Conseil exécutif Cent quatre-vingt-quatrième session 184 EX/13 PARIS, le 19 février 2010 Original anglais Point 13 de l'ordre du jour provisoire LES TECHNOLOGIES DE L INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE : SUIVI DU SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION Résumé Conformément à la décision 181 EX/55 (paragraphe 12), la Directrice générale fait rapport au Conseil exécutif à sa 184 e session sur les progrès accomplis par l UNESCO dans la mise en œuvre des grandes orientations pertinentes du Sommet mondial sur la société de l'information et les mesures prises par l'organisation pour réduire l'actuelle fracture numérique. Dans sa résolution 35 C/62, la Conférence générale a prié la Directrice générale de faire en sorte que le Programme et budget pour 2012-2013 (36 C/5) contienne des dispositions qui permettent à l UNESCO de contribuer à la réalisation des objectifs du Sommet mondial sur la société de l information d ici à 2015. Le Conseil exécutif est en conséquence invité à inclure dans l ordre du jour de sa 186 e session un point concernant l examen des moyens de renforcer le suivi et la mise en œuvre du SMSI dans le 36 C/5. Afin de fournir de plus amples informations sur la mise en œuvre du SMSI, le Secrétariat a réalisé une brochure de 25 pages disponible à l adresse suivante : http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php- URL_ID=29223&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html Il n'y a pas d'incidence financière ou administrative pour le 35 C/5 en cours d exécution. Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au paragraphe 19.
184 EX/13 - page 2 1. Comme suite au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), l'unesco a pris des mesures à trois niveaux. Premièrement, elle a mené de nombreuses activités en vue de la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, en particulier les objectifs du SMSI. Une part importante des activités du Programme et budget de l Organisation qui font intervenir différents secteurs contribue directement à la mise en œuvre du SMSI et à l édification de sociétés du savoir inclusives. 2. Deuxièmement, l UNESCO a contribué à la coordination multipartenariale globale des facilitateurs désignés pour chacune des grandes orientations. L UNESCO a, par exemple, conjointement avec l UIT et la CNUCED, organisé et facilité la mise en œuvre du SMSI à travers une série de conférences internationales, dont une nouvelle réunion du Forum du SMSI tenue à Genève (mai 2009). Une révision complète des modalités des réunions annuelles de Genève a relancé l intérêt et créé une nouvelle dynamique en faveur de la mise en œuvre du SMSI. 3. L UNESCO a également contribué au suivi et à la mise en œuvre du Sommet au niveau régional (par exemple en 2009 avec l Alliance mondiale TIC et développement de l ONU à Addis- Abeba (mai 2009) et avec la Commission économique et sociale pour l'asie occidentale (CESAO) de l ONU à Damas (juin 2009)). De nombreux projets visant à réduire les fractures numérique et cognitive sont menés à l échelon régional et au niveau des pays par tous les secteurs de l Organisation (voir ci-après). 4. Troisièmement, l UNESCO figure parmi les agences leader pour la coordination globale des activités du SMSI. Elle copréside le Groupe des Nations Unies sur la société de l'information et copilote deux de ses trois programmes phares. L Organisation a également mis sur pied et lancé une plate-forme communautaire en ligne de suivi du SMSI (www.wsis-community.org), fondée sur des codes sources ouverts, facilitant ainsi la participation à distance aux processus, activités et initiatives liés au Sommet et le partage d information à leur sujet auprès d un large éventail de parties prenantes. Points saillants de la mise en œuvre des grandes orientations du SMSI par l UNESCO en 2008-2009 5. Accès à l'information et au savoir (grande orientation C3) : En 2009, le Programme Mémoire du monde, qui est l une des initiatives phares de l UNESCO, a aidé à protéger et rendre accessibles des documents originaux et à sensibiliser le public et les décideurs à l importance du patrimoine et de la mémoire. Les liens noués entre le Programme et la Bibliothèque numérique mondiale récemment lancée offrent un cadre propice au développement national et à une possible coopération régionale, y compris en ce qui concerne l offre de contenus divers et multilingues sur l Internet. La Bibliothèque compte aujourd hui 56 partenaires dans 35 pays. Dix autres partenaires dans 7 pays sont sur le point d achever les formalités et nous rejoindront dans les semaines qui viennent. Depuis son lancement le 21 avril 2009, le site www.wdl.org a attiré quelque 7,1 millions de visiteurs, ce qui représente plus de 54 millions de pages consultées. 6. Télé-enseignement (grande orientation C7) : En vue de contribuer à réduire la fracture «numérique» ou «cognitive», des matériels conçus pour l apprentissage ouvert et à distance ont été élaborés, puis utilisés pour la formation en cours d emploi de 3 700 enseignants en Afrique. En Asie, le lancement de programmes de soutien personnalisé par les pairs dans des établissements de formation des enseignants de 10 pays a permis de renforcer les capacités institutionnelles de ces établissements en matière d utilisation des TIC à des fins d enseignement et d apprentissage. 