Item 95 : Infections sexuellement transmissibles : gonococcie, chlamydiose, syphilis.

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Item 95 : Infections sexuellement transmissibles : gonococcie, chlamydiose, syphilis. Date de création du document 01/09/2009

Table des matières * Introduction... 1 1 Diagnostiquer une gonococcie, une chlamydiose, une syphilis... 1 1. 1 Gonococcie...1 1. 2 IST a chlamydia trachomatis... 1 1. 3 Syphilis... 1 1. 4 IST a papillomavirus humains (PVH)... 1 ENC : OBJECTIFS Diagnostiquer une gonococcie, une IST à Chlamydia trachomatis, une syphilis, une IST à papillomavirus humains. Argumenter lattitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.

INTRODUCTION On recommande l utilisation du terme d infections sexuellement transmissible (Infections sexuellement transmissibles ) plutôt que maladies sexuellement transmissibles (Maladies sexuellement transmissibles) pour prendre en compte la fréquence des formes asymptomatiques. Les MST peuvent engager le pronostic fonctionnel (stérilité, ) ou vital (gonococcémie, sida). La prise en charge correcte des IST diminue la transmission sexuelle de l'infection à Virus de l'immunodéficience humaine. EPIDEMIOLOGIE Les facteurs de risque d IST sont le sexe féminin, la précocité du 1er rapport sexuel, les deux premières décennies de la vie sexuelle, la multiplicité des partenaires sexuels, un antécédent de maladie sexuellement transmissible, l infection par le VIH, et un niveau socioéconomique faible. Les plus fréquentes des IST, en France, sont la gonococcie, la syphilis, les chlamydioses (sérotypes D à K), l herpès génital, la trichomonose et les papillomaviroses. DIAGNOSTIC Les IST ont une expression clinique limitée à la région génitale (infection génitale basse ou haute) ou généralisée (localisations extragénitales) ou une porte d entrée muqueuse (orale, génitale) et une expression clinique générale (VIH, Virus de l'hépatite B, ). Les différentes IST sont regroupées en différents signes ou syndromes : - urétrite (écoulement uréthral) ; - ulcérations, adénopathies (bubon si adénopathie purulente) ; - vaginites et cervicovaginites (leucorrhées), - syndrome inflammatoire pelvien (douleurs pelviennes) ; - conjonctivite néonatale ; Ces différents syndromes et signes sont discutés dans les chapitres correspondants.

Le diagnostic est confirmé par les prélèvements microbiologiques adaptés (examen microbiologique direct, culture, PCR (cf. glossaire), sérodiagnostic). TRAITEMENT - Anti-infectieux, si possible en dose unique, supervisé, gratuit. - Abstinence sexuelle jusqu à la guérison. - Contrôle clinique de la guérison. PREVENTION - Dépistage d'autres IST associées. - Dépistage chez le ou les partenaire(s) sexuel(s). L usage des préservatifs doit être largement recommandés. Il existe deux vaccinations contre les agents sexuellement transmis (anti-human Papilloma Virus, anti-vhb).

I DIAGNOSTIQUER UNE GONOCOCCIE, UNE CHLAMYDIOSE, UNE SYPHILIS I.1 GONOCOCCIE Très transmissible. Gravité possible, fonction des complications locorégionales, néonatales et parfois septicémiques. AGENT PATHOGENE Neisseria gonorrhoeae (cf. glossaire), diplocoque Gram négatif, spécifiquement humain. EPIDEMIOLOGIE En France, recrudescence des gonococcies depuis 1998 et des formes anorectales. Le sex ratio est de 10 hommes pour 1 femme. Les homosexuels et bisexuels masculins sont un groupe à haut risque. Fréquence de l association à la séropositivité VIH et aux rapports sexuels oraux non protégés. Les symptômes, plus fréquents chez l homme, surviennent après une période d incubation silencieuse et contagieuse de 2 à 7 jours. I. Diagnostic 1. Clinique Chez l homme - Urétrite: brûlures mictionnelles, écoulement urétral purulent, dysurie. - Prostatite : douleurs pelviennes ou périnéales, pollakiurie, brûlures mictionnelles, dysurie, rétention urinaire aiguë, fièvre, frissons. - Orchi-épididymite (uni ou bilatérale) : lourdeur ou pesanteur scrotale, gros épididyme. Chez la femme - Cervicite (symptomatique dans 30 % des cas) : col inflammatoire, pus cervical, leucorrhées purulentes.

