Bulletin de Santé du Végétal

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Transcription:

Bulletin de Santé du Végétal Arboriculture - LORRAINE BULLETIN N 27 EDITION DU 1 OCTOBRE 2014 Tous fruitiers Acariens / phytoptes : les populations ont été globalement maitrisées par l installation des typhlodromes dès le début de saison sur l ensemble des parcelles suivies. Cochenille rouge du poirier : les dégâts restent importants sur certains secteurs, malgré une pression moins importante qu en 2013 Drosophila suzukii : les conditions climatiques ayant été très favorables à l installation du ravageur, des dégâts ont été observés en parcelles de quetsche, parfois en quantité non négligeable. Le suivi rigoureux de ce ravageur devient nécessaire pour prévenir les fortes attaques. Xylébores : vol globalement plus faible cette année, mais des dégâts ont localement été importants. Monilia : cette année, les dégâts de monilia sur fruit ont été importants sur l ensemble des espèces suivies. Prunes Hoplocampe : vol faible et peu conséquent cette année Pucerons verts : de fortes attaques cette année ont engendré des dégâts importants Cochenille du cornouiller : les populations et les dégâts ont été conséquents sur certaines parcelles Carpocapse : le vol et les dégâts ont été importants cette année Cerise Mouche de la cerise : les captures ont été plus élevées que l an passé mais peu de dégâts ont été observés Mirabelles Tavelure : de nombreuses périodes à risques ont été enregistrées au cours de l année qui ont engendré des dégâts sur fruits parfois importants. Pommes-poires Carpocapse : le vol a été important cette année. L évaluation des dégâts à la récolte est primordiale pour évaluer la pression de l année suivante. Tavelure : situation globalement maitrisée. L évaluation de l inoculum d automne est primordiale pour connaître la situation du verger. Oïdium : pression globalement faible cette année Pucerons : cette année, les populations de pucerons lanigères ont été plus fréquentes que l an passé.

Tous arbres fruitiers Acariens Cette année, les populations d acariens jaunes et de phytoptes ont été relativement faibles, sauf en fin de saison où les seuils de nuisibilité ont parfois été dépassés. Peu d acariens rouges ont été observés sur les parcelles du réseau, la pression n étant pas importante lors des prognoses du début d année. Quant aux acariens auxiliaires (Typhlodromus pyri), leur présence a été précoce et importante tout au long de la saison. Ceux-ci ont également permis de limiter l installation des populations des phytoséiides ravageurs au printemps et ont permis durant l été de maintenir les populations sous les seuils de nuisibilité dans la majorité des cas. Cochenilles rouges du poirier Epidiaspis leperii continue à se développer sur les vergers de la région, particulièrement en mirabelles et en quetsches. Les populations restent importantes sur certaines parcelles avec apparition de desséchements de branches, de bulles de sèves et de déformations sur le bois touché et de départ de gourmands à la base des charpentières atteintes. Dessèchement des branches dus aux cochenilles rouges du poirier sur quetschier Photo : D. Lepage, FREDON Lorraine, 18/08/14

La pression a été plus faible cette année qu en 2013, mais les populations sont bien implantées dans le verger lorrain. Encroutement de boucliers blancs des cochenilles rouges du poirier et arbre touché Photos : AREFE Drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii) Drosophila suzukii avait d abord été observée en 2011 dans la Meuse. Sa présence a été confirmée dans la Meuse et en Meurthe et Moselle depuis 2012. Le ravageur est maintenant bien installé dans la région. L hiver 2013-2014 particulièrement doux a favorisé les populations. Des dégâts parfois importants ont été observés à la récolte en parcelles de quetsches (Meuse), notamment en fin de récolte. Le suivi rigoureux de ce ravageur devient nécessaire pour prévenir les fortes attaques. D.Suzukii capturées dans un piège rouge avec attractif Photo : D. Lepage, FREDON Lorraine, août 2014 Biologie et comportement de l insecte : D.Suzukii a la particularité d avoir un cycle biologique court (jusqu à 13 générations par an selon les régions). Les femelles passent l hiver à l état adulte dans divers refuges. Les niveaux de populations au début de printemps sont liés aux conditions climatiques au cours de l hiver : un froid intense de plusieurs jours semble diminuer les populations. A partir du printemps, la femelle peut pondre 1 à 3 œufs par fruit (contrairement à la mouche de la cerise qui ne pond qu un œuf par fruit). Les larves se nourrissent du fruit et se métamorphosent au bout de 15 jours environ. Ce cycle rapide procure un fort potentiel de dispersion, de plus que l insecte est très mobile. La durée de vie de l insecte est variable en fonction de la température (température optimale = 25 C).