7. L UNESCO et la société Microsoft ont annoncé la création d une équipe spéciale sur les TIC dans l enseignement supérieur pour des compétences et un développement à long terme lors de la Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur (CMES) organisée par l UNESCO du 5 au 8 juillet 2009. De nouvelles initiatives sur les TIC dans le domaine de l éducation ont été lancées en 2009, notamment l élaboration d un Système gratuit d'information sur la gestion de l'éducation (OpenEMIS), de logiciels libres et gratuits destinés aux handicapés visuels, et d une série de
184 EX/13 - page 3 ressources éducatives libres (REL) pour la formation des enseignants dans les situations de postconflit et de post-catastrophe. 8. Cyberscience (grande orientation C7) : La forte pénurie d enseignants de sciences qualifiés et formés demeure un obstacle majeur à l enseignement scientifique en Afrique. C est pourquoi le Campus virtuel africain en science et technologie s emploie à accroître la capacité des États membres d Afrique subsaharienne en matière de formation en ligne des enseignants en sciences et techniques. Outre les centres opérationnels dotés d équipements multimédia mis sur pied au Bénin et au Sénégal, le réseau s est enrichi de campus situés en Côte d'ivoire et au Cap- Vert, qui dispenseront une formation à la production de modules en ligne et de programmes de télé-enseignement. 9. Dans le domaine de la cyberscience, l UNESCO s est attachée à mettre en œuvre des activités qui visent à rendre l information scientifique abordable et accessible. On notera, en particulier, les travaux menés sur l accès au savoir scientifique, un accent particulier étant placé sur les pays en développement et sur l élaboration de stratégies d accès libre pour la cyberscience. Une réunion d experts (Paris, décembre 2009) sur le thème «Stratégie UNESCO Open Suite» a permis de développer plus avant la stratégie de l UNESCO dans ce domaine et les partenariats connexes. 10. Diversité et identité culturelles, diversité linguistique et contenus locaux (grande orientation C8) : Dans le prolongement des activités lancées à l occasion de l Année internationale des langues (2008), un Forum international sur le multilinguisme a été organisé à Bamako (Mali, janvier 2009), et l étude sur la mesure de la diversité linguistique sur Internet a été mise à jour et publiée sous le titre : «Douze ans d expériences pour mesurer la diversité linguistique sur Internet : bilan et perspectives» (février 2009). 11. De même, pour contribuer à une plus grande diversité linguistique sur l Internet, l UNESCO a signé un accord de coopération (décembre. 2009) avec l Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) en vue d aider à la mise en œuvre de noms de domaine multilingues, en caractères non latins, y compris pour les codes de pays. 12. Médias (grande orientation C9) : L action de l UNESCO tient compte du fait que les médias, sous toutes leurs formes, ont un rôle essentiel à jouer dans l'édification de sociétés du savoir inclusives et peuvent grandement contribuer à la liberté d'expression et au pluralisme de l'information. C est pourquoi, outre la promotion de la liberté d expression et de la liberté de la presse, l UNESCO a aidé les pays à encourager le développement de médias libres, indépendants et pluralistes en facilitant la formulation et l adoption de réglementations propices à la liberté d expression, en encourageant la pluralité et la diversité des médias et leur utilisation comme plates-formes de débat démocratique, en renforçant les capacités des professionnels des médias et en promouvant le développement de capacités d infrastructure. L UNESCO poursuit ses efforts pour autonomiser les individus ainsi que les groupes marginalisés grâce à la mise en place de centres multimédia communautaires (CMC) pouvant servir de pôles d apprentissage et de promotion de la liberté d expression. Elle a facilité l élaboration de directives concernant l attention à porter à la problématique hommes-femmes et à l égalité des sexes dans les médias et favorisé l accès des communautés à l information par l intermédiaire des CMC dans 34 pays supplémentaires. 13. Une autre contribution importante de l UNESCO à la mise en œuvre du SMSI dans le domaine des médias est la mise au point d indicateurs de développement des médias. En outre, avec l appui du Programme international pour le développement de la communication (PIDC), l UNESCO a mis en œuvre 63 projets de partenariat pour le développement des médias dans le monde au cours de la seule année 2009 et renforcé la formation au journalisme en mettant au point des programmes types. Elle a aidé des écoles de journalisme d Afrique à satisfaire aux critères d excellence convenus et a formé des formateurs de professionnels des médias au traitement des questions relatives au développement durable.