- Inflammation des glandes para-urétrales, dont les glandes de Skène. - Salpingite (risque d obstruction tubaire), endométrite. Dans les deux sexes - Anorectite asymptomatique dans 2/3 des cas ; complications : abcès péri-anaux et ischiorectaux, fistules anales. - Oropharyngite : asymptomatique dans 80 % des cas. - Gonococcies disséminées : fièvre, arthrites, signes cutanés. - Gonococcie ophtalmique (conjonctivite, kératite,.). Chez le nouveau né - Contamination possible lors de l accouchement : ophtalmie purulente. 2. Diagnostique Prélèvements le matin avant émission d urine, de l écoulement urétral, ou en l absence d écoulement, par écouvillonnage endo-urétral, et chez la femme prélèvement des sécrétions cervicales. D autres sites, pharyngé ou anal, peuvent être prélevés chez la femme et l homosexuel masculin. Examen direct Il n est interprétable que pour les prélèvements génitaux masculins (flore plurimicrobienne chez la femme). Coloration de Gram : diplocoques Gram négatif à l intérieur de polynucléaires altérés. La sensibilité est proche de 100 % chez l homme symptomatique. Elle est plus faible en l absence de manifestations cliniques. Culture Culture avec antibiogramme (cf. glossaire) systématique. Examen de référence mais culture difficile. II. Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient présentant une gonococcie 1. Traitement Urgence médicale car contagiosité, et gravité des complications. En France, la résistance

des gonocoques aux fluoroquinolones dépasse maintenant 10 %. La durée de traitement varie selon la forme clinique. - urétrites et cervicites : traitement «minute» par 250 mg de ceftriaxone, en une injection Intramusculaire (indication hors Autorisation de mise sur le marché ). Autres alternatives thérapeutiques «minute» (absence d efficacité dans les gonococcies anorectales et pharyngées): céfixime (400 mg, per os), spectinomycine (2 g, IM), ciprofloxacine (500 mg per os) (si l efficacité peut être secondairement documentée par un antibiogramme). - Dans les formes compliquées : la durée du traitement est prolongée. Le traitement de la gonococcie doit être systématiquement associé à celui des infections à Chlamydia trachomatis (infection associée dans 15 à 40 % des cas) : azithromycine (1 g per os), ou doxycycline (200 mg/jour pendant 7 jours). Le traitement doit aussi être prescrit au(x) partenaire(s) sexuel(s). Revoir le patient à J7 pour évaluer cliniquement la guérison. Un contrôle biologique n est nécessaire à J7 qu en cas d échec clinique. 2. Autres mesures Dépistages des autres IST. Rapports sexuels protégés (préservatifs). I.2 IST A CHLAMYDIA TRACHOMATIS AGENT PATHOGENE C. trachomatis (cf. glossaire) (C. trachomatis ) est une bactérie intracellulaire à transmission strictement interhumaine. Les sérovars (cf. glossaire) D et K sont responsables des infections génitales hautes et basses et les serovars L de la lymphogranulomatose vénérienne (cf. glossaire) ou maladie de Nicolas Favre. Les serovars A à C sont responsables du trachome. I. Diagnostic : 1. Formes cliniques des IST à chlamydia trachomatis Infections urogénitales non spécifiques

30 à 50 % des urétrites non gonococciques chez l'homme et de 30 à 50 % des salpingites de la femme. Portage asymptomatique fréquent Chez l homme : urétrite subaiguë le plus souvent. Chez la femme : cervicite le plus souvent asymptomatique ; fréquence des complications inaugurales (salpingite, endométrite, douleurs pelviennes chroniques, formes néonatales, périhépatite ou syndrome de Fitz Hugh Curtis (cf. glossaire) ). Dans les deux sexes : atteinte pharyngée (exceptionnelle), anale, conjonctivale. Syndrome de Fiessinger Leroy Reiter (cf. glossaire) associant une conjonctivite, une urétrite et une polyarthrite (80 % Human Leukocyte Antigen, en français Antigènes des leucocytes humains B27 positif). Chez le nouveau-né : Risque de contamination néonatale en cas de cervicite au moment de l'accouchement avec conjonctivite, rhinite, otite, pneumopathie alvéolo-interstitielle retardée Lymphogranulomatose vénérienne (Lymphogranulomatose vénérienne) La LGV est plus répandue dans les régions tropicales que dans les pays industrialisés (recrudescence actuelle chez les homosexuels masculins, prostituées ou voyageurs). Période d'incubation : 3 à 30 jours. Evolution schématique en 3 stades successifs qui ne sont pas toujours retrouvés : primaire (ulcération muqueuse et transitoire), secondaire ganglionnaire (bubon) et tertiaire (lésions destructrices, fibrose et troubles du drainage lymphatique). Les anorectites sont parfois, plus bruyantes, étendues, avec un retentissement fonctionnel marqué et des signes généraux. 2. Diagnostic biologique LGV : sérologie ; PCR Infections génitales non spécifiques : - Chez l homme : PCR sur le 1er jet d urines. - Chez la femme symptomatique : PCR sur le 1er jet d urines et le frottis d endocol. - Chez la femme asymptomatique : PCR sur le 1er jet d urines.

II. Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient avec une IST a chlamyfia trachomatis 1. Traitement antibiotiques : LGV : doxycycline 200 mg/j 3 semaines. Salpingites aiguës : association d'antibiotiques (amoxicilline-acide clavulanique + doxycycline ou Céphalosporine de 3e génération + métronidazole + ofloxacine). Epididymites et prostatites : doxycycline, ofloxacine Urétrites et cervicites, azithromycine (dose unique, 1 g, per os) ou doxycycline 200 mg/j pendant 7j. 2. Autres mesures : - Dépistage d autres IST - Traitement simultané du(des) partenaire(s). - Rapports sexuels protégés jusqu à guérison. - Contrôle clinique de la guérison. (Recommandation : Haute Autorité de Santé. Place des techniques de biologie moleculaire dans l'identification des infections uro-génitales basses à chlamydia trachomatis [en ligne]. Février 2003.) (Recommandation : Haute Autorité de Santé. Évaluation du dépistage des infections urogénitales basses à Chlamydia trachomatis en France [en ligne]. Février 2003. ) I.3 SYPHILIS AGENT PATHOGENE : Treponema pallidum (cf. glossaire) appartenant à la famille des spirochètes. EPIDEMIOLOGIE : Contamination directe par contact vénérien sauf les exceptionnelles syphilis transfusionnelles et congénitales. I. Diagnostic 1. Clinique - Evolution clinique en 4 phases : primaire (chancre, secondaire (multiviscérale), latente (phase asymptomatique pendant laquelle seul le diagnostic sérologique est possible) et

tertiaire (polarisation viscérale - Incubation moyenne : trois semaines Syphilis primaire - Ulcération génitale (ou autre muqueuse) superficielle, indolore, unique, bien limitée, à la surface propre, reposant sur une base indurée. - Adénopathie inguinale, uni ou bilatérale, indolore sans péri-adénite. Syphilis secondaire - Manifestations cutanées précoces : la roséole (cf. glossaire) - Manifestations cutanées tardives : les syphilides. - Manifestations muqueuses : plaques muqueuses. Syphilis tertiaire - En cas de traitement incorrect ou inexistant. - Localisations viscérales : cardiovasculaires, osseuses - Neurosyphilis possible à tous les stades secondaires. - Neurosyphilis précoce : ophthalmologique, méningite, vascularite. - Neurosyphilis tardive : tabès (cf. glossaire), paralysie générale, gommes. 2. Biologique 2-1.Diagnostic direct - mise en évidence au microscope à fond noir de T. pallidum (sérosité issue d ulcération génitale ou ponction ganglionnaire ou lésions secondaires cutanéomuqueuses). 2-2. Sérodiagnostic des tréponématoses - Venereal Disease Research Laboratory et Treponema Pallidum Hemagglutinations Assay positifs : syphilis ou tréponématose non vénérienne. - VDRL positif et TPHA négatif : réaction faussement positive. - VDRL négatif et TPHA positif : cicatrice sérologique d une tréponématose ancienne, vénérienne ou non vénérienne ou syphilis débutante. (Recommandation : Haute Autorité de Santé. Évaluation a priori du dépistage de la syphilis en France [en ligne]. Mai 2007.)

II. Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient présentant une syphilis 1. Traitement étiologique 1-1. Antibiotiques utilisés - pénicilline G retard ; - si allergie à la pénicilline : cyclines. 1-2. Modalités de traitement - Syphilis précoce : une IM de 2.4 Millions d Unités internationales d extencilline. - Syphilis tardive : 3 IM de 2.4 Millions d UI d extencilline à une semaine d intervalle. - Neurosyphilis : pénicilline G Intraveineux pendant 14 jours à 21 jours. 1-3. Surveillance du traitement - Réaction d'herxheimer (cf. glossaire). - Diminution significative du VDRL quantitatif = critère de guérison. 2. Autres mesures - Traitement systématique du (des) partenaire(s). - Dépistage des autres IST. - Relations sexuelles protégées jusqu à guérison. I.4 IST A PAPILLOMAVIRUS HUMAINS (PVH) INTRODUCTION Les IST induites par les papillomavirus humains sont les condylomes et certains cancers muqueux (anus, utérus). AGENT PATHOGENE : Les (Papillomavirus humains) sont des virus à Acide désoxyribonucléique, infectant les kératinocytes. Il en existe plus de 100 types dont seuls certains sont oncogènes (col utérin, carcinome anal). EPIDEMIOLOGIE : La contamination est le plus souvent sexuelle. La transmission verticale mère-enfant est documentée.

Les condylomes ont une prévalence 2 fois supérieure à celle de l herpès génital. Chez les patients infectés par le VIH, les infections à PVH sont plus fréquentes, plus étendues, plus souvent multifocales et plus fréquemment responsables de cancers. I. Diagnostic 1. Clinique - Les condylomes acuminés (végétations vénériennes ou crêtes de coq), sont associés à des PVH non oncogènes (sérotypes 6, 11). Incubation variable de 1 mois à 1 an. Diagnostic clinique : papules kératosiques à la surface des muqueuses génitales, anales ou orales. - Etats dysplasiques, carcinomes in situ et cancers invasifs, associés aux PVH (sérotypes 16, 18, 31, 35) oncogènes. La séquence évolutive (de la dysplasie modérée à la dysplasie sévère des néoplasies intraépithéliales, voire au carcinome invasif) est démontrée. - Tumeurs observées au niveau des muqueuses génitales externes et de la région périnéale (papulose bowénoïde, tumeur de Buschke-Loewenstein) et de la muqueuse orale (papillomatose orale floride). 2. Diagnostic Le diagnostic des condylomes est clinique. L histologie est indiquée en cas de persistance des lésions, de doute diagnostique avec une tumeur et dans les autres formes muqueuses. L identification des PVH en cause n est pas de pratique courante. Un bilan (bilan lésionnel locorégional, partenaire(s), recherche d une IST ou d une immunodépression) est indispensable avant traitement. II. Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient présentant une IST a PVH 1. Traitement étiologique Le traitement des condylomes est difficile.

Aucun traitement antiviral spécifique Environ 60 à 70% de guérison avec la cryothérapie, l imiquimod ou la podophyllotoxine, traitements de 1ere intention. 2. Prévention Un vaccin visant les sérotypes oncogènes les plus fréquents est disponible. La population cible est les jeunes filles de 14 ans. La vaccination ne dispense pas du frottis de dépistage habituel chez la femme. (Recommandation : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. Maladies sexuellement transmises (MST) chez la femme, la mère, la mineur [en ligne]. Conférence de Consensus. 1993.) (Recommandation : Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Papillomavirus (HPV) et lésions précancéreuses du cancer du col de l'utérus [en ligne]. 2004.) (Recommandation : Haute Autorité de Santé. Vaccination Papillomavirus: quelle place dans la prévention du cancer du col? [en ligne]. Septembre 2007. )

II ANNEXES GLOSSAIRE antibiogramme : Un antibiogramme est une technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d'une souche bactérienne vis-à-vis d'un ou plusieurs antibiotiques supposés ou connus. Le principe consiste à placer la culture de bactéries en présence du ou des antibiotiques et à observer les conséquences sur le développement et la survie de celle-ci. On peut par exemple placer plusieurs pastilles imbibées d'antibiotiques sur une souche bactérienne déposée dans une boîte de Petri. Il existe trois types d'interprétation selon le diamètre du cercle qui entoure le disque d'antibiotique : souche ou bactérie sensible, intermédiaire ou résistante. C. trachomatis : Chlamydia trachomatis est la bactérie responsable de l'urétrite à Chlamydia (ou chlamydiose), maladie sexuellement transmissible la plus fréquente en France (50 fois plus fréquente que la gonorrhée, elle même plus fréquente que la syphilis). Son réservoir est strictement humain. Il existe 15 sérotypes, possédant un tropisme tout particulier pour les muqueuses génitales et oculaires. lymphogranulomatose vénérienne : Le lymphogranulome vénérien ou maladie de Durand-Nicolas-Favre est une infection sexuellement transmissible due à une infection par les sérovars (ou biovar) invasifs L1, L2, ou L3 de Chlamydia trachomatis. La maladie a été découverte par Wallace en 1833 puis par Durand, Nicolas, et Favre en 1913. Elle affecte surtout le système lymphatique. Aux États- Unis, en Europe, en Australie et dans la majeure partie de l'asie et de l'amérique du Sud, le LGV est généralement considéré comme une maladie rare. Elle est endémique en Afrique, en Inde, dans certaines régions du sud-est asiatique et dans les Antilles. Neisseria gonorrhoeae : Le gonocoque (Neisseria gonorrhoeae) est la bactérie responsable chez l'homme de la gonococcie (ou gonorrhée).ce germe exclusivement humain est l'agent de la blennorragie, la plus fréquente des maladies vénériennes. (Faux :La Première infection vénériennes mondiale est l'infection à Chlamydia Trachomatis)C'est la très grande fragilité de ce germe vis-à-vis de la dessiccation, de l'oxydation et des rayons lumineux qui explique la transmission exclusivement par contact direct des muqueuses chaudes et humides où il végète. PCR : Polymerase Chain Reaction, en français Réaction en Chaîne par Polymérase