Des mesures prophylactiques existent pour limiter la pullulation du ravageur. Il est recommandé : D observer régulièrement les fruits pour détecter les dégâts dès l apparition des premiers fruits matures (les fruits matures étant les plus exposés aux pontes) De veiller à une bonne aération des cultures pour éviter les environnements frais et humides propices au ravageur (taille adaptée, enherbement bas ) De ne laisser aucun fruit sur les arbres. Evacuer les fruits en sur-maturité ou infestés qui peuvent tomber au sol et favoriser le développement du ravageur : idéalement, les déchets de récolte sont à évacuer des parcelles. L enfouissement des fruits est inefficace. Pupes et dégâts sur quetsches Photos : AREFE Il est également possible de mettre en place des pièges pour surveiller la présence du ravageur (Mac Phail, Maxitrap, Probodelt, Drosotrap, etc.). Les pièges peuvent également être fabriqués de façon artisanale à partir d une bouteille en plastique : percer des trois séries de 2 trous de 0,5 cm de diamètre et verser un attractif. L attractif est une solution d un volume d eau pour un volume de vinaigre de cidre et éventuellement un volume de vin rouge, à laquelle il faut ajouter une goutte de liquide vaisselle. Environ 300 ml de mélange doit être disposé dans les pièges. Rappel : Une note nationale complète, rédigée en mai 2012 est actuellement disponible sur le site internet de la DRAAF Lorraine et de la FREDON Lorraine. Xylébores (Anisandrus Dispar / Xyleborus saxeseni) Le suivi du vol de xylébores se fait à l aide de pièges chromatiques rouges et d un attractif à base d alcool éthylique. Le nombre de captures total relevé sur l ensemble de nos pièges au cours de l année 2014 est plus faible par rapport à 2013 pour Anisandrus Dispar, mais est plus élevé pour Xyleborus Saxeseni (voir graphique cicontre).

Globalement, le vol a été moins important cette année par rapport aux trois années précédentes. Les captures de xylébores disparates sont toujours plus importantes que les captures de xylebores saxeseni. Avec le mois de mars 2014 très doux, le vol a été plus précoce que l année dernière pour les deux espèces suivies. Les dégâts ont été très importants sur certaines parcelles, notamment sur de jeunes arbres qui entrent en production (plus attractifs). Dans le cas du Xylebores disparates cette année, nous n avons pas observé de pics de vol bien distincts comme en 2013 et 2012, mais plutôt trois vagues successives début avril, début mai et mi-mai, qui ont baissé en intensité au fil de la saison. Le vol de Xylébores saxeseni a été plus important en 2014 que durant les 2 années précédentes, avec une hausse d activité à la mi-juin.

Monilia BULLETIN N 27 EDITION DU 1 OCTOBRE 2014 Monilia fleur : Rares ont été les parcelles qui ont présenté des dégâts de monilia sur fleur. Les conditions climatiques autour de la floraison n ont effectivement pas été propices au développement de la maladie. Monilia fruits : Cette année les conditions climatiques à l approche et pendant la récolte ont été très favorables à l apparition de la maladie. Une pluviométrie importante suivie d un éclatement des fruits dans certains secteurs, ainsi que les piqûres d insectes (carpocapses, mouches puis drosophiles sur quetsches) ont favorisé le développement du champignon sur toutes les espèces fruitières suivies. La maladie a donc causé de très importants dégâts cette année qui ont pu conduire à l abandon de la récolte dans certains vergers (notamment les non ou peu traités). Prunes Hoplocampes Le suivi des hoplocampes se fait à l aide de pièges chromatiques blancs posés au printemps. Cette année, le vol a été moins important que l année dernière, avec une moyenne de 34 captures au pic de vol (59 captures en 2013, 120 captures en 2012). Le pic de vol a eu lieu un mois après le début de la floraison. Les quelques dégâts n ont pas eu de conséquences graves, en raison de la charge importante cette année.