184 EX/13 - page 4 14. Dimensions éthiques de la société de l'information (grande orientation C10) : L UNESCO a organisé, en coopération avec le Centre international pour l'éthique de l'information et le Gouvernement sud-africain, un séminaire exécutif de haut niveau sur l'éthique de l'information et l'administration en ligne, suivi d un atelier de formation (Afrique du Sud, février 2009). Cette initiative sur l administration en ligne et l éthique de l information en Afrique visait à améliorer sensiblement sur les plans qualitatif et quantitatif les services administratifs proposés au public, aux entreprises et à la société civile (par rapport aux services fournis selon les méthodes traditionnelles). Elle avait pour autre objectif d assurer une plus grande transparence dans la fourniture des produits et services de l État au public et aux entreprises. Cela suppose de ménager aux médias et au grand public un accès plus complet et anticipé à l information concernant la disponibilité de ces services. 15. Mesure des TIC au service du développement : L Institut de statistique de l'unesco (ISU) a lancé en 2009 une série d initiatives nouvelles en vue de l élaboration et de l utilisation d indicateurs sur les TIC dans le domaine de l éducation, en organisant des réunions à Rabat (Maroc, mai 2009), Busan (République de Corée, juillet 2009) et Montevideo (Uruguay, décembre 2009). Par-dessus tout, l ISU a établi un groupe de travail international sur les statistiques relatives aux TIC dans l éducation (WISE), composé d experts nationaux représentant 25 États membres, et a présenté un premier ensemble d indicateurs fondamentaux sur l utilisation des TIC dans le domaine de l éducation à la 40 e session de la Commission de statistique de l ONU, tenue à New York (États-Unis, février 2009). 16. Des progrès ont également été accomplis dans la mise en œuvre opérationnelle du Cadre d indicateurs de développement des médias lors de réunions tenues à New Delhi (Inde, avril 2009) et San José (Costa Rica, novembre 2009), et des tests préliminaires sont en cours dans cinq pays, avant les essais pilotes qu il est prévu de réaliser dans 25 pays en 2010. 17. Gouvernance de l Internet : L UNESCO a pris une part active au débat mondial sur la gouvernance de l Internet, y compris dans le cadre du Forum sur la gouvernance de l'internet (FGI). L UNESCO a participé aux travaux du Groupe consultatif multiparties prenantes du Forum et préparé sa contribution à la quatrième édition du Forum qui se tiendra à Charm-el-Cheikh en novembre 2009, en organisant des ateliers et des tables rondes sur la liberté d expression, les réseaux sociaux, et le multilinguisme. Elle travaille aussi de concert avec l ICANN, qu elle fait bénéficier de sa compétence dans le domaine linguistique aux fins de la mise en œuvre des codes de pays des noms de domaine Internet en caractères non latins. Remarques finales 18. Tout au long du processus du SMSI, l UNESCO a insisté sur l importance des éléments non strictement «techniques» des TIC pour un développement inclusif des sociétés du savoir. Au-delà des questions importantes qui ont trait à l infrastructure et au matériel technique, il faut impérativement relever les défis concernant le renforcement des capacités et l élaboration de politiques, de contenus et d indicateurs, condition essentielle pour promouvoir le développement des TIC. Action attendue du Conseil exécutif 19. À la lumière de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter la décision ci-après : Le Conseil exécutif, 1. Ayant examiné le dernier rapport de l UNESCO sur l état d avancement de la mise en œuvre et du suivi des résultats du Sommet mondial sur la société de l'information,
184 EX/13 - page 5 2. Réaffirmant qu il importe de réaliser les objectifs du SMSI convenus au niveau international d ici à 2015 et d allouer des ressources humaines et financières suffisantes pour renforcer l action de l UNESCO dans ce domaine, comme la Conférence générale l a décidé à sa 35 e session (résolution 35 C/62), 3. Décide d inscrire à l ordre du jour provisoire de sa 186 e session un point relatif à l examen des éléments du Projet de programme et de budget (36 C/5) se rapportant au Sommet, intitulé : «Horizon 2015 : renforcement du suivi et de la mise en œuvre du Sommet mondial sur la société de l'information». Ce document est imprimé sur du papier recyclé.