Réaction d'herxheimer : Comme dans le cas de l'antibiothérapie et d'autres méthodes de lutte contre les maladies infectieuses, les bactéries libèrent brutalement des endotoxines lors de leur destruction chez un malade (réaction d'herxheimer). On peut s'attendre également à des réactions immunologiques. En pratique, ces réactions sont rarement exprimées et sans doute plus en rapport avec les produits étrangers de la préparation introduite par voie injectable. Il peut en résulter des symptômes de fièvre ou, dans les cas extrêmes, un choc anaphylactique. Le système immunitaire du patient peut parfois provoquer une réponse immunologique au phage (2 patients sur 44 lors d'une étude polonaise), ce qui pourrait avoir une incidence thérapeutique significative. roséole : La roséole (ou exanthème subit en terme médical, parfois appelée sixième maladie) est une maladie virale bénigne causée par un herpèsvirus type 6 (HHV-6). Courante chez les enfants de 6 à 24 mois, elle devient rare après 4 ans. Le nom de la sixième maladie provient du fait qu'à l'époque où l'on a voulu établir une liste des maladies provoquant un exanthème infantile, elle a été la sixième à être énumérée.elle se manifeste d'abord par une fièvre pouvant atteindre facilement 39 à 40 C pendant trois jours et l'enfant peut être sujet à des convulsions. Cette fièvre est suivie, quelques jours plus tard, d'une éruption cutanée : taches rouges persistant 1 à 3 jours, l'enfant n'est alors plus contagieux. À l'apparition des boutons, la fièvre tombe aussi rapidement qu'elle est venue.la maladie est difficile à diagnostiquer avant que l'éruption n'apparaisse. C'est l'absence d'autres symptômes, en dehors d'une légère pharyngite, et le caractère bien supporté de la fièvre, qui peut orienter vers le diagnostic.la roséole est peu contagieuse et un traitement n'est pas nécessaire, en dehors de celui de la fièvre. Les complications sont très rares et l'immunité permanente. sérovars : En biologie, le mot sérovar (ou serovar, également appelé sérotype ou serotype) désigne une propriété antigénique permettant d'identifier une cellule (bactéries, RBC, etc.) ou un virus par des méthodes sérologiques. La technique est souvent appelée le sérogroupage.autrement dit, c'est le nom donné à la variété sérologique correspondant à une espèce (bactérie, virus.) et la manière de nommer les subdivisions taxonomiques (de classement) de micro-organismes sur la base des caractéristiques de leur antigène ou protéines. Syndrome de Fiessinger Leroy Reiter : Le syndrome oculo-uréthro-synovial, encore appelé arthrite réactive, est une maladie systémique qui accompagne parfois la spondylarthrite ankylosante. Elle se caractérise par l'apparition simultanée de fièvre ; diarrhée sanglante ; inflammation de l'urètre et des articulations, notamment difficulté d'uriner et douleurs articulaires ; conjonctivite (yeux rouges, avec démangeaisons).elle fait partie des spondylarthropathies séronégatives (le malade ne présente pas d'anticorps spécifiques permettant de déceler la maladie).