Pucerons verts La pression de pucerons verts a été très importante cette année, surtout en parcelles non ou peu traitées. Les populations se sont développées rapidement et précocement, alors que les auxiliaires n étaient pas encore présents. Les dégâts ont été considérables dans certaines parcelles de mirabellier, avec des desséchements de feuilles et la perte parfois totale des fruits. Dégâts de pucerons verts sur mirabelles Photo : D. Lepage, FREDON Lorraine, mai 2014

Carpocapse des prunes (Grapholita funebrana) Cette année, le vol a débuté tôt en saison, avec une pression élevée tout au long de la saison sur certaines parcelles. Le vol de première génération s est étalé d avril à début juin. Comme depuis 2011, les dates des pics de vol ont été évaluées à l avance à l aide des historiques des températures relevées à l AREFE et d un modèle de prévision. Le pic de vol G1 a eu lieu entre le 19 et le 26 mai, avec un nombre de capture localement très important (jusqu à 227 captures cumulées sur 7 jours). Le pic de vol de seconde génération a eu lieu mi-juillet. Le nombre de capture a été hétérogène sur la région. Les dégâts de G1 parfois importants ont permis un éclaircissage sur les vergers chargés. Sur notre réseau d observation, nous avons observé un maximum de 2% de fruits véreux en fin de G2. Sur certaines parcelles hors réseau, les dégâts de G2 ont été importants et ont favorisé l apparition de monilioses. Tavelure du prunier (Cladosporium carpophilum) : Bilan 2014 : Risques déterminés à partir du modèle AREFE 1993 Nombre de périodes de risque de contaminations entre le 30 avril et le 15 août 2014 Risques moyens Risques élevés Coyviller (54) 2 2 Crantenoy (54) 20 8 Malzéville (54) 19 11 Lucey (54) 13 13 Hattonchâtel (55) 9 3 Les périodes de risque ont été nombreuses cette année. La situation a été hétérogène dans la région en raison des pluies orageuses localisées.

Les premiers symptômes ont été observés mi-juin. La fréquence et l intensité des dégâts ont augmenté à partir du 10 août. Les dégâts ont localement été importants en parcelle non protégée. Globalement, le risque a été maîtrisé sur les parcelles du réseau. Corynéum sur feuille (ou criblure) : Les dégâts de criblure sur feuilles (Coryneum beyerinckii) ont été localement assez importants (jusqu à 100% de feuilles touchées dans certains cas avec parfois de fortes intensités). Les dégâts ont été observés en cerises et prunes. Cochenille du cornouiller Cette année, les populations ont été importantes sur certaines parcelles. S en est suivi une présence non négligeable de fumagine sur les fruits à la récolte. Rouille du prunier (Tranzschelia pruni-spinosae) Les quetschiers sont généralement les plus touchés par la maladie. Les symptômes de rouille sont arrivés dès la fin août dans les vergers. Malgré des conditions climatiques favorables, les dégâts n ont globalement pas été importants sur les parcelles du réseau. Cerises Mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi) : Le vol a été plus précoce et plus important cette année par rapport à l an passé où le vol était très faible. Nous avons eu un total de 547 captures sur l ensemble de nos pièges, contre 64 l an passé. Quelques rares dégâts ont été observés en cerise douce (traitée). Sur cerises acides, aucun dégât n a été signalé.

Pommes BULLETIN N 27 EDITION DU 1 OCTOBRE 2014 Carpocapse (Cydia pomonella) : En 2014, le vol de première génération de carpocapse a été important. Les seuils de nuisibilité ont été dépassés sur la majorité des parcelles suivies tout au long de la saison. Les premiers dégâts ont été observés le 10 juin. Les dégâts de G1 ont été très importants (jusqu à 15% de fruits touchés sur une parcelle du réseau). Malgré la pression importante, les conditions climatiques du mois d août (plus fraîches et pluvieuses) ont ralenti l activité du ravageur, ce qui a limité les dégâts de G2 (1 à 2% de fruits touchés). Les fruits touchés ont engendré le développement de monilioses. L évaluation des dégâts à la récolte est un élément essentiel dans la stratégie de lutte intégrée. Les résultats permettent d adapter le choix de la stratégie à adopter la saison suivante. Il s agit d observer 1000 fruits peu de temps avant la récolte et de compter le nombre de fruits piqués. Une parcelle est considérée à forte pression si l on observe plus de 20 fruits piqués sur les 1000 fruits observés. Tavelure (Venturia inaequalis) : Cette année, le suivi de laboratoire réalisé par la FREDON a permis de savoir que les spores du champignon sont arrivées à maturité fin février (le 26 février). A cette date le stade phénologique de sensibilité n était pas encore atteint. Les premières projections n ont alors pas été contaminantes. Les stades sensibles ont été atteints à partir de mi-mars sur les variétés les plus précoces, mais les conditions climatiques sèches n ont pas été favorables aux contaminations. Les premières périodes de risques ont été enregistrées les 21-22 avril sur certains secteurs, par le modèle informatique Melchior (SRAL), avec des projections de spores importantes (jusqu à 20% de spores projetées). Les premières tâches de tavelure sur feuilles sont apparues à la mi-mai.

