle de Vichy 23:42 à 27:30 Sur un ordre allemand, le régime de Vichy demande aux préfets l'internement des familles tsiganes déjà enregistrées comme «Nomades» (livret). Une trentaine de camps ouverts, surtout en zone occupée. Camp de Montreuil-Bellay : témoignage du gardien (description du camp et de la vie du camp). 2 Arrestation et déportation généralisée des Tsiganes du Reich et de ses alliés à partir d'avril 1940 (décret d'heydrich) 27:30 à 30:08 Déportation des détenus tsiganes allemands par la Kripo. 90 % des Tsiganes allemands exterminés. Témoignage de Hugo Hollenreiner, enfant à l'époque et déporté. 30:09 à 34:00 Déportation des détenus tsiganes autrichiens. Témoignage de Ceija Stojka, de Willy Horwarth (interné au camp de Lackenbach puis à Dachau) ; 5 000 Tsiganes autrichiens envoyés de Lackenbach au ghetto de Lodz puis à Auschwitz. 6 Mémoires tsiganes, l'autre génocide films en classe

34:01 à 36:39 Déportation des détenus slovaques et tchèques (camp de transit de Letti pour la Bohême et Odonin pour la Moravie) puis Auschwitz. Témoignage de Jan Itsvan (faim, typhus, frères et sœurs disparus). 36:40 à 38:38 Internement des Tsiganes italiens dès septembre 1940 ; concentration des Tsiganes des zones yougoslaves annexées dans des camps très durs. Témoignage de Milka Goman. 3 La guerre à l'est : anéantissement des Tsiganes soviétiques et yougoslaves (à partir de 1941) 38:38 à 40:25 À partir de 1941, extermination totale des Juifs sur le front russe ; plus de la moitié des Tsiganes d'urss exterminés par les einsatzgruppen ; témoignage de Bairam Ibragimova (Ukrainienne) sur les procédés d'extermination dans les kolkhozes roms. 40:25 à 43:44 En Yougoslavie, arrestation et extermination différenciée selon les régions mais très forte (la moitié des 300 000 Tsiganes disparaît). Témoignage de Fata Dedic. 4 Déportation des Tsiganes («métissés et purs») des territoires occupés à Auschwitz à partir de décembre 1942 43:44 à 44:09 Décret d'himmler en décembre 1942 : dernière étape de l'extermination après que les anthropologues raciaux eurent définitivement statué sur le cas des Tsiganes (définis comme «asociaux» et «race étrangère au sang allemand»). 44:10 à 44:42 39 enfants de l'orphelinat catholique Saint Joseph envoyés à Auschwitz ; 4 survivants. 44:43 à 47:15 Témoignage de Ceija Stojka sur sa déportation à Auschwitz (arrestation et trajet). 47:16 à 50:58 Déportation des Tsiganes de la zone Nord Pas-de-Calais (France) annexée. Témoignage d Antoine Lagrené sur la rafle ; témoignage d André Pierdon sur son entrée dans la Résistance. Chapitre IV : la vie au camp d Auschwitz 1 Arrivée des Tsiganes : témoignages et images d archives 50:58 à 51:43 Évocation des Tsiganes hollandais quittant le camp de Westenbock pour Auschwitz. Histoire de la figure emblématique de la petite fille, Anna Maria Steinbach (19 mai 1944). 51:44 à 53:19 Pendant le procès Eichmann, témoignage du Docteur Beilin sur l arrivée des convois de Tsiganes : images d archives. 2 Auschwitz 53:20 à 56:16 Témoignages : Hugo Höllenreiner ; Ceija Stojka et Antoine Lagrené évoquent entre autres leur tatouage. films en classe Mémoires tsiganes, l'autre génocide 7

56:17 à 57:59 Images d archives des expérimentations du médecin Mengele au camp familial tsigane d'auschwitz. 58:00 à 58:55 Images d archives du transfert des 25 000 Tsiganes roumains en 1941-1942 en Transnistrie. Génocide. 58:56 à 1:01:03 Témoignages : Hugo Höllenreiner raconte la révolte des Tsiganes à Auschwitz. Transfert des hommes puis liquidation du camp familial (2 août 1944) : 2 998 morts. 1:01:04 à 1:03:26 Antoine Lagrené : transfert des Tsiganes à Buchenwald et Ravensbrück. 1:03:27 à 1:04:06 Hugo Höllenreiner : transfert à Bergen-Belsen. 1:04:07 à 1:05:42 Ceija Stojka évoque la ceinture de porc que sa mère lui a fait manger. Chapitre V : épilogue. De la libération à la mémoire du génocide, revivre après l extermination 1 Libération des camps et retour 1:05:43 à 1:08:48 Libération de Berlin, images d archives. Témoignages : Hugo Höllenreiner, Antoine Lagrené, Milka Goman, Ceija Stojka évoquent la libération des camps et le retour. 2 Entre haine et miséricorde : quelle vie pour les survivants? 1:08:49 à 1:10:59 Différents témoignages sur la nécessité de se souvenir et de pardonner pour continuer à vivre. 1:11 à 1:13:18 Situation en France : libération des camps en 1946 mais maintien du carnet jusqu en 1969. En Allemagne : nécessité, pour les Tsiganes rescapés, de prouver les persécutions. 1:13:19 à 1:14:19 Le film se termine sur des portraits de Tsiganes puis sur les images d archives d enfants souriants. 1:14:20 à 1:15:00 Générique. 8 Mémoires tsiganes, l'autre génocide films en classe

HISTOIRE films en classe COLLÈGE ET LYCÉE Mémoires tsiganes, l autre génocide présente les origines, le contexte et la spécificité du sort des Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale en couvrant pour la première fois l ensemble européen. De l exclusion à la persécution et jusqu à l extermination, le destin des Tsiganes est exposé par des images d archives inédites, un commentaire historique rigoureux et sans concession et le témoignage de ceux qui l ont vécue. Par un cheminement original entre les sociétés d avant-guerre et la machine nazie, le film jette un regard neuf sur la genèse des politiques nationales d exclusion de l entre-deux-guerres, sur le rôle déterminant de la «science raciale», sur la politique génocidaire nazie, dressant un tableau d ensemble. Selon les régions, de 40 à 90 % des Tsiganes ont disparu. Les témoins parlent de ces années terribles mais aussi de la vie d avant. Leurs souvenirs et des documents d archives exceptionnels nous permettent de découvrir une société européenne qui n est plus. Un monde perdu, le nôtre. ISBN : 978-2-86628-465-7