Elle est due à une infection des organes génitaux et urinaires ou de l'estomac et des intestins. C'est une des causes les plus fréquentes d'arthrite chez les jeunes. Cette maladie était appelée syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter ou maladie de Reiter, mais a été débaptisée en raison de l'activité nazie de Hans Reiter. syndrome de Fitz Hugh Curtis : Le syndrome de Fitz-Hugh-Curtis ou périhépatite est une péritonite se localisant sur l'hypocondre droit. D'origine vénérienne, le syndrome de Fitz-Hugh-Curtis est par ce fait associé à plusieurs IST comme la blennoragie. tabès : On désigne par le terme latin Tabes dorsalis une dégénérescence des cordons postérieurs (ou colonnes dorsales) de la moelle épinière observée dans la neurosyphilis. Le mot latin tabes signifie liquéfaction, dissolution, décomposition, atrophie.coupe axiale de moelle épinière, coloration argentique. La zone claire indique une disparition des fibres nerveuses dans les colonnes postérieures. Les symptômes et signes cardinaux du tabes sont : des douleurs extrêmes des membres, de caractère classiquement fulgurant une ataxie locomotrice, décrite par Duchenne en 1858[1] une aréflexie ostéotendineuse des membres inférieurs ou généralisée (signe d'erb-westphal).cette sémiologie caractérise le syndrome radiculo-cordonal postérieur. Elle se complète souvent de manifestations neurotrophiques et articulaires (arthropathies tabétiques). Treponema pallidum : Les tréponèmes (Treponema) sont un genre de bactéries appartenant à la famille des Spirochaetaceae. Les cellules de 5 à 15 µm de long sur 0,1 à 0,2 µm de large sont spiralées. La paroi est de type Gram négatif. Ce sont des bactéries commensales chez l'homme et l'animal au niveau de la bouche, du tractus intestinal et de l'appareil urogénital.certaines espèces sont pathogènes pour l'homme et peuvent provoquer un ensemble de maladies dénommées tréponématoses.le Treponema pallidum ou tréponème pâle est la bactérie responsable de la syphilis chez l'homme. Découvert en 1905 à Berlin par Fritz Scaudinn et Erich Hoffman, il appartient à la famille des tréponèmes, dont il est le seul représentant sexuellement transmissible. BIBLIOGRAPHIE Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales : PILLY E. Maladies infectieuses et tropicales [texte imprimé]. 21e édition 2008. Paris : Vivactis Plus. DL 2007. Chapitres 43, 44, 57, 73, 81, 103.

RECOMMANDATION Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Papillomavirus (HPV) et lésions précancéreuses du cancer du col de l'utérus [en ligne]. 2004. : http://www.fascicules.fr/do.php?mb=public/consensus&p1=5&p2=31 Haute Autorité de Santé. Évaluation a priori du dépistage de la syphilis en France [en ligne]. Mai 2007. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_548127/evaluationa-priori-du-depistage-de-la-syphilis-en-france Haute Autorité de Santé. Évaluation du dépistage des infections uro-génitales basses à Chlamydia trachomatis en France [en ligne]. Février 2003. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_464119/evaluation-du-depistage-desinfections-uro-genitales-basses-a-chlamydia-trachomatis-en-france Haute Autorité de Santé. Place des techniques de biologie moleculaire dans l'identification des infections uro-génitales basses à chlamydia trachomatis [en ligne]. Février 2003. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_406967/place-destechniques-de-biologie-moleculaire-dans-lidentification-des-infections-urogenitales-basses-a-chlamydia-trachomatis Haute Autorité de Santé. Vaccination Papillomavirus: quelle place dans la prévention du cancer du col? [en ligne]. Septembre 2007. : http://www.hassante.fr/portail/jcms/c_592462/quelle-place-pour-le-vaccin-papillomavirushumain-gardasil-dans-la-prevention-du-cancer-du-col Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. Maladies sexuellement transmises (MST) chez la femme, la mère, la mineur [en ligne]. Conférence de Consensus. 1993. : http://www.infectiologie.com/site/consensus_recos.php ABRÉVIATIONS ADN : Acide désoxyribonucléique AMM : Autorisation de mise sur le marché C3G : Céphalosporine de 3e génération Ct : C. trachomatis HLA : Human Leukocyte Antigen, en français Antigènes des leucocytes humains HPV : Human Papilloma Virus IM : Intramusculaire

IST : Infections sexuellement transmissibles IV : Intraveineux LGV : Lymphogranulomatose vénérienne MST : Maladies sexuellement transmissibles PVH : Papillomavirus humains TPHA : Treponema Pallidum Hemagglutinations Assay UI : Unités internationales VDRL : Venereal Disease Research Laboratory VHB : Virus de l'hépatite B VIH : Virus de l'immunodéficience humaine