Sur ces mêmes parcelles s en sont suivies des contaminations secondaires sur feuilles et sur fruits. Les premiers dégâts sur fruits ont été observés mi-juin sur parcelle sensible et peu traitée. Globalement, les conditions climatiques de juin et juillet sèches ont facilité la maîtrise du risque de contamination primaire sur les parcelles protégées du réseau. Estimation du risque Il est important d estimer l inoculum à l automne pour mieux connaître l état de son verger et raisonner les traitements de l année suivante. Sur 100 pousses de l année, à raison de 2 pousses par arbre, les taches de tavelure sur les deux faces des feuilles sont recherchées et comptabilisées dans un tableau comme suit : Pousse sans tavelure S Pousses faiblement tavelées F Pousses intensément tavelées I Somme des pousses tavelées F+I L évaluation de l inoculum se fait comme suit : Nombre de pousses Somme des pousses tavelées F+I < 20 > 20 Si F>I Inoculum faible Inoculum moyen Si I >F Inoculum moyen Inoculum fort Méthode prophylactique : Elimination des feuilles après leur chute L élimination des feuilles tombées permet de diminuer le stock de spores potentiellement projetables au printemps suivant. Des études réalisées par l INRA démontrent l efficacité du broyage des feuilles du verger après leur chute. En plus d éliminer une partie des formes de conservation hivernale de la tavelure (périthèces), le broyage favorise la décomposition des feuilles. L intervention doit avoir lieu rapidement après la chute des feuilles, pour optimiser la décomposition des feuilles dès le début de l hiver. Oïdium (Podosphaera leucotricha) : En 2014, la pression en oïdium a globalement été faible. Peu de dégâts et de repiquages ont été observés en cours de saison. Pucerons : Les populations de pucerons cendrés ont commencé à être observées à partir du 9 avril sur les parcelles de réseau. La situation a été facilement maitrisée en parcelle protégée, et l apparition des auxiliaires début mai a également permis de limiter les populations. La migration a débuté à la fin du mois de mai. Catégorie S : pousse sans tache Catégorie F : pousse faiblement tavelée : taches isolées sur la pousse observée Catégorie I : pousse intensément tavelée : taches nombreuses et convergentes Pour le puceron lanigère, la pression a été localement importante avec un printemps sec et chaud favorable à leur développement. La présence d Aphelinus mali a permis de limiter les populations sur certaines parcelles. Pucerons lanigères parasité sur rameau de pommier Photo : D. Lepage, FREDON Lorraine, 22/04/14

Sésie du pommier (Synanthedon myopaeformis) : Les captures de sésie adulte ont été plus abondantes que l année passée, avec un vol très important sur une parcelle du réseau (jusqu à 77 captures cumulées en 7 jours début juin). Tordeuse de la pelure (Pandemis heparana) : Cette année, le vol a été faible sur l ensemble des pièges suivis. Aucun dégât n a été observé sur fruit. Poires Psylles (Cacopsylla pyri) : La présence de psylles (œufs, larves et adultes) a été observée de mars à août sur les parcelles de poires suivies. Les seuils de nuisibilité ont été dépassés dans certaines parcelles. Ce bulletin est disponible sur le site internet de la CRAL www.cra-lorraine.fr et le site de la DRAAF Lorraine www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr Bulletin rédigé par la Fredon et l Arefe et édité sous la responsabilité de la Chambre d Agriculture de Lorraine, avec la participation de producteurs et de l Alpa, l Arefe, la Chambre d Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d Agriculture de la Meuse, la Chambre d Agriculture des Vosges, la Fredon Lorraine, le Sral Lorraine (DRAAF). Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles d un réseau de parcelles suivies par ces partenaires : il donne une tendance de la situation sanitaire dans la région, mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d Agriculture de Lorraine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Pour tous renseignements, contacter : Thomas COUTAL Animateur Filière Arboriculture Fredon Lorraine 03.83.33.86.76 Rémi SEGARD Animateur Filière Arboriculture AREFE 03.29.89.58.18 François-Xavier SCHOTT Animateur Inter-Filières Chambre Régionale d Agriculture de Lorraine - 03.83.96.